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Notre…

Notre centre de soins.

DR HWANG WOO-SUK
CHERCHEUR EN CELLULES SOUCHES

Ce sont tous

des chiens clonés.

Il n'y a pas d'expérience plus concluante

que celle du Dr Hwang en matière
de guérison miraculeuse.

C'était une percée scientifique,
mais aussi politique,

et c'est ce qui a attiré l'attention
des scientifiques et du monde entier.

La Corée deviendra

une puissance économique
avec 100 ans d'avance.

La promesse était
que les gens paralysés remarcheraient,

et que ceux qui mourraient de maladies
verraient la rémission celles-ci.

À l'époque, c'était énorme.

"Enfin, on était les meilleurs au monde !"

Nous avons des nouvelles
aussi choquantes que dévastatrices.

Le chercheur en cellules souches
en disgrâce, Hwang Woo-suk, a été condamné

à un an et six mois de prison ferme
et deux ans de liberté conditionnelle.

Le scientifique est passé
de Jésus à Lucifer.

Quand la science est considérée
comme ce qui peut nous sauver,

quelles conséquences
pour les scientifiques qui en abusent ?

L'histoire est cruciale à raconter,

pour comprendre les sommets

auxquels une attention malavisée
à de mauvaises choses,

comme la célébrité et l'argent,
peut vous amener,

et les profondeurs auxquelles
les violations éthiques vous font plonger.

Le public a de grands espoirs
De grandes ambitions

Nous avons commencé à élever des animaux,

il y a des milliers d'années.

Mais quelque chose de bien plus important
se produit aujourd'hui.

Pour la première fois
dans l'histoire de cette planète,

nous sommes capables
de concevoir directement des organismes.

Nous manipulons les plasmes de la vie
avec un pouvoir sans précédent.

Ce n'est pas de la science-fiction.

En théorie, il est possible
que d'ici peu, nous soyons capables,

avec la biotechnologie, de créer

des êtres humains fluorescents.

Combien de chameaux avez-vous clonés ?

Plus de 150.

La science devance souvent l'éthique.

Les bonnes intentions n'excusent jamais
les mauvaises actions.

Regardez ce qui est arrivé au Dr Hwang.

Le fait qu'il ait essayé d'agir
pour le bien de tous n'excuse pas

un tel écart de conduite.

Il est sur le toit du monde,

il a fait quelque chose
que personne d'autre n'avait fait,

et il s'effondre complètement.

C'est une histoire qui restera
dans les annales.

KING OF CLONES :

OÙ S'ARRÊTERA LE DR HWANG ?

Des humains sur commande.

Des mères qui se donnent la vie.

Des bébés conçus uniquement
pour transplanter leurs organes.

Suivez-moi dans le nouveau monde effrayant
du clonage.

ÉMIRATS ARABES UNIS

Quand le chagrin envahit mon cœur

Goutte à goutte

Le matin, je grimpe une colline…

Dans ma vie quotidienne dans ce désert,

écouter cette musique donne

un sens profond

à mes pas.

La chaleur étouffante de midi

Est une épreuve pour moi

Je m'en vais

Je m'en vais dans le désert aride

Laissant mes chagrins derrière moi

Je m'en vais

Peut-être qu'aux yeux des autres,

l'histoire de la Corée

et mes actions…

par le passé étaient

un mélange de douleur et de gloire.

Mais rien de tout ça ne peut être effacé.

Tout ça, c'était moi.

CENTRE DE RECHERCHE
EN BIOTECHNOLOGIE

ÉMIRATS ARABES UNIS

Voici la salle de réception
du bâtiment principal.

Les portraits que vous voyez sont ceux

des leaders des Émirats.

Sheikh Zayed,

le président actuel, Sheikh Khalifa,

le prince héritier Sheikh Mohamed,

et notre grand patron, Sheikh Mansour.

Bienvenue !

Bonjour !

Ça va ?

Bien, et vous ?

- Vous allez bien ?
- Merci de me recevoir.

- Merci d'être venu.
- Comment allez-vous ?

- Bien.
- Merci pour votre temps.

Je suppose que vous pourriez…

m'appeler de plusieurs façons.

J'étais le meilleur maître de conférences

de l'université nationale de Séoul.

Mais à un moment,

je suis devenu

gênant à leurs yeux.

Je suis sûr qu'ils sont
au courant de tout ce qui se passe

dans ce pays aussi,

mais ils sont tout de même prêts
à me soutenir.

Quand on aura une cellule
de votre chameau…

Vous commencez avec la peau ?

- Oui, principalement…
- C'est…

Pas seulement.
Mais la meilleure partie, c'est la peau.

C'est une belle scène, non ?

Un homme fou,

trois spectateurs sensés.

Il faut d'abord comprendre
ce qu'est le clonage.

On prend un ovule,

on en retire le noyau,

puis on prend une cellule corporelle
de l'individu qu'on veut cloner.

Ça peut être une cellule de peau, de foie,
n'importe quelle cellule.

On retire le noyau de cette cellule

et on l'insère dans l'ovule.

Maintenant, on a un ovule
qui semble être fécondé,

car nos cellules ont l'ADN nécessaire
pour être un individu.

Mais peut-on faire en sorte
que cet ovule se reproduise ?

Quand on utilise de l'électricité,
comme dans Frankenstein,

on le soumet
à une petite décharge électrique,

il commence à se scinder

et à devenir un organisme.

C'est le clonage le plus basique.

Il est vivant.

Il est vivant.

Il est vivant !

Il est vivant !

FERME PRÉSIDENTIELLE
ÉMIRATS ARABES UNIS

Au fait, c'est pour aujourd'hui.

- Cette nuit.
- La nuit ? Ce soir ?

Inch'Allah.

Ici, nous avons

six bébés chameaux clonés.

Parmi eux,

les noirs sont des chameaux de beauté.

Ensuite, le bébé né hier

et le chameau blanc là-bas sont
tous deux des chameaux de course.

Et il est possible que ce soir,

un troisième chameau de course naisse.

Le bébé arrive.

Pour certains détracteurs
de la technologie du clonage,

celle-ci va à l'encontre de l'ordre
ou de l'autorité de Dieu,

ce serait une volonté
de se prendre pour Dieu.

Le clonage n'est pas
ce genre de technologie.

Le clonage copie génétiquement.

De tels mythes sur le clonage génétique

ont déjà été réfutés.

Des décennies se sont écoulées.

Dans le monde entier,

y a-t-il eu un Frankenstein ?

Non, pas encore.

Chaque fois
que je vois une telle créature,

je ressens la grandeur
de la science et de la technologie.

J'éprouve un sentiment d'admiration
devant sa contribution à l'humanité

et j'en suis très fier.

C'est ce que je ressens.

Un seul embryon ? Pas deux.

Un seul.

Je m'appelle Alex Tinson.

Je suis un vétérinaire australien
qui voulait

être vétérinaire dans un zoo et j'ai fini
par devenir spécialiste des chameaux.

Je travaillais
dans un de ces safaris à l'ancienne.

C'est le safari des lions d'Afrique…

Croyez-le ou non,
on a connu quelques drames là-bas,

des lions et des tigres
ont mangé des gens.

Ça fait peur,
mais tout le monde s'en fiche !

J'ai failli me faire dévorer
une ou deux fois aussi,

et ça a fini par fermer.

On y va, un seul embryon.

À l'époque,
après un an ou deux de pratique,

on pouvait monter son cabinet en disant :

"Je suis vétérinaire, venez me voir."

De nos jours,
il y a plus de réglementations.

Je suis venu au Moyen-Orient
pour deux ans,

et 35 ans plus tard, je suis toujours là.

Ma fille a épousé un Émirati,
et dans sa famille, ils font beaucoup

de courses de chameaux,
alors je m'occupe de ces animaux.

Mais dès le premier jour,

j'ai senti que ce qui m'intéressait,
c'était la reproduction.

On avait un chameau, Mabrukan.

Un chameau de beauté,

il était grand et noir.

