All language subtitles for Alien - The Legacy - Making Of [Xvid]

L'HERITAGE ALIEN

Un jour, Dan �tait � ma porte. C'�tait
un fan de mes BD. Il voulait me rencontrer.

Je n'ai pas mis longtemps � d�couvrir
que Dan �tudiait le cin�ma � U.S.C.,

et �tait impliqu� dans une sorte de cin�ma
fantastique qui m'int�ressait beaucoup.

Apr�s avoir discut�
de nos passions communes

j'ai avou� mon amour secret
pour les films et, finalement,

j'ai apport� mon faible concours en les aidant
� la conception de leur film d'�tudiants

qu'ils avaient appel� Etoile obscure,
r�alis� par John Carpenter,

un ami de Dan.

Etoile obscure �tait un film d'�tudiants

qui a abouti dans les salles de cin�ma.

C'�tait une com�die... du moins, c'�tait le but.

J'avais vu le travail de Dan en tant que
coauteur et responsable des effets sp�ciaux.

C'�tait une production petite,
d'apr�s les crit�res de Corman.

Je me suis dit: "Ce type est formidable."

A sa premi�re sortie... les gens n'ont pas ri.

John et moi sommes all�s dans les cin�mas,
personne ne riait.

Pour moi,
c'�tait une exp�rience traumatisante.

Nous avions travaill� si dur pour rien.

Apr�s cela, je me suis �loign� de la com�die.

J'ai compris, entre autres,
que le rire est une exp�rience... personnelle.

Les gens ne rient pas
pour les memes raisons.

Par contre,
ils ont tous peur de la meme chose.

Alors, deux ans plus tard

l'id�e m'est venue
de cr�er ce qui �tait en fait

une Etoile obscure � l'envers.
Un film d'horreur.

Je lui disais
que j'aimerais travailler avec lui.

Il se m�fiait de moi.
J'avais son travail sous les yeux, ses films.

Mais je n'avais jamais
produit de film jusqu'alors.

Ma vie a �t� une lutte
constante pendant des ann�es,

cinq ans, six ans, sept ans peut-etre.

Il m'a demand�
si j'avais d�velopp� quelques scripts.

Je lui en ai envoy� deux... dont j'�tais
soit le coauteur, soit le cosc�nariste...

Parfois j'�crivais le sc�nario,
parfois la mise en sc�ne.

Il �tait impressionn�
et il m'a propos� une r�union.

Ron Shusett est une...

Une force de la nature.

Un enfant sauvage.

C'est un homme briIlant et cr�atif.

Je suis donc parti le voir. C'�tait bizarre...

Ce jour-la, Alien et Total Recall sont n�s.

A ce moment, j'avais une option
pour la r�alisation d'une nouvelle,

mais je ne pouvais pas obtenir de script.
Je lui en ai parl�. Il connaissait l'histoire.

J'ai dit: "C'est ce que j'aimerais faire."

Ca lui plaisait
et il voulait d�velopper l'id�e avec moi.

Il a dit que lui aussi avait une id�e
pour un film. C'�tait une histoire de monstres.

Je n'�tais pas attir� par ce genre.

Je l'ai convaincu de l'id�e d'Alien.

J'avais la premi�re moiti�.

Il m'a dit:
"Je n'arrive pas � continuer".

Je t'aide avec Total Recall
et toi tu m'aides avec Alien."

C'est incroyable, mais
ces deux films sont n�s au meme instant.

On s'est mis d'accord.

Nous avons commenc� avec Alien
puisque c'�tait d�ja en cours.

Nous avons mis de cot� Total Recall,
pour travaiIler sur Alien.

J'ai essay� de l'aider a avancer sur son projet,
mais avant meme de commencer,

Dan �tait engag� pour les effets sp�ciaux
de Dune, mise en sc�ne par Jodorowski.

J'�tais la pour g�rer tous les effets sp�ciaux.

C'�tait un sacr� d�fi dans un pays �tranger,
parlant une langue �trang�re.

Alors que nous avions
d�ja bien avanc� dessus,

que beaucoup de choses avaient �t� con�ues,
quelques mois dans l'avant production

Jodorowski est aIl� voir une exposition

des peintures de Giger dans un mus�e.

Ca lui a plu
et il a command� des dessins de Giger.

J'�tais �mu.

J'�tais impressionn� par son originalit�.

J'ai d'abord trouv� les peintures troublantes,

et extremement perturbantes.

Ca a �t� ma premi�re r�action
au travail de Giger.

Apr�s la fermeture du film de Jodorowski,

Dan n'avait plus d'argent.
Il touchait un salaire,

mais, comme vous le savez, le gros paquet
vient avec la r�alisation du film.

Il n'avait plus un sou. Il �tait a sec.

Je me trouvais sans argent,
sans voiture, sans logement.

Toutes mes affaires
�taient dans un garde-meubles.

Situation d�sesp�r�e.
Donc j'ai demand� a Ron

s'il pouvait m'h�berger,
le temps que j'�merge du p�trin.

Il m'a appel� de Paris
pour me demander de l'h�berger.

J'ai dit oui,
nous pourrions recommencer notre relation.

C'�tait un d�sastre.
Je me suis install� chez Ron.

J'ai emm�nag� sur son sofa
et dormi pendant une semaine.

C'�tait ma riposte a la d�pression.

A la fin de la semaine,
je me suis lev� et je me suis dit:

"Je ne peux pas abuser
de l'hospitalit� de Ron."

Je suis retourn� au garde-meubles,
� Hollywood.

J'ai r�cup�r� ma machine a �crire
et mon bureau, et je les ai install�s chez Ron.

Nous nous sommes mis
� la conclusion d' Alien.

Je ne sais pas combien de temps
nous avons mis,

mais nous avons travaill�
� partir du premier acte

jusqu'au moment d�cisif
de la poitrine qui explose.

Je lui ai demand� ce qu'il en pensait.

Il a r�pondu:
"Tout d�pend de ce que tu fais ensuite."

J'ai dit: "Oui, mais je n'ai pas d'id�es."

Plus tard Ron est revenu

et il m'a dit: "Tu m'avais parl� d'un script

au sujet de monstres
montant a bord d'un B-17?"

"Des monstres de
la Seconde Guerre Mondiale? Gremlins?"

J'ai dit: "Bien sur."

L'id�e maitresse �tait que,
pendant un bombardement,

des monstres sautant des nuages,
venaient s'agripper a la queue d'un B-17.

L'appareil retourne a sa base

et les petits monstres essaient
de gagner la partie avant de l'avion,

tuant des hommes sur leur passage.

L'astuce, c'est de les barricader a l'arri�re,
le temps de regagner la base.

Il a dit: "Oui."

Il pensait: "Pourquoi ne pas l'inclure
dans les sc�nes de la deuxi�me partie?"

J'ai dit que c'�tait une bonne id�e.

Le reste de l'histoire a coul� tout seul.

Je me rappelle, � trois semaines, on en �tait
exactement comme l'histoire est racont�e,

� une exception, le robot.

Cette id�e est venue de Giger et Hill,
les deux ou l'un d'eux.

A l'exception du robot,
le script que nous avons �crit plus tard

�tait presque identique
au film que vous voyez � l'�cran.

