All language subtitles for Lrogatoire.1989.VOSTFR.DVDRip.XviD.AC3_trac

Warsaw, beloved Warsaw

I see you in my dreams

With your joyful people

And beautiful streets

You Call me with longing

With your songs and words

Oh, how I would like to see you
again today

Oh, my dreamed of Warsaw

Oh, how I would like to see you
again today

Oh, my dreamed of Warsaw

Thanks for the song, my boy

Thanks for your heart and song

Tu as aimé ?

INTERROGATION

Réveille-toi, Tonia,
ou nous allons être en retard pour la répétition.

Guess, my sweetie,
what there is inside my soul

Oaress your pussyCat
who's a bit of this and a bit of that

Partly sweet, partly mean,
partly slave, partly queen

Guess, my sweetie,
what there is inside my soul

And if you guess right, I'll say yes

Yes, yes

Oh, yes

Yes

Guess, my sweetie,
what there is inside my soul

Oaress your sweet one's head
She's a little good and a little bad

I'm mysterious, exotiC
or a strange kind of bird

Guess, my sweetie,
what there is inside my soul

And if you guess I'll say yes

Yes!

Yes, yes, yes

Yes

34TH ANNIVERSARY
OF GREAT OCTOBER

- Qu'est-ce qui se passe, Tonia ?
- Rien.

- Où est ma barbe ?
- Quel trou à rats !

Tonia !

Où est ma barbe ?

Mon dieu, qu'est-ce qu'il fait froid ici.

Habille-toi, Tonia.
Allons directement à la maison.

Je ne rentre pas.
Tu comprends ?

Habille-toi.
Passe quelque chose.

- Fous-moi la paix, tu veux !
- Qu'est-ce qui se passe ?

Tu n'as qu'à retourner près de Junia.

Junia ?
De quoi tu parles ?

- J'ai des yeux.
- Habille-toi !

Je ne vais nulle part.
Je t'ai vu avec Junia.

Mais chérie, c'est ta meilleure amie.

Vous étiez plutôt proche tout à l'heure.

J'ai bien vu ton petit jeu.

Je vais me débrouiller pour rentrer seule.

Je ne veux pas de ton sale manteau.

C'est ridicule.

Tonia. Au revoir.

Excuse-moi.

C'est pour vous.

Moi et mon ami
sommes de vos admirateurs.

Pourrions-nous
vous inviter à boire un verre ?

Viens voir Tonia.

Nous adorerions que vous veniez avec nous.

Qu'est-ce que vous en dites ?

The Trumanillo Circus

Est-ce que nous prenons un taxi ?

- Kaz, j'y vais, OK ? A plus tard.
- On se voit demain à la répétition ?

- Qui c'est ?
- Mon ami, Kaz Olcha.

Bois !

Merci mais je ne peux plus.

- Santé !
- Je ne peux plus boire une goutte !

Oh, seigneur. Je suis saoule.

Vous connaissez mon mari ?
Ecoutez-moi !

Ecoutez-moi !
Vous connaissez mon mari ?

- Oui, je le connais.
- Mon mari, c'est le meilleur mec qui existe.

D'accord. Mais buvons.

- A la santé de mon mari !
- A ton mari !

Tire une bouffée.

Ada, you're misbehaving
Ada, you must be raving

It Can't be like this
Hard luCk

Merci de m'avoir emmenée !

Vraiment.

Si vous n'aviez pas été là,
j'aurais passé ma soirée à pleurer.

Vous savez, on s'est disputés.

Mon mari va s'inquiéter
si je rentre tard.

J'habite rue Widok.
Vous vous rappellerez ? 6 rue Widok.

Vite.

Hey !

- Vite !
- On y va.

6 rue Widok.

On y est.

Allez.

Pourquoi avoir autant bu ?

Au revoir, les garçons.

Nom et prénom ?

Nom ?

Arrêtez.

Déshabillez-la !

Excusez-moi. Avez-vous vu un sac à main rouge ?
Il est en cuir avec un bracelet blanc.

Ils ont pris tous les sacs.

Pousse-toi ou tu vas te retrouver devant.

Mais... Oh, mais quelle heure est-il ?

Excusez-moi.

Tenez-vous derrière cette ligne.
On se dépêche.

Vous savez s'il y a un téléphone quelque part?

- Mon mari ne sait pas que je suis ici.
- Du calme.

Je suis comédienne. Je joue
au théâtre ce soir.

Je ne peux pas me permettre d'être en retard.

Inspection des cellules.
Occupants - 31. Presents - 31

Excusez-moi.

Restez tranquille.

- Hey, écoutez.
- Arrêtez.

Je m'appelle Antonina Dziwisz.
Dites à quelqu'un de venir me parler.

Dites à quelqu'un de venir me parler.
Vous m'entendez?

Reste tranquille ou je te mords.

Stupide femelle.

Reste tranquille.

Lettre 'D'

Non

Non

Ils me laissent sortir.
Réveille-toi.

Lettre 'D'!

Rue Karmelicka, quel numéro ?
12, deuxième étage.

OK, ne t'en fais pas.
Je vais leur parler. Bye

Ils me laissent sortir.
Antonina Dziwisz.

Au revoir !

Tu ne sais pas
que tu ne dois pas dire ton nom à haute voix?

Pardon.

Reste ici.

Bonjour.

Antonina Dziwisz

Je vous remercie de bien vouloir...

Prenez le tabouret.

Je suis vraiment contente que vous me convoquiez...

J'ai déjà demandé plusieurs fois aux gardes...

...de pouvoir parler à un officier ou à...

- Nom et prénom ?
- Antonina Dziwisz.

Née le 1er avril 1926 à Lwow.

Fille de Jadwiga
et Stanislaw, c'est cela ?

Oui.

Tiroir de merde.

Excusez-moi.

Il est toujours coincé.

Je voudrais savoir...

...si on a informé mon mari.
Vous voyez, je n'ai aucune raison d'être ici.

Vous m'avez forcément confondu avec quelqu'un.

Vous savez comme c'est.
Vous ne savez pas vraiment qui vous recherchez...

...son nom ou quoi ou qu'est-ce...

D'accord. Parlez-moi de vous.

De quoi concrètement ?

Tout.

Bon... Je ne pense pas que vous vouliez que je vous parle
des garçons que j'ai embrassé quand j'étais à l'école...

Pourquoi pas?
Allez-y. Parlez.

