All language subtitles for The 19th Century Georgian Chronicle [1979].FRA

Une production des studios
GROUZIA-FILMS

LA CHRONIQUE DE GEORGIE,
XIX-�me SIECLE

Sc�nario:
R. KVESSELAVA

A REKHVIACHVILI

L�ve-toi, mon fils.

L�ve-toi.

Te voil�, enfin.
Tout le village t'attend.

On a tous besoin de toi.

Alors, �a va?

�a va.
Et toi?

�a va mieux.

Mais j'ai du mal � me lever.

Je n'ai qu'� regarder par la fen�tre.

Je regarde s'agiter les sommets
des arbres.

Le docteur dit que c'est bon
pour les nerfs.

Va te reposer, mon fils.
Tu dois �tre fatigu�.

Allez, va.

D�j� rentr�?

T'as bonne mine, Niko.

Honorable Mikel�

Qu'en pensez-vous,
pourra-t-on d�fendre notre for�t?

Je suis m�decin.

Je ne peux pas le savoir.

�a c'est � prendre avant le sommeil.

Mais c'est toi, le meilleur
rem�de pour elle.

Niko, ne le laisse pas partir
les mains vides.

Tu vois, Niko, telle est
la nature humaine.

Elle ne peut pas s'imaginer
les soins gratuits.

Qu'est-ce qu'il y a?

T'as pas vu ma valise?

Non.

Elle est peut-�tre dans la cal�che.

T'en fais pas.

Y a pas de voleurs chez nous.

C'est � Mikel.

Je vais voir l'instituteur.

Qu'est-ce que t'as dans ta valise?

T'occupe pas, maman.

Qui peut �tre l� � cette heure-ci?

Qui est l�?

C'est moi, Niko.

Je t'ai pas reconnu,
je t'attendais pas si t�t.

Tu es venu quand?

J'arrive juste, et me voil� chez vous.

La voil�, ta classe.

'Y a rien de chang�.

Autrefois c'�tait bruyant.

J'ai de la visite, des gens
du village voisin.

Et voil� notre Niko.

Nous serons bient�t de retour.
Pardon.

Plus t�t tu iras au district,
mieux ce sera.

J'y vais aujourd'hui.

Parfait.

Pourquoi vos convives
sont � la table avec leurs armes?

Ils croient qu'aujourd'hui
il faut �tre arm� m�me chez soi.

Malheureusement,
ils ont peut-�tre raison.

Sait-on jamais?

Ici, il y a tous les documents.

Les lettres, les r�ponses.

On les a rassembl�es ton p�re
et moi pendant plusieurs ann�es.

Tu sais, � part la for�t,
nous n'avons plus rien.

Et si nous perdons notre for�t,
nous allons perdre tout.

Ces documents parlent surtout
des droits naturels, moraux.

Mais ces droits-l� sont � la base
de tous les autres droits.

�a a toujours �t� comme �a.

Oui, �a a �t� comme �a.

Je vais te donner une lettre pour
un fonctionnaire qui va t'aider.

Et maintenant, il faut dire adieu
aux convives.

Je les ai convaincus d'attendre
ton retour.

Niko va aller aujourd'hui
en ville.

N'ayez pas de doutes, croyez-moi.

Nous allons le raccompagner
selon notre coutume.

D'accord, nous allons rester.

Tout ira bien.

Ne vous en faites pas.

Tu vois, je ne peux m�me pas
te raccompagner.

Prends soin de toi.

T'en fais pas.
Je serai bient�t de retour.

Prends un peu d'argent.

�a va te servir.

Je m'en servirai, en cas de besoin.

Je dois m'en aller.

Bon, j'y vais.

Dieu te garde, mon fils.

Toi qui r�gnes sur terre,
comme sur mer,

et � l'emprise sur
les gouvernements et les souverains,

entend et exauce mon v�u.

Soutiens ton serviteur Niko.

Saint Georges, notre patron,
donne-lui ta b�n�diction.

Qu'est-ce que vous voulez?

Puis-je voir Eradze?

Le voil�.

Vous �tes bien M.Eradze?

Qu'est-ce que vous voulez?

Venez avec moi.

On a trouv� la valise de Niko.

Dans l'�tat qu'elle est je ne peux
pas la porter jusqu'� la maison.

O� vous l'avez trouv�e?

Pr�s de la rivi�re.

Ils ont d� la perdre
en traversant le gu�.

Qu'est-ce qu'il y a dedans?

Des livres.

Et moi qui me demandais
pourquoi il est aussi lourd.

Il faut les s�cher.

