All language subtitles for Un illustre inconnu 2014.720p.BluRay.DD5.1.x264-VietHD_track4_fre

Autoroute

*Message de répondeur

- Bonjour.

Ceci est un message de la part
de Sébastien Nicolas.

Quand vous m'entendrez,
je vous aurai quittés.

Je voulais vous dire au revoir.

Musique intrigante

Fuite de gaz

Explosion

Voilà, c'est fini.

Quarante-deux ans d'une non existence.

Je m'appelais Sébastien Nicolas.

De sexe masculin, célibataire, blanc.

Catholique non pratiquant,
1,75 m, 70 kg.

Châtain, yeux marron.
Groupe sanguin, A+.

C'est fou tout ce qu'on peut dire
sans rien dire.

Mais que dire d'autre ?

Si je n'ai pas existé,
il a bien fallu que je vive.

Musique rythmée

- Léo, je te baptise au nom du père,

et du fils...

- Ta sœur est belle
quand elle s'arrange.

- Et du Saint Esprit.

Amen.

- AMEN.

- Tenez.

- T'es pas obligé, tu sais ?
- T'inquiète.

Profite de tes invités.

Tenez.

- Ça va ?

Où est mon petit-fils ?
- Il dort.

- Vous avez envie de recommencer ?
- Maman, s'il te plaît.

- Je ne dis plus rien.
- Impossible.

- Je vais chercher les verres.

Animation au loin

- Comment va mon enfant de chœur ?
- Oh !

- Très bien. Et vous-même ?

Bien, si la sangria ne m'achève pas.

Elle va bien.
- Oui.

- Et toi ? Que deviens-tu ?

- Je suis agent immobilier.
- Ça te plaît ?

- Beaucoup, oui.
- Tant mieux.

- Ça serait sympa que tu viennes un peu.
- J'essaierai.

- Tu sors, ce soir ?
- J'ai une réunion.

Micro-ondes

- Combien de charges par mois ?

- 110 euros avec le chauffage collectif.

- C'est lumineux.

- C'est plein sud.

- Pas mal.

Un peu cher, mais pas mal.

Y a pas de moquette.
C'est parfait pour la petite.

Elle est allergique.

Elle vit avec sa mère dans le sud.
Elles me rejoignent à la rentrée.

Pas mal.

Pas mal.

Un peu cher, mais...

C'est pas mal.

C'est pas le sud, mais au moins,
c'est plein sud.

Rire

Musique intrigante

- Sébastien ?

Millier m'a parlé d'une préemption
du conseiller municipal.

Voyez ça avec lui. Ça m'énerve.
- Je m'en occupe.

*-Message 1.

*-Mon grand, c'est maman.
Tu dois encore travailler.

*J'espère qu'on se voit bientôt.
Rappelle-moi.

Métro

Rires

*-Vous avez remarqué

*que la meuf du GPS
a une particularité ?

Rires

*Elle te chauffe un peu.

*Écoute bien.
Elle te donne le nom des rues...

*Elle est là, genre...

*Tournez à gauche.

Ovation

Ponceuse électrique

Musique intrigante

- C'est pas mal.

C'est un peu cher mais c'est pas mal.

C'est sud ? C'est plein sud ?

C'est pas le sud, mais au moins,
c'est plein sud.

C'est pas le sud. C'est plein sud.

Bonjour, je suis Charles Beaumont.

Bonjour.

Bonjour.

Oh, merde ! Merde, oh !

*-Avez-vous remarqué

*que la meuf du GPS parle en...

Rire

*Elle te chauffe un peu.
Écoute bien la voix.

*Elle te donne le nom des rues et...

*Tdurnez à gauche. Genre...

- On a tous été là une première fois.

On sait à quel point c'est dur.

Aujourd'hui, je voudrais qu'on souhaite
la bienvenue

à un nouveau membre.

Charles.
Ils le saluent tous.

- Bonjour.

Je m'appelle Charles,
je suis alcoolique. Je suis sobre depuis

huit semaines.

Je suis fleuriste depuis douze ans.

J'ai mon affaire depuis cinq ans.

Euh...

Quand on commence à 3h du matin...

Quand on boit

à huit heures...

Au début, ça va.

Musique intrigante

...Phrase de ralliement

...Ils se remercient tous.

*Bip

*...

- C'est au premier, mais...

Extrêmement lumineux.

Et ici,

vous avez accès
à une petite terrasse.

Avouez qu'il a du charme.

- Et puis, elle...

Elle a pissé dans le salon.

