All language subtitles for The Comfort of Strangers (1990)

�TRANGE S�DUCTION

Mon pere �tait un tres grand homme.

Toute sa vie, il a port�
une moustache noire.

Quand elle est devenue grise,
il la teignait avec une petite brosse,

comme ce qu'utilisent les dames
pour les yeux. Du mascara.

Tout le monde avait peur de lui.
Ma mere et mes quatre sours.

Au d�ner, on n'avait pas le droit
de parler sans sa permission.

Mais moi, il m'adorait.
J'�tais son pr�f�r�.

Je veux appeler l'Angleterre.

Non, pas a Londres.

A Hastings, dans le Sussex.

Je vous ai donn� le pr�fixe hier.
Enfin, je l'ai donn� a quelqu'un.

Bon sang !

J'arrive pas a lire ce bouquin.

Il est illisible.

Il est meme pas reli� correctement.
Allez, on va sortir.

- J'essaie de joindre les enfants.
- D'accord. R�ponds.

Maman, bonjour.

Oui, superbe.

Absolument. Comment ils vont ?

Ils sont ?

Oui, formidable.

Bonjour, ch�ri. C'est maman.

Comment vas-tu ?

Cathy est la ?

Incroyable, n'est-ce pas ?

Je trouve le saint Augustin incroyable.

Tellement...

- Je ne sais pas.
- Tu as dit �a la derniere fois.

Comment �a ?

Tu as dit �a la derniere fois
qu'on �tait a Venise.

Vraiment ?

- Et alors ?
- Rien, je...

Quel est l'int�ret de dire �a ?
Pourquoi tu dis �a ?

- Ce n'�tait pas une insulte.
- Bon sang.

- Je faisais une observation.
- Quelle observation ?

Je souligne simplement
que tu n'as pas chang� d'avis.

Mais je suis d'accord avec toi.
Je le trouve incroyable aussi.

Merde.

Qu'est-ce qu'il y a ?

Regarde.

J'ai encore un bouton.

Tu ne vas plus plaire aux filles.

- Je dois manquer de sel.
- Quoi ?

Ce qu'il te manque, c'est du sexe.

- Avec du sel, c'est possible ?
- Pourquoi pas ?

Ils peuvent pas me laisser me raser ?

Oui, il est la. Attends.
C'est Simon.

Quoi ?

Je n'en suis qu'a la moiti�.
C'est totalement illisible.

Je suis cens� etre en vacances.

Ces deux-la. Merci.

�a, c'est pour Jack.

- Et celui-la pour Cathy.
- Adorable.

- Alors ?
- Ils vont etre ravis.

Je vais faire un portrait de Cathy.

Avec des boutons.

Et je vais faire un portrait de Jack.

Pour Jack.

- Qu'est-ce que t'en dis ?
- Magnifique. Tu es un g�nie.

Ne bouge plus.

Allez. Souris.

Vous pouvez nous prendre en photo ?

Merci.

Merci.

Mes deux sours cadettes, Alice et Lisa,
sont venues au jardin et m'ont dit :

"Robert, viens vite a la cuisine.

"Eva et Maria t'ont fait une surprise."

Cathy a �t� s�lectionn�e
dans l'�quipe de foot.

- Quelle �quipe de foot ?
- Celle de l'�cole, �videmment.

- Tu ne trouves pas �a dangereux ?
- Pas vraiment.

Dis-moi une chose.
Dis-moi la v�rit�. Tu aimes les enfants ?

- Quels enfants ?
- Mes enfants.

J'aime tes enfants.

Je veux dire, est-ce que
tu aimes r�ellement les enfants ?

- Tous les enfants ?
- Est-ce que tu aimes les enfants ?

Tu parles de l'espece en g�n�ral ?

Ce que je veux dire, c'est...

En v�rit�, tu n'aimes pas les enfants.

En fait, tu veux dire
que je n'aime pas tes enfants.

Et moi, alors ?

Tu m'aimes, moi ?

Je t'aime.

Tu sais pourquoi ?

Non. Pourquoi ?

Je t'aime parce que tu me poses
toujours des questions difficiles.

Tu testes toujours mon intelligence.

Je t'ai racont�
ce qui m'est arriv� quand j'�tais petite ?

La pire chose qui me soit arriv�e ?

Non, tu ne m'as pas racont�.

J'avais sept ou huit ans.

On �tait une bande de gamins,
gar�ons et filles.

Un jour...

certains ont dit : "Un membre de ce gang
n'est pas digne d'en etre membre.

"Tout le monde est d'accord
pour jeter cette personne dehors ?"

Et j'ai dit : "Oui".

J'ai applaudi.

Oui.

J'ai dit :
"Oui, jetons cette personne dehors."

Et tu sais qui c'�tait ?

Toi.

Oui.

C'est horrible.

C'est une histoire affreuse.

A l'aube, tu vas prendre le bateau.

Pour aller ou ?
Ou peut-on aller ?

A Murano.
Ils font du verre souffl�. Superbe.

Formidable.

L'aube, c'est a quelle heure ?

Le lever du jour.
Un bateau pour Murano au lever du jour.

Et sur la table, il y avait
deux bouteilles de limonade, un g�teau,

deux tablettes de chocolat
et une grande bo�te de guimauve.

