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[chant des cigales]

- [musique africaine]
- [Voix masculine bavardage indistinct]

En 2016, des villageois de Niono,

dans le sud-ouest du Mali,
ont découvert

des bijoux en or, des épées et des
poteries inestimables enfouis dans le sol.

Dans la foulée, une grande
partie de l'or a été fondu

et écoulé sur le marché libre.

[musique grave]

[bavardage indistinct]

- [rires]
- [bavardage indistinct]

[homme 1] C'est une ruée vers l'or,
tout le monde tente sa chance.

Certains présument que l'or
appartenait au roi légendaire,

Mansa Moussa, l'homme le plus
riche de tous les temps.

Son extravagant pèlerinage
à La Mecque de 1324 à 1326

a radicalement changé le cours
de l'histoire mondiale,

mais son héritage reste enveloppé
de mystère et de spéculation.

[brouhaha inaudible]

[vrombissement des voitures]

[Abdou Ouologuem] Quand on parle
de Kankou Moussa, on pense à l'or.

L'or c'est un métal qui brille

et cet or ne brille pas
pour nous aujourd'hui.

Et les conséquences,

je crois que c'est quelque part
Kankou Moussa parce que

Kankou Moussa a ouvert
les portes pour les autres,

pour venir et aujourd'hui
la terre en souffre.

Quand on est en harmonie avec la nature,

on est en harmonie avec soi-même.

[chant du coq]

[grincement d'une lime]

Je peux dire que je vis
l'art depuis que je suis né.

Je ne fais que de l'art.

Depuis tout petit,
je me suis même amusé avec l'argile

avec la terre et je n'ai pas arrêté.

[enfants qui jouent]

[rire]

[morceau à la guitare]

J'ai connu Peter Brook, l'un des plus
grands metteurs en scène au monde.

J'ai travaillé avec Peter Brook
pendant plus de 12 ans.

À travers le monde,
avec des costumes, des décors,

et je me suis retrouvé un jour sur scène
à jouer avec des comédiens.

Je suis revenu dans mon pays parce que

j'ai une responsabilité.

J'ai un truc à assumer ici dans mon pays.

Et c'est pour ça que je suis là.

Mon père était un homme
très mystérieux d'après ce qu'on m'a dit.

Il était tout le temps seul
dans la brousse.

L'armée française rentre,
sur le Plateau Dogon et là,

ils l'ont vu tout de suite,
ils l'ont capturé comme un esclave.

Ils ont vu qu'il était apte.

Ils l'ont engagé dans l'armée française.

Il est parti faire la guerre,

et c'est les premiers indigènes

qui ont été formés dans la
chirurgie de guerre.

Il est revenu après la guerre.

Il était au Point G à Bamako

Il a eu un problème
avec un officier français,

Il parait qu'il l'a giflé,
parce que l'officier français

a fait un acte raciste devant mon père

que mon père n'a pas digéré.

Et ils ont dit à mon père,
on va t'envoyer à Tombouctou.

C'était comme une punition,
envoyer quelqu'un à Tombouctou.

C'est comme ça que mon père a débarqué
dans une ville qui s'appelle Diré,

là où je suis né.

[musique rock and roll]

La seule chose qu'on retient de ce roi,
Mansa Moussa

n'est que le pèlerinage à La Mecque,
et c'est tout.

L'histoire s'arrête là.

Et moi en tant qu'artiste malien,
je ne veux pas m'arrêter à ça.

C'est un empereur que je cherche moi,
à cerner, à comprendre.

Ça inspire à aller vers cette époque.

Ça m'inspire à parler
de cette époque glorieuse,

que nous on a connue ici.

Et le chemin à emprunter,
c'est d'aller vers des historiens.

C'est d'aller vers la parole orale.

C'est d'aller aussi vers des gens
qui ont les manuscrits.

- [Dr Michael] Bonjour.
- [Abdou Ouologuem] Bonjour.

[Abdou Ouologuem] D'accord, écoute,
moi d'abord c'est cette histoire

de Kankou Moussa qui m'intéresse,

parce que c'est une époque glorieuse
de l'Afrique

que nous-mêmes les Africains,
on est en train d'enterrer.