Mais ça, c'est rien.

Qu'elle pisse partout,
qu'elle perde mes clefs, je m'en fous.

C'est pas ça, le plus important.
Mais qu'elle me prenne pour mon père.

Pour cet enfoiré. Je peux pas.

Il pleure.

Ils se saluent tous.

Métro

On tape.
- Charles ?

Musique intrigante

Charles ?

Charles !

Attends, Charles. Charles !
- J'ai pas le temps.

- Hé !

T'es qui, toi ?

Oh !

Klaxon

...Coups de marteau

La porte s'ouvre.

- Je vais y aller.
- Non.

S'il te plaît, Sébastien. Reste.

Ça me fait plaisir que tu sois venu.

S'il te plaît.

Qu'est-ce qu'il y a ?

- J'arrive plus, mon père.

J'y arrive vraiment plus.

J'ai toujours fait ce qu'on m'a demandé.

J'arrive plus à faire semblant.

Pourtant, je veux changer.

Parce que je sais que...

C'est pas bien de faire ce que je fais.

Je veux vraiment changer.

Mais...

C'est le seul moment
où je me sens vivant.

- Tu sais, Sébastien.

On parle de la vie après la mort.

Mais il y a une dimension importante.

C'est la vie après la vie.

Tu as le droit de changer,
de te transformer.

Tu as la possibilité de t'amender,
de devenir meilleur.

Quoique tu aies fait.

Tu peux, si tu le veux,

devenir un autre homme.
Un autre toi-même.

Musique intrigante

- Je voudrais d'abord vous remercier
pour votre travail.

On a eu de très bons résultats
cette année.

Merci aussi pour ce beau cadeau.
Vous l'avez bien choisi.

Vous connaissez mes goûts.

Joyeux Noël à tous.
- JOYEUX NOËL.

- Miss Traven ?

L'm Sébastien Nicolas
de l'agence Chambard.

- Vous êtes en avance.

- Je peux repasser plus tard ?
- Mais non.

C'est si rare. On dirait qu'on a 2 h
de décalage au lieu d'une.

Asseyez-vous.
- Merci.

- Avant toute chose, vous signerez
cet accord de confidentialité.

Aucune information concernant mon client
ne sera divulguée.

L'existence de l'accord
est confidentielle. Est-ce clair ?

- Oui.

Nous avons l'habitude
de ces précautions.

- Je représente une célébrité.

Vous ne le connaissez probablement pas,
mais il est très connu.

Mon client est français.

Il a vécu des années à New York.

Il désire revenir à Paris
sans que ça se sache.

Il faut un grand appartement.

Au moins 200 m2.

Un étage élevé. Silencieux.

Ni jeunes, ni enfants.
Ni au dessus, ni en dessous.

Il doit être

en parfait état, avec...

Vous ne notez rien ?
- Je me souviendrai.

Vous devriez noter.

Donc, avec ascenseur.

Lumineux et sans vis-à-vis.

Mon client est exceptionnel.
Il désire quelque chose d'exceptionnel.

Vous serez à la hauteur ?
- Nous trouverons ce que vous voulez.

- Retirez votre cravate, s'il vous plaît.
- Pardon ?

- Il ne supporte pas la couleur orange.

Monsieur ?

S'il vous plaît.

Vous ne devriez pas fumer.

- Vous fumez ?

- Non.

- Je fume depuis mes 15 ans.

Depuis que Joseph Rosenblatt
m'a offert son violon.

Si tu ne le fais pas

pour toi, fais-le au moins pour lui.
Il aime cette odeur.

Les gens

ne font plus attention aux odeurs.

Il le hume.

Vous vous parfumez ?

- Non.

- D'habitude,

les gens dans votre genre
aiment se parfumer d'une eau de Cologne

de mauvaise qualité.

Vous êtes vraiment agent immobilier ?
- Oui, monsieur.

- Vous savez ce que je veux ?

- Oui, monsieur.
- Et je cherche quoi ?

- Vous cherchez à me tester.

- Il est malin,
le petit agent immobilier.

J'ai rien à faire.
Ne me faites pas perdre mon temps.

Revenez me voir
quand vous aurez quelque chose.

Et mettez une cravate.
Je n'aime pas la négligence.

Musique classique

*-Vous savez,

nous somme tous faits
de la même façon.

*De cellules, de sperme
et beaucoup de hasard.

*Une roulette biologique,
en quelque sorte.

*Pour le reste, nous sommes
nos propres parents.

*-On a parfois le sentiment
que votre public,

ne vous intéresse pas vraiment.