Et Maria a dit :
"Regarde, tout �a, c'est pour toi."

Tu as trouv� quelque chose ?

C'est magnifique, non ?

Qu'en penses-tu ?

Et Maria a dit :
"Regarde, tout �a, c'est pour toi."

Tu dors ?

Mary, il est tard.

- Qu'est-ce qu'il y a ?
- On n'a pas d�n�.

Quelle heure est-il ?

Il est tard.

Padovani sera encore ouvert ?

- Ou alors...
- Non. Il est tard.

Il est trop tard. Tout sera ferm�.
Mais je connais un bar tres bien.

Ils ont des sandwiches. Et a boire.
C'est tres bien et facile a trouver.

- D'accord, on prendra le plan.
- C'est le seul que j'ai.

- Faites-moi voir.
- Ici, vous voyez ? Tres bien.

Vous sortez d'ici.
Et vous tournez a droite.

Ensuite, vous tournez a droite.

Juste la.

D'accord. Merci.

- C'est par la.
- Comment tu le sais ?

Qu'est-ce que tu en penses ?

- Oui, c'est �a.
- Non, c'est par la.

D�sol�e, mais j'en suis sure.

- Par ici ?
- D'accord.

Qu'est-ce que c'est ?

Regarde ce lit.

- Elle me rappelle quelqu'un.
- On dirait une navette spatiale.

Alors ? On est ou ?

C'est par ici ?

Oui, absolument.

Regarde-moi �a.

- Les femmes sont tres f�ministes ici.
- J'aimerais avoir un plan.

Elles veulent castrer les violeurs.

Tu vois cet immeuble ?

On est pass�s devant il y a dix minutes.

C'est une bonne id�e.

- Quoi ?
- De castrer les violeurs.

Qu'est-ce qu'il faisait ?

Transporter du verre a cette heure ?
C'est bizarre.

- Je meurs de faim.
- Je crois qu'on est sur le bon chemin.

Moi aussi.

Bonsoir. Je peux vous aider ?

On cherche un endroit pour d�ner.

Il n'y a rien par la, mais je peux
vous montrer un tres bon endroit par ici.

- Il y a pas un bar la-bas ?
- Non, tout est ferm�.

Je m'appelle Robert.

- De la bonne cuisine v�nitienne ?
- Ce serait formidable.

Je vous emmene.
Vous devez etre affam�s.

Tres bien. Allons-y.

Elle, c'est Mary. Moi, Colin.

- Vous etes anglais ?
- Oui.

D'ou �a ?

Mary est de Bristol et moi de Londres.

Tres beau pays.

- C'est votre premiere visite ?
- On est venus il y a trois ans.

Deux ans.

�a a beaucoup chang� ?

On voit ces affiches partout.

Ce ne sont que des vieilles filles.

Elles veulent d�truire ce qu'il y a de beau
entre les hommes et les femmes.

Elles ne savent pas ce qu'elles veulent.

Par ici.

On se perd facilement.

On tombe toujours sur un cul-de-sac.

Nous ne sommes plus loin.

Je vous en prie.

Par ici, je vous prie.

La Venise authentique.

Excusez-moi.

Il n'y a rien a manger.
Le cuisinier est malade.

C'est terrible. Je pourrais le tuer.
Je suis d�sol�.

Mais ce vin est d�licieux.
Tres nourrissant.

Sant�.

Mais dites-moi.

Je suis quelqu'un d'immens�ment,
de passionn�ment curieux.

- Etes-vous mari�s ?
- Non.

- Vous vivez ensemble dans le p�ch�.
- Non.

Pourquoi pas ? Qui vous en empecherait ?
De nos jours, il n'y a plus de morale.

Et vous ? Parlez-nous un peu de vous.
Qui etes-vous ?

Mais vous avez un enfant. N'est-ce pas ?

- Comment vous le savez ?
- Je l'ai senti.

J'ai deux enfants.

Un gar�on et une fille.

- C'est votre fils et votre fille.
- Oui.

Superbes.

Pas les v�tres.

Pas les miens.

De superbes enfants,
qui ressemblent a leur superbe mere.

Votre anglais est excellent.

J'ai grandi a Londres.
Ma femme est canadienne.

On peut avoir des gressins ?

- Votre femme est canadienne ?
- Oui. On a v�cu la-bas.

Comment vous etes-vous rencontr�s ?

Ce serait impossible a expliquer
sans d�crire ma mere et mes sours

et cela n'aurait de sens
que si je d�crivais mon pere.

Pour vous expliquer notre rencontre,
je devrais d�crire mon pere.

Vous voulez vraiment que je le fasse ?
Est-ce que je le fais ?

- D'accord.
- Mon pere �tait un tres grand homme.

Toute sa vie, il a port�
une moustache noire.

Quand elle est devenue grise,
il la teignait avec une petite brosse,

comme ce qu'utilisent les dames
pour les yeux. Du mascara.

Tout le monde avait peur de lui.
Ma mere et mes quatre sours.

Au d�ner, on n'avait pas le droit
de parler sans sa permission.

Mais moi, il m'adorait.
J'�tais son pr�f�r�.

Il a pass� sa vie dans la diplomatie.
On a v�cu a Londres. A Knightsbridge.

Le matin, il se levait a six heures
et il allait se raser.

