All language subtitles for Il.faut.tuer.Birgitt.Haas.1981.BD_fre

Nous la suivons à la trace
depuis 18 mois.

On se débrouille pour mettre
des agents à nous dans son lit.

Elle change souvent de partenaire.

Elle est un peu...
Comment dit-on chez vous ?

"Sexuelle", non ?

Nymphomane, vous voulez dire.

Oui. Elle mène une vie errante.

Elle a été très dangereuse.

Presque l'ennemi public numéro 1.

Maintenant,
elle n'est plus très active.

Alors arrêtez-la.

Pour recommencer
les détournements d'avion,

les prises d'otages
et les révoltes en prison ?

Non, merci.

Trouvez-nous quelque chose.

Un suicide, un accident de voiture,
une mort naturelle,

mais tuez-la.

Vous ne pouvez pas
me refuser ce service.

On prononce
"Birgitte" ou "Brigitte" ?

Birgitt. Birgitt Haas.

Oui ?

Non, je ne veux pas me confesser.

Je ne demande pas l'absolution,
vous ne me l'accorderiez pas.

Je suis Birgitt Haas.

J'avais besoin de parler à quelqu'un,
en sécurité.

On dit que l'église est un lieu...

S'il ne s'agit pas de confession,

on pourrait aller dans mon bureau.

Près d'un téléphone ?

Un peu de courage, mon père.

Je ne suis pas armée.

Nous avons le temps.

Je vous écoute.

J'essaie d'y voir clair.

J'ai choisi la violence
pour répondre à la violence.

Et maintenant, j'ai peur.

Je vais mourir bientôt.
Ils vont me tuer.

Et quand tous ces porcs liront
dans le journal

"Birgitt Haas, enfin liquidée",

ils seront rassurés.

Ils voteront mieux
la prochaine fois...

et mon existence aura été inutile.

Ne vous prenez pas pour le Christ.

Qui vous parle de ça ?

Je ne crois pas à l'au-delà.

Seules comptent
nos actions sur Terre.

Seul Dieu connaît nos erreurs.

Il a nous envoyé le Christ
pour nous les révéler.

Vous ne comprenez rien.

Rien du tout.

T'as lu le dossier
de Birgitt Haas ?

J'ai été chargé
d'éliminer une personne,

un travail que je te demande
d'accomplir.

Pour le reste,
je ne veux rien savoir.

Ni qui elle est
ni comment tu vas opérer.

Que les Allemands veuillent
l'éliminer, on peut le comprendre,

mais pourquoi maintenant alors
qu'elle n'est mêlée à aucune action

depuis des mois ?

Tu sais bien
que je ne fais pas de politique.

Et pourquoi nous, Français,

devons-nous tirer à leur place ?

J'ai passé un accord
avec eux, confidentiel.

Rien ne sera officiel.
C'est pour ça que je t'ai contacté.

Tu liquides ce sujet

et ils me donnent
l'autre moitié des documents.

Quels documents ?

Depuis plus d'1 an, nos ventes
d'armes ont dangereusement baissé.

Vous avez de mauvais vendeurs.

C'est sûrement ça, oui.
À moins que...

Qu'un rigolo bien placé
dans nos hautes sphères

ne pourrisse les propositions
de nos acheteurs.

C'est ce que dit la 1re partie
du document.

Et son nom
est dans l'autre moitié.

Que voici.

Si tu l'ouvres, tu t'engages
à t'occuper de cette Birgitt Haas.

Voilà.

Tu l'as ouvert.

Avec qui as-tu traité ?

Steinhoff.

Steinhoff...

Avec 10 ans de plus,
il aurait été chef de la Gestapo.

C'est lui qui t'a choisi.

J'espère que tu ne t'es pas fait
rouler dans le marché.

Tu connais mon aversion
pour les militaires.

Le "rigolo" qui pourrit nos marchés
d'armes est un général.

- Oh, merde.
- Comme tu dis.

Une liqueur d'églantine ?

J'aime mieux
un peu de tisane écossaise.

Monsieur Bauman.

Monsieur Bauman !

Entrez, s'il vous plaît.

Vous êtes un cas difficile.

"Études universitaires,
allemand courant, anglais correct."

Vous avez une bonne instruction
générale, mais pas de spécialité.

J'accepterai n'importe quoi.

Avec 1,5 million de chômeurs ?

N'importe quoi ?

Mes allocations ?

Vous avez quitté volontairement
votre dernière place.

- Vous n'auriez jamais dû.
- Je vous en prie.

Épargnez-moi les reproches.

Vous permettez ?

Oui, tenez. Vous la fumerez dehors.
Ici, c'est interdit.

Merci.

Excusez-moi, mais en ce moment,
ça va pas très bien.

Votre femme, elle vous aide pas ?

Je sais pas,
peut-être qu'en province...

Dès que j'entends parler
de quelque chose, je vous préviens.

Au revoir, monsieur Bauman.

Pourquoi on s'emmerde tous ?

Donne-moi carte blanche
et je t'organise un superbe accident.

Accident, suicide, mort naturelle...
On dira que c'est un crime maquillé.

Tout ça n'est pas très brillant.

On vieillit, messieurs !
On vieillit.

Il nous reste une solution :
le meurtre.

C'est intelligent, ça.

Un vrai meurtre,
avec un vrai mobile.

Le crime passionnel.

Voilà le seul mobile qui puisse
paraître authentique.

Parce que vrai, simple, humain.

Le crime de passion est le seul
qui fasse pleurer Margot.

C'est le seul
qui soit toléré du public,

analysé clairement
par les psychiatres

et condamné avec mansuétude
par la justice.

Encore faut-il être amoureux.

Bauman sera amoureux
de Birgitt Haas.

Ça fera partie de notre travail.

Où avez-vous déniché
ce pigeon ?

Athanase nous a demandé
de trouver un sujet anonyme,

gris, sans personnalité, neutre,
comme des millions de gens.

Il y a à Paris
un organisme humanitaire,

"Détresse assistance",

qui répond au téléphone à tous
les paumés de France et de Navarre.

Ils sont quelques milliers,
perdus, suicidaires,

à se raccrocher à cette bouée.
Un vivier avec un éventail

de choix fantastique.
Il ne me restait plus...

Qu'à brancher une écoute
sur leur ligne.

Sans autorisation.

Détresse assistance
est un vrai confessionnal.

Le SDECE est friand
de ce genre de confidence.

Il a posé une bretelle
sur leur ligne,

et moi, une autre sur la leur.

Vous êtes un vicieux, cher collègue.

Vous allez commencer
à m'étudier le dossier de ce Bauman.

S'il s'avère positif, nous ferons
une enquête rapprochée.

Laura,

téléphone au Dr Othenin,
qu'il commence

à étudier le sujet.

Nader.

Question :

pourquoi Colonna
a-t-il eu cette idée ?

Je l'ignore.
Elle n'est pas bonne ?

Si. Justement.

C'est ce qui m'étonne.

Tu vérifieras tous les renseignements
provenant de Colonna.

Salut.

Je ne vous aime pas, Colonna.

Vous êtes froid, dur, arriviste.

Mais je reconnais votre intelligence.

La jalousie, il fallait y penser.

Merci.

Vous serez responsable
de cette affaire.

Bien entendu, je supervise,
mais vous tenez les rênes.

Pourquoi cette marque
de confiance ?

À la moindre erreur, je vous saque.

Éric, j'ai beaucoup d'estime

pour vous.
D'estime et de respect.

C'est ça, mon vieux.
Respectez-moi. Bonjour.