*-Disons que le genre humain
n'est pas mon genre.

*Vdus savez, notre époque est malade.

*On nous fait croire

*que la musique
est faite pour autre chose.

*-Vous parlez de sacré.
Êtes-vous croyant ?

*-Je crois en Mozart
et je suis très pratiquant.

*-Et vous, par rapport à lui ?
*-Tout petit.

*Je suis un interprète. Un prêtre.

- Un prêtre.
*-Lui est un prophète.

*-Pourquoi jouez-vous de dos ?
*-Si ça ne tenait qu'à moi,

*je jouerais dans le noir.

*Les musiciens ont besoin

*de voir le chef d'orchestre.
*-Vous n'avez jamais désiré

*avoir des enfants ?
*-Non, de grâce.

*J'ai été un très mauvais fils
et serai un très mauvais père.

*Nous sommes tous faits
de la même façon.

*De cellules, de sperme.
Beaucoup de hasard.

*Je crois en Mozart.
Il répète.

*Et je suis très pratiquant...

- Je crois en Mozart.
Je suis très pratiquant.

Il articule bien.
Je crois en Mozart.

Rien, rien, rien, rien.

Rien dans l'enfance ne m'intéresse.
Rien dans l'enfance ne m'intéresse.

Rien dans l'enfance.

Rire large

Je crois en Mozart.

Mozart.

Mozart.
Et je suis très pratiquant.

Rien dans l'enfance ne m'intéresse.

Rien. Rien dans l'enfance
ne m'intéresse.

Nous sommes nos propres parents.

Nous sommes nos propres parents.

Nous sommes nos propres choix.

Musique intrigante

- Vous avez fait du bon travail.
- Merci.

- Le mieux est Quai aux Fleurs, non ?

- Oh, oui, merveilleux.

- La vue sur la Seine
est incroyable, non ?

- Incroyable, oui.
- On verra.

Il est devenu si difficile à prévoir.

Avant, il adorait jouer
les fenêtres ouvertes.

À New York, il lui arrivait
de jouer sur la terrasse.

Il pourrait encore.

Moins bien, bien sûr. Mais il pourrait.
Il est si doué.

J'aurais dû être avec lui ce jour-là.

Il avait un concert à Boston.

10 heures de route. Une folie.
Mais il n'écoutait jamais.

Il a quitté la route et...

En un instant,
la voiture s'est embrasée.

Par miracle, il s'en est sorti.

Bonjour, monsieur.
- Bonjour.

- Vous serez très content.

Nous avons choisi six biens et...
- Chut.

Je vous demande à vous.

Lequel préférez-vous ?

- Je pense que l'appartement
du Quai aux Fleurs à une belle vue.

Mlle Traven pense que...

- Je vous demande
ce que vous préférez, vous.

- Ce sont des biens d'exception.

Mais pour quelqu'un qui vit
les rideaux fermés dans les Landes,

la vue n'est pas le plus important.
C'est plutôt

la discrétion, le calme.

J'opterais pour la rue de L'Alboni,
à Passy.

- Je l'achète.

Rentrez à Paris.
On va fêter ça entre hommes.

Musique intrigante

Savez-vous pourquoi
je jouais de dos ?

- Pour obliger les gens
à vous écouter ?

- Ça, c'est ce que je répétais.

Combien de personnes
connaissent la musique ?

Qui aurait pu me dire
si j'avais bien joué ou non ?

En mars 1939,

Prague est une ville occupée.

Hitler, en personne,
veut venir visiter.

Les Allemands patrouillent la ville.

Et un caporal ordonne que la statue
de Mendelssohn soit enlevée.

Les soldats obéissent.

Ils montent sur le toit,
mais ne connaissent pas Mendelssohn.

C'est Wagner qui est déboulonné.

Les gens sont pareils.
Ils n'y connaissent rien.

On m'a toujours admiré
pour mon concerto de Sibelius.

Alors qu'il ne valait rien.

Rien.

Non, je jouais de dos parce que

je vois à travers les gens.

Je lis en eux comme une partition.

J'ai toujours détesté
ce que j'y voyais.

Babeth, par exemple.

Elle ne demande qu'à être martyrisée.

Alors, je la torture.

Comme un enfant le ferait
avec un animal.

Et vous ?

Quand je vous regarde,
je ne vois rien.

Vous êtes comme un chat.

On vous oublie puis on vous croise.

Musique intrigante

Musique classique

- Vous êtes comme un chat.