[Dr Michael] Hmm.

[Abdou Ouologuem] Et c'est très important
d'en parler

parce que Kankou Moussa,
c'est l'époque la plus

glorieuse qu'on a pu connaitre
en Afrique de l'Ouest.

[Dr Michael] Oui, oui.

Et voir que cet empereur qui

est l'homme le plus riche
de tous les temps,

On n'en parle pas.
Moi, ça me fait mal au coeur.

Il est important d'en parler,

c'est important de ressortir
cette histoire enterrée.

- [Dr Michael] Hmm.
- Pour le prestige de l'homme noir.

[Dr Michael] C'est vrai, c'est vrai.

[Dr Michael en anglais]
Pas moins de 60 000 Africains de l'Ouest,

se lancent dans ce pèlerinage

dirigé par Mansa Moussa,
ce qui est incroyable.

On estime une embarcation
de 18 tonnes d'or.

Les quantités d'or importées en Égypte
sont tellement importantes

qu'il y a eu une dépréciation

de la valeur de l'or dans la région.

L'Afrique de l'Ouest est à son apogée
sous Mansa Moussa.

Cet empire s'étend de l'océan Atlantique

jusqu'au fleuve Niger à l'est,
du désert au nord à la forêt au sud.

C'est un vaste, très vaste empire.

Il règne pendant 36 années.

Comment se fait-il

qu'un empereur de sa taille
perde sa renommée

dans la mémoire collective
ouest-africaine?

[Abdou Ouologuem en français]
Est-ce qu'en partant à La Mecque,

en se déplaçant avec tout cet or,

est-ce que il n'a pas offensé

les autres qui étaient autour de lui ?

Est-ce que tout le monde
était d'accord avec lui ?

[en anglais] Il se peut qu'il y ait eu

des problèmes de succession dynastique.

La question se pose de savoir si Moussa,

était le successeur légitime
à son arrivée au pouvoir en 1312 ?

Selon l'historien égyptien
médiéval Al-Umari,

deux des prédécesseurs de Mansa Moussa
ont embarqué

avec des milliers de navires à
travers l'océan Atlantique,

depuis la Gambie moderne,
laissant le trône vacant.

[Dr Michael en anglais] C'est à ce moment
qu'il devient le Mansa du Mali.

Ce pèlerinage est une réponse

aux difficultés politiques
du Mali à l'époque.

Quand il revient de La Mecque,
il obtient la baraka.

Il a désormais la baraka,

pour fortifier, affermir
et étendre cette emprise.

[Dr Haïdara]
Donc Kankou Moussa est le grand problème

de l'histoire du Mali.

Et pourtant,
c'est le grand révolutionnaire

de l'histoire du Mali.

Vous trouvez l'histoire de Soundiata Kéita

de façon surabondante, documentée.

Son frère Aboubakari qui est
le grand-père de Kankou Moussa,

tout cela est bien documenté.

Vous arrivez à Kankou Moussa,
vous avez un trou noir.

[Dr Haïdara] Nous historiens, nous pouvons
parler d'une volonté de silence

autour de Kankou Moussa.

Et ce silence est observable.

[Dr Sharpe en anglais]
Une grande partie de l'histoire

ainsi que sa compréhension
se voit dérobée.

Ces personnes qui ont été colonisées
n'étaient jamais

censées figurer
comme des acteurs principaux.

Une partie du processus d'expropriation,
de capture,

d'enlèvement de personnes
d'un autre continent

consiste à tenter de les dépouiller

de leur identités,
que ce soit la langue, le nom.

Ces suppressions
sont une machination du pouvoir.

Et ceux qui sont déjà au pouvoir,

ou ceux qui constituent leur pouvoir
par ces actes

sont ceux qui sont investis

dans ce genre de suppressions.

Une suppression diasporique
de l'histoire des Noirs

a certainement attribué aux blancs

le titre de créateurs et acteurs
de l'histoire.

Cela produit un faux sentiment de capacité

qui est soutenu partout par la loi,
la violence.

