All language subtitles for Je.ne.suis.pas.un.Heros.2023.FRENCH.1080p.WEB-DL.H264-Slay3R

-Oui, bonjour, cabinet R&M associés.

- Je cherche à joindre la greffière...

- Pour le dossier Barnobri,
on demande le renvoi?

- Antoine? C'est Camille.

-Ça te dit quelque chose
l'affaire Evelyne Fontaine?

- Non.
-Ça date de 95.

- J'étais pas née en 95.

- Il a signé
la convention d'honoraires?

- Au pire, on te renvoie une version.

C'est pas dans leur intérêt.

- J'espère que l'administration
va pas faire appel.

- Quelle connasse, cette Elsa.

Je pose le vendredi et jeudi soir,

elle me donne une tonne de boulot.

- Salut, Corinne.

- Pardon?

- Si tu as trop de travail,
je peux t'aider, enfin, vous aider.

J'ai rien à faire.

- Merci, on gère très bien.

Conversations disparates

- Ah, pardon.

T'as besoin d'aide?

Je veux dire, je suis junior,
je cherche de nouveaux dossiers.

- Ah.

Non, c'est bon, t'inquiète.

Ton prénom?

- Louis.
- Oui, viens avec moi.

- Oui, enfin...

OK.

Pardon.

Voilà.

Presque.

- Au fait,

j'assiste Elsa Laudet.

Rentre.
- Merci.

- Dans l'affaire des pesticides
et des cancers... Non, touche pas.

C'est pas grave.
On va le mettre là.

C'est fragile, ça casse.

Je dois préparer un mémo,
mais j'ai pas le temps.

Yannick Noah.

J'ai lu tes mémos.

C'est carré, c'est bien.

- Merci.
- Tu saurais faire ça?

- Ouais, grave.
Trop bien, merci beaucoup.

Super, oui.
- T'es sûr que ça ira?

- A priori, je suis hyper sûr.

- Si c'est bien,
tu assisteras à la réunion.

Tu en as déjà fait

avec Elsa?

- Oui... Non.

J'ai pas assumé de mentir, là.

Je sais qu'il faut
faire gaffe avec elle.

Les gens disent des horreurs.
- C'est ma meuf.

- Mais j'y crois pas.

Elle bosse super bien et...
- Je rigole, c'est pas ma meuf.

Enfin, pas encore. Qui sait?
L'homme rit.

Allez, bim.

- Bim.

- Tu me fais ça "asap"?
-"Asap". Franchement, merci.

Ça va être carré, nickel.
- OK, merci. Ferme la porte.

- Oui.

- Tu veux pas sortir avant?
- Ah oui.

-Environnement...

- Je t'aide, maman?

- Reste assis.

-Ces personnes auraient développé

un cancer suite à une exposition

à des pesticides.
Marine, vous confirmez?

- Ah, regardez.

-Nous avons rencontré ces malades.
Ils auraient développé un cancer

après avoir été mis en contact
avec ces produits.

Aucune preuve,
mais ils ont porté plainte.

- Formidable affaire.

-Je suis

avec les porte-paroles
de l'association.

Dans quel état d'esprit êtes-vous?
-Ben...

-Y en a marre de ces connards
avec leur thune de merde!

-Beaucoup de colère, donc.

- Je m'occupe

de l'affaire.
- Ah?

- Enfin, le cabinet.

- Dommage.

- Je peux passer

2-3 coups de fil.
- Il va se débrouiller.

Il faut que tu t'en occupes.

Le fils de Mathilde, lui...
- Laisse-le.

- Ben non.

À son âge, on plaidait déjà.

Surtout moi.
- Oh, oh...

- Ricane pas bêtement.

J'aurais dû finir associée, mais
je suis tombée malade... enceinte.

Quoi?

Ah, on peut rien dire.

Il prend tout mal.

Ne le prends pas personnellement.
- Non.

- Mange, que je serve
à quelque chose.

- J'ai pas faim,
j'ai mal au ventre.

- Encore?
Tu as vu quelqu'un?

- Non.

- Je passe 2-3 coups de fil?

- Arrête avec ça.

- Salut.

Un livreur a déposé
ce colis en bas pour toi.

- Merci, c'est gentil.
- Je l'ai engueulé.

- Ah, c'est pas gentil, ça.

Même si c'est pénible.

Ils veulent jamais monter,
alors qu'on paye pour ce service.

Mais ils sont surexploités,
je comprends.

Enfin, je comprends à moitié.
Mais bon, c'est pratique.

- Tu parles au téléphone?

- Non, à vous.

- Tu veux boire

un verre?

- Oui, avec plaisir.
Mais là, j'ai trop de travail.

- Tu dis rien, hein?
- Oui.

- Je te parraine, si elle te vire,
je pourrai plus rien pour toi.

Hé...
- Ah, quand même, tu arrives.

- Ton mémo.
- Merci.

- Vous parliez de quoi?
- De notre empreinte carbone.

Les écrans à la cafèt',
ça m'a ouvert les yeux. Merci, Elsa.

L'autre jour, dans le métro,

une meuf
avait une bouteille en plastique

et des morceaux de pomme

vendus sous cellophane.

Franchement, on est où, là?

- Si tu veux réduire
ton empreinte carbone,

parle moins.

Je rigole.

- Ha, ha...

Excusez-moi, j'arrive.

- On commandera plus tard.

- Non. Bonjour, "Salsa".

Elsa.
Pardon "salsa", c'est une sauce.

Une danse.
- Il est avec moi.

- Tu es venu avec un serveur?
- Non, il travaille au cabinet.

- Tu es venu avec un stagiaire?
- Un junior.

- Tu es là depuis quand?
- Une minute.

- Non, au cabinet.

- Ah. Eh bien, là, au cabinet,
lundi en 15, ça fera un an.

- Je t'ai jamais vu.

- Tu devrais aller

chez l'ophtalmo.

- Il est hyper drôle ce mec!
- Il est drôle.

- Assieds-toi.

Non, pas là.
- Non, pardon.

- Donc l'association
veut porter plainte contre nous.

Il faut qu'ils acceptent
un arrangement à l'amiable.

- Je comprends pas.

Le parquet a abandonné l'affaire.
Pourquoi ces gens portent plainte?

- Parce que les experts

n'ont rien pu prouver.

Les malades demandent
une autre expertise.

Bastien, c'est dans ton mémo.

Mollo sur le rouge.

- Je sais.

On s'est pas compris.

Les experts mandatés par le parquet
n'ont pas vu de lien,

donc, le reste, on s'en fout.

Un autre expert
n'aura aucun poids face au juge.

Moi, ce procès, je vous le gagne
les yeux fermés.

- Oui, mais non.

Même si vous êtes innocent,

l'opinion publique
prendra parti pour les malades.

Ça va ruiner votre image.

- Le serveur est plus malin que toi.
Quelles sont vos consignes

pour la transaction?

- 1,5 M par plaignant, pas plus.

Mais discret, ou les gens
vont dire qu'on achète leur silence.

- C'est le cas, non?

- Tu organises une réunion

avec les gens de cette association,
je te repasse le mémo.

Toi, rien.

- OK.

- Et toi, tu me prépares un mémo

sur chaque plaignant.

Cherche des failles.

- Oui.

- 1,5 M, vous pensez y arriver?

- Oui, on trouvera un moyen
pour qu'ils acceptent.

Mélange de voix chuchotées

-C'était pas anodin.

-Puis je m'en suis pas préoccupé.

-J'avais des courbatures...

-Ça fait combien de temps
que vous avez ça?

- Je sais pas, quelques mois.

- Pourquoi vous n'êtes pas
venu plus tôt?

- J'avais peur que ce soit grave.

- Eh oui.

Je suis fatigué.

Bon.

Rhabillez-vous.

C'est sûr qu'on fait pas
un métier facile, nous.

-Ça veut dire

que ça va?

- Elle est grosse cette tumeur,

très grosse.

En plus, elle est mal placée.

Vous êtes la génération plastique,
ils vous en ont foutu partout.

Qu'est-ce qu'ils imaginaient?

- Je...
- Et voilà, voilà.

Bon.

Il y a une chance sur deux

pour que ce soit bénin.

Qu'est-ce qu'on fait?

On va pas perdre de temps
avec une IRM, non?

On fait directement la biopsie.

Je vous fais passer en urgence.

- 8 euros pour une course comme ça,
vous vous rendez compte?

Vous savez combien il me reste
au bout du compte? Rien.

Presque,
je dois payer pour travailler.

- Pardon, désolé, je suis en retard.

- Réunion "Chemcell", oui, c'est ça.

