All language subtitles for Captain John Smith and Pocahontas - 1953.fre1

Une l�gende.

Vous �tes donc le capitaine John Smith,

que certains ont qualifi�
de pire bandit du royaume,

et d'autres d'aventurier
le plus audacieux.

Je plaide coupable
d'�tre John Smith, Votre Majest�.

Et coupable �galement
d'avoir servi mon roi

et la colonie de Virginie de mon mieux.

Nous avons entendu des r�cits �tranges
et contradictoires

au sujet du capitaine
Smith et de la Virginie.

Nous vous avons donc convoqu�s
quand nous avons appris votre retour.

Pour entendre
votre propre version des faits.

Ma�tre Saunders, veuillez prendre cela en
note, sans oublier le moindre mot.

Mettez-vous � l'aise, capitaine,
votre r�cit en sera facilit� d'autant.

Merci, Votre Majest�.

Sire, mon histoire commence � Jamestown.

Nous sommes au printemps de l'ann�e 1607.

Sur les bancs mar�cageux
de la James River,

quelques tentes et appentis
marquent la naissance

du premier �tablissement permanent
du Nouveau Monde.

8 h et tout va bien.

Tout va bien.

Mais � ce moment-l�,
il n'avait pas l'air tr�s permanent.

La majorit� des pionniers,

d��us en d�couvrant que la Virginie
offrait plus de couleuvres que d'or,

se pr�paraient d�j� �
abandonner la colonie.

Vous voulez tous mourir de fi�vres
comme le capitaine Gosnold ?

Je vous dis de laisser tomber
cette �tendue de boue st�rile.

Nous avons trois bons navires
� l'ancre sur la rivi�re.

Plus au sud, il y a les Cara�bes
et les Indes et leurs richesses.

- �a sent la piraterie.
- Piraterie, tu dis ?

Drake a �t� accus� de piraterie ?

Hawkins a �t� accus� de piraterie ?

Pas quand ils revenaient
charg�s d'or espagnol, s�rement pas.

Et Smith ? Il aura son mot � dire.

Le capitaine John Smith.

Ce gentleman fier-�-bras
a signifi� son dernier d�saccord.

Comme vous le savez,

il est aux fers sur le Goodspeed,
sur mon ordre.

Il y restera
jusqu'� son proc�s pour mutinerie.

Personne n'a travaill� plus dur que lui
pour cette colonie.

C'�tait injuste de le mettre aux fers.

"Conservez la nourriture."

"Labourez le sol."

"D�frichez la for�t."
Je vous en donnerai du John Smith.

C'est un programme plein de bon sens.

Au diable le bon sens.

Et je vais envoyer le capitaine Smith
au diable dans les jours � venir.

On n'a pas quitt� l'Angleterre
pour devenir paysans

et faire ami-ami avec les indiens.

- D'accord avec moi, Davis ?
- Affirmatif.

- On est venus chercher de l'or.
- Oui, c'est bon de le rappeler.

De l'or. Trouvons de l'or et rentrons
� Londres, riches comme des princes.

Qu'il en soit ainsi...

mais vous n'avez pas le pouvoir
de mettre John Smith aux arr�ts.

Attention, M. Rolfe.
Vous devez comprendre une chose.

� pr�sent, je commande cette exp�dition.

Elle ira o� j'en donne l'ordre,
quand j'en donne l'ordre.

Et en cas de d�saccord,

il reste de la place aux fers
sur le Goodspeed.

Mais la pendaison n'�tait pas � mon go�t.

J'ai d�chir� mon drap en lani�res,
et, simulant un suicide,

j'ai attendu qu'une opportunit�
se pr�sente.

Cela finit par arriver.

Officier ! Officier de quart !

Le prisonnier s'est pendu.

Mais j'�tais r�solu
� ne pas laisser Jamestown

aux mains de quelques �go�stes.

Des gloussements de dinde.

Mais depuis quand les oiseaux crient
la nuit comme avec des voix humaines ?

Quelque chose r�dait dans la for�t
entre moi et Jamestown.

Et j'aurais pari� mon scalp

que leurs rares plumes
�taient fich�es sur leurs t�tes.

Silence.

Capitaine Smith.

Les Indiens, ils vont attaquer.

Non, imb�cile.

R�veille les hommes en silence.

Mettons �a de c�t�, Wingfield.
Les Indiens vont attaquer.

Les Indiens.
Qu'est-ce que vous racontez ?

- Et comment vous �tes-vous �chapp� ?
- Moins fort.

Ils attendent l'aube,

mais ils attaqueront avant
s'ils nous entendent.

Bien. On va leur donner une bonne le�on.

Nous allons recevoir une le�on,
ils sont � cinq contre un.

Ils veulent nous tuer
� cause de votre comportement

et du viol de leurs femmes.

- Qu'allons-nous faire, John ?
- R�veillez ce sac � vin.

�teignez la lumi�re.
Faites passer le mot � tout le monde.

Les Indiens vont attaquer.

Mettez-vous en position d�fensive
derri�re les abris.

Et pr�venez les navires.

D�p�chez-vous
ou vous ne verrez pas le jour se lever.

Nous avons essay�
d'envoyer un message aux bateaux.

Mais chaque tentative �tait mise en �chec
par la fl�che d'une sentinelle.

Nous serions submerg�s par le nombre
avant de pouvoir faire parler la poudre.

Nous n'avions plus qu'� attendre.

Une attente anxieuse.

Les armes sont pr�tes.

Au-del� du petit groupe de colons,
les tambours annon�aient notre perte.

J'ai entendu quelque chose
dans les broussailles.

Non. Ils en d�duiraient nos positions.

Marche, mon gars.
Ne reste pas l� � transpirer.

L'imb�cile.

Maintenant.

- Ils abandonnent.
- Restez � l'abri et rechargez.

On ne va pas s'en tirer � si bon compte.

Je ne sais pas encore
comment vous avez quitt� le navire,

mais il y en a un de trop
qui donne des ordres.

Si vous voulez r�gler le probl�me
maintenant, je...

Regardez !

Ils veulent nous obliger
� sortir � d�couvert.

J'emm�ne une �quipe � la rivi�re,
capitaine.

Non, pas la peine
de vider la rivi�re. Rolfe.

- Allez au bateau. � la nage.
- Oui, capitaine.

- Armez les canons.
- Quelle cible ?

