All language subtitles for Le.Cousin.1997.FRENCH.720p.BluRay.x264.AC3-zitoune69.FR.SDH

Détonations

-T'es presque au bout.
T'en veux pas une autre ?

L'orage gronde.

-C'est pour
les enfants de Nounours.

On va manger une pizza ?

-Je te ramène.
-Oui, y en a marre des pizzas.

On se tape une semoule chez Bachir ?
-Philippe. Tu peux plus y échapper.

Plus tu tardes,
plus l'annoncer sera dur.

-Je sais, je sais.

-Et ça fait quatre jours
que j'ai pas vu mon fils.

Il démarre.

*"Aïcha"
(Khaled)

-Bonsoir.
-Bonsoir.

-Les enfants sont déjà couchés ?

-On peut plus partir.

Cette salope de juge
m'a convoqué mercredi.

-Si c'était pas la juge,
ça serait autre chose.

Tiens. Voilà ton billet de TGV.
Tu nous rejoins si t'en as envie.

Il crie :
-Mais regarde, bon Dieu ! Regarde !

Elle veut me mettre en examen !
Je vais aller en tôle.

Je suis dans la merde !

-Je m'en fous.

Une porte claque.

Coup de tonnerre

"À quoi ça sert ?"
(Axelle Red)

Bien souvent je me demande

Le but de ces efforts

Le but de tout vouloir apprendre

Je cours après la perfection

Mais je ne peux plus avancer

Non plus m'arrêter

À quoi ça sert

Ces sentiments profonds ?

À force de voir mon monde à l'envers

Faut que je cesse
De m'inventer des questions

Non

À quoi ça sert ?

Toutes ces nuits, je me tourmente

Je me culpabilise

Des visions de bonheur
qui me hantent

Les gens me stigmatisent

Cette soif d'autodéfense me grise

Mais je n'arrive pas à dessoûler

À quoi ça sert

Ces sentiments profonds ?

À quoi ça sert

De me gaver de ces goûts éphémères ?

Non

À quoi ça sert ?

À quoi ça sert ?

Saisis ta chance

Me dit ma conscience

Faut que je fasse quelque chose

Avant que je n'explose

À quoi ça sert

Mes sentiments profonds

Oh non
Je me sens de travers

À force de voir mon monde à l'envers

Faut que je cesse
De m'inventer des questions

Non

À quoi ça sert ?

Je n'ai plus de repères

À quoi ça sert ?

-Claudine ?

-Alors, vous avez bien tous pleuré ?

-T'es pas au lycée ?
-J'ai pris ma journée,

je suis fatiguée.

Les élèves... moins ils me voient,
mieux ils portent.

Et moi aussi.

-Arrête avec ça.

-Mon pauvre Gérard. Moi au moins,
je sais que je sers à rien.

-Maman ?

Ah Papa. t'es là !

-Ça a été, aujourd'hui ?

-Ouais, pas de problème.

-Ça va, t'es sûr ?

-Ouais, 'pa, sauf les maths,
je suis un peu largué.

-Allez.

Va sortir tes bouquins.
On va voir ça tout de suite.

-Son contrôle de maths,
c'était ce matin.

-Bonjour, Fanny. Salut, Gérard.

-Salut, Francis.

-Vous me redonnerez
la Marianne de Philippe.

-Je peux la garder ?
-Je te l'affecte, viens signer.

Appel radio

-Bonjour, messieurs.

-Dame.
-Pardon, Maillard. Le juge Lambert

est désolé pour Philippe
mais poursuit l'instruction.

Elle veut vous entendre en tant que
chef de groupe. Jeudi prochain 15h.

Réglez cette affaire
une fois pour toutes.

-Madame le juge est désolée
mais la mort de Philippe,

ça lui suffit pas.

C'est pas ce matin

qu'elle l'avait convoqué ?
-Oui.

-Viens, on y va à sa place.

-Tu veux quoi ?
L'énerver encore plus ?

-Je crois qu'il faut y aller.
Au moins pour Philippe.

-Pardon.

-Madame, y a... c'est aujourd'hui

à cette heure-ci
que Philippe Maurin...

-Était convoqué pour une audition.

Vous êtes donc venus pour me faire
sentir responsable de sa mort.

Je comprends.

Je comprends très bien, croyez-moi.

Vous pensez qu'on se suicide
à cause d'une convocation ?

Surtout quand on n'a rien
à se reprocher.

Vous savez ce que je voulais
et ce que je veux toujours.

Une seule et même chose : l'identité
et l'adresse de ce Nounours,

qui apparaît dans plusieurs
affaires, toujours comme dealer.

-Personne ne sait qui il est.
-Et je suis la reine des connes ?

Votre collègue Philippe Maurin,
lui, a eu la décence de m'avouer

que ce Nounours était
l'informateur de votre groupe.

Votre cousin, comme vous dites.

Un bon flic ne balance pas
ses cousins, c'est la règle.

Donc un bon flic protège les voyous.

C'est bien ça ?

-Non, madame le juge.

Nous, on vous l'aurait donné, mais
c'est Philippe qui l'avait en main.

Y a que lui qui savait
qui il est et où il crèche.

Maintenant que Philippe est mort...
-Faites bien attention.

J'avais averti votre collègue,
je vous avertis.

Couvrez ce Nounours
et je vous colle en examen,

vous et votre groupe.
Pour recel de malfaiteurs.

Je vous entendrai jeudi
par procès-verbal.

-Moi ? Non. Vous avez convoqué
le chef de groupe, c'est pas moi,

c'est lui.

Il sonne.

(-Pu... merde !)

Fait chier, ta sonnette sur le 220.
-Faut frapper, tu le sais.

T'es seul ?
-Non, avec Chirac et Bernadette.

-Ça va, Nat, c'est Gérard.

-Bonsoir, Nathalie.
Ah, toujours prête.

-Dépendre d'un seau d'eau,
quelle misère.

Embrassez Gérard, les petites.

-Ah ! Bonjour, Émilie.

Ça va, Soraya ?
-Chérie, rajoute un couvert.

-Tenez, cadeau.
-Super !

C'est pour toi. C'est celles
qu'on voulait. Comment t'as su ?

-Philippe les a achetées pour vous.

-On va lui faire un dessin.
T'as sa nouvelle adresse ?

-On le donnera à Gérard,
il lui enverra.

-C'est quoi. Ça ?

-C'est à moi.

-Les filles, à table.

Finissez vos yaourts.

-Ça va, l'école ?
-J'ai dû les mettre à Saint-Vincent.

Au collège, c'était plus possible.
-Tu leur faisais porter le foulard ?

-Tu m'as vu ? Rien à foutre,
de ces conneries.

Non, le public, c'est le bordel
Les dealers sont dans la cour

-Oui, elles sont mieux
chez les curés.

-Sauf que ça douille un max.
Je dois bosser deux fois plus.

-N'en fais pas trop.

-Nathalie.

-Au lit, les enfants.

-Merci, Gérard.

-Philippe, ça m'a foutu un coup.

Un bon vivant comme lui,
quelle misère.

C'est à cause de sa bonne femme.
Je lui avais dit de la larguer.

-Il t'a parlé de sa convoc'
à propos de toi ?

-Ouais mais c'est pas pour ça.

Il s'en foutait,
de cette juge.

Ses menaces, c'est que du bluff.
-C'est pas que du bluff, Nounours.

Lambert, elle ira jusqu'au bout.
-Elle ira jusqu'au bout mon cul.

Maintenant que Philippe est mort...

Il t'a parlé des deux braqueurs ?
-Vaguement, oui.

-Si ça t'intéresse pas,
y a d'autres brigades.

-T'as du nouveau ?

-C'est pour samedi. Ils sont deux.
Je sais pas où ils vont taper

mais ils viennent s'approvisionner
ici pour être en forme.

-T'es sûr qu'ils montent au braquo
après ?

-Tu parles que oui.
Je leur fournis un calibre.

-Pas question.

-Arrête. Comme ça,
ils seront obligés

de passer ici avant d'y aller !

-Alors sans munitions.

-Évidemment.

Faut que j'y aille.

Mes clients à moi,
ils attendent pas.

Ah, le petit commerce,
quelle misère !

10 minutes de retard
et la concurrence en profite.