- Tu nous as fait le mémo?

- Oui.

Non.

Désolé, j'ai oublié.

Mais j'ai tout dans la tête,
donc je peux faire...

- Ah, c'est pas une blague?

OK, je pensais que c'en était une.

Du coup, c'est quoi ton excuse?

Pourquoi t'as pas fini le mémo?

Allez.

On a du travail, Louis.

Attends-moi dans ton bureau.

- Je suis allé chez le médecin,
il m'a diagnostiqué un cancer.

- T'as vu?
J'étais pas contente.

J'ai rouspété, je...

Euh...

Tu fais quoi?
On va prendre un café?

Tu viens?

- Passe, passe devant.

- Au procès,
les malades vont tout perdre.

Du temps,
de l'énergie, de l'argent.

Il faut qu'ils pensent à eux.

C'est dans leur intérêt
de prendre l'argent.

Moi, je leur dirais ça.

C'est ce que je ferais à leur place.

- Louis, on peut
parler d'autre chose.

- Non, ça va.

Le travail, ça m'occupe l'esprit.

- Je te trouve courageux.

J'apprécie énormément.

Tu vas avoir un bureau à toi.

Tu pourras être tranquille.
Tu t'occupes de ça, Bastien?

- Oui.

Ah, maintenant.

- Merci, Corinne.

- Garde le moral, hein?

C'est important.

Ma grand-tante a eu un cancer
et elle a gardé son sens de l'humour.

- Et elle va bien?

- Alors, non, elle est morte,

mais jusqu'au bout,

elle a rigolé.

Enfin, pas jusqu'au bout.

À la fin, elle ne rigolait plus,
mais avant, elle rigolait grave.

-Ça va piquer très légèrement,
c'est normal.

- Salut.

Encore un fainéant
qui voulait pas monter.

- Vous voulez boire un verre?

- Si ça te fait plaisir.

On va tous au même endroit, donc,
si tu meurs avant, on te rejoint.

Les dinosaures sont morts
il y a 65 millions d'années,

alors, même si tu meurs

15 ans ou 20 ans avant nous,

qu'est-ce que c'est
que 15 ou 20 ans?

- Excuse-moi.

- Je t'ai pas

remonté le moral, si?

- Bof.

- Tiens, regarde.

Vas-y.

-"Ce carnet appartient
à Bruno Lipsy.

"J'ai fait un AVC il y a huit ans
et je ne ressens plus aucune émotion.

"Si mon comportement vous a blessé,
veuillez accepter mes excuses."

C'est possible, ça?

- Ben oui, la preuve,
ton cancer, je m'en fous.

- Désolé, je te gonfle

avec mes problèmes,
alors que tu as les tiens.

- C'est pas grave,

je suis un bout de bois.

Viens, mis à part ça,
on passait un bon moment.

- Je suis désolé.

- T'es gentil, toi.

- Merci.
- C'était pas un compliment.

- J'ai l'avis de l'Agence nationale
de sécurité sanitaire

de l'alimentation
et de l'environnement.

- C'est la porte-parole
de l'association.

- Hélène Smill.

- No, absolutely.
Tuesday's great.

Thank you.

Thank you. Bye.

- Vous venez avec moi

au pot de départ de Mathieu?

- J'ai pas été invité.

- Il doit pas se souvenir
qui il a invité ou pas.

Elsa?

- Je l'ai viré,
il doit s'en souvenir.

Vas-y, Bastien. On a fini.

-À plus.

- Ciao.
- Vous me rejoignez?

- J'ai pas de vie privée, moi, donc...

- Moi non plus.

On va prendre un verre?

Je vais pas passer
ma vie dans ce cabinet.

J'aimerais m'impliquer plus
dans la vie politique, il reste tant

à faire pour les femmes.

- Je te voyais pas comme ça.
- Tu pensais que j'étais une connasse.

- Oui... Non.

Non, non, pardon, je plaisante.

Non, non, non, je plaisante.

- Bon, bon, bon.

Les résultats montrent...

Allô? Je suis occupé.

Non.

Jusqu'à 21h30, oui.

Après, je dors.

Oui... C'est ça.

Au revoir.

Je n'en peux plus.

Bon, eh bien, très bien!

- Ben non.

Non, le...

- Les résultats, pardon.

Mais bien sûr.

Voyons, pardon.

Oui, c'est ça.

C'est bien ça.

Tout va bien.

- Comment ça?
- Tout va bien.

- Tout va bien?

- Oui.

- Tout va bien, vous êtes sûr?

- Je suis désolé

de vous avoir inquiété pour rien,
mais j'ai préféré être prudent.

- Vous êtes sûr, sûr?

- Vous ne seriez pas

hypocondriaque?

C'est écrit.

Attendez, j'avais pas vu.
- Quoi?

- Que vous n'avez rien du tout!

Ah, là, là...

- Dommage, ça t'avait valu une promo.
- Non, ça, c'est grâce à mon travail.

Ou alors, je dis que j'ai guéri.

Je laisse passer un peu de temps
et je dis que j'ai guéri.

- Ou tu dis que ton cancer
n'a pas besoin de chimio.

Non, parce que s'il n'y a pas
de chimio, les gens s'en foutent.

- N'importe quoi.
- Si. Madame?

Mon ami a un cancer, mais il n'a pas
besoin de faire de chimio.

Là, elle s'en fout.

Ou tu dis que tu as des chimios
qui font pas perdre les cheveux.

Ça, il faudrait demander
à quelqu'un qui sait.

- Bon, on va boire
un coup pour fêter ça.

Bruno, tu fais quoi?

Marche pas sur la route.

- Bonjour.
- Bonjour.

- Bruno, arrête.

- Je peux vous aider?
- Oui.

- Non, on regarde.

- En fait, il ose pas demander.

- Je vous écoute.
- Explique ton problème.

- Non, en fait,
j'ai regardé sur Internet.

- Oh, il faut se méfier d'Internet.

Le moindre bouton,
c'est un cancer. Vous avez quoi?

- Il a un cancer.
- D'accord.

- Il a lu que certaines chimios

ne faisaient pas perdre les cheveux.

Vous savez lesquelles?

- C'est compliqué de répondre
à cette question comme ça.

- Mais en gros?

- Tout dépend du cancer.

- Quel cancer il faut qu'il ait?

- Que dit votre médecin?

- Il faudrait qu'il lui dise quoi?
- Non, mais pff...

C'est pas très défini.

- D'accord.

Alors, il me semble que pour certains
types de cancers digestifs,

il existe un protocole
qui ne s'attaque pas aux cheveux.

- Ah, cool!

- Super, ça.
- Ah ben, c'est super!

- Après, ce sont
des cancers très agressifs.

-Ça, c'est pas grave.
- On s'en remettra.

- D'accord.

- Super, on a tout.

Au revoir.
- On reviendra.

- Bonne journée.
- Au revoir.

Au revoir.

- Oui?

Ah, Louis.

Tu tombes bien.

Tu m'accompagnerais à la rencontre
avec les plaignants?

Les malades, euh... les pesticides.
Tu connais le sujet.

Parce que tu as...
bien bossé dessus.

Tu sauras créer un lien avec eux.
Tu en penses quoi?

- Très bien, oui. Oui.

- Bien, le début
d'une belle collaboration.

On se rejoint?

Ah, yes.

- Oh...

- D'après les experts,
il n'y a aucun lien

entre l'utilisation des pesticides...
- C'est ta mère, l'expert?

C'est plus facile, du coup.
Ils sont truqués, tes rapports.

- Vous pouvez tenir

votre cliente, cher confrère?

- Oui, essayez de vous calmer.

- Oublions le complotisme

et soyons plus pragmatiques.

Soit vous acceptez

cet accord,

c'est une jolie somme,

soit on va au procès,

mais vous n'avez

aucune chance.

- OK, tu parles bien,

mais t'as pas forcément raison.

Ah, bien sûr.

C'est le moment de manger.

L'argent, je m'en fous.

On s'en fout tous, hein?

Y en a marre.

On se laissera pas faire, on se fait
empoisonner et on dit rien?

Rien à foutre, vous êtes contents.

Le soir, tu te dis:
"Je suis contente."

- Je suis d'accord avec vous,

mais notre client

n'est pas responsable.

- Alors, pourquoi
il veut nous acheter?

- Pour l'opinion publique,

il est coupable.

Il propose un accord bénéfique

aux deux parties.

-"Bénéfique".

Elle se fout
vraiment de notre gueule, en fait.

Vas-y, Julien.
- On ne part pas sur de bonnes bases.

-"Bénéfique". Réagis.

On y va, c'est bon.