Personne n'avait le droit de se lever
avant qu'il ait fini.

Mes sours a�n�es avaient 14 et 15 ans.
J'en avais dix.

Un jour, on �tait seuls a la maison
pour tout l'apres-midi.

Mes sours chuchotaient entre elles.
Elles s'appelaient Eva et Maria.

Elles m'ont emmen�
dans la chambre de mes parents.

Elles m'ont dit
de m'asseoir sur le lit sans bouger.

Elles sont all�es devant la coiffeuse.

Elles ont peint leurs ongles,
poudr� leur visage, mis du rouge a levres.

Elles se sont �pil� les sourcils
et ont mis du mascara sur leurs cils.

Elles ont enlev� leurs chaussettes
et mis les bas de soie de ma mere.

Elles paradaient, se regardant
dans le miroir, comme de belles femmes.

Elles riaient, s'embrassaient
et se caressaient. J'�tais aux anges.

Et elles en rajoutaient.

Elles m'ont chuchot�
que ce serait notre secret,

qu'on le garderait pour toujours
et qu'on ne le r�v�lerait jamais.

Mais ce soir-la, au d�ner, je sentais
le regard de mon pere me transpercer.

Il a aval� une bouch�e
et il a pos� ses couverts. Il m'a regard�.

Mon cour s'est mis a battre.
Il allait exploser.

Mon pere a dit : "Dis-moi, Robert.
Qu'as-tu fait cet apres-midi ?"

Il savait.

Je savais qu'il savait.
Il �tait Dieu. Il me testait.

Alors je lui ai dit tout ce que mes sours
avaient fait. Je lui ai tout dit.

Ma mere ne disait rien.
Mes sours �taient blemes. Le silence.

Mon pere a dit : "Merci."
Il a fini de manger.

Apres le d�ner, il nous a appel�s,
mes sours et moi, dans son bureau.

Il les a frapp�es sans merci
avec une ceinture. Moi, je regardais.

Un mois plus tard, elles se sont veng�es.

Nous �tions seuls a nouveau.
La nounou n'�tait pas la.

Mes deux sours cadettes, Alice et Lisa,
sont venues au jardin et m'ont dit :

"Robert, viens vite a la cuisine.
Eva et Maria t'ont fait une surprise."

J'avais un doute, mais j'y suis all�.

J'�tais tellement innocent.

Sur la table, il y avait
deux bouteilles de limonade, un g�teau,

du chocolat et une bo�te de guimauve.

Et Maria a dit :
"Regarde, tout �a, c'est pour toi.

"Mais d'abord, a dit Eva,
tu dois prendre ce m�dicament.

"Tout �a est tres riche et �a t'aidera
a dig�rer. Tu en profiteras mieux."

J'�tais trop gourmand pour me poser
des questions. J'ai aval� le m�dicament.

Puis j'ai mang� du chocolat et du g�teau
et j'ai bu une bouteille de limonade.

Elles ont applaudi et dit que seul
un homme pourrait en boire une 2e.

Et que j'en serais incapable.
J'ai dit : "Donnez-la-moi."

J'ai bu la deuxieme bouteille et j'ai fini
le chocolat, la guimauve et le g�teau.

Elles ont cri� : "Bravo",
puis la cuisine s'est mise a tourner

et j'ai eu tres envie d'aller aux toilettes.

Soudain, Eva et Maria m'ont attrap�,

m'ont attach� les mains dans le dos
avec une longue corde

et m'ont tra�n�
dans le bureau de mon pere.

Elles ont pris la cl�, claqu� la porte
et m'ont enferm� a cl�.

"Salut, Robert, elles ont cri�,
tu vas jouer a papa dans son bureau."

J'�tais enferm�
dans le bureau si intimidant de mon pere,

ou il recevait le corps diplomatique
de Londres, l'�lite de la planete.

Et j'ai gerb�, piss� et chi�
sur les tapis et sur les murs.

Mon pere m'a trouv� la.
Il a dit : "Robert...

"Aurais-tu mang� du chocolat ?"

Puis il m'a presque tu�.
Et il ne m'a plus parl� pendant 6 mois.

Je n'ai jamais pardonn� a mes sours.

Mon seul r�confort
�tait aupres de ma mere.

J'avais toujours soif, la nuit.

Tous les soirs, elle m'apportait de l'eau
et me passait la main sur le front.

Elle �tait si tendre.

Quand mon pere n'�tait pas la,
je dormais dans son lit.

Un jour, la femme de l'ambassadeur
du Canada �tait invit�e a prendre le th�.

Elle est venue avec sa fille, Caroline.

Ma mere a fait visiter le jardin a sa mere
et les enfants sont rest�s seuls.

Soudain, Eva a dit : "Mlle Caroline,
dormez-vous avec votre mere ?"

Caroline a r�pondu : "Non, et vous ?"

Et Eva a dit : "Lui, oui."

Mes sours ont rican� et Caroline
m'a regard� en souriant et a dit :

"Je trouve que c'est vraiment mignon."

Et elle est devenue ma femme.

Pas a ce moment-la, bien sur.
On avait tous les deux 11 ans.

Mais ou sommes-nous ?

Tu sais, toi ?

Je vais m'asseoir. J'ai...

J'ai un mal de cr�ne horrible.

Tu peux me masser la nuque ? Juste la.