Mais de quoi?

Sur ces garçons que vous avez embrassé.

Bon... Peut-être que vous devriez me dire
ce que vous attendez vraiment de moi.

Je n'ai rien fait.
J'aimerais vraiment vous aider mais...

Je ne sais pas.
ça fait tellement longtemps que je suis là.

Personne ne m'a rien dit.
Personne ne m'a rien expliqué...

C'est vraiment une perte de temps.

Ne vous inquiétez pas.
On a tout le temps qu'il nous faut.

Vous ne me croyez pas quand
je vous dis que je n'ai rien fait?

- Pardon.
- Pas grave.

Une chose à la fois..
Comme au confessional à l'église.

Il avait les cheveux rouges et un gros nez.

- ça vous intéresse vraiment ?
- Oui.

Qui ?

- Le garçon que j'ai embrassé.
- Est-ce que c'est vous qui l'avez embrassé
ou est-ce que c'est lui ?

Qu'est-ce que ça peut faire ?

- Quand avez-vous perdu votre virginité ?
- Il y a longtemps.

Pourquoi avez-vous besoin de le savoir ?
Quel rapport avec mon arrestation ?

- Qui c'était ?
- Qui ? Oh, celui-là. C'était un insurgé.

- Il est encore en vie ?
- Non.

Il s'est empoisonné avec cette sale vodka
que les allemands ont laissé.

- Est-ce qu'il vous a violée ?
- Pourquoi est-ce qu'il m'aurait violée ?

Je le voulais plus que lui.

Vous aimez ce genre de choses, n'est-ce pas ?

Pas vous ?

Est-ce que vous avez pris un bain ?

On peut vous offrir un bain
que vous n'oublierez jamais.

Je ne comprends pas pourquoi je dois répondre.
Ce sont des affaires privées.

Non, ce n'en sont pas.
Vous êtes ici pour répondre aux questions.

A chaque question que je pose
je veux une réponse claire !

OK. On continue. Donnez-moi les noms
des hommes avec qui vous avez couché.

Je ne me souviens pas des noms.

Pendant l'insurrection et après la guerre
personne n'utilisait son vrai nom.

- Et cet homme pendant le soulèvement ?
- Je ne me souviens pas.

Son nom de code était "sanglier".

- C'est tout ce que je me rappelle.
- Continuez.

Plus tard, nous sommes allés à Pruszkow.
Là-bas, je vivais dans le grenier de la maison.

Il y avait un garçon là-bas
mais je ne me souviens pas de son nom.

Lysiak ou quelque chose comme ça.
Je ne me souviens pas.

Une fois, alors que je montais
au grenier, je l'ai vu.

Il élevait des pigeons.
Il prenait des oeufs dans le nid....

Alors je l'ai rejoint et...

Oui continuez.

Vous ne pouvez pas imaginer?

Après. Après que vous ayez quitté Pruszkow.

Plus tard, à Lodz il y en a eu un autre.
On l'appelait Tarassini.

Son vrai nom était Gorka.

- Et tout le monde l'appelait...
- Le suivant.

Alors il y a eu mon mari,
Konstanty Dziwisz.

- Est-ce que vous l'avez trompé?
- Non.

- Qu'est-ce que ça peut vous faire ?
- Je demande.

Je m'en fiche de tout vous dire,
je veux seulement savoir pourquoi...

Vous connaissez Witold Lemanski ?

Oui.

- Vous avez couché avec lui ?
- Non.

Il dit le contraire.

- Eh bien, si vous savez mieux que moi...
- Vous lui avez acheté des devises?

Non.

Chez vous on a pourtant retrouvé
vingt pièces de dix dollars en or.

Et bien si vous m'avez enfermé
à cause de cet argent...

...ça n'a pas de sens. Je n'ai jamais
rien eu affaire avec cet argent.

- Je ne le connais que de vue.
- Vous n'êtes jamais allée chez lui ?

- Une fois.
- Dans quel but ?

On a bu un café.
Il m'a invité boire un café.

Oui et après vous avez bu cette liqueur
à la menthe et mangé des doughnuts.

...qu'est-ce qu'il s'est passé alors ?
Qui a commencé à déshabiller l'autre ?

Qui vous a parlé de ces doughnuts ?

- Connaissez-vous le Major Olcha?
- Oui.

Et ?

Je ne sais pas.
Assez bien je suppose.

Il organisait des spectacles pour notre
troupe à la base militaire.

Je le connaissais plutôt bien
comme tout le monde dans la troupe.

- Mais vos amis n'ont pas couché avec lui...
- Je n'ai jamais fait ça.

J'ai ici une déposition
du Caporal Sokolowko...

...prétendant vous avoir aperçu
vous et le major...

...dans une situation compromettante
le 15 juillet 1950.

Voulez-vous que je vous la lise ?

Ce n'est arrivé qu'une fois.

- Major, vous avez terminé ?
- Oui.

Signez ici.

- Est-ce que je peux l'emmener ?
- Je vous ai dit oui !

Si je vous surprends encore à mentir
je vous tirerai une balle dans la tête...

...vous vous en rappellerez
tout le reste de votre vie.

Je ne signerai rien.

- Pourquoi est-ce que vous ne signerez pas ?
- Je ne signe pas n'importe quoi.

Mais ce sont vos aveux.

Lieutenant. Reprenez depuis le début.
Toute son histoire.

Est-ce que vous allez me relâcher ?

Si ça ne tenait qu'à moi
je vous alignerais contre le mur...

...et je vous abattrais
d'une balle dans la nuque.

- Où m'emmenez-vous?
- Dans une meilleure cellule.

Vous n'y resterez pas longtemps.

Escaliers.

Hey.

Comment tu t'appelles ?
Moi c'est Tonia.

Mira Szejnert

Ecoute. Qu'est-ce qu'il y a dehors?

- Un hôpital.
- Pourquoi tu es là?

- Et toi ?
- Moi ?

Parce que j'ai embrassé des garçons
quand j'étais à l'école.

Tu es ici depuis combien de temps ?

Un an et demi.

Qu'est-ce qu'ils fabriquent
dans cet hôpital ? Ils tuent des gens ?

Bonjour.

Inspection des cellules.
Occupants - 2. Presents - 2

Une requête ?

- Non.
- Pas aujourd'hui. Merci.

Bonjour.

Bonjour.

Bonjour.

- Bonjour.
- Louanges à Jesus.