Général, au nom de la loi,
je vous arrête.

"Un général en moins, un écu en plus
dans la poche du citoyen",

un vieux proverbe anarchique.

Tu vires à gauche.

De nos jours,
ce n'est pas dangereux.

Maintenant, il faut faire vite.

Steinhoff prépare déjà
les titres des journaux.

"Birgitt Haas assassinée
par son amant... sauvagement."

Sous-titre : "Un crime sordide,
une vraie passion."

Pourquoi "sordide" ?

Les Allemands soignent l'image
de marque de leurs terroristes.

J'ai l'impression de travailler
dans la publicité.

Dis-moi, Cham, comment t'arranges-tu
avec ta conscience ?

Je ne m'arrange pas, Éric.
Je ne m'arrange pas.

Cha-Phi, c'est Madeleine.
J'ai eu un contre-temps.

Écoute, si tu peux, mercredi,
même heure même endroit.

Jérôme t'embrasse fort.
Dis à ta mère de ne plus m'appeler.

Cha-Phi, je voudrais te dire...
Non, non, rien.

Rien. Au revoir.

Vous permettez ? Rien de meilleur
contre le vague à l'âme.

Non, merci. Non.
J'ai pas soif.

Pardonnez-moi.

Mademoiselle,
je peux téléphoner ?

Oui, au fond,
à gauche, monsieur.

Tu vois, cette femme-là,
elle était pas facile à garder.

Madeleine, il lui faut
des cadeaux, des restaurants.

Un train de vie, quoi.

On est simples, nous.
On court pas après le luxe.

- On aime bien la merde.
- Ce n'est pas mal de croire

aux vertus du travail
et de la morale.

Ça va, maman.

J'ai entendu ça avec papa
pendant des années.

J'ai passé l'âge.

On ne peut rien te dire.
Tu prends tout mal.

Tu l'as connue pendant 8 ans
et tu l'as jamais aimée.

Tu t'es jamais souciée de savoir
que j'avais besoin d'elle.

Ne m'accuse pas de son départ.

Ben, si, justement. Si.

Tu l'as vue pendant 52 dimanches,
et pendant 52 dimanches par an,

tu lui as donné
les poireaux du jardin.

Elle les foutait à la poubelle
parce qu'ils étaient plein de terre

et elle en achetait au Monoprix.

Oh, Charles !

Alors elle a eu peur.

Elle s'est dit qu'elle allait finir
comme toi, en banlieue, ratatinée,

que son fils viendrait la voir,

que tu lui donnerais des poireaux,
des poireaux du jardin,

qui finiraient à la poubelle.

Alors elle est partie avec un mec
qui lui paie le restaurant

tous les dimanches midi.

Oh, maman.

Tu dois être très malheureux.

Oui, assez.

Embrasse-moi.

C'est pas ta faute,
si Madeleine est partie.

Je sais bien.

Embrasse-moi donc,
vieille bête.

Tiens, donne-moi de l'argent.

C'est tout ce que j'ai sur moi.

Au revoir.

Au revoir.

Ne fais pas de bêtise, hein.

Non, juste l'antenne à changer.

Avec les garagistes, on sait jamais.
2-3 jours au max.

T'es gentille. Merci.

Mais je ne fais que ça,
de penser à toi. Eh oui !

Oh...

Non, rien.

Je t'expliquerai.

Je te rappelle.

Je t'embrasse très fort.
À ce soir.

Un costume tout neuf.

Pourquoi Bauman ?

Pardon ?

À Détresse assistance, il doit
y avoir des dizaines de Bauman.

Pourquoi spécialement lui ?

De ceux que j'ai écoutés,
c'est celui qui me paraît

le plus vulnérable, malléable.

J'aimerais voir vos notes
sur ceux que vous n'avez pas retenus.

Elles sont sur mon bureau.

Qu'est-ce que j'ai ?
Qu'est-ce qu'elle a, ma gueule ?

Non... Pardonnez-moi.

Vous avez raison.
En effet, je vous regardais.

La lecture de ce journal m'ennuie,
le décor est sinistre,

le patron, n'en parlons pas,

et je n'ai parlé à personne
de la journée,

et moi, j'ai besoin de parler.

Pas vous ?

Évidemment, j'ai parlé
pour mon travail, pour commander...

J'ai parlé utile, quoi.

Moi, j'aime bien parler pour parler.

Voilà.

Vous en voulez ?

Ils sont très doux.

Merci.

Je sais pas
si vous avez remarqué,

mais de nos jours, les gens
parlent surtout pour émettre

des vérités premières,
je trouve.

Ils pontifient, critiquent, jugent,
condamnent ou encensent.

Et ils se sentent coupables de tout,
de se taire ou de ne pas se taire,

de faire quelque chose
ou de ne rien faire.

Enfin, c'est fou ce que le monde
est devenu intelligent.

Et moi, j'aime bien parler en l'air,
comme ça.

Pour raconter des histoires
ou bien en entendre.

Mademoiselle,
2 cafés, 2 framboises.

- Et les additions pour moi.
- Non...

Si, si, permettez.
Ce sont les fameuses notes de frais.

Vous mangez ici pourquoi ?

Je suis provincial.

Les endroits à la mode,
je m'en méfie un petit peu.

Paris est une ville que je sens mal.

J'habite Strasbourg.

Oh.

Je suis né à Colmar.

L'autre jour, quand je vous ai...

Oui. Posez ça là.

Quand je vous ai offert
un verre de vin, l'autre jour...

Eh bien, je... Enfin...

Je voulais vous dire que,
aussi bizarre que ça puisse paraître,

ça m'est arrivé à moi aussi,
de pleurer.

Je voulais que vous le sachiez.

- Vous allez mieux ?
- Ah non, je crois pas, non.

Je suis comme endormi et éveillé.

Ça peut pas durer longtemps
comme ça.

Depuis que ma femme m'a quitté,
je sais plus où j'en suis.

Ça va faire 2 mois.

Elle n'aimait que le provisoire,
je lui ai offert du définitif.

Elle dit que je fais l'amour
comme un séminariste.

C'est peut-être vrai.

J'ai jamais su lui parler.
Il faudrait, pourtant.

Mais je saurais pas quoi lui dire.

Oh, vous savez,

vous devriez éviter
de vous poser trop de questions

parce que les pourquoi
et les comment,

ça n'a jamais arrangé
les problèmes.

Non, monsieur, mais...

Ma femme me quitte
et je dois dire "très bien" ?

Non, je dis : "C'est pas bien."
Je veux comprendre.

Je devrais examiner la situation
avec calme et lucidité,

mais j'ai mal.

Quand on souffre,
la lucidité, bonjour !

Si j'étais un peu
plus courageux, je me...

Mais ça aussi, je le raterais,
comme le reste.

Oh là là !
Sur la gauche... Et ça rentre !

C'est rentré
sur un corner de la tête.

Mes additions, s'il vous plaît.

Ça y est, la France a marqué !

Voilà une nouvelle
qui va bouleverser le cours du soja.

Vous avez pris un dessert ?

Reviens, Madeleine.

Reviens, j'ai peur.
Je peux pas vivre seul.

J'ai tellement peur...

Ce soir, j'ai rencontré un type.
Je lui ai parlé de toi.

Je n'ai pas l'habitude
de parler de toi à un étranger,

mais aujourd'hui, vraiment...

Il a été très compréhensif.

J'ai acheté des chaussures...

Très, très chères !

Une connerie, comme ça...
J'ai payé par chèque.

Oh, Madeleine.
Si tu savais, Madeleine...

J'ai besoin de...