-Toujours la banane.

-T'as trouvé mieux ? Tiens, regarde.

"Quoi ? M'sieur l'agent,
la sacoche ? C'est pas à moi !

"Je la ramenais au commissariat.
Je suis honnête, moi !"

Allez, au boulot.

Ah, M'dame Ducreux !
Oh, la titine !

Comment ça va ?
Elle est contente, la titine ?

-Votre petite dame
vous a dit pour ma pension ?

La semaine prochaine ?

-Jeudi, M'dame Ducreux, jeudi. Je
vous emmène à la poste, sans faute.

-Merci. Bonne nuit !
-Bonne nuit, Madame Ducreux.

Pour samedi, je t'appelle demain.
-C'est pas vendu.

-Ah bon ? Avec Philippe,
c'était déjà dans la fouille.

Faut dire, c'était quelqu'un.

(-Merde-)

-Pour finir,

ils ont tapé une station-service
à Bagnolet à 21h.

Le pompiste a été blessé
à coups de chevrotine.

11 braquages en deux mois.
Pas dégueu, tu veux voir ?

-Gérard, tu m'as déjà assez
foutu dans la merde

avec la juge.
-C'est pas une affaire de stup',

elle s'en occupera pas.
Personne saura de qui ça vient.

Philippe m'avait montré ça,
c'est eux.

C'est ce que dit Nounours.
-Qui ?

Connais pas.

Maintenant, Philippe est mort.

Quelqu'un ici connaît
un Nounours ?

-Oui, moi.

C'est mon cousin, maintenant.

-Tu verrais les progrès de Soraya.
Elle a la danse dans le sang.

C'est encore des frais.

-J'en ai les larmes aux yeux,
moi qui suis plein aux as.

-Il t'a dit, Philippe ? Depuis
trois mois, je touche enfin le RMI.

On frappe-

(Viens là, viens là.)

On frappe

Une seconde, y a pas le feu au lac !

-Attention pour tous, un des types
est arrivé. Silence radio, je coupe.

-T'es grave avec ta parano !

T'as peur que je te ramène
les keufs ou quoi ?

-Tu avais déjà
un crédit de 5 grammes.

1 G, 2 G, 5 et 2, ça fait 7.

Oh, je te parle ! Avec ça en plus,
tu me dois 6000 balles.

-Ça va, me soûle pas avec tes 6000
balles. Dans 1h, on a 10 fois plus.

-1h ? C'est pas demain, hein !

Sinon je déboule chez tes parents
et je me paie.

-Donne ça, on y va tout de suite.

Et les balles ?
-Y en a pas. Inutile pour braquer.

-C'est quoi, ce plan ? Tu me fais
chier avec ton flingue de merde !

Il hurle.

-Tu cries pas, tu cries pas !
Chut !

Tu cries pas, tu cries pas !

Tu cries pas, tu cries pas !

Tu cries pas !
-Arrête ! Arrête !

-Chut !
Personne ne gueule, chez moi !

Personne ! T'entends ?
Personne ne gueule, personne !

Jamais tu recommences ça,
t'as compris ? Dis-le. Dis-le !

Dis-le !
-Je le referai pas, Nounours.

-Ah ouais ?

-Ok. Ok.

-Attends, je t'amène le sopalin.

Nettoie ta tronche, t'es coupé.

-Merci, Nounours.

-Le calibre, c'est ça ou rien.

-Non, Nounours, je peux pas.
Sans bastos, je monte pas.

-Essuie bien, t'en as là aussi.
Essuie bien.

-J'ai trop les jetons.

Les pompistes, tout ça, ils sont
de plus en plus enfouraillés.

-Désolé, j'en ai plus que trois.

Allez, dégage. M'chi !

Je bouge pas d'ici,
j'attends mon blé.

Une heure.
-Attention pour tous, il ressort.

Européen, 25 ans,
cheveux courts, blonds,

veste grise,
joue gauche amochée.

Merci pour la porte.

Bravo pour les cartouches.
-Ça, c'est la meilleure !

Et puis quoi encore ?

Je t'ai sauvé le coup, oui !

Quelle misère...

Ah ! M'dame Ducreux !

Vous vous êtes pas inquiétée ?
On a fait un peu de bruit,

j'ai reçu des amis.
-Merci !

*-Il a pris la première à gauche.
Je vais voir.

Il est monté dans une voiture rouge.

À une dizaine de mètres du coin
de la rue. Un autre est au volant.

-Reçu, Jeannot. On prend ta place
pour annoncer le départ.

Fanny et Michel, restez là
en attendant de voir la direction.

-La voilà.

Les cons ! Ils se shootent

en roulant !
-C'est vu.

Pour tous : c'est parti
direction Montfermeil,

c'est une Honda rouge
immatriculée en 93.

Je confirme,
ils sont bien deux à bord.

Si Nounours leur a pas filé de la
merde, ils vont vite péter le feu.

Ils vont se taper le PMU.

Esta bueno, esta bueno !

-Personne ne bouge !

Cris
-Fermez vos gueules !

Tire-toi de là.

Vos gueules, bougez plus !

Cri

Poussez-vous, tirez-vous !

La caisse, vite !
La caisse, merde !

Salope, tu vas filer la thune !

-En plus du fusil,
fallait qu'il file les cartouches.

Il fait chier, Nounours.
Les cousins, ça manque pas.

-Des bons comme lui ? Vas-y, qui ?

-Ouh là...

Je le sens pas,
le rouleur avec sa taupe.

-Viens là, toi.
File la thune ou je la bute !

File la thune, merde !

Je vais la buter, je te dis !

Bouge, salope !
Salope, réagis, merde !

Je vais la buter

Il crie.
Putain ! Lâche-moi, toi !

Cris

-Arthur !
-Ta gueule !

-Qu'est-ce qu'il fout ? Et merde,
qu'est-ce qu'il fout, ce con ?

Fanny, vite,
empêche-le d'appeler la tenue.

-Allez, grouille !
Sinon ça va être ton tour.

-Allez-y, merde !
Y a des gens en danger !

-On est là pour ça, alors dégagez.

-Eh oh !
-Allô, police ? Oui, écoutez.

-Mais c'est quoi, cette connasse ?

Tu te laisses faire ?
-Mon téléphone.

-Merde !
-Qu'est-ce que tu fous ?

Merde ! Grouille-toi ! Dégagez !

-Vite, Michel, vas-y aussi.

-Putain de merde !

-Attention, ça sort !

-Mon téléphone !

-Hop !

-On les laisse décompresser.
Jeannot, annonce la progression.

*"C'est comme ça"
(Rita Mitsouko)

-On est placés. À tous,

je donnerai le top.

Top !

-Police !
-Police, bouge pas !

-Police !
Tes mains sur le pare-brise !

-Les mains sur le pare-brise !

-Bouge pas !

-Regarde-moi !

-Regarde-le !
-Regarde-moi ! Regarde-moi !

Regarde-moi.

Ne bouge pas.

Regarde-moi, je te dis.

-Bouge pas ! Tu bouges pas !

Allez !

-Putain !
Il s'est chié dessus, le con !

-À la tienne.
-À la tienne, Fanny.

-Bravo, très belle affaire.
J'ai eu le directeur.

Ces cons commençaient à être
dangereux. Félicitations, Delvaux.

-C'est pas moi, c'est Philippe.

-Quoi, Philippe ? Maurin ?
Avec son cousin ?

-Patron, buvez un coup.

-Pas soif. Je suis déjà en retard.

-De Tocsay, ça vous va ?

-C'est bon pour moi.
-Allez. La carte est à combien ?

-400 sans les vins.
-400 balles ?

Heureusement que
c'est pas tous
es jours.

Vas-y mollo,
laisses-en pour les autres.

-Les autres...
ce qu'ils nous balancent.

Rires

-Eh, Gérard, fais voir comment
t'as fait le blaireau à la juge.

-"C'est pas moi,
m'dame le juge, c'est lui."

Rires

-Jeudi, ça va être ma fête, à moi.

-T'as intérêt à être bon,
c'est une super pointure.

Et très mignonne.

-Ah. Y a peut-être
une ouverture de ce côté-là.

-Même pas ! Elle est mariée.

-Et alors ?
-Merde !