- Mais...

- On va y aller.

- Excusez-moi.

Vous êtes

Hélène Smill, c'est ça?

- Je sais pas.

- C'est elle, oui.

Il semblerait que le cancer
que vous avez contracté

soit le même que...
- Que?

- Votre maman.
Elle est bien morte d'un cancer?

Vous êtes en rémission,
j'en suis heureux,

mais d'après mes recherches,

ce serait plutôt génétique.

Sans lien avec les prétendues
activités nuisibles de notre client.

Donc...

Donc, voilà.

-À quel moment
tu parles de ma vie?

Tu connais rien de ma vie,
alors ferme ta gueule.

Il y a des gens qui sont malades,
tu comprends ce mot: "malades"?

- Oui, parce qu'il vient de débuter
une chimiothérapie. N'est-ce pas?

- Hm.

- Et il a tenu à venir

pour essayer
de vous faire comprendre

qu'il faut accepter cet accord.

- T'as loué un cancéreux
pour nous attendrir.

Kiloutou, la meuf.
Il pouffe.

Pourquoi tu rigoles, ça te fait rire

avec ta tête de gobelin?

Redescends
de tes immeubles friqués

avec tes putes
qui t'amènent ton café.

- Corinne n'a rien d'une pute.

- Regarde Julien.

Regarde-le. Julien, il est malade.

Il est malade

à cause de l'entreprise
que vous défendez.

- Non.
- Dis pas non!

C'est pas une ligne dans ton dossier
de merde, il est devant toi.

Il est sous chimio, il est épuisé.
Il a arrêté ses études et il bosse

dans le bar de sa fac.
- Par choix, j'aimerais ouvrir un bar.

- Non, mais ça... Arrête.

C'est pas ça.

- Vous en pensez quoi?

- Non, mais...

- Laissez-le parler.

- Merci.

On nous donne jamais la parole,
alors, pour une fois.

Je pense

qu'il faut interroger
tous les malades pour...

- On va pas parler 15 piges!

Ils sont responsables,
qu'ils assument!

Toi, toi et toi!
Vous êtes responsables.

Toi, t'es responsable.

On va pas payer

pour étouffer un scandale, stop!
On bouge, point final.

- On peut trouver un arrangement.

- Allez, j'entends pas.
- Au revoir.

- Au revoir.

-Ça va, oh...

- Bon...

Tout cela fut fructueux.

- Vous trouvez?

- Merci.

Heureusement que tu étais là.

Je savais plus quoi dire.
J'étais en boucle.

- Oui, c'est une chance
pour nous, ce cancer.

- Peut-être qu'il faudrait
aller sur place, non?

Rencontrer les autres.
Avec elle, le dialogue est fermé.

Peut-être qu'avec les autres...
- Sûr, mais c'est pas une bonne idée.

Enfin, je peux essayer.

- Louis est plus qualifié
pour y aller, non?

- Louis?
- Hm.

- Je crois pas, non.

C'est quand même moi
qui suis en charge du dossier.

Ah, OK, d'accord.

Oh, ma grand-mère est morte du sida.
Je suis assez qualifié maintenant?

- C'est très joli ce que tu dis.

- Très joli.
- Oui.

- Oh...

- Tu veux m'accompagner?
- T'es un malin, toi.

- Hé! Ben, t'es toute seule?

Bon anniversaire.

- Tu te rends compte?

Ton père m'a souhaité
mon anniversaire sur Facebook.

40 ans qu'on vit ensemble,
et il me le fête sur Facebook.

- Vous n'avez pas passé
la journée ensemble?

- Non, lui, il est à Vienne, je crois.

À un colloque
où il est l'invité d'honneur.

Pour je-sais-pas-quoi.

Voilà ma vie,
qu'est-ce que tu veux?

- Tiens.

Bon anniversaire, maman.
- Tu es trop gentil.

Je vais me coucher, je suis fatiguée.
Tu m'en veux pas?

Ça va, toi?

- Tu veux passer

au bureau demain

ou un de ces jours?
-Ça changera rien.

- J'aimais bien quand on déjeunait
ensemble, ça fait longtemps.

- Mouais, pff.

Ça n'a aucun intérêt.

- Si tu veux, je te présente
la nouvelle associée.

On travaille
sur l'affaire des pesticides.

Et...

elle me parle souvent de toi.

Elle te connaît.
- Elle me connaît?

- Oui.
- D'où?

- De réputation.

Elle dit qu'elle est associée
grâce à des femmes comme toi,

qui ont fait avancer les choses.

Elle en a cité 2-3.
- Qui?

- Qui, qui...
- Halimi, tout ça?

- Halimi, Simone Veil, euh...

Tu as fait avancer les choses.

- Je passerai.

Allez, viens.

Tu m'as remonté le moral.

- Qu'est-ce que tu fous là?
- Salut.

Vous allez bien? Tu vas bien?

On sait jamais. "Tu allez bien"?

"Vous va bien?"
On se "voutoie"?

Ah, pardon.

- Juju?

On est prêts...

Enfin, on va commander,
mais t'as le temps si tu...

- J'arrive.
- OK. À toute.

- Je vais bosser.
- Comment il te parle?

Cette bienveillance surjouée,
c'est insupportable.

Ils me font pareil.

-Ça part d'un bon sentiment.

- Je sais pas si la pitié
est un bon sentiment.

Tu sais quoi?
Ne le sers pas si t'as pas envie.

Un vrai serveur sert qui il veut
quand il veut. C'est à son rythme.

C'est lui le roi,
c'est pas le client.

- Ouais, qu'il aille se faire enculer.

Tu veux fumer?

- Peut-être pas se faire enculer.
- Comme il veut.

- On dirait une grosse clé USB.

Je télécharge mes données.

Non, pardon, c'est dégueulasse
ce que j'ai fait.

Faut appuyer là?
- Oui, et tu tires.

- C'est bon, je sais.

- T'es con, toi.

Le point positif, c'est que c'est
ma mère qui m'achète ma weed.

Tu fumes pas trop, toi.

- Moi? Ah si, je fume tout le temps.

J'adore, bien sûr.

Mais...

Pourquoi t'ouvres pas ton bar?
C'est ce que tu voudrais, non?

- Oui, je veux, mais bon.
Là, niveau timing, c'est pas top.

Après chaque chimio,

pendant quatre jours,
je peux pas bosser.

- Ah bon?
- Ouais.

- Ah ben oui, moi aussi.

- Toi, ça se voit pas trop
que tu es malade.

- Mouais, je...

- De toute façon,

j'ai pas d'argent.

Ça règle le problème.
- Tu peux faire un prêt.

- Non, quand tu as le cancer,
tu peux pas faire un prêt.

Ou c'est compliqué.

- Ah bon? C'est horrible.

Quel scandale.

- T'es malade, t'es avocat
et t'es pas au courant de ça?

- De ça? Ah si, de ça, oui.

- Comment je t'ai grillé.

Attends.

T'es défoncé, là!

- Ah oui.
- Tu es def'.

- Oui, def'.

- Je t'ai grillé direct.
- Ouais.

Je sais pas pourquoi,
d'un coup, ça m'a cartonné.

- Donne, c'est confisqué.

- Avec l'argent de la transaction,
tu pourrais l'ouvrir, ton bar.

- Hélène nous a dit
de ne pas accepter.

Puis même, j'aiderais mes parents
au lieu de penser qu'à ma gueule.

Mais, toi, tu es malade

et tu veux qu'on se fasse acheter?

- C'est la meilleure solution, Julien.
C'est la seule, en fait.

Le procès va durer des années,
pour un résultat incertain.

Hélène vous présente
les choses sous son angle à elle,

qui est légitime,

mais c'est à toi
et à toi seul de décider.

C'est pas à elle ou à tes parents
ou à moi, c'est à toi.

- Juju, pardon, mais tu crois
qu'il y en a encore pour longtemps?

- Désolé, j'ai zappé, j'arrive.
- OK. Mais 25 minutes, un peu soif.

- 25 minutes, il a un peu soif.
Ben, avalez votre salive.

Mais là, on est au milieu d'un truc.
- OK, pardon.

- J'arrive.

T'es ouf, toi.

- Tu vois? C'est à toi de décider.

- Merde, Hélène, j'avais oublié.
Tu vas te faire déchirer.

Ça va?
- Bonjour.

- Bonjour, ton cul.

Faut pas lui parler.
T'as honte de rien, toi.

- Vous êtes dans la caricature, là.
- C'est ta mère, la caricature.

- On discute.
- Non.

Fais-moi confiance.

Jure-moi que tes rapports d'experts
de fils de putes sont pas truqués.