Allô ? Bonsoir.
Ici Robert, à Détresse assistance.

Oui, oui, j'ai tout mon temps.
Je vous écoute.

J'ai failli tomber dans le puits.
Taisez-vous un peu !

NON !

Vous trouvez ça drôle ?

OUI !

J'en ai par-dessus la tête...

- Tu es toujours ma femme.
- Pourquoi refuses-tu le divorce ?

C'est toi qui aurais les torts.

T'as quitté la maison
en emmenant Jérôme.

On peut pas continuer comme ça.
Tu dois comprendre.

J'ai beaucoup de tendresse pour toi,
mais je ne t'aime plus.

Comment s'appelle-t-il ?

À quoi ça t'avancerait ?
Tu le connais pas.

Je suis embêtée pour le loyer.
Je peux plus le payer.

Débrouille-toi seul, maintenant.
C'est tout ce que je peux faire.

- Merci.
- Je suis désolée.

Et puis, pour tes chaussures, ben...

J'ai envie de te baiser
et de coucher avec toi.

Enfin, Cha-Phi,
tu m'as jamais parlé comme ça.

Et l'autre ?

Tu me fatigues !

Bon. T'as raison. Au revoir.

- Tu embrasses pas Jérôme ?
- Non, pas aujourd'hui.

Cha-Phi !

- Je veux pas te voir dans cet état.
- T'as qu'à revenir.

Non.

Aïe, aïe, aïe !

- Vous m'écoutez, là ?
- Oui. Vas-y, je te dis.

Alors... Profession : aléatoire.

Il change de métier
assez souvent.

C'est sûrement un homme compétent,
mais sans passion pour son travail.

Aucun métier ne lui plaît.

Il a travaillé comme interprète
chez un éditeur,

puis archiviste dans un journal,
puis à l'UNESCO comme intérimaire.

Il a vaguement été guide touristique
pour une agence à Paris.

Il a été renvoyé car il avait couché
avec une touriste.

Il a pas l'air d'avoir
la tête à ça, pourtant.

Ce serait la femme
qui l'aurait séduit.

À l'écoute des bandes,

j'en déduis qu'il n'ose pas parler
le premier à une femme.

Mais si elle le provoque
ou si elle fait le premier pas,

il ne saura pas dire non.

L'équivalent d'une fille facile,
mais en homme.

Bon. Ça, c'est amusant.

Peut-il être violent ?

Ni criminel ni suicidaire.
Il est faible et peureux.

S'il attentait à ses jours,
ce serait pour attirer l'attention.

D'après les notes de vos agents,
Bauman est un homme ordinaire.

Un pauvre type,

comme des millions d'êtres, d'ailleurs.

Des millions.

Oui, oui, oui...

Attention, ce n'est pas un imbécile.

Il est cultivé, sensible, émotif...

Mais sans ambition.

C'est pas un fonceur,
c'est un "à-quoi-boniste".

Et pour Birgitt Haas ?

Elle est plus difficile à cerner.
J'attends des éléments.

Merci, Othenin.

Eh ben, voilà.

C'est bien une affaire serrée
et on manque de temps.

Mais on est payés pour ça, non ?
À propos de paie...

Demande à la comptabilité
de nous faire une avance.

Ta femme ?

Comment elle va ?

Ça empire.

Je sais pas pourquoi ils continuent
de la maintenir en vie.

Les rayons la fatiguent énormément.
Elle est devenue méconnaissable.

Un vrai squelette.

Je vais être obligé d'hypothéquer
mon appartement.

Elle m'a demandé
de tes nouvelles.

Tu l'embrasseras pour moi.

C'est une mauvaise passe.
Ça peut arriver à tout le monde.

Vous êtes encore jeune,
en bonne santé.

Un petit peu de patience,
et tout va s'arranger.

Laissez-moi.
Je veux être seul.

"Seul" ?

"En mauvaise compagnie", disait
Ambrose Bierce, poète américain.

Vous êtes pédé ou quoi ?

Je veux être seul.
Foutez-moi la paix.

Vous avez raison.

Excusez-moi de vous importuner.

Bonjour. À bientôt, peut-être.

Vous me guettiez ?

- J'ai horreur des chausse-trappes.
- Je suis entré manger un morceau.

En vous exhibant devant le sujet,
vous prenez des risques.

J'ignorais que c'était
le restaurant de notre homme.

Première norme de sécurité
du hangar :

éviter de se présenter
physiquement devant le sujet.

Article 1 du règlement,
Athanase.

C'est vous, le responsable.

J'aimerais en être sûr.

Vous ne m'aimez pas, mais ce n'est pas
une raison pour frapper dans le dos.

Le sujet est mûr.
Vous pouvez déclencher l'opération.

J'ai du très bon, pour vous.
Une offre sérieuse.

Si vous étiez pas venu,
je vous aurais téléphoné.

Mais vous êtes là.

Seulement,
il faudra accepter de voyager.

Si je peux aller à Paris
de temps en temps...

Voilà, c'est ça.

J'ai une lettre
d'un certain M. Chalifert.

C'est une offre de vente
d'encyclopédie européenne.

Grosse affaire.
6 000 F par mois tous frais payés.

Je suis épaté.
J'en reviens pas.

Vous voulez vous asseoir ?

Non, merci, non.

Le mieux, c'est d'aller voir
tout de suite ce M. Chalifert.

- Au revoir, madame.
- Au revoir.

- Dans quel pays ?
- L'Allemagne.

Formidable !
Je l'ai démarché 6 mois.

Francfort, Bonn, sinistres.
Munich, extraordinaire.

Coblence, superbe.

Attention aux petits blancs secs.

Les filles sont très belles
et faciles.

Détendez-vous,
Chalifert est un homme très courtois,

n'est-ce pas, monsieur ?

Absolument. Sous ses dehors
un peu froids, il est chaleureux.

Il est un peu pointilleux
sur la présentation.

Je suis venu directement
de l'ANPE.

Vous lui direz.

Ne fumez pas.
Chalifert a horreur du tabac.

Vous êtes Bauman ?

- Je suis venu...
- L'ANPE m'a téléphoné à votre sujet.

Entrez, je vous prie.

L'important est qu'il bande
au moment voulu.

D'après les photos,
l'objectif est très...

Et si c'est pas son genre ?

Athanase improvisera.

Vous semblez correspondre
à ce que je cherche.

C'est curieux, dans ce pays,
il y a 1,5 million de chômeurs,

mais quand on a besoin
d'un employé sérieux, on n'a personne.

Il faudra vous habiller
un peu plus...

Mes vêtements d'hiver
sont chez le teinturier.

Il y a à Munich

1 500 Français inscrits
officiellement au consulat :

des garçons de café,
des cuisiniers, des fonctionnaires,

des professeurs, des militaires...
C'est eux que vous devez contacter.

C'est à eux que vous devez vendre
coûte que coûte notre encyclopédie.

Oui ? Je suis en rendez-vous.

Tenez.

Commencez à vous informer.

Oui, c'est moi. Bon. J'arrive.

Contactez-moi Weidman à Munich.

Dites-lui que j'ai trouvé
un démarcheur.

À tout de suite.

Vous m'excusez ?

Encore une chose.

L'ANPE m'a signalé
que vous ne paraissiez pas

en bonne santé.

Non, je vais très bien.
Je suis peut-être un peu fatigué.

J'aime pas les gens fatigués.

Je vais vous donner l'adresse
de mon toubib. C'est un ami.

Je reviens dans 2 minutes.
Continuez à étudier.

Eh ben, la machine n'a pas l'air
en trop mauvais état.