Le campement. Qu'ils tirent
boulets et mitraille sur le site.

Encore une chose.

Envoyez un signal
dix secondes avant la bord�e.

Ensuite tirez tout ce que vous pourrez.

Vous allez nous tuer.
Laissez-en le soin aux Indiens.

Pas si nous agissons vite. Allez-y.

Les autres,

creusez une tranch�e le long de
la rivi�re, votre vie en d�pend.

Suivez-moi.

N'�coutez pas ce jeune coq � grande
gueule, vous courez � la mort.

Ceux qui ne creusent pas
n'auront pas d'abri.

- Venez.
- Les gars, �coutez-moi.

Il donne des ordres comme si le
roi en personne l'avait nomm�.

Pas pour longtemps.

Si John Rolfe r�ussissait
� gagner les navires dans les temps,

nous aurions une chance.

Mais � ce moment-l�, Jamestown
avait toutes les chances de dispara�tre.

C'est le signal. Tous aux abris.

John.

- Bon travail, John Rolfe.
- Je suis soulag� de tous vous revoir.

- J'avais peur que vous y passiez.
- Il reste au moins la moiti� du groupe.

C'est assez peu.

Quelle gloire, se cacher dans un trou
devant la bataille.

Il me semble vous avoir vu
tout au fond du trou.

Venez, les gars.

Nous avons du pain sur la planche.

- Que dit l'inventaire, John ?
- Ce n'est pas fameux, capitaine.

On �tait un peu juste avant l'attaque.

Et l�, entre les Indiens et les canons,

on a presque tout perdu.

J'ai fait une liste :
200 livres de poisson s�ch�...

Qui vous autorise � agir ainsi ?

Qui vous autorise � me le demander ?

Je suis un gentleman de plus haut rang
que quiconque ici.

�a ne regarde que vous et votre m�re,
pas moi.

J'aimerais que nous r�glions
cette question, ici et maintenant.

Messieurs.

Je propose un vote.

J'ai un candidat.

Il a sauv� notre peau.

Et il irait tirer la queue du diable
en personne s'il le fallait.

- Capitaine John Smith !
- Ouais !

Imb�ciles, cette fonction requiert
un gentleman, pas un aventurier.

Pour moi,
c'est le c�ur d'un homme qui compte.

Peu importe
s'il est n� dans des draps de soie.

Je vote pour le capitaine Smith.

- Oui, moi aussi.
- Et moi aussi.

Vous �tes tous des idiots.

M. Wingfield est bien n�.
Il fera un bon chef.

Ce n'est que la v�rit�.

Qu'en dites-vous, capitaine ?

Je parlerai apr�s le vote, Charlie.

Bien, passons au vote.

Qui vote pour M. Wingfield ?

- Moi.
- Moi aussi.

Et qui vote pour le
capitaine John Smith ?

- Hourra !
- Le capitaine John Smith !

Rien � ajouter, M. Wingfield ?

Si, quand ce sera le moment.

Je vous remercie, mes amis.

Mais je vous avertis,
je ne vous promets pas la belle vie.

Vous ne ramasserez pas les p�pites d'or
dont vous r�viez en Angleterre,

pendant que de belles jeunes indiennes
vous chantent des romances.

Non.

Vous allez devoir trimer

et vous serrer la ceinture en
�vitant les fl�ches indiennes.

Bon, assez parl�. Au travail.

Et le premier exercice pour vos muscles
sera une palissade.

Allez, les gars, au travail.

John. Je peux vous parler ?

Oui. Pourquoi pas.
Je ne peux pas construire �a tout seul.

Vous avez v�rifi� les rations ?

C'est pire que ce que je croyais.

Ce sera demi-ration pour tout le monde.

Et je ne sais m�me pas
si �a nous permettra de passer l'hiver.

Alors ce sera des demi-rations,
voire des quarts de ration, au besoin.

Les ventres creux vont peut-�tre pousser
ces gentlemen

� chasser et � cultiver.

Admettez-le, capitaine.
Ils n'ont pas le c�ur � �a.

Ces soi-disant messieurs bien n�s
s'attendent � ce qu'on les serve.

D�s que vous annoncerez les demi-rations,
ils soutiendront Wingfield.

Ils vont se ruer sur les bateaux
et quitter la colonie.

Alors il faut leur en
�ter la possibilit�.

Comment ?

Vous verrez demain matin.

D'ici l�, ne parlez �
personne de l'inventaire.

Tr�s bien.

Capitaine Smith !

M. Wingfield ! R�veillez-vous !

Les bateaux ne sont plus l� !
Levez-vous !

Les bateaux ! Ils sont partis !

Les bateaux sont partis !

Ils nous ont abandonn�s.

- Les bateaux, ils sont partis.
- Mutinerie.

Rien de tout �a.

- Voyez vous-m�me, ils sont partis.
- Oui, ils sont partis sur mon ordre.

Ces navires �taient notre seul espoir.

Il nous condamne � mourir de faim,

� moins que les fl�ches des Indiens
n'abr�gent nos souffrances.

- Nous allons mourir.
- C'�tait notre seul �chappatoire.

Tant que vous aviez �a en t�te,

vous n�gligiez vos propres forces.

Vous devez vous d�brouiller
pour rester en vie

jusqu'au retour des bateaux
avec des denr�es pour l'hiver.

Et qu'allons-nous faire si les Indiens
reviennent nous attaquer ?

Nous n'avons plus de canons
pour nous prot�ger.

Je vais aller faire la paix
avec leur grand chef, Powhatan.

Ce vieux sauvage a jur�
notre mort � tous.

Nous ne pouvons risquer une exp�dition
dans une r�gion inconnue.

Nous serions � leur merci
� la moindre attaque.

Je ne prends pas de soldats.
Seulement deux volontaires.

�coutez-moi donc �a.

Qui serait assez stupide

pour l'accompagner
et avoir sa t�te plant�e sur un poteau ?

Moi !

Mon p�re me traitait de graine de pendu.
Qu'est-ce que j'ai � perdre ?

- Merci, Charles.
- Je vous suis, capitaine.

Je crois que la compagnie
des Peaux-Rouges me sera plus supportable

que celle de certains d'entre nous.

Vous avez accompagn� ce fanfaron
de son vivant,

suivez-le donc dans la mort.

En tout cas, bon d�barras.