On ne voit pas une seule lettre.

Tout est d�lav� par l'eau.

Celui-ci semble �tre intact.

�La Cloche".
�De l'autre rive�.

�La Cloche".
�De l'autre rive�.

Les lettres de Herzen.
Je vais les apporter � la maison.

Je vais voir la m�re de Niko.

Je vais lui dire
que nous avons trouv� la valise.

Pardon, vous venez de Batoumi?

Non.

Ah, pardon.

Pardon.

Vous cherchez mon p�re?
C'est que vous avez d�j� �t� ici.

Et on peut vivre ici?

Oui.

On m'a dit de venir voir le chef
mais il n'y a personne ici.

On voit que
vous venez ici pour la premi�re fois.

Asseyez-vous, honorable Niko.

Je vous �coute, honorable Niko.

Ici, il y a les papiers de notre
village sur la for�t

et la plainte contre la concession
qui veut l'abattre.

Honorable Niko.

Je n'ai pas connu votre p�re.

Mais mon pauvre fr�re
le connaissait tr�s bien.

Malheureusement, cela n'a pas
fait avancer les choses.

Malheureusement, il n'y a plus
ni votre p�re, ni mon fr�re.

Apportez l'affaire de Niko Bernadze.

Jeunesse, jeunesse,
o� sont partis tes plaisirs?

Le temps passe.

Vous voulez de l'eau?

Non, merci.

J'aime ces cactus.

Je les ai re�us de mon pauvre fr�re.

Par rapport � d'autres plantes,
ils sont faciles � entretenir.

Ils demandent moins d'eau
et d'oxyg�ne.

J'ai trouv� un avantage incontestable
de cette plante.

L'immobilit�.

S'il vous pla�t.

Restez un moment.

On va trouver ce qu'il faut.

Qu'est-ce qui vous int�resse
pr�cis�ment dans cette affaire?

Le sens de la r�solution que
votre fr�re a fait

et qui doit d�cider du sort
de notre village.

Trouvez-moi ce papier.

Il est l�.

Vous avez remarqu� la note
sur la marge?

Oui, mais je n'ai pas pu la d�chiffrer.

Pas �tonnant, parce que
c'est l'�criture du directeur.

Qui peut d�chiffrer l'�criture
du directeur?

Voznadz�.

Faites-le venir.

Et cette note, vous l'avez
remarqu�e aussi?

Non, je ne l'ai pas remarqu�e.

Et ben, il le fallait bien, pourtant.

Lisez l�.

Il faut faire droit � la requ�te
en partant des informations pr�sent�es,

mais on ne peut pas faire droit
� la requ�te.

Comment vous le comprenez?

C'est difficile � expliquer,
mais je peux y r�pondre par �crit.

Il faut r�pondre d'urgence.

D'ici midi la r�ponse sera pr�te.

Je ne vous retiens plus.

H�las, ce n'est pas une affaire aussi
simple que je croyais.

Et la signature? A-t-on l'id�e d'avoir
un cachet sans signature?

Le sort de tout le village, peut-il
d�pendre d'une simple signature?

Vous �tes un homme cultiv�
et vous savez que notre devoir

est de faire respecter l'ordre et la loi.

Un papier non sign�, a-t-il la force
d'un document?

C'est la premi�re chose.

Secondo, o� est-ce qu'il est dit
que votre for�t est une r�serve naturelle

qui ne peut pas �tre exploit�e?

Notre document principal
c'est que nous y vivons.

Et nos anc�tres y reposent aussi.

Et maintenant que le sort du village
est mis en question,

les voix des morts doivent �tre
compt�es comme celles des vivants.

Pourquoi �tes-vous nerveux?

Asseyez-vous.

Je dois rentrer au village
avec une r�ponse.

Je veux que vous sachiez
que si la for�t n'est pas � nous,

elle ne sera pas non plus � ceux
qui veulent s'en accaparer.

Excusez-moi, vous voulez
de l'eau chaude?

Non, merci.

Pardon.

Tout � l'heure tous s'empressaient
quelque part. O� allaient-ils?

Quand il y a quelqu'un
d'une compagnie �trang�re,

alors tout le monde va le recevoir.

C'est �tonnant mais � part nous,
il n'y a plus personne dans la ville.

Vous avez d�j� �t� ici?

Quand j'�tais petit.

Vous venez d'o�,
et o� est-ce que vous habitez?

Derri�re cette montagne-l�,
dans un village.

Et votre instituteur lotam,
que fait-il maintenant?

Rien.

Il nous a submerg� par
des plaintes et requ�tes.