Ronnie et moi avons trait� l'affaire avec
une soci�t� de production ind�pendante

qui s'appelait, "Productions Brandywine".

Ca a pris du temps,

et beaucoup de corrections.

L'id�e de la tete de robot venait d'eux.

Nous ne savions pas qui serait le r�alisateur.
Il y en avait dix avant Ridley Scott.

Nous �tions au bureau de Ridley � Soho.

Le sc�nario �tait la, et puisqu'il s'agissait

d'une science-fiction avec un titre
comme Alien, nous nous sommes battus,

pour savoir qui serait le premier � la lire.

Ridley a gagn�,
j'ai du attendre une heure et demie

pendant que Ridley
le lisait dans l'autre pi�ce

en criant "Mon Dieu! Mon Dieu!"
en lisant certaines parties.

Enfin, c'�tait une premi�re lecture super.

Ce qui a donn� le feu vert, c'est qu'au meme
moment, La Guerre des Etoiles sortait.

Je suis all� voir La Guerre des Etoiles,
la semaine de la premi�re.

Et comme tout le monde,
j'�tais �merveill�.

J'�tais compl�tement renvers�.

Ca l'a boulevers�
comme tous ceux qui ont vu le film.

Il a red�couvert les possibilit�s de la SF.

A l'arriv�e m�me de la science fiction,
j'ai pris un avion

et 17 heures plus tard j'�tais a Hollywood.

J'ai rencontr� les gars...
Giler, Gordon Carroll,

Walter Hill,

Dan O'Bannon, Ron Shusett et Ronald Cobb.

Cobb a �t� embauch� par Fox
a la semaine pour travailler,

question de voir
si ses conceptions �taient r�alisables.

Durant toute notre premi�re ann�e avec Fox,
ils ont employ� Cobb � leur compte,

l'ont pay� chaque semaine
pour des conceptions diff�rentes.

Je me trouvais en train de travailler avec
l'Anglais Chris Foss, l'illustrateur de SF,

a convertir des dessins,
dans une vieille salle de r�p�titions,

au dessus d'un vieux podium dans l'enceinte
des studios Fox durant d'interminables mois.

C'�tait frustrant en quelque sorte, parce que
nous ne savions pas ou nous allions.

Je faisais une suggestion, et Chris une autre.
Nous parlions s�rieusement d'avoir Giger.

Je maintenais une correspondance
avec Giger,

des lettres
et des conversations t�l�phoniques.

J'y r�fl�chissais s�rieusement.

Je voulais tirer le maximum
de notre association avec lui.

Donc, je lui ai demand�
des dessins sp�cifiques...

Il me promettait mille dollars
si je lui dessinais "l'�craseur de visage".

Il me d�crivait un oeuf �norme,

et je me suis dit
que cet oeuf devait abriter un monstre.

J'ai donc dessin�
la tete d'un �craseur de visage.

J'ai travaill�
comme on le fait pour le dessin industriel.

A partir des activit�s du monstre,

et de ses fonctions physiques.

Il devait sauter,
il lui fallait une queue comme un ressort.

Il devait tenir quelque chose,

il lui faIlait donc des mains ou des doigts
pour tenir une tete.

J'examinais l'ouvre-bouche �gyptien
qui sert a faire �chapper l'ame.

Alors j'ai dessin� une chose,
une sorte de mixture.

C'�tait mon premier dessin pour Alien.

Il avait fait les peintures en Suisse,

en avait fait des diapositives de 10 x 13.

J'�tais tr�s impressionn� par ses cr�ations.

Mon prochain boulot
�tait de les adapter � l'�cran.

Nous avons montr� � Ridley
les dessins de Giger,

ses sketches et des livres de ses oeuvres.

Il y avait dans un livre,
une photo d'extraterrestre

que Ridley avait encercl� au crayon.

Le n�cro-gnome 5 n'a pas d'yeux.

Le n�cro-gnome 4
a ses tuyaux ou tubes a l'arri�re.

Alors, c'est une combinaison des deux.

J'ai failli en tomber de ma chaise.

Je me suis dit: "Ca y est.
A quoi bon chercher plus loin?"

C'�tait mon opinion
et elle �tait d�finitive.

Je n'ai jamais �t� aussi sur
d'une chose de ma vie.

Je n'ai jamais �t� aussi sur
d'une chose de ma vie

que le jour o� j'ai vu le livre de Giger.

Il semblait persister des doutes
quant � l'orientation de la r�alisation.

Mais Dan et moi

en avions la certitude.

J'ai dit: "Ca y est".

Ridley s'est rendu � Fox,
"C'est l'homme qu'il me faut."

Ils ont r�pondu: "Si vous insistez,
nous sommes d'accord."

C'est ainsi que nous avons eu Giger.

J'ai imm�diatement fait une prise de vue.

Le budget, alors, �tait de 4,2 millions.

Ce qui �tait tr�s bien car,
pour Duellists, j'avais eu 900 000.

J'ai rencontr� Alan Ladd,
suis retourn� a Londres,

j'ai dit que je ferais les croquis du film,
c'�tait ce que je savais faire.

Je suis rest� pendant des mois
a esquisser le film. Comme je le voyais.

Quand je suis retourn� � Los Angeles, vu la
force des esquisses, le budget a �t� doubl�.

Trois semaines plus tard,

Ridley et deux autres
venaient chez moi a Zurich,

c'�taient Gordon Carroll et David Giler.

Il disait qu'il aimerait bien
que je travaille pour la 20th Century Fox

pour r�aIiser l'extra-terrestre
qu'ils avaient vu dans mon Iivre.

J'�tais d'accord et...

c'est comme �a que j'y ai pris part.

CHATEAU ST GERMAIN
GRUYERES, SUISSE

J'essayais de dessiner mes reves.

J'ai lu Freud, son livre de reves.

Et j'ai accumul� les images de mes r�ves.

A l'�poque, j'avais aussi
un cahier dans lequeI je notais mes r�ves.

Je notais toujours
ce que je faisais le jour pr�c�dent,

ce qui se passait la soir�e pr�c�dente,

pour arriver a la conclusion que souvent
mes r�ves �taient influenc�s par cela.

Giger a une qualit� artistique
des plus terrifiantes.

Celle de la r�alit�,

agr�ment�e de sa propre forme de fantasme.

C'est la toute la force de son art,
la r�aIit�, pas le fantasme.

C'�tait facile de travailler avec Iui?

Tr�s.

D'ailleurs, j'esp�re
que nous travaillerons ensemble bientot.

Je m'entends tr�s bien avec lui.
Nous parlons le m�me langage.

Ce qui est curieux, c'est que nous avions vu
les dessins de Giger avant de le rencontrer.

Quand nous avons r�alis�
que nous allions le rencontrer,

qu'il arrivait a Shepperton,

nous �tions tous si nerveux que j'ai dit:

"Est-ce que nous voulons
vraiment rencontrer ce type?"

Il vivait dans un bistrot
a Shepperton, je crois.

Imaginez Giger
dans ce bistrot de Shepperton.

Nous allions au bistrot,
le soir quand la foule se dispersait...

Giger se mettait au piano etjouait du jazz.

Nous �coutions sa copine
raconter les histoires

des os de sa d�funte �pouse
accroch�s au salon, au mur et au plafond.