Je vais quand même
vous donner quelque chose.

Vous prendrez ces comprimés.

2 le matin, 2 le soir.
Ce sont des fortifiants.

Pas trop d'excès ?
La picole, la bouffe ?

Surtout en ce moment, non.
Merci, docteur.

Et sexuellement, ça va ?

À vrai dire, j'en sais rien.

C'est important, le sexe,
pour l'équilibre.

Chalifert est
un bourreau de travail.

Il ne supporte pas
que les autres soient fatigués.

Si vous êtes engagé,
je pense que vous le serez,

c'est pas le moment de craquer.

Entre nous,
il vous trouve sympathique,

alors ne le décevez pas.

Et pour vos honoraires ?

Chalifert mettra ça
sur le compte de la société.

Je vous en prie.

2 le matin, 2 le soir.

Un dernier conseil.

Tapez-vous une fille.
Ça vous détendra.

Merci, docteur.

C'est épatant. Ils vous donneront
une réponse quand ?

Demain matin ou ce soir
par téléphone.

Ah. Il leur faut le temps
de se renseigner.

- C'est peut-être ça, alors.
- Quoi ?

J'ai l'impression d'être suivi.

C'est quand même pas
une enquête policière.

J'ai rien à me reprocher.
Mon CV est rigoureusement exact.

- Votre femme est au courant ?
- Non, non.

Tant que je lui aurai pas montré
ma première feuille de paie,

elle me croira pas.
Il me faut cet emploi.

Mais vous l'aurez. Je le sens.

- Je vous dois combien ?
- 12,50.

Je vous invite à dîner ?

Désolé, je peux pas
dîner avec vous.

Mais un autre soir,
et autre part, surtout.

Avec joie.
Je voulais vous remercier...

Allons, allons.
Maintenant, il faut penser à vous.

Vous allez voir,
tout va s'arranger.

- J'espère, oui.
- Ben, voyons.

Bonjour. Et merde.

- Laissez-moi votre téléphone.
- J'ai horreur de ces instruments.

Le patron nous servira
de boîte à lettres. Au revoir.

À quel âge est mort
le père de Bauman ?

52 ans. Sa femme est restée veuve,
elle a élevé l'enfant jusqu'à 14 ans,

et ensuite l'a mis en pension.

Pourquoi c'est pas noté ?

J'ai demandé qu'on signale
tous les renseignements !

Grégoire, les sosies.

J'en ai 3, dont 1 très ressemblant.
Tenez, les photos.

Nader,

trouvez un moyen pour clouer
sa femme et sa mère.

Si jamais elles avaient

envie de voyager en Allemagne,
surtout la mère.

- Bien, chef.
- Ne m'appelez pas "chef".

La lettre d'engagement de Bauman.

Il voudra certainement une avance.

Accordée.

Tout est prêt.

Dans 10 jours, l'affaire sera réglée.

On part demain soir pour Munich
préparer le terrain.

Il est pas évident
que Birgitt Haas plaise à Bauman.

J'y ai songé, Nader.

Et alors ?

Ce sont les 5 % de risque
que l'on ne peut pas prévoir.

Voilà. T'as ta réponse.

Vous êtes là pour obéir
selon les ordres.

Lâche-le,
il va nous faire une déprime.

Je le soignerai.
Il est pas mon type,

mais il est pas si mal que ça.

Non.

Juste un mot.

En plein jour, évitez le folklore :
codes, chiffres, messages sibyllins.

Si vous avez des questions...

J'aimerais bien
que Bauman s'en sorte.

Il n'y a aucune raison
pour qu'il y laisse sa peau.

Il sera arrêté et jugé
selon les lois allemandes.

Si vous y tenez,
nous demanderons son extradition.

Ceci dit, un crime passionnel
ne va jamais chercher très loin.

Depuis qu'on a aboli
la peine de mort en Allemagne,

c'est fou ce qu'on meurt
dans leurs prisons.

Surtout depuis un certain temps.

Éric... Éric !

Sers-toi un whisky.
Ça te changera les idées.

Allez, vas-y.

J'ai pas sommeil
et tu me demanderas mon avis.

J'ai besoin ni de conseil ni d'avis.

Je constate, c'est tout.

Aïe, aïe, aïe.

Le moment crucial
où l'on fait le bilan de sa vie.

Attention, c'est le signe de l'âge.

Tu crois pas si bien dire,
ma vieille.

Ne m'appelle pas "ma vieille",
tu veux ?

Ah... J'ai plus la frite, Claire.

Cette histoire Bauman m'écœure.

Un pauvre type sincère, authentique,

malheureux.

Et nous, on l'envoie à l'abattoir.

Ça fait un malheureux de moins.

Tu devrais pas plaisanter.

Un sur deux,
ça fait une moyenne.

Si j'arrêtais tout tout de suite ?

Finis d'abord ce boulot,
tu verras après.

Tu m'as demandé mon avis.

Elle rentre quand, Sophie ?

Elle m'a dit demain.

Elle fréquente toujours
son "culturé", là ?

Elle m'en parle plus.

Tu lui diras que j'aimerais bien
qu'elle vienne dîner demain.

Tu lui diras toi-même.

Tu te fous de ma gueule ?
Il est 5 h du mat'.

Criez pas si fort.

Je ne suis pas seul.

J'ai toujours été étonné
par ton 6e sens.

T'accouches, dis.

Les photos marquées d'une croix,
c'est pour cela que tu es ici.

Je les ai développées
il y a 1 heure.

Tu as une loupe, là.

Colonna est plus photogénique
que toi.

Je suis pas venu
pour entendre tes devinettes.

- Celle-ci.
- Et alors ?

Sa voiture est en panne au garage.
Ce n'est pas une voiture de location.

Le numéro de la plaque
est 200 CJN 75.

Cette voiture appartient
à Madeleine Bauman.

Je l'ai suivie, elle est la maîtresse
de Colonna depuis presqu'un an.

Colonna nous a balancé Bauman
pour mieux l'écarter.

Bauman est un parfait sujet
et un mari gênant,

têtu, qui ne veut pas divorcer.

D'une pierre deux coups,
le coup classique.

Tellement débile et primaire
que personne n'y aurait songé.

J'aimerais m'occuper de Colonna.

Une histoire de cul...
Je le croyais au-dessus de ça.

Nobody is perfect.

Tu annules ?

Non.

Une fois Birgitt Haas éliminée,
nous rapatrions Bauman vivant.

Je ferai le forcing
auprès de Steinhoff.

Tu brûles tout ça
et tu portes les négatifs au coffre.

Salut, Louis.

C'est Jean.

Ça va pas très bien, tu sais.

Reviens, Madeleine.

Reviens, j'ai peur.
Je peux pas vivre seul.

J'ai tellement peur...

Ce soir, j'ai rencontré un type.
Je lui ai parlé de toi.

Je n'ai pas l'habitude
de parler de toi à un étranger,

mais aujourd'hui, vraiment...

Il a été très compréhensif.

J'ai acheté des chaussures...

Très, très chères !

Une connerie, comme ça...
J'ai payé par chèque.

Oh, Madeleine.
Si tu savais, Madeleine...

J'ai besoin de...

Vous ne le regretterez pas.

C'est un peu notre Paris à nous.

Votre chambre est au Königshof.
Tout est dans la voiture :

le plan de la ville, une première
liste de vos futurs clients

et quelques adresses pour le soir,
si vous désirez vous détendre.

"Organisation, organisation"
sont les deux maximes de notre pays.

Chalifert m'a bien recommandé
de bien m'occuper de vous.