- Mon Dieu, je vais...
- Quoi ?

- D�sol�e.
- C'est pas grave.

�a va aller. Mais je dois m'asseoir.

Je peux plus marcher.

Serre-moi.

Quel type horrible.

Qui c'�tait ?

On est en vacances.

R�veille-toi.

- Ou on est ?
- Je sais pas. A Venise. Viens.

J'ai �t� piqu�e.

Essaie de ne pas gratter.

Je meurs de soif.

Tu vas devoir t'occuper de moi
aujourd'hui.

Pourquoi ? Tu t'es occup�e de moi hier ?

Ce que j'ai soif.

Voila le bord de mer.
Viens. On va trouver un caf�.

Mettons-nous a l'ombre.

- On voudrait commander a boire.
- Je pr�viens votre serveur.

Je me demande
comment vont les enfants.

Tu leur as parl�. C'�tait quand ?

- C'�tait hier ?
- Comment ils allaient ?

J'ai l'impression d'etre en prison.

Rentrons.

- Le retour est pay�. C'est dans 5 jours.
- On reprendra un billet.

Pourquoi tu veux rentrer ?
Excusez-moi.

Je reve. Le voila.

Si on avait emmen� les enfants,
�a aurait �t� mieux. Pour moi, en tout cas.

Une carafe d'eau, s'il vous pla�t.

- De l'eau ?
- Un caf�.

- Croissant ? oufs ? Jus de fruit ?
- Non, juste de l'eau.

- Allons a l'h�tel, on boira la-bas.
- D'accord.

Il l'apportera sans doute.

Je ne sais pas pourquoi on est venus ici.

On �tait d�ja venus.
Pourquoi revenir ?

En fait, je me souviens pourquoi.

Pour r�fl�chir
a ce qu'on allait faire, n'est-ce pas ?

Ce qu'on allait faire pour toi et moi.

Alors ?

Tu sais quoi faire ?

Moi pas. Je veux simplement rentrer.
Retrouver mon lit et mes enfants.

Ou alors, tu sais, toi.

Peut-etre que tu sais ce que tu veux.

Ce que tu veux faire.

Tu le sais ?

Non.

Oh, non. On aurait du rentrer a l'h�tel.

Il ne nous a pas vus.

Mes amis.

- Comment allez-vous ?
- Mal. On a dormi dans la rue.

- Apres vous avoir quitt�...
- On n'avait pas de plan.

Je suis horrifi�. C'est ma faute,
avec mon vin et mes histoires idiotes.

- Ne gratte pas. Ce n'est pas �a.
- C'est ma faute.

Et c'est a moi de corriger cela.
Vous devez venir chez moi.

Votre caf�.

Non, nous avons un h�tel.

Chez moi, ce sera mille fois
plus confortable et serein.

On va prendre un taxi.

Je vous en prie.

- Qu'en dis-tu ?
- D'accord.

La rue !

- Ou on est ?
- Robert nous a amen�s ici.

Ou il est ?

Je ne sais pas.

Quelle heure il est ?

C'est le soir.

- Tu as bien dormi ?
- Oui, tres bien.

Et ta piqure ?

Disparue.

Ou est ma montre ?

Ou sont nos vetements ?

Tu les as vus ?

Ils ne sont pas la.

Ni la.

Non ?

On devrait les retrouver, non ?

- Je me sens bien.
- Je veux savoir ce qui se passe.

Je ne peux quand meme pas
me balader a poil.

Je crois qu'il y a un peignoir
accroch� la-bas.

Je peux pas mettre �a. Regarde.

Si. Tu es charmant.

On dirait un dieu.

Je vais devoir t'attirer au lit.

- En fait, c'est une chemise de nuit.
- Tu es sublime, la-dedans.

Je ne vais pas me promener comme �a
chez des inconnus.

Pas en �rection.

Tiens. Mets-la.

Va voir ce qui se passe.

Comment tu me trouves ?

Je suis Caroline, la femme de Robert.

- Vous avez l'air repos�e.
- Bonjour.

Venez dehors. Il fait bon.

C'est magnifique, non ?
Je passe beaucoup de temps ici.

- Je m'appelle Mary Kenway.
- Je sais.

- Venez vous asseoir.
- C'est a vous ?

Oui.

Je l'ai faite.

Parfois, je m'installe ici
et je fais de la broderie. �a me pla�t.

C'est joli.

- Vous voulez un biscuit ? Servez-vous.
- Merci.

Vous devez avoir faim. Robert veut
que vous restiez d�ner. Il va rentrer.

Il est all� a son bar.
C'est le premier soir du nouveau g�rant.

- Son bar ?
- Oui.

Vous y �tiez hier soir, non ?

- Il ne nous a pas dit que c'�tait a lui.
- C'est un passe-temps.

Mais vous en savez plus que moi.
Je n'y suis jamais all�e.

Vous avez mal au dos ?

�a fait du bien de bouger.
Parfois, je me leve et je me promene.

Vous aimez votre ami ?

J'espere que vous ne m'en voudrez pas.
J'ai quelque chose a vous avouer.

Quand vous dormiez, tous les deux,
je suis venue vous regarder.

Je suis rest�e la pendant une demi-heure.
Simplement assise, a vous regarder.