Il en résulte un homme ébranlé.

Pouvez-vous

jouir d'une pleine auto-conscience
sans ce savoir ?

Nous prenons conscience de nous

en l'absence d'un tas de connaissances.

Je pense qu'une sorte de récupération

de l'histoire est importante,
une sorte de restauration,

mais je ne pense pas

que nous ayons besoin d'une
histoire particulière pour se racheter.

Je ne pense pas que
nous ayons besoin de nous racheter.

[Dr Michael en anglais] On vous dit
que vous n'avez pas d'histoire.

Votre histoire débute
à l'époque de l'esclavage.

C'est une chose absolument terrible,
à dire à un enfant.

Alors cette histoire aide à guérir.

[hmm]

Il se passait des choses
en Afrique de l'Ouest

quand mes ancêtres étaient là.

En effet, du XIIIe au XVe siècle
tous les Africains étaient là.

Il n'y avait pas
de commerce transatlantique.

[musique joyeuse]

En plus des idéogrammes africains,

les Maliens ont adapté l'écriture arabe
au 12e siècle.

Cette tradition littéraire
s'est épanouie après le

retour de Mansa Moussa
de son pèlerinage en 1336.

Les chercheurs ont rédigé des centaines de

milliers de manuscrits

sur des sujets allant de la science à

la religion, en passant par l'amour.

Notre devoir, c'est de faire connaitre

ces manuscrits
un peu partout dans le monde,

en les traduisant
et en montrant qu'en Afrique,

nous avons pensé.
En Afrique, nous avons écrit.

Nous avons transmis

des connaissances dans tous les domaines.

Mais des manuscrits aussi
de poésie, de littérature.

Pour que l'Afrique puisse être elle-même,

elle doit se connaître elle-même.

Elle doit connaître ce qu'elle a
et ce qu'elle a produit.

Celui qui ignore son passé,

ne peut pas avoir de présent

et celui qui n'a pas de présent
n'a pas d'avenir.

Et les manuscrits contiennent notre passé.

[ circulation, brouhaha inaudible]

[Abdou Ouologuem]
Abdel Kader Haïdara,

il est chargé de préserver
et de numériser une des plus grandes

collections de manuscrits
en Afrique de l'Ouest.

[Abdou Ouologuem]
M. Haïdara, on a un problème.

On a comme l'impression que l'histoire

de Kankou Moussa a été
effacée dans l'histoire.

Son passage,

si ce n'est pas l'histoire orale,

on ne sait rien sur Kankou Moussa.

Est-ce que vous, à votre niveau,
dans vos manuscrits

que vous avez ici, est-ce qu'il y a

des trucs écrits sur cet empereur ?

L'empereur Kankou Moussa

est une grande personnalité.

En réalité, très rare

dans le manuscrit ou dans le livre même,

là où on parle de Kankou Moussa.

On a dit qu'il y a tel marabout,

qui s'appelle Mohamed Ag Intahoussey.

Il est de Tombouctou.

On a dit c'est lui qui a

le manuscrit qui parle de Kankou Moussa.

L'autorité, à l'époque,
ils ont envoyé des gendarmes.

Il a déménagé de Tombouctou.

Il a emmené toute sa famille,
tous ses manuscrits.

Les manuscrits,
là où on peut vraiment trouver

que Kankou Moussa s'appelle :

Ad-Dour al-Hissan fi
Akhbar Moulouk Soudan.

Son auteur s'appelle Baba Gourou.

- Baba Gourou ?
- Baba Gourou.

Donc le manuscrit a disparu.

Vous voulez me dire que
le seul document, le seul

manuscrit dans lequel
il y a une histoire sur

Kankou Moussa a disparu comme ça,
en fumée ?

C'est ça !

Et actuellement, vous n'avez aucune idée

de l'endroit où se trouve ce manuscrit ?

Je continue à le chercher.

Mais jusqu'à présent,
je ne l'ai pas trouvé.

[rires]

[Dr Abdel] Il y a eu beaucoup
de problèmes entre les colonisateurs

et les détenteurs de manuscrits.