Le mieux serait
que vous passiez à votre hôtel

vous reposer 1 heure ou 2.

Ensuite, vous étudiez la ville.

Voici votre carrosse
et voici les clés.

Merci, M. Weidman.

Otto, c'est mon prénom.

Le gros Otto. D'habitude,
ça fait rire les Français.

Tenez. Je vous téléphonerai
à votre hôtel dans la soirée.

Si vous avez besoin
de quoi que ce soit,

appelez-moi à ce numéro.

Il y a toujours quelqu'un
pour me dire le message.

Oh, merci.

Je suis très heureux

de travailler avec vous.
J'aime les Français,

comme tous mes compatriotes.
À ce soir.

À ce soir, Otto.

- Au revoir.
- Au revoir.

Je voudrais savoir pourquoi.

Pour rien.
J'en ai marre.

En amour, ce que j'aime,
c'est la découverte d'un corps.

Ensuite...

Il y a autre chose

que le sexe, non ?

Tu m'emmerdes.

Tu m'énerves.

Ta façon de t'habiller,
de lacer tes chaussures...

J'ai envie de foutre le camp !

Pour aller où ?

Est-ce que je sais ?
Fais vite, j'ai envie d'être seule.

Je voudrais tout oublier.

Oublier quoi ?

Toi, moi,

ce pays, cette merde...

Tout est truqué, et comme
on ne peut pas revenir en arrière...

Suicide-toi.

Connard !

Tu dînes avec moi, ce soir ?

Pourquoi pas.

- 8 h au Franziskaner.
- Laisse-moi tranquille.

Je ne te quitte pas, on se sépare.
Ton amour-propre est sauf.

Ce soir, 8 h.
N'oublie pas !

Elle m'a pas dit le jour exactement.
Elle est nerveuse, tendue

- et prête à craquer.
- Elle viendra ce soir ?

Certain. Ensuite,
je peux plus rien dire.

Elle peut très bien
quitter Munich ce soir.

Que comptez-vous faire ?

On organise la rencontre
pour le dîner.

Et si elle n'accroche pas ?

On improvisera.
Je suis doué pour ça.

Vous avez cette réputation.

Merci de vous en souvenir,
Steinhoff.

Où est la doublure ?

Aux ordres à son hôtel.

Schmidt est à votre disposition.

Il suit Birgitt Haas depuis 4 ans.

Alors bon courage.

Et bonne chance à tous.

Weidman, vous ferez équipe
avec Grégoire.

Delaunay, avec Betz.

Colonna, avec Schmidt.

Laura et Nader resteront avec moi.

- Mais je croyais...
- J'ai changé d'avis.

À Paris, vous étiez responsable,
ici, je prends les commandes.

Mes deux points de contact
seront ici et à mon hôtel.

L'exécuteur ?

- Gravier.
- Comment va-t-il opérer ?

Strangulation.

"Fou de jalousie,

"il étrangle sa maîtresse
dans un palace allemand."

Bauman est au Königshof.

Chambre 220. Une porte
donne directement sur la 221

que nous avons louée
depuis 15 jours.

Idem pour la chambre de Haas
à son hôtel,

sauf qu'il n'y a pas
de porte communicante.

Le repli doit se faire par le balcon.

Parfait.

Nader, tu viens avec moi.
Laura, tu restes ici pour le contact.

- Vous êtes bien logé ?
- Hm... Bien. Très bien.

J'étais trop fatigué pour dormir.

J'ai visité la ville.
J'en ai profité pour voir un client.

Ça s'est bien passé ?

Oui. Très bien.
J'ai fait une vente.

Incroyable !
Vous avez une veine de cocu.

Oui, je le suis, d'ailleurs.

- Excusez-moi, je ne le savais pas.
- Mais je vous en prie.

J'ai visité un Français
fou de culture allemande.

Il m'a offert un café, m'a parlé
de la pinacothèque, de peinture...

Il m'a dit des vers d'Hölderlin,
m'a chantonné du Wagner...

Ensuite, il a commandé
une de mes encyclopédies

et il m'a promis
d'en parler à ses amis.

Deux bières de plus !

Non, merci, non. Vraiment.

Le dernier.
Ensuite, nous passerons à table.

Non, c'est non, quoi.

Désolé, monsieur.
Veuillez m'excuser.

Betz, mon ami ?

Otto Weidman, que fais-tu ici ?

Je bouscule un gentleman
agréablement accompagné.

Champagne, maestro.

Je te présente Bauman.

Enchanté.

Le champagne, bien. J'ai connu Betz
il y a plus de 10 ans.

On démarchait ensemble.
Comme vous, Bauman.

Qu'est-ce que tu es devenu ?

Rien de spécial.
Je travaille pour une boîte à Berlin.

À la vôtre.

Merci bien.

Il faut trinquer avec Monica,

Bauman.

Bauman, votre prénom, c'est quoi ?

Charles-Philippe.

Jamais simples, ces Français.
Deux prénoms

pour un seul homme.

Déjà un, c'est bête,
mais alors deux...

Vous préférez les matricules ?

Pas de conflit

de génération, Monica.
J'ai fait la guerre comme tout le monde.

Soldat à vie, mais pour le reste...

Excusez-moi, Bauman.

Charles-Philippe, c'est très bien.

Très, très bien.

Un peu long tout de même.

Mes amis m'appellent Cha-Phi.

Ça fait petit chat.

Venez prendre l'air, un peu.

J'aurais pas dû...

Laissez, je m'en occupe.

Je le pratique depuis longtemps.

Tenez compagnie à Monica.
Je reviens tout de suite.

Je suis désolé.

Vous allez manger froid.

J'ai pas faim, merci.
Désolé, vraiment.

J'ai un peu soif.

Ah, pardon.

Je suis d'autant plus gêné

que je ne le connais même pas.

Arrêtez donc
de vous excuser pour lui.

Vous avez raison, oui.

C'est moi

qui devrais avoir honte.
Je suis allemande.

En France aussi, il y a des gens
qui se soûlent dans les restaurants.

Champagne ?

Non. Non, merci. Non.

Décidemment,
je ne suis pas gâtée, ce soir.

Oui, je sais...
Je suis très ennuyeux.

Je ne sais pas jouer au tennis,
je ne sais pas danser.

Je ne sais pas non plus
parler aux femmes.

Vous avez de la chance.

Ça vous laisse du temps.

Du temps pour quoi faire ?

Pour rêver.

Ben, oui. Oui, c'est vrai.

À nous.

À nous.

"Quelqu'un peut venir d'Ulm,
et m'égorger.

"Puis une aube dans le ciel pâlira.

"Le frisson d'un brin d'herbe...

"auquel je prêtais naguère attention,
deviendra enfin immobilité."

Bertolt Brecht.

"Ô Allemagne, mère blafarde,

"Tu es là, souillée
Entre tous les peuples.

"Parmi les taches..."

"Tu t'étales."

Vous voyez,
vous savez parler aux femmes.

Merci beaucoup.

Je me demande ce que fait Otto
et votre ami.

Je n'ai plus du tout envie
de les voir.

Comme vous voudrez.

S'il vous plaît.

S'il vous plaît, la...

C'est tentant, non ? Un plongeon,
et toute une vie balayée.

Un fait divers dans le journal.

Ici, vous auriez du mal.

Mais pourquoi ?

On a pied.

Je m'en tire
avec une bronchite, alors.

Vous voulez mourir ?

Oh non, non...

J'en aurais pas le courage.
Je suis un pauvre type, Monica.

Un pauvre type
médiocre et sinistre.

