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MONDO CANE 2 L'INCROYABLE VERITÉ

Comme nous le savons tous, les Anglais
aiment profondément l'Angleterre,

la famille, les week-ends, la reine,
le thé mais surtout les animaux.

Parmi les 41 millions de britanniques,

les chiens sont les plus aimés,

choyés et légalement protégés.

Le premier Mondo Cane
a été interdit en Angleterre,

seulement à cause de ces scènes
qui ont montré

les chiens victimes
de cruauté humaine.

Nous nous conformons
respectueusement au jugement

de la censure anglaise
et pour prouver notre repentir,

nous lui proposons cette nouvelle
version presque exsangue.

Cette séquence est en fait
l'une des rares exceptions.

Nous l'avons tourné dans un
hôpital de Londres,

où chaque jour des dizaines
de chiens subissent l'enlèvement

de leurs cordes vocales
pour que les chirurgiens

puissent operer sans être dérangé
par leurs hurlements.

Nous avons introduit
cette scène au début

afin que le censeur anglais
puisse utiliser à loisir

la lancette chirurgicale.

Par un seul coup de bistouri,
il pourra amputer notre film

sans entendre de chien hurler

ou maudire le nom des cinéastes.

Force est de reconnaître qu'en
Italie, les chiens mènent une vie

plus frivole et moins satisfaisante.

En Angleterre, ils contribuent

aux progrès de la science

et à ceux de la mode.

Selon le grand couturier
Emilio Schubert,

la mode de cette saison
est d'assortir son chien

à sa garde-robe.
Avec une robe à pois,

un chien à pois s'impose.

Bien sûr, la mode n'apporte pas

autant de gratification
que la médecine.

Mais le chien
n'a pas toujours le privilège

d'y laisser sa peau.
Il n'y laisse parfois que ses poils.

Ici, à Sant'Antimo, près d'Aversa,
y laisser ses cheveux

est une chance.

Avec la mode de la perruque,

ils se vendent 9000 lires le kilo.

Une richesse que les femmes

du Sud défavorisé et sous-développé

n'avaient pas conscience
de posséder. La forte demande,

pour les tresses mais aussi
les mèches restées dans le peigne,

fait d'Aversa la commune
la plus peignée d'Italie

et du monde.

Le marché américain est friand

de ces cheveux de première qualité,

qui doivent
la docilité remarquable de leur fibre

au fait d'avoir poussé
sur une peau mal nourrie

et carencée en vitamines.

A Sant'Antimo, où une femme
rapporte bien plus qu'une brebis,

la croissance économique a explosé.

Lavés, dégraissés, démêlés, bouillis,

tirés, décolorés puis recolorés,

les cheveux de Sant'Antimo
se retrouvent ici,

dans un institut de beauté américain,

véritable atelier d'entretien
et de pièces de rechange pour dames.

Aux Etats-Unis,
où la femme travaille,

la perruque n'est ni un luxe
ni une extravagance

mais une nécessité sociale.

L'Américaine n'a pas le temps
d'aller chez le coiffeur.

Au mieux, elle lui envoie sa tête.

Mais le reste de son corps
doit rester au bureau.

Un après-midi comme tant d'autres
dans un bureau comme tant d'autres.

A cet instant, dans tous les Etats-Unis,
24 millions de salariées

enfilent en même temps leur perruque,

impatientes de retrouver au plus vite

les signes distinctifs
de la féminité.

Sur les huit millions de dollars
de cheveux

que les Etats-Unis
importent d'Italie chaque année,

seule une partie infime est destinée au
rempaillage des vieilles têtes abîmées

des veuves Rotschild ou Van der Bilt.

Le gros de la touffe atterrit ici,

sur tous ces rouages anonymes
de la grosse machine américaine.

Pour finir, une utilisation
professionnelle de la perruque.

Les chutes de tignasses

des commères de Sant'Antimo

sont la touche essentielle
de ces faux professionnels du vice.

Une fois que la plus jolie fille

a épousé le beau parti de la région
par instinct de reproduction,

les bons produits se font rares.

Il ne reste que les chômeurs,
les commerçants ratés

ou éventuellement
un colonel en retraite,

pourvu qu'ils aient un passé trouble,

comme avoir joué au théâtre

le rôle de Desdémone, ou celui
de la Belle au bois dormant.

Ce secret leur fait honte.

Seule leur femme est au courant.
Leurs enfants, non.

Pourtant,
se déguiser en femme peut s'avérer

un acte de virilité.

Ce genre de scènes

est fréquent dans les commissariats
des villes américaines

touchées par le fléau
des satyres et pervers sexuels.

Rembourrés, rasés, peinturlurés,

poudrés, parfumés, déguisés, épilés,
ces flics affriolants

vont servir d'appât
sur les bancs publics

Cela semble incroyable,
mais en faisant le trottoir

ils coincent 3 à 6 satyres par nuit,

lesquels, en allongeant le bras
pour tâter la marchandise,

trouvent à qui parler.

Détail statistique insolite,

ces vénus d'un soir reçoivent

une trentaine de propositions

de la part d'hommes
à la sexualité normale.

Cela les rend fous de rage.

Les policiers mexicains s'énervent eux
aussi quand ils ratent leur cible

et que le cobaye d'entraînement
reçoit la balle perdue.

C'est rare, mais cela arrive.

A vrai dire, les Mexicains
ont une vision de la mort originale.

Voici leur fête du 2 novembre :

Des crânes humains
remplis de crème chantilly,

dont la consistance
s'approche de celle de la cervelle.

Tout aussi prisés par les enfants,
les cadavres de Judas :

Des reproductions en pâte d'amande
de la taille d'un homme,

avec le visage ingrat du traître

tout juste détaché de son figuier.