On regardait ses dessins
et on se disait: "Ce doit �tre vrai."

Et tout le monde disait la m�me chose.

Mais en fait, c'�tait un homme
plut�t tranquille et agr�able,

dont l'image �tait projet�e
de mani�re fascinante,

dans un cadre t�n�breux,
qui rappelle les cultes.

Il faisait des choses formidables.

Il collait d'immenses feuilles
de papier sur le mur

et avec un morceau de carton et un pinceau,
il se mettait � dessiner.

Et en quelques heures,
il avait un grand tableau.

C'�tait �tonnant de le regarder travailler.

Personne d'autre n'a eu l'id�e
d'une entit� extra-terrestre

aussi profond�ment... effrayante

et obscure

que celle de Giger.

Il est in�galable.

Ridley ne voulait pas montrer
l'extra-terrestre aux acteurs.

Un jour, quand il a �t� fini,
avant de faire le moule,

il a dit: "Nous allons commencer
le tournage dans quelques jours,

vous devez vous familiariser
avec l'extra-terrestre."

Il a invit� tout le monde dans notre studio,

et moi, j'�tais debout
avec le cognac et les verres.

Quand Sigourney est arriv�e,
elle a dit: "Je n'ai pas besoin de cognac."

Elle est entr�e et est ressortie aussitot
en disant: "Donne-moi vite un cognac!"

EIle avait vraiment eu peur!

ACTEURS

A la sortie du film, des critiques
qui trouvent toujours quelque chose � dire,

ont dit: "Les personnages
ne sont pas approfondis".

J'ai r�pondu que ce n'�tait pas le but du film.

Il suffit d'en savoir
un peu sur chacun et �a suffit.

- T'es toujours avec nous, Brett?
- Oui.

Distribuer des roles ou il existe
des probl�mes silencieux entre les ponts.

Les roles de Yaphet
et d'Harry Dean �taient clairs.

Pour citer une expression anglaise:

"Comme les chiffons graisseux
de la salle des machines."

Nous avons la moiti� de ce qu'ils ont. Notre
heure est la leur. C'est ainsi qu'ils le voient.

Toujours la m�me merde.

Je sais pourquoi ils ne descendent pas ici.
C'est a cause de toi.

Ce sont eux qui cr�aient les "eux et nous".

Je voulais que Veronica soit la fragile.

Elle pourrait �tre une g�ologue

qui se demande ce que diable elle fait ici.

Donc, elle est la premi�re
a avoir des pr�monitions,

qu'elle �voquait tr�s bien.

Cette peur, cette peur en elle,
qui commen�ait par sa nature pensive.

On pouvait le remarquer
quand elle fixait la plan�te des yeux,

fumant une cigarette,

et regardant par la vitre
cet environnement hostile.

Ian �tait anglais,
une acteur de th�atre bien connu.

Au d�but, je pensais qu'il voudrait �tre...

tendre!

Et voudrait des discussions
a n'en plus finir au sujet de la motivation.

Curieusement, il �tait le plus facile de tous.

J'aimais le pragmatisme de Tom.

Un capitaine tr�s cool.

Comment peux-tu lui laisser
ce genre de d�cision?

Je ne fais qu'op�rer le vaisseau. Pour tout
ce qui est scientifique, Ash a le dernier mot.

Et pourquoi?

- Car la compagnie veut qu'il en soit ainsi.
- Depuis quand c'est une proc�dure � suivre?

La proc�dure c'est de faire
ce qu'on vous demande.

On m'avait demand� mon avis, sur le choix
d'une femme, comme personnage principal.

Il y a une explication � cela, tu sais?

Vraiment?

Je ne veux pas entendre
ta maudite explication!

Je veux...

Pour moi, ce n'�tait pas une comp�tition.

Je me suis dit: "Pourquoi pas?"

Alan Ladd Jnr avait d�cid� d'une femme
comme personnage principal.

Nous l'avions �crit pour un homme,

disant: "Ces roles
peuvent �tre interpr�t�s par des femmes."

Disons, deux,
pour atteindre un plus grand public.

Un jour Laddy a dit: "L'une des deux vedettes
peut �tre un femme?"

Nous avons dit:
"Possible, nous n'y avons pas pens�."

Les films d'action avec une femme en vedette
ne sont pas pris�s. Il a dit: "Essayez."

Ca ne m'a pas frapp�
comme quelque chose d'inhabitueI.

J'ai embrass� l'id�e,
cela me paraissait �tre une bonne id�e.

CONCEPTION DES COSTUMES

Ridley me donnait beaucoup
de photocopies du travail de Mobius qui,

apparemment, l'int�ressait beaucoup.

Il m'en avait fait un bref expos�,
tout au d�but,

quand nous parlions des costumes.

Il voulait qu'ils ressemblent
a des costumes japonais. Le look samouraii.

Il optait pour quelque chose de pratique,
dont la coupe serait frappante,

et qui parait us� et abim�.

Il est aussi venu avec l'id�e de costumes
et tous les v�hicules spaciaux ext�rieurs

d'une couleur diff�rente
pour chaque personne.

Je crois que Ridley a eu l'id�e
des ailes de l'Egypte antique,

pour les logos de Weyland and Yutani.

J'ai eu l'id�e du logo du Nostromo

et des diff�rents badges
pour les diff�rents d�partements.

Op�rations, sciences, et caetera.

C'est un costume jeune.
L'une des diff�rentes couleurs.

Celui-ci a des tubes appliqu�s
et des japonaiseries dessus,

avec un ordinateur bidon poignet.

Dans La Guerre des Etoiles,
ces trucs s'appelaient "Greeblers",

un terme encore utilis�
dans le milieu de la science-fiction.

Ce sont les pantalons d'astronaute,
qui n'ont rien de particuIier.

L'embIl�me derri�re
est une version d'un motif anglais.

Ils ont tous des embl�mes
nationaux diff�rents,

tout au moins, anglais et am�ricains.

Il y a des poches...

et des genouill�res.

C'est le casque.

C'est, en fait, une dimension r�duite.

Il est en fibre de verre avec un fini en bronze.

Deux ouvertures pour les tubes d'air
qui ne fonctionnaient pas.

Une lumi�re au-dessus qui marchait.

Vous pouvez voir
quelques cables � l'int�rieur.

C'est tr�s lourd.

Il y a des points de controle bidon ici.

En fait,
quand nous faisons ce genre de choses,

nous utilisons des lecteurs �lectroniques.

Ca, c'est un article tr�s lourd.

C'est une sorte de sac � dos qui repr�sente
le r�servoir d'air de la combinaison.

Ce tube s'attache au casque.

Quand les acteurs ne supportent plus
le costume, nous d�connectons les tubes

pour enlever le casque.
Tout devient assez compliqu�.

Ces vestiges arch�oIogiques,
pIutot d�sagr�ables,

sont une paire de gants.

Je crois qu'ils sont en mati�re plastique

contrairement a des gants ordinaires
qui ne contiennent que peu de cette mati�re.

C'est une paire de bottes lunaires,
comme on en trouve dans les magasins

avec des lamelles en plastique
coll�es dessus.

Les bottes sont toujours un probl�me.