- Je vous le jure.

- Et alors, on devrait te croire?
Il nous prend pour des débiles.

On bouge.

Juju, vas-y, viens.

Ces blaireaux veulent t'acheter.
- On discute, on fait rien de mal.

- Quoi, je me défonce
et toi, tu discutes?

- Non, tu décides pour nous.

- Je fais ça pour toi, moi.
Je passe des heures au téléphone...

- Ouais, à nous faire la morale.
Hier pareil, c'est toujours pareil.

- J'ai appelé Nadia...
- Non, en fait, tu sers à rien.

- Tu te trompes.
- Tu cherches les embrouilles.

- C'est lui qui t'embrouille.
- Tu dis que l'argent sert à rien,

évidemment, toi, t'es en rémission.
- Mais qu'est-ce que tu racontes?

Il te manipule.
C'est lui, le cancer.

- C'est moi, le malade,
c'est moi qui décide.

- Le cancer du cerveau, il t'a mis.

- Allô, ça va?
-Ouais.

C'est important?
Je suis occupée.

- Je fais vite: les plaignants
acceptent l'arrangement à l'amiable.

-C'est pas vrai!
-Si.

-Tu rigoles?
-Non.

-C'est allé vite.
Tu es une machine de guerre, toi.

- Merci. Toi aussi.
-Quoi?

- Je passe pas loin du bureau,
on se fête ça?

-J'aurais adoré, mais je peux pas.
Attends, Bastien.

-Salut, Louis.
-Bastien te dit bonjour.

- Super. Vous "faisez" quoi?

Vous faites quoi?
-On collationne avec un client.

- Ah, génial, et tu manges quoi?

-On ne doit pas dépasser
1,5 million par plaignant.

-T'avais bien vu, finalement.
-S'il te plaît, Bastien.

Louis, faut que j'y aille.
-T'inquiète, à plus. Mange bien.

Salut, papa, je te dérange pas?
-Je t'écoute.

- J'ai une bonne nouvelle.

J'ai fait gagner le cabinet
dans l'affaire sur les pesticides.

-Bravo, mon grand.
Il a fait gagner son cabinet!

Sa mère:
-Il plaide quand?

-Ça vous dit de venir
à la maison pour fêter ça?

-Non, il y a du monde sur la route.
-Sinon, je peux venir, moi.

-Non, il y a du monde sur la route,
on fera ça une autre fois.

- Bonne soirée.
-Je t'embrasse, ta mère aussi.

- On s'emmerde, non?

- Excuse-moi, c'est ma faute.

Je suis sur mes trucs.

Je suis égoïste,
je te pose aucune question.

Tu bosses dans quoi?

- Ben, je bosse pas.

À chaque fois, on me vire
pendant la période d'essai.

Ils ont de la chance,
ils ont l'air de s'amuser, les gens.

- Je peux peut-être t'aider.
-À quoi?

-Ça va te paraître bizarre,
mais à ressentir des choses.

Je peux te stimuler.
- Oui, c'est vrai.

- Même si tu ressens rien,
envoie des signaux positifs.

Souris, par exemple.

Houlà, non.

Non.

- Je sais pas si je veux ressentir
des choses, je suis bien comme ça.

- Ah bon?

Bruno, ça te plaît d'être
un bout de bois comme ça?

- Au moins, je suis pas
un bout de bois malheureux.

Toi, t'es pas un bout de bois,
mais t'es malheureux.

- Ah non.

La plupart du temps,
je suis heureux.

Je suis pas,
bien sûr, je suis pas...

- Alors?

Cette première chimio, mon chaton?
- Ah, super.

Enfin, ça va, quoi.
- Oui.

Hm...

À ta chimio.

- Quatrième étage.

- À tout de suite.
- À tout de suite.

- Vous avez bien fait
d'accepter cette transaction.

On n'avait
aucune chance de gagner.

Ça va pas être coton,
mais je vais y aller au bluff.

Je leur dirai que c'est un million
par plaignant ou rien.

Je suis un fin stratège.

- En fait, je suis un des avocats
de la partie adverse.

Vous vous souvenez?
On s'est vus à la première réunion.

- Bien sûr.

- Bienvenue à tous.
Merci d'être là.

Je sais que ce fut difficile,

mais je suis heureuse que
nous soyons parvenus à un accord.

Je débute
par la proposition de notre client.

Ce sera difficile d'aller au-dessus.

Notre client propose...
- 800 000 euros

par plaignant.

- 1,2 million.

- 900 000.

- 1 million. C'est mon dernier mot.

- Entendu.

Nos juristes vont rédiger
les contrats.

Nous signerons d'ici deux mois.

C'est ma première négociation
où on ne se cherche pas des poux.

Où on avance.

Allez.

- Non, merci.
- Non, merci.

- Ah oui, ma grand-tante
a eu un cancer

et elle aussi avait arrêté l'alcool.
- Mais elle va mieux.

- Hm, hm.

- Alors, je vous avais pas dit
que j'étais un fin négociateur?

- T'es Corinne?
- Oui.

- Ben oui.

- Je suis riche, putain,
je savais pas que c'étaient les prix.

Fallait me le dire.
- On y va?

- Sans rancune.
- Je t'attends en bas.

- Hélène...

- Ce zef que tu t'es pris, mon gars.
T'inquiète, ça arrive.

- Viens.

- J'arrive. Merci pour tout.

Franchement, t'as assuré.
- Merci.

- Maintenant,
j'ai les moyens d'ouvrir le bar.

Je t'inviterai à boire des coups.
- T'as intérêt.

- Salut.

- Et voilà, extraterrestre.

- La négo, j'adore ça.

-Ton crabe à l'estomac,

c'est une chose
que t'as pas digérée petit.

J'ai vu une conférence T.E.D.

- TED.
- Oui, dans la vie,

on somatise tout,
tout se passe entre 0 et 6 ans.

Après, c'est de la chantilly,
c'est que du beurre.

La vie, c'est du beurre
T'as qu'à plonger dedans

Et puis... Ouh!

D'ailleurs, si tu veux, je connais

un très bon kiné-énergéticien.
- Oui, super.

Je reviens.
-À toute, alors.

- Je t'aime bien.

Je te comprends
parce que ma mère a été malade.

Le dernier Noël
qu'on a passé ensemble...

- Je reviens, d'accord?
- Oui.

- Wouh!

J'aime pas trop danser.
- Ah, zut.

Tu rentres chez toi?
- Non, ça va.

Je me mets dans un coin et...

- Je t'accompagne.
- OK.

Ça, c'est pour le transit.

Ça, c'est des carottes.

Et les "chip".

- Louis...
- Ah, ma cravate.

- Assieds-toi.

- Oui.

- Tu me stresses.

Je suis pas venue

pour manger.

- Ah bon?
- Non.

- T'es venue pourquoi, alors?

Ah, voilà.

- T'attends quelqu'un?

C'est......

Excuse-moi.

-Ça va?

- Je suis occupé.
- T'as une bière?

- Non, je suis occupé.
- Tu fais quoi?

- C'est quoi, cette veste?
- Rien. Ah, je dérange.

Bonjour, madame.
- Je vais te chercher une bière.

Elsa, Bruno.

- Ah. C'est toi
la grosse conne du cabinet?

-Non, non.

J'ai jamais dit ça.

- Ben si, la connasse.

- Non, tu confonds avec Corinne.

- Il a dit "connasse".

- Louis?

- T'es amoureuse?

Ah, j'ai fait une gaffe.
T'es pas amoureuse?

Lui, oui, il bande.

Je peux vous regarder faire l'amour?

- Non!

-Ça m'aiderait
à ressentir des choses.

Bon, tu me raconteras?
- Non.

- C'est quoi, ce délire?
- C'est mon voisin, il...

C'était pas...
- J'aurais jamais dû venir.

Dis, j'ai pas confiance
en Hélène Smill.

Tu peux aller en province assurer
le suivi avec les plaignants?

Ils te font confiance.

Vérifie qu'ils changent pas
d'avis avant la signature.

Ça risque de durer, le temps
de finaliser les derniers points.

C'est très important.

- OK.

- Je vais y aller.

Oui?

- Et "kikou"!

Tu... Tu bosses sur quoi?

- Un laboratoire pharmaceutique
a acheté à bas prix des brevets

et veut revendre le vaccin
à un prix exorbitant.

- Les enculés.

- On défend le labo.

- OK, ça va, alors, ils ont le droit.

Ben, si tu veux,

tu me mets dessus.

Non, laisse, pardon.

- Je t'ai confié une autre mission.