*-Il a perdu.
Son équipe est éliminée.

-Passe-le-moi.
*-Non.

Il a eu trop de mal à s'endormir,
il t'a attendu jusqu'à 11h.

Il avait besoin de te parler,
mais c'est trop tard.

Elle raccroche. Tonalité.

-Oh ! Qu'est-ce que
tu roupilles là ?

Je fréquente pas les SDF.
♪ ai une réputation, ici !

-Woh... tu bois un coup ?

-En plus, t'as chargé.
Quelle misère...

-Eh... Oh!

-C'est tout ?

C'est tout ce que tu me donnes ?
-J'ai plus que ça.

-Tu déconnes ? 6000 balles, ils me
devaient. 6000 balles de ma poche !

Ce qu'ils ont braqué,
t'as rien mis de côté ?

-Me gonfle pas, j'ai mal à la tête.
-Moi aussi, gros mal de tronche !

Si je gagne rien,
ça ira pas entre nous.

-T'as rien gagné ? T'oublies
que le groupe allait te lâcher.

-Ça va pas nourrir les enfants.

Jamais Philippe m'aurait fait ça !

Je veux mes 6000 balles.

-Trouve-moi une affaire de stup',
tu seras gagnant.

-Parlez moins fort,
vous allez réveiller les petites.

(-T'as raison.)

(Mets-la en veilleuse !)

-Je sais pas si c'est Nathalie et sa
nuisette mais ça me fait de l'effet.

Il rit

-Qu'est-ce que tu viens de dire ?

C'est dommage.

Pourtant, Philippe,
il a dû te prévenir.

Il t'a dit ce que c'est,
la famille pour moi.

T'as pas dû tout comprendre.

Je vais mieux t'expliquer.

-Ah, excuse-moi, je me suis gouré.

C'est toi qui me fais cet effet-là.

Il rit

-T'es con, toi, alors.

Arrête !
Ils rient.

-CHUT !

*Sons de jeu vidéo

-Tu me fais une place ?

Maman m'a dit pour le match.

Allez, c'est pas si grave.

-De toute façon, je m'en fous.

-Comment ça ?

-J'arrête le basket.

-Surtout pas.

Au contraire, faut t'accrocher.

Le sport, c'est comme le reste.

On n'a rien sans rien.

Faut se battre.

Elle soupire.

-T'as ressuscité ? Merci pour hier,

on a passé le dimanche
dans les papiers.

-Désolé, je me suis pas réveillé.
-Comme par hasard, un dimanche.

-J'étais cassé, vous avez bien vu.

-Nounours.
-Ouais, qu'est-ce qu'il y a ?

Non, à l'heure du déjeuner,
je mange avec ma femme.

D'accord, d'accord.
Passe pour le café.

Au Chinagora, tu vois où c'est ?

T'as fini ? C'était pas bon ?

-Si, si, mais... c'était copieux.

C'est pas le monsieur
que t'attends ?

-Claudine, ma femme. Nounours.
-Enchanté, m'dame.

-Assieds-toi.

-Non, je vais pas vous déranger.

Je m'excuse, m'dame,
c'est pas parce que

je veux pas m'asseoir.
-Vous préférez être seuls.

Allez discuter dehors.
Je prends un café en t'attendent.

Au revoir, Monsieur Nounours.

-Merci, m'dame.

J'ai été très heureux.

Au revoir.
-Allez, viens.

-Un plan en appart', ça te va ?

C'est des Tamouls. Semi-grossistes.
La came, de la bombe !

J'ai pris 30 G, je pouvais pas plus.
Faut y aller.

-Du calme.
-Quoi, du calme ?

Y a 800 grammes.
Demain, y aura plus rien.

On peut se les faire cet aprem !
-Impossible.

-Hein ? Je t'amène 800 grammes,
t'en veux pas ?

-Le groupe montera pas, on vient
de se taper 48 heures de procédure.

-Quelle misère ! Les fonctionnaires.
Vous êtes bons pour la sécu.

Il est bientôt 15h.
Dans 1h, on est en place.

À 18h, t'es de retour avec
800 grammes ! 800 ! Allez, on y go !

-Oh ! C'est pas toi, le flic.
Tu décides que dalle.

Moi, je suis pas chef de groupe.
Je peux rien avant demain.

-Oh là là...
Avec Philippe, c'était autre chose.

Il vous bougeait.
En 1h, tout le monde était prêt.

-Arrête avec Philippe.

Appelle

Dans la matinée.

-Gérard.

Elle est bien, ta femme.

Fais attention...
Ça me regarde pas mais...

elle picole pas un peu trop ?

Oublie.
Je suis con, je dois me gourer.

En tout cas,
c'est vraiment une reine.

-Pour une fois qu'on a la journée
à nous, on va au cinéma ?

Je ferai les courses demain.
Mm ?

*Musique samba
On déverrouille la porte.

On frappe-

-Vite, démarre, va te placer,
un client va ressortir.

-T'as entendu ?
-C'est parti !

-Y a 300 g sur la table,
le reste est forcément à côté.

La porte est blindée,
faut attendre un client.

Y en a toutes les 10 minutes,
comme les bus.

-Fais voir ce que t'as pris.

-Doucement.

C'est de la brune.

Le v'là ! C'est lui !

-Le mec est sorti vers le boulevard.
Attention à sa main gauche.

*-C'est vu, on s'en occupe.

*-Attention, voilà un taxi.

-Qu'est-ce que je t'avais dit ?
Comme les bus.

La salope ! L'Anglaise !

Une ancienne cliente. 50 G, elle m'a
arnaqué, jamais je l'ai revue !

Tu vas me la faire tomber grave.
Faut qu'y ait une justice !

*-C'est positif,
le mec a au moins 20 grammes.

On est en flag',
on peut taper le dom'.

*"Casa Babylon "
(Mana Negra)

On déverrouille la porte.

Elle hurle.

-Jeannot !

-Gérard ! La porte, vite !

-Dehors.

-Putain, merde !

Ils rient.

-Gérard.

50 sur l'Anglaise,
plus les 20 dans le matelas,

plus 50 qui sont partis en l'air,
et je compte large.

Ça fait 120 grammes,
on est loin des 300 annoncés.

Il te mène en bateau,
Nounours. Il nous fait

éliminer sa concurrence.
-Y a la pièce d'à côté.

-C'était pas la peine de me
réveiller. Comment il va travailler

-C'est pour l'autre pièce.
Ici, la came a volé partout.

-Bob, viens vite !

Viens vite ! Allez !

Il a bien marqué les endroits
mais... y a plus rien.

-Va le voir.
Si j'y vais, je lui casse la tête.

-Sur la vie de ma mère,

300 grammes, y avait !
Je les ai vus de mes yeux !

Ton clebs, c'est de la daube.
Vous savez pas fouiller !

Vous êtes passés à côté.
Putain, ça me fait chier!

Je vais te la trouver, cette came.
-Reste ici, toi.

-Pourquoi ? Tu sais pas bosser
et tu dis que je mens !

Je gagne quoi, coincé dans cette
saloperie de soum à me faire chier ?

File mes 10 %
sur ce que vous avez trouvé.

-Pas maintenant, demain.

-Je vends quoi, cette nuit ?
J'ai rien.

T'es un baltringue.
C'est fini, j'arrête.

Je change de groupe,
j'ai qu'à faire ça !

-Dis donc, pour qui
tu te prends ? Hein ?

Des cousins aussi,
y a qu'à faire ça.

-Des comme moi ?
Tu crois vraiment ça ?

Moi, mon pote, sans Philippe, même
pas en rêve, tu m'aurais rencontré.

-Et merde !

Tu m'attends là.

-Belle planche pourrie,
ton Nounours.

Pour nous appâter, il est très fort.

Ils sont maousses, tes 10 %.

T'as raison, si tu rajoutes la TVA,
la CSG et le RDS.

-Dans votre audition,

vous déclarez vivre
de la vente de ballons.

Comment expliquez-vous
les 32000 francs trouvés sur vous ?

Traduisez.
Ils parlent une langue étrangère.

-Il dit les ballons, les vendre
seulement. Lui pas fabrication.

-L'argent. D'où vient l'argent ?

-Ces ballons-là très chers !
Sonnerie

-Oui.