On vous oublie puis on vous croise.
Vous êtes comme un chat.

On vous oublie puis on vous croise.

Musique intrigante

Allez, viens. Viens ici.

Viens ici. Non.

Tu veux le bâton ?

Allez, va chercher.

Va. Voilà.

C'est bien. Merci. Non. Non.

Tu veux un petit biscuit ?

Pavé de saumon.

Un pavé de saumon.

Mozart. Mozart. Mozart.

Le genre humain n'est pas mon genre.
Le genre humain

n'est pas mon genre.

*-Agence Chambard.
- M. de Montalte pour M. Chambard.

*-Comment allez-vous, M. de Montalte ?
Content de l'appartement ?

- Oui. Je vous appelle à ce sujet.

Je voulais vous féliciter
pour votre vendeur au costume étriqué

et à la cravate orange.
*-Oui. Sébastien Nicolas.

- Voilà.

Très timide, mais très efficace.

Accordez-lui la prime qu'il mérite.

*-Je prends soin de mes collaborateurs.

- Parce que la dernière fois,
ses souliers étaient un peu...

*-Comptez sur moi, M. de Montalte.
- Bien.

*-Merci de votre appel. À bientôt.
- Merci. Bonne journée.

Musique intrigante

La porte s'ouvre.

- Henri, écoute-moi.

Aboiement

Henri. S'il te plaît.

- Va-t'en.

Je t'avais prévenue.
Je t'avais dit que j'en voulais pas.

Il fallait t'en débarrasser.

- Je suis malade.
- Tu parles.

Je savais que ça finirait comme ça.

- Je suis malade.
J'ai quelque chose dans le sang.

- Va-t'en !

- C'était il y a un an.

Il a beaucoup grandi depuis.

Il est en 5e.

Il a Charles Pratt comme professeur.

Il a toujours su pour toi.

Mais j'ai jamais dit

de mal de toi.

Je ne lui ai pas dit
que tu m'avais abandonnée.

J'ai dit que j'avais eu un grand amour

et qu'il était né de cet amour.

Mais que son père, enfin...

Qu'il n'y avait que la musique pour lui.

Qu'il n'était pas fait
pour avoir des enfants.

Qu'il disait qu'il fallait faire
bien les choses.

Sinon c'était malhonnête.

C'était se mentir à soi.

Que son père est très droit

et qu'il ne supporte pas le mensonge.

J'ai dit que c'est pour ça
qu'on s'est séparé.

Parce que son père appartenait
entièrement à la musique.

Il est très secret.

C'est un garçon merveilleux.

Très courageux.

Notre adresse est au dos.

Au revoir, Henri.

Soupir

Soupir

Vacarme

Musique intrigante

- Excusez-moi.

- Qu'est-ce qu'il a ?

Un violon joue au loin.

Vaisselle

- C'était à Rome.

Tu te souviens ?
Il acquiesce légèrement.

Vincent ?

- Bonjour, monsieur.

- Bonjour, Vincent.

- Bon. Je vous laisse.

- Tu faisais quoi ?

- Mes devoirs.

- Il se passe quoi, le 24 avril ?

- Ben, le concours Long-Thibaud.

- Oui. Bien sûr.

Bien sûr.

Bien, bien, bien.

Que veux-tu faire ?

- Ce que vous voulez.

- Toi, tu as envie de quoi ?

- Rien de particulier.

- Bien, allons faire rien de particulier
au parc, alors.

Musique intrigante

- J'ai toujours voulu vous rencontrer.

Je crois que je vous déteste.

- Écoute, Vincent.

Nous sommes conçus de la même façon.
Cellules, sang, sperme.

Beaucoup de hasard.
Une roulette biologique.

Et nous sommes nos propres parents.
Nous sommes nos choix.

Toi, par exemple.

Tes parents sont Mendelssohn
ou Beethoven.

Tu ne te rends pas compte,
mais tu as de la chance.

Peu de gens ont le privilège
d'être orphelin, comme Bach.

Ou Wagner.

En t'abandonnant,

je t'ai donné une chance.
Je t'ai enlevé un fardeau.

Tu t'en rendras compte plus tard.

Encore faut-il que tu te débarrasses
de ta mère.

Le téléphone sonne.

Allô ?
*-M. Nicolas ?

- Miss Traven ?

*-Excusez-moi de vous déranger si tard.
M. de Montalte veut vous voir.

*Pourriez-vous déjeuner demain
au Monsieur Bleu ?

- Pourquoi veut-il me voir ?
*-Il vous le dira lui-même.