Les gens se moquent
des chameaux de beauté,

mais on organise bien

des concours de beauté de chiens.

C'est pareil.

Il y a un jury.

Ils jugent la taille, la couleur,
l'attitude, la position,

la démarche.

Mabrukan était le chameau,

le plus grand, le plus incroyable
et le plus cher qu'on ait jamais eu.

C'est le premier à avoir obtenu
une note de beauté de dix sur dix.

Ce n'était jamais arrivé.

Il faisait la taille d'un dinosaure.
Lors des prises de sang,

sa tête était comme ça.

J'avais l'impression
de prélever le sang d'un T-rex.

Il était magnifique,
mais aussi très dangereux,

à cause de sa taille
et de sa force hors normes.

Ses dents égalaient celles des lions

et il était grognon.

C'était un cauchemar logistique,

à cause de sa taille

et de sa valeur.

On l'a acheté
pour cinq millions de dollars.

Une famille dirigeante d'un autre pays

a proposé plus de 20 millions de dollars
pour l'acquérir.

Et Son Altesse a refusé. Il a dit :
"Non, il n'est pas à vendre."

On a essayé de le faire se reproduire.

C'était un vrai casse-tête,

parce qu'on lui amenait
les plus belles chamelles,

mais rien n'y faisait.
Il aimait les moches.

Celles sans rien de spécial…
Je ne sais pas. C'était sans espoir.

Bref, un jour,
j'étais avec plein d'amis à Rome,

on était au restaurant.

Je reçois un appel.

Le type me dit : "Mabrukan est mort."

Et je…

Je suis resté assis là, silencieux.

Je me suis levé et j'ai dit :

"Découpez-lui les testicules !

"Prenez de la peau ! Mettez ça au frigo !

"Je rentre ce soir."

Et on a oublié tout ça pendant dix ans.

LAC DE CÔME
ITALIE

Certains disent
que le clonage est réservé aux riches.

C'est sans aucun doute très cher

mais je suis prêt à tout dépenser

pour cloner mon chien.

Csillo est un bouledogue français.

Ils ont une géométrie de la tête unique,
plus humaine.

Csillo vient du nom Csillag.

Ça veut dire "étoile" en hongrois.

C'était l'étoile de ma vie,
c'est pour ça que je l'ai appelé Csillo.

C'est une relation très profonde
parce qu'on interagit beaucoup

et il faisait partie de la famille.

Il me mettait au lit, par exemple.

Quand je regardais la télé le soir,

et qu'il pensait
qu'il était l'heure de se coucher,

il venait me mettre au lit.

C'est pour ça que je le considère
comme un grand frère.

Il me soutient et me fait rire.

Le rire, c'est ce qu'il m'a donné
de plus beau.

Quand je suis parti, il a pleuré.

Son humeur a changé.

Plus je partais,

plus il était nerveux,
plus il était triste.

Et quand j'ai vu qu'il avait
ce nodule lymphatique au cou,

j'ai compris que c'était grave.

On voyait qu'il n'était pas en forme.

Il souffrait beaucoup.

Je savais que le clonage était possible.

Et puis je me suis dit :
"Oui, je veux cloner Csillo."

Ce serait merveilleux à voir.

J'ai commencé à faire des recherches,

qui contacter, où le faire.

Il y a des entreprises
qui peuvent procéder à certaines étapes,

mais sans aller plus loin.

Les Américains étaient assez accommodants.

Ils disaient : "On fait du clonage.
On a un bon taux de réussite."

Mais en me renseignant sur le Dr Hwang,

j'ai découvert qu'il avait
une grande expérience

et qu'il était un pionnier
dans ce domaine.

Maintenant, découvrons le veau cloné,

connu sous le nom de "super veau".

Le meuglement du veau cloné était
bruyant et fort dès la naissance.

Après huit ans de recherches,

l'équipe du professeur Hwang
a créé le veau cloné

grâce aux techniques
de transfert nucléaire de cellules

dans son labo
de l'université nationale de Séoul.

Quand elle sera prête à être appliquée
aux fermes de bétail en Corée,

700 milliards de wons seront économisés
sur les importations,

créant une valeur ajoutée
d'environ 1 500 milliards de wons par an.

À l'époque,
le public ne savait pas qui il était.

Il n'était qu'enseignant
à l'université nationale de Séoul.

Vu le prix élevé des veaux,
ce fut une grande nouvelle

quand Hwang Woo-suk a réussi
à cloner une vache.

Ils ont organisé une rencontre

entre le président et Hwang Woo-suk.

En tant que professeur
à l'université de Séoul, c'était possible.

Mais en réalité,

ce n'était possible
ni pour une personne ordinaire

ni pour un scientifique ordinaire.

Il clonait des vaches
et d'autres animaux par centaines.

Il voulait cloner un tigre coréen.

Et le tigre coréen a
une forte valeur symbolique.

Il décrivait ça comme un moyen
de rapprocher les deux Corées

car c'était leur héritage commun.

Il voulait pouvoir cloner
cette espèce en voie de disparation.

Il a été décidé que ce serait
un grand événement scientifique

si la technologie sud-coréenne
était capable de cloner le tigre coréen,

offert en cadeau par la Corée du Nord.

Hwang a saisi l'occasion.

Le clonage du tigre coréen.

- Cela semble compliqué.
- Ça l'est.

Est-il possible de cloner un tigre ?

Oui, j'espère cloner un tigre
d'ici l'an 2000.

Je vois.

Avec cette déclaration,

il put lever des fonds pour la recherche
et attirer l'attention du public.

À l'époque,

il n'y avait pas
de tigre coréen en Corée du Sud.

Nous n'avions pas réussi
à les faire reproduire, si on peut dire.

Mais le zoo de Pyongyang avait envoyé
des tigres coréens au sud,

un mâle et une femelle,

grâce à un programme d'échange d'animaux.

Ils sont restés en vie.

Au début,

le plus facile à obtenir était
l'ovule de cochon.

C'est facile d'utiliser ces ovules
pour les mères porteuses.

On a essayé d'injecter des cellules

du tigre coréen donneur
dans les ovules de cochon.

Ensuite,

on a utilisé des ovules de vache.

Quand on a confirmé
que le développement initial

était possible avec le cochon et la vache,

on est passés aux chats domestiques.

À l'époque,

on a utilisé le tigre
et le lion comme mères porteuses.

Un des lions a développé une hernie.

Autrement dit, la blessure n'a pas guéri
après l'implantation,

et les intestins sont sortis,
causant la mort de l'animal.

C'est là qu'on a mis
un terme à l'expérience.

C'est ça, la science.

Certains trouvent cela risqué,

mais en science, on ne peut pas
écarter une voie car elle est risquée.

Grâce à ce procédé,

on obtient des données scientifiques

pour que rien ne soit gâché.

Les scientifiques sud-coréens ont réussi

à cloner un chien, c'est une première.

C'est un lévrier afghan.
Il a 101 jours aujourd'hui.

Le succès de l'équipe du Dr Hwang
en clonage de chien

est considéré comme l'apogée
de la recherche sur le clonage animal.

Snuppy est
le premier chien cloné au monde.

Son nom a été créé
en combinant les initiales

de l'université nationale de Séoul
et du mot "puppy".

Les chercheurs disent
que le chiot est en bonne santé et normal.

Les chercheurs américains
ont longtemps essayé

de cloner un chiot nommé Missy,

mais ce fut un échec.

On élevait tant de chiens

que leur génome était très fragile.

Ça les rendait difficiles à cloner.

C'était un scientifique très doué.

Donc, sa réussite n'était pas une surprise
pour la communauté scientifique.

Ce fut une surprise, car on ne savait pas
qui réussirait en premier.

C'était une course.

Je crois que le message

que cette expérience réussie a envoyé
aux autres dans le domaine du clonage

était énorme.

Le fait qu'on ait réussi
à cloner des chiens signifiait

qu'avec les bonnes conditions
et le contexte idéal,

il serait possible de cloner
n'importe quel autre animal.

Le Dr Hwang avait beaucoup de fonds.