�a, ce n'est rien?

Venez, vos documents sont dans
un autre endroit.

Voici vos documents.
Mais ce sont des copies.

Il faut trouver les originaux

Attendez, je reviens dans un instant.

Ici, rien n'a chang�.

Tout est calme, personne n'est venu
au sujet de la for�t?

C'est �tonnant que vous l'ayez senti.

Un jeune homme bizarre est venu.

Il a d�j� �t� chez vous?

Oui, et il va revenir
pour avoir une r�ponse.

Quelle r�ponse?

Ce jeune homme est un peu fou.

Il affirme qu'il faut compter
les voix des anc�tres, c'est-�-dire

des morts avec les voix
des habitants du village.

C'est un romantique.

C'est pas des hommes d'affaires,
on n'a pas � les craindre.

�a peut �tre le contraire.

Un homme sens�
n'aura jamais cette id�e.

Ces r�veurs sont
les gens les plus dangereux.

Il nous a fait trop peur.

J'ai eu l'impression
qu'il pouvait soulever les gens,

ou encore pire � incendier la for�t.

Mais qu'est-ce qu'il a dit?

Rien sauf ce que je vous ai racont�.
Mais son visage en disait plus.

Qui est-il?

Ce serait int�ressant de le voir.

C'est Niko Bernadze, �tudiant,
il fait ses �tudes � Saint-P�tersbourg.

Ces gens sont dangereux.

Nous allons le tenir � l'�il.

Excusez-moi de vous d�ranger.
J'ai � vous parler.

Je vous �coute.

Bonjour.

Je me demandais si
tout allait bien avec vous.

On nous a pr�venus
que nous aurons des visiteurs,

et malheureusement
il faut lib�rer la chambre.

Mais o� je vais aller donc?

Je peux vous loger
dans une autre chambre,

habit�e par une seule personne.

Vous pouvez choisir la place.

Cette place me convient mieux.

Merci.

Et qui �tait cette jeune fille-l�?

Quelle jeune fille?

Avec qui vous vous �tes promen�s
dans les rues d�sertes.

Elle habite ici.

Comment �a, elle habite?

Je connais tout le monde ici,
mais je ne l'ai jamais vue avant.

Je dois aller, j'ai � faire.

Faites entrer cet �tudiant.

Vous savez qu'on vous cherche.

Asseyez-vous.

Vous avez l'air fatigu�.

Ne restez pas debout.
Asseyez-vous.

Pourquoi �tes-vous en retard?
Vous �tes souffrant?

Peut-�tre.

C'est pas grave.

Vous devez mener
une vie tourment�e.

Le meilleur rem�de,
c'est de changer de routine.

J'ai aussi v�cu les moments o�

je prenais mes d�sirs
pour des r�alit�s,

et vice versa.

Je vous comprends.

Votre affaire n'est toujours
pas r�gl�e.

Il faut attendre l'avis
du directeur de la Chambre.

Votre nom est en t�te
sur ma liste.

Et votre affaire passe
en priorit�.

Je veux vous rappeler

que si l'affaire n'est pas d�cid�e
en faveur de notre village,

elle ne le sera non plus
� votre profit.

Comment l'affaire a tourn�?

Plut�t mal.

�a veut dire que c'est bien
qu'elle a�t mal tourn�?

Maintenant, on sait au moins
ce qu'il faudra faire.

Et qu'est-ce qu'ils vous ont dit?

Ils ont dit qu'il fallait attendre
l'avis du directeur.

Aujourd'hui on va parler avec
le repr�sentant de la compagnie

charg�e de l'exploitation
de cette for�t.

Le repr�sentant est heureux de faire
votre connaissance et de d�couvrir

notre site, et il appelle tous
� s'occuper activement de l'affaire

dont d�pend notre avenir commun.

Chers amis, vous savez
qu'aucune bonne intention

ne donne aussit�t le r�sultat d�sir�.

Il faut travailler, il faut avoir
beaucoup de patience.

Tout ce qui existe sur Terre,
existe pour l'homme,

et la for�t aussi.

Donc, nous devons l'utiliser.

Et si on n'abat pas la for�t,
elle va p�rir.

Et si la for�t p�rit,
l'homme va p�rir, lui-aussi.

C'est un probl�me tr�s compliqu�.

Cependant, certains de vos voisins
cherchent � nous d�biner,

� d�nigrer notre initiative,

et tentent de vous tromper et
de vous induire en erreur.

O� est-ce qu'il a disparu si vite?

Il ne nous �chappera pas.

Qu'il rentre au fonds de la for�t.