Est-ce qu'il y a un placard libre ?

Tu n'as qu'à le mettre dans le mien.

- Je peux prendre cette couchette ?
- Non mais tu peux rester ici.

- Comment tu t'appelles ? Moi c'est Tonia.
- Honorata.

Wow.
D'où ça vient ?

De chez moi. De la ferme.

Vas-y.

Tu en veux ?

- C'est quoi ton problème ?
- J'ai pas faim.

Qui en veut ?

Et du pain. Voilà...

Mange. Il faut que tu manges bien.

Si tu manges bien,
tu peux t'en sortir.

T'inquiète pas pour moi.
J'ai des ticket.

De quoi tu parles ?
Qu'est-ce que tu as fait ?

Un responsable du Parti est venu enquêter chez moi
pour la collectivisation.

Il voulait me prendre mes terres !
J'ai pris une hache et...

... tu leur laisserais le pays que ton père...

...et le père de ton père ont travaillé de
leurs mains ? Je l'ai découpé en morceaux.

Comment tu sais ça ?

C'était dans le journal.

General Tatar and Kirchmayer,

Les Colonel Utnik and Nowicki, 15 ans
et Roman, 12 ans

Des gens connus.

- C'est quoi ?
- Du blé.

Comment est-ce que Gomulka
peut laisser une chose pareille arriver ?

Je crois qu'il est en prison aussi.Comme le
ministre de la défense. C'était un espion.

Pas croyable.

Qu'est-ce que tu fais ?
Y'a rien qui peut pousser ici.

Where does the path lead to?

WhiCh way do you take?

I'll never meet
the someone who I love

Who I have been waiting for

ACross the peaCeful river...

Lettre 'D'

Lettre 'D'!

Pour toi.

S'il vous plait, pas l'interrogatoire.
Je suis trop fatiguée.

Ne sois pas bête.
Va.

Allez, va.
Sinon on aura toutes des problèmes.

A quelles organisations politiques avez-vous
appartenu avant, pendant et après la guerre ?

Je n'ai jamais appartenu
à aucune organisation.

Conneries ! Vous avez dû au moins fréquenter
les scouts avant la guerre.

Non, je n'ai jamais fréquenté le mouvement.
Cela ne m'a jamais intéressée.

Votre premier amant était soldat
de l'armée nationale.

Oui mais c'est mieux que d'avoir
été nazi, non ?

Vous avez été attirée par
les forces de réaction.

Par les forces de l'ombre qui luttaient
contre le communisme.

Vous êtes issue du prolétariat.
Alors, elle est où votre conscience de classe ?

- Je peux avoir une cigarette ?
- Non.

Vous ne pensez qu'à votre cul.

Qu'à vous maquiller la gueule et vous faire baiser.
C'est votre attitude morale dans la vie.

Quand d'autres travaillent pour la patrie,
vous n'êtes qu'une parasite.

Mais je travaille depuis mes seize ans.

Agiter votre cul,
vous appelez ça travailler ?

Sur quelle planète vivez-vous ?

Quel est votre système de valeurs ?

Quel est le pouvoir du peuple ?

Dans quel pays croyez-vous habiter ?

- Nom, prénom, date de naissance.
- Antonina Dziwisz, 1er avril 19...

Redressez-vous.
Comment c'était avec Olcha ?

- Comment c'était avec Olcha ?
- C'est ce que je vous demande.

Je ne sais rien de plus.

Dites-moi tout en détail et je vous
autoriserai à retourner en cellule.

Il faisait chaud.
Notre troupe jouait...

- Redressez-vous.Tête haute !
- Il faisait chaud...

On dormait sous des tentes.

J'avais tellement chaud que je suis sortie.
J'ai vu la lueur d'une cigarette.

Alors je suis allé fumer une cigarette.

Kazimierz Olcha était là
et il m'a proposé d'aller nager.

On n'avait pas de vêtements, on a nagé nus
mais il faisait nuit noire.

- Plus tard, on s'est retrouvés dans un camion.
- La première fois vous disiez être dans l'herbe.

Et plus tard nos vêtements...

- Sur l'herbe ou dans une voiture ?
- J'ai dit que c'était dans une voiture.

Vous n'arrêtez pas de changer de version.
Est-ce que vous êtes tombée amoureuse de lui ?

Non.

Quand avez-vous décidé d'avoir des rapports sexuels
avec lui ? Dans la voiture ou avant ?

Pourquoi ma vie privée vous intéresse-t-elle autant ?

- Votre mari est un mauvais coup au lit ?
- Laissez-le en dehors de ça.

Pourquoi ? Pour de l'argent ?
Est-ce qu'il vous a payé en dollars ?

- D'où est-ce qu'il sortait ces dollars ?
- On les a trouvés. Je ne sais pas.

Redressez-vous.Tête haute !

Pourquoi Olcha vous a payé en dollars ?
Pour le sexe ou pour autre chose ?

Je suis innocente. Pourquoi vous ne me laissez
pas écrire? Pourquoi je ne peux pas avoir un crayon ?

Je veux écrire à mon mari.
Pourquoi est-ce que je n'ai reçu aucun colis ?

Là !

Signez !

Est-ce qu'il l'a tuée ?

Elle ne mourra pas si vite.

Elle va bien.

Elle n'a rien de cassé.
Elle est seulement évanouie.

Soulevons-lui la tête.

Debout. Bien. Reste assise.

- Regarde, le dernier morceau avec de l'ail.
- Laisse-la. Elle ne peut pas manger maintenant.

Il faut qu'elle mange.
Qu'elle reprenne des forces.

Ouvre tes yeux. Assieds-toi.
Comment tu vas ?

Comment tu te sens ?

Lettre 'S'

Tiens bon.

Tu as signé quelque chose ?

C'est-à-dire ?

Tout le monde finit par signer.

Je sais. Mais je suis innocente.

Cela ne change rien.
Coupable ou pas, tu dois signer.

Mais je n'ai rien fait de mal.

Personne ne sort d'ici
sans plaider coupable.

C'est juste impossible.

Mais ils vont me laisser sortir.
Puisque je suis là par erreur.

Comment ça par erreur ?

Ils m'ont prise pour quelqu'un d'autre.
Ils vont s'en rendre compte.

Mais les autorités ne font jamais d'erreurs.

Je te conseille d'avouer
pendant que tu en as encore le temps.