Ce sont les pi�ces
les moins attrayantes d'une combinaison.

Mais on les voit a peine, et nous nous
contentons de faire ce que nous pouvons.

Ca, c'est une sorte de boite pour la poitrine.

C'est aussi tr�s lourd
et c'est en fibre de verre.

Il y a un manche,
qui ne peut �tre utilis�.

Il est ajustable et peut rentrer et sortir.
Pourquoi? J'ai oubli�...

mais, c'est une chose
sur laquelle Ridley insistait.

C'est pour prot�ger la poitrine et les �paules.

Des pi�ces d'armure
avec des petits embl�mes techniques.

C'est une armure

avec dessus,
le nom de la personne qui la porte.

Dans ce cas, c'est Kane.

BOB BURNS
ARCHIVISTE DE CINEMA FANTASTIQUE

Ce n'est qu'un baton ordinaire
comme ceIui qu'on utilise pour le b�tail.

Il comporte une batterie portative.
Il est isol� tout au Iong.

Mais attention � ne pas toucher la pointe.

Je crois que ces batons sont
les plus originaux que j'aie jamais con�us.

Cet article est une boite
pour transporter un chat.

Une pi�ce tr�s int�ressante

parce qu'elle est parfaitement adapt�e
de tous les cot�s.

C'est vraiment bien fait.

Ils n'ont pas h�sit� � d�penser pour ce film
pour que tout soit vraisemblable.

Ca m'a l'air vrai.

Ca, c'est int�ressant,

c'est une boite a outils pour le film Alien,

qui n'�tait pas dans le film.

Pourquoi? Je ne sais pas. EIle est
tr�s fonctionnelle etje vais vous montrer.

La porte s'ouvre.

Il y a de vrais outils
qui fonctionnent encore.

Nous parlons de 1979.

Regardez �a.

Ca fonctionne tr�s bien
avec une batterie de 1979.

Voila la partie la plus int�ressante.

Vous remarquez un interrupteur ici.
C'est pour l'allumer.

Regardez �a.

Je peux le connecter ici.

Ces boutons s'allument et...

�a fonctionne vraiment.

Ici, il y a une perceuse g�niale.

Regardez-moi ce petit gadget.
Pas mal du tout.

Collez-Iui une petite poign�e

et il devient autre chose comme �a.

La magie du cin�ma.

Montrez-moi.

Encore.

Vous pouvez voir
que cette pi�ce est int�ressante.

Un de mes objets favoris est le bac � gla�ons
qui je pense est vraiment g�nial.

Mais c'est comme �a
qu'on fait la magie � Hollywood.

Ils se sont arrang�s pour qu'il fonctionne
vraiment. Il se met en marche pour de bon.

Dans le film,
ils ont utilis� des effets sonores,

mais �a fonctionnait
plus ou moins comme �a.

Et quand il a d�tect� Alien,
il a probablement fait comme �a.

Ici, vous avez des armes manuelles

que vous n'avez vues
qu'a la ceinture de leurs combinaisons.

Ils ne les ont jamais sorties ou utilis�es.
Mais c'est vraiment un tr�s bel objet.

Je ne sais pas qui l'a con�u.

C'est quelque chose d'int�ressant. Voici
l'avant du "Narcissus" qui �tait dans Alien.

Ils ont projet� dans le pare-brise
l'image des gens qui �taient � l'int�rieur.

Il y a une sc�ne ou Skerritt
est la a �couter de la musique,

et Sigourney plus tard dans le film
est la aussi.

Tout est fait en bois et en plastique.
C'est une pi�ce extraordinaire.

Il y a tellement de d�tails, qu'il est difficile
d'imaginer la quantit� de travail qu'il a exig�.

Mais c'est pour cette raison
que le film �tait aussi cr�dible.

Il est difficile de faire mieux que �a.

VEHICULE DE REMORQUE COMMERCIAL
"LE NOSTROMO". EQUIPAGE: SEPT

CARGO: 20 000 000 TONNES DE MINERAI
BRUT. DESTINATION: RETOUR A LA TERRE

Nostromo a �volu�.

Je crois que c'�tait grace
quelque Ron Cobb si je me souviens bien.

Je crois que c'est sa conception
qui fut adopt�e quelque la fin.

Quand nous avons commenc�,
c'�tait un v�hicule assez petit,

mais avec l'intervention de Ridley,

le crayon a commenc� a tracer sur une page
qui bientot devint deux pages

et ainsi de suite,
et il est devenu de plus en plus grand.

PRISE NON UTILISEE

Je voulais que le v�hicule
soit � l'�chelle d'un porte-avion

et bien sur,
c'�tait une raffinerie de quatre tours.

Nous voulions donner
a cet endroit un aspect effrayant.

Un peu comme un chateau gothique
ou l'�pave d'un sous-marin.

Tous ces aspects
devaient �tre pr�sents en toile de fond.

Le Nostromo
est une remorque de vaisseau spatial.

C'est la partie
qui se d�tache de la raffinerie

et part � la recherche d'Alien.

Il y en avait un d'un m�tre environ,
un autre de trois,

et un autre g�ant, enfin, raisonnablement.

G�ant quant � son poids, en raison
de la mani�re dont nous l'avons construit.

A cause de tout
ce qu'il a faIlu lui ajouter.

A cause de la quantit�
de rev�tement plastique,

il devait peser
pr�s d'une tonne et demie.

Bien. Est-ce qu'on peut faire ainsi...?

Si on commence a incliner le nez,
vers le bas...

quand il commence � toucher la strate?
Peut-on le faire?

Comme le Concorde, non?

De fa�on a ce qu'il puisse voler, nous avons
utilis� un grand bras m�canique a l'arri�re

et une grue �lectrique de sept tonnes.

Nous pouvions la diriger
sur des rails avant de la faire descendre.

Ce n'�tait qu'une maquette,

mais son poids �tait si �lev�
que c'�tait la seule mani�re d'y arriver.

Ridley venait de voir
2001, l'Odyss�e de l'Espace

qui est tr�s net, propre et tr�s r�el.

Ridley �tant essentiellement visuel,
le directeur artistique

a pens� qu'il pouvait le salir un peu.

Il pouvait coller des morceaux
de scotch sur les si�ges.

Sa facilit� � dessiner tout ce qu'il d�sire

a fait partie des choses qui m'ont le plus aid�.

Sa facilit� � expIiquer ce qu'il voulait;
et il est gaucher aussi. Il dessinait et il disait:

"Voici ce que je voudrais.
Comment y arriver?"

"Est-ce possible?"
Nous r�pondions toujours "Oui"

et apr�s nous nous demandions:
"Comment allons-nous faire?"

Il est bon d'avoir des limites quelquefois
parce que �a te pousse en fait a �tre cr�atif.

J'�tais vraiment frustr�

particuli�rement a essayer de comprendre
ce qui ce passerait avec la conception

de chacun des couloirs,
parce qu'ils devaient tous para�tre diff�rents.

Un jour, Roger est venu me dire: "Je suis all�
visiter un cimeti�re pour avions."

Alors nous avons d�mantel� des avions.

Beaucoup de ce que nous avons r�cup�r�,

comme les si�ges de la salle des controles...