Et s'il nous �chappe?

A ces trois-l�, on peut
faire confiance?

Pour de l'argent, ils sont pr�ts � tout.

Cette for�t n'en finit pas.

Il fallait peut-�tre juste de
faire peur � cet �tudiant?

On sait pas comment cette
histoire peut se terminer.

Les autochtones ne pardonnent
jamais le sang vers�.

Oui, mais ce peuple-l�
est beaucoup plus dangereux

s'il est conduit par un fou
comme cet �tudiant.

L�chez-moi.

Que me voulez-vous?

Pardonnez-moi d'avoir choisi
cet endroit pour notre rendez-vous.

J'ai une affaire � discuter avec vous.

Les quatre qui �taient r�cemment
arriv�s ici�

Vous vous les rappelez?

Oui, bien s�r.

Ce sont des gens s�rieux.

Il ne faut pas se brouiller avec eux.

L'un d'entre eux a remarqu�
votre fille.

Il veut lui donner du travail.

Je pense que c'est une bonne chose.

Mais comment je pourrais
la laisser seule?

On va vous transf�rer ailleurs.
Dans un bon endroit.

Cet �tudiant aventurier court
apr�s votre fille.

On ne sait jamais
comment �a peut finir.

Elle se promene avec lui
dans les rues d�sertes.

On les a vus tous les deux
pr�s de la vieille forteresse.

Non-non, je ne peux pas
en d�cider sans ma fille.

Mais c'est � vous de d�cider.

Ils vont bient�t rentrer
et votre fille doit �tre pr�te.

Faites preuve de retenue sinon
je ne pourrai pas vous aider.

Venez ici.

Il ne pourra pas en sortir.

Comment ils sauront que
nous ne l'avons pas tu�?

Et s'ils ne nous croient pas?

On va leur apporter
ses v�tements.

C'est une tr�s bonne id�e.

Dieu, garde mon fils.

Et alors�?

Maintenant br�lez tout �a.

Pouvez-vous me dire
o� habite Niko?

Niko n'est pas au village.

Et o� est-il?

Niko est en ville.
Entrez, vous �tes toute mouill�e.

En ville?

Vous venez d'o�?
Mais entrez, donc!

Non, je dois aller.

Attendez, attendez�
Que savez-vous de Niko?

Cette jeune fille-l�, tu l'as vue
peut-�tre en r�ve?

En r�ve.�..
Mais qu'est-ce que tu dis-l� ?

Pourquoi tu l'as pas emmen�e
chez moi?

Je ne sais pas.

Elle est apparue brusquement,
et disparue aussit�t.

Niko a d� avoir un malheur.

Un malheur.

Je le sens dans mon c�ur.

Attendons encore aujourd'hui.

Tout le monde attend Niko.

Va regarder dans le trou.

C'est noir, on ne voit rien.

S'ils le trouvent vivant,
ils vont nous pendre.

Et s'ils le trouvent mort,
les villageois nous le feront payer.

Oui, on n'a pas le choix.

Qui est-ce?

Une femme.

Qu'est-ce qu'elle fait l�?

O� est-elle partie?

On a d� r�ver peut-�tre?

Tous les trois?

Voil� ses traces.
Elle est all�e l�-bas.

C'est � qui cette maison?

Le moulin abandonn�.

Elle est l�, elle n'a pas d'autre coin
pour se cacher.

Qu'est-ce qu'on attend alors?

Cassez-vous d'ici.
Quittez cette for�t.

S'il trouve ce trou,
nous sommes perdus.

Je ne voulais pas tuer,
je ne sais pas comment c'est arriv�.

Qu'est-ce qu'on fait avec celui
qui est dans le trou?

Chut, 'y a quelqu'un qui s'am�ne.

Mais tu r�ves ou quoi ?

Si on nous attrape,
on va nous caillasser � mort.

On peut fuir les gens, mais
on ne peut �chapper � Dieu.

Dieu pardonne tout.
L'important, c'est d'�chapper aux gens.

Niko!

Niko!

Niko!

Niko!

R�alisation :
A. REKHVIACHVILI

Images :
G. CHENGUELAIA

D�cors:

A. KAKABADZE,
D. LOURSMANICHVILI

Musique :
V.KOUKHIANIDZE

Interpr�tation:
Niko � M. SALOUKVADZE

Chef de la chancellerie �
R. TCHKHIKVADZE

lotam -� V. TSOULADZE
M�re de Niko-T.MEDZMARIACHVILI

M�decin � T. MAGALACHVILI
Jeune fille - D. KHARCHILADZE

FIN