*Bdnne soirée.
- Bonne soirée.

- M. de Montalte.
- Asseyez-vous.

Bien.

Je voudrais que vous me trouviez
un appartement en Espagne.

N'importe où. Je m'en fous.

Compris ?

À cause de cette conne de Traven, voilà.

J'aurais pas dû revenir.
Je vais la virer.

Faites pas cette tête.
- Comment as-tu osé ?

Regarde-moi.
- Aidez-moi.

- T'as honte de moi ?
Tu devrais avoir honte !

Lâchez-moi !
- Débarrassez-moi de cette folle !

- Lâchez-moi !
- C'est une folle !

- Lâchez-la.

Non, non, s'il vous plaît.

- Vous savez quoi ?

Allez lui expliquer qu'il faut
qu'il s'excuse.

Je ne...
- Il regrette ce qu'il lui a dit.

Il m'expliquait combien
il regrettait pour Vincent.

- Il a parlé de mon fils ?
- Il connaît ses torts.

Il ne savait pas quoi faire.

- Je vais lui parler.
- Pas maintenant.

Donnez-moi du temps.
Faites-moi confiance.

Elle ne veut plus entendre parler
de vous.

Bonjour.
- Bonjour.

- Je suis à la recherche d'un film

où un père retrouve son fils.
- Vous pensez à un film ?

- Non.

- Un père qui retrouve son fils...

La forêt d'émeraude.

Le fils est enlevé par des indiens

et est élevé dans la forêt...
- Non.

- Euh...

Y a Missing de Costa-Gavras.
- Qui ?

- Missing. Mais il le retrouve mort.

Superman 1, sinon.

La première version.
Vous avez dû la voir.

- Non.
- C'est superbe, ça.

Marlon Brando,

Gene Hackman.
La naissance, les retrouvailles.

*-Tu voyageras très loin, mon petit.

*Mais nous serons toujours avec toi.

*Au moment où
nous ferons face à la mort,

*la richesse de nos deux existences

*t'appartiendra.

*Tout ce que j'ai appris
et ce que je ressens,

*tout cela et plus encore,

*je te le lègue, mon fils.

*Tu me porteras
à l'intérieur de toi.

*Tdut au long de ta vie.

*Tu prendras ma force
et la feras tienne.

*Tu verras ma vie dans tes yeux

*comme je verrai la tienne
dans les miens.

- Tu n'es plus seul.
Tu ne seras plus jamais seul.

Tu n'es plus seul.
Tu ne seras plus jamais seul.

Attente téléphonique

*-Allô ?

C'est maman qui vous a demandé
de m'appeler ?

C'est maman qui vous a demandé
de m'appeler ?

Musique intrigante

...Verre cassé

...Vacarme

- Mlle Traven ?

Bonjour, Sébastien Nicolas
de l'agence Chambard.

- Je vous dérange ?
- *

Très bien, et vous-même ? *...

Je voulais savoir si M. de Montalte
était toujours disposé

à déménager en Espagne ?

*...

Ils ont pris beaucoup de choses ?

*...

- Sébastien ?

Non, mais tu...

*...

Quelle histoire.
*-Oui.

- Je vous rappellerai
la semaine prochaine.

Je vous remercie. Bonne journée.
*-Bonne journée.

- Où vous étiez ce matin ?
On vous a attendu.

- On m'a cambriolé.

- Ah bon.

Vous auriez pu prévenir.

Le téléphone sonne.

- Pardon...

Allô ?

Excuse-moi.

Oui, Henri ?

Samedi ? Non, bien sûr.

Il sera ravi.

Comme tous les enfants.
T'embête pas.

Cela me semble parfait.

Bien sûr.

Merci.

Le téléphone sonne.

Musique intrigante

Cri d'effroi

On sonne à l'interphone.

- Oui ?
*-C'est nous.

- Prenez l'escalier,
l'ascenseur est en panne.

Sonnette
Allez, viens.

Viens !

On sonne.

Entrez.

- Bonsoir.
- Bonsoir.

Merci, merci beaucoup.

- Ça va, Henri ?
- Oui, un problème de...

Dans la cuisine.
- Tu veux que je t'aide ?

- Non, ça va, merci.

- Bon, ben, je vous laisse.

Je viens te chercher vers 11h.
- OK.

- Je t'embrasse, chéri.

Bonne soirée.
- Au revoir.

- C'est des lys blancs.

- Oui.
- Ce sont vos préférées.

- Parfait. Merci beaucoup.
Suis-moi.

