All language subtitles for Dschunglekind_FR

Je veux raconter l'histoire,

L'histoire d'une petite fille
qui a grandi dans un autre temps.

Une histoire d'amour, de haine,

de pardon, de brutalité et de beauté de la vie.

C'est une histoire vraie,
c'est mon histoire.

Les premières années de mon enfance...

je les ai passées avec ma famille au Népal.

En 1979, nous avons dû partir
pour des raisons politiques.

Mes parents ont cherché un
nouveau travail en Indonésie.

J'avais 8 ans quand mon père,
dans l'immense forêt de Papouasie Occidentale,

a découvert une tribu jusqu'alors
inconnue.

Ce fût durant l'une de ses expéditions,
à environ trois jours de voyage d'Irian Jaya.

C'était un peuple dont il n'avait entendu
parler que par des légendes et des rumeurs,

et qui vivaient comme à l'Âge de Pierre,
les Fayous.

Sabine, viens, l'école va commencer!

Mon père voulait découvrir
la langue de ce peuple.

Il reçut la permission, du chef Fayou,
de vivre parmi eux.

La jungle pour de vrai, Bo
Tu imagines!

Sérieusement? Mais qu'est-ce que tu croyais?

C'est la découverte de ma vie.

Et pour notre maison?

Une unique. Alternative, Expérimentale?

Si on vit dans cette tribu,
Ça sera comme un voyage dans l'Âge de Pierre.

Et il est sûr comment,
ton Âge de Pierre?

Le chef Boko m'a assuré
que nous serions sous sa protection.

Dans une langue et une culture
que tu ne maîtrises pas vraiment.

Doris, je suis linguiste.

- J'ai la possibilité, une langue...
- Qu'est ce qui t'arrive?

- Qu'est ce qui va encore sortir de ta bouche?
- Doris...

Doris!

Doris, il ne s'agit pas de combler
une lacune cartographique.

Il s'agit d'élucider le secret
de la préhistoire humaine.

Chuut!

Laisse-moi faire cette recherche.
Je construirai une maison.

Et quand vous me rejoindrez
je comprendrai mieux le Fayou.

Ça sera bon pour nous, fais-moi confiance...

Fais-moi confiance.

Cinq mois plus tard,
le jour arriva finalement,

où nous rejoignîmes mon père,
à 100 km de là, dans la tribu éloignée des Fayous.

Au milieu de la jungle la plus profonde,

dans un monde où ma vie
allait changer pour toujours.

L'ENFANT DE LA JUNGLE

- Papa!
- Ma puce.

Salut, princesse.

- Oh, papa. Tu pues!
- ah bon?

Premier contact

(Bruit d'hélicoptère)

Ils sont là?

Oui, ils ne font pas confiance
aux engins modernes.

Regarde là.
Regarde par là.

(Chants d'oiseaux)

Sabie, Judithu et Babu...

Dorisu.

Judithu?

Oui, Les Fayous utilisent des noms
qui se terminent tous par une voyelle.

Christian, tu seras à nouveau Babu,
comme quand tu étais petit.

Lui c'est le chef Boko.

N'ayez pas peur, ils n'ont jamais
vu d'enfants aux cheveux blonds.

Se frotter le front est une salutation.
Ça traduit des intentions pacifiques.

- Papa!
- N'ai pas peur.

Voilà.

Tout va bien?

On y va ensemble?

(musique)

(Bruit de la jungle)

(ronronnement de chat)

Du calme, Timmy.
ça ne sera pas long.

Pourquoi ils ne nous aident pas
à tout porter?

Ce sont des chasseurs, pas des porteurs.

- Qu'est ce qui sent aussi mauvais?
- Retiens ta respiration et avance.

Allez, on est presque arrivé.

(pleurs de bébé)

Voici la famille Klaus.

N'ayez pas peur.

Bine!

Tout va bien?

Nous y voilà!

On est dans la jungle, la jungle,
la jungle, la jungle, la jungle...

Pose ça ici.

Regarde la cuisinière!

Du calme, Timmy.
Voilà ta nouvelle maison.

Je dors ici!

Et toi Bo, où vas-tu rester?

Regarde je suis Tarzan.

- C'est quoi, ça?
- Juste une égratignure.

J'en ai vu des égratignures
en salle des urgences.

- c'est un coup de couteau qui ne m'était pas destiné...
- de mieux en mieux...

Doris, ici on est en sécurité.
C'est une zone neutre.

Neutre?

Oui, tant qu’on n’interfère pas,
on est en lieu sûr. C'est le marché.

Tant qu'on n'interfère pas?
Je m'implique toujours, Klaus.

- On n'arrive pas quand même pas au milieu de luttes tribales, si?
- Pas directement.

Les Fayous étaient une grande tribu...

et sont maintenant divisés en deux groupes hostiles,
qui sont en guerre.

- Comme je l'ai dit, ici on est en sécurité. Ici...
- Ici, c'est la Suisse, j'ai compris.

(rires)

- Regardez par ici. C'est quoi ça?
- Du papier toilette...

Exact. La salle de bain n'est pas prête.
On est invité par les Fayous.

Et que fait un bon invité?
Il enterre.

- Donc si vous allez aux toilettes, prenez la pelle.
- Et où est la douche?

Et maintenant quelques règles dans la jungle.

Premièrement: Jamais seul dans la jungle.

Tout ce que vous voulez manger, vous me le montrez d'abord.
On ne boit que de l'eau bouillie.