Tu peux venir ? C'est important.

-J'arrive.

-17 ans, le môme. Overdose chez lui
devant sa petite sœur de huit ans.

T'imagines le tableau ?

On a le dealer, c'est toujours ça.
Avec 40 grammes chez lui.

Il dit que c'est Nounours
qui l'a approvisionné.

Cet après-midi, le juge
qui instruit, c'est Lambert.

-Je peux lui parler ?
-Mm.

-Il a toujours un duffle-coat gris.

Avec une capuche.

Il est pas très grand, un peu rond,

très brun,

avec une vieille caisse.
-T'as la marque ?

-Non. Pas une française,
en tout cas.

-Tu lui as acheté 50,
mais il avait plus ?

-Attends, il avait au moins 300.

Que de la brune. Il voulait
me faire un prix sur le tout.

-Prends les petites et casse-toi.

-Allez, les filles, on sort.

-C'est quoi, ce seau ? T'as de la
came à balancer ? T'avais plus rien.

-T'as raison, c'est vrai que
j'ai plus rien. Je suis con !

Même à Nathalie, je lui ai pas dit.
Quel con !

-T'as vendu 50 grammes ce matin,
il t'en reste 300.

C'est moi, le con, c'est ça ?
-Toi jamais !

-Et ça ? Hein ? C'est quoi,
cette brune, elle vient d'où ?

-Arrête, t'en fais tomber !
-Je t'ai demandé d'où elle venait.

-T'as vu. Des toilettes !
-Putain !

-C'est tout ce qui
me restait de ma mère.

-Tiens, y en a eu pour 3000.
Où tu l'as eue ?

6000 !
-Merde !

Déconne pas, tu sais d'où
elle vient ! Des Tamouls, bien sûr !

On le faisait tout le temps

avec Philippe !
-Quoi ?

-T'étais pas au courant ? Je savais
pas que Philippe t'avait rien dit.

Pendant six ans, il t'a rien dit ?

Merde alors !
-Accouche, ça va.

-Si y avait une réserve
en dehors du dom',

il se démerdait
pour qu'on la trouve pas.

Après, je récupérais la came,
tranquille.

-Et puis ?

-Et puis, et puis... je la vendais.

-Et après ? Merde !

-Qu'est-ce que t'as ?
On partageait pis c'est tout.

Pour les Tamouls, la came était
à l'étage au-dessus. Y avait 400.

J'ai gardé ta part
comme avec Philippe.

-Tu mens.

Je te balance à la juge.

En attendant, je garde ça.

-Tu me balances,
je balance Philippe.

-Il est mort, Philippe.
-Pas son honneur.

Pas ses gosses ni sa mère.
Et pas dans ta tête, Gérard.

-C'est la juge.
-Entendu. Mes respects.

Vous avez compris. C'est tout
le groupe qu'elle veut voir demain.

-Ben voyons,
on n'a que ça à foutre.

C'est bon, Fanny, on peut y aller ?

Toi, vu l'heure,
c'était pas la peine de revenir.

-Salut, Gégé.

"Aïcha"
(Khaled)

Comme si je n'existais pas

Elle est passée à côté de moi

Sans un regard, reine de Saba

J'ai dit : "Aïcha,
prends, tout est pour toi"

Les perles, les bijoux

Aussi, l'or autour de ton cou

Les fruits bien mûrs au goût de miel

Ma vie, Aïcha, si tu m'aimes

J'irai où ton souffle

-Tu penses toujours à Philippe.

-T'en veux un ?

-Non. Merci.

-T'es sûre ?

Tu préfères autre chose ?

-Non.
-Allez, pour m'accompagner.

-Je t'ai dit non ! Putain !

Aïcha, Aïcha, t'en va pas

Aïcha, Aïcha, regarde-moi

Oh

Aïcha, Aïcha, réponds-moi

Je dirai les mots, les poèmes

Je jouerai les musiques du ciel

Je prendrai les rayons du soleil

Pour éclairer tes yeux de reine

Oh Aïcha

-"Comme mes collègues, je n'ai
jamais eu connaissance de l'identité

"et de l'adresse
du surnommé Nounours."

-C'est bien ça, Monsieur Diallo ?
-Tout à fait, Madame le juge.

-Rien à ajouter ? Personne ?

Bravo. Vous avez bien répété.

-Non, je vous l'avais dit.

Seul Philippe Maurin
savait qui il est.

-Bien sûr. En attendant,
comme votre cher cousin

s'est encore fait remarquer,
j'ai vu le procureur ce matin.

Le parquet est prêt à me suivre.

Vous avez une semaine
pour me livrer ce dealer.

Dans le cas contraire, je vous colle
en examen pour recel de malfaiteur.

Article 434 du nouveau code pénal.

Si je peux, j'ajouterai
la cession de stupéfiants.

Légère protestation

Faites pas vos effarouchés,
je suis sûre que selon la coutume,

vous lui versez 10 % de vos saisies.
-Excusez-moi mais

vous pouvez nous dire en quoi
il s'est encore fait remarquer ?

On n'est pas au courant.

-C'est très drôle, M. Delaroche.

Imaginez comme c'est drôle.

Vous rentrez chez vous,

vous entrez
dans la chambre des enfants

et tombez sur votre fille serrant
dans ses bras son frère mort.

Tenez, les parents
attendent dans le couloir.

Allez donc leur expliquer
que vous protégez le fournisseur.

C'est peut-être avec de la drogue
de vos 10 % que
e gosse s'est tué.

Allez. Signez là.

Sanglots

-Tu savais ?

-Je le lâche.
Laisse-moi trois jours.

-Mais Nounours, sois sympa,
dépanne-nous, merde !

File-nous un chrome !
-Y a pas écrit Cetelem, ici.

-T'es relou, dégage, va !
Tu sais quoi ?

Je vais braquer une vieille,
j'espère que ce sera ta mère.

-Crève.

-C'est toi que je vais crever,
connard !

-Tue-le !

Il crie.

Arrête, putain ! Arrête !

-Sors de là, viens me niquer !
Ah, il te nique ! Il te nique !

Démerde la thune,
je repasse à minuit.

T'as vu ? Légitime défense.

-Tu comptes toujours
baver sur Philippe ?

-Ça dépend de toi.

-Plus maintenant. Depuis
l'histoire du môme de Nanterre,

ils veulent tous te lâcher.

-Ah ouais ? Putain.
Qu'ils essaient, pour voir.

La dope qui a tué le môme,

pourquoi ce serait pas
celle que tu m'as filée ?

C'est toujours comme ça avec les
flics ! On est dans le même bateau.

Je vais pas me gêner
pour tout raconter.

Dis-leur bien de ma part,
à Francis et aux autres.

S'ils me font tomber,
ils vont au trou avec moi !

Toi avec !

-Fais comme tu veux.

L'autre solution, c'est moi qui te
balance. Mais que dans trois jours.

Le temps de te mettre au vert

et de nettoyer chez toi
pour protéger ta famille.

Tu décides.

-Quelle misère.

*-Francis, tu veux vraiment
taper ces mômes ?

-Deux gardes à vue,
je crache pas dessus.

-Tu parles, pour un vol de scooter.

-Bouge pas. Viens là, bouge pas !

Brouhaha de protestations

-Putain, bande de bâtards !

-Saleté de flics !
-Fais gaffe !

-Tu dors pas ?

Ça Va pas ?

-Faut que t'arrêtes, Claudine.

-Arrêter quoi ?

-Tu le sais, j'ai trouvé
la bouteille dans le placard.

Ça fait longtemps ?

Parle-moi, dis-moi quelque chose.
-Te dire quoi ?

T'es jamais là. Quand t'es là,
tu comprends rien, tu vois rien.

Même Philippe, tu l'as pas entendu
appeler au secours.

-Claudine, j'ai besoin de toi.

-Direction les RG,
section étrangers.

-C'est parti, patron !
-Cinq gardes à vue d'un coup,

je préfère. Avant ça,
c'était pas terrible.

-Des sans-papiers, on peut
vous en trouver 20 par jour.

Du papier pour rien !

-Je m'en fous. Mon problème ici,
c'est de faire du chiffre.

Et pas de vagues.

Le téléphone sonne.

-Ouais.