Parce que les colonisateurs

ont commencé à emmener
les manuscrits en Europe

Il y en a certains
qui ont emmené les manuscrits

très loin de la ville,
dans les grottes, dans le Sahara

pour bien sauver leurs manuscrits.

C'est ainsi que les manuscrits
ont disparu.

[voix masculine]
Est-ce que c'est frustrant ?

Oui, c'est très frustrant de savoir

que l'armée française,
au moment où ils ont pénétré au Mali,

ils se sont intéressés d'abord
à ces gens-là,

qui avaient des manuscrits,

des manuscrits sur Tombouctou,
et que, quelque part,

ils se sont accaparés ces manuscrits.

Donc ça a poussé les gens
à enterrer les manuscrits.

Ça a poussé les gens à donner
les manuscrits aux termites.

[musique grave]

[Abdou Ouologuem] C'est les conséquences
de la colonisation.

Est-ce qu'ils ont voulu
enterrer ce passage

de l'histoire de Kankou Moussa ?

- Parce qu'il est tellement important.
- [brouhaha inaudible]

Je me rends compte quelque part,
que c'est un vrai bâtisseur.

On a affaire à un homme intelligent.

Un bâtisseur.

Quelqu'un qui a fait connaitre le Mali.

Bien vrai que pour moi, quelque part,

c'est un danger parce qu'il nous a,

il a dit à tout le monde qu'il y a de l'or

[des rires] et on a été envahi, voilà.
Et on continue à être envahi.

- [vrombissement d'un moteur]
- [brouhaha inaudible]

MINES D'OR
YANFOLILA, MALI

[Dr Haïdara] Le monde avant la découverte
de l'Amérique au XVe siècle

vivait fondamentalement,

en grande partie du monde économique

que créait le Mali
à travers la circulation de l'or,

mais aussi des esclaves,
mais aussi d'autres produits.

Mais le principal,
c'est l'or du Mali qui innervait,

avant Kankou Moussa,
qui innervait toutes ces routes

pour alimenter
la frappe des monnaies en or

- de l'Andalousie et pour alimenter
- DE L'ARGENT

également le commerce
européen et asiatique.

L'imaginaire occidental a changé
à partir de Kankou Moussa.

Et donc, c'est à partir de là que l'Europe

a commencé à chercher
à atteindre les sources de l'or.

[musique angoissante]

AFFINERIE D'OR DE KANKOU MOUSSA
BAMAKO, MALI

Ce qui est ennuyeux avec l'or,
c'est que l'or est

très convoité,

donc on a beaucoup de mal
à retrouver l'or.

L'or est pillé.

L'or africain a véritablement nourri

l'économie mondiale jusqu'à ce que

les Européens, les Espagnols,

les Portugais atteignent l'Amérique.

Dans la couronne du roi Louis XI,

il y a une pépite d'or qui
vient par intermédiaire,

par le roi du Mali.

En particulier, les portugais,
ce qu'ils allaient chercher

justement en 1415,
c'est chercher l'or.

Parce qu'ils savaient
par les commerçants arabes

ils savaient par les informations, par

l'Atlas Catalan, que c'est
là-bas qu'il se trouvait,

qu'il fallait non plus passer
par l'intermédiare des gens

d'Afrique du Nord,
mais aller les chercher eux-mêmes.

[Abdou Ouologuem] Est-ce qu'il y a
un parallèle entre moi, ma personne,

en tant qu'être humain,

en tant qu'individu et l'or du Mali ?

Je me dis qu'il est temps
de faire quelque chose.

[Abdou Ouologuem] Il est temps de

parler de nous-mêmes,
de parler de cette histoire.

Je cherche de gauche à droite,
avec des historiens,

avec l'oralité et je crois,

qu'il y a une image qui est en train
de se dresser devant moi.

L'image de ce roi,
finalement je le vois.

J'ai envie de le récréer,
à ma manière, un palais,

à créer des costumes,
des accessoires

de l'histoire de Kankou Moussa.

Parce que l'histoire de Kankou Moussa,

quelque part, elle est presque effacée.

et moi, j'ai envie de la faire revivre.