Sinon, ils vont te pulvériser.

Comme ils ont pulvérisé le Colonel Wara
qui ne voulait pas avouer.

Ils ont dit à sa famille qu'il avait eu
une crise cardiaque...

Mais je n'ai rien à avouer.

Tu n'as qu'à réfléchir à ce que
tu aurais pu faire de mal.

Mais pourquoi je devrais mentir ?

Pourquoi j'aurais dû faire quelque chose ?
Pourquoi veulent-ils de faux aveux ?

Comprends que ce n'est pas de ton ressort.

Les autorités savent ce qu'elles font.

C'est une féroce lutte
des classes qui se joue.

L'ennemi est toujours tapi
là où on ne l'attend pas.

Il faut rester sur nos gardes.

La fin justifie les moyens.

Toutes. On a toutes compris ça.

Mais je me retrouve en prison
alors que je suis parfaitement innocente.

Pourquoi est-ce que je devrais
me soucier de tout ça ?

Ecoute, ce ne sera pas toujours comme ça...

Dans cinq ou dix ans,
lorsqu'on aura renversé l'ennemi...

...nos méthodes changeront.
Ce sera complètement différent.

Est-ce que tu ne souhaites pas que tes enfants
vivent dans un monde plus juste ?

Mais ça ne peut pas arriver sans martyrs.
C'est impossible.

Et tu acceptes ce rôle de martyr
alors que tu es innocente ?

Je suis une espionne américaine.

Une vraie espionne ?

Pas volontairement.

Toute ma vie je suis restée communiste.

J'ai été une espionne involontairement.

Ils m'ont découverte.
Et j'ai tout avoué aussitôt.

Je ne comprends pas.

C'est simple.
Les camarades du comité central...

...m'ont demandé de faire visiter la Pologne
à un américain.

Il prétendait être communiste
mais il jouait un double jeu.

Il travaillait pour le renseignement.
Et moi je lui ai tout montré...

Toutes nos installations...
Acieries, mines, aéroports...

Il a fait suivre ces informations à Washington
avec mon aide.

Mais tu ne l'as pas fait exprès.
Tu ne savais pas.

C'est ce que dis.
Je suis une espionne involontaire.

Mais j'ai agi comme si j'en étais une.

Et je dois payer pour ça.

Konstanty!

Je crois qu'il est grand temps
que tu te laves.

Arrête de jouer avec l'eau.Je te rappelle
que tu n'es pas toute seule ici.

Lave-toi.

Je t'en prie, lave-toi.
Peigne tes cheveux.

Tu sais, ils veulent que tu te conduises comme
un animal et plus comme un être humain.

Fous-moi la paix !

Tu te conduis comme ils le veulent.

Mon dieu ! Mon dieu !

Il y a un an, j'étais comme toi.

Fous-moi la paix !

Tu gâches toute l'eau.

Oui ! C'est là qu'il m'a dit :
"Tu ferais mieux de tout vendre...

"...la terre, les vaches, les chevaux
et on ira au Brésil.

"On se construira une maison là-bas,
on aura des enfants...

"...parce qu'ici, ces salauds
vont tout nous prendre."

Qu'est-ce que j'aimerais aller au Brésil !

Il y avait ce type qu'était en France
et qui n'y a pas aimé du tout la nourriture.

Pourquoi ?

Il n'y avait pas de nos pains bruns, seulement
du pain blanc. Qui mangerait ça ?

Je mangerais volontiers de ces petits pains blancs.

Et je lui ai dit, "Tu crois vraiment que je vais
quitter ces terres...

"...que mon père et son père
ont travaillé toute leur vie ?

"Je suis pas assez stupide pour me laisser
dépouiller." Il est devenu furieux.

Il s'est réfugié dans la grange.
Et il a picolé sans s'arrêter pendant deux jours.

Ecoutez.

Est-ce que je vous ai raconté la fois où je suis
allée à Ostroda avec Kaz Olcha pour une pièce ?

- Non.
- Faut que je vous raconte.

Un jour, subitement, ils nous ont ordonnés
d'aller jouer à Ostroda.

Kaz Olcha, Junia,
et notre costumier...

... et bien sûr, après la représentation
on s'est mis à boire.

On était complètement saouls.
Junia tenait à peine sur ses jambes.

Et il y avait ce terrain d'entraînement militaire.
Kaz Olcha était complètement bourré.

Sur le terrain, il y avait des tanks,
des voitures et des canons.

Alors Junia, déchainée,
dit qu'elle veut entrer dans un tank.

Elle voulait monter dans un tank.
Et moi aussi j'en avais envie.

On n'était jamais monté dans un tank.
Alors je monte dans ce tank.

Ne restez pas assises sur la couchette !

Où j'en étais ?

Donc je monte dans le tank. Et qu'est-ce que
j'ai envie de faire ? Tirer, bien sûr !

J'avais tellement bu,je me disais
"Tu es dans un tank, pourquoi tu tirerais pas ?"

C'est là que Kaz arrive, "Chargeons-le ! ",
et il m'a montré comment le charger.

Je ne savais pas qu'on devait tirer
un levier ou je sais pas quoi...

Alors on tire un coup -
et tout le terrain s'est mis à trembler.

Il y a une alarme qui se déclenche,des
sifflets, des sirènes, des soldats qui courent..

...pour rejoindre leurs camions.
D'autres qui s'habillaient en vitesse.

Ils ont dû penser qu'une guerre éclatait.

Finalement, on s'est décidé
à jeter un oeil...

On s'est rendu compte qu'on avait
tiré sur les chiottes.

Il y avait de la merde partout.

Les soldats couraient dans tous les sens
éclaboussés de merde.

Ils se réfugiaient dans leurs camions.

Bien sûr, Junia et moi,
on a pué pendant deux semaines.

...tellement pué qu'on ne pouvait
pas monter sur scène.

Vous avez une cigarette?

Je voudrais apporter un changement
à ma confession précédente.

Très bien.

J'ai dit que j'avais couché avec ces hommes
alors que je m'en foutais mais ce n'est pas vrai.

Tous ces hommes comptaient pour moi.

Quand je vous donnais tous ces détails,
j'ai oublié la chose la plus importante.

- L'amour ?
- Les sentiments.

Sauf pour ce gars que j'ai pigeonné
parce que je me sens désolé pour lui.

- Vous inventez encore.
- Non, je vous promets.