Je suis dans une cabine.
-Envoie le numéro.

Pourquoi tout de suite ?
-Pas le temps, viens.

Avec le petit sous-marin,
pas le gros.

Le petit soum, je l'aime bien.

C'est mon préféré.
Maniable, nerveux, une merveille.

On est bien là-dedans, non ?

Tu conduis au rétro ?

-Si ça se trouve,
on a les bœufs au cul.

-Sans déconner ?

-Le juge Lambert
veut se payer le groupe.

Elle a compris
qu'on t'avait prévenu,

elle est devenue hystéro.
-J'ai remarqué.

Elle a fait faire une perquis'
chez moi, un saccage.

Nathalie a été auditionnée 3 fois.

Elle voulait
interroger les petites !

Heureusement, mon baveux a mis
le holà. Et pourquoi pas ma mère ?

J'ai pris maître Allouin.
Il est bien. Mais cher.

Surtout que là, avec les hôtels
et les restos tous les jours,

j'ai plus un flèche.

Tu connais maître Allouin ?

-On va où ?
-Au parking Foch.

(Tu vois le mec au volant ?)

(-Je le vois. Calmos.)

-C'est le plus gros dealer du 8e.
Il fournit les bars,

les boîtes, tout le monde.
(-La fille ?)

-Mouillée : sa femme.

Putain, les voilà ! Tu vas voir
les Négros. Haut de gamme.

(-C'est quoi, ces Blacks ?)
(-Attends.)

(Savoure le spectacle.
C'est beau, non ?)

Retiens-moi, Gérard.
Deux kilos, y a dans le paquet.

-Deux kilos ? Quel con !
Tu pouvais pas prévenir ?

-Calme-toi.

Il démarre.

-T'es le roi des cons. Pourquoi...
-Laisse tomber !

2 kg, c'est quoi ?
T'as vu les Négros ?

10 kilos, ils ont ! Qu'est-ce que
je dis ? 15, peut-être 20, même !

Allez. Une petite semoule ?

Ces Blacks, c'est comme les
brochettes. Je te les sers grillés.

Tu verrais
comme je les ai embobinés !

Encore un achat
et c'est dans la poche.

Un peu de Boulaouane ? Je prends
100 grammes pour les endormir,

après c'est Darty. Ils me livrent
par kilos où je veux quand je veux.

Pas dégueu, ces merguez.

Par 100, ils font le G à 400.

Il tousse.

-Et alors ?

-Et alors ? Tu me trouves 40 000
balles et tu fais le coup du siècle.

Quoi ? Qu'est-ce que t'as ?

Votre caisse noire,
ça sert bien à ça ?

Gérard ! Attends-moi !

20 kilos ! Tu te rends compte ?
À la vente, ça fait 14 millions !

1400 patates, un milliard
400 millions de centimes !

Plus jamais tu feras ça.

Philippe, des années, il en a rêvé.
Il doit être fou s'il te regarde.

-Tu me fous la paix avec Philippe.

-Gérard. Me dis pas que tu peux pas
trouver 40 000 balles.

-Je peux rien demander. Le groupe
ne travaillera plus avec toi.

-Et merde, casse-toi. Tiens.
Chambre 12 si tu changes d'avis.

Les Blacks
me rappellent demain soir !

-Pas si vite,
me tirez pas comme ça !

Je lui ai pas volé son portefeuille,
il l'a oublié dans la chambre.

-Vu la brillante affaire,
on va faire vite.

-Fanny,
y a pas de petites affaires.

-110 balles, c'est de la merde.
-Je ne vous le fais pas dire.

-Je t'ai rien demandé !
-Doucement, on se calme.

-Je peux vous être utile, moi.

Dans l'hôtel, je peux vous raconter.
-Je t'écoute.

-Tiens, Gérard !

Bonjour, Gérard.
Au revoir, Gérard.

*Musique raï

Il frappe

-C'est moi.

-J'allais appeler la 6e brigade.
-Te gêne pas, ils sont bons.

-Je déconnais. Gérard, tu peux pas
me laisser, regarde ça !

Un vrai déchet. Je me fais pitié.

Me laisse pas. J'ai mal à la tête,

je pense à Nathalie,
aux petites, ma chair, mes yeux !

Je peux pas dormir, c'est le bordel
toute la nuit, y a que des Arabes !

-Quoi ?

-Salam aleikoum, mon frère.
-Aleikoum salam, connard.

-Viens. Viens.

Klaxons de la rue

-Tes Blacks ont appelé ?
-Pourquoi ? T'as démerdé le blé ?

-Non. Tu te souviens ?

-Tu parles ! Donne !

-Tatata, pas tout de suite.
Quand tu les auras au fil,

tu dis que t'as un acheteur
de province qui prend par kilos.

On va attendre.

Mais ensemble.

T'es contente, ma biche ?

-Ciao !

-Salut.
-Tu me laisses la tire, ce soir ?

-D'accord mais tu me déposes. Et
pour la peine, tu laves les verres.

-Tous les prétextes sont bons !

Tu fais quoi,

tu fouilles ?

-Je sais pas ce qu'il fout, Gérard.
J'aimerais pas qu'il déconne.

-Tu cherchais quoi ?

*-Atchao, bonsoir.

Applaudissements

Il éteint.

-Je vais me coucher.

Bonne nuit, m'man.

-Dors bien, mon chéri.
-Merci, m'man.

-On pourra retourner à la cabine
après dîner ?

-Moi aussi, je veux parler
à papa tout à l'heure.

-Pas ce soir, il est trop tard.

On lui téléphonera demain matin,
en allant à l'école.

*"Oui, je l'adore"
(Pauline Ester)

Je ne suis pas d'accord

C'est un voyou
Un filou

Mais voyez-vous
Malgré tout

Oui, je l'adore

C'est mon amour, mon trésor

Oui, je l'adore

Sonnerie téléphonique

-Oui ?

-Oui mais c'est pas pour moi.
Un acheteur de province

est à Paris. Il est prêt
à suivre par kilos.

-C'est le plus gros
de Clermont-Ferrand.

-Clermont-Ferrand ?
-Clermont et sa région.

Je suis sûr qu'il livre
en Périgord. Une pointure.

Bien sûr, il veut goûter avant.
-Vous pouvez le joindre vite ?

-Est-ce que je peux le...
joindre vite ?

Et comment, il est là avec moi,
je vous le passe.

-Salut, moi, c'est Jean-Pierre.
Je veux 100 pour goûter.

-500 l'unité. Dans une heure.

-400 ou tu vas te faire mettre.
Et dans 1h, je suis pas libre.

-Alors minuit ? Si c'est pas
trop tard pour un provincial.

Il ricane.
-Minuit, ok.

-Non.

-Venez tous les deux, lui connaît.
Il raccroche.

-On a à peine 2h.

Y en a bien pour 40 000.
-Beaucoup plus !

-On s'en fout, faut aller vite.
Au besoin, tu brades.

*"Rester femme"
(Axelle Red)

-4500.

-On en est à 28 000.

Il nous reste trois quarts d'heure
pour se faire 12 000.

-C'est pas du boulot.

Il démarre.

-Tu leur fais de l'effet !

-À 200 balles le G,
je suis leur père Noël !

-Le soum, c'est ton traîneau ?
Envoie les biffetons.

-8000.

Les gonzesses, ça parle.

Si on sait que j'ai cassé
les prix, je me fais massacrer.

-C'est bon, y a 42 000,
2000 balles de rab'.

*Musique funk

-Jean-Pierre, Monsieur...

Bingo !

-N'Bongo. Pas Bingo.

-Pardon, Bongo Et...

Et ses amis.

-Tu as ce que je t'ai demandé ?

-Plus frais.

-Il est nickel, ce champ'.

-Si c'est de la bonne,
je te prends un kilo dès demain.

Et cinq la semaine d'après.

Bien sûr si tu peux suivre.

-Je vois que vous me présentez
un bon client, Monsieur Nounours.

-Hein ? Qu'est-ce qu'il dit?

-Que t'es l'intermédiaire,
donc responsable.

-Oui, oui ! Ne vous inquiétez pas,

y a pas plus sérieux
que Jean-Pierre. 10 ans de prison !

C'est là où je l'ai connu.