[Abdou Ouologuem] On nous a fait oublier.
C'est comme si,

on a effacé la carte mémoire.

On nous a reformatés.

Donc on n'est plus nous-mêmes.

J'ai envie que cette lumière
se dégage pour qu'on

puisse comprendre, enfin

qu'il y a une dignité
que nous on doit défendre.

Et je me bats pour ça à travers l'art.

[musique douce et légère]

[Dr Sharpe en anglais] Être Noire,
c'est être une impossibilité.

Ce qui signifie que nous avons survécu,

nous continuons de survivre,
nous réalisons des choses,

nous vivons,
nous trouvons du plaisir, et le rire.

Toutes ces forces vont à notre encontre

pour faire disparaître
nos réalisations ici bas.

Je ressens que ma relation à l'impossible

est ma relation à la condition noire.

[Chant traditionnel africain jouant]

OBLIGER DJ NUMÉRIQUE

[Abdou Ouologuem en français]
Au Mali on a…

plein decouleurs, plein de beauté.

L'art nous parle, on vit l'art.

Mais nous on marche sur de l'or

et pourtant, à longueur de journée,
nos frères

se jettent à la mer

dans le but d'aller chercher fortune

ailleurs, aux États-Unis, en Europe.

Soyons très clairs.

Aujourd'hui, les conditions

socio-politiques ont ainsi fait que,

j'ai comme l'impression
que nous ne vivons plus,

on survit.

En Afrique, les gens se battent
pour survivre, on ne vit plus.

Or, à une époque, on vivait.

Vivre sa veut dire quoi ?

Ça veut dire être en harmonie
avec la nature.

À une époque, on était en harmonie
avec les éléments, le feu, l'eau.

on était en harmonie avec l'air,

on était en harmonie avec la terre.

On respectait la terre.

On respectait l'eau.

On respectait le feu.
Et de nos jours,

personne ne respecte ces éléments là.

[la musique douce et légère continue]

[rires] Un jour,
je crois que je vais péter les plombs.

[Abdou Ouologuem en anglais]
Si vous comprenez,

il vaut mieux être ignorant.

En étant ignorant, vous ne savez rien,
votre vie sera grande.

Mais si vous savez... C'est trop.

[musique classique discrète]

LA COUR DE MANSA MUSA
PAR ABDOU OUOLOGUEM

[Dr Haïdara en français]
Je ne suis pas satisfait.

Plus de questions.

Je veux donner vie
à Kankou Moussa. Je veux être

face à face avec lui,
et marcher dans l'ombre

de ce fantôme.

Seul l'art peut nous aider à trouver

ces informations perdues.

Le Mandé, avant Kankou Moussa

avait des traditions
qui étaient propres au Mandé.

Kankou Moussa, il a transformé ce monde.

Ces grandes transformations apportées,

à un monde
où la connaissance était transmise

oralement par des initiés,

Kankou Moussa amène
une connaissance qui était

écrite et transmise de façon ouverte.

Ce sont des chocs.

Cette nouvelle forme de pouvoir
qu'amène Kankou Moussa

choque et brise
toute une structure traditionnelle.

Et c'est cette structure traditionnelle

qui va transmettre,

oralement, l'histoire de Kankou Moussa.

Donc n'attendez pas à voir dans

les traditions orales
une bonne figure de Kankou Moussa.

C'est très difficile.

De telle manière que Kankou Moussa
devient un roi obscur.

Un roi aux origines obscures.

Un roi aux oeuvres obscures.

Un roi au devenir obscur.

[Abdou Ouologuem] C'est comme si
le Royaume de Kankou Moussa

s'est effondré
sous la première forte pluie.

Il faut du travail
pour extraire son histoire.

Pour mon âme, pour mon peuple,

je tends mon bras en profondeur

et je saisis le soleil dans le sol.

[le violon s'estompe]

[''Mamaya'' by Ami Koita playing].

Je t'ai vu le roi, le king !

[rires]

[en anglais] Suivez-moi ! [rires]

[''Mamaya'' by Ami Koita continues].

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