Colin est tres beau, n'est-ce pas ?
Robert me l'avait dit.

Vous aussi, bien sur.
Vos avez tous les deux une peau superbe.

Vous etes amoureuse ?

Je l'aime. Je crois.

Mais pas comme au d�but.

J'ai confiance en lui.
C'est mon meilleur ami.

Que voulez-vous dire par "amoureuse" ?

Je veux dire que vous feriez
n'importe quoi pour l'autre.

Et vous le laisseriez
vous faire n'importe quoi.

N'importe quoi ?

Quand on est amoureux de quelqu'un...

Voici Colin.
C'est Caroline, la femme de Robert.

Vous passez du bon temps ?

- De bonnes vacances ?
- Oui, sauf qu'on se perd tout le temps.

Prenez une chaise.

Oh, mon Dieu.

Quoi ?

Vos vetements. Je les ai lav�s et s�ch�s.
J'avais completement oubli�.

Je vous dirai ou ils sont. Mais d'abord,
dites-lui ce que je vous ai dit.

- Quoi ?
- Ce que j'ai fait quand vous dormiez.

Oui. Caroline est entr�e
et nous a regard�s dormir.

Vraiment ?

Oui.

Vous �tiez si paisible.
Comme un b�b�.

Les b�b�s peuvent avoir le sommeil agit�.

Non, pas lui. Je suis sure
qu'il dort toujours paisiblement.

Mais je ne suis pas un b�b�.

Je n'ai pas dit �a. Je disais
que vous dormiez comme un b�b�.

�coutez. Robert veut absolument
que vous restiez d�ner.

Il m'a interdit de vous rendre vos habits
tant que vous n'aurez pas dit oui.

Vous devez mourir de faim.

Alors, vous restez ?

S'il vous pla�t. Sinon, il m'en voudra.

- Restons.
- Parfait !

Maintenant, je peux avoir mes habits ?

Ils sont dans le placard
de la salle de bains. Voila la cl�.

- Merci.
- Par la.

C'est adorable, un homme timide, non ?

Vraiment adorable.

Que faites-vous ? Vous travaillez ?

Je fais surtout des voix off.
Des publicit�s.

J'�tais dans une troupe de femmes
jusqu'a il y a six mois.

- Comment �a, une troupe de femmes ?
- Une troupe de th��tre.

Vous etes actrice ?
Cela doit etre merveilleux.

Parfois.
Enfin, la troupe s'est dissoute et...

Il n'y avait que des femmes ?

Certaines voulaient l'�largir aux hommes,
les autres voulaient qu'elle reste pure.

C'est ce qui nous a s�par�es.

Comment faire une piece ou il n'y a
que des femmes ? Que se passerait-il ?

On peut faire une piece sur deux femmes
qui viennent de se rencontrer

et qui parlent, assises sur un balcon.

Mais elles attendraient
surement un homme.

Et il arriverait.
Et alors, il se passerait quelque chose.

- �a me fait mal de rire.
- Je peux vous aider ?

Vous pourriez m'appuyer sur le cou ?

La. Appuyez.

Non, plus fort.

Oui. C'est �a, merci.

On a jou� Hamlet avec que des femmes.

Je n'ai jamais lu cette piece.
Je n'ai pas �t� au th��tre depuis l'�cole.

Ce n'est pas celle avec le fant�me
et tout le monde meurt a la fin ?

- Aviez-vous le premier r�le ?
- Non.

- Vous avez bien dormi ?
- Merveilleusement.

- Quel bel appartement.
- Je prends les verres.

Il appartenait a mon grand-pere.

Vous voyez l'�le, la-bas ?

C'est le cimetiere. Mon grand-pere
et mon pere y sont enterr�s.

- Vous restez pour d�ner, je crois ?
- Je vais m'habiller.

D'abord, un verre de champagne.

Merci.

Vous avez l'air d'un ange.

Comment allez-vous ?

Mieux.

A Colin et Mary.

- A table.
- Je vais me changer.

Merci.

Superbe appartement.

C'�taient les livres pr�f�r�s de mon pere.
Et de mon grand-pere.

Des premieres �ditions.

Ce sont des objets que mon pere
utilisait tous les jours. Des babioles.

- Il utilisait les jumelles tous les jours ?
- Non, il les utilisait a l'op�ra.

Elles �taient a mon grand-pere.

Votre pere a l'air
de beaucoup compter pour vous.

Mon pere et son pere
se comprenaient parfaitement.

C'�taient des hommes, fiers de leur sexe.
Les femmes les comprenaient aussi.

Aujourd'hui, elles infantilisent les hommes
et ne les prennent pas au s�rieux,

mais mon pere et mon grand-pere
�taient pris au s�rieux par les femmes.

Il n'y avait pas d'incertitude.
Pas de confusion.

Donc...

Ceci est un mus�e.
D�di� au bon vieux temps ?

Comment va l'Angleterre ?
Cette bonne vieille Angleterre ?

Le Hampshire, le Wiltshire,
le Cumberland, le Yorkshire ?

Harrods ?

C'est un beau pays.
Plein de belles traditions.

C'est moins beau, maintenant.
N'est-ce pas, Colin ?

Colin, est-ce que �a va ?

Que voulez-vous dire par "moins beau" ?

Je ne sais pas.

La libert�. Vous voyez ?