-À Clermont-Ferrand ?

-Non. Centrale de Poissy. Secteur F.

-2e étage. On était
dans la même cellule !

-Et pourquoi Clermont-Ferrand ?

-Je suis tricard sur Paris. 20 ans.
-20 piges ! Alors vous parlez,

s'il se risque à Paris,
c'est pas pour un kilo !

-Vous connaissez la boîte à la mode
à Clermont-Ferrand ?

-Bien sûr. À Clermont-Ferrand...

-Viens, y en a marre,
des questions à la con.

S'il veut y aller en vacances,
il se paie un guide!

-Vous avez vu ?

Ah, ces Arabes, quelle fougue !

Très fatigant.

Nous, les Africains, on est cool.
Toujours.

Faites comme nous. Asseyez-vous,

trinquons à nos affaires.

Vous avez l'argent ?

Je peux ?

Suivez mes amis, M. Jean-Pierre.

Pas vous.

Restez avec moi, M. Nounours.

Décontractez-vous.

Vous êtes nerveux à faire peur.

-C'est pas les nerfs !
C'est le funk ! Ça m'exp
ose !

Bip

-Attention, mon frère. Chez nous,
pas de balance, pas d'arnaque.

Tu marches toujours ?
-Je marche.

-Va attendre ton ami
devant l'entrée.

-C'est pas possible.

-Mais on va juste boire un verre !
-Bah oui.

-Cravate obligatoire.

-Et lui ? Lui aussi, il en a pas !
-C'est un habitué.

-Quoi, j'en ai pas ?

J'ai pas de quoi ? Dis-le !
-Mais arrêtez ! Arrêtez !

-Dis-le !
-Viens, chéri, on va au karaoké.

-Ouais, écoute ta pouffiasse !
-C'est bon, circule.

Circule, c'est bon.
-C'est toi qui en as pas !

Se faire insulter par ce taré
après une plombe de courbettes

devant ces cons de Négros !
C'est trop !

-Arrête de les appeler comme ça.
-Ah là, t'es comme Philippe.

Tu sais ce que je lui ai dit
quand il m'emmerdait ?

Je lui ai dit :
"Regarde-moi dans les yeux.

"Tu m'as bien vu ?
Je vis dans la jungle.

"Je méprise personne, moi.

"Ce que je dis,
c'est que du langage."

C'est bon, t'as la came ?
Tu l'as ? Fais voir !

-Vas-y, gueule plus fort.

-Le Bingo,
tu lui as tapé dans l'œil,

comment je te l'ai embrouillé !
-Merci pour Clermont-Ferrand.

-Plains-toi ! Je t'ai même arraché
un rencard pour demain 18h au Scala.

Les cinés porno près de Sébasto. Il
veut voir la fraîche avant. 300 000.

Si tu fais briller, ils iront
chercher le kilo chez eux !

-Il veut que tu sois là ?
-Évidemment.

Comment faire autrement ?
-C'est pas possible.

-Pourquoi ?
On fait une super équipe !

-Joue pas au con, le groupe veut
plus de toi, tu peux pas apparaître.

J'ai bien une solution...
C'est pas gagné.

-C'est quoi, ta solution ?

Merde, dis-la-moi ! Sois sympa.
-Non.

Je veux pas te voir traîner
autour du Scala demain.

T'as bien compris ?

-Tu me donnes ce qu'on a acheté ?

-Non, comme d'hab', t'auras
10 % sur l'affaire, rien avant.

Tiens, les 2000 balles de rab'.

-2000 francs.

Ça paye même pas
le trimestre des petites.

Elles me manquent terrible.

Sans Nathalie et les petites,
j'y arrive pas.

Sans elles, je suis paumé.
C'est vrai, tu sais.

-J'ai une petite faim. Pas toi ?

Ce sera pas long.

Ils attendront pas. Me voyant pas
au ciné, ils rentreront chez eux,

si on les perd pas, on les loge.
-À quelle heure on se met en place ?

-J'ai la réponse de Bruxelles.
Les plaques belges sont bidon.

-Dis-moi, elle vient d'où,
cette affaire ?

-Tu te souviens de Prince, le Black
qu'on a coincé y a 3 ans ?

Il vient juste de sortir.
-Quoi ?

Prince, ce traîne-lattes ?

C'est un mytho, où il les a vus,
ces 15 kilos ?

Pourquoi pas 30, carrément ?

Des kilos... Il veut dire
des grammes, oui.

-Peut-être mais grâce à lui,
j'ai acheté ça pour goûter.

-T'as fait un coup d'achat
tout seul ?

Où t'as trouvé le pognon ?

-Ça me regarde.
-Non, ça nous regarde tous !

Tu fous quoi, depuis deux semaines ?
T'es là, t'es pas là !

Tu mobilises le soum,
on sait pas pourquoi !

Fais bien gaffe, Gérard.

Ça cause derrière ton dos,
tu connais la boîte.

Moi, je te le dis en face.
Je te préviens : si tu déconnes,

je veux pas d'amalgame
avec le groupe.

-Va au bout, Francis,
dis que je deale, sois clair !

On bosse ensemble depuis 10 ans,
comment tu peux m'accuser ?

Philippe,
t'as fait pareil avec lui ?

Pas étonnant qu'il se soit buté.
Tu l'as poussé, non ?

-Je te permets pas !

-Tu vois ?

Tu vois ? Tu vois
comme c'est facile d'accuser.

Bon, il est bientôt 11h. Pour ceux

qui veulent bosser,
dispo en place à 17h.

*-Ça y est, ils sortent du cinéma.
Ça marche, ils ont l'air furieux.

-Reçu. Je les ai.
Ils vont droit vers la BM.

-C'est parti. Jeannot, à toi.

-C'est vu, Gérard.

Putain, ils foncent !

-Merde, ils pètent le feu.
Je suis bloqué, Jeannot.

-Je prends.

À droite, rue Lemercier.
Je lâche. Fanny, à toi !

-Merde. Elle reprend à droite,
ils ont un coup de chaud.

-Laisse, je prends.

Je les ai perdus.

Jeannot, je vais sur le grand axe.
Pousse jusqu'au Maréchaux.

*-J'ai fait toutes les rues, Gérard,
rien. Ils sont forts, les salauds.

-C'est trop con. On est trois,
il fallait au moins deux groupes.

Merde !

Je les ai, j'ai la BM,
ils sont juste à côté de moi.

Direction les Maréchaux,
c'est reçu ?

*-Ça va trop vite, Gérard. Je vais
péter le moulin, je décroche !

-Moi pareil, je peux pas suivre.

-Reçu. Allez au moins
jusqu'au péage.

*-Nom de Dieu !
Je viens de les passer !

Ils sont posés
sur la bande d'arrêt d'urgence !

-Je les vois !

Trop tard,
j'ai pas le temps de m'arrêter.

Fanny, bloque-toi
avant la sortie 15.

-Je suis posée. Je vois pas la BM,
elle est masquée par une palissade.

-Une demi-heure. La BM est pas

tombée en panne ?
-Oui, y a un lézard.

Fanny, tant pis,
va voir ce qu'ils foutent.

-Elle y est plus,

ils nous ont eus.

Elle soupire.

Merde, merde, merde, merde.

Et merde !

*Musique raï

-Peace, mon frère.

Il crie.

Vous les avez perdus ?

Dis-moi que je rêve.

Je suis vraiment fini.
Je t'emmerderai plus.

-Arrête tes conneries.
-Ils vont me crever, Gérard.

Quand le gros cul m'a mis
sur la gueule, j'ai pas paniqué.

J'ai cru que tu t'étais pas montré,
que tu les avais logés,

que t'allais les arracher.
Mais tu les as perdus !

-Il t'a dit quoi ?
-Attends, c'est pas tout.

Ils savent où j'habite.

Ils s'en prendront aux filles.
C'est des tueurs ! T'as vu la lame ?

-Il t'a dit quoi ?

-Fast-food de Belle-Epine demain
19h. Avec la thune pour le kilo.

Il a insisté,
on doit y être tous les deux.

-Impossible.
-Tous les deux !

Rien à foutre, moi,
de ta juge, de ton chef de groupe,

de ton patron ! C'est de la merde !
Qu'ils me foutent au trou !