Bon, vous disiez qu'à part le type
que vous avez pigeonné...

...vous aviez un lien avec tous ceux
avec qui vous avez couché.

- Ils comptaient tous beaucoup pour vous ?
- Oui.

Dites-moi à quel point
Olcha comptait pour vous ?

- Non je...
- Attendez...

Par exemple, qu'étiez-vous
prête à faire pour lui ?

Je vous ai tout raconté. Maintenant
je veux savoir pourquoi je suis arrêtée.

D'accord.

Connaissez-vous la punition la plus extrême
que nous puissions vous infliger ?

- Je sais.
- Vraiment ?

La mort.

Alors imaginons que vous ayez le choix :
Olcha ou une balle dans la tête.

- Que choisiriez-vous ?
- La vie.

Donc Olche ne représente pas tant
que ça pour vous, n'est-ce pas ?

Vous devez comprendre que si vous nous aidez,
nous vous aiderons à notre tour.

Nous pouvons, par exemple,
demander une condamnation clémente.

Une condamnation pour quels motifs ?

Vous devez tout nous dire à propos d'Olcha.

Qui il a rencontré, de quoi vous avez parlé,
le moindre petit détail.

Mais je ne lui ai parlé que de choses intimes.

Si je vous parle de choses intimes,
elles ne seront plus du tout intimes.

Vous m'avez déjà dit comment vous couchiez
avec un homme puis avec un autre.

Soyez cohérente.

Mais tout ce que j'ai dit
ne peut blesser personne à part moi.

Comment sauriez-vous si ce que vous avez dit
pourrait blesser Olcha ?

Eh bien, je ne sais pas comment
vous allez l'utiliser.

Je vous promets que tout ce que vous direz
restera entre nous.

- Votre mari n'en saura rien.
- Laissez mon mari en dehors de ça.

Bien. Je vais être honnête avec vous.

Mais je veux que vous le soyez
de votre côté, d'accord ?

Je ne sais pas. Comment je peux savoir
que vous me dites la vérité ?

Je vous donne ma parole que je vous dirai
l'entière vérité.

D'accord alors.

- J'ai votre parole ?
- Vous avez ma parole.

Mais je vous préviens,
il s'agit d'une question d'intérêt public.

Olcha a été démasqué par nos services.

Il est accusé des crimes les plus graves.

Trahison, espionnage pour l'Ouest, sabotage...

- Kaz ?
- Oh, oui.

Mais ce n'est pas possible.

- C'est ce que vous pensez.
- Mais c'est vraiment impossible.

On l'a arrêté ainsi que tous ses complices.

Bon !
Comment le complot a-t-il commencé ?

Mais je vous l'ai dit, il n'y a jamais eu de complot.

On parle de complot lorsque trois personnes
parlent dans une pièce...

... et que quand une quatrième entre, ils se taisent.
On est sûr que les trois font partie d'un complot.

Mais personne ne se taisait
lorsque j'entrais dans une pièce.

Alors vous faisiez partie du complot.
Tout comme Olcha.

Quel complot ?
Nous n'étions qu'un groupe d'amis.

On se voyait pour boire de la vodka, s'amuser...
Vous n'avez pas des amis comme ça ?

En tout cas, si vous aviez connu Kaz
vous comprendriez que...

...c'était un type adorable, toujours gai,
qui aimait la vie, la vodka et les filles.

Et par-dessus tout,
il était mon ami.

Vous appelez ami un homme qui a trahi son pays ?

- J'ai plus de foi en lui qu'en vous.
- C'est pour ça que vous devriez être abattue !

Et ce n'est pas tout. Vous avez participé
à la destructionde bâtiments de l'armée.

Quels bâtiments ?

Avez-vous oublié ce qui s'est passé
au camp d'entraînement d'Ostroda ?

- Qui vous a parlé de ça ?
- L'admettez-vous, oui ou non ?

C'est Witkowska qui vous l'a dit ?

C'était seulement une histoire
que j'ai raconté dans la cellule.

C'était une histoire inventée.
Juste une histoire drôle pour plaisanter.

Nous avons des preuves.

D'accord. La merde volait partout...

C'est vrai que c'est arrivé.
Mais qu'est-ce que...

Les chiottes sont aussi indispensables
à l'armée que les fusils.

Vous avez affaibli la puissance défensive
de notre patrie.

Vous travailliez en faveur
de l'impérialisme occidental.

On avait bu. Je ne sais pas ce qui nous a pris.
Vous n'avez jamais été saoul ?

Si vous signez des aveux admettant que vous
travailliez sous les ordres d'Olcha...

...vous pourriez sauver votre tête.

Mais c'était mon idée de tirer...

"Le Major Olcha m'a présenté un agent
de l'ambassade..."

- Je n'ai pas dit ça.
- Bien sûr que si. Je n'ai pas rêvé.

Je veux relire mes précédents aveux.

Vous les avez déjà signés.

Je ne signe pas ça.

Vous savez très bien que ce n'est pas vrai.

Pas vrai ?

Allez. Je n'ai pas pu aller chez le coiffeur.

Je vais vous faire une permanente à froid.

Alors, c'est vrai ou non ?

Peut-être que c'est vrai ?

- Oui.
- Soyez claire. Oui ou non ?

Oui !

Signez.

- Il n'écrit pas.
- Gribouillez.

Il n'écrit pas.

Trempez-le là dedans. Ecrivez.

Merde, écrivez !

Il n'écrit plus. La pointe est cassée.

Putain de merde !
Ecris, sale pute !

CONNERIES

Gardes ! Aux bains !

Non. Je vous en prie, laissez-moi partir.
Vous me faites mal.

Non !

J'ai peur.

Plus vite.

Laisse-la.

Ecoute.
Ils ont emmené la paysanne.

Faut qu'on se lave, hein ?
Se laver et se peigner.

Pour pas ressembler à un animal, c'est ça ?
Et puis, il faut manger, beaucoup manger.

Il faut manger parce qu'il faut prendre
ce qu'on peut, et qu'on doit signer.

Faut signer et il faut inventer des crimes.
Plus il y a de crimes, mieux c'est.

Alors nos enfants vivront dans
un monde merveilleux.

A toute question,
il faut une réponse honnête et claire.

Non !

Ils vont nous faire sauter les dents! Tellement fort
qu'on ne reprendra jamais connaissance.

Je sens que la conscience de classe
se réveille en moi.