Ne jamais sortir de la maison déchaussé.

Ne pas nager loin dans la rivière.

À la tombée de la nuit, tout le monde à la maison.

On est amical avec tout le monde.
On ne se mêle de rien

Et, encore une fois, très important:
Jamais seul dans la jungle!

- Vous avez compris?
- On va rester ici combien de temps?

- Jusqu'à ce que je maîtrise bien la langue.
- deux, trois ans?

- Ou peut-être vingt ans.
- De quoi ??

Vingt ans?
Jamais!

LA TRIBU DES FAYOUS

(Chants de femmes Fayous)

Owaka Fu. Fu.

- Fu?
- Fu.

- Fu.
- Fu.

Fu.

Fu.
Fu.

- Fu.
- Fu.

- Fu.
- Fu.

Tout se dit "Fu"?

En fonction la position de l'accent tonique,
le sens du mot change.

La pirogue: "Fu",
Un tronc d'arbre: "Fu".

- Comme on dit "l'eau"?
- L'eau, c'est "Di".

Di, di, di, di di, di...

Di?

Di?

Di?

(miaulements de chat)

Les enfants de la tribu ne
sont pas obligés d'aller à l'école.

Justement, ici, c'est la tribu des Kueglers
Et ça marche comme ça.

Pourquoi on apprend l'anglais, sérieusement?

Personne ne le parle ici.

Pour que vous puissiez communiquer avec le reste du monde.

Moi je voudrais rester ici.
Et je voudrais apprendre le Fayou!

Bine, tu apprendras par toi-même,
en jouant avec les autres enfants.

- Ils ne savent jouer à rien.
- Et ils n'ont pas de jouets.

En tout cas, ils ne prennent pas les miens.

- Goal!
- Yeeah!

- Bine, où sont tes claquettes?
- Demande-lui.

- On va nager?
- Ok.

Di?
Di? Di?

(rires)

(musique calme)

LE MALÉFICE

(gémissements de femme)

(Chants de femmes Fayous)

(Cris et chants)

- Qu'est-ce qu'elle a?
- Elle souffre.

Quelque chose n'est pas normal.

- Pourquoi les femmes chantent?
- J'en sais rien!

Va chercher papa!

(Chant de femmes)

Papa!

Papa!

Papa?

Di! Di!
À l'aide, Di! Di!

Aidez-moi.
Di. Di.

Di. Di.

Aidez-moi.
Di. Di. Di.

Di. Di.

Papa!

Au secours!

Di. Di.

(Chant de femmes)

Maman!

(musique dramatique)

Personne n'est venu à l'aide.

Elle est morte sous nos yeux à tous,

Et ils sont juste restés là,
tous, à regarder...

Elle était malade.

Les Fayous ne croient pas qu'une personne
puisse mourir de façon naturelle.

C'est soit à cause d'une flèche,
soit d'un maléfice.

Et si quelqu'un meure de maladie,

Alors c'est un maléfice
et ils ne cherchent pas à aider,

parce qu'un maléfice et que ça ne se soigne pas.
- C'est complètement absurde.

- Tu sais très bien qu'on pouvait l'aider.
Avec des médicaments, ou quelque chose...

Cette femme elle va au ciel, comme nous?

Oui, bien sûr, Bine.

- Elle était maudite?
- Non.

- Elle s'est évanouie de douleur.
- Pour les Fayous, elle était maudite.

Et même maman n'aurait rien pu faire.

Ça va aller...

Ok...

Bip, bip, bip,
On s'aime tous.

Tout le monde mange autant qu'il le peut,
comme son voisin.

On l'a pris, c'est sûr:
Mais pas que pour nous.

On a donc tout mangé
Sans oublier de se brosser les dents

Bip, bip, bip,
on s'aime tous...

(Un homme Fayou chante)

Je suis désolé.

Qu'est-ce qu'il chante?

"Mon épouse, tu es partie
et je suis tout seul."

"Je suis tout seul, il fait nuit
et je n'ai plus d'épouse."

Ça, j'arrive à comprendre.

Allons coucher les enfants.

Papa?
Nous aussi on peut-être maudit?

Non, Bine.
Nous ne sommes pas comme eux.

Nous n'avons pas à nous venger.
Nous n'avons pas enfreint de règles.

On est en sécurité.

Le chef Boko nous a promis
sa protection,

et une promesse, ici c'est
pris très au sérieux.

Et comment ça sera, si
nous devenons comme les Fayous?

Si on fait tout comme eux?

On ne sera jamais comme les Fayous.

On restera toujours dans notre petit monde,
avec nos règles à nous.

Et ici, il n'y a pas de place pour
les maléfices, tu comprends?

Mon amie Faisa

(Aboiements de chien)

(musique croissante)

SPIRALE DE LA MORT

Maman! Maman! Un des Fayous est blessé.
Il a besoin d'aide.

- Tu ne peux rien faire.
- Je peux quand même voir ce qu'il a.

Doris. Les Fayous ne connaissent
aucune forme de mort naturelle

Ils ont donc besoin de tuer quelqu'un,
en représailles, pour les funérailles.

Donc si quelqu'un meurt, un autre
doit payer pour ça, c'est ça?

- Alors je vais faire en sorte que celui-là survive.
- Doris!

Nous ne sommes que des invités, ici!

Tu ne peux pas garder en tête
toutes les lois Fayous.