Quand vous avez besoin de tuyaux,
vous pensez à nous !

Si ça chauffe, c'est fini.
Ciao, les cousins !

"Jamais vu, connais pas."
On peut crever !

Il tousse.

-Ça y est, t'as fini ?
-Pas encore.

Trop tard. Je peux plus reculer.
Demain, j'irai au rendez-vous.

J'ai des couilles.
Le reste, je m'en fous.

Si ça merde,
tu verras ça avec Nathalie.

-La thune, je peux l'avoir.

-Et moi ?
-T'as besoin de faire un tour.

Tiens, enfile ça. Et laisse ça là.

-On va où ?

Gérard, dis-moi où on va !

Excuse-moi.
Je m'emporte, tu le sais.

Je sais plus ce que je dis.

J'ai mal au bide, ça doit
fuir de partout, là-dedans.

-Viens.

Monte.

-Pas question.

-Soraya, Émilie, venez,
on va juste faire un tour.

On va chercher papa après.

"Le lion est mort ce soir"
(Pow Wow)

Ça, c'est du gentil bisou.

-C'est vendu ! Tu m'aurais vu avec
Jeannot faire reluire tes Blackos

devant le patron, un pur délice.
Il se voit déjà

à la une du Parisien.
-Et Francis ?

-Il a pas trop apprécié
mais du moment qu'il est couvert.

-Il y a bien 300 000, c'est ça ?

Vous avez recompté ?
-Oui, oui.

-Recomptez encore, mon vieux,
ça mange pas de pain.

Attention, Delaroche, perdez pas
de vue cet argent une seconde.

Propriété de l'administration,
c'est sacré.

Surtout en cette période
de vache maigre. Et folle.

Il rit.

D'ailleurs, signez la décharge,
je me sentirai mieux.

Trouber, vos six gars sont là ?

-Affirmatif, patron.
Mais on a toujours été quatre.

-Chipotez pas, six, quatre,
c'est pas loin.

Ça vous suffira
ou vous voulez un second groupe ?

-Non, ça ira, je vous remercie.

-Bon. Allez, faites-moi
une belle affaire. Il a l'air bon,

ce cousin. Prince, c'est ça ?
Vous l'avez bien en main ?

-C'est Delvaux qui le tient.

-Oui, c'est pareil. C'est
votre groupe, c'est vous le chef.

-Je serai dans une vieille caisse.

Je ferai briller la monnaie,
les Blacks iront chercher le kilo.

Pas question de les perdre
ou de les sauter.

Si on les loge,
on se fait 10 fois plus.

-Pas d'interpellation
sauf s'il y a urgence.

Dans ce cas-là,
Gérard enlèvera sa casquette.

-D'accord, oui, t'es mignon.
-Je vous arrête, c'est la sienne.

-Comme on voit mal
dans le fast-food,

Fanny va se payer un gueuleton.
Elle est sonorisée, elle dira

si ça merde.
Des questions ?

Très bien. Pour les deux groupes,
mon indicatif est Mercure autorité.

Je serai dans le gros soum.
Tu me donnes les clés ?

On est à un quart d'heure
du rendez-vous, on se met en place.

On est avec toi, Gérard.

-Je dois te montrer quelque chose.

-Bonjour, m'sieur.

-On arrête tout.

À tous, d'autorité.

-Écoute-moi.
-T'as 10 secondes.

-J'ai pas pu faire autrement.
Personne n'aurait suivi.

C'est son coup,
es Blacks imposent
sa présence, c'est leur garantie.

-Je m'en fous !
Je bosse pas avec un mec recherche.

C'est pas un petit dealer.
-Et alors ?

Plus ils sont gros,
plus ils donnent de belles affaires.

C'est pareil pour tous les cousins.

Ça fait des lustres
que c'est comme ça !

À toi de décider, Francis.

Il est encore temps
de retourner au bureau.

*-Attention pour tous,
la BM beige entre sur le parking.

-À tous d'autorité. Vous allez
constater que Gérard est accompagné.

Ça change rien à mes instructions.
On réglera ça au service.

Une merde et je te plante.

-Allez viens.

-Allez-y, m'sieur, c'est bon !

"Ça tue l'amour"
(Rachel des Bois)

*-Gégé,
merci de nous avoir prévenus.

Ton Prince, c'est le prince des
enculés. Vous faites bien la paire.

-C'est moi, l'enculé ? Donne-moi ça.
Qui a dit ça ? Donne-moi ça !

-Rends-moi ça !
Arrête ou je me casse !

-Personne m'a jamais
traité d'enculé !

Attends, montre ?
Putain, la vache !

Tu débarques droit
de Clermont-Ferrand.

Chapeau, le déguisement. Si !

-C'est quoi, le plan d'hier ?
On n'est pas des guignols.

-Tu veux des horaires fixes ?
Change de job.

-Vous avez ce qu'il faut ?

-30 plaques.
Tout en Curie, ça te va ?

Pour le moment, plaisir des yeux.

-Je vous paierais bien une collation
pour vérifier un de vos Curie.

-Un, pas plus.
-Je préfère ceux du fond.

-C'est bien, ici.
Un peu loin mais c'est bien.

Classe, le costard,
c'est du sur-mesure ?

C'est quoi, le tissu ?
Anglais, italien ?

-Vas-y, le bicot,

fous-toi de la gueule des Nègres.
Continue.

T'en as pas pris assez hier ?

-Qu'est-ce que j'ai dit encore ?

-Cadeau. Pour tes enfants.
-Deux filles, c'est ça ?

-Ça suffit. Tu as une demi-heure
pour me ramener la marchandise.

J'ai faim, je vais grailler.
-Vous n'avez pas

le temps de manger.
Je vous livre de suite.

-Ah bon, vous l'avez là ?

-Attention, un des Blacks sort.

-Tu me suis à 5 kilos pour demain ?
-Si vous avez le répondant.

-Par 5, c'est combien ?

-250.
-Non, 200 le G.

-Attention, il va démarrer.

Jeannot, tu attaques en premier.

Merde, il ressort
avec un paquet à la main.

*-C'est quand même pas la came !

-Si, à tous les coups.
On est baisés pour les loger.

Attention, on va sûrement
arracher dans le fast-food.

Fanny, fais bien gaffe au signal.

-Ok, va pour 200.

-200 dès maintenant.
-Comment ça ?

-T'as compris, mon gros.

-Ton kilo, on te le prend
à 20 plaques, pas à 30.

-Saloperie !

-Giclez, maintenant. Tirez-vous !

Cri

Toi, pose ça là.

-Reprends ta merde, je suis pas
un voleur. Cassez-vous !

-Non, bougez pas, il a sa casquette.

-Toi, tu es mort. Ta femme,
tes filles, je les nique.

-Non, Nounours !

Gérard à tous : n'intervenez pas,
faut les filocher, les loger.

Reçu, Jeannot ?

-C'est bon, il a reçu.
-Du calme, n'ayez pas peur.

Tout va bien. C'est la police.

*-Putain, ils font demi-tour !
Ils font demi-tour !

Je suis planté, allez-y.

-Oui, nous,

pareil. Je peux pas prendre.
Elle va beaucoup trop vite.

-Jeannot, fonce au rond-point
d'hier, sortie 15.

*-J'ai reçu, Gégé, sortie 15.
J'ai reçu.

Sirène

-Je suppose que
t'en as plus besoin.

-C'était un braquage,
ils ont pris la caisse.

-Les policiers ont braqué.
-Les policiers ?

-Surtout cet inspecteur.

Il visait les Africains.
-Quels Africains ?

Votre vigile, lui ?
-Non, lui était à l'entrée.

-Il était armé ?
-Mais non, il l'a piqué à un Black,

de justesse.

-Mercure 55 de 58.
*-Je t'écoute.

-Je suis sur place,
près du rond-point.

*- Reçu .

-Vous jouez aux cow-boys
dans un restaurant familial ?

Vous réalisez le préjudice ?
Je dépose plainte. Contre lui.

-T'as vu le merdier ?
T'es vraiment le roi des cons.

-Toi aussi, tu les aurais
provoqués pour qu'ils rentrent.

Tu connais le boulot.
-Je le connais.

Un individu qui fait l'objet d'un
mandat d'arrêt doit être interpellé.