Je me rapelle que l'un d'eux
�tait un si�ge �jectable,

et nous avons fait
ce qui s'appelle de "l'habillage".

Nous avons mis tous ces objets ensemble

et leur avons ajout� des choses
pour leur donner une profondeur.

C'�tait la premi�re fois que je voyais cet
entrep�t rempli de pi�ces d�tach�es d'avion

ou des gens venaient acheter
du mat�riel de la RAF.

Il y avait plein de pi�ces merveilleuses
et on pouvait imaginer.

J'ai m�me pu apporter
mes dessins pour �tre sur.

"Tiens, �a pourrait faire
l'arri�re d'une t�l�vision".

Ridley avait cette id�e,

je crois qu'il voulait faire quelque chose
un peu azt�que ou �gyptien...

essayer de donner cette impression.

Je me rappelle que le revetement des couloirs
a chang� de couleur deux ou trois fois

au grand d�sarroi de la production.

On regarde le truc de la marche.
Puis on donne le signal a John.

John, action!

Lambert, l�ve-toi et brille!

Quelle heure est-il?

Qu'est-ce que �a peut faire?

Tout d'abord, le plateau �tait incroyable.
Pour entrer sur le plateau,

on disait par exemple: "Ou est un tel ?"
On nous r�pondait: "Il est au mess."

Il fallait marcher dans le bon couloir, sinon...

Il n'y avait pas de murs flottants
pour le plateau.

Il fallait marcher
r�ellement par tous les couloirs,

pour aller au num�ro un ou aller sur le pont.

C'�tait comme si on filmait
dans la nature, pas en studio.

J'�tais encore occup�
a explorer l'aspect du vaisseau

quand Ridley
a voulu que nous commencions

a penser au Nostromo et a cette id�e
de cath�drale avec des bougies votives,

et bien sur, c'est ce qui est devenu
la saIle de l'ordinateur principal.

Toutes les lumi�res d'une seule couleur
rendaient l'image d'une niche de cath�drale.

Beaucoup d'id�es extraordinaires.

La majorit� d'entre elles venaient de Ridley
car nous �tions en charge de les exploiter.

A la diff�rence des autres plateaux
sur lesqueIs j'ai travailI�,

ou on d�molit le plafond pour les �clairages,
il ne nous a jamais �t� possible de le faire.

Toutes les sc�nes �taient �clair�es depuis
le sol, ou sur les cot�s ou � travers les murs.

Derek devait penser soigneusement
� comment il devait pr�parer l'�clairage

de fa�on � n'avoir
qu'un interrupteur pour le plateau.

Mais cela nous donnait
une lumi�re uniforme

et ce n'est pas ce que je voulais
pour l'effet dramatique.

Alors, il a invent� un syst�me de
branchement lat�ral qu'il pouvait controler.

Le processus �tait simple, une fois instaIl�.

L'int�rieur du Nostromo,

la cabine de pilotage
que Ridley n'aimait pas,

a cause de la hauteur
des plafonds du Nostromo

et parce que nous filmions de 235 � 1.

Quand il a vu les rushes,

il a trouv� que le module de la cabine
de pilotage paraissait un peu haut

et comme on filmait sur �cran panoramique,

pourquoi construire un plafond si haut
que personne ne pourrait le voir.

Je voulais avoir les quatre murs. Je voulais
sentir que j'�tais a l'int�rieur de la cabine,

pour avoir l'effet de claustrophobie d�sir�.

Ils ont sci� plus d'un m�tre
de la section m�diane des murs du plateau

et ils ont rabaiss� le tout.

Et ils ont tout reconstruit.

Quand nous avons commenc� a tourner
sur ce plateau, l'espace �tait tr�s restreint

et les gens devaient se d�placer
avec attention pour faire place � leur tete.

En fait, Sigourney est pIutot grande.

La distance entre sa tete et le haut des portes
n'�tait que de dix centim�tres.

Elle devait faire attention
de ne pas se cogner la tete dans les portes.

Ridley nous avait demand�
de faire en sorte que

tous les �I�ments montr�s
sur le plateau soient fonctionnels.

Et donc, chaque lumi�re,
chaque interrupteur de chaque tableau,

que ce soit pour une porte ou dans la cabine,
�tait a m�me de fonctionner.

Quand l'acteur appuie sur un bouton,
il se passe quelque chose.

D'autres lumi�res s'allument
ou il Iui arrive quelque chose.

Les si�ges pouvaient se d�placer
en avant et en arri�re, ou s'incliner.

M�caniquement parlant,
c'�tait un plateau tr�s intense.

Bien sur, nous avions
Ron Cobb et ses talents de concepteur.

Il y avait en lui un peu du savant fou
d'une certaine mani�re.

Il ne lui suffisait pas
qu'une porte s'ouvre et se ferme.

Il y avait une raison qui justifiait
les m�canismes de verrouillage.

Quoi que vous fassiez,

il y avait toujours une expIication,
pourquoi cette porte �tait diff�rente de l'autre.

Parce que les pressions sont diff�rentes
a l'ext�rieur. Des trucs comme �a.

Il nous fallait donc travailler de pr�s
avec le d�partment artistique

sur des d�tails comme �a.

L'attention aux d�tails �tait bonne.

Quand vous etes a l'int�rieur
en face de tous les �crans aIlum�s,

vous vous y croyez vraiment.

Verrouill�s et libres.
Vous pouvez nous lacher � tout moment.

Les d�gats initiaux vont diminuant. Attention,
vous allez ressentir une petite secousse.

J'�tais tout � fait conscient
que chacun �tait exceptionnel.

C'�tait mieux
que ce que j'avais vu dans d'autre films.

Vous pouviez vous r�conforter
dans la certitude que le film aIlait toujours

non pas pour attirer
votre attention sur la v�racit�

mais plut�t vous d�barrasser de vos doutes
sur la v�racit� du vaisseau spatial.

Et c'est ce qu'on recherche
dans un bon film,

c'est que tout fonctionne
pour avoir l'impression qu'on est dedans.

Je crois que ceci a march� � la perfection.

Tout le monde s'est imagin� prisonnier
de ce vaisseau

et qu'ils ne pourraient pas s'�chapper

pendant que cette chose maudite d�ambulait

en mena�ant de leur percer
des trous dans le crane.

LA PLANETE

L'esprit de Giger �tait derri�re tout ce
qui �tait en relation avec le monde d'Alien.

Le vaisseau abandonn�, le silo de l'oeuf,

le cavaIier de l'espace, tout cela.

Selon moi, le monde de l'Alien
�tait mon monde bio-m�canique.

D'une certaine mani�re, c'�tait facile.

Ses dessins �taient extraordinaires.

Et incroyablement difficiles
a reproduire en trois dimensions.

Si vous prenez par exemple
les dessins de Ron du vaisseau,

il y a une sorte de structure g�om�trique

et queIqu'un ayant
un peu d'exp�rience en architecture,

peut interpr�ter ses ilIustrations et construire
quelque chose qui correspond au dessin.

Avec les dessins de Giger,
on ne peut pas travailler de cette mani�re.

Donc il faut d'abord
sculpter des maquettes en argile

que l'on d�coupe ensuite en tranches

pour cr�er des sections qui vont
s'incruster dans les murs. Quoi que ce soit.