Installe-toi ici.
Je m'occupe des fleurs.

Il tousse et vomit.

- Vous m'avez écrit une lettre ?

- C'est pas... pour... maintenant.

Donne-moi ça.

- Vous voulez que je la lise ?

- "Cher Vincent.

"Tu as été mon fils,
mais je n'ai pas été ton père.

"Je n'ai jamais rien fait pour toi
car j'ai toujours été un lâche.

"Je t'ai manqué,

"mais ne regrette pas trop
cette absence.

"Je n'ai jamais été là pour personne.

"Je n'ai pas su aimer.

"Je te laisse la seule chose de valeur
à mes yeux :

"Mon violon.

"Il a été mon seul confident et ami.

"J'espère qu'il sera le tien.

"Prends soin de lui.
Une vie sans musique,

"ce n'est pas la vie.
C'est, au plus, une existence.

"Je n'ai jamais su exister sans elle.

"Nous vivons dans un monde de silence,
le silence de Dieu.

"Quand tu joues,

"tu remplis ce silence.

"Je ne peux plus jouer
et ce silence m'envahit.

"Ne laisse jamais le silence t'envahir.

"Mets la musique entre toi et le monde.
Elle te protègera.

"Joue la musique.
Elle est immortelle."

Voilà.

- Excusez-moi.

- Tu veux qu'on aille manger un bout ?

- D'accord.
- Allez, viens.

Viens.

Musique classique douce

Musique intrigante

...Tondeuse électrique

...*Message de répondeur

...*...

- Bonjour, c'est un message
de la part de Sébastien Nicolas.

Quand vous aurez ce message,
je vous aurai quittés. Au revoir.

Fuite de gaz

La porte s'ouvre.

C'est bien.

Alors ?

Fuite de gaz

Fuite de gaz

Inspiration profonde

Cri de douleur

Explosion

Ambiance sonore assourdissante

Musique classique douce

Musique classique enlevée

Tiens.

La porte s'ouvre.

- Bonjour, monsieur. C'est Maria.

Bonjour.
- Bonjour, Maria.

- Il y a une mauvaise nouvelle.

Je fais la chambre.

- Non. Je ne me sens pas bien.
Rentrez...

Rentrez chez vous.
- Désolée. Bonne journée.

- Bonne journée.

La porte se referme.

Petit rire

- On peut aimer quelqu'un,

mais on ne vit pas sa vie.

Sébastien était un homme solitaire

mais bon.

Un homme juste et droit.

Incapable de détester ou de haïr.

Un homme en retrait

qui aimait les autres,

mais qui ne s'aimait pas.

Je le connaissais depuis 30 ans.

Il avait été mon enfant de chœur.

Mais,

comme il me le disait
il y a quelques semaines,

connait-on jamais vraiment quelqu'un ?

Aucun de nous ne peut savoir

ce qui a poussé Sébastien
à nous quitter si jeune.

Ce qui lui a fait perdre
le sens, le fil de sa vie.

À tous ceux qui l'aimaient,
je voudrais lire ce texte.

Lecture du livre de la Sagesse.

"La vie des Justes
est dans la main de Dieu.

"Aucun tourment n'a de prise sur eux.

"Celui qui ne réfléchit pas,

"s'est imaginé qu'ils étaient morts.

"Leur départ a passé pour un malheur.

"Quand ils nous ont quittés,

"on les croyait anéantis

"alors qu'ils sont dans la paix.

"Pour les vivants,
ils subissaient un châtiment,

"mais par leur espérance,
ils avaient déjà l'immortalité.

- M. de Montalte.

C'est gentil à vous d'être venu.

Sébastien vous aimait beaucoup.

Je peux vous présenter la famille ?
Mme Nicolas ?

Je vous présente Henri de Montalte.

Un des clients de votre fils.

- Monsieur.
- Mes sincères condoléances, madame.

- Monsieur.

Musique mélancolique

On sonne à l'interphone.

- Oui ?
*-M. Montalte ?

*Capitaine Deveaux, lieutenant Lionnet.
Peut-on vous parler

*au sujet de Sébastien Nicolas ?

- Entrez.

- M. de Montalte ?

- Entrez.

Bonjour.

- Bonjour.
- Installez-vous.

- Nous faisons seulement
quelques vérifications.

Ce ne sera pas long.
- Je n'ai rien à faire.

Et je n'aime pas perdre mon temps.

- Quand l'avez-vous rencontré
pour la première fois ?

- Noël dernier.

Je cherchais un logement.