*-Mercure 55 de 58.
-Je t'écoute, Jeannot.

Vos gueules, merde !

*-Je les ai, Gérard, je les ai !

Nom de Dieu,
ils passent devant moi !

Mercure 55, direction

Lognes.

*-Reçu. Annonce ta progression.

-Fanny, on met les soum

entre les voitures !
Sirène

-Merde alors !

Attendez. Vous êtes

un collègue ou pas ?

*-De Mercure 58, direction mairie
de Lognes ! Mairie de Lognes !

-Qu'est-ce que tu crois ?
Ça, c'est RTL ?

-De 58 à Mercure 50 et suivants.

Ça y est, c'est logé.
C'est logé

rue des Cerisiers.

*-Reçu, Jeannot,
je vois où elle est.

C'est bon, Jeannot, on arrive.

-Moi aussi !

Sirènes

*-Ça y est, Jeannot,
on est au bout de la rue.

-Tu vois les bagnoles garées ?

C'est le portail. Ils sont chauds.
Toutes les 10 minutes,

y en a un qui vient mater la rue.
-On va mettre le gros soum à vue.

-Merde, ils s'arrachent.
-Ils ont le feu au cul.

Ils sont sur le point de s'arracher.

Pour info, il y a un 4e individu,
un Blanc, Européen.

Ils rassemblent des bagages.

Une grosse valise et plusieurs sacs.
En bas du perron, près de la BM.

-Tu comptes faire quoi ?

-Donne.

D'autorité pour tous. Si ça part, on
les tape dans la rue. Vous assurez

les deux bouts ?
*-C'est bon pour moi.

*-Pour moi aussi.
-Mate les valises.

Ils partent avec tout.

-T'as du cul, toi, hein ?

(Merde.)

Attention, ils partent plus avec
la BM mais dans une Mercedes noire,

bien reçu ?

Râle nerveux

Merde,
pourquoi ils changent de bagnole ?

-Elle doit être clean.

-Attention, ça va sortir.

C'est moi qui donnerai le top.

Elle souffle.

D'autorité

pour tous, on n'interpelle plus,
c'est reçu ? La Mercedes est en CD.

“En quoi ?

-En CD ! Charlie Delta,

t'es bouché ? Corps Diplomatique,
on n'y touche pas !

-Elles sont toc, ces plaques,
comme la BM.

-T'en sais rien !

Je rappelle à tous : pas
d'interpellation. Personne ne bouge.

Il crie.

-Quel con !

Détonation

Police ! Lâche ton arme.

Lâche-la ou je t'allume.

-Arrête-toi !

Arrête de reculer !

Arrête !

Tes mains !

Sors de là !

-On bouge plus !
Les mains en l'air !

Tes mains ! Tes mains !

-Finalement, je le prends à 250,
ton kilo.

-De quoi parlez-vous ? De quel droit
interpellez-vous des diplomates ?

-Diplomates mon cul.
On va voir ton coffre.

-Vous n'avez pas le droit.
Il appartient à mon ambassade.

Vous savez que c'est

une violation
de territoire national.

-Je vais me gêner.
Qui a vu une voiture en CD ?

Tu vois ? Y a pas de voiture CD.

-Je t'interdis.
-Tu m'emmerdes !

-Je suis au PJ,
je peux perquisitionner.

-Pas une voiture

en CD!

-C'est réglé.

-Vous avez raison, votre collègue
fait une grosse erreur.

-Un kilo d'héroïne, un.

Et quatre qui font cinq.

Et cinq qui font dix.

Et quatre qui font 14.

Et voilà. 14 kilos d'héroïne, 14.

-Et voilà. Trois passeports
diplomatiques, trois.

Émue
-Salut, mon Gégé.

Il frappe.

-C'est quoi, ces conneries,
aux infos ? Ils parlent que

d'un Black. Les autres sont dehors ?
-Pas ici, viens.

-Je reviens.

Un pays qui deale
et vous laissez faire.

-C'est pas le seul pays.
La France vend des armes.

Faut que ses clients trouvent
de quoi les acheter, c'est comme ça.

-Le Blanc, c'était qui ?
-Leur conseiller militaire.

-Alors les autres sont dehors ?
—Bah ouais.

Ils en ont laissé un en bouc
émissaire, celui qui t'as cogné.

Ils ont pas demandé
la restitution de la came.

-S'ils sont dehors,
avec les filles, on est morts.

-Faut que t'ailles au trou,
le temps de te faire oublier.

Tes affaires tiennent
que sur des témoignages.

Avec ton aveux et les remises de
peine, tu vas tirer quelques mois.

Pendant ce temps-là,
ta famille est à l'abri.

-Et toi ?

-Je suis plus au PJ pendant 5 ans.
Je suis muté à Villetaneuse.

Réfléchis bien.
Parles-en à Nathalie mais fais vite.

Il déchire le papier.

Sur Philippe, ce que tu m'as dit,
c'était que des conneries ?

-Les paroles, c'est que du vent.

-Maman, dépêche,
on va encore être en retard !

-Appelle l'ascenseur, j'arrive !

-T'as vu mes clés ?

Tu vas voir la juge ?

-Mm. Cet après-midi.

-Maman, tu viens !

-Vas-y vite.

-C'est toi l'aînée, je te confie
ta sœur et ta maman, sois forte.

-Oui, papa. Tu vas dans
la même prison que l'autre fois ?

-Je sais pas encore.

Toi, tu me fais plein de dessins,
d'accord ?

Fais-les travailler.
Quand elles reprendront l'école,

elles seront premières de la classe.

Pour les parloirs du week-end,
Gérard vous conduira.

Le reste, il s'en occupe.

Écoute-le comme si c'était moi
et ça ira.

-Qui vous a permis ?
-Je vous amène quelqu'un.

-Vous amenez personne sans prévenir,
Delvaux. Reconduisez-les.

-Inutile, on s'en va. Greffier,
notez : Madame le juge ne veut pas

du dénommé Nounours venu se livrer.
On s'en va. On se casse.

-Donnez-moi une convocation.

-T'aurais peut-être pas dû,
elle a pas l'air commode.

-Vous deux, avec moi.

-Ce que je t'ai dit sur Philippe,
c'était des conneries.

-Vous vous appelez... Lahoucine
Aïd Berramane dit Nounours.

-Oui, m'dame le juge.
Mais je suis pas le seul.

Dans les cités, tout le monde
se fait appeler Nounours.

-Réservez-vous pour l'audition.
Interpellez-le.

Je vous convoque jeudi à 15h30.
Vous avez organisé sa fuite

et sa protection.
-Je suis venu vous le livrer.

-Ça n'excuse rien.
Jeudi 15h30, tenez.

-Gérard, tu fais bien gaffe
à Nathalie et aux petites.

Eh, t'as vu ?

Je te l'avais dit,

ta femme, c'est une reine.

-À jeudi, Delvaux.
Pas de connerie, hein.

-Je vous assure, des Nounours,
y en a des milliers.

Des Nounours kabyles,
j'en connais 15 sur le 92.

C'est comme Dupont, ou Lambert,
tiens, pour les Français.

"À quoi ça sert ?"
(Axelle Red)

Bien souvent je me demande

Le but de ces efforts

Le but de tout vouloir apprendre

Je cours après la perfection

Mais je ne peux plus avancer

Non plus m'arrêter

À quoi ça sert

Ces sentiments profonds ?

À force de voir mon monde à l'envers

Faut que je cesse
De m'inventer des questions

Non

À quoi ça sert ?

Toutes ces nuits je me tourmente

Je me culpabilise

Des visions de bonheur
Qui me hantent

Les gens me stigmatisent

Cette soif d'autodéfense me grise

Je n'arrive pas à dessoûler

À quoi ça sert

Ces sentiments profonds

À quoi ça sert

De me gaver de ces goûts éphémères

Non

À quoi ça sert ?

À quoi ça sert ?

Saisis ta chance

Me dit ma conscience

Faut que je fasse quelque chose

Avant que je n'explose

À quoi ça sert

Mes sentiments profonds ?

À force de voir mon monde à l'envers

Faut que je cesse
De m'inventer des questions

Non

À quoi ça sert ?

Je n'ai plus de repères

À quoi ça sert ?