Nous avons cr�� un studio priv�
dans un coin d'un des petits plateaux,

qui �tait verrouill�
pour que personne ne puisse entrer.

Je m'y rendais aux alentours de 17 heures
pour voir s'il avait pass� une bonne journ�e.

Et il �tait la, vetu de noir
et couvert de poussi�re, il se tenait debout

les mains enduites d'argile et il disait:
"j'ai pens� que ceci serait le paysage

et ceci serait les os..."

Et il cr�ait des d�cors fantastiques.

Parce qu'il est sculpteur,
il aime se salir les mains

donc il �tait toujours la,
avec ses mains sales

a embellir une chose ou une autre.

Giger travaillait toujours
sur la sc�ne de l'oeuf,

a inspecter le d�cor
dans son �volution en disant:

"Il nous faut plus d'os sur le plateau."

Je lui disais:
"Mais � ton �chelle, ces os seront

aussi gigantesques que cette table."

Et nous ne pouvions pas nous le payer.

Donc une grande partie devait �tre
un paysage... comme vous le voyez,

un paysage d�sol� avec des formations
rocheuses �tranges de temps en temps.

Certains os �taient fabriqu�s sur le plateau
m�me, en fonction de leurs dimensions.

S'ils mesuraient de 6 � 10 m�tres de Iong,
il serait difficile

de les transporter de l'atelier au plateau,
puis de les arranger.

C'�tait mieux de fabriquer la structure
sur le plateau

dans la position d�sir�e,
la ou ils devaient �tre.

Puis on les couvrait
a l'aide d'un filet de mailles

et on ajoutait une couche de platre.

C'est tr�s bien. Par contre

quand Ridley venait sur le plateau et disait:
"Mettons ceci ici, et filmons de ce cot�."

Ce n'est pas un objet
aussi l�ger qu'une plume

et peut �tre transport�
par quatre personnes.

Quand c'est du bois,

recouvert de 2,5 cm de platre
ce n'est pas si facile.

Mais nous le faisions si n�cessaire.

Le plateau du cavalier de l'espace
est enti�rement compos� d'os.

Des cotes dont la taille
allait en diminuant.

Meme si �a ressemble
a un plateau plat, c'est tr�s charg�.

Il mesurait 15 m de haut sur 30 m de large.

Une toile de fond tr�s complexe.

Un jour, Ridley est arriv�

en disant: "Voila ce qu'il faut faire,
on va l'agrandir." J'ai r�pondu: "Comment?"

Il avait avec lui ses deux fils
vetus de combinaison spatiale

et il les a fait marcher sur le plateau.

Naturellement,
la dimension a beaucoup augment�.

Il arrivait parfois que je ne sois pas pr�t.

Vous voyez le cavalier de l'espace...
ici il est � moiti� peint.

Il voulait absolument le filmer l'autre jour.
J'�tais furieux.

Toute une nuit � travailler sur cette maudite...

Oh...

Quand nous nous pr�parons pour un film,
nous nous effor�ons tous

de r�aliser nos buts � 100%

et sommes contents d'y arriver � 80%.

Je crois qu'il essayait

d'arriver � 100%.

Je dis � Ridley:
"Tu ne peux pas le filmer ainsi."

Il r�pond:
"On va essayer de le foncer un peu."

Je r�ponds que ce ne serait
jamais assez fonc�. Que c'�tait horrible.

Ca se voit au d�but du film.
Quand vous le voyez pour la premi�re fois,

le cavalier de l'espace est plus clair.

Pour moi, c'est terrible de voir

qu'il a �t� film�
avant d'�tre peint correctement.

C'est compl�tement ferm�

et rempli d'objets en cuir,
ressemblant � des oeufs.

Ridley �tait toujours
a la recherche de l'originalit�.

A l'�poque, il existait une compagnie
dans le studio qui travaillait avec le laser.

Ils pouvaient allumer
cette membrane de fum�e,

une chose originale, diff�rente, du jamais vu.

Nous ne savions m�me pas comment obtenir
ces effets sans trop de grandes lentilles

que nous ne pouvions pas nous payer,
vu notre budget.

J'avais fait une sorte de zone tout autour,

ou il y avait des tentacules organiques.

Les oeufs �taient en polystyr�ne.

Ils devaient au d�but �tre transparents
de mani�re � voir les mouvements de l'Alien.

A l'int�rieur,

nous avons mis des membranes
qui palpitaient,

et s'allumaient de l'int�rieur
pour montrer la silhouette.

Attends. Ca bouge.

Les mouvements d'ouverture et fermeture
�taient r�alis�s � l'aide de cables.

La membrane respirait.

PRISE DE VUE NON UTILISEE

L'un de mes jeunes gars, c'�tait son travail,

d'aller tous les matins dans un abattoir

et d'y rapporter des intestins de porc,

des coeurs et des foies.

Ils �taient lav�s, tout � fait asseptis�s,

et gard�s au cong�lateur.
Nous les utilisions la journ�e et les jetions.

Quand on soul�ve ces organes,

ils produisent un effet
qui ne peut �tre reproduit artificiellement.

La nature a cette capacit� merveilleuse
de faire des choses difficiles � reproduire.

Les coupures �taient si rapides
que tout devenait r�el.

Si on s'attarde trop Iongtemps,
c'est visible.

D'ailleurs, ceux qui poss�dent
un magn�toscope essaient.

Heureusement, ils ne sauront
jamais comment c'�tait fait.

On pouvait presque palper
la tension du pubIic...

Certains regardaient par terre.

Je crois qu'un gars eut � dire:
"Ne regarde pas par terre!"

Et �a sortait avec un fracas.
C'�tait le sursaut g�n�ral.

Quand �a arrive, on sait qu'on a r�ussi.

L'ECRASEUR DE VISAGE

ALIEN A BORD

On m'avait toujours dit,
quand le script faisait le tour d'Hollywood,

que sans la sc�ne
de l'explosion de la poitrine,

le film ne verrait jamais le jour.

Que c'�tait la seule sc�ne
capable de capter l'attention.

C'�tait l'essentiel de l'id�e de Dan.

La gu�pe paralysante qui immobilise
l'araign�e, y d�pose ses oeufs

et l'enterre, pour que l'araign�e vivante
serve de nourriture � la larve.

Cette id�e l'horrifiait tellement

qu'il a jug� n�cessaire
d'�crire un script de science-fiction

incorporant ce concept particulier.

Je me souviens de ce jour
ou Giger est entr�. Il �tait furieux.

Il n'�tait pas satisfait
de l'expIosion de la poitrine.

Il avait l'habitude d'apporter
ses cr�ations envelopp�es d'un tissu

pour �tre d�voil�es.

Il est arriv�
avec le bras recouvert d'un sac,

l'air vraiment m�content...

Des palabres, d'interminables pr�ambules...
on voyait qu'il �tait gen�.

Il d�voila. C'�tait d'un drole!
Ca ressemblait a une dinde.

J'ai dit: "Comment
�a pourra tenir dans un estomac?"

Il a r�pondu: "J'ai suffisamment � faire.
Je dois faire la plan�te."

"Nous n'avons pas termin�
ni l'oeuf ni l'�craseur de visages."