Il avait des machines sophistiquées

et de micro-manipulateurs utilisés
pour manipuler les ovules.

Il avait des techniciens qui, selon lui,
avaient des mains entraînées.

L'entraînement aux baguettes.

Environ 30 chercheurs
de l'équipe du Pr Hwang travaillent

de 7 h à 23 h en moyenne.

La technique des baguettes consiste
à percer un ovule

et d'en extraire le noyau
en une fraction de seconde.

Les transgénéticiens du monde entier
admirent cette technique.

Les gens d'autres pays ont
les mains plus lentes.

Si on en faisait 100 en une heure,

ils en feraient beaucoup moins.

Un jour,

le gouvernement des Émirats

m'a parlé de Mabrukan,
un chameau symbolique,

décédé dix ans auparavant

d'une mort subite.

Ils m'ont demandé

s'il était possible de le cloner,

alors je leur ai dit :

"Les chances sont inférieures
à un pour cent."

Un jour, on nous a dit de venir
dans la salle de conférence.

Le professeur Hwang est arrivé
avec son équipe.

Et pour être honnête,

pensais-je vraiment
qu'on allait le cloner ? Non.

Je pensais
qu'on pourrait prélever du sperme

et l'injecter pour avoir une progéniture.

Au final,

onze ans après sa mort,

onze Mabrukan clonés sont nés.

Ils vivent aux Émirats arabes unis
et sont choyés.

Quand les fonctions cérébrales
et les battements de cœur s'arrêtent,

ce moment est considéré

comme le point de départ de la mort,

mais pas pour nous.

Nous ne pensons pas
qu'un organisme soit mort

tant que la cellule corporelle

n'a pas perdu le potentiel d'être cultivée

en tant que ligne cellulaire.

Ce processus faisant partie
de notre profession,

nous considérons désormais
la cellule elle-même comme une vie.

La première fois,

je me tenais là, tenant cet animal,

et je me suis dit :
"Il est mort depuis dix ans.

"Je m'en occupais, et le revoilà."

C'est un sentiment inexplicable.

C'est un complexe de Dieu ?

Oui, malheureusement.

À ce moment-là, on se dit :

"Mon Dieu, qu'avons-nous fait ?
C'est incroyable, non ?"

Et on se dit :
"Bon sang, qu'avons-nous fait ?"

BUDAPEST
HONGRIE

Le dernier jour de Csillo,
il était dans cette pièce.

Il revenait de chez le vétérinaire.

Il dormait dans mes bras
et il savait qu'il allait mourir.

C'est pour ça qu'il tremblait un peu.
Il voulait être avec nous.

Et ce moment où…

Il est mort ici, en fait.

Ici, il est mort.

Oui.

Ici, il avait encore de l'espoir.

Ses yeux voulaient vivre.

Mais le dernier jour,
il ne pouvait plus vivre.

On était sous le choc.
Csillo est mort à l'âge de 12 ans.

Parce qu'il faut savoir que le choc est…

C'est pour ça que c'était si fort.

Il n'a pas vieilli, en fait.

Il était toujours enjoué,
jeune, plein d'énergie.

Il était en pleine forme, en super forme.

Les bouledogues français ne vivent
que 12 ans,

mais sans cette leucémie,
il aurait vécu 20 ans.

Et à cause de ça,
c'était très choquant que ça lui arrive.

D'un jour à l'autre, tout a basculé.

J'ai essayé de transformer
la tristesse de sa perte

en bonheur de le recréer.

D'une certaine façon,
c'est ce chagrin qui est à l'origine…

du clonage.

J'ai acheté un kit de clonage.

Comment prélever les échantillons,
comment les stocker…

Et on a pris
les échantillons de l'oreille.

De l'oreille,
les fibroblastes poussent plus facilement.

On a envoyé ça en Angleterre.
Ils y stockent des cellules d'animaux.

D'Angleterre, c'est parti en Corée.

Pendant la période de transition,
il est allé à Abu Dhabi.

"Même si le succès n'est pas garanti,

"envoyez vite les tissus."

Le Dr Hwang était si gentil.

Une fois les cellules développées,

il a pris des photos et m'en a envoyé.

Deux équipes travaillaient dessus.

Mais quand ils clonent des chiens,
c'est assez difficile à faire,

donc ils en font davantage.

Et j'ai cloné Csillo
parce que je voulais retrouver Csillo.

Pas un loup de mer,
pas un chien qui joue au football.

Je voulais retrouver Csillo.

Le problème du processus de clonage,
c'est le nombre d'échecs.

En fait, ils font plusieurs essais,

donc vous pouvez avoir cinq chiens,
ou quatre, ou trois.

On avait deux Csillo clonés à l'époque.

Le premier clone de Csillo est né
en novembre,

et je me suis dit : "J'ai un chien cloné !

"C'est fantastique !"

Puis l'assistant du Dr Hwang m'a appelé :

"On a un autre Csillo."

Le premier des deux frères est mort
peu de temps après

à cause de la malformation.

Mort de faim inévitable.
Il était trop jeune.

Mais je peux vous dire

que Csillo numéro deux a
un an et demi maintenant,

et c'est un chien heureux.

Je sais que j'ai bien fait.

Le clonage,

ce n'est pas copier quelque chose à 100 %.

C'est une copie de l'ADN de l'original,

pas une copie du phénotype.

Il peut y avoir de petites différences.

C'est ce qu'on dit aux gens.

On ne savait pas quoi faire
du corps de Csillo.

Fallait-il l'enterrer ou…

Qu'est-ce qu'on en fait ?

Certains les empaillent, par exemple.

On l'a mis dans le frigo.

NE PAS OUVRIR

Notre idée, c'est de trouver
un endroit où Csillo pourra reposer.

On ne voulait pas le mettre
dans un cimetière hongrois.

On voulait être près de lui.

On voulait trouver un endroit
où il serait heureux

et où on serait toujours en lien avec lui.

C'est ce qu'on a trouvé.

Un endroit dans un jardin où on peut aller

et le chérir, et ce sera sa place.

On a cloné,

en gros,

plus de 1 600 chiens.

On a aussi cloné des vaches,
des cochons, des loups,

des coyotes, des chats et des chevaux.

Quand Dolly la brebis a été clonée,

il n'y avait aucune loi contre ça.

Il n'y en a toujours pas,
en ce qui concerne les animaux,

mais la majorité des Américains ont dit
que le clonage animal était une erreur.

Il a fallu attendre huit à dix mois,
voire un an,

pour que les scientifiques
et les médias disent :

"Vous ne comprenez pas
ce qu'est le clonage.

"Voilà ce que c'est."
Et lentement, ces chiffres ont baissé

jusqu'à ce que les Américains disent :

"Bon, d'accord.
Le clonage de moutons, ça passe."

Mais si on parle de clonage de primates,
puis d'êtres humains,

c'est une autre conversation.

Une avancée majeure sur le clonage humain.

Notre correspondante en santé,
Susan Dentzer, vous explique.

D'autres scientifiques ont cloné
un petit nombre d'embryons humains

qui ne vivent pas longtemps.

Par contre,

des Sud-Coréens qui ont publié
leurs travaux dans le journal Science,

ont apparemment réussi à une échelle

qui dépassait de loin
les efforts de clonage humain précédents.

C'était une révolution dans le sens

où c'était le premier pas vers le monde
de la médecine régénérative,

où on allait pouvoir commencer
à utiliser ces cellules

à des fins thérapeutiques.

Les chercheurs ont commencé
avec un groupe de 16 femmes

à qui on a donné
des traitements hormonaux

pour produire un grand nombre
de cellules reproductrices.

Puis les scientifiques ont utilisé
des techniques innovantes

pour retirer le noyau de chaque ovule.

Les scientifiques ont ensuite prélevé
des cellules du corps

des donneuses d'ovule.

Les cellules corporelles ont
deux paires de chromosomes,

le plan génétique complet nécessaire
pour créer un être humain.

Les scientifiques ont ensuite retiré
la matière nucléaire de ces cellules

et l'ont placée dans les ovules.