Louis, impose-toi un peu.
Arrête de demander la permission.

- OK, alors, je t'impose d'aller
boire un verre avec moi, ce soir.

Je plaisante.

Et, tu sais, je voulais te dire...

Je repensais à hier soir.

Mon médecin, en fait,
m'avait dit qu'à cause des...

Que ça pouvait ne pas marcher.

- Tu veux que je te mette

en arrêt maladie?

- Non, c'est pas ça.
C'est à cause des chimios.

- Ah, t'es là, toi?

- Oui, ta maman faisait
un petit scandale à l'accueil.

Du coup, je l'ai fait monter.
-Ça fait 1/2 heure que je poireaute.

Tu me réponds pas.
T'as oublié notre déjeuner?

- Non.
- C'est une tête de linotte, lui.

- Oui, voilà.

- Vous êtes l'associée?
- Oui.

- Je suis la maman.

L'avocate,
celle qui a changé les choses.

C'est pas moi qui le dis, hein?

- Enchantée.
- C'est émouvant

de revenir ici,
ça a changé, dis donc.

Je ne reconnais rien.

Mais attention, je ne critique pas.
- Bon, on y va.

Elle a du travail.

- C'est bien.

C'est bien.
- Ravie de vous rencontrer.

Vous avez fait

un travail magnifique.
- Ah oui?

- Oui: Louis.
- Ah.

Au fait, il nous a parlé

de son truc de cancéreux.

C'est super, ça nous a fait plaisir.
- Bon, elle raconte n'importe quoi.

- Qu'est-ce que j'ai dit?

- Rien, mais on va déjeuner.
- Ici, on aime tous votre fils.

On est avec vous
dans cette épreuve.

Il va s'en sortir.
- Bon, on y va?

Viens, on va déjeuner.

- Ma mère a été malade.

Je sais ce que c'est que de vivre
avec quelqu'un qui a... une maladie.

-Si, c'est de ma faute. Mais si.

Je t'ai mal élevé.
Je savais pas faire.

Le Nutella à tous les goûters,
le ketchup partout.

Les plats préparés
à mettre au micro-ondes.

C'est de la merde.

Je te demande pardon

de tout mon cœur.

Ce que tu es dans la merde,
maintenant!

Il te reste combien de temps?
-Ça va aller.

Allez, rentre à la maison.

Au revoir, maman.

Tout droit. Ça va.

Je suis désolé, désolé.

Je sais pas,
j'étais sûr de lui avoir dit.

Ah, papa.

- Ah, il est là, il est là!
- Papa, je vais bien.

Je vais bien, papa.
-Ça va bien se passer.

- Je suis pas malade.

- Tu n'as pas à nous rassurer.

C'est nous qui devons
prendre soin de toi.

- Il y a un malentendu.
- On a parlé.

Désormais,
place aux bonnes ondes!

- Y a pas besoin.
- C'est qui ton médecin?

Je peux passer 2-3 coups de fil.

- T'es pas possible
avec tes "2-3 coups de fil".

Je vous aime.
- Oui.

- On s'aime.
-Ça va aller.

Tous les trois ensemble.

Bon, on fait à manger?

Tu es mon tout petit, toi.

- Que des bonnes ondes.

- J'ai acheté plein d'antioxydants.

Des tomates.

Je leur enlève la peau,
sinon, c'est quand même acide.

- Tu regardes quoi?

- Je regarde comment ça tourne.

- Ben, ça tourne.

Mais écoute

comment ça chante.

- OK.

- C'est beau, non?
- Oui.

- Là, y a rien de plus triste.

Qu'est-ce que ça te fait?
- Oui, ça me fait quelque chose.

J'ai plein de pensées.
- Du genre?

-Ça me fait penser que...

tes parents, ils s'aiment
parce que tu as un cancer.

Et t'as pécho une meuf

parce que tu as un cancer.
-Écoute mieux.

- T'as du boulot, aussi.

En fait,
il faudrait que tu aies un cancer.

- Bon, on va faire une pause.

C'est bien, non?

Il faut se projeter, mais là,
on peut mettre un comptoir.

Une télé pour les soirs de match.

Faut se projeter.
- Carrément, faut se projeter.

Franchement, je suis pas fan.
Je trouve pas ça ouf.

Désolé.

- Je suis d'accord, le rapport
qualité/prix du bien n'est pas idéal.

Un bon ravalement,
des travaux d'isolation thermique

et un bon désamiantage.

- Je m'en fous, j'ai déjà le cancer.

- Pourquoi tu vends

une merde comme ça?

- Il y a des acheteurs pour ça.
- Et du coup, des vendeurs comme toi.

Le soir, dans ton lit, tu te dis:
"Super, j'ai vendu une merde"?

- Je fais que mon métier.
- J'ai déjà entendu cette phrase.

Vichy, non?

- Désolé. Au revoir.

À bientôt.

- Au revoir.

- Dis pas "au revoir".
- Ben si.

- Non, non...

Alors?
- Je vais attendre un peu.

Le temps d'aller mieux.
- Non, il faut faire des projets.

Je te jure, fais-moi confiance.

- Il a raison.

Ben, oui, faut faire des projets,
moi aussi, je dis ça.

Je dis pareil.

Y a rien de drôle.

On va trouver.

Excuse-moi, tu as deux minutes?
Attends.

Excuse, je connais bien Fatou,
je sais pas si tu vois.

- On va boire un coup?

Je vais pas tarder,
j'ai chimio demain.

- Maintenant que tu es riche,
achète-toi

des vêtements.

- T'es un bâtard, toi.

- Le monsieur, là,
trop chic, 70-80 piges.

Hyper élégant, avec son chapeau.

Et elle, elle était...

Elle était trop mignonne.

Tu te souviens? Elle a enlevé
sa perruque: "Monsieur, bonjour."

Crâne chauve, comme ça.

- C'était des bons moments.
- Ouais.

- Hé, Juju!
- Salut.

J'y vais.
- Oui.

- J'ai fait du shopping.

- Il leur montre...
- Si tu lui fais de la peine,

je te tue.

Je le connais depuis qu'il est petit,
c'est comme mon frère, d'accord?

- Ils disent quoi
les médecins pour lui?

Et vous?

- C'est qui, vous? On est 12?

-À qui tu parles?
- Toi.

- On s'en fout de moi,
c'est pas la question.

- Tu as des poils?

- Tu vois deux poils,
tu pètes un câble, vraiment?

Ça te dégoûte?
- Non, ça me surprend.

- Ils repoussent enfin
et je devrais me les raser?

Rase-toi la bite.

- Je refais ma garde-robe.

- Tu leur montres

la perruque?
- Non.

- Si, la perruque.
- Vas-y.

- LA PERRUQUE! LA PERRUQUE!

- Wesh! Ça va ou quoi?

- Franchement, pour le rendez-vous
professionnel de demain, nickel.

-Ça va marcher?
- Lady Di.

Après l'accident.

- Marine Le Pen, je dirais.

- Mets la casquette.

- Bon courage pour demain.

C'est rien, tu y vas.

Tu m'appelles?
- Ouais.

- Dis: "Je t'appelle."
- Oui, je t'appelle.

- Je t'appelle, ma belle Hélène.

Allez.

Tu sais où tu vas, hein?

Bonjour, monsieur.
- Attention.

- C'est moi qui ai commandé la course.
Ryan, Peugeot grise.

Ceinture!

Je te raccompagne?

- Non, c'est gentil.
- C'est pas gentil, j'habite à côté.

C'est plus court par là.

-Ça fait du bien de prendre l'air.

- De bosser avec des connards pareils,
je me l'explique pas.

- Non, il y a des gens
très bien dans le cabinet.

- Qui?

- Après, je compte pas
rester toute ma vie là-bas.

Là, je bosse un peu pour me faire
de l'argent et quand j'aurai pris...

plus d'importance, je ferai quelque
chose qui a un peu plus de sens.

- Si tu crèves demain,
c'est quoi ton plan de carrière?

Tu te dis pas que dans vingt ans
ce sera trop le bordel?

Tu es là, tu sais pas jusqu'à quand.

T'es malade, sous chimio,

et tu penses comme les gars
qui pensaient déjà comme avant.

- J'ai envie d'aider les gens,

mais ça veut dire quoi concrètement,
c'est hyper abstrait.

- Abstrait? Ils galèrent tous
avec leurs papelards juridiques,

tu viens les aider, c'est concret.

-Ça, je peux pas le faire.
- Toujours une bonne excuse.

- Je suis avocat de la partie adverse.
- Oui, t'es en sucre.

- OK, je vais le faire.

C'est bon.

- File ton numéro.