Alors, on a d�cid� de contracter Iocalement
un type qui s'appelle Roger Dicken.

Ainsi Dicken s'est mis
� concevoir le b�b� monstre.

C'�tait �trange. Au d�jeuner, nous avons
commenc� � charger Hurt de son fardeau.

Il portait sa fausse poitrine en fibre de verre.

Un de mes gars Iui tend une cigarette,

de l'autre main, il attrape un verre de vin.

Nous avions toutes les formes du corps,
avec un tee-shirt...

Nicky a construit l'appareil
qui explose a travers le tee-shirt.

Pendant que John �tait sur la table avec ce
pantin, pret � d�marrer, les acteurs �taient la.

Le plateau �tait long
et ne ressemblait pas a un plateau.

On �tait coinc�s dans cette pi�ce comme
dans le Nostromo. Nous filmions la sc�ne.

J'ai jet� un coup d'oeil autour de moi,
et j'ai vu tout le monde trembler.

Nous tremblions tous.
Comme �a. InvoIontairement.

Les artistes, a ce stade, ne savaient rien de
ce qui aIlait se passer � cette premi�re prise,

le reste de l'�quipe non plus.

Parce que personne n'avait encore vu
ce que nous allions r�aliser.

Ce que nous allions voir �tait effrayant,
m�me si nous connaissions la technique,

et, en plus, nous avions peur que
cela ne fonctionne pas ou ne paraisse idiot.

Que ferions-nous
si la sc�ne se r�v�lait ridicule?

Ce serait la fin. Rien d'autre ne marcherait.

La premi�re fois, �a n'a pas explos�.

Ca a pouss� et le sang sortait partout. Nous
avons pens�: "Nous n'avons pas r�ussi."

Mais cette prise est dans le film.

Elle est excellente car elle rel�ve tout.

Tout se faisait a l'aide de deux boutons.

Un bouton pour la premi�re tentative
puis une seconde.

Et le sang jaillissait de partout.

Il y avait pr�s d'un litre de sang qui jaillissait
et vous frappait en plein visage.

Elle crie... comme �a.

Et je crois qu'elle tombe.

C'est pourquoi elle disparait derri�re le si�ge,
quand elle s'est relev�e, elle �tait verte olive.

C'�tait fort.

J'allais voir les rushes pour regarder
40 minutes de cette expIosion. Du sang,

prise apr�s prise. Il y avait tellement
de cam�ras. Ca d�passait les bornes.

Derek Vanlint en a gerb�.

Il l'avait film�e pourtant. Nous
regardions cette sc�ne depuis 20 minutes,

sur un �cran de 25 m�tres,

quand il a du se lever
pour se rendre aux toilettes.

J'�tais impressionn�. C'�tait le cadreur.

J'ai dit: "Mon Dieu, qu'avons-nous �crit?"

Nous l'avons vue et revue,
plus que quiconque.

Nous la regardions prise par prise,
interminablement.

Quand je suis sorti de la salle de projection
j'ai march� droit dans un mur. Comme �a!

Cobb, qui a assist� au tournage
et qui �tait dans l'�quipe,

apr�s avoir vu la projection,

il est all� � sa voiture.

Sa voiture est rouge,
il est mont� dans une grise.

Il �tait tellement boulevers�
que non seulement ce n'�tait pas sa voiture,

mais pas la bonne couleur non plus.

Il disait: "Je n'aurais jamais pens�...
que je verrais ceci... je n'aurais jamais..."

Il balbutiait.

Je me demandais: "Que penseront
les cadres de Fox quand ils verront �a?"

"Ils vont tomber des nues."

C'est si fort...

C'est presque de la pornographie.
C'�tait inimaginable.

C'�tait horrible.
C'�tait magnifique. Fantastique.

Maintenant c'�tait la partie de la marionnette,
la fa�on dont elle tournait en rond.

C'�tait a Roger de jouer.

Pauvre Roger Dicken, couch� � plat
avec la partie avant de la petite marionnette.

Tout a coup, Ridley voulait
que sa queue fouette partout.

Ma contribution �tait d'installer un tuyau
d'air dans la queue pour qu'elle tourne...

On a ouvert la valve,
et 900 kilos d'air sont arriv�s dans ce tube.

Inutile de dire que c'�tait incontrolable,

mais nous avons obtenu
cette queue qui fouettait �a et la.

PRISE DE VUE NON UTILISEE

Il n'y a rien de tel
que la participation du public.

L'atmosph�re �tait si dense
qu'on pouvait la couper.

Et quand la poitrine a explos�,

les r�actions sont devenues
vraiment int�ressantes.

J'�tais debout dans un coin du cin�ma.
Je regardais Alien par curiosit�

pour la troisi�me fois.

Je commen�ais � assister �...

une v�ritable terreur.

Ca me faisait l'effet d'une machine de guerre.
Les extra-terrestres en �taient les armes.

Ridley a utilis� mon livre
comme la Bible du film.

Qu'il choisisse ceci ou cela,
�a venait de moi de toute fa�on.

Mon style bio-m�canique s'y trouvait
et ils utilisent encore ce style bio-m�canique.

Ridley avait extrem�ment peur
de voir son film catalogu�.

"Je ne veux pas faire un film
sur un homme vetu de caoutchouc."

J'avais la responsabilit�
de trouver queIqu'un d'unique

du point de vue des proportions du corps.

Bolaji mesurait 2,2 ou 2,1 m�tres.

Quelqu'un l'avait vu au bistrot du village.
Il portait un costume de tweed et une cravate.

A la question:
"Tu aimerais jouer dans un film?"

Il a donn� la r�ponse habituelle.

En tant que Masai,
son corps �tait tr�s mince.

Il �tait ravi de participer a ce projet.

Je ne pense pas qu'il avait
la moindre id�e de l'agonie

qui l'attendait
pour entrer dans ce costume et porter la tete,

qui �tait loin d'�tre l�g�re,
plut�t lourde, en fait.

Il avait sculpt� le premier mod�le avec
des os, de l'argile, et Dieu sait quoi d'autre!

On entrait, et la cr�ature �tait la.
De quoi vous faire sursauter...

involontairement.

C'�tait tellement effrayant.

Cette immense grande chose
qui vous tombait dessus.

C'�tait incroyable. Incroyablement efficace.

Il voulait une queue,
parce que la queue peut bouger.

J'ai beaucoup aim�,
ce que j'appelle "le sac de g�latine".

J'avais toujours voulu
que sa tete soit comme un aspic.

Vous voyez ce que je veux dire aspic?

Ca devrait �tre un aspic
qui en fait serait un oeil.

Que l'Alien puisse voir a travers,
ou sentir, comme un insecte? Je ne sais pas.

On ne m'a jamais pos� la question.

Ridley disait toujours: "Je veux jouer avec...

J'aimerais pouvoir jouer
avec plusieurs choses".

Des choses comme l'expression.

Il m'a montr� comment
le faire a l'aide de choses tr�s simples

comme des morceaux
de capote en latex pour les l�vres.

Changer l'expression en montrant deux dents

comme le dessin.
Je l'avais d�ja dessin�

mais il insistait,
"C'est comme �a qu'il faut le faire".

Il ne faut pas oublier Carlo Rambaldi,

qui a construit le m�canisme
qui fait fonctionner la machoire

et la petite machoire
ins�r�e dans la machoire.