Le résultat fut 66 ovules clonés,

en réalité des embryons humains,

avec la composition génétique exacte
des femmes originales.

Il y a eu un énorme intérêt

du point de vue
de la médecine régénérative.

Car si on peut transformer une cellule
en n'importe quelle cellule,

peut-on créer de nouveaux foies ?

Faire pousser de nouveaux organes ?

Peut-on régénérer
des cellules nerveuses endommagées ?

Cela suscitait
un intérêt thérapeutique important.

Des scientifiques éminents en parlaient

comme des pièces de voiture à remplacer.

Les cellules souches embryonnaires sont
les blocs de construction

se développant dans toutes les cellules
et tissus du corps.

Les chercheurs sud-coréens ont extrait
ces cellules primordiales des embryons,

détruisant ainsi les embryons.

Ils ont ensuite développé des colonies
de cellules souches à l'ADN identique.

Il faut savoir
que la principale contribution américaine

aux travaux menés à Séoul
a été le Coca-Cola.

Woo-suk ne jure
que par la caféine et le sucre.

C'était le rêve de la biologie.

Le Dr Hwang est devenu
un scientifique de renommée mondiale.

Il était salué
comme une superstar scientifique

en Corée du Sud.

Le moment viendra
où je pourrai partager les détails.

C'est la réputation.

C'est l'argent.

C'est votre place dans le panthéon
de la science qui se joue,

pour que dans cent ans,
les livres mentionnent votre nom.

C'est incroyable à quel point

les progrès scientifiques
ont été sensationnels

sans oublier l'importance
des implications médicales.

Sa réussite est fantastique,

mais le plus impressionnant,
ce n'est pas sa capacité scientifique,

mais sa capacité à obtenir ces ovules.

La ressource cruciale était de développer
des ovules dans les cellules clonées.

Il faut des ovules pour cela

et ce n'est pas facile d'en obtenir.

Pendant le cycle menstruel,
l'un des ovaires libère un ovule.

Après l'ovulation,
l'ovule entre dans la trompe de Fallope.

Une femme a plus de chance
de tomber enceinte avec un rapport sexuel

juste avant, pendant
ou juste après l'ovulation.

Le Dr Hwang dit avoir utilisé 242 ovules.

Donc, il a dû demandé aux femmes

de prendre un médicament
pour hyperstimuler leurs ovaires.

Ensuite, il a dû utiliser une aiguille

afin d'aspirer de leurs ovaires
les ovules à utiliser pour la recherche.

Un aspect souvent masqué
par le langage scientifique est

le fardeau physique des femmes impliquées

par le travail biologique
de la production d'ovules

et la réalité biomédicale
des femmes qui subissent

des cycles d'hyperstimulation
et des ponctions ovariennes.

Les règles diffèrent selon les pays

sur la façon d'obtenir des ovules,

mais à chaque fois,
il n'y a qu'une façon d'y arriver,

c'est d'obtenir
le consentement d'une femme.

Il affirmait que 16 femmes
lui avaient donné 242 ovules.

Il affirmait
qu'elles étaient toutes volontaires

et l'avaient fait de bon cœur

car elles croyaient en ses recherches.

On se disait :
"C'est incroyable qu'il ait fait ça."

Dans son bureau, je lui ai demandé :

"Comment avez-vous eu ces ovules ?
D'où viennent-ils ?"

J'aimerais exprimer

ma sincère gratitude
aux nombreuses femmes dignes

qui ont accepté
de fournir leurs ovules pour cette étude.

Je travaillais pour Nature,

un célèbre
magazine scientifique international,

et j'étais leur correspondant
en Asie-Pacifique.

J'essayais d'en savoir plus

sur la science biomédicale en Corée,
les recherches sur les cellules souches,

et je ne pensais pas dénicher un scoop
ou quoi que ce soit.

Je ne pensais pas
qu'il avait fait quelque chose de mal.

Mais j'ai senti
des ondes bizarres venant de lui.

Il me donnait des réponses incomplètes,

et il avait l'air mal à l'aise
quand j'ai posé ces questions.

J'ai décidé d'appeler
tout le monde au magazine.

Il y avait 15 coauteurs. En général,

le premier auteur est
celui qui fait tout le travail.

Le dernier était le chercheur principal
qui a conçu l'expérience,

et j'ai commencé à tous les appeler,
dans l'espoir de trouver

quelqu'un qui dirait :

"J'étais responsable du processus.
Voilà comment on a fait."

Plusieurs ont dit : "Parlez au Dr Hwang.

"Je ne veux pas vous parler."

Finalement, j'ai eu une femme au téléphone

qui m'a dit :

"Je ne peux pas vous parler du processus
de don d'ovules en général.

"Je peux vous parler
de ma propre procédure."

J'ai tilté tout de suite.

"Vous avez donné vos ovules
pour l'expérience ?"

Elle a dit : "Oui."

Et c'est là que j'ai compris
que c'était quelque chose d'important.

Je l'ai interrogée
sur toutes les procédures

qu'elle a subies, le lieu, ses raisons.

Elle a dit qu'elle avait déjà des enfants,

qu'elle n'était pas inquiète,
même si ça l'empêchait d'en avoir.

"Il y a tant de gens avec des lésions
à la moelle épinière en Corée.

"Je veux les aider par tous les moyens."

En gros, elle a dit
que le Dr Hwang allait sauver ces gens

et qu'elle voulait participer.

À l'époque,

on avait beaucoup de chercheuses au labo.

Toutes ces chercheuses

ont été convoquées
dans le bureau de Hwang.

Il leur a montré les documents,
leur a expliqué le contenu,

puis leur a demandé de signer.

La plupart des chercheuses du labo
ont signé les documents,

et Hwang les a récupérés.

Il est probable
qu'en tant que jeune chercheuse

travaillant en labo à l'époque,
si vous pensiez que donner vos ovules

vous permettrait
de faire cette découverte,

vous le feriez, de plein gré.

Peut-être même sans qu'on vous le demande.

Mais était-ce vraiment volontaire ?
Avaient-elles le choix ?

Je m'interroge,

si le chercheur le plus respecté vient
au labo et dit :

"Il nous faut des ovules.
Où peut-on en trouver ?",

est-ce une forme de coercition ?

L'article que j'ai écrit parlait en gros

des problèmes éthiques dans la recherche

que Dr Hwang refusait de reconnaître.

Et le titre de l'article était :

"Les cloneurs coréens frappés
par les problèmes éthiques",

et j'en ai parlé au Dr Hwang.

Et il a dit : "Si vous faites ça,
vous aurez de gros problèmes."

Le financement
de l'équipe du professeur Hwang

fourni par le gouvernement
et les organisations privées s'élève

à plus de 100 milliards de wons.

Ça prouve vraiment votre pouvoir.

Pouvoir ? Quel pouvoir ?

Ça signifie que notre responsabilité est
encore plus grande.

Je pensais que l'article mènerait
à une enquête plus approfondie

et qu'ils découvriraient
que je disais vrai,

qu'il y aurait
une réflexion plus poussée à ce sujet,

et que ça causerait
des maux de tête au Dr Hwang,

mais j'ai été surpris
de voir que mon article n'a suscité

que des réactions négatives.

Au sein de la communauté scientifique,
il n'y a eu aucune réaction.

C'est la star

de la recherche
sur les cellules souches et le clonage.

C'est le type au centre de tout ça,

et s'il a de sérieux problèmes d'éthique
dans ses recherches,

on devrait en parler

mais personne ne voulait en parler.

Puis le deuxième article
du Dr Hwang sur le clonage humain

est paru en mai 2005,
un peu plus d'un an après son premier.

Ce rapport fait avancer la science
pour qu'un jour,

certaines des maladies et blessures
les plus dévastatrices de l'humanité

soient traitées grâce à l'utilisation
de cellules souches thérapeutiques.

Cet article de 2005 était
un pas en avant vers la capacité

d'utiliser les cellules d'un patient

pour créer ses propres thérapies.