Quel genre de libert� ?
La libert� de faire quoi ?

- La libert� d'etre libre.
- Vous voulez etre libre ?

- Libre de faire quoi ?
- Vous n'y croyez pas ?

Si, bien sur, mais parfois,
il est bon d'avoir quelques regles.

D'abord, la soci�t� doit etre prot�g�e
contre les pervers. Tout le monde le sait.

Ma philosophie est simple.
Alignez-les contre un mur et fusillez-les.

La soci�t� doit se purifier.

Le gouvernement anglais
va dans le bon sens.

On devrait en prendre de la graine.

Je suis anglais et je ne suis pas
du tout d'accord avec ce que vous dites.

Ce sont des conneries.

Je vous respecte en tant qu'Anglais.
Mais pas si vous etes un p�d� coco.

Vous n'etes pas p�d�, n'est-ce pas ?

C'est le mot exact ? Ou dit-on tapette ?

Nous allons passer au caf�.

- Non, on va partir.
- Oui, il le faut.

- Mais le caf�...
- Nous sommes rest�s trop longtemps.

- Mais merci beaucoup.
- Vous etes fatigu�s.

Merci.

L'h�tel nous para�tra fade
apres etre venus ici.

Tres joli.

Je suis photographe amateur.

- Donc on va tout droit jusqu'au...
- Prenez le pont.

Je vous en prie, revenez.
C'est important.

Je ne peux pas sortir.

- Avec plaisir.
- C'est mon dos. Les escaliers.

En tout cas, merci de votre gentillesse.
Bonsoir.

- Ce fut un plaisir.
- Bonsoir.

Quand je t'ai vue sur la terrasse,
dans cette chemise de nuit...

tu �tais si belle...

J'en ai eu le souffle coup�.

Et je t'ai dit comment tu �tais
dans cette chemise de nuit, non ?

Piti� !

On est en vacances, bon sang.

Viens ici.

�a te fait quoi ?

Je me demande souvent ce que �a fait.

Quoi donc ?

Ce que �a fait d'etre la fille ?
Ce que �a fait d'etre...

�a fait...

�a.

Je suis folle de toi.

N'ouvre pas les volets.

Viens ici.

Assieds-toi.

- Je te veux.
- Non.

Si.

- Cette femme de chambre, alors !
- �coute.

Pourquoi ces gosses t'ont fait �a ?
Pourquoi ils t'ont chass�e de la bande ?

Parce qu'ils ne m'aimaient pas.

Ils �taient jaloux de toi, de ta beaut�.

Je le suis aussi.
Tu le sais, n'est-ce pas ?

Je suis jaloux de ta beaut�.

Elle m'appartient.
J'en suis jaloux dans ce sens-la.

Personne n'y touchera. Elle est a moi.

Vraiment ?

Elle est a moi. C'est ma possession.

Je suis poss�d�e.

Quoi ?

Tu sais ce que font ces gens ?
Ils parlent de nous.

- De toi.
- Non, de toi.

Ou peut-etre de nous.

J'ai une question. Tu sais,
tout ce truc sur les fesses et les cuisses ?

- Quel truc ?
- Tu sais bien.

Les gens regardent les cuisses des autres
et disent : "Bon sang, quelles cuisses !"

Ou "Quel cul !" "Quel derche."
"Quels nichons", bien sur.

Quels nibards, quelles loches.
Tu vois ce que je veux dire.

Enfin, je veux dire que...

D'abord, le mot "cuisses"
est le seul qui soit constant.

On a des synonymes pour les autres
mots, mais pas pour le mot "cuisses".

- C'est incroyable, non ?
- On n'a pas besoin d'un autre mot.

- Quelle est ta question ?
- Ceci.

Quand les gens te regardent et parlent
de tes cuisses, de tes fesses, ou des deux,

quelle id�e as-tu de tes cuisses
et de tes fesses a ce moment-la ?

Les gens ne parlent pas
de mes cuisses ou de mes fesses.

Comment tu le sais ?

Parce que tout le restaurant parle
de tes cuisses et de tes fesses.

Des miennes ? Je ne crois pas.

Vraiment ?

Incroyable.

- J'ai oubli� de te dire.
- Quoi ?

J'ai eu une bonne id�e.

Je vais engager un chirurgien.

Un tres beau chirurgien.

- Pour te couper les bras et les jambes.
- Ah oui ?

Je te garderai chez moi.
Et je ne t'utiliserai que pour le sexe.

Quand j'en aurai envie.

Et parfois,
je te preterai a mes copines

qui feront de toi ce qu'elles voudront.

C'est dr�le que tu dises �a.

J'ai moi-meme pris une d�cision
et je te l'ai pas encore dit.

Qu'est-ce que c'est ?

Je vais inventer une machine.

En acier. Qui marchera a l'�lectricit�.

Avec des leviers, des pistons.

Avec des lanieres et des cadrans.
Elle fera un bruit sourd. Comme �a.

Comme �a ?

Et la machine te baisera.

Pas pendant des heures et des jours,
mais pendant des ann�es et des ann�es.

Pour toujours.

Tu fais un cauchemar.

Qu'est-ce que c'�tait ?

Tu as fait un cauchemar horrible.
C'�tait quoi ?

C'est vrai que tu es beau.