Pr�parez-vous. Nous partons sur le champ.

Il fait sacr�ment chaud, capitaine.

�a sent l'eau.

Je pr�f�rerais en avoir le go�t.

�a ne sert � rien de tourner en rond
dans les bois.

Qu'est-ce que vous sugg�rez ?
Pour moi, tous les arbres se ressemblent.

Je crains que nous ayons �chou�, John.

Tr�s bien, voici mon plan.

Il doit y avoir une piste dans la for�t
qui m�ne � leur village.

Fleming, vous chercherez vers le sud,
John ira vers l'ouest,

et moi vers la rivi�re.

- On se retrouve ici ce soir. D'accord ?
- D'accord.

Il y en a bien un qui va trouver.

Rep�rez les Indiens
avant qu'ils ne vous voient.

Pas d'inqui�tude, mon ami,
je tiens � mon scalp.

Les eaux de Virginie
�taient r�put�es poissonneuses,

mais qui s'attendrait � trouver
de tels poissons.

La question �tait : comment les p�cher ?

Mais mes sir�nes �taient timides.

Et le pire est qu'elles ont disparu
sans me laisser le moindre indice

sur la localisation
du village de Powhatan.

La question suivante �tait :

comment app�ter une sir�ne apeur�e ?

Tout chasseur sait qu'il est plus facile
de pi�ger plut�t que de traquer.

J'ai d�cid� de tester
les effets de la curiosit�.

Je savais pouvoir compter
sur la curiosit� f�minine.

N'ayez pas peur.
Je ne vous veux aucun mal.

Vous, Anglais ?

Laissez Pocahontas.

Vous vous appelez donc Pocahontas.

Pocahontas aime les jolies perles ?

Non.

Laissez-moi.

Toutes les femmes aiment les perles.

N'ayez pas peur.

J'ai l'air de vouloir faire du mal
� Pocahontas ?

Non.

Vous �tes donc
la fille du chef des Paspaheghans.

Mon p�re est chef de toutes les tribus
des eaux bleues aux grandes montagnes.

Il sera en col�re
si vous ne me laissez pas.

O� habite votre p�re ?

En amont.

Vous allez me laisser ?

Je n'ai jamais vu de femme
aussi press�e de se d�barrasser de moi.

Pocahontas aimerait voir un joli miroir ?

Vous regardez dedans...

Je trouvais cette sauvage
des plus charmantes.

Mais je l'avoue, je n'imaginais pas

qu'une rencontre
avec une princesse indienne

allait non seulement changer ma vie,

mais aussi d�cider
du sort de la Virginie.

- Quelle direction ?
- Vers l'amont.

- Un probl�me ?
- Le m�me que ce qui a chass� ce corbeau.

- Je ne vois rien d'inhabituel.
- Il faut �tre d'autant plus prudent.

Ne tirez pas.

Il semble que les Indiens
ne savent rien des armures.

Vous prenez un grand risque, capitaine.
Il peut viser votre t�te.

Levez-vous. On ne vous veut aucun mal.

On dirait qu'il vous trouve
extraordinaire, capitaine.

C'est dans notre int�r�t
de l'encourager dans cette voie.

Levez-vous.

Vous �tes Paspaheghan ?

Paspaheghan. Nantaquas.

Nous venons en amis pour voir Powhatan.

Powhatan n'aime pas les Blancs.

Mais pour des dieux blancs, il sourira.

Vous n'avez rien � craindre.

Ces Blancs sont des espions
venus sur nos terres pour voler et tuer.

Leur m�decine est mauvaise.

De mauvais d�mons qui viennent enlever
nos femmes et souiller nos maisons.

Ils tuent avec leur souffle
et avec leurs armes.

La chair des n�tres se change en plaies
douloureuses et se d�tache de leurs os.

Tous les Blancs sont des serpents
� la langue fourchue et empoisonn�e.

Opechanco a parl�.

Ces Blancs sont des dieux.

Les blesser apportera le mauvais �il
� Powhatan et � son peuple.

Les fl�ches ne les transpercent pas,

elles tombent comme les feuilles mortes
emport�es par le vent.

Ce Blanc est un dieu
avec de grands pouvoirs.

Nos amis n'ont aucune crainte � avoir.

Un Blanc est venu ici
il y a de nombreuses lunes.

Il s'appelait Raleigh.
Nous l'avons rencontr� plusieurs fois.

Grand chef, nous apportons des cadeaux
en gage de paix.

Powhatan sait quels cadeaux
les Blancs apportent � son peuple.

La maladie qui change la peau
en �cailles diaboliques.

La maladie qui mange la chair
et les poumons.

Et avec ces cadeaux viennent la tra�trise

et les paroles
prononc�es par une langue fourchue.

Nantaquas a vu
ce que nous faisons � nos ennemis

quand nous faisons appel � nos pouvoirs.

Nantaquas n'a pas vu autant de blancs
que Powhatan.

Il ne sait pas
qu'ils portent une peau de m�tal

en plus de la leur.

Maintenant je vous ai
priv� de vos pouvoirs.

�a fera une bonne marmite
pour mes femmes.

Ce bandit veut vous tuer.

Il est �vident qu'il ne m'aime pas.

Nous verrons bien � la suivante.

Vous avez le c�ur d'un aigle.

Vous avez gagn� le droit
d'�chapper � la mort lente par le feu.

Qu'est-ce qu'il veut dire ?

Que nous mourrons vite
au lieu d'�tre tortur�s.

Vous mourrez de la main d'Opechanco.

C'est mon meilleur guerrier.
Je vous accorde cet honneur.

Dans un combat ?

Opechanco ne peut pas vous combattre
en dehors du champ de bataille.

Pourquoi pas ici et maintenant ?

Vous le pourriez
si vous �tiez membre de la tribu.

Pour lui, refuser serait
se couvrir de honte.

Et le vainqueur
pourrait d�cider du sort de l'autre.

Mais vous �tes un prisonnier.

Opechanco est votre bourreau.

D�tachez-le.

Je supplie Powhatan
d'�couter la parole de sa fille.

La langue d'Opechanco
ne dit pas la v�rit�.

Ce Blanc et ses amis
ne sont pas nos ennemis.

Ils veulent vivre avec nous en fr�res.

Si vous les envoyez au pays des ombres,

le grand esprit
tournera le dos � notre peuple.