- Vous vous êtes vus souvent ?
- 5 ou 6 fois.

- Vous vous téléphoniez souvent ?
- Quelques fois.

Nous avions un bon contact.

- Je peux ?

- Non.

Désolé. Je ne supporte que les miennes.

- Vous étiez devenus amis ?

- Je n'ai pas d'amis.

Le genre humain n'est pas mon genre.

- Mais vous êtes allé à son enterrement.

- C'est un des derniers loisirs
pour les gens âgés.

- Il vous a appelé le jour de sa mort.

Le samedi 19 octobre.

Vous vous souvenez de ce qu'il voulait ?

- Le samedi ? Je ne me souviens pas.

- Un appel

de 40 s à 19h30.

- Il a dû tomber sur mon répondeur.

Sinon, je m'en souviendrais.

- Pas de message ?

- Apparemment pas. Je suis désolé.

- Vous n'avez aucune idée
de ce qu'il voulait vous dire ?

- Il ne vous a pas semblé inquiet,
perturbé, dépressif ?

- Non.

Il était toujours d'humeur égale.

Plutôt...

Ennuyeux.

- Il n'a jamais évoqué en votre présence
un problème quelconque ?

- Non... Ah, si.

Ses impôts.

- Si quoi que ce soit vous revient,

n'hésitez pas. Merci.

- Merci à vous.
- Vous allez partir en vacances ?

- Juste en week-end avec mon fils.
- Entendu.

Eh bien, bon week-end.

Au revoir.
- Au revoir.

Fermez la porte derrière vous.

La porte se referme.

Soupir

- Waouh.

C'est immense.

- Les chambres sont dans le fond.
Choisis celle que tu veux.

- La verte ?
- Celle que tu veux.

- Vincent, c'est prêt.

Viens manger.

Viens manger.

- Vous vous souvenez
de la 1re fois au Carnegie ?

- Non.

Je ne sais plus, pourquoi ?

- Avec le Philharmonique de Vienne.
- Écoute...

- Vous étiez comment, jeune ?

- Ben, jeune.

- Sérieusement. À mon âge ?

- Tu veux savoir
si j'étais bon élève ?

- Oui.

Ça, par exemple.

- Écoute, j'étais plutôt solitaire.

Je faisais beaucoup de violon.

- C'est nul comme réponse.
- Pardon ?

- "Le violon c'est dur",
"on est tout seul".

Tout le monde le dit.
- Ne t'énerve pas.

- Mais si !

À chaque fois que je pose une question,
vous répondez pas.

- Qu'est-ce qu'il y a, Vincent ?

- Chaque fois
que je me rapproche de vous,

vous m'écartez.

- C'est pas ça.
- C'est quoi, alors ?

- J'essaie d'être le plus honnête
avec toi.

Mais il y a des choses
que je ne pourrai pas te donner.

- Quoi ?

- Je ne suis pas...

Je ne suis plus un grand violoniste.

Je ne suis...

Je ne suis plus l'homme qu'admirait
Joseph Rosenblatt,

ni l'homme qu'aimait ta mère.

- Je ne sais pas qui vous n'êtes plus,
mais

vous êtes mon père.

Le vent souffle.

...Musique douce

- Bon, et toi ?

Le concours, ça va ?
- Ça va.

- Ça va, ça va ? Ou, ça va ?

- Enfin...

Je ne sais pas.

Je pense maîtriser le concerto
de Mendelssohn, mais

c'est pas pareil en concert.

- Ben oui.

- Je vais être stressé.

Je ne sais pas comment réagir.

- On va vérifier.

- Pardon ?

- On va aller s'entraîner.

Violon

Applaudissements

Il faut que tu utilises l'archer
jusqu'au bout.

Comme pour jeter une balle.

Tu ne t'arrêtes pas au milieu ?

Il faut faire le geste, voilà.

Et surtout...

Tu veux un secret ?

Appuie avec le majeur
plutôt qu'avec l'index.

Tu sais pourquoi ?

- Non.
- On force trop avec l'index.

Avec le majeur, on ne peut pas
appuyer trop, tu vois ?

- Oui.
- Voilà.

Elles sont bonnes, tes huîtres ?
- Super.

Musique intrigante

- C'est nous. Salut, maman.

- Bonsoir. T'as passé un bon week-end ?

- Super.

- Et toi ?
- Super aussi.

- T'as le temps pour un thé ?

- Pourquoi pas.

Comment s'est passé ton week-end ?
- Bien.

J'ai reçu la visite de deux policiers
qui te connaissent.