C'�tait une collaboration g�n�rale.

C'�tait pas seulement Ridley,
pas seulement Giger. C'�tait les deux.

Et puis, il y avait Dan, le concept...
C'�tait un travail d'ensemble.

C'�tait joliment calcul�
pour vous flanquer une sacr�e frousse.

J'ai aim� la subtilit� de Ridley
en montrant l'Alien.

Ce qui m'a impressionn�, c'est de voir
que si peu pouvait produire autant d'effet.

C'est comme la vieille peur,
il n'est pas n�cessaire de trop en montrer.

Les Dents de la Merest bon
parce qu'on les voit a peine.

Ce que j'ai toujours aim�, c'�tait
la sc�ne du chat, quand l'Alien se montre.

Minet, je te ferai pas de mal.

Allons.

Ridley disait toujours:
"N'en montrez pas trop au d�but".

"Non, ne r�v�le pas �a. Garde �a pour la fin".

Et c'�tait ainsi.

C'est tr�s rare qu'il ait pu cr�er
cette tension tr�s forte en agissant ainsi.

J'ai trouv� int�ressant que les gens
aient pens� que la chose avait chang�,

alors que ce n'�tait pas le cas.

Les gens croyaient que c'�tait petit.
Elle l'�tait en sortant de la poitrine.

Mais apr�s,
la cr�ature avait les m�mes dimensions,

mais les gens juraient qu'elle se d�veloppait,

ou qu'elle �tait diff�rente a chaque prise.

Je crois que l'Alien tout seul fait le film.

C'est un effet visuel tr�s fort.

Des ann�es plus tard, j'ai finalement r�alis�

la force de ce film,
la musique et tout. La r�alisation.

D'apr�s moi, ce qui a manqu�,

c'est que nous avions travaill� sur
plusieurs sc�nes qui n'ont pas �t� montr�es.

J'�tais un peu... comment dirais-je?
Insatisfait.

Dallas!

Mon dieu!

Dallas...

Tue-moi.

Qu'est-ce qu'il t'a fait?

Brett?

Je te sortirai d'ici.

Je te mettrai a bord de la navette.

Tue-moi.

Qu'est-ce que je dois faire?

Piti�!

A l'origine, cette sc�ne
�tait une expIication du cycle des choses.

Le pourquoi et le comment
de ce qui arrivait � ces gens.

C'est une sc�ne formidable,
pleine d'�motions.

Mais au moment ou
le film allait au bon rythme,

et avait atteint une bonne dynamique,
on ne pouvait pas casser tout d'un coup.

Ce n'est pas que la sc�ne
ne soit pas int�ressante

mais la trajectoire du personnage � ce stade,
c'�tait de se tirer de la,

de prendre la navette et de quitter Dodge.

PRISE DE VUE NON UTILISEE

Nous avons pris un grand risque
en montrant le moteur qui foudroie Alien.

Nous utilisions ces grands tuyaux
a haute pression

qui dispensaient des petits jets d'eau.

EIle pousse la vitesse � fond
et les lumi�res s'allument.

Les jets d'eau intensifiaient les lumi�res.

L'Alien est tomb� d'un cable.

Cette sc�ne �tait tr�s efficace,
avec le bruitage...

Cette sc�ne est d'une puissance incroyable.

RAPPORT FINAL

En parler encore,
apr�s 20 ans, est absoIument incroyable.

Mais, je ne suis pas surpris.

Tous ceux qui ont travailI� sur le film,

nous savions tous
que le film avait quelque chose de sp�cial.

Une sensation que je n'ai plus jamais connue.

Je m'�tais promis que, quoiqu'il arrive,

j'irais assister a la premi�re du film.

Cette premi�re a �t�
un des plus grands moments de ma vie.

Rien que d'y penser, j'ai la chair de poule...

Je me rappelle l'enthousiasme qu'il a suscit�.

Minet.

Quand Harry Dean Stanton disait:
"Minet, minet, minet...",

un type dans la salle a cri�: "Merde!".
Il s'est lev� et faufil� entre les chaises

pour atteindre le couIoir
et ramper jusqu'a la sortie.

Puis, deux ou trois personnes l'ont suivi.

Plus la chose s'approchait, plus la salle
se vidait. 30 � 40 personnes, t�te baiss�e,

ou les mains sur les oreilles.

Pas mal de gens �taient affect�s.
C'�tait le choc.

C'�tait un nouveau style de films d'horreur.

En sortant pour fumer une cigarette,
un type m'a approch�e et m'a dit "Poltronne!"

Je lui ai r�pondu: "Oui, t'as raison".

Il croyait que j'avais pas
le cran de regarder le film.

Je lui ai dit: "Oui, t'as raison.
C'est trop pour moi."

Il ne savait pas qui j'�tais.

C'est comme un mauvais r�ve.
Le genre qu'on n'arrive pas � oubIier.

C'est aussi palpitant et amusant.

L'id�e, c'est de trouver du plaisir dans la peur

parce que �a d�passe outrageusement
nos exp�riences habituelles.

Ca te soul�ve.

C'est une �vasion du monde r�eI.
En m�me temps, c'est comme...

une fable au sujet de n'importe quel
probl�me qui pourrait surgir dans la vie.

Quand le travail pour Alien �tait fini,
je savais que ce serait sp�cial.

Mais je n'aurais jamais pens�
qu'il serait aussi important.

Je me souviens de ce que disait
Gordon Carroll: "Tu sais que ce film

te rendra c�l�bre". Et je r�pondais:
"Mon dieu! Je ne veux pas de cela".

D'une certaine mani�re, en tant qu'artiste,
j'ai des probl�mes a cause de ce film.

Mais je crois que ce film
m'a plus apport� que les Beaux-Arts.

Je n'aurais peut-�tre jamais connu
le succ�s que m'a fait conna�tre Alien.

Je suis connu
comme le p�re de cet extraterrestre...

Pourquoi pas?

Je me souviens du choc que j'ai ressenti
en r�alisant que Los Angeles

devenait plus petit et sympa.

Parce que ma position s'est am�lior�e.

C'�tait moins terrifiant.

J'avais l'impression
que cette ville couvrait moins d'hectares.

J'ai toujours voulu faire de grands films,
et celui-ci est un vrai grand film.

Parfois, il faut attendre toute une vie
pour exprimer ce que l'on a en soi.

Ou on refuse tes films
ou on ne les fait pas comme tu veux.

Il faut que les deux choses soient pr�sentes.

En plus, tu te retrouves entour� de gens
super qui ajoutent leur propre g�nie au tien.

J'ai pens� qu'il pourrait bien ne pas vieillir
parce que les techniques ont chang�.

De m�me que la patience du public.

Et donc, serait-il trop lent?

Est-ce qu'il fera toujours peur? Absolument.

ALIEN
ENTREE AUX VISITEURS INTERDITE

ENTREE INTERDITE SANS
L'AUTORISATION DE LA PRODUCTION

REUNION AUX STUDIOS
DE SHEPPERTON 1999

Tu te sens si loin
que c'est comme si tu ne l'avais pas fait.

Ripley a l'appareil

La seule survivante du Nostromo...

Termin�.