Pocahontas demande piti� � Powhatan.

Pocahontas lui demande de lui donner
la vie de cet homme.

Les Blancs ont ensorcel�s
la fille de Powhatan.

Sa langue parle,
mais ses oreilles ne l'entendent pas.

Pourquoi Opechanco a-t-il le c�ur
charg� de poison contre les Blancs ?

Que lui ont-ils fait,
� lui ou � sa famille ?

Belles paroles
de la part d'un guerrier novice.

Ce n'est pas pour
les oreilles d'un guerrier.

D'un guerrier ? D'un boucher, oui !

Je n'ai pas donn� la permission de faire
couler le sang des fr�res de la tribu.

Powhatan, vous voyez
comme le sang appelle le sang.

Cet homme voulait simplement
rendre visite � Powhatan, en paix.

Il aurait d� avoir le bras pr�t � frapper
pour que Powhatan le frappe en retour.

Si Pocahontas r�clame
la vie de cet homme,

se souvient-elle de
la loi de la tribu ?

Pocahontas le sait bien.

Que la vie de ce Blanc soit �pargn�e.

Ils vont en faire un membre de la tribu ?

Dans ce cas, pourquoi pas nous ?

Qu'en pensez-vous, John ? �a me va bien ?

Les londoniens paieraient s�rement
pour voir �a.

Souvenez-vous en
si vous avez besoin d'argent l�-bas.

Qu'est-ce que �a veut dire ?

La robe de mari�e indienne vous pla�t ?

- Mari�e ?
- Vous vous mariez avec Pocahontas.

C'est pour �a que vous m'avez sauv� ?

Quand Powhatan donne votre vie
� Pocahontas, elle doit vous �pouser.

- C'est notre loi.
- Voulez-vous m'�pouser ?

Le grand esprit n'aime pas les tueries.

Un Indien tue un homme blanc,
un homme blanc tue un Indien...

Pas bon.

C'est donc pour maintenir la paix.

Oui.

Elle vous �pouse pour maintenir la paix
entre l'homme blanc et l'Indien.

John, c'est un mariage sauvage.

�a nous assurera l'amiti� des Indiens

et de la nourriture pour la colonie.

Et nous pourrons vivre et commercer
en paix avec eux.

Il semblerait que
sur les �paules de cette Indienne

repose l'avenir de la Virginie.

Ma fille, Pocahontas,
a r�clam� votre vie.

Selon la loi de notre tribu,
cette vie t'appartient.

Je la remercie.

Ce mariage ne me r�jouit pas.

Mais ma fille Pocahontas me dit
que son c�ur en sera heureux.

Je veux qu'elle soit heureuse.

Je vous remercie vous aussi, Powhatan.

Je ne peux pas dire
que j'aime les Blancs,

mais rien ne nous emp�che
de vivre ensemble en paix.

Si seulement les Blancs reconnaissaient
que la terre et ses fruits

n'appartiennent pas qu'� eux.

Nous sommes venus en paix,
le c�ur plein d'amiti�

pour nos fr�res de la for�t.

Ainsi que Pocahontas soit la preuve
de notre amiti�.

John Smith commet un sacril�ge.

Peut-�tre, mon ami.

Mais les nuits glac�es
en seront plus agr�ables.

De l'or, messieurs.
J'ai trouv� de l'or.

De l'or ?

- C'est une fortune.
- Une fortune ? 50 fortunes.

Il n'y a qu'� se pencher
pour en ramasser.

- De l'or � foison.
- O� l'avez-vous trouv� ?

Je cherchais des racines comestibles.

C'est plut�t l�ger pour de l'or.

Ce sont des �clats de min�raux,
ils prennent du poids � la fonte.

Alors nous serons riches
� notre retour en Angleterre.

Seulement si nous gardons la t�te froide
et si nous gardons le secret.

- Comment �a ?
- D'apr�s le contrat

�tabli par la ville de Londres
avec cette colonie

l'argent et les m�taux pr�cieux
reviennent � la compagnie.

Il n'y a rien � faire.
Nous l'avons tous sign�.

Quand le roi a c�d� la colonie
� la compagnie,

c'�tait � la condition que,
sans �tablissement permanent,

la couronne r�cup�rerait la Virginie.

Et si une nouvelle compagnie devait...

Elle mettrait la main
sur les terres et sur l'or.

Exactement.

- Un plan excellent s'il r�ussit.
- Nous le ferons r�ussir.

Mais tenez votre langue et aidez-moi
� faire tout notre possible

pour pousser ces hommes
� abandonner la Virginie.

Les Indiens !

Men�s par le capitaine John Smith
en personne !

Smith est de retour avec un groupe
d'Indiens. Et quelques femmes.

J'esp�rais ne plus le revoir.

�coutez, les gars.

J'ai fait un trait� avec le grand
chef des indig�nes, Powhatan.

Il nous accorde son amiti�.

Et pour sceller cette promesse,

il m'a donn� sa fille,
Pocahontas, en mariage.

Quelle quantit� de nourriture les
les indig�nes vont-ils nous donner ?

Ils vont nous donner
plus que de la nourriture.

Ils vont nous apprendre
� nous d�brouiller.

C'est bien plus profitable.

Vite, capitaine.

Ces poissons ont d�j� six jours,

ils commencent � puer.

Pocahontas vous a dit quoi faire.

- C'est vraiment ce que vous voulez ?
- Oui. Mettez-en dans chaque trou.

Vous avez entendu la dame, un poisson
dans chaque trou, avec chaque graine.

Dr�le de coutume.

Peut-�tre, mais la graine aura
des ressources pour pousser.

Dans chaque trou.

Faites en sorte que
tout le monde le fasse.

Ou ils vont voir de quel bois
je me chauffe.

Les gars.

Vous allez t�ter de mon poing
si vous n'enterrez pas un poisson

avec chaque graine plant�e.

C'est bien compris ?

Bien, alors au travail.

Tenez, je vous ai fait � manger.
Vous devez manger.

Pourquoi amener du bois ici ?
Ce n'est pas l'endroit du campement.

Pour faire un signal
quand les bateaux reviendront.

Sinon ils risqueraient de s'�chouer
dans ces eaux inconnues.

Et nous ne reverrions
jamais l'Angleterre.

L'Angleterre ?