Tenez, par exemple,

je devrais vous faire la cour,
c'est vrai.

Vous êtes très attirante.

Au lieu de ça, je vous parle de...

Mais vous me faites rire quand même.

Vous avez un sens de l'humour
très personnel.

Peut-être que nous avons le même.

Je crois que je crache
plus loin que vous.

Ça, ça m'étonnerait.
On parie quoi ?

Une nuit ensemble.

Une nuit d'amour.

Si je perds, je vous la dois.

Si vous perdez, vous me la devez.

Ja ?

Ja.

À moi. Attention.

1, 2 et 3 !

À vous.

J'ai gagné.

Vous n'avez pas triché ?

Ben non, non.

Pour quoi faire ?

J'ai parié une nuit d'amour,
pas une histoire d'amour.

Mon quartier préféré,
c'était le Marais.

Malheureusement,
j'habitais la Cité universitaire.

J'avais un prof de philo
qui détestait les Allemands.

Il terminait toujours
son cours par :

"Il y a le mal et le bien."

Il indiquait l'est avec son index
et concluait par :

"Le mal est boche."

Quel con !

Et maintenant,
qu'est-ce que vous faites ?

Un peu de tout. Beaucoup de rien.

Pendant une période,
j'ai été prof d'histoire.

Et puis, je suis devenue
une femme dangereuse.

Et toi ?

Moi, je suis un type sans histoire,
mais assez mal dans sa peau.

Vous voyez,
je sais pas comment dire, je...

Je crois pas à l'avenir,
mais ce soir, j'ai un peu d'espoir.

Chut.

Pas de futur entre nous.

Je connais un endroit formidable
pour danser.

Allons-y.

Je sais pas danser.

Je sais même plus dormir.

Avec moi, tu dormiras bien.

Ce serait dommage.

Embrasse-moi.

Non, pas ici.

Justement, ici.

Viens. J'ai envie de toi.

- Je t'offre un verre ?
- Je ne suis pas seule.

- Regarde-moi au moins.
- Ça suffit.

Mais on se connaît...

- Va rejoindre tes copains.
- Ne me parle pas ainsi !

Attends ! J'y suis, tu es...

C'est pas possible !

Je ne peux pas rentrer avec toi.

À demain, 10 h, café Peterhof.

Derrière l'hôtel de ville.

Pense à moi.

Elle a couru
comme une dératée.

Bauman, paumé,
est rentré à son hôtel.

Gravier est venu me trouver.
Je lui ai dit d'aller se coucher.

Où est-elle ?

- Schmidt et Colonna sont dessus.
- Merde. Merde.

Merde !

Il est impuissant, ce con,
ou elle l'a jeté ?

- Si elle quitte la ville ce soir ?
- Je ne crois pas.

Elle a été arrogante
avec Sac à bière,

mais son regard s'est adouci
quand elle s'est adressée au sujet.

Je la connais bien.

Sous ses dehors agressifs,
elle est très sentimentale.

Et la vulnérabilité de Bauman l'a,
je dirais pas émue, mais touchée.

Elle voudra certainement le revoir.

Ben, il faut l'espérer.

Bon. Demain matin, filature
à partir des hôtels. On verra bien.

Allô ? Oui ?

C'est moi.

Non. Résultat nul pour ce soir.

Ah, merde.
Il manquait plus que ça.

Ben non, je ne sais pas.

Ben, évidemment,
que j'en ai besoin !

Oui. Bonne nuit.

C'était Chamrode.

La femme de Delaunay
vient de mourir.

T'as des fuites, Sac à bière ?

Ta gueule, espèce de putain.

- Tu vas lui annoncer ?
- Je vais voir.

Laissez-moi seul.

Allez vous coucher.
Emmenez les autres.

L'ivrogne...

et la putain.

Allô ?

Allô ? Chambre 317, "bitte".

Merci.

Delaunay ? C'est moi.

Non, résultat nul pour ce soir.

On remet ça demain.

Je... Écoute...

Chamrode vient de m'appeler.

De Paris, bien sûr.

Oui. C'est ça.

Oui. Ce soir.

Non, il m'a pas indiqué l'heure.

Écoute...

Je sais pas comment le dire.

Si tu veux, tu as un avion
demain matin à 7 h.

Non ? Comme tu voudras.

C'est ça.

Salut.

Allô, Claire ? C'est moi.

Je te réveille ?

Excuse-moi.

Non, pas très bien, non.
Enfin... Comme ci comme ça, quoi.

Non, j'avais surtout envie
de t'entendre et puis...

de te parler un petit peu.

Le plombier ?
Qu'est-ce qu'il a dit ?

Ben, il a qu'à en poser
une neuve, alors.

Et Sophie, comment elle va ?

Un sportif ?

Petite tête et gros muscles,
ça va la changer, ça.

Tu sais, il y a Chamrode
qui vient de m'appeler.

La femme de Delaunay
vient de mourir.

Oui.

Tu peux passer les voir demain ?
Peut-être que ça leur rendra service.

C'est ça, oui.

Ben si, il s'y attendait,
bien sûr, mais...

Tu sais ce que c'est.

Non, non, il est à son hôtel.

Tu sais, Claire,

plus je vieillis, plus je t'aime.

On est bien ensemble, non ?

Quoi, qu'est-ce qui me prend ?

J'avais envie de te parler d'amour.

Par téléphone, à cette heure-ci,
c'est pas très indiqué, mais enfin,

j'avais envie de te dire
que je t'aimais.

C'est tout.

Ouais, bon. Très bien.

Bonne nuit. Embrasse Sophie.

Et merde !

On peut plus dire à sa femme
qu'on l'aime, alors.

Pauvre... Pauvre Athanase.

Commençons par le quartier sud.
C'est un quartier de riches.

Tourne à gauche, ensuite tout droit.

Pourquoi as-tu voulu
venir avec moi ?

Ça te gêne ?

Non, non, mais comme
c'est la première fois...

Justement, tu as besoin
d'une assistante pour te guider.

Fais voir.

Tu as une liste avec toi ?

Attends. Ralentis.

Je crois que nous sommes suivis.

Arrête.

Ce n'est rien.

Vous avez pensé à moi ?

Arrête de me vouvoyer.

Cette nuit, j'ai dormi.

Je n'ai pas eu le temps de lire,
mais j'en parlerai à mon mari.

Ah, très bien.

Je vais vous montrer
les bons de commande.

Les terroristes disent appartenir

à la nouvelle fraction
de l'armée révolutionnaire.

On pense qu'il s'agit là
d'un nouveau groupe dur

dont le chef serait Birgitt Haas.

- Celle-ci, ancien membre actif...
- Mademoiselle ?

- Pardon ?
- Votre ami vous attend.

Merci.

L'ambassadeur suédois,
qui fait partie des 123 otages,

se propose comme médiateur.

Je crois que ça va marcher.

Je dois partir.

Je t'appellerai ce soir à ton hôtel
entre 19 h et 20 h. Salut.

Bon. Ben, salut.

On me fait porter le chapeau
pour le détournement de Francfort.

Tu sais ce que ça signifie.

Ils veulent ta peau, c'est clair.

Je n'en peux plus...
Je vais me rendre à la police.

Ils te suicideront en prison.

Je ne peux plus continuer,
je ne comprends plus rien.

Je ne sais plus qui organise quoi...

À la fac,
tu posais déjà les mêmes questions

et le vieux Klauss répondait :
"Les extrêmes se touchent."

Nos cibles avaient un sens.

Quand on a attaqué Klüger,
on a supprimé un ancien nazi.