- C'est où et c'est quand,
vos réunions?

- Dans le local de la piscine,
chez la mère de Nadia, ça dépend.

- Il n'y a pas de lieu?

Pourquoi tu crées pas un bar
avec Julien?

Un lieu un peu transversal
pour faire des événements

et gagner un peu d'argent?

- C'est étonnant de ta part,
mais c'est pas con.

Ça te la coupe de ne pas penser
qu'à ta petite gueule de con.

- Ce qui me la coupe,
c'est ta façon de parler.

Fais un petit effort.
- Oh, ça va.

Faut se raser,
faire attention comment on parle.

Quand c'est pas joli, t'écoutes pas?
- Si, la preuve, je t'écoute.

-Ça, c'est méchant.

Y avait pas besoin, tu vois?

Portable
-Ah, "Hitler" t'appelle.

- Je le rappellerai.

- Tu es dans une asso de vieux nazis?

- Non, c'est mon père.

- Ton père, c'est "Hitler"?

- Un jour, il m'a saoulée
et j'ai mis "Hitler". Voilà.

- Moi, ma mère, un jour,
elle m'avait gonflée,

et j'avais mis:
"Ne pas répondre".

-À "Hitler"?
- Arrête avec Hitler.

"Ne pas répondre".

Du coup, quand elle appelait...

"Oui, c'est qui?"
"C'est 'Ne pas répondre'."

"Ben, je te laisse parce que..."

- C'est nul.
- Oui, c'est nul.

Faut que j'y aille.

Tu m'appelles?
- Ben oui.

- Bon, ben...

- Tu l'as rentré à quoi, ton numéro?

- Louis.

Je dérange?

Je t'ai vue
lui dire de fermer le rideau.

Bonjour.

Vous allez bien et vous?

- Qu'est-ce qui te prend?
- Je suis désolé.

Je crois que les chimios, ça...

- Comment ça avance

avec les plaignants?
-Ça avance bien.

Je pousse le petit jeune
à investir pour sécuriser

la signature.
- C'est malin, ça.

- Merci, c'est gentil.

On se boit un verre?

- Euh...

Non.

Continue, tant qu'on n'a pas signé,
c'est pas gagné.

- C'est dégueulasse, elle se sert
de ma maladie pour ses affaires.

- Ah ben, comme toi.

Tu t'en fous, t'es pas malade.

- Mais elle pense que je le suis.

Elle prend jamais de mes nouvelles,
c'est pas normal.

- Mais t'es pas malade.

- Pas une fois elle m'a demandé
comment se passait la chimio.

- Oui, mais t'es...
- Je suis pas malade.

Ah, bonjour.

- Bonjour, monsieur.

- C'est ça, Loubard?

- Oui, c'est Loubard.

- C'est lui qui l'adopte.

- Tu vas voir,
tu vas l'aimer, ce petit toutou.

- Il est pas en forme.
- Il est aveugle

et a une patte paralysée.

- C'est pour que je ressente
des choses.

- Attention, ça glisse un peu.
- Ah oui.

- C'est "Le Lapin vert" ici.
- On pourra faire une terrasse.

C'est trop bien, j'adore.

- Ah oui, d'accord.

- C'est dangereux, ça.

- On mettra des barrières.
-Ça se sécurise.

On va à l'intérieur?

- Tu gardes les petites guirlandes.
- Allez-y en premier.

- Ah ouais, ça déchire.

- C'est grand!
- Ah ouais...

- C'est haut sous plafond.

- L'eau, ça fait bizarre.

- Il y a une latte qui bouge, là.

- Il y a une petite fenêtre sympa.

-Ça va?

- Ce soir, dans mon lit,
je serai content.

On fait comme s'il y avait
des clients, je mets de la musique.

Ça, par exemple.

"Get up" par Diva Faune

Une tournée de shots, on va danser!

J'ai des employés,
je ne sers plus, attends...

-There's nothing stronger than us
if we can be as one

It's gonna be a new day, my dear

We'll leave these walls tonight
to run, we've only just begun

No matter what they all say in fear

We'll throw these chains
off to fly up to the sky

We'll keep the outside looking in

I will be here when they're gone

so forget their ways

We'll leave them all so far away...

- Bon, qu'est-ce qu'on fait?

- Ben moi, j'aime bien.

- Allez.

- C'est de la bombe. Il reste plus
qu'à signer ces putains de papiers.

Tu guéris de ton faux cancer
et c'est bon.

- Hein?

- Mec, je suis malade,
je vois bien que tu l'es pas.

- N'importe quoi.

- Arrête.

- Je suis une merde.

- T'es un malade de faire ça.
T'es encore plus malade que moi.

Ta morale,
elle est en phase terminale.

- Tu es au courant depuis longtemps?
Pourquoi tu m'as rien dit?

- Avoir un pote malade
pas vraiment malade,

ça m'aidait à oublier
que j'étais malade.

Moi aussi, je suis chelou, parfois.

- Je me sens hyper bien avec vous.
- Ferme ta gueule.

Me raconte pas ta vie.

J'ai le droit
de faire pitié, pas toi.

- Arrête!

- C'est rien, c'est Hélène
qui s'embrouille avec une branche.

- Oui, ou avec son ombre.

- Ou un pigeon qui passe.

- Oui, ou un...

Elle est au courant?

-Ça t'arrangerait, hein? Non.

Mais il va falloir lui dire,
et ça va pas être la même.

Elle va te défoncer.

J'y vais, j'ai rencontré une meuf.
On fait nos chimios ensemble.

Courage.

- C'est hyper romantique.

- Rentre chez ta mère, tu peux
plus faire ce genre de blagues.

Allô?

Ouais, ça va?

- Bon, je...

- Je...

- Bon...
- Ben...

- Ah...

- Quoi?

- Regarde.

- Oh, putain...

T'as fait les deux?
- Ah ben, oui.

- Hé, je le fais pas par contre, moi.
Je le fais pas.

- C'est pas grave.

- Ah, ça y est.

- Excuse-moi.

-"Ne pas répondre". C'est ta mère?
Réponds-lui.

On va pas rester la vie, là.

- Je réponds, mais...
- Vas-y, vas-y.

- Oui?

Bonjour.
- Bonsoir.

- Je t'ai appelé 50 fois.

Il a failli mourir.

- Tout va bien,
c'était juste un petit malaise.

- C'est pas facile pour nous
ce que tu traverses.

Il ose pas te le dire, c'est
une bonne pomme, mais il souffre.

D'où cet infarctus.

- C'est pas un infarctus.

- Ben, je vais en faire un, moi,
comme ça, le problème sera réglé!

Je suis à ça de le faire.

Vous commencez à me courir, tous!

Quelque chose?

- Oui, je prends votre place
pour la température.

- C'est un obsédé. Tu sais
combien de fois il est déjà venu?

Obsédé du thermomètre.

Ce cauchemar.

J'en peux plus.
- T'en fais pas.

Elle est fatiguée.

Comment tu vas, toi?

- Pardon, vous pouvez

nous laisser deux minutes?

Merci.

Papa, je vais très bien en fait.

- Tant mieux.

- Non, je veux dire,
j'ai jamais été malade.

J'ai cru, au début,
que j'étais malade, mais j'ai menti.

Et je savais pas
comment vous dire la vérité.

J'ai menti.
Je n'ai pas de cancer.

- Mais ça va pas?

Mais tu te rends compte
de ce que tu nous as fait vivre?

Comme on a souffert à cause de toi?

T'es malade!

Regarde notre situation, ton père

a fait un infarctus!

- J'ai pas fait un infarctus!

- Ne me contredis pas!

- Mais c'est de votre faute aussi!

Vous étiez déprimés avant
et d'un coup super amoureux.

- On faisait semblant
pour te protéger!

Les bonnes ondes de merde...

Tout ça pour rien, en plus.
Ça me dégoûte.

- Mais regardez-vous,
ça vous a fait du bien.

- Il plane complètement, lui.

On n'est plus ensemble.
- Qui?

- Ton père et moi.

- Quoi?

- Oui.

On attendait que tu ailles mieux
pour te le dire.

Là, c'est bon.

- C'est bon, bon.

- Ton histoire nous a fait réfléchir.

- Non, ne vous séparez pas.

-Ça fait 32 ans que je suis ta mère,

je redeviens une femme.

C'est bon pour toi aussi. La barbe!

Oh!

- Vous ne vous aimez plus?

- Mais ça fait longtemps!

Enfin, je crois.

- Non, on ne s'aime plus.

Laisse-moi tranquille, je t'en prie.

- C'est horrible.

- Tu t'en remettras.