- Vous n'allez pas en Angleterre.
- Pourquoi pas ?

C'est chez nous.

Vous allez abandonner Pocahontas ?

C'est donc �a qui vous inqui�te.

Ne vous inqui�tez pas, les bateaux
ne viendront pas avant l'automne.

Mais apr�s vous l'abandonnerez ?

Allons, Pocahontas,
personne ne parle de vous abandonner.

J'ai compris.

Les femmes.

Qu'est-ce qui inqui�te
encore cette petite ?

Vous le savez tr�s bien.

Oui, j'imagine que oui.

Mais elle ne doit pas
tomber amoureuse de moi.

Moi, un aventurier.
Elle, une princesse indienne.

Quelle vie ai-je � lui offrir ?

Quelques mois de bonheur
et toute une vie de regrets.

Vous �tes dur.

Parfois, �a vaut mieux
pour tout le monde.

L'un de nous ferait mieux de retourner
surveiller avant la ronde du capitaine.

Bah, il est au lit avec son Indienne.

Et � quoi �a sert de monter la garde ?

Les indig�nes sont nos amis, non ?

� l'aide !

Quel sale coup vous am�ne,
tel un chien en maraude ?

Le peuple de Powhatan est notre ami.

Je vais vous dire ce qui l'am�ne,
capitaine. Nos fusils.

Ces indig�nes donneraient tout
pour un de nos fusils.

Bien, mettez-le au secret.

Nous d�ciderons de son sort demain matin.

Retournez � vos postes et � vos lits.

On dirait bien
que Jamestown n'a pas que des amis.

Il veut des fusils, hein ?

Opechanco.

Je suis votre ami.
Vous comprenez, Opechanco ?

Je suis votre ami.

�coutez-moi, Opechanco. �coutez-moi bien.

Des fusils.

Pas qu'un seul, beaucoup de fusils.

Beaucoup de fusils pour Opechanco
et ses guerriers.

- Vous n'avez rien entendu cette nuit ?
- Rien.

Ces Indiens ne font pas le moindre bruit.
Ils se d�placent comme des chats.

Et ce Opechanco,

il ne s'est pas lib�r� tout seul,
on l'a aid�.

Des amis
� qui on a ouvert grand nos portes.

Aucun Indien n'a aid� Opechanco.

�videmment, vous n'allez pas l'avouer.

Le Blanc ment quand il dit
que des Indiens ont aid� Opechanco.

Ne me traite pas de menteur,
Peau-Rouge puant...

Nantaquas a le droit de se d�fendre.

Un de ces jours, vous verrez ce qu'il
en co�tera de m�nager les Indiens.

Nous devons expulser ce sauvage du camp,
pour notre s�curit� � tous.

- C'est � moi d'en juger.
- Juger ?

Avec une jolie petite Indienne

dans votre chambre
comme gage d'impartialit� ?

Mauvaise nouvelle, John.

Encore ?

Bien pire que l'�vasion d'un prisonnier.

- Qu'y a-t-il ?
- Un vol.

Deux douzaines de fusils et des munitions

ont disparu de la r�serve cette nuit.

C'est l'�uvre des Indiens,
comme vous allez vous en rendre compte.

Bonjour.

Laissez-moi faire.

Ce n'est pas un travail de femme.

Toutes les Indiennes le font.

Les femmes blanches ne font pas de farine
� Londres ?

J'ai bien peur
qu'elles n'aient jamais vu �a l�-bas.

Comment c'est, Londres ?

- Comme un grand village indien ?
- Non, beaucoup plus grand.

- Avec beaucoup de gens ?
- Oui, beaucoup, beaucoup de gens.

J'aimerais voir �a.

Le capitaine Smith
vous y emm�nera peut-�tre.

J'aimerais rencontrer
le grand chef blanc, le grand roi.

Ce sera peut-�tre possible un jour.

J'aimerais �tre une grande dame,

avec de beaux v�tements, comme
sur les images que vous m'avez montr�es.

Vous �tes d�j� une grande dame.

Plus grande que la plupart de celles
qui se voient comme telles � Londres.

Pocahontas est une grande dame ?

Oui, Pocahontas, vous l'�tes d�j�.

Pourquoi une grande dame ?

Par ce que vous pensez
et ce que vous faites.

Par votre gentillesse
envers des �trangers.

Des gens qui auraient connu la faim
sans vous.

Des gens qui seraient morts
sans votre intervention.

Des gens que vous aidez si noblement,
de mani�re d�sint�ress�e.

Pourquoi ?

La for�t est grande.

Tout le monde peut y vivre en paix.

Les Indiens et les Blancs

sont tous enfants du grand esprit.

Pocahontas croit
que le c�ur est fait pour aimer.

Pocahontas croit que c'est le
grand esprit qui l'a voulu.

Les Indiens et les Blancs
l'oublient parfois.

Pocahontas ne l'oublie jamais.

Oui, Pocahontas.
Alors ne doutez pas un seul instant

que vous �tes une grande dame.

Mais le c�ur d'un homme
est plus fort que sa logique.

Chaque fois que je la voyais avec Rolfe,

ma jalousie augmentait.

John, rendez-lui ce pilon.

- C'est lourd, je pensais...
- Rendez-le-lui.

Qu'y a-t-il de mal...

C'est un mauvais exemple
pour les Indiens du camp.

Ce travail revient aux femmes.
Les hommes qui le font se d�shonorent.

Donner cette impression
peut se r�v�ler dangereux.

Pocahontas est votre femme.
Vous ne faites pas exception ?

Je vous dis de lui donner ce pilon.

�a demande du muscle, John.
�a ne me d�range pas de l'aider.

Si les autres Indiens me m�prisent,

je ne m'en offusquerai pas.

- Faites ce que je vous dis.
- Il a raison.

Travail de femme.

Voir un blanc le faire n'inspirerait
que le m�pris � mon peuple.

J'ai parl� trop vite, mon ami.
Je suis d�sol�.

Mes nerfs sont soumis � rude �preuve.

Les Indiens sont insatiables.
J'essaie de les contenter

mais les n�tres
ne nous facilitent pas la t�che.

Nous sommes peu nombreux.
Ils sont nombreux.

J'aurais d� y penser.
�a ne doit pas �tre facile pour vous.

Ils nous admirent et nous craignent.

S'ils cessent de nous respecter,
s'il commencent � nous m�priser...