On ne peut pas leur apprendre le pardon
d'un jour à l'autre.

Tu nous as fait débarquer au milieu
d'une guerre civile!

- Peut-être que t'aurais dû essayer d'enseigner le pardon.
- Ne vous disputez pas !

Ils nous regardent...

Tu as gardé cet avion en papier?

(chants d'oiseaux)

UN MONDE DIFFÉRENT

- J'ai raté un épisode?
- Non.

- Ça sent bizarre ici...
- Je me sens pas bien.

Papa. Qu'est-ce qu'il fait avec elle?

Il lui dit adieu.

Il reste quelques jours avec elle dans sa case,
puis il l'emmène dans la forêt.

et, quand elle s'est décomposée
et qu'il ne reste que les os,

alors, il ramène le crâne dans sa hutte
pour continuer à vivre avec elle.

Il fait cela pour ne jamais l'oublier,
tu vois, pour rester avec elle pour toujours.

- Ça va toi?

(chants des guerriers Fayous)

Pour nous, les morts dorment sous terre.

Dans un cercueil avec des fleurs,
Au moins, ça sent moins mauvais.

Mais de toute façon, elles finissent par faner.
Et alors, ça sent pas bon non plus...

Et au moins, avec un crâne,
tu peux parler...

(chants des guerriers Fayous)

(Musique dramatique)

(Cris d'un homme et d'une femme Fayou)

(Pleurs et cris de la femme)

(cris des hommes)

Je veux rentrer!

Quelle honte!

Qui est cette femme?

Elle est de la tribu d’Irigre.

Reste tranquille!

Maintenant tu es ma femme!

T'as compris?

Sinon je te tue!

(gémissements de la femme)

Qu'est ce qui se passe?

Gohu a pris une nouvelle femme.

"a pris"?
Et qu'est-ce que tu as fait?

Ce que j'ai fait?
Qu'est-ce que je devrais faire?

Espèce de lâche!

Maman, y a des cheveux verts qui rampent
sur le t-shirt de Sabine

baah!

Christian, sur le tien aussi.

- Ah, chérie.
- ici aussi...

(murmures de guerriers Fayous)

Pas la peine de les déchirer.
C'est juste un peu de moisi.

- C'est dégoûtant.
- c'est l'humidité, ma puce.

Papa, qu'est ce qui lui est arrivée?

- Elle est devenue l'épouse de Gohu.
- Parce qu'il n'en avait pas, le pauvre.

Et quelle attention
de la part de ses amis!

Quand son épouse est morte,
aucun ne s'est intéressé à elle,

mais au moins, ils l'ont aidé
à en voler une autre.

- Elle vient d'où?
- C'est une Irigre.

- La tribu qui a lancé le maléfice sur la femme de Gohu.
- La sorcellerie n'existe pas!

Pas pour nous. Mais pour les Fayous, le maléfice
est aussi réel que tes casseroles.

Quelle comparaison stupide!

Vraiment, on doit discuter de tout
ça devant les enfants?

Et pourquoi pas? Ici, on fait tout devant les enfants.
Toute la vie se fait comme ça ici...

- Pourquoi ne pas discuter, vu que ça n'a rien à voir avec nous?
- En nous disputant?

- Et alors? Oui on se dispute...

Mais nous, au moins, on se réconcilie,
et on ne se maudit pas.

- Les enfants doivent voir cela.
- Alors, les enfants, prêtez bien attention à ça...

(rires)

(Musique douce au piano)

LA PREMIÈRE GUERRE

(chants des guerriers Fayous)

(chants des guerriers Fayous)

(Guerrier parlant Fayou)

(Guerriers répondant en Fayou)

(Chants et invectives guerrières)

- Tous à la maison!
- On y va.

Christian, rentre!

À terre! À terre!

Non, non, je veux regarder!

(cris)

- Bine!
- Bine, à terre! Reste baissée!

(cris)

(musique mélancolique à la guitare)

Reste ici...

(soupirs)

(cris et gémissements)

Vous pouvez venir.

(cris et gémissements)

(respiration pesante)

Pas de morts, pas de vengeance.

GOHU, LES FEMMES ET L'AMOUR

(enregistreur: dialogue Fayou)

Merci.

(Gohu appelle quelqu'un)

(Gohu appelle quelqu'un)

(Gohu appelle quelqu'un)

Klaus, prend la mallette noire.

Hey, du calme.

Va-t’en!
Va-t’en !!

- Elle m'a entendu.
- Oui, elle vous a entendu.

Mais elle a une vilaine blessure.

- Les ciseaux.
- Hein?

Donne-moi les ciseaux.

Un cadeau.

Pour couper.

Viens.

Elle doit marcher toute seule. Sinon,
il va penser qu'on veut la lui voler.

Viens.

Gohu a tiré parce qu'elle ne l'a pas écouté?

Oui, on peut dire ça comme ça.
Ce sont les lois Fayous.

Moi aussi je vais faire comme ça.
Sabine et Judith vont toujours m'obéir.

- Au!
- Maman! Jamais tu n'as fait ça avant...

Ça suffit! Tout le monde dehors, et
je ne veux pas vous voir regarder ici.

Comment tu t'appelles?

Pourquoi n'as-tu pas écouté Gohu?

Gohu a tiré sur mon fils Auri
avec sa flèche.

Et il s'est enfui dans la jungle.

Et maintenant il est maudit...

(Nala chante)

Comment elle va?