Le travail que vous faites en Corée
est unique au monde.

Le clonage thérapeutique offre l'espoir
de comprendre le traitement et les remèdes

pour des millions de gens
à travers le monde.

Selon les scientifiques, c'est
la plus grande découverte de notre époque.

Le Dr Hwang affirme avoir pris
un ovule fertilisé

qui a réussi à se scinder
en un certain nombre de cellules.

Ces cellules sont appelées
des cellules souches pluripotentes,

c'est-à-dire que chacune de ces cellules

peut se transformer en cellule du rein,
du poumon ou de la peau.

Le but était
de prendre cet ovule fécondé cloné,

et de le cloner en plusieurs exemplaires

pour obtenir des cellules souches

identiques à l'original,

qui, dans un utérus,
le développeraient en être humain.

C'est ce qu'il a fait.

Il a créé des cellules souches clonées
à partir de l'être humain originel.

La science des cellules souches
allait révolutionner la médecine.

Elle allait tout bouleverser.

D'une certaine façon,
pour n'importe quel pays,

atteindre ce niveau de percée scientifique

est un objectif majeur.

SÉOUL ACCUEILLE LE MONDE
COUPE DU MONDE 2002 CORÉE-JAPON

À l'époque, la Corée était en transition
d'un pays en voie de développement

à un pays développé.

La volonté de réussir était très forte.

"On ne suit plus les autres.

"C'est nous qui allons créer
quelque chose de nouveau.

"Nous sommes parmi les meilleurs.

"Il est temps d'avoir
la meilleure technologie,

"la meilleure science, etc."

Il y avait un grand désir
pour ces choses, à l'époque.

Le centre mondial des cellules souches,
qui fera de la Corée une Mecque

de la recherche scientifique,
a ouvert ses portes aujourd'hui.

Nous avons l'espoir
que la souffrance humaine

sera un jour allégée
par les avancées réalisées

sur les cellules souches embryonnaires
spécifiques au patient.

Par le passé,
je n'ai pas été d'une grande aide.

PRÉSIDENT ROH MOO-HYUN

Mais maintenant, j'aide un peu.

À partir de maintenant,
je vous soutiendrai.

À ce moment-là,
le monde était divisé en deux camps.

Un groupe soutenait la recherche
sur les cellules embryonnaires,

un autre disait
que les embryons étaient humains

et qu'il ne fallait pas les diviser
pour faire des recherches

sur les cellules souches embryonnaires.

Ce soir, je vous demande de voter une loi

interdisant les pires abus
de recherche médicale.

Le clonage humain sous toutes ses formes,

créer ou implanter des embryons
pour des expériences,

créer des hybrides humain-animal,

acheter, vendre ou breveter
des embryons humains.

Dès le mois prochain,

le centre accueillera des patients
atteints de maladies incurables.

Je rêve de pouvoir me lever
et de jeter le fauteuil roulant,

peut-être acheter un déambulateur
ou un appareil orthopédique…

À l'époque, le concept de cellules souches
en était encore à ses débuts

et n'était pas très connu du grand public.

À l'époque,

on nous présentait ça
comme la solution miracle,

qui pouvait guérir toutes les maladies.

C'est comme ça que ça a été présenté.

Presque tous les patients,
presque tous les handicapés,

ont commencé à avoir de grands rêves
et avoir de grands espoirs.

Alléluia, disciples bien-aimés du Christ.

Vous allez bien ?

"Qui suis-je ?

"D'où je viens ?"

Tous les humains cherchent
des réponses à ces questions.

Et aux 19e et 20e siècles,

les humains ont trouvé
des réponses dans la science.

Par conséquent,

les humains ont remplacé Dieu
par la science.

Mais est-ce vrai ?

Mon fils

a eu un accident de voiture en 2002.

Il s'est réveillé après 24 jours.

PASTEUR KIM JEA-UN

Il avait été dans le coma.

Après ça,

le bas de son corps était paralysé.

À l'époque, le Dr Hwang a demandé
de l'aide à l'hôpital Gil.

Il cherchait un patient

qui participerait à ses recherches
sur les cellules souches.

Le médecin qui s'occupait de Hyeon,
mon fils,

nous a demandé si ça nous intéressait

de participer.

Après ça, nous sommes allés
au laboratoire du Dr Hwang

à son invitation.

J'ai réalisé à quel point
c'était incroyable

et j'ai commencé à avoir de l'espoir.

Kang Won-rae était membre
d'un groupe de danse.

Il était connu
pour ses talents de danseur,

et par le passé,

il avait bâti sa carrière en tant
que danseur pour un chanteur célèbre.

Même le nom du groupe était Clon.

J'aiderai M. Kang Won-rae à se relever

pour qu'il puisse à nouveau nous montrer

les incroyables talents de danseur
qu'il a démontrés par le passé.

C'était une énorme mise en scène.

Il a dit à un homme en fauteuil roulant
qu'il le ferait remarcher.

C'est ce qu'a dit Jésus-Christ.

Il a dit au fils d'un pasteur
qu'il le ferait marcher.

Il se prend pour Jésus-Christ ?
Que se passe-t-il ?

Vous devez connaître Christopher Reeve,

l'acteur américain qui jouait Superman.

Il a dit qu'il était au courant
du travail de Hwang.

Le clonage thérapeutique, aussi appelé
transfert de noyau de cellules somatiques,

offre un vrai espoir.

Ils ont publié un timbre commémoratif.

Une personne assise
dans un fauteuil roulant est représentée,

se levant et marchant le long du timbre.

Ouah.

C'est fou.

Comment un scientifique peut-il dire :
"Je vais vous faire marcher" ?

Les scientifiques ne peuvent pas dire ça.

À l'époque, la personne la plus célèbre
du pays était Park Ji-sung.

Aujourd'hui, ce serait qui ?

Sur le plan culturel, je dirais BTS.

Ou Son Heung-min.

La célébrité de tous ces gens réunis
était le pouvoir du professeur Hwang.

Le professeur Hwang Woo-suk a gagné

le premier prix
de scientifique de l'année.

À l'unanimité, le ministère des Sciences
et de la technologie a choisi Hwang

comme gagnant
à l'hôtel Palace de Séoul ce matin.

Chaque année, et pendant cinq ans,

Hwang recevra trois milliards de wons
de financement de recherche.

Hwang bénéficiait de l'intérêt médical,
scientifique et public,

mais en même temps,
ces cellules viennent d'embryons humains.

Et cela pose problème pour certains,

car ils considèrent les embryons humains
comme sacrés, méritant d'être protégés.

Ils sont le début de la vie humaine.

Il y a eu beaucoup de débats
à ce sujet à l'époque.

PD NOTE

Certaines personnes ont contacté
PD Note le cœur lourd.

Ces personnes ont partagé leurs histoires,
mais ont souhaité rester anonymes.

J'ai fait un reportage
sur Hwang dans PD Note vers 2005.

C'est une émission d'investigation
très connue en Corée,

la plus populaire de sa catégorie.

C'était ma première pensée
quand j'ai reçu l'info.

Comme il s'agissait du Dr Hwang,
un professeur d'université,

je pensais qu'il s'agirait d'une histoire

de harcèlement sexuel.

L'informateur nous a dit :

"J'ai l'impression d'être sur le dos
d'un tigre dont je ne peux descendre."

Ils ont tout de même décidé
de nous parler.

"J'étais dans l'équipe
de recherche du Dr Hwang,

"et j'ai une information importante
pour vous.

"J'aimerais vous rencontrer en personne
pour en parler."

En tant que producteur,
réalisateur de documentaires,

c'est le devoir d'un journaliste

de révéler la vérité,
même si elle dérange.

Je pensais aller écouter l'informateur

et découvrir
quel était ce problème personnel,

pour voir si c'était assez sérieux…

Mais la personne qui est venue

était Han Hak-soo,
dont je n'avais jamais entendu parler.

Comme j'étais sur mes gardes,

j'ai immédiatement voulu savoir
si je pouvais lui faire confiance.