Tu comprends ?
J'ai été assez stupide pour tirer sur
des installations militaires.

Une balle dans la tête, c'est trop bon
pour les gens comme moi.

Et j'ai appartenu à toutes
les organisations qu'ils veulent.

Silence !

Tu vas toutes nous dénoncer, hein ?

Vas-y, prends t'en à moi.
J'ai l'habitude.

Les communistes sont toujours les coupables.

Vas-y.

Qu'est-ce qu'il y a ?

Calme-toi.

Jesus !
Qu'est-ce qu'ils t'ont fait ?

Calme-toi.

Chut.

- Prévenue Antonina Dziwisz
- Merci.

Je vous en prie, prenez un siège.

- Mangez.
- Je viens de prendre mon petit-déjeuner.

Je sais ce qu'on vous a donné.

Je n'ai pas faim.

C'est stupide et vous le savez.

Vous perdez vos forces.
Qu'espérez-vous gagner ainsi ?

Vous avez raison.

Quels beaux petits pains !
Ils viennent de la ville ?

- Pourquoi il n'y a pas de couteau ?
- Ce n'est pas un restaurant !

Je veux vous parler sérieusement.

Chaque citoyen est tenu de collaborer
avec les services de sécurité.

Pensez-y. De quel côté êtes-vous ?

Celui des traîtres ou des honnêtes gens ?

C'est la mère-patrie qui vous nourrit !

Pourquoi vous le protégez ?
Vous disiez n'aimer que votre mari.

- Pourquoi il n'y a pas de serviettes ?
- Je suis sérieux.

Ma mère m'a toujours dit que
parler de choses sérieuse à table...

... n'était pas recommandé.
- Ecoutez.

Si vous coopérez avec nous,
si au moins vous vouliez montrer un peu de bonne volonté...

...vous seriez traitée avec plus d'indulgence.

Et qu'est-ce que je reçois ? Une sucette ?

- Je suis sérieux !
- Moi aussi !

J'ai un faible pour les sucreries.

Vous aurez la permission de recevoir
des lettres et des colis.

- Vous n'aimeriez pas cela ?
- Et qu'est-ce que j'en retire ?

Je serais promue à la surveillance des bains ?

Cessez ce ton familier.
Je ne suis pas votre ami.

Vous êtes important, c'est ça ?
Pauvre merde.

Pute fasciste. J'ai essayé d'être gentil avec toi.

Mais j'ai clairement perdu mon temps.
Le Major va t'apprendre une ou deux choses.

C'est de vous qu'il devrait s'occuper.
Vous croyez à tout ça. J'ai de la peine pour vous.

Major, la prévenue refuse de coopérer.

Essayez avec un couteau ou une pièce de monnaie.
Cela peut aider.

Amenez-la.

Camarade, prévenue Mira Szejnert.

Lisez.

- "Moi , Mira Szejnert..."
- Cette partie.

Et plus fort.

"Avec Antonina Dziwisz,
l'amante du Major Olcha..."

- Vous ne pouvez pas lire plus fort ?
- "je me suis rendue à un rendez-vous...

"...où un officier de liaison
nous attendait.

"Il a ordonné à Antonina Dziwisz
de recueillir des informations...

"...au sujet de l'armée pour
les services secrets français."

Alors ?

Elle dit blanc, vous dites noir.

Mira, pourquoi tu as fait ça ?
Est-ce qu'ils t'ont obligé ?

Parlez, est-ce qu'on vous a forcé ?

Avoue et tu n'auras qu'une légère condamnation.
Seulement quelques années.

Ils t'ont forcée.

Il fallait que je le fasse.

- Il le fallait vraiment.
- Gardiens, aux bains.

Putain mais qu'est-ce que ça veut dire
"Il fallait que je le fasse"?. Tu as signé.
Pas elle.

Est-ce que vous allez signer ?

Soyez raisonnable. Signez et tout est fini.
Tout.

Les autorités ne dorlottent pas les putes
comme toi, compris ?

Enlève tes affaires.

Toutes.

Et ?

Tu es sale dégueulasse, petite pute.

Tu crois pouvoir me faire sortir
de mes gonds ?

Si tu ne signes pas, je t'abats
comme un chien.

Je vais compter jusqu'à cinq.

Un.

Deux.

Trois.

Quatre.

Habille-toi.

Salopards de merde.

Salopards de merde.

Connards.
Bande d'enculés.

Bande de salopards d'enculés.

Racailles de merde.

Vous-mêmes ne croyez pas un mot
de vos conneries.

Salopards de merde. Sadiques !

On s'y est mal pris avec vous
mais vous allez parler.

Il faut seulement trouver la bonne méthode.

Quelle méthode pouvez-vous utiliser
qui me forcerait à faire quoi que ce soit ?

- Vous n'avez pas assez d'imagination.
- Silence !

Gestapo. Nazi. SS.

Si nous avons pris la mauvaise voie avec vous,
c'est seulement parce que nous sommes humains.

Gestapo !
Et la Gestapo, elle était humaine ?

Prostituée insolente et stupide.
Qu'est-ce que vous savez de la Gestapo?

Qu'est-ce que vous pouvez bien savoir
des camps de concentration ?

Savez-vous ce que c'est que de mourir
dans une chambre à gaz ?

Je suis fatiguée.

Vous ne retournez pas en cellule
tant que vous n'avez pas signé.

Vous pouvez vous dégourdir les jambes.

Vous signerez tout tôt ou tard.

Vous n'avez aucune raison de continuer
comme ça.

Bien sûr, le plus tôt serait le mieux
si vous voulez préserver votre santé.

Il n'y a rien d'autre à faire.

Pas de brillante idée.

Je suppose que vous vous croyez héroïque ?

Personne ne devient un héros autrement
que par la bêtise ou la chance...

...sauf s'il est dévoué à une grande cause.
Quelle est celle que vous défendez ?

Vous voulez mourir.
D'accord, mais au nom de quoi ?

Pour qui ? Un traître ?

Seuls ceux guidés par une grande idée
peuvent vaincre.

Ceux qui luttent à contre-courant
de l'histoire n'ont qu'à mourir.

Et personne ne se souviendra d'eux.

C'est comme si nous étions tous dans
une voiture qui emprunte un virage...

Un seul faux mouvement et nous allons
tous à l'accident. Comprenez ça.

A ce stade, notre système est encore jeune
et vulnérable.