Maman n'a pas voulu le dire!

Son fils s'est fait tirer dessus par Gohu...

et s'est réfugié dans la jungle.

- Mais il n'est pas mort?
- Non.

Mais même vivant, sans la tribu, il n'a aucune chance.

C'est pour cela qu'elle est triste.

Les Fayous abandonnent les blessés,
le maléfice est le plus fort.

Maman?

Maman, papa! Maman!!

Maman! Ouvre la porte, maman!

Papa? Maman?
Maman, ouvre!

Les Fayous arrivent! Tous ensembles!

Reculez.

Il fallait s'y attendre.

Ils ne comprennent pas ce que
tu as fait avec elle.

Viens!

- Elle ne peut pas retourner auprès de lui!
- Elle doit!

Il n'y a pas d'amour entre eux,
ça n'ait qu'une question de survie...

- Nala, Nala, prends ça!
- Oublie, elle ne le prendra pas...

Dis-lui qu'elle doit prendre cet antibiotique.

- Elle ne mange rien qu'elle ne connaisse.
- Alors trouve une autre solution...

Dis-lui que je suis une mauvaise sorcière,

et que ma magie va la transformer en cochon.
- Arrête avec ces bêtises.

Dis-lui que c'est un contre-maléfice.

Ma femme est sorcière.

Son médicament est tellement puissant
qu'il peut détruire le maléfice.

Qu'est-ce que tu fais?

De l'aide, contre le maléfice...

(rires des guerriers Fayous)

(musique dramatique)

(musique triste)

Des milliers tombent à ma gauche
et dix mille à ma droite.

C'est pourquoi Il ne me frappera pas encore.

Aucun mal ne me touchera
et aucune plaie ne s'approchera de ma maison.

Alors, Il envoya ses anges pour qu'ils
me gardent sur tous les chemins.

Amen.

Bonne nuit, ma puce.

Bonne nuit.

- Auri n'est protégé par personne.
- Qui est Auri?

Le fils de Nala.

- Peut-être que le maléfice existe vraiment.
- Ça va pas?

- Qui sait?
- La médecine de maman a toujours raison.

Peut-être qu'elle ne fait que contenir la malédiction.

- Et que les gens ne font que mourir plus tard!
- Ah, Sabine, t'es vraiment timbrée!

MON FRÈRE AURI

(musique joyeuse)

Un, deux, trois...
Dance du crocodile!

(rires d'enfants)

Des progrès!

(comptines d'enfants)

- Je suis Tarzan!
- Mais Tarzan, c'est un garçon...

- Et alors? Tu peux faire Jane!
- Ça va pas?

Je suis plus grand que toi et Tarzan
ne peux pas plus être plus petit que Jane.

(salutations)

Et je suis encore Tarzan!

- Où est Faisa?
- Ben, je sais pas. Qu'est-ce qu'on s'en fiche?

La supposée Tarzan ne connait pas le chemin.

De ce côté!

(rires)

- maintenant, on pourrait utiliser un arc et des flèches.
- Oui.

(bruits de la jungle)

(cris d'animaux)

C'est comme si...

Christian. Regarde ça...

- Je vais chercher de l'aide. Tu restes ici.
- Non.

Il faut que tu t'occupes de lui, sinon
on le retrouvera pas, Christian.

Et si on me retrouve pas moi?

Chante le plus fort que tu peux,
sans t'arrêter.

Il faut que tu chantes pendant
trois jours et trois nuits.

Je ne me rappelle d'aucune chanson...

Un petit nain dans la forêt.

- Un petit nain est dans la forêt...
- Maman! Papa!

(musique dramatique)

Papa!

Papa!

Papa!

(Sabine pleure)

- Papa. Auri, il faut le sauver.
- Qu'est ce qui se passe?

...dans les fourrés tranquilles et silencieux,

il avait un manteau rouge sombre...

Tu vas offrir tout ça aux Fayous
pour qu'ils nous aident?

Je n'offre rien, on fera un échange.
La vie c'est prendre et donner.

Je les aide, eux, et ils nous aident.

(musique dramatique)

Un petit nain tout seul dans la forêt,

dans un manteau rouge...

Un petit nain reste tout seul dans
la forêt tranquille et silencieuse.

Il a un manteau de pourpre pure.

il dit ce qu'il peut...

Il faut rester calme.

- Christian, ça va?
- Oui.

Punaise, ça schlingue!

Est-ce qu'il va récupérer?

Je ne sais pas, Bine.

- Je vais appeler Nala. C'est sa mère.
- Je lui ai déjà parlé.

Elle dit qu'il ne doit pas être sauvé,
qu'il est maudit.

(musique triste)

S'il meure, Gohu et tous les
autres Irigre seront mes ennemis.

Klaus!
Klaus!

(chants d'oiseaux)

Je m'appelle Sabine.

Tu es avec ma famille.

Qu'est-ce que tu fais?

Pour les Fayous, ça signifie
amitié éternelle.

(musique au piano)

(cris d'enfants)

(discutions entre Fayous)

Et?
Comment c'est?

Ta nouvelle vie?
Nouvelle famille?

Ta nouvelle maison?

Qu'est-ce qu'il fait ici?

Il nous appartient!

MON PÈRE ET LA PAIX

(Enfant jouant 'Ihr Kinderlein kommet'
à la flûte)

Entrez.

Voilà, vous sortez, maintenant.
Merci.