Quand je suis arrivé, M. Ryu Young-joon

m'a emmené dans une pièce calme,
et avant de me parler,

voici la première question
qu'il m'a posée :

"Producteur Han, qu'est-ce qui prévaut :
la vérité ou l'intérêt national ?"

Le producteur Han Hak-soo a répondu,

sans la moindre hésitation,

"La vérité est d'intérêt national."

C'est là que j'ai su
que je pouvais lui faire confiance.

Il y a eu des transactions illégales
concernant les ovules,

et avec tous ces ovules vendus
dans l'illégalité…

En préparant le concept expérimental
de notre article,

ni le Dr Hwang ni moi ne savions
comment nous procurer des ovules.

J'ai contacté les labos

qui utilisent le plus d'ovules
dans le pays,

et je leur ai rendu visite
pour évaluer la situation par moi-même.

Je leur ai demandé
s'ils pouvaient nous fournir des ovules,

mais ils ont tous refusé.

Ils ont dit qu'ils n'en avaient plus

et qu'ils ne pouvaient pas nous aider,
car notre demande n'était pas éthique.

Ils ont tous dit ça.

Le Dr Hwang était furieux.

Il a commencé à les rencontrer en personne

et a filtré ceux qui voulaient aider.

Il a conclu que ça devait être MizMedi,

une maternité spécialisée
dans le traitement de l'infertilité.

Le professeur Hwang Woo-suk a souligné

qu'il n'utilisait que des ovules donnés
par des femmes nobles

dès que le problème éthique des ovules
était évoqué dans l'étude.

J'ai déjà exprimé aux médias étrangers

ma profonde et sincère gratitude
envers ces femmes.

Je ne les connais pas personnellement,

mais elles ont accepté de plein gré
de donner leurs précieux ovules

pour cette expérience.

Notre enquête prouve que les affirmations
du professeur Hwang étaient fausses.

Ces derniers mois,

nous avons obtenu la preuve
que plus de 600 ovules

ont été achetés.

La femme qui a négocié
avec un vendeur d'ovules sur Internet

semblait ignorer

que ses ovules avaient été utilisés
dans les recherches du professeur Hwang.

Une femme, qui a fourni deux ovules
pour les recherches du professeur Hwang,

a aussi admis les avoir vendus
via des vendeurs d'ovules.

RENDEZ-VOUS RÉCENTS
MATERNITÉ

Ils ont recruté ces jeunes femmes

pour fournir leurs ovules
en échange de trois millions

ou 2,5 millions de wons.

Y a-t-il des problèmes éthiques concernant
les ovules utilisés dans l'expérience ?

Eh bien…

Les ovules ont-ils été achetés ?

Ce n'est absolument pas le cas.

Merci, professeur Hwang.

- Bonne journée.
- Merci.

Le nombre d'ovules obtenus illégalement
en recrutant ces femmes

dépasse notre imagination.

Mon premier rapport
sur les problèmes éthiques

concernant les ovules utilisés
par le Dr Hwang

a bouleversé le pays.

Sauvez le professeur Hwang Woo-suk…

Après la diffusion de l'enquête,

les supporters de Hwang entouraient
le bâtiment de MBC nuit et jour.

Le soir, ils veillaient aux chandelles.

"Interdisez l'émission PD Note."

"Empêchez PD Note
d'enquêter sur le Dr Hwang Woo-suk."

Des personnes handicapées,
et même des célébrités, sont venues

au rassemblement ainsi que des civils,
pour soutenir Hwang Woo-suk.

SOUTENONS HWANG WOO-SUK
11 JANVIER, GWANGHWAMUN, SÉOUL

À cette époque,
on allait à Séoul chaque semaine.

Ma fille n'avait que six ans.

On y allait et elle allait bien
pendant la journée.

Mais le soir, au moment de se coucher,
elle se plaignait.

Et on retournait à la voiture.

Je la portais sur mon dos.

Puis la police m'escortait
jusqu'à la voiture.

Ils m'ont demandé d'où je venais,

j'ai dit de Cheongju.

Puis ils me disaient en secret :
"Vous faites du bon travail."

Les policiers ont dit ça.

Les citoyens regardent !

Les citoyens regardent !

Laissez-le poursuivre ses recherches !

Laissez-le poursuivre ses recherches !

Mes chers concitoyens,

les recherches
que nous menons en ce moment

sont une première mondiale à chaque étape.

Pour vous remercier pour votre soutien

et pour maintenir l'espoir des patients
atteints de maladies incurables,

je continuerai sur cette voie
en tant que scientifique et rien d'autre.

Docteur Hwang comprenait profondément
le sentiment national de l'époque

et le patriotisme.

Donc, deux jours après la diffusion
de l'émission sur les ovules,

il a invité une nuée de journalistes

et a tenu
une conférence de presse en direct.

En toute sincérité, je pense
que si j'étais une femme,

j'aurais extrait mes propres ovules

pour mener mes expériences.

Cette affaire démontre à quel point
les résultats passent avant tout en Corée,

repoussant tout le reste à la périphérie.

Comment les gens peuvent être emportés
dans cette croyance dogmatique

et fasciste selon laquelle la vérité
peut être ignorée pour le bien du pays.

"Pourquoi sapez-vous
un scientifique prometteur ?"

"Taisez-vous pour le bien du pays."

"Ils développent une technologie
pour le progrès du pays."

"Au lieu d'aider le pays,
vous vous plaignez toujours."

Notre fierté, notre héros

Notre biotechnologie éblouit le monde

Dr Hwang, restez fort

Dr Hwang, on vous aime

DR HWANG EST L'ESPOIR ET L'AVENIR

J'étais choqué de voir ces femmes
proposer de donner leurs ovules.

C'était la première fois que je sentais
que notre société était devenue folle.

En général, ça se passe comme ça.

Beaucoup d'ovules sont nécessaires
pour ces expériences,

et ils sont extraits
sur des jeunes femmes.

C'est un processus insoutenable
d'extraire des ovules.

C'est là que j'ai réalisé qu'on était
comme l'Allemagne des années 30.

Les donneuses d'ovules volontaires
pour les recherches du Dr Hwang

s'élève à 1 000.

Pour elles, s'il y avait tant de problèmes
à trouver des ovules,

elles se porteraient volontaires

pour donner les leurs.

Ses sympathisants ont organisé
des événements nationaux de don d'ovules.

Des femmes de tous horizons
et des familles de personnes handicapées

et atteintes de maladies incurables
se sont réunies

pour créer une fondation
pour le don d'ovules nécessaires

à la recherche.

Si les femmes comprennent
le but et l'utilisation

du don d'ovules
pour la recherche et le traitement,

elles participeront selon leur volonté
et leur propre jugement.

Nous sommes tous
des êtres humains après tout.

Nous nous sentons obligées d'aider
ceux qui ont moins de chance,

et nous pensons
que c'est la meilleure voie.

Ça n'a pas été facile.

Non, mais je…

Enfin, c'était de la recherche

qui ne pouvait être menée sans ovules.

Donc, je voulais volontiers offrir mes…

Pour moi, c'était une graine de vie.

Je voulais en faire don.

Pas pour Hwang Woo-suk,

mais pour l'humanité
et une plus grande cause.

- C'était mon intention à l'époque.
- Docteur !

Venez à Daegu !

- Prenez soin de vous, Dr Hwang !
- Prenez soin de vous !

Soyez fort ! On vous soutiendra !

Les journalistes et les partisans
de Hwang campaient déjà devant chez moi.

Ça aurait été un désastre
si j'étais allé là-bas.

J'aurais été battu à mort.

J'ai reçu d'innombrables menaces.

Des menaces de mort.

Il y en avait de toutes sortes.

Je vivais au 13e étage
d'un immeuble de 15 étages.

Des journalistes sont descendus
en rappel du toit,

et sont entrés chez moi par la fenêtre.

Ils ont filmé mon appartement,
et c'était aux infos du jour.

On me reprochait souvent

d'avoir trahi mon père.

En Corée du Sud,
officier le mariage de quelqu'un

signifie que vous serez là pour le couple
pour le reste de leurs vies.