Si nos ennemis peuvent trouver
la moindre faiblesse...

...ça aurait de terribles conséquences.

Essayez de comprendre.

- Mangez.
- Je ne peux pas.

Levez la jambe plus haut.

Arrêtez de chanter.

Arrêtez de chanter !

Je n'ai pas le temps. Oui.
A plus tard.

Arrêtez de chanter !

Arrêtez de chanter ou je vous casse
ce téléphone sur la tête.

Imbécile.
A quoi vous jouez ?

Je peux aller chercher n'importe qui dans
la rueet leur faire avouer ce que je veux.

Ada. It Can't be like this

On vous demande au téléphone.

- Quoi ?
- Le téléphone.

Imbécile ! Qu'est-ce que tu...?

Est-ce que vous vous moquez de moi ?
Il n'y avait personne au bout du fil.

Il y avait quelqu'un.
Ils ont dû raccroché.

- Qu'est-ce qu'elle fait là ?
- Elle s'est évanouie.

Il faut la ranimer.
Elle ne dira rien dans cet état.

Nous devons reprendre à zéro.

- Occupez-vous en.
- Oui, Monsieur !

Là, là... Ma douce...

Tu vois ?

Tu vois ?

J'ai peur.

N'aie pas peur.

- J'ai peur.
- N'aie pas peur.

- J'ai peur. C'est un rêve.
- Quel rêve ?

J'ai peur. C'est un rêve.

- Quel rêve ?
- Je ne veux pas me réveiller. Non !

Quelle heure il est ?

Cinq heures.

Du matin ou du soir ?

Cinq heures du matin.

Je dirai au Major que vous m'avez
laissé dormir.

Et il me remplacera par quelqu'un
qui vous en empêchera.

Pourquoi vous avez fait ça ?

Je ne veux pas vous forcer à avouer.

J'aimerais que vous admettiez librement
votre culpabilité.

Coupable de quoi ?
Vous croyez à tout ça ?

J'aimerais que vous compreniez que...

...pour les questions d'importance
nationale, pour les questions générales...

...vous devez quelquefois sacrifier votre
intérêt personnel...

...et quelquefois même l'amitié.

Peut-être vous pourriez faire ce genre
de sacrifice...

...mais je ne connais personne qui ferait ça
ou parlerait ainsi.

Et Mira Szejnert?

Vous voulez me convaincre qu'elles sont
toutes des porcs...

...et que si elles m'ont trahies,
je pourrais les trahir à mon tour ?

Vous ne connaissez pas mes amis.
Vous ne connaissez pas mon mari.

Il y a des gens qui ne trahissent pas.

Vous êtes une grande naïve.

Après tout, l'honnêteté absolue
n'existe pas.

A Auschwitz, ce qui était honnêteté pour
l'un était trahison totale pour un autre.

Les gens peuvent faire des choses
bien pires que vous ne pensez.

Tous. Sans exceptions.

Vous aviez peur ?

Oui. A ce moment-là, oui.

- J'avais peur.
- Moi aussi j'ai peur.

De quoi ? De la mort ?

Non. De la solitude.

- Vous croyez en Dieu ?
- Je ne crois pas.

Alors pour qui endurez-vous tout cela ?

Vous savez, j'ai toujours été
un cancre à l'école.

Pour me punir, mes parents
m'ont envoyée travailler à Varsovie.

Toute ma famille est morte à Lwow,et moi
j'ai survécu parce que j'ai été punie.

Après le déclenchement de l'insurrection,
Je suis tombée amoureuse de ce garçon.

Son nom de code était "sanglier",
c'est du moins ce qu'il m'a dit.

J'étais vraiment éprise de lui.

Il portait des bottes brillantes d'officier
et une mitrailleuse allemande.

Il était terriblement attirant.

Une nuit, je suis partie de la boulangerie
pour le rejoindre près des barricades.

Nous sommes allés dans cet appartement pendant
un bombardement.Il n'y avait que des décombres.

Et ça a été vraiment formidable,
cette toute première fois.

Je suis vite rentrée, je me sentais coupable
parce que tous travaillaient...

...alors que moi je m'amusais.

Mais quand je suis rentrée,
il n'y avait plus de boulangerie.

Juste un tas de gravats.
Tout le monde avait été tué.

Et vous savez ce que je crois ?

Ce n'est pas grave dans la vie de faire
les choses sur un coup de tête.

La sensibilité et l'obéissance
ne sont pas toujours récompensés.

C'est peut-être la seule chose
en laquelle je crois.

Je veux retourner dans ma cellule.

Bon anniversaire, Sergent !

Vodka !

- Cigarette ?
- Qu'est-ce que tu veux mon chéri ?

- Est-ce qu'on doit lui enlever ses vêtements ?
- A qui ?

- Vous savez bien... Elle...
- Laisse-la se reposer. Elle pue.

Elle pue et alors ?
J'ai vu ses seins, ils sont pas trop mals.

Morawski !

Apporte un verre au patient.

- C'est gaspillé un verre, Major.
- C'est gaspillé, et alors ?

- Venez m'aider.
- J'arrive.

Allez. Bois, petite fille.

Allez. Bois.

- Bois
- Messieurs.

Bon anniversaire...

Bon anniversaire...

Maintenant, elle va être malade.

Ne me tuez pas. J'ai envie de vivre.

Laissez-moi partir, je vous en supplie.
Non !

Laissez-moi.

Nom, prénom, nom du père ??

Nom, prénom et date de naissance ?

- Prénom ?
- Antonina

- Nom ?
- Dziwisz

- Le nom de ton père ?
- Antonina

- Le nom de ton père ?
- Dziwisz

Date de naissance ?

Date de naissance ?

Bon... Tu vas te décider à signer ou pas ?

C'est ta dernière chance.

Non.

Tirez.

Faites-le.

Tirez.

Vous. Dites-lui de tirer.
J'en peux plus.

Faîtes-le. S'il vous plait.

Ces méthodes, c'est de la merde.

D'abord un petit-déjeuner.
Maintenant ce cirque. Où est-ce qu'on est ?

On dirige un bordel ou une enquête ?

Où est Mira?

Ils l'ont laissée sortir.

Elle est libre.

Tant mieux.

Je ne peux plus.

Laissez-moi sortir !
Je suis innocente !

Laissez-moi sortir !

Maman !

Laissez-moi sortir !

Je vous informe que je suis maintenant
chargé de votre cas.