Je vous remercie, Chef Boko,

de pouvoir toujours être
vos invités.

Nous aimerions vous inviter
à manger avec nous.

Comme nous aimerions aussi pouvoir
vous aider.

Votre femme a vaincu le maléfice.

Oui, c'est une femme très puissante.

Personne ne peut détruire la malédiction!

L'enfant mourra!

Non!

L'enfant restera avec nous!

Il ment!

Personne ne peut être plus fort que le maléfice!

C'est impossible!

Le temps dira qui a raison.

Chef Boko,
vous m'avez dit, une fois,

que vous désiriez la paix,

que vous ne souhaitiez plus tuer,
mais que vous ne savez pas

comment mettre fin à cette guerre.

Je ne peux pas vous donner la paix,

parce que cela ne peut-être
fait que par vous-même.

Un Irigre

appelé Auri va grandir parmi vous.

En tant qu'ami.

Si vraiment l'enfant survit,

alors je croirai en vous.

Et maintenant, mangeons ensemble!

On va manger.

(musique tranquille)

Allez, venez.

Venez.

Auri!

Ce sont mes amis.

Faisa, Kamba, Dila et Tabua.

Le fils du chef.

Lui c'est Auri, mon nouveau frère.

Frère?

Oui. Frère.

Frère.

(bruit d'hélicoptère)

...j'ai donc commencé à penser
vous en envoyer.

Ceci est la meilleure chose,
sans congélateur, que je pouvais faire.

Avec tout mon amour, Mémé.

Donnez-le moi. Bine!

- C'est de la glace?
- Oui.

La boule blanche doit-être au sagou.
- Et la jaune, à la patate douce.

- Et le marron, c'est à quoi?
- Chocolat, vanille, citron.

- Et ça a le goût de quoi?
- froid, sucré et délicieux.

- J'ai trop envie de goûter!
- Moi aussi.

Christian!

Ça pousse dans les arbres en Allemagne?

- Non, ça s'achète en magasin.
- Ça doit être le paradis.

- Vous allez bientôt le découvrir.
- Quoi? L'Allemagne?

- Mmm.
- Quand? Je dois faire les valises?

Pas maintenant, l'année prochaine peut-être,
je ne suis pas sûr encore.

On va l'accrocher!

Peut-être ici!

Ici ça fait des bosses partout...

LA GRANDE PLUIE

(musique mélancolique, tonnerre)

Auri!

- Aurupedoga.
- Aurupedoga.

C'est vrai qu'il pleut de
la glace en Allemagne?

Christian, tu ne devrais pas croire
tout ce que les gens te disent.

Mais c'est vrai qu'on peut trouver
du chocolat partout.

Et voir des choses sans fin.

(musique mélancolique, pluie)

(cris d'encouragement)

Sabie, debout! Faut que tu voies ça,
tu vas pas le croire.

quoi?

Oh, waouh !

On se sent comme sur un bateau!
Allons voir dehors!

Pas de bruit...

Je connais quelqu'un qui va adorer ça...

- Allez, Judith, debout!
- quoi?

- viens, on a de la visite.
- de la visite?

Oui.

- Qui?
- Viens voir toi-même. Viens.

(cris de Judith)

Maman!

Maman!

(bourdonnements d'insectes)

- Aïe, aïe, aïe.
- Oh.

Oh.

Un phasme...

(cris de Judith)

(pleurs de Judith)

- Qu'est-ce que tu fais? C'est un meurtre, arrête, maman!
- Meurtre?

Maintenant ça suffit pour moi.
Dehors maintenant, la coupe est pleine.

Dehors toi aussi.

Dehors! Dehors!
Dehors! Dehors! Dehors!

Doris.

Il faut sauver les bêtes.

- Christian, t'es malade?
- C'est juste des bêtes.

- Tu peux pas les tuer!
- Et papa et maman ils font quoi?

Tu viens, hein? Viens, viens!

Papa!

- Papa!
- Qu'est ce qui se passe?

- J'ai touché Sabine.
- Où est-elle?

Sous la maison.

(halètements de Sabine)

Papa!

(musique dramatique)

(Sabine tousse)

(musique mélancolique)

Plus de bêtes rampantes.

Maintenant ils sont tous morts...

(musique joyeuse)

(cris, rires)

LA GUERRE DÉCISIVE

(hommes parlant Fayou)

Danau Bira à Foida.
Danau Bira à Foida, répondez, s'il vous plaît.

Foida à l'appareil. Foida à l'appareil.
J'écoute, à vous.

Notre hélicoptère a besoin de réparation.
Pas de courrier aujourd'hui.

Ok. D'autres nouvelles?

Oui, de NGO.
Vos vacances ont été accepté.

Vous pouvez aller en Allemagne,
le mois prochain.

Oh, parfait, bonnes nouvelles.
Merci, terminé!

Nos vacances ont été accepté.
On va aller en Allemagne.

- Tu es contente?
- Ah, oui...

- Mais?
- Sabine?

Sabine!

Il faut que je prévienne mes amis.

- Auri va venir en Allemagne aussi.
- Sabine, ça ca pas être possible!

(musique mélancolique)

Qu'est-ce qu'elle a, Judith?

Maman dit qu'elle devient une femme.

Alors elle va être enlevée.

(chants guerriers Fayous)

(musique de suspense)

Ils sont là!

Les Irigre sont ici, venez!

(chants guerriers Fayous)

(Cris de guerriers)

(voix excités)

Auri!