Depuis, tu as participé
à des actions moins populaires.

Petit à petit,
tout s'est mélangé..

Et ce médecin juif qui a été tué ?
Le coup vient des antisionistes,

des antisémites, des Palestiniens
ou des néonazis, on ne sait.

Entretenu par le pouvoir.

On m'attribue un attentat
dont je ne connais pas les auteurs.

Demain, je serai responsable
d'une saloperie néonazie.

Tu as peur de mourir ?

Oui, si c'est pour rien.

Tu t'en fous, tu n'as jamais tenu
un revolver de ta vie..

J'ai mes raisons.

Agent de liaison !
Intellectuel !

Que dois-je leur dire ?

Que je vais fuir.

Seule ?

J'ai rencontré un homme.

Il n'a rien à voir avec ça.

Il sait qui tu es ?

Pas encore.

Méfie-toi.

Nos choix sont hermétiques
au commun des mortels.

J'ai besoin d'argent.

Va voir Gisela, je la préviendrai.

Volker...

Ai-je beaucoup vieilli ?

Non, c'est le monde qui a vieilli.

Il est si vieux
qu'il est devenu amnésique.

Sauve-toi !

Très mauvais pour mon régime.

J'ai réglé notre retour.

Un lac gelé,
à une centaine de kilomètres d'ici.

Notre avion pourra
facilement s'y poser.

Et Steinhoff ?

Il ne nous aime plus du tout.

Oh, c'est dommage.
On s'entendait bien.

S'il bouge,
je balance tout à la presse.

Ce qui me tracasse,
c'est la môme.

Dire que nous sommes les seuls
à pouvoir lui fournir un alibi.

Tiens. Passe-moi un peu
de ton thé, s'il te plaît.

Elle va sûrement réagir,
mais dans quelle direction ?

Voilà Colonna.

Un thé et... une tarte.

Elle s'affole.
Elle essaie de nous semer.

Elle est allée voir
un certain Volker.

Laura et Grégoire
lui colle aux talons.

Bauman visite ses clients.

Les difficultés de ce métier
sont les impondérables.

Cet attentat
n'arrange pas nos billes.

Et l'amour, messieurs.

Le comportement amoureux
des sujets est souvent

imprévisible.

Birgitt Haas, on nous la présente
comme une mangeuse d'homme,

et puis la voilà
qui se conduit avec Bauman

comme une vraie jeune fille.

Colonna, je me fais
un peu de souci pour vous parce que,

débuter dans la carrière
avec un échec,

c'est quelquefois
lourd de conséquences.

Il est intelligent,
il remontera la pente.

Qui vous dit que je vais échouer ?

Personne.

Athanase, vous ne m'aimez pas,
mais il faudrait pas

me prendre pour un con.

Qu'est-ce que vous allez chercher ?

Vous, ça va.

Ne vous énervez pas, Colonna.
Il est énervé.

Quand vous aurez fini...

Asseyez-vous, Colonna.

Voyons calmement
comment les choses se présentent.

À ce propos, une petite question :

quand vous avez enquêté
sur les proches de Bauman,

vous avez contacté sa femme ?

Pas du tout. Pourquoi ?

Comme ça. Pour rien.

Parce que j'ai lu

dans votre rapport des détails
très intimes sur la vie de ce couple.

Je me demandais comment
vous aviez pu les obtenir.

Il a épicé son rapport
pour le rendre moins austère.

Ah. Je trouve ça très amusant.

Très amusant.

C'est fini, Birgitt.

Gisela la sage
va vraiment devenir sage.

J'ai été jugée et acquittée..

Je peux quitter le pays.

Je pars !

Je t'envie.

Et Helmut ?

Helmut ?

Bloqué en Autriche, il attend
son départ pour l'Australie.

Que comptes-tu faire ?

Je ne sais pas.

La police suit tous mes gestes,
et attend le moment propice pour...

Francfort est un bon prétexte.

- Qui est-ce ?
- Maman et moi.

Elle, c'est ma copine.

Je vais te faire une tartine.

Tout est là.

Je n'ai rien touché.

Je ne veux plus rien toucher.

Hôtel Königshof ?

Il reçoit un appel.

Allô, Charles ? Tu vas bien ?

Oui, oui.

Rendez-vous à 20 h à Hofgarten.

Ne sois pas en retard.

- Monica.
- Oui ?

Euh... Non, rien. À tout de suite.

Appelle Grégoire, Nader et Laura.

Qu'ils enregistrent
leur conversation.

Je veux connaître leurs intentions.

Schmidt, rejoignez-les.

Calmez-vous, Colonna.

Nous avons une longue nuit
devant nous.

- Comment vont les affaires ?
- Bien, bien. Très bien.

- Pourquoi m'as-tu suivie ce matin ?
- Je sais pas. Je comprends pas.

Je t'ai rencontrée
par hasard dans un restaurant,

et tout à coup,
tu m'es devenue indispensable.

Ça s'appelle le coup de foudre.

Tu crois ? Ben, oui.

Tu t'es encore volatilisée,
ce matin.

Même quand on est amoureux,
il ne faut pas espionner.

Tu vois, ici, c'est le jardin
des amoureux paumés.

Des trop jeunes,
des mal mariés, des pédés...

Ils se donnent rendez-vous
pour la première rencontre.

Après, ils vont
à l'hôtel ou ailleurs.

À Paris, quand ça n'allait pas,
je sortais le soir, dans les rues,

je regardais les couples
qui s'embrassaient et je me disais :

"Moi, ça m'arrivera pas à moi."

Et ta femme ?

C'est pas le genre
qu'on embrasse dans la rue.

Il lui faut des draps,
des couvertures.

Elle dormait avec un pull

- et des chaussettes, parfois.
- Même l'été ?

Ben, oui, parce que l'appartement
était exposé au nord.

Et tu as failli te tuer pour elle ?

Et si on s'embrassait, nous, ici ?

Emmène-moi en France.

Tu disparaîtras plus ?

Si, certainement.

Mais je reviendrai.
Tu peux en être sûr.

Et on part quand ?

Le plus vite possible.

Demain.

Et ton boulot ?

J'en retrouverai un autre.

Je dois te dire,
si tu pars avec moi...

Chut. Tais-toi, tais-toi.

Je deviens joueur, Monica.

J'ai envie de payer pour voir.

Changement de quartier général.
Tous à la chambre 221.

220.

Merci.

Ils arrivent.

Delaunay, les écoutes.
Gravier, préparez-vous.

Laura aussi.

Nader, en route.

Voilà une affaire vite expédiée.
Salut, Munich !

Tu es sûr
que tu ne regrettes pas ?

Mais regretter quoi ?

T'es dangereuse et t'es folle.

Tu as quelque chose à boire ?
Je m'en occupe.

C'est dans le frigo ?

Oui.

Tu as une 2e pièce ?

Pourquoi pas une suite,
pendant que t'y es ?

Mais laisse,
la serrure est de l'autre côté.

- C'est ce que tu voulais, non ?
- Quoi ?

- Que je vienne chez toi dans ton lit.
- Eh oui.

"Et dépêcher longtemps
une vague besogne."

Bertolt Brecht.

- C'est du Verlaine.
- Bien.

À quoi penses-tu ?

Il y a 8 jours,
j'étais chez moi, dans mon 2 pièces,

chômeur, au bord de la déprime,
au bord du suicide, même.

Puis aujourd'hui...

C'est aujourd'hui.

Demain, je serai morte,
et toi, tu seras triste.

Oh non, mais tais-toi, tu veux.

La mort, tu sais,
c'est plutôt l'idée qu'on s'en fait.