Est-ce que cela fait une différence
pour vous ?

Comment vous sentez-vous ?

Gardien ? Approche.

Tonia. Comment tu te sens ?

Tu es sûr que ça va ?

Je t'ai écrit tellement de lettres.
Tu ne pouvais pas répondre ?

Qu'est-ce qui se passe Tonia ?

Tu vois, en fait...

... les tout premiers jours,
je ne savais pas ce qui t'était arrivé.

J'ai cru que tu avais pu être tuée
ou victime d'un accident.

J'ai cru que j'allais devenir fou.

Après quelques jours,
j'ai commencé à te chercher.

Finalement, les services secrets
m'ont convoqué.

Un des officiers m'a expliqué...

Un lieutenant m'a dit que tu étais
soupçonné d'espionnage.

Je ne pouvais pas y croire.
Je ne peux toujours pas y croire.

Mais Tonia...
Il m'a montré tes aveux.

Signés de ta main.

Tonia, comment tu as pu ?
Olcha était ton amant ?

Tu as couché avec Wit Lemanski.

Et avec tant d'autres.

Avec une telle froideur !
Si facilement.

Est-ce que tu as oublié que
j'étais ton mari ?

Je ne te le pardonnerai jamais.

Tu as détruit notre mariage
avec une telle légèreté.

Avec tant de froideur et de cynsime !

Tonia, je te hais.

Je te hais.
Je ne veux plus jamais te revoir.

C'est pour ça que je suis là.
Pour te le dire...

...parce que je peux obtenir le divorce
sans ton consentement.

C'est tout.

Tonia, au moins dis-moi
que ce n'était pas...

Qu'ils...

Rien ?

Attendez.

Un colis de votre mari.

Oh, gosh!

A l'aide !

A l'aide !

Assassins !

Alors elle est venue vers moi
et m'a donné trois paquets.

Trois paquets...

Regardez. Elle se réveille.

- Où je suis ?
- Au paradis, Princesse. Au paradis.

En prison ?

Qu'est-ce que tu crois ?
Bien sûr en prison.

- Quelle heure il est ?
- On vient de dîner.

On est en 1952 ?

Peut-être qu'on est en 1952.
Qu'est-ce que ça peut me faire ?

Je suis ici pour toujours
de toutes façons.

Tu as un miroir ?

Un miroir ?
Pour encore te taillader les veines ?

Récupérez toute l'eau dans le siphon.

Les jambes et les seins.

Emilia Walesiak

De la part des gardiens.

Des baisers sur vos jambes.

Vos seins.

Mira?

Je pensais qu'ils t'avaient laissée sortir.

Oui.

Tu es fâchée contre moi ?

Je n'ai rien contre toi.

Non.

Mira, qu'est-ce qui t'arrive ?

Mira ?

Tu ne me reconnais pas ?

Dziwisz.

Mira.

Tiens, ma princesse..
Ne dis à personne que je te l'ai donné.

Lullaby, sweet Jesus, lullaby

Lullaby, my baby, preCious and dear

Lullaby, sweet Jesus, lullaby

Your mother will Cradle you

And wipe away your tear

Lettre 'D'

Meilleurs voeux.

Inspection des cellules.
Occupants - 6. Presents - 6

Une requête ?

Antonina Dziwisz souhaite voir l'officier...

...et faire une déclaration importante.

Nom, prénom et date de naissance.

Je voudrais vous parler en privé.

On doit suivre le protocole.
Qu'est-ce qu'il y a ?

Vous allez le regretter.

Laissez-nous.

A quoi vous jouez ?

Vous savez très bien que je ne peux
pas rester seul avec vous.

Alors qu'est-ce que vous vouliez ?
Vous avez besoin de quelque chose ?

Je suis enceinte.

Ne vous faites pas de souci.

Je dirai qu'on m'a violée à l'hôpital
pendant que j'étais inconsciente.

Ne vous inquiétez pas, je n'ai
rien dit à propos d'Olcha...

... et je n'en dirai pas plus sur vous.

Aucune différence.

Olcha a été abattu il y a longtemps.

Vous êtes un fils de pute.

- Tonia
- Je veux retourner en cellule.

Tonia. Ecoutez. Il faut qu'on parle.

Ne me touchez pas.

- Camarade, vous m'avez appelé ?
- Oui. Ramenez-la.

- Chef de cellule, venez ici.
- Attends !

Attends, bon sang.

Une minute.
Laissez-moi faire.

Waligorska

Antonina Dziwisz

Dziwisz! Tu es sourde ? Remue-toi !

Et le colis ? Le colis est pour moi.

- Montre.
- Qu'est-ce que c'est ?

- Tu as vu ça ?
- C'est un chandail en laine ?

Infos ! Staline est mort. Faites passer.

Ecoutez !

Staline est mort.

Quoi ?

C'est pas possible !

Quand ?

C'est pas vrai !

Puisque je te le dis !

Vous avez entendu ça ?

Qu'est-ce qui se passe ?

Staline est mort.

Vos gueules !

Les chiottes sont dégueulasses.
Nettoyez-les.

Les serviettes aussi.
Changez-les.

- Son nom ?
- Kalinowska

- Prénom ?
- Maria

Son deuxième prénom ?

- Son deuxième prénom ?
- Tadeusz

Non... non !

Sales porcs ! Non !

Son deuxième prénom ?

Malgorzata, mais faites attention,
cet enfant est...

Prénom ?

Prénom ?

Je demande le prénom.

Je vous en supplie.

Ne prenez pas mon bébé.

Ecoutez.

Vous allez sortir d'ici trois mois.
L'enfant a été placé dans un orphelinat.

Faites-la sortir.

Je comprends.

Allô. Operateur ?

- Hey, faites attention.
- Hey, bougez-vous.

L'enfant se porte bien.
Son développement est normal.

Son père est venu la voir hier.

Un homme pas très grand ?
Au front dégarni ?

Non, plutôt grand et mince
avec des lunettes.

Je ne la reconnais pas.

Malgosia ?

Malgosia ?

Malgosia ? C'est maman.

Viens là. Malgosia ?

Malgosia ?

Viens. Malgosia ?

Malgosia.

Je suis ta maman.
Tu m'entends ?

Malgosia ?

Ne pleure pas.
C'est ta maman.

Allons, ne pleure pas.
Ou ta maman va être triste.

Papa.

Papa.

Papa.