- Tu es r�veill�e ?
- J'ai si peur.

Qu'est-ce que c'�tait ?

Touche-moi.

Allez. Viens. Asseyons-nous.

Alors ? Tu as fait un cauchemar.
Tu t'en souviens ?

Dis-moi. Qu'est-ce que c'�tait ?

Il y avait une photo chez Robert.

Une photo de toi.

Quelle photo ?

J'ai regard� quelques photos
quand on �tait chez Robert.

Il y en avait une de toi.

De moi ?

Elle a du etre prise de dehors.
D'un bateau ou du quai.

Tu �tais debout sur ce balcon.

- Mais je n'ai vu aucune photo.
- Non, tu ne l'as pas vue.

- Ne t'endors pas. Reste �veill�.
- Je suis �veill�.

Tu �tais sur cette photo.

- On se met la-bas ?
- D'accord.

Viens.

Il s'est pass� un truc chez Robert.
Je ne te l'ai pas dit.

Je ne t'entends pas. Quoi ?

Quand tu es all�e t'habiller.
Tu te souviens ?

Il me parlait.

De son pere et tout �a.

Et soudain, il m'a donn�
un grand coup de poing dans le ventre.

- Je ne pouvais plus respirer.
- Il t'a frapp� ?

Mais pourquoi ?

Pourquoi tu n'as rien dit ?

Je ne sais pas.

Je ne sais pas
pourquoi je n'ai rien dit.

Je ne sais pas
pourquoi il m'a frapp�.

Et je ne sais pas non plus
pourquoi il m'a pris en photo.

Je vais me baigner.

�coute.

J'ai bien r�fl�chi.

Si on le faisait ?

- Quoi ?
- Nous mettre ensemble.

Tu sais.

Vivre ensemble avec les enfants.

Je suis s�rieux.

Je t'aime.

Oui, mais on n'a pas besoin
d'aller jusque-la. Je veux dire...

On a pass� une si belle journ�e.

Mais je croyais
que c'�tait ce que tu voulais.

Oui, mais tout a l'heure,
quand je nageais toute seule,

je me suis sentie si sereine.

C'est indescriptible.

J'aurais pu continuer a jamais.

Je ne peux pas revenir a tout �a
tout d'un coup.

Je croyais que tu le voulais.

On verra, d'accord ?

Il passe de l'autre c�t� de l'�le
et il coupe par le port jusqu'a chez nous.

Prenons-le, alors.

On peut descendre au prochain arret
et aller a pied.

Comment ?

- C'est plus rapide que de faire le tour.
- Sans doute.

Oui.

Tu vois ou on est ?

Montez !

- Tu veux monter ?
- Elle nous a vus. Ce serait impoli.

De l'autre c�t�, s'il vous pla�t.
La-bas.

Quel plaisir de vous voir.

On rentrait de la plage par ici,
on a d�cid� de passer dire bonjour.

Nous vous attendions plus t�t.

- Vous avez eu mon message ?
- Non. Quand �a ?

J'ai laiss� un message a votre h�tel.
Nous partons, en fait.

- On ne voulait pas vous rater.
- On n'a pas eu le message.

Mais vous etes la. C'est formidable.

Vous partez ?

Au Canada.

Voir ma famille. Alors on voulait vous dire
au revoir. Prendre un dernier verre.

Sers quelque chose a Mary.
Je dois passer au bar.

Des choses a r�gler. Vite fait.
Vous m'accompagnez ?

- Je vais...
- Tenez-moi compagnie. Ce sera rapide.

- Vous avez �t� vous baigner ?
- Oui.

Mon Dieu.

- Je croyais que vous partiez en vacances.
- Nous vendons.

Ce sont des vacances, mais a notre retour
nous acheterons un rez-de-chauss�e.

C'est ce qu'il me faut.

- Vous voulez de la tisane ?
- Volontiers.

- Je viens de me faire pincer.
- Les V�nitiens sont tres amicaux.

Par ici.

Robert vous a parl� de son enfance.

Il exagere toujours. Il invente
des histoires a raconter dans son bar.

- Pas de sucre pour moi.
- Je remue le citron.

- On va sur la terrasse ?
- Vous permettez ?

Que vous etes-vous fait au dos ?

Vous avez compris ce que je disais
aux gens qu'on a crois�s ?

Non.

Je leur disais que...

vous �tiez mon amant et que Caroline
�tait jalouse car elle vous aime aussi.

- Pourquoi leur dire �a ?
- Pourquoi "pourquoi" ?

On savait que vous reviendriez.

�coutez, Robert. Une minute.

Pourquoi avoir pris cette photo de moi ?
Celle que vous avez montr�e a Mary.

- Elle est tres vive.
- C'�tait dans quel but ?

Je vends le bar. A lui.

Je n'en ai jamais parl� a personne.
Mais je veux vous le dire.

Apres notre mariage, Robert a commenc�
a me faire mal quand on faisait l'amour.

J'ai essay� de l'en empecher,
sans succes. Et j'ai fini par aimer �a.

Pas la douleur elle-meme, mais
le fait d'etre sans d�fense devant elle.

Le fait d'etre r�duite a n�ant.

Et d'etre punie, donc d'etre coupable.

Je trouvais normal d'etre punie.

C'�tait excitant.