Il n'y a que le malade ou le menteur
qui n'y songe pas.

Mais quand on est au courant,

ça permet de profiter
pleinement de la vie,

et tout de suite.

Et le tout de suite,
c'est que nous allons faire l'amour.

Ensuite, nous allons nous payer
un gueuleton,

ici même, avec champagne.

C'est moi qui te l'offre.

Que penses-tu
de mon programme ?

T'es belle.

Tu ne m'as pas répondu.

Il est beau.

Je reviens dans une seconde.

Je t'aime, Monica.

Oui ?

Oh, pardon.

- Je me suis trompée de chambre.
- Que voulez-vous ?

Je cherche la 231.

Je ne sais pas...
Par là, peut-être...

Auriez-vous du feu ?

Un instant.

- Merci beaucoup.
- Je vous en prie.

Encore pardon.

J'avais peur que tu reviennes pas.

Nader, quand Weidman arrivera,
tu couvres Gravier.

Colonna, vous prenez le volant.

À propos, quand Bauman
sera rentré à Paris,

évitez de revoir sa femme.

On ne mélange pas
ses affaires de cul avec le service.

Y aura pas de scandale.

Quand vous aurez démissionné,
je vous conseille de disparaître.

La province a du charme.

Je me demande lequel de nous deux
est le plus pourri.

- J'ai jamais été aussi...
- Chut.

Il ne faut pas le dire.

Oh, merde.

Oui, allô ? Oui ?

Quoi ? Ah...

Non, mais, c'est-à-dire, je...
Je suis un peu crevé.

Oui, bon.

C'est Weidman, il veut me voir.

Ben, disons dans 10 minutes,
devant l'hôtel.

C'est ça, oui.
À tout de suite. Au revoir.

C'est Chalifert, mon patron
de Paris, qui vient d'arriver.

- Si tu me dis de rester, je reste.
- Pas question. Tu y vas.

Je t'attends ici.

- C'est sûr ?
- Je te le jure.

Et puis j'ai encore envie
de faire l'amour.

Dernières nouvelles.

L'ultimatum a été reporté
à ce soir, minuit.

L'aéroport de Francfort a été fermé.

On ne sait toujours pas

si Birgitt Haas est dans l'avion.

Prochaines informations
dans une heure.

Je t'aime.

À force de me le dire,
tu vas me fatiguer.

Et toi ?

J'ai envie de toi.
J'ai besoin de toi.

Bauman.

Je t'aime.

Qu'est-ce qu'il fout,
ce con de Weidman ?

Merde ! Il s'en va.

L'escalier.

Qu'est-ce que...?

- Gravier, à la voiture.
- Pas un geste.

Du calme...

Aide-moi.

Sortez d'ici !

Je ne veux pas te tuer.

Embrasse-moi très fort.

On va se quitter. Tu vas sortir d'ici
et me laisser seule.

Sûrement pas.

Qui es-tu, nom de Dieu ?

Bauman, ouvrez.

C'est moi.

L'homme du restaurant, Bauman.

Il n'est au courant de rien.
C'était l'appât.

- Il sait même pas qui vous êtes.
- J'avais compris.

Vous êtes dégueulasse,
si vous saviez.

Je sais, Bauman.
Vous allez venir avec moi.

Non.

Faites-lui comprendre.

Les autres
ne vont pas tarder à arriver.

Tue-le, Monica.

Tue-le.

Allume-moi une cigarette.

Emmenez-le et foutez le camp.

Foutez le camp.

Jetez votre arme,
sinon, ils tireront à vue.

Appelez le directeur !

Arrêtez-vous !

C'est dans cette chambre !

Je suis Birgitt Haas.

Birgitt Haas !
Qu'attendez-vous pour tirer ?

Dis donc,
c'est plus de notre âge, ça.

Tu me rappelles Jean Valjean
portant Marius dans les égouts.

On a eu une belle jeunesse.

Tu sais où tu vas ?

Il faut que je me décolle des Fritz.

Pourquoi ce Colonna
s'est amusé à jouer au héros ?

Va-t'en savoir.
Avec les jeunes d'aujourd'hui !

Comment se porte ton colis ?

J'espère qu'elle lui a pas fait
éclater le crâne.

Steinhoff, il faut trouver
une autre idée pour me suicider.

Quel merdier !

Je me souviendrai
de cet Athanase !

Qu'allez-vous faire ?

Rien... Il m'a bien piégé.
Elle est intouchable à présent.

Prévenez la presse
de l'arrestation de Birgitt Haas.

Je vais m'en servir pour négocier
avec les terroristes de Francfort.

Je ne peux pas faire plus.

Bauman ?

Birgitt a été arrêtée.
On part quand ?

6 h 30, 7 h.
Le lac est juste derrière la maison.

Alors, Athanase, content ?

Le salaud meurt,
les gentils rentrent,

tout est bien qui finit bien.

Dites pas de conneries, Colonna.

Je vous aime pas,
mais j'ai jamais souhaité votre mort.

Tu t'occuperas de lui.

Grégoire t'aidera.
Arrête de boire, Delaunay !

Bauman ?

Je lui ai donné un calmant.
Il ne sait pas bien où il en est.

Je lui ai fait un topo
de la situation,

je ne sais même pas
s'il m'a entendue.

Tu veux manger quelque chose ?
Boire un schnaps ?

J'y vais.

On va s'en aller, Bauman.

Ça ira ?

- Vous n'avez pas trop mal ?
- Non, ça va.

Vous voulez du café ?

Si j'avais une arme,
là, maintenant,

je serais capable
de vous descendre.

Ce n'est pas moi
qui vous ai choisi.

Où est Monica ?

Birgitt Haas a été arrêtée.

- Je veux la voir.
- Ce n'est pas possible.

Il va falloir l'oublier.

Oh non, alors là, monsieur,
je refuse.

Si je ne revois pas Monica,
je vais parler, je vais gueuler.

Vous ne direz rien.
Je vous ramène à Paris.

On vous dédommagera
généreusement.

Je vous trouverai une situation

dès que vous aurez retrouvé
vos esprits.

Ça, je m'en fous.
Je veux voir Monica.

Ce n'est pas possible.

Je suis désolé.

Mais vous devez accepter
mes conditions, sinon...

Sinon quoi ?

Colonna est mort.

J'ai pas envie d'en arriver là.

Mais je n'hésiterai pas.

C'est lui qui vous a choisi.

C'est tout ce qu'on a trouvé
pour le transporter.

Colonna.

Rolland Colonna.
Ça vous dit quelque chose ?

C'était l'amant de votre femme.

Je ne suis jamais monté
dans un avion de ce genre. Et vous ?

Ma femme était au courant ?

Non. C'est une idée
de Colonna seul.

Comme il devait l'aimer !

Vouloir m'éliminer,
c'est une preuve d'amour, ça.

Je ne sais pas.

Enfin,

il m'aura permis
de connaître Monica, alors...

- Venez. Ils nous attendent.
- Je reste.

Qu'est-ce que vous espérez ?

Revoir Monica.

Vous risquez
de l'attendre longtemps,

10 ans, peut-être 15.

Je sais, mais j'attendrai.

Tout seul ?

Oui, tout seul.
Vous m'en croyez pas capable ?

Je ne sais pas.
Je m'en fous.

Faites pas le con, Bauman.
Venez avec moi.

Non.

Je vous le demande
une dernière fois.

Je suis désolé.

Je n'ai pas le droit
de vous laisser derrière moi.

Quel con !

Vous parlez pour qui, là ?

Sous-titrage
ST' 501