Ils m'ont dit qu'ils t'ont vu vendredi.

- Le Capitaine Deveaux ?
- Exactement.

- Qu'est-ce qu'il voulait ?

- Savoir si je connaissais
un agent immobilier.

Un certain Sébastien Nicolas

qui m'aurait appelé un soir
pendant plus de dix minutes.

Je leur ai dit que c'était une erreur.

Mais ils ont été surpris.

En partant, ils ont vu ta photo, là.

Ils voulaient savoir
si je te connaissais.

J'ai dit que tu étais
le père de Vincent.

Je ne comprends pas pourquoi

ils pensent qu'il m'a appelée.

- C'est pas lui qui t'a appelé,
c'est moi.

C'est le jeune homme
que tu as vu au restaurant.

Après votre conversation,

j'ai pris son téléphone
et je t'ai appelée.

Demain,
j'expliquerai tout ça au Commissaire.

- J'ignorais qu'on vérifiait autant
pour un suicide.

- Moi non plus.

Ambiance sonore assourdissante

Bonjour.
- Bonjour.

Vous voulez un paquet-cadeau ?
- Non merci.

Vous faites des livraisons ?
- Oui, bien sûr.

Quelle adresse ?
- Capt. Deveaux. 36, quai des Orfèvres.

Musique intrigante

Ambiance animée

Le téléphone sonne.

- Tu décroches, oui ?

*-Capitaine Deveaux ?
- Mmh.

*-Le Procureur en ligne.

*-Antoine, c'est Sandra.
Tu peux monter le groupe.

*On entre chez ton violoniste à 6h.
Perquisition et interpellation.

Présomption d'assassinat
sur la personne de Sébastien Nicolas.

*T'as entendu ?

Musique intrigante

- Hé !

- Que se passe-t-il, Henri ?

- Tu vas trouver ça bizarre,

mais écoute-moi sans m'interrompre.

Prends-ça.

Il y a une reconnaissance en paternité.
Tout est en règle.

Il ne manque que ta signature.

Tu trouveras les papiers
de donation de la maison,

de l'appartement et de quelques comptes.

C'est au nom de Vincent.

S'il m'arrive quoi que ce soit,
tout est à lui.

- Pourquoi t'arriverait-il
quelque chose ?

Que se passe-t-il ?

- Au revoir, Clémence.
Embrasse Vincent pour moi.

- Ne le laisse pas. S'il te plaît.

Musique intrigante

- M. Montalte ?

On frappe à la porte.
M. Montalte ?

...Aboiements

- Antoine ?

- Allez, on remballe.

- Und, dds, tres,

cuatro, cincd.

Bip

l'orchestre s'accorde.

On frappe.

Musique intrigante

Applaudissements

Concerto de Mendelssohn

- Les policiers ont raison.

On se sent mieux
après avoir avoué ses crimes.

Ça soulage et ça permet

de se réconcilier avec soi-même.

J'ai tué Sébastien Nicolas
car je ne supportais plus son regard.

Sa présence autour de moi.

Cette manière de me regarder,

me scruter, m'espionner.

Je l'ai tué
car il voulait me priver de mon fils.

Cet enfant qui a attendu un père
pendant douze ans.

Qui serait assez cruel
pour lui retirer ?

Je l'ai fait disparaître
et je ne le regrette pas.

Lui-même ne voulait plus vivre.
Je l'ai libéré.

Je n'ai pas prémédité sa mort,
mais je ne la regrette pas.

J'ai cherché à cacher des choses
à la police qui ne comprendrait pas.

Elle chercherait à me condamner.
C'est ce qu'elle a fait.

Musique intrigante

Alors,

on n'embrasse plus son vieux père ?

C'était magnifique.
Je suis très fier de toi.

La prison est un lieu incroyable.

Plus d'intimité, plus de responsabilité,

plus de dignité et d'espoir.

La prison vous condamne
à n'être plus qu'un corps.

Mais le corps est une chimère.

J'ai perdu deux doigts.

Suis-je pour autant moins moi-même ?

Nous ne sommes pas ce que nous sommes.

La réalité n'est pas la vérité.

J'ai été condamné à 10 ans ferme.

Je serai libre dans cinq ans
si je me tiens bien.

Je me tiendrai bien.
J'ai toujours été sage.

J'ai toujours attendu gentiment.
Là, j'attends quelque chose.

Je suis devenu quelqu'un d'autre.

Je suis devenu moi-même.

Je suis différent.
Je suis comme tout le monde.

Sous-titrage : C.M.C.