Vous ne m'en voulez pas
pour cette insulte ?

Serrons-nous la main. C'�tait ma faute.

- �a s'est bien pass� ?
- Aucun probl�me.

- Fusils et poudre ?
- Et les balles.

- O� est l'Indien ?
- Dans la hutte avec ses amis.

Bien, prenez ces barils et suivez-moi.

- C'est le dernier.
- Bien.

La poudre et les balles.

Quand vous serez � court,
vous les ferez vous-m�me.

Tenez, je vais vous montrer
comment �a marche.

Tiens, Macklin.

- De l'or.
- Oui, de l'or.

Vous avez trouv� de l'or
sans pr�venir le campement ?

Ne vous m�lez pas
des affaires des autres, Macklin.

Les Indiens
que j'ai vu passer avec des fusils,

ils les ont eus aupr�s de vous.

Vous avez fait affaire avec les Indiens.

Les fusils vol�s la nuit derni�re.

Je vais pr�venir le capitaine John Smith.

- L'imb�cile.
- Nous risquons la corde.

Seulement si nous n'arrivons pas
� mettre ce crime sur le dos des Indiens.

Les Indiens ?

C'est peut-�tre la chance qui vous
a fait lancer ce couteau, Turnbull.

Faites croire aux autres
que c'est l'�uvre des Indiens,

et nous aurons de quoi faire tomber
jusqu'aux fondations de Jamestown.

Comment leur faire croire
que les Indiens ont fait �a ?

Rien d'insurmontable pour vous, Davis.

�coutez bien.

Entrez.

Les hommes c�l�brent votre mariage,
Pocahontas. Il leur manque la mari�e.

Et � mon mari,
Pocahontas lui manque aussi ?

Bien s�r.

Pourquoi ne vient-il pas
le lui dire lui-m�me ?

Il m'a envoy� vous chercher.

Un guerrier de mon peuple
viendrait chercher sa femme lui-m�me.

Quand vous conna�trez mieux les Anglais,
vous comprendrez.

Le capitaine Smith
ne veut pas vous blesser.

Qui parle de blesser quelqu'un
� un mariage ?

- Venez pr�s du tonneau de rhum, mon ami.
- Je suis venu chercher Pocahontas.

Faut-il venir chercher
la reine de la f�te ?

Elle devrait �tre l�,
� faire honneur � ses invit�s.

Venez, mon amie.

Venez.

Est-ce une invitation ou un ordre
pour Pocahontas ?

Un ordre,
s'il a fallu venir vous chercher.

Pocahontas n'est
pas une esclave.

Elle est la fille de Powhatan,
princesse de son peuple.

Je vais dire aux autres que vous arrivez.

Je vous ai dit de vous
montrer � mes amis.

Je ne veux pas �tre ridiculis�
par les caprices d'une compagne indienne.

Si je ne suis qu'une compagne indienne,

je serais bien incapable de vous
ridiculiser devant vos hommes.

Arr�tez de jouer sur les mots
et respectez mes ordres.

Pocahontas ne comprend pas ce mot
dans la bouche de ses ennemis.

Elle le comprend encore moins
dans celle de son mari.

La premi�re qualit� d'une femme
est l'ob�issance.

On ne sait pas �a
au village de Powhatan ?

Au village de mon p�re,
on sait qu'une femme ob�it

parce que son mari
ne lui donne jamais d'ordre.

Elle le fait par amour.

Donn� librement parce que jamais exig�.

Ceci peut �tre valable dans la for�t,
mais pas � Jamestown.

Plus vite vous l'apprendrez,
plus vite vous deviendrez une dame.

- O� allez-vous ?
- Je retourne aupr�s de mon peuple.

Pocahontas sait que vous ne l'aimez pas.

Vous vous �tes d�tourn� d'elle
depuis la nuit de noces.

Pocahontas vous rend la vie
que Powhatan lui a donn�e.

Pocahontas a compris qu'elle a agi
comme une enfant.

Je n'ai jamais voulu
tomber amoureux de Pocahontas,

mais �a finit par arriver.

Je cessais de lutter.

C'est bien votre couteau.

Vous l'avez tous vu
quand on a ramen� le corps de Macklin

de la for�t, o� on l'a trouv�.

Plant� dans la blessure
au dos qui l'a tu�.

- Mon fr�re ne l'a pas tu�.
- On ne vous a pas parl�.

- Que votre fr�re s'explique.
- Il n'a pas grand-chose � dire.

C'est mon couteau, oui,

mais on me l'a vol�.

Vous dites qu'il a �t� vol�.
Pourquoi avez-vous tu� Macklin ?

M. Wingfield, je propose qu'on attende
le retour du capitaine Smith.

Veuillez-vous occuper
de ce qui vous regarde, M. Rolfe.

Pourquoi avez-vous tu� Macklin ?
Que vous a-t-il fait ?

Mon fr�re est innocent. Il a parl�.

Oui, il a parl�. Un tissu de mensonges.

Il n'y a qu'une fa�on de faire avouer
ces sauvages, c'est de les battre.

Oui, venez. Emmenons-le.

Je vous conseille de dire la v�rit�.

Qui a donn� l'ordre de le fouetter ?

Ils disent qu'il a tu� Macklin.
C'est un mensonge.

Ils veulent qu'il dise un mensonge.

Il y a le corps. Et voici le couteau
qu'on a trouv� plant� dans son dos.

- Trouv� ? Qui l'a trouv� ?
- Turnbull et moi.

On a trouv� son corps dans la for�t.

L'Indien a reconnu son couteau.

Quelqu'un l'a vol� � Nantaquas.

- Vous pouvez croire ce que vous voulez.
- Exactement.

Vous regretterez cette folie, John Smith.

Une folie provoqu�e par vous, Wingfield.

Notre prosp�rit� et nos vies d�pendent

du bon vouloir des Indiens,
et vous faites tout pour le d�truire.

Une folie que
nous regretterons am�rement.

N'avez-vous donc rien de mieux � faire,
aux champs par exemple ?

- Quelle douce soir�e.
- Oui.

C'est agr�able apr�s un hiver � Londres.

Oui.

Mais m�me �a ne r�ussit pas
� me tranquilliser.

Vous ressassez vos soucis
comme un chien gratte ses puces.

Qu'y a-t-il encore ?