- Reviens t'assoir!
- lâche-moi! Je veux me battre!

Tu ne peux pas y prendre part!

J'en peux plus.

J'en peux plus...

Je veux qu'ils arrêtent de crier.

J'en peux plus, je veux partir.

J'en peux plus.
Je veux sortir d'ici.

(chants guerriers sauvages)

Papa!

(cris de Judith)

Non!

Non!

(cris de Judith)

(musique dramatique et cris de guerre)

Vous entendez cela?

Vous entendez comme ma fille crier?

J'en peux plus, papa!

Je n'accepte plus cela!

(cris nerveux de guerriers)

(pleurs de Judith)

(musique triste)

(discussions de guerriers)

merci.

Klausu.

Klausu!

Ne nous abandonne pas!

Nous déposons les armes.

Nous arrêtons la guerre.

Je retourne dans ma tribu.

Mais je vous promets
que nous reviendrons.

(musique mélancolique)

VACANCES AU PAYS

E s'ils veulent te garder, dans ta tribu?

Papa a promis que nous reviendrons.

Pour maudire quelqu'un,

tu as besoin d'une mèche de ses cheveux.

Ainsi, tu as ta vie entre tes mains.

Merci!

Si, un jour,

tu venais à mourir,

je ne voudrais plus vivre non plus...

(voix)

Oh, pile à l'heure!

- Bienvenue à la maison!
- Bonjour, Mémé.

- Tu aimes ma robe ?
- Oh oui, bien sûr... Et lui c'est?

- Christian.
- Christian.

Et elle? C'est la gamine de la jungle?

Alors allons-y!

C'est quoi ça?

Les enfants, venez. On y va!

Normalement c'est la place du chien,
mais aujourd'hui ça sera la vôtre.

Attention, éloignez vos pieds.

La prochaine fois, c'est moi qui m’assois là ok?

Stop!

... maintenant, en voir même ici.

Oui. D'abord, ici, il y a beaucoup de laisser-aller.

Et récemment à Würzburg par exemple...

Vous n'êtes plus à l'abri
des regards, en Allemagne, c'est terrible!

J'aimais beaucoup conduire en voiture,
beaucoup, et j'ai l'habitude.

Mais aujourd'hui ça n'est plus amusant.

La société d'abondance qu'on appelle ça, oui...
Parce que n'importe qui peut conduire une voiture.

Avant je mettais 4h entre Munich
et Frankfort.

Maintenant on fait le tour du monde.
Il me tarde de rentrer à la maison.

(musique mélancolique)

Allez jeter un coup d'œil là-haut,
voir ce que je vous ai préparé.

- Oh.
- C'est ma place!

- Non, c'est la mienne!
- Non, je l'ai dit d'abord!

- Non, s'il te plaît...
- Ok, alors je prends l'autre lit.

- Ça sert à quoi tout ça?
- À cuisiner.

On pourrait faire une petite fête
tous les six.

- On peut avoir de la glace?
- Oh oui, s'il te plaît...

- Oh, oui.
- De la glace? En plein hiver?

Depuis que vous leur avez envoyé
le poster, ils n'en peuvent plus d'attendre.

- Bon, alors demain on ira manger des glaces.
- Yess!!

Hé, Sabie, faut que tu voies ça!
- De quoi?

Wouhaa, c'est génial...
Judith, regarde ça!

- Mémé, Mémé!
- Bonjour!

C'est très beau. L'Allemagne doit
se réjouir d'avoir une pareille chose.

- De quoi?
- Ah, la neige?

Bon, si ça vous plaît tant,
vous pouvez commencer à déblayer alors.

- On peut sortir?
- Oui, mais chausse toi d'abord.

(musique joyeuse)

Faites attention!
C'est peut-être vénéneux!

- Non, c'est que de l'eau gelée.
- Oh, génial...

Yahou, yahou !

Ahou!
Ça fait mal...

Évidemment, vous ne pouvez pas sortir sans chaussures.

Ta veste, Bine.

Na, na, na, na!

(rires d'enfants)

Elle a beaucoup à apprendre.

- On en a tous besoin.
- Oui, mais elle tout particulièrement.

Un, deux, trois...

Et donc, on va manger une glace,
en plein mois de Février.

Voilà une chose que je n'ai jamais faite.
Espérons que ça ne soit pas la seule.

Enfin, ça sera déjà incroyable pour qui sort
de votre mare.

- Les enfants, les glaces!
- Des glaces! Des glaces!

Glaces! Glaces!

Sabine!

Bine!

Combien de fois faudra-t-il lui dire
d'être prudente et d'attendre son tour?

- Sabie n'aime pas les règles.
- Ah, ça! J'ai remarqué!

- Mais les règles sont pour notre bien.
- Désolé, Mémé.

Si on n'attrape rien, rien, rien,
on mange des mouches,

des mouches, des mouches,
on mange des mouches sur un mur.

Voilà une de plus à la fraise.

Bon, c'est vous qui avez commandé.

Ne fait pas ça!

La vanille est le chocolat sont meilleurs
que le sagou et le crocodile.

- Que quoi?
- Que le sagou et le crocodile.

- Beuuuuh.
- Merci.

Bonjours. Deux boules en tasses s'il vous plaît.
Vanille et noix.

- Deux.
- Certainement.

C'était à prévoir,
après toutes ces années à manger dans la jungle.