Comme ton cancer, ça va passer.

- Pardon.

Je suis désolé,
les visites sont finies.

Il faut le laisser se reposer.
- Et on fait quoi là, une chenille?

- Coucou!

- Ah.

- Comment tu te sens?

Tes chimios? Désolée,
j'ai pas pris de tes nouvelles.

-Ça va.

- Un pot s'improvise ce soir
à la cafèt'.

Tu passes?

- Non.

Excuse-moi.

Oui?

Il rit.

Oui.

Oui, ben, envoie-le-moi.

Ah, vous êtes à Paris?

Oui.

Ben, venez à la maison.

- En fait, il est aveugle
et il a une patte paralysée,

alors, il reste comme ça.

Y a que la queue qui bouge.

- Tiens, ça.

- Merci.

- Et...
- Qu'est-ce que c'est?

- Cadeau.
- Pourquoi?

- Le vendeur me faisait de la peine.

- Mais toi, t'es...

- Au fait, avec Julien,
on avance bien pour le bar.

- Ouais?

- Et si un mec t'insulte dans la rue,
tu t'en fous?

- Globalement, oui.

- Connard.

Enculé. Bâtard.

Fils de pute.

J'adore.

- J'ai un truc à te dire.

- Moi aussi, j'ai un truc à te dire.

- Moi d'abord.
- Non, c'est bon.

Je crois qu'on a compris.

Comme ça, t'es pas mal à l'aise.
Je sens que tu es hyper... Non?

D'ailleurs, merci pour Julien,
puis merci pour...

- Pour?
- Nous. Toi, moi...

Bon, enfin, on le sent bien,
tu as vu comme on est...

complices.

Quand je te vois, j'ai envie de...

De te sentir,
de t'embrasser, de pomper.

- Quoi?
- Hé, ça va!

On va pas... C'est bon!

- Un peu plus...

Aboiement
-J'ouvre et on essaye.

Ah, la grosse conne!

Ça va?
- Oui.

C'est pas grave, je...
- Tu veux voir Louis?

- Je t'aime. Je t'aime bien.

Bon, ben...

Quoi?

- Attends.

Pardon.

Attends, Hélène. Elsa, attends.

- Hé!

- Non, mais...

Hélène?

- Demain matin,
passe me voir directement.

- Hélène, ça va?

- Hélène, attends.

Je suis désolé.

C'est ma lettre de démission.

- Bastien m'a déposé
ton dossier médical.

Il affirme que t'es pas malade.

- Je suis désolé.

J'ai fouillé par hasard ton bureau.

C'est grave, on va devoir
saisir le Conseil de...

- Arrêtez de faire

du bruit, Bastien.

Ils sont au courant les plaignants
que tu n'es pas malade?

Oh, je te parle, là.

S'ils l'apprennent,
ils risquent d'annuler l'accord.

Ce que tu as fait
peut nuire au cabinet.

Donc, je te repose la question,
ils sont au courant?

- Non.

- OK.

Je t'interdis de les revoir
avant la signature.

Sinon, je devrai te dénoncer
au Conseil de l'Ordre.

Tu as menti
pour t'occuper de l'affaire.

Je refuse

ta démission.

- Pardon? Attends.

- La prochaine fois,

tu me préviens,
là, c'est un peu limite

niveau déontologie.
- Tu fais rien?

Tu gardes ça pour toi?

Ça va, les Serpentards?
- Tu sors?

- Incroyable.

Désolé, je travaille pas comme ça.

Si on me cherche, je vais vomir.

Julien:
-Louis, tu fais la gueule ou quoi?

Non, je rigole, rappelle-moi.

-C'est fou de se foutre
de notre gueule à ce point.

Je savais qu'on pouvait pas

te faire confiance.

Quelqu'un entre.

- Un malade est mort.

Ils annulent l'accord et veulent
aller au procès, réunion d'urgence.

- Tu sais qui est mort?

Tu sais qui est mort?

Corinne, tu sais qui est mort?
- Ah, plein de gens.

Mais les énergies chinoises...
- Ta gueule avec tes énergies.

- Chers amis,

nous voilà donc tous réunis

pour célébrer la mémoire de Julien.

Je sais que parmi vous,

des amis voudraient
prendre la parole.

Je les invite donc
à venir me rejoindre.

- Juju...

Merci d'avoir été là avec nous.

- Je vais garder de toi
ton sourire, ton courage.

[En arabe]

- Bonjour,
je vois que vous êtes tristes.

J'ai écrit avant parce que j'avais
prévu que vous seriez tristes.

"Bonjour, faut pas être tristes
car vous allez

"tous y passer.

"Cher Julien.

"Tu es mort,
tu n'existes plus, c'est dommage.

"Je te connaissais pas beaucoup,
mais tu avais l'air gentil.

"La soirée qu'on a passé ensemble,
tu as traité ma mère de pute.

"C'était un bon moment.

"J'en ai pas passé souvent
des bons moments.

"Parce que je suis un bout de bois

"et je passe pas souvent
des bons moments.

"Des fois, je regarde mon chien
et je pense à toi parce que..."

Pardon, je rigole
et je pleure en même temps.

Ça m'était pas arrivé
depuis très longtemps.

"Je regarde mon chien et je pense
à toi parce que lui aussi est gentil.

"Il mérite pas de mourir,

"mais il va bientôt mourir
comme toi."

- Il parlait de toi à la fin.

- Il disait quoi?

- Qu'il t'aimait et qu'il comprenait
pas pourquoi tu répondais jamais.

Il voulait te dire au revoir
avant de partir.

- N'allez pas au procès.

Vous allez tout perdre.

Vous n'aurez plus rien.

- Pauvre mec.

Nous voulons nous battre
pour la mémoire de Julien El-Kabetz.

Et pour la mémoire des autres.

Les anonymes,
ceux qui subissent en silence.

Pour qui chaque jour
est un jour de survie.

Parce que face à eux, à nous,
il n'y a que du mépris.

- Je veux que tu plaides le dossier.

Dis oui, tu n'auras pas
d'autre occasion comme ça.

- Le référé du 2 avril 2015...

- La cour appelle

Mme Hélène Smill.

- Bonjour, Hélène...

Smill.

Vous êtes la porte-parole
de l'association

qui a décidé de porter plainte,
c'est bien ça?

- C'est exact, maître.

- Or, si on regarde votre dossier
médical, que Mme la juge

a sous les yeux,

on constate
que votre cancer n'a aucun lien

avec d'éventuelles utilisations
illégales de pesticides.

- Tout à fait.

- C'était pour éclaircir ce point.

- Je veux bien

éclaircir un point, moi aussi.
- Allez-y.

- J'ai le droit
de conseiller des victimes

ou c'est une faute de parler
à des gens qui ont un autre cancer?

Jacqueline a un cancer de l'utérus,

j'ai le droit de lui parler

avec mon cancer du poumon?

- Non, s'il vous plaît, silence.
- Je posais la question

pour éclaircir le point.

- Maître?
- Vous aviez d'abord accepté

la transaction financière.

Pourquoi changer d'avis?

- T'es sérieux?

- Pas de tutoiement.

- Parce que Julien est mort.
Parce que Julien El-Kabetz est mort.

- Ce n'était pas
une surprise pour vous.

Vous n'avez pas découvert
à la mort de Julien Elkabetz

que le cancer pouvait tuer.

Je comprends la rage, le désespoir,
qu'on ressent à la perte d'un proche

et le besoin de trouver un coupable,
mais quelles sont les preuves

de votre accusation?
- T'as pas honte?

- Attention au langage.
- On s'en fout de mon langage.

Lui, il a un mauvais langage.
On juge un truc important.

On n'en a rien à branler
de comment je parle.

- Nous ne sommes pas là

pour vous éduquer.

Je vais vous le répéter

en d'autres termes.

Surveillez votre langage.
Sinon, je vous expulse pour outrage.

- En fait, pour avoir raison,
faut avoir un diplôme bac +12?

Moi aussi, je suis venue

avec mon diplôme, il est où?

Tiens, il est là, mon diplôme.

Il est là.

Il est là.

- Bon, ça suffit.

- Je vous laisse

entre vous.

- Greffière?

Suspension d'audience demandée.

-Hm?

- Je te dérange deux secondes.

Ça, c'est les mémos
que tu m'as demandés.

Et voilà des annexes

que j'ai retrouvées.
- OK. Merci.

- Bonne chance

pour la plaidoirie,
tu vas être très bien.

- Les rapports des experts
étaient falsifiés,

tu le savais?

- Va te reposer,
tu dois être en forme demain.

- Mais pourquoi tu m'as rien dit?