Qu'y a-t-il, encore et toujours ?
La nourriture.

On dirait bien que la Compagnie
de Virginie nous a oubli�s.

Non, un bateau arrivera � temps.

Ces messieurs pr�f�reraient
nous voir autosuffisants.

Pour cela, il nous faut des outils,
des marchandises � �changer, etc.

J'ai bien peur qu'il faille aller
� Londres les secouer un peu.

J'y ai pens�.

Vous emm�nerez Pocahontas avec vous ?

Londres ne convient pas � une Indienne.
Il y fait gris et froid.

Elle est fille du soleil.

- La Virginie est toute sa vie.
- Qu'allez-vous faire, alors ?

Envoyer quelqu'un d'autre � ma place.

- Qui pourrait faire l'affaire ?
- Vous.

Moi ? Quitter Jamestown ?

Rien ne vous retient.
Moi, je ne peux pas quitter ma femme.

Vous ne pouvez pas quitter une Indienne ?

Elle est le symbole
vivant de cette colonie.

Sans elle, on s'effondrerait
comme un ch�teau de cartes,

assaillis par les indiens,
affaiblis par la faim.

- Ce sont les seules raisons ?
- Non.

Non.

Pocahontas est devenue ch�re � mon c�ur.

En la quittant, j'abandonnerais
la meilleure partie de ma vie.

Qui aurait pu penser,
quand nous l'avons rencontr�e,

qu'elle saurait se faire adopter

par chacun d'entre nous.

S�rement pas

John Smith.

- Bonne nuit, John.
- Bonne nuit.

Je ne voulais pas vous r�veiller.

Vous avez vu Nantaquas ce soir ?

Je lui ai apport� son repas
avant de me coucher.

- Comment va-t-il ?
- Il ne parle pas.

Vous ne pensez pas
qu'il a tu� Macklin, John ?

Non. Pourquoi l'aurait-il fait ?

Macklin �tait inoffensif.

Je crois que Wingfield a tu� Macklin

et a fait accuser Nantaquas.

Je ne dis pas que
je suis contre cette id�e.

Mais sans preuve...

Parfois, je me demande

si cette colonie m�rite vraiment
tous les tourments qu'elle nous vaut.

Mais je peux vous affirmer

que sans vous,
je ne pourrais pas les supporter.

Aimez-vous Pocahontas, John ?

D'un amour symbole de foi
et gage d'espoir.

Oui, je vous aime.

L'amour de John Smith
pour une princesse indienne.

- Pardon, capitaine, mais les Indiens...
- Des probl�mes ?

�a d�pend comment on interpr�te �a.
Ils sont partis.

- Partis ?
- Ils ont d� sortir pendant la nuit.

La sentinelle n'a rien entendu.

Mauvais signe.

Rassemblez tout le monde.

Bien, capitaine.

Nantaquas et les autres Indiens
ont quitt� le campement cette nuit.

Voyez vous-m�mes.

Les Indiens sont partis cette nuit,
sans pr�venir.

Ils ne sont pas partis en amis.
Je ne sais pas pourquoi.

Mais je n'aime pas �a.

Je dis : bon d�barras.

Au contraire, ils vont s�rement revenir,
le tomahawk � la main.

Une surveillance permanente
est n�cessaire.

Doublez la garde, renforcez la porte,
pr�parez vos armes.

Que personne ne sorte de l'enceinte.

Pr�parez des seaux d'eau
pour les �ventuelles fl�ches enflamm�es.

S'il m'arrivait quelque chose,
j'appr�cierais beaucoup...

que vous vous occupiez de Pocahontas.

Vous avez ma parole, John.

Les tambours de guerre.

Opechanco.

- On approche de l'heure pr�vue.
- Oui.

Il est digne de confiance ?
Vous lui avez dit de nous �pargner ?

Peut-on se fier � lui ?

Nous seuls pourrons lui fournir
de la poudre quand les bateaux viendront.

Les tambours se sont arr�t�s.

�a veut dire qu'ils sont pr�ts
� attaquer.

Ouvrez l'�il, les gars.

C'est Turnbull ! Il est mort.

Ce n'est pas la faute des Indiens.
Il s'est mis � d�couvert.

En tout cas,
�a veut dire plus d'or pour nous.

Partons d'ici
avant qu'une fl�che perdue nous atteigne.

Nantaquas.

Regarde dans ce feu et compte le nombre
de guerriers de Powhatan

que tu as envoy�s au grand esprit
parce que tu as bu le venin du serpent.

Nantaquas a �t� nourri par les Blancs,
il rampe devant eux comme un chien.

Powhatan convoquera Opechanco
devant le conseil quand il entendra

les plaintes des femmes
dans les maisons vides.

Et je serai
le principal accusateur d'Opechanco.

Pocahontas promet que le couteau de John
Smith transpercera le c�ur d'Opechanco.

Et Pocahontas rira en voyant les vautours
se gaver de sa chair.

Ram�ne-la.

Quelque chose bouge par l�-bas.

- C'est Pocahontas.
- Elle est poursuivie par un Indien.

Ouvrez la porte !

D'o� venez-vous ?

Je vous croyais � l'abri
dans notre hutte.

J'ai entendu
les tambours de guerre d'Opechanco.

Je suis all�e voir Nantaquas.

Nantaquas a dit � Opechanco
que Powhatan �tait ami avec les Blancs.

Opechanco a tu� Nantaquas
quand Nantaquas lui a tourn� le dos.

Opechanco provoquera sa propre mort

quand Powhatan l'apprendra.

Il est d�j� trop tard.
On ne peut plus attendre.

Nantaquas nous servira peut-�tre
jusque dans la mort.

D'apr�s la loi de la tribu,
un fr�re de sang a le droit

de venger la mort d'un autre.
Nantaquas est mon fr�re de sang.

- N'est-ce pas ?
- Vous �tes devenu le fils de Powhatan

et le fr�re de sang de Nantaquas
en �pousant Pocahontas.

Envoyez deux fl�ches enflamm�es,
le signal du d�fi.

Le d�fi est accept�.

Attendez. Est-ce que John dit vrai ?

Opechanco va se mesurer � lui
sans tra�trise ?

C'est notre loi. Ses propres hommes
le tueraient s'il ne s'y pliait pas.

John !

Regardez, les gars !

Venez tous voir !

Qu'est-ce que c'est ?