NOSTALGIE

(Sabine pleurant silencieusement)

Sabine, qu'est-ce que t'as?

Tu n'aimes pas l'Allemagne?

Moi je pourrais rester ici pour toujours.

Il faut qu'on fasse de la luge.

On a encore la vieille luge de ton père
au grenier.

Hey, Sabie! Regarde ça!

Oh.

Oh, venez, on va entrer.

- Je veux rentrer à la maison.
- Mais tu adores les animaux.

(aboiements de chiots)

Qu'est-ce qu'il y a?

Tu as promis qu'on rentrerait
à la maison.

Et c'est ce qu'on va faire bientôt.

Ah, Bine, ce sont juste huit semaines.
Profite.

Je vous attends ici.

(musique triste)

(musique joyeuse, bruits de la jungle)

- Où sont-ils tous?
- Ils sont probablement sortis.

Très drôle.

(cris de perroquet)

Maman!

Génial!

Auri.

Où sont passées toutes nos affaires?

Je savais que vous reviendriez!

Mais Gohu a dit que vous étiez mort!

- Les réserves sont épuisées.
- Klausu, Klausu!

(Doris soupire)

Klausu!

Pardonne-moi d'avoir cru Gohu.

Maintenant je sais que vous pouvez
vaincre le maléfice.

Un cadeau pour vous.

Ah, Dorisu.

(tous se saluent)

Ah!

APPRENDRE À PARDONNER

Ah non...
Hey, hey, toi! Toi reviens!

Hey!

(Cris du chef Boko)

Ça s'annonce mal.

Boko est furieux contre son fils.

Le vol est puni de mort.

- Mais, papa, il ne peut pas faire ça.
- Ah, que tu es naïve, Judith.

- Bien sûr que non!
- Ils ont bien volé nos choses.

Non, ils n'ont pas volé.

On les a laissées
et ils ont cru qu'on était mort!

- Plus il se met en colère, plus il devient fou.
- Calmez-vous!

Tabua s'est caché dans la forêt.
Il a peur de la réaction de Klausu.

Papa, alors il faut lui donner la viande.
On pourrait faire ça, non?

(aboiements de chiens)

Chef Boko

Je voudrais parler à ton fils.

Tabua!

Tabua!

Tabua!

Tabua.

Qu'est-ce que tu as fait?

C'est de ta faute!

On sait que c'est toi qui a volé,

mais pour te montrer que
nous ne sommes pas en colère,

on voudrait te donner cette
viande de crocodile.

Il n'y a pas que les médicaments
qui peuvent vaincre la malédiction.

Il y a d'autres moyens.

(musique calme)

LE TEMPS PASSE

(musique enjouée)

Un, deux, trois...
Dance du crocodile!

(musique joyeuse)

T'arrives toujours à garder ta respiration
plus longtemps que nous!

- Personne n'est aussi fort que moi!
- Même pas vrai, moi je peux te battre!

Judith aime son école d'art
et un garçon qui s'appelle Nicolas.

On n'est pas censé ouvrir le courrier ensemble?

Si, mais Babu n'arrêtait pas de sauter autour
de moi, avec tous les autres.

- J'ai entendu dire qu'il n'était pas le seul.
- Dorisu.

Le bébé arrive!

Sabine, tu as mon courrier?

Sabine.

Maman te dirait que tu vas perdre tes
dents à cause de la canne à sucre.

Ne gaspille pas.

(cris de perroquet)

- À quoi penses-tu?
- À rien...

Je ne pense pas qu'on puisse
dire qu'Auri, c'est rien...

Le soleil atteint le zénith à midi.

Je nage

jusqu'à ce que l'ombre d'un crocodile

obscurcisse le fond de la rivière.

Là, au fond, je dors

et je rêve que je suis un poisson.

Soudain, une corde se prend dans
ma bouche.

On l'attrape par les pattes avant
et on ramène la bête à terre.

Je lutte pour ma vie,
mais son casse-tête est le plus fort.

Mon corps s'endort à jamais.

(applaudissements)

- C'est quoi?
- C'est notre wallaby.

Oh!

Merci, Auri.

Ahn.

On pourrait l'appeler Wabu?

Oui, on l'appellera Wabu.

Sabine, maintenant je sais:

C'est un bon esprit qui a envoyé ton père vers nous.

Oui, un esprit bon...

On dirait vraiment un rat.

- Tu ne seras jamais une vraie Fayou.
- Je ne veux pas être une Fayou.

Je vis comme j'en ai envie.

Alors rend à Auri son cadeau
et prend un peu le temps de vivre.

Si maintenant c'est le bon moment,
alors plus tard ça le sera aussi.

Si plus tard ça marche aussi,
alors pourquoi pas maintenant?

Parce que maman et moi n'en sommes
pas aussi sûr que toi...

Dans trois jours on va à Jayapura.
Ça te laissera le temps de penser à tout ça.

Pourquoi on pourrait pas construire une école
ici, plus près?

Il faut un jour entier pour arriver là-bas.

- Et donc il faudrait construire une école en ton honneur?
- Bonne idée!

Auri!

Ralentis!

Qu'est-ce que c'est?

C'est notre maison.

C'est toi qui l'a construite?

Quand?

C'est pour être ensemble pour toujours.

Viens, entrons.

Auri?

C'est magnifique.

Sabinu.

Je vais prendre ceci pour faire le toit.

Tout sera prêt la prochaine fois que tu rentreras
de l'école.