Il m'a demandé d'être leur officier,
et j'ai accepté.

Quand son premier enfant est né,

il m'a demandé d'être le parrain.

Je suis allé à l'hôpital
et je suis devenu le parrain

du nouveau-né.

Plus tard, j'ai découvert
que tout ce temps, il avait échangé

des e-mails avec Han Hak-soo,
le producteur de MBC.

Ce n'est pas juste de dire
que j'ai trahi mon mentor.

Il n'est même pas de la famille,
je n'étais pas complice de ses mensonges.

Ce n'est pas ma définition de la trahison.

Le mot "trahison"…

Pour les scientifiques,
ce mot ne s'applique

qu'à ceux qui trahissent la vérité.

Il y a une image des scientifiques
qui sont de purs chercheurs de vérité.

Pour beaucoup de scientifiques,
c'est vrai.

C'est pour ça qu'ils ont suivi cette voie.

Ils sont sans doute intelligents.

Ils auraient pu gagner plus
en faisant autre chose.

Mais beaucoup d'entre eux sont
curieux et passionnés,

et ils veulent juste suivre
cette curiosité.

Mais il y a aussi la carrière
à prendre en compte,

et les scientifiques, comme tout le monde,
doivent produire des résultats.

Tous les scientifiques subissent
la pression.

La science suscite beaucoup d'espoir
et de battage médiatique,

et tous les scientifiques comme Hwang

n'auraient pas fait ce qu'il a fait.

D'après l'article publié
dans Science en mai dernier,

l'équipe du professeur Hwang
a réussi à cultiver

onze cellules souches.

Cependant, des doutes ont été émis

au sein de l'équipe de recherche
sur le fait que les cellules

étaient endommagées
ou n'étaient pas des cellules souches.

Un scientifique appelé Anonymous…

Ce n'est plus un scientifique.
Il cultive des patates à présent.

Il aime la science.

Il a lu l'article du Dr Hwang.

Quand il l'a relu, il a su tout de suite
que les images de ce qu'on disait

être des cellules souches
avaient été manipulées.

Les lignes cellulaires supplémentaires

que l'équipe du professeur Hwang
prétend avoir établies

subiront une analyse ADN pour confirmer

qu'il s'agit de cellules souches clonées
d'un patient spécifique.

Cet article avait des implications

pour la science
de tous les pays avancés sur Terre,

pour la carrière de centaines
de milliers de scientifiques,

d'étudiants diplômés et de postdocteurs,

qui auraient tous utilisé cet article

comme base de leur travail,
et auraient échoué.

23 ÉCHANTILLONS ANALYSÉS
DANS 3 INSTITUTS DE RECHERCHE

L'université de Séoul

réexamine les recherches du Pr Hwang
sur les cellules souches

et fera une annonce provisoire

au quatrième étage de l'université.

Je dirigeais l'équipe de recherche humaine
à l'époque,

j'avais les données brutes avec moi.

J'avais moi-même écrit le premier jet
de l'article pour Science

et je le lui avais transmis.

Il a changé les chiffres devant moi,
comme il le voulait,

comme s'il exerçait son autorité.

Il a changé les données, comme ça.

Il a baissé le taux d'échec
et augmenté le taux de réussite.

Il a barré ces pourcentages au stylo rouge

et a écrit les chiffres qu'il voulait,

puis il m'a demandé de réécrire l'article.

L'article scientifique de 2005 rapportait

que 11 lignes de cellules souches
spécifiques au patient

avaient été créées à partir de clonage
de cellules somatiques.

Cependant, la vérité est que les données
sur ces 11 cellules souches

ont été fabriquées
à partir de deux cellules souches.

Nous avons des nouvelles
aussi choquantes que dévastatrices.

Selon un témoignage,

Sur 11 cellules souches embryonnaires
du professeur Hwang,

au moins neuf sont fausses.

- Qu'allez-vous faire ?
- Un commentaire ?

- Un mot ?
- Un commentaire.

Mon avocat le fera.

Juste un mot, s'il vous plaît.

Nous espérions nous tromper,

mais les premiers résultats
de l'enquête interne de la SNU

ont laissé toute la nation
dévastée et abasourdie.

Je pensais que quoi qu'il arrive,
les recherches sur les cellules souches

du Dr Hwang mèneraient
à des résultats probants,

même si je ne savais pas
ce qui avait été mal fait.

Mais s'il n'avait jamais touché
aux cellules souches de mon fils

pour commencer,

s'il n'avait jamais mené
ses recherches à bien,

cela ferait de lui une personne horrible.

La science repose
sur un système de confiance

et quand ce système s'effondre,

la punition doit être sévère,

car sinon,
c'est toute la science qui s'effondre.

La chute d'un géant de la science moderne.

Pour son équipe, c'était un jour de deuil.

En vertu de la loi sur les peines lourdes
de crimes économiques spécifiques,

nous avons inculpé le Dr Hwang Woo-suk

sans détention pour fraude,
détournement de fonds

et violation de la loi
sur la bioéthique et la sécurité.

Le bureau du procureur de Séoul

est rempli de pleurs.

La police a mobilisé trois unités
pour bloquer l'accès au bâtiment

au cas où les partisans du Dr Hwang,
mécontents de l'annonce,

se comporteraient de façon extrême.

Peu après, l'émission de PD Note
a enfin été diffusée.

Je l'ai regardée
avec mon fils et ma femme.

Après l'émission,

mon fils s'est tourné vers moi

et m'a demandé :

"Papa, ça veut dire
que je ne pourrai plus marcher ?"

"Je sais que Dieu

"t'aidera

"à y arriver.

"C'est juste qu'on croit en Dieu,
pas en les gens.

"Il n'y a aucune raison de désespérer."

Puis mon fils a dit :

"Papa,

"je ressens la même chose."

Et il a pleuré.

Peu après l'incident de PD Note

avec le Dr Hwang,

mon fils…

a perdu connaissance.

Ces types ont menti
et méritent d'aller en prison.

Mais bien sûr, ce ne fut pas le cas.

La fraude scientifique n'est pas un crime.

On ne peut pas
envoyer quelqu'un en prison pour ça.

Votre carrière continue.

Le Dr Hwang a eu des ennuis
pour avoir détourné des subventions.

Mais pour la fraude scientifique ?

Il n'y a aucun moyen
d'emprisonner quelqu'un pour ça.

Je demande pardon.

J'ai tellement honte
que j'ai du mal à m'excuser.

Après tout l'amour, le soutien
et les attentes que vous m'avez montrés,

je n'ai pas le droit d'être ici.

Je reconnais tout, et une fois de plus,
je voudrais vous présenter mes excuses.

Cette affaire a été une grande leçon

et est devenue un tournant,

non seulement pour moi,

mais aussi
pour la communauté scientifique coréenne

et le reste du monde.

Ce serait lâche d'utiliser la pression
pour justifier mes actions.

Qui m'a mis la pression pour que je fasse

une chose pareille ?

Ce n'est qu'une excuse lâche.

C'est arrivé
à cause de mon avidité excessive.

Il n'y a personne d'autre à blâmer.

Cependant, dans l'ensemble,

si je devais renaître et avoir la chance

de choisir à nouveau le chemin de ma vie,

je prendrais le même.

Je pense qu'il y a
de vrais problèmes structurels

dans l'application de la science.

Selon moi, ça arrive souvent,

sous couvert
d'essayer de faire de la bonne science,

on encourage l'indiscipline.

Je pense qu'il est profondément important
que les scientifiques pensent à l'éthique,

et j'ai passé ma carrière

à enseigner aux scientifiques
la façon de penser à l'éthique.

Nous tous,

scientifiques, plombiers
ou joueurs de baseball,

devons assumer l'éthique de notre travail

et les implications
de notre travail sur les autres.

SIBÉRIE
RUSSIE

Merci beaucoup pour l'invitation.

Vous avez tant fait pour le développement

de la paléontologie, surtout moléculaire.