On a trouv� �a
plus bas dans la rivi�re, capitaine.

Et il en reste une bonne douzaine l�-bas.

On p�chait, on a charg� �a
sur notre pirogue et on l'a ramen�.

- C'est rempli de poudre d'or.
- De l'or ?

Il y en a partout en Virginie,
mais ce n'est pas de l'or.

J'ai d�j� vu ce genre de minerai
au cours de mes voyages.

Les Espagnols appellent �a l'or des fous,
�a n'a aucune valeur.

Comment en �tre s�r ?
�a ressemble beaucoup � de l'or.

�a ne vaut pas mieux que les feux follets
que certains poursuivent.

Vous n'�tes pas oblig�s de me croire.

Envoyez un baril � un orf�vre de Londres,
il vous confirmera mes dires.

Vous dites qu'il y en avait d'autres ?

Oui.

Cet or n'a aucune valeur, mais quelqu'un
a essay� de doubler tout le monde.

Savez-vous quelque chose, M. Wingfield ?

Moi ? Rien. Pas plus que les autres.

Je tuerais bien celui qui a fait �a.

Il faudra d'abord le trouver.
Amenez �a dans ma hutte.

Oui, monsieur.

Je vous l'avais dit.
Smith veut nous priver d'or, le tra�tre.

Je le savais.

Ces sornettes sur l'or des fous
n'avaient qu'un seul but.

Il veut tout garder pour lui.

Regardez �a. Regardez comme �a brille.
�a ne peut �tre que de l'or, non ?

Mais comment allons-nous
le sortir d'ici ?

C'est simple.
� la rel�ve de la garde de la porte,

�a ne devrait pas �tre difficile
de se faufiler jusqu'� la for�t.

Et tout sera pour nous,
� s�parer en deux parts.

Seulement deux parts.

La moiti� suffirait � mener
une vie d'homme riche � Londres.

C'est vrai, mon ami, c'est bien vrai.

Mais la totalit�
rendrait un homme encore plus riche.

La soute � poudre !

Il est comme �a
depuis plus d'une semaine ?

Oui, docteur, on a fait ce qu'on a pu
jusqu'� l'arriv�e du bateau,

mais personne ici ne conna�t la m�decine.

Il ne mange plus. Il d�lire.

Inutile d'entretenirde faux espoirs, M.
Rolfe.

Les br�lures � elles seules
auraient d�j� tu� un autre que lui.

Le fait qu'il ait surv�cu jusqu'�
maintenant est d�j� un miracle.

Il doit vivre. Je peux le sauver.

J'ai bien peur que cela soit
au-del� de nos possibilit�s.

Il doit bien y avoir
quelque chose � faire.

Je ne vois qu'une solution. Le sortir
de ce mar�cage et l'emmener � bord.

Le docteur a dit
que vous vouliez me voir.

Le bateau partira avec la mar�e.

Ils m'emm�nent en Angleterre
parce qu'ils craignent pour ma vie.

�a signifie, mon ami, que vous devrez
rester ici pour vous occuper de tout.

John, vous me faites confiance
mais je ne peux rien vous promettre,

� moins que vous ne laissiez
Pocahontas ici pour m'aider.

J'ai d�j� assez donn� � Jamestown.

Je la garde pour moi maintenant.
Elle vient avec moi.

Alors vous signez
l'arr�t de mort de Jamestown,

vous d�truisez ce pour quoi
vous avez pris tant de risques.

Pocahontas a �t� le ciment de
cette colonie jusqu'� maintenant.

Elle l'a maintenue en vie.

Si la colonie ne prend pas son envol
� pr�sent,

elle m�ritera tout
ce qui pourra lui arriver.

Jamestown a us� la force de Pocahontas.

Je ne la laisserai pas lui user le c�ur.

Allez � terre. Pr�parez vos affaires.

Nous mettons la voile dans une heure.

Mais Pocahontas avait pris sa d�cision.

Son c�ur partait avec moi,

mais elle savait
qu'elle �tait le gage de paix

entre son peuple et Jamestown.

Sans elle, la colonie dispara�trait
comme un r�ve oubli�.

Je me demande si c'est bien
de le laisser partir seul.

Vous �tes s�re que
c'est ce qu'il voulait ?

Oui.

Du plus profond de mon c�ur, je le sais.

Il vous aimait vraiment.

John aimait aussi l'Angleterre.

Il aimait son roi.

Il aimait Jamestown.

Il aimait aussi Pocahontas.

Maintenant, ils l'emm�nent en Angleterre
pour qu'il y meure.

Je sais que John aimerait que Pocahontas

reste ici pour s'occuper de ses amis.

Je sais qu'il aimerait
que j'aide � maintenir la paix

entre les Blancs et les Indiens.

Pocahontas sait
que c'est ce qu'il voudrait.

Vous �tes sage, Pocahontas,

en plus d'�tre une grande dame.

Sacrifier votre bonheur
pour le r�ve d'un homme.

J'aime John Smith.

Et voil� toute l'histoire, Votre Majest�.

Pas mon histoire,
mais celle de Jamestown.

Et l'histoire d'une belle
et grande princesse indienne, Pocahontas.

Votre roi vous remercie, capitaine.

Il est �vident
que nous avons une dette envers vous

pour les services que vous avez rendus
� la couronne.

Demandez ce que vous voulez.

Un poste dans l'arm�e ?
Gouverneur de Virginie ?

Sire, je ne peux pas retourner l�-bas.

Alors vous devez savoir que John Rolfe
et la princesse Pocahontas...

Se sont mari�s ?

Oui, Votre Majest�,
j'ai appris la nouvelle.

Pocahontas me croyait mort.

John Rolfe, qui, je le sais,
l'aime depuis longtemps,

lui a donn� son nom et sa protection
dans la colonie.

- Il sera bon avec elle.
- Et vous, qu'allez-vous faire ?

Chercher de nouveaux horizons,
Votre Majest�, et de l'aventure.

C'est toute ma vie.

Ai-je la permission de Votre Majest�
pour partir ?

Avec tous nos v�ux, capitaine.

Et avec l'espoir que la Virginie
sera aussi bien servie par d'autres.

Et le voil� dans le Londres
d'aujourd'hui.

L'hommage de tout un pays
� une femme indienne.

"Une grande dame.

"Une princesse pour son peuple."

Fin