J'aimerais ne pas y aller.

Tu te rappelles du contrôle d'il y a
deux semaines?

C'est mauvais.
Tu as mal travaillé, mal travaillé.

Personne n'a appris son prétérit.

Aujourd'hui, c'est votre dernière chance de
réviser votre prétérit.

Le prétérit est un temps verbal
du passé.

Quelque chose qui s'est passé et terminé
dans le passé.

Le prétérit n'a donc aucune influence
sur le présent.

C'est un aspect très important pour comprendre
son utilisation.

(musique joyeuse)

Papa, tu pourrais pas aller plus vite?

- La jungle ne va pas s'enfuir...
- Mais ça fait six semaines qu'on est parti!

Je comptais les minutes à Jayapura!
S'il te plaît, papa!

(moteur accélérant)

Wabu.

Où est Auri?

Quelque chose ne va pas?

Gohu dit que la malédiction s'est abattue.

Même si c'est avec des années de retard.

Auri!

Auri!

Auri! Qu'est ce qui t'arrive?

Parle-moi!

Maman, maman! Fais quelque chose!

Auri?
Auri!

Oh!

Auri! Oh!

Maman, fais quelque chose, tu peux l'aider!
Fais quelque chose!

Auri!

- Mon dieu!
- Christian, va chercher ma trousse médicale.

Auri!

Auri, Auri.
Auri.

(Sabine pleure)

Je voulais te voir une dernière fois.

On va pouvoir se voir encore souvent.
Ne t'en va pas. S’il te plaît, s'il te plaît... Ne t'en va pas.

(Auri tousse)

Auri?

Auri?

Non.

Non! Auri!

Auri!

Auri! Non! Non!

Oh, non!

Auri!

(Fayous chantant)

Je peux pas rester ici, maman.

Je sais.

Mémé m'a répondu.

Elle s'est proposée pour s'occuper
de ton internat.

Tu veux y aller?

Elle voudrait bien.

- Vous ne vouliez pas que je reste avec lui!
- Ça c'est pas vrai!

- Nous voulons que tu sois heureuse!
- Je vous déteste!

Je hais tout ici. Je veux aller en Allemagne.
Je déteste cette jungle.

SEULE

(Fayous chantant)

(Fayous chantant)

(allumage des moteurs)

- On t'écrira.
- Je veux juste tout oublier, papa!

Que Dieu t'accompagne.

(musique mélancolique)

Apathique et en état de choc, j'ai quitté,
à la fin de 1989,

la jungle de Papouasie occidentale.

Une partie de ma vie s'était
irrémédiablement éteinte.

Auri, qui avait survécu tout ce temps,
qui était si fort et courageux,

habité d'une telle rage de vivre
avait fini par mourir de tuberculose.

Malgré la peur que suscitait l'idée de
partir pour une nouvelle vie,

je décidais que j'étais prête

pour voyager seule jusqu'en Allemagne.

J'ai décidé de ne plus évoquer mon enfance,
pas plus que mes racines.

Quelle relation voyez-vous entre f et f'?

Extérieurement, j'essayais de m'intégrer
dans mon nouvel environnement.

Il n'y avait, dans mon cœur, que le
désespoir et le sentiment

de ne pas, en quelque sorte, être comprise.

Quelle relation voyez-vous entre f et f'?

Mademoiselle Kuegler?

Encore aujourd'hui, la manière dont j'ai réussi
à décrocher ma licence reste un mystère pour moi.

Quand je l'ai eu en main, je suis alors
entré dans un monde inconnu.

J'ai commencé à travailler et
à interagir avec mon entourage.

Mais peu à peu, je cessais de vivre,
j'existais à peine.

Comme si la dernière étincelle de la jungle
s'éteignait au fond de moi.

Ma chère Sabine, cette carte,
que je t'écris aujourd'hui,

est pleine de tristesse.

le chef Boko est mort.

Actuellement, je suis à Danau Bira,

mais Boko a dit à ta mère:

"Pourquoi attendre Klausu, je le connais déjà"

(Fayous chantant)

Ta mère m'a dit

que juste avant sa mort, il avait
finalement trouvé cette paix

qu'il avait cherchée toute sa vie.

Et, Bine, j'espère

qu'un jour, dans ta vie,
tu connaitras la paix et la joie

que je te souhaite tant.

Je pense à toi à chaque instant
et je t'embrasse très fort.

Ton père.

Un petit nain est dans la forêt,
très calme et silencieux.

Il porte un manteau couleur pourpre.

Dis-moi qui tu es petit nain
tout seul dans la forêt,

avec ton manteau pourpre.

Un petit nain est dans la forêt,
sur une jambe

Je cherchais la vie dans un monde parfait.

Mais existe-t'il seulement?

Qu'est-ce qu'un monde parfait?

Dépend-il de la couleur de notre peau?
De nos parents?

Ou de ce qui est écris sur notre passeport?

(bruits d'hélicoptère)

Oui!

(Fayous chantant)

(tous chantent)

Il n'y a pas de monde parfait,
ni dans la forêt, ni en Allemagne.

parce que le vrai bonheur n'est pas
dans la perfection,

mais au milieu des gens de notre entourage,
parmi ceux qui nous protègent et nous aiment.

C'est là que notre cœur est heureux.

Et au fond de moi,

j'ai compris

que dans mon cœur, je resterai,
à jamais, une enfant de la jungle.

Traduction française Krocox