Nous apprécions
tout ce que vous avez fait pour nous

et pour la science moléculaire
de toute la Russie.

C'était une exploration
au cours de l'été 2012,

dans la région de Kazachye,
dans le nord-est de la Sibérie.

À cette époque, j'étais le plus déshonoré

de toute ma carrière scientifique.

Après beaucoup de travail,
on m'a recommandé pour cette expédition.

Si je ne produisais aucun résultat
de cette exploration,

je n'aurais jamais eu d'autre chance.

Tous les murs sont recouverts
de cristaux de glace.

C'est ici qu'on a trouvé
l'os du coude du jeune mammouth.

Cette grotte n'est pas naturelle.

Les chasseurs de mammouths
envoyaient de l'eau à haute pression

pour former la grotte petit à petit.

Les chasseurs ne voulaient
qu'obtenir l'ivoire du mammouth.

On est intervenus pour récupérer
des échantillons, pas l'ivoire.

On nous a dit
que la grotte pouvait s'effondrer.

D'accord.

- Voilà.
- Monsieur, on doit y aller.

- On doit partir.
- Pourquoi ?

- Parce que…
- Pourquoi on doit partir ?

- Pourquoi ?
- Parce que…

L'entrée s'effondre.

- Vraiment ?
- Oui.

- D'accord.
- Est-ce qu'on doit…

Bon, sortons.

Allons-y. OK.

Mon échantillon.

Mon échantillon.

Si la grotte s'effondrait,
tout le monde mourrait.

Il n'y aurait aucun moyen de nous sauver.
Tout le monde mourrait.

À ce moment-là,

j'étais prêt à donner ma vie.

Ma détermination était sans faille.

J'ai vécu assez longtemps,

et j'y suis allé

dans le but d'accomplir
un but scientifique.

Si ma vie avait été écourtée là-bas,

elle aurait toujours un sens.

Cette pièce contient assez
d'équipement de haute précision

pour réaliser les premières étapes
vers la création d'un clone de mammouth.

Hwang Woo-suk,
professeur à la Fondation Soam

de technologie biomédicale coréenne,
a supervisé ce processus.

Parmi les échantillons obtenus,

on a trouvé des morceaux de muscles
avec des traces de sang.

C'est à ce moment-là qu'on s'est dit :

"On va peut-être enfin
pouvoir réaliser notre rêve."

Et voici ce qui a été filmé
à ce moment-là.

À partir de là, tant qu'on trouve
une cellule vivante, c'est bon.

Entre nous,
on a déjà les cellules vivantes.

Si le projet mammouth marche,

avec l'accord du gouvernement russe,

je veux mettre

des mammouths

dans la DMZ pour créer
une "ceinture mammouth" entre les Corées.

Ce serait le début
de la réunification des deux pays.

L'initiation de tout ça.

Utiliser le clonage pour préserver
les espèces, ou les protéger,

la dé-extinction, comme ils disent.

Cela pose beaucoup de problèmes.
Déjà, ça demande beaucoup de ressources.

Ensuite, si vous clonez,

il y aura consanguinité par définition.

Vous aurez des animaux
génétiquement identiques,

ce qui n'aide pas à la durabilité
à long terme de cette espèce.

Une créature ramenée à la vie par clonage
n'est pas cette créature.

Cette créature existait
dans un écosystème et à une époque

qui correspondaient sur le plan familial

et territorial de ces animaux.
Ils coexistaient

au sein d'un contexte de vie
avec d'autres animaux.

Et maintenant, on le sort de ce contexte.

Qu'est-ce qu'un Tyrannosaure Rex
en dehors du Jurassique ?

C'est juste un simulacre,

un faux Tyrannosaure Rex.

LAC DE CÔME
ITALIE

C'est parti. Csillo, viens ! Allez.

Allons mettre…

ton premier corps en terre.

Cloner mon chien est
la meilleure chose de ma vie.

Les gens écrivent :

"Vous jouez à Dieu"
ou "Ce n'est pas le même chien".

Ils sont tous négatifs.

Tout le monde pose la même question.

"Il est génétiquement le même,

"mais son caractère doit être différent."

Je réponds toujours
que c'est le même chien.

Parce qu'en clonant un chien
et en le mettant

dans le même environnement,
dans la même famille,

avec les mêmes enfants autour,

il se comportera exactement
comme le premier.

Pour moi, je ne l'ai pas cloné.
C'est Csillo qui est revenu.

Il a survécu à la mort.

Ce processus de clonage est très puissant
et peut aider beaucoup de gens.

Le clonage n'est que la réincarnation.

Il reproduit un corps disparu.

Oui, je pense
que c'est très utile de faire ça.

Ton premier corps repose ici,

et bientôt,

tu prendras sa place.

C'est très étrange pour moi
parce que Csillo est maintenant adulte.

Il le remplace complètement,

donc pour moi, c'est comme dire :

"Prends sa place maintenant."

Et on a enfin trouvé un endroit
où il peut reposer en paix.

Première mondiale, des chercheurs chinois
ont cloné deux singes en bonne santé

grâce à la technique qui a produit Dolly,
la brebis, il y a 20 ans.

La barrière du clonage des espèces
de primates est désormais dépassée.

En principe, tous les primates, y compris
les humains, peuvent être clonés.

La technologie est toujours controversée.

L'automobile était controversée.

Ils étaient fâchés
que ça effraie les chevaux.

Tout ce qu'on fait est controversé.

J'ai perdu deux filles très jeunes.

Et la première, Anya…

Je n'oublierai jamais
à quel point ça m'a affecté.

Ça m'affecte encore aujourd'hui.

Je l'ai tenue dans mes bras
quand ils l'ont débranchée.

Et si quelqu'un me disait :

"On peut la cloner
et la ramener à la vie."

Elle n'a pas eu le temps
de développer sa personnalité.

Si elle allait être identique
sur le plan génétique.

Si elle allait être ma fille.

Est-ce que je dirais oui ?

Et…

Je pense que oui.

Il n'y a rien de pire
qu'un petit cercueil.

Le clonage doit-il s'appliquer
à l'humain ?

Dans certains cas, oui.

Si quelqu'un me disait :

"Voulez-vous être cloné ?",
je vais être incinéré.

Personne ne me ramènera de nulle part.

Personne ne jouera avec mon ADN.

La science devance souvent l'éthique.

Et l'éthique essaie de la rattraper

car les scientifiques font ces expériences

et parfois, ils trouvent quelque chose
et on doit dire :

"Attendez un peu.

"Il faut qu'on en parle."

Malheureusement, ce sont souvent
les éthiciens qui disent ça.

Personne ne nous écoute.

Mais parfois,
cette conversation devient très sérieuse.

On arrive à faire en sorte
que les gens écoutent et disent :

"On arrive à un tournant,

"il faut qu'on y prête attention."

SÉOUL
CORÉE DU SUD

La Corée, c'est le pays où je suis né.

Je me sens bien à chaque fois
que je reviens de l'étranger,

même si ce n'est qu'une
ou deux fois par an.

Pasteur.

- Mon Dieu.
- Bienvenue.

Comment allez-vous ?

Mon Dieu.

Pasteur.

Vous n'avez pas vieilli.

Vous non plus, pasteur.

Entrons.

Vous avez rajeuni.

Pasteur, je voulais vous voir.

Hyeon est quelqu'un
que je n'oublierai jamais.

Les promesses que je lui ai faites.

J'espère

que vous continuerez à tenir la promesse
que vous avez faite à Hyeon,

comme vous l'avez fait jusqu'à présent.

Il y a tellement d'autres Hyeon,
n'est-ce pas ?

- Oui.
- Il y en a tellement.

Oui.

Je crois

qu'ils vous ont donné
une mission pour les aider.

Pour certains détracteurs
de la technologie du clonage,

celle-ci va à l'encontre de l'ordre
ou de l'autorité de Dieu,

ce serait une volonté

de se prendre pour Dieu.

Cependant,

qui peut assurer

que notre royaume appartient à Dieu ?

Sous-titres : Jérôme Salic