�a nous a englouti.
C'�tait l'escalade, apparemment sans fin.

Mais on savait quelle serait la fin.

Ce serveur �tait pecheur autrefois.

La pollution a tu� les poissons.
Alors les pecheurs deviennent serveurs.

Pourquoi cette photo de moi ?
Qu'est-ce que cela signifie ?

Vous voyez ce coiffeur ?
Mon grand-pere et mon pere y allaient.

Et moi, j'y vais aussi.

C'est l'�le du cimetiere.

Mon dos a l�ch� un soir.
C'�tait vraiment terrible.

Je suis tomb�e sur un chirurgien
incomp�tent. Alors je suis comme �a.

Il a une force terrible.

Quand il m'a tir� la tete en arriere,
je me suis �vanouie de douleur,

mais je me souviens avoir pens� :
"�a va arriver. Maintenant.

"Il n'y a pas d'autre issue.
�a va arriver maintenant.

"�a y est. C'est la fin."

Je vous ennuie.

Non, pas du tout.

C'est le soleil, je crois. La baignade.

Est-ce que vous et Colin
faites des choses bizarres ?

Non, je ne crois pas. Non.

Je suis sure que Colin en fait.

En fait, j'en suis certaine.

Je veux vous montrer quelque chose.

- Un petit vertige.
- Je dois vous montrer quelque chose.

Vous n'avez pas vu
notre chambre, n'est-ce pas ?

J'ai mal aux jambes.

Mon Dieu !

Il est si beau.

Robert vous a remarqu�s
le jour de votre arriv�e.

C'est la premiere photo que j'ai vue.

Je n'oublierai jamais.
Robert �tait survolt�.

Et il m'a ramen�
de plus en plus de photos.

Nous sommes devenus proches.

Incroyablement proches.

C'est Colin qui nous a rapproch�s.

C'est moi qui ai eu l'id�e de l'afficher
pour qu'on le voie en faisant l'amour.

J'ai pris celle-ci moi-meme.
Superbe, non ?

- Pourquoi ?
- Et puis Robert vous a amen�s.

C'est comme si Dieu exau�ait notre reve.

Le fantasme devenait r�alit�.
Vous avez d�ja �prouv� cela ?

Comme si on entrait dans le miroir.

R�veillez-vous !

Colin et Robert sont de retour.

Vous savez ou nous sommes ?

Je dois vous le dire ?

On est de l'autre c�t� du miroir.

Qu'est-ce qu'il y a ?

Qu'est-ce qu'il y a ?

Qu'est-ce que tu as ?

Sant�.

- C'est une l�gere insolation.
- Elle n'est pas chaude.

C'est une insolation ?

Essaie de me parler.

Elle est fatigu�e.

Tu essaies de dire mon nom ?

Qu'est-ce que tu essaies de dire ?

Froid.

- Elle a froid.
- Il faut la laisser respirer.

Il lui faut un m�decin.
Ou est le t�l�phone ?

La ligne est coup�e.

Nous partons.

Vous devez conna�tre un m�decin.

Allez chercher un m�decin, merde !
Elle est tres malade.

- Inutile de crier.
- Elle va se remettre.

Mary comprend.

Vous comprenez aussi, n'est-ce pas ?

Vous comprenez, n'est-ce pas ?

Tu sais pas ou tu es ?
Debout !

Pas un geste.

Vous m'avez ouvert la levre.

Qu'avez-vous fait a Mary ?

Je ferai ce que vous voudrez.
Mais appelez un docteur.

- Que voulez-vous ?
- Ce qu'on veut ?

Je vais te montrer ce qu'on veut.

On va te montrer.

Que faisiez-vous avec ces gens ?

Je r�pete.

Rien. C'�taient des amis.

Des amis ?

On a d�n� chez eux.

Pourquoi vous etes retourn�e chez eux
avec votre ami ?

Que cherchiez-vous ?

Est-ce que votre ami aimait la femme ?

Moi, je l'aimais bien.
Je ne crois pas que...

Est-ce que votre ami aimait l'homme ?

Non, il ne l'aimait pas.

Et vous ?

Vous aimiez l'homme ?

- Est-ce que vous aimiez l'homme ?
- Non.

Alors pourquoi d�ner la-bas ?
Et pourquoi y etre retourn�s ?

Pourquoi �tiez-vous a Venise ?
Que cherchiez-vous ?

- Rien, on...
- Vous vouliez... vous amuser ?

On �tait...

On �tait sur le point de se marier.

Est-ce le corps de Colin Mayhew ?

Signez ici.

- La raie est du mauvais c�t�.
- Pardon ?

Elle n'est pas de ce c�t�.

Elle est comme �a.

Mais vous aviez tout planifi�.

Vous vendez le bar, votre appartement,
vous achetez la drogue etc.

Mais vous laissez
un rasoir avec vos empreintes,

vous achetez un billet a votre nom
et voyagez avec votre propre passeport.

On ne comprend pas.

�coutez. Je vais vous dire quelque chose.

Mon pere �tait un tres grand homme.

Toute sa vie,
il a port� une moustache noire.

Quand elle est devenue grise,
il la teignait avec une petite brosse,

comme ce qu'utilisent les dames
pour les yeux.

Du mascara.

Sous-titrage Visiontext:
H�lene Monsch�

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