Je sais pas,

t'as aucune morale, en fait.

- Toi, tu en as quand tu te fais
passer pour un cancéreux?

-Ça a rien à voir.

J'ai pas fait ça volontairement.

- Tu savais que tu mentais, non?

Je comprends pas trop ta ligne
de défense, sois meilleur demain.

Louis, attends.

Essaye de me comprendre.

Quand j'ai vu ce qu'ils avaient fait,

j'ai réagi comme toi.

Mais j'étais censée faire quoi?

Hein?

Je sais pas, dis-moi.

J'ai bossé comme une folle toute
ma vie, pourquoi je me sacrifierais?

Eux, il leur arrivera rien du tout.

Le procès va durer des années.

Ils seront jamais inquiétés,

l'opinion publique va oublier,
les malades seront morts,

et on sera foutus.

C'est ce que tu veux?

Tu veux la liste des gens qui ont
balancé des affaires à la presse

et qui ont gâché leur vie pour rien
parce que tout le monde s'en fout?

Louis.

Je veux pas finir comme ça.

Je veux pas gâcher ma vie.

Gâche pas la tienne,
tu es bouleversé, mais pense à toi.

Merci.

-Madame la présidente,

messieurs les assesseurs.

La justice a-t-elle un cœur?

C'est la question que tentent
de vous poser les plaignants.

Mais la réponse, nous la connaissons.

Nous l'apprenons les premières années
à l'université.

La justice ne connaît
que les textes.

Elle ne fait qu'appliquer le droit.

Et ce droit, il est,
dans le cas qui nous occupe,

contre les plaignants.

Ils se prévalent d'un dommage,

ils tentent de le connecter
à une action de notre client.

Mais en vain.

En vain,
puisque depuis le début de ce procès,

rien ne sera venu appuyer,
ne serait-ce qu'une seconde,

la thèse de la culpabilité
de notre client.

Pas un témoignage d'expert.

Pas un document. Rien.

La justice...

n'a pas besoin d'avoir du cœur,
elle a besoin d'avoir des preuves.

Je pourrais presque m'arrêter là

tant l'issue de cette affaire
semble déjà écrite.

Alors que non.

C'est un peu la honte.

Non, en fait, ça me rappelle...

Tout ça, là,

d'un seul coup, ça me rappelle
l'histoire de David contre Goliath.

Vous connaissez cette histoire?

On est pour David.
Comme dans "Aladdin"

où personne n'est pour Jafar.

On est tous pour David

parce qu'il est plus petit,
qu'il est plus fragile,

et parce que Goliath est invincible
et que ça nous énerve.

Comme Jafar... et son toucan.

Bon, l'exemple est mal choisi.

Bon, qu'est-ce que

je voulais dire?

- Je souhaiterais parler
avec mon confrère.

- Pas moi.

- C'est important, je ne me...

- J'aimerais finir.

Merci.

Je m'embrouille,

mais voilà, je suis pas
un ténor du barreau.

J'ai jamais été éloquent.

J'avais aucune responsabilité
dans ce cabinet,

et quand j'ai dit
que j'avais un cancer,

là, on m'en a donné.

Sauf que moi,

j'ai jamais été malade.

- Attendez, maître.

C'est très confusant.

- Tout à fait.

Ce déballage de vie privée
n'a rien à faire ici.

- Vous ne travaillez pas ensemble?

- Si.

- Très confusant, quand même.

Poursuivez, maître.

- J'en ai pas pour longtemps.

Je serai juste plus long
que mon collègue

qui a été un peu short.

Le matin, on se réveille

et on se demande quoi faire

pour améliorer les choses
et le soir, au lit,

on est content,
mais on n'a rien amélioré.

On pense qu'on ne peut pas changer
ceci ou ceça... ou cela.

Mais si, on peut changer ceci
ou ceça... ou cela. Putain, merde!

- Maître, langage!
- Pardon.

Mais ça fait du bien.
Même vous, parfois, vous vous dites:

"Bonne journée de chiasse."

- Bon, maître Ifergan.

Ressaisissez-vous.

- Fait trop chaud.

Faut pas plaider avec...

Ce que je veux dire,
c'est qu'on pourrait envisager

que le courage soit comme un virus

qui se transmette.

Une personne, appelons-la Julien...

Julien...

peut, d'un seul coup,
décider de dire non

à toutes les injustices,
les méchancetés

et à toutes les horreurs.

Il dit non, Julien.
Et ce Julien peut donner envie

à un autre Julien de dire non,

qui va donner envie
à un autre Julien de dire non.

- Madame la...

- Maître.
- Tous ces Julien

diront un grand "non".

C'est Julien contre Goliath.

Julien plus Julien plus Julien
plus Julien peut battre Goliath.

Vous trouverez ici les preuves...

- Mme la présidente!

Je dois parler à mon confrère.

- Je finis.

S'il vous plaît!

S'il vous plaît.

- Tais-toi!

- Mme la présidente, il faut arrêter.
- Non, toi, rassieds-toi

et mange de l'ananas.

- Me Ifergan, reprenez ou je considère

que vous avez terminé.

- C'est le cas, nous avons terminé.

- Non, c'est pas terminé!
- Oh, maître!

J'aimerais l'entendre jusqu'au bout,

histoire de savoir s'il va quelque
part ou s'il a lâché la rampe.

- Vous pensez qu'il va quelque part?

- Je suis à ça

de la rampe.
- J'en peux plus.

- Dans ce dossier,

il y a les preuves...

Que les rapports

des experts de notre client

ont été falsifiés.

Les victimes...

ont bien été victimes des pesticides.

- Merci.

- Bravo!
- Bravo!

-L'audience a été levée
dans la cacophonie.

À la sortie,
les réactions sont diverses.

Du soulagement chez certains,

mais aussi de l'incompréhension
chez d'autres.

Des aveux à prendre
avec beaucoup de précautions.

On ne connaît pas
les motivations de cet avocat.

Alors, nous avons rencontré
certains de ses collègues.

-Il a un ego démesuré,
il se compare au roi David.

Le roi David ne lui a pas fait
croire qu'il avait un cancer.

- Allez, là!

Allez, arrête!

"Get up" par Diva Faune

Tu crois que parce que
tu as été génial, j'oublie tout?

Tu es un mytho, mon pauvre.

C'est pas parce que tu es génial
que ça annule tout.

On est génial et quoi, le soir,
on se couche et on est content?

Tu te dis que tu es génial?
Non, tu es génial et mytho.

Et ça te donne pas
le droit de me mentir.

-There's nothing stronger than us
if we can be as one

It's gonna be a new day, my dear

We'll leave these walls tonight
to run, we've only just begun

No matter what they all say in fear

We'll throw these chains
off to fly up to the sky

We'll keep the outside looking in

I will be here when they're gone

so forget their ways

We'll leave them all so far away

With futures caught in disarray

And clouds that never blow away

Get up, jump, love
Drum up the big strong beat

Set up one hand on another

But don't go slow, you better

Get up, jump, love
Drum up the big strong beat

There's nothing stronger than us
if we can be as one

It's gonna be a new day, my dear

We'll throw these chains
off to fly up to the sky

Get up, jump, love...

"La vie, c'est du beurre"
par Vincent Dedienne et Anna Cervinka

-LA VIE, C'EST DU BEURRE

T'AS QU'À PLONGER DEDANS

ET PUIS C'EST TOUT

-On somatise tout dès l'enfance
Le reste, c'est que de la chantilly

-Les émulsions de l'adolescence

C'est le bordel
comme dans un clafoutis

-À l'âge adulte, ce n'est pas mieux

On se console au bain-marie

-MAIS TOUT FOUT LE CAMP
QUAND ON EST VIEUX

ON NE MANGE PLUS
QUE DE LA BOUILLIE

LA VIE, C'EST DU BEURRE
T'AS QU'À PLONGER DEDANS

-Et c'est tout

-LA VIE, C'EST DU BEURRE
T'AS QU'À PLONGER DEDANS

-Et puis, c'est tout

J'ai vu une conférence T.E.D.
- On dit TED.

- Ils disent que la vie,
c'est du beurre.

Alors, vas-y, souris

Car la vie...
-C'est du beurre, j'ai compris.

Du beurre doux ou demi-sel?
- Salé. Je suis bretonne.

-LA VIE, C'EST DU BEURRE
T'AS QU'À PLONGER DEDANS

ET PUIS C'EST TOUT

-LA VIE, C'EST DU BEURRE
T'AS QU'À PLONGER DEDANS

ET PUIS C'EST TOUT

Sous-titrage:
Denis Poudou pour Tri Track