Comme pour chaque mort violente,

Judas a eu droit à une autopsie.

Ainsi,
par la grande entaille de son ventre,

on peut admirer
ses délicieuses entrailles :

Cour, poumons, foie, pancréas et rognons
partent comme des petits pains.

Même les morceaux plus coriaces
de ce vieux félon

sont dévorés avec voracité
par la population.

Le Mexicain aime ses morts et hait Judas,

qui est le déshonneur des morts.

Par cette tradition du 2 novembre,
ils cherchent à se débarrasser

de ce voisin déshonorant
de façon rationnelle.

Tout aussi rationnelle
est leur méthode

pour se débarrasser des parasites.

Ces punaises
font des ravages dans les cultures.

Les Mexicains les mangent vivantes,

dans des tortillas,
arrosées de sauce piquante.

Une bonne pression des doigts
sur ces délicieux sandwiches

et les punaises

libèrent une odeur caractéristique

qui rend ce mets
encore plus appétissant.

L'importance de la punaise
dans l'économie du pays

va au-delà du secteur alimentaire.

Des bijoutiers mexicains

ont lancé la mode
de la punaise montée en broche,

décorée de petites coques
en or ou en platine

serties de pierres précieuses.

Là aussi, une simple caresse du doigt

provoque de la part de ce bijou
l'émanation d'un parfum intense

qui le rend encore plus fascinant.

D'ailleurs, la mode décorative

des animaux n'est pas nouvelle.

Il existe à New York

des bijouteries pour chiens,

où le meilleur ami de madame

peut trouver un collier,
une laisse ou des boucles d'oreilles

pour à peine 20000 dollars.

Il faut dire
que la femme américaine

a pour son chien
une affection toute particulière.

Parmi les annonces économiques
du New York Times,

il arrive de lire :

"Caniche nain égaré
aux alentours de Park Avenue. 5000 dollars

"offerts à quiconque
rapporte au moins son collier."

"Collier de fleurs à Honolulu
pour seulement 5000 dollars",

dit une autre annonce
du même journal.

Le prix comprend dix jours de folie
sous le soleil de cette île magique

qui redonne jeunesse et vigueur.

Près d'une source
de boue radioactive,

l'annonceur traduit
à la foule de touristes

un vieux proverbe indigène...

Comme le dit l'annonceur,
la traduction littérale

de ce court proverbe hawaïen
est la suivante :

Après un demi-siècle de splendeur,

la femme blanche a tendance

à avoir une peau légèrement fripée.

Qu'elle ne s'inquiète pas :
Pour 65 dollars, toutes taxes comprises,

cette boue volcanique et radioactive
accomplira le miracle.

Ainsi, sa peau blanche éclatante

continuera d'éblouir
ses amants ébahis.

"Aloha, Athema ha ba."

C'est une boue d'une autre nature

que les femmes massaï pétrissent.

Cette boue, naturelle et visqueuse,
est mal vue chez nous.

Il est même impoli
de l'appeler par son nom.

Mais ici, elle sert de combustible,
de matériau de construction,

de désinfectant, de purgatif,

de plâtre en cas de fracture.

Enfin, quand elle est étalée de jour
sur le toit des huttes,

le soir venu,
elle dégage un parfum aphrodisiaque

qui stimule l'activité du mari.

Et les femmes ?
Elles mangent des cailloux.

Elles trouvent ces cailloux blancs
dans le lit asséché des rivières

et les avalent
avec une gorgée d'eau.

La croyance populaire

veut qu'un seul de ces cailloux,
avalé lors de la nouvelle lune,

rende la femme
stérile pendant un mois.

Pour devenir stérile, il suffit donc
d'un seul de ces petits cailloux.

Mais quand les maris
partent à la chasse

et les laissent seules avec
les jeunes célibataires de la tribu,

nouvelle lune ou pas,

elles viennent ici s'en empiffrer.

Les femmes de Nouvelle-Guinée
ont le problème inverse.

Pour trouver un mari,

elles doivent d'abord prouver qu'elles
peuvent mettre au monde un enfant.

C'est donc
après un rodage pré-matrimonial,

qui, pour des raisons évidentes,
dure au moins neuf mois,

que ces adorables petits bâtards,

lors d'une réception animée, font enfin la
connaissance du fiancé officiel de leur maman.

On pourrait penser que c'est par
esprit nomade que ce couple

se déplace avec sa maison.

Mais ce sont des escrocs qui,
quand les choses tournent mal,

se déplacent d'un Etat à l'autre

pour échapper
à la législation locale.

Il n'y a qu'aux Etats-Unis

que les maisons clandestines
sont à ce point condamnées à s'exposer.

En fuite permanente,
ces maisons de rendez-vous

ne sont jamais en mesure
de prendre des rendez-vous.

Privées de leur activité
de soutien moral par téléphone,

ces call-girls jouent au solitaire.

Aux Etats-Unis,
les prostituées sont tristes.

Les bons à rien de province
n'ont pas le goût du péché originel.

Pire encore,

leur goût du péché
n'a rien d'original.

Le Conseil américain
des câlins conjugaux

attend les femmes.

L'énergie sexuelle nécessaire
à la pérennité de l'espèce

et générée par le plaisir physique

a été nationalisée.

Les usagers doivent la consommer
selon une réglementation.

Les dérogations
sont traitées par un compteur

remis à zéro le week-end et lors de
grandes manifestations de charité.

Voici l'une de ces
manifestations de bienfaisance.

La dernière mode venue de Paris

a oublié les chapeaux.

L'industrie américaine du chapeau
est donc en crise.

Les femmes de la bonne société
s'en sont émues,

se mobilisent et manifestent.

Elles arborent des couvre-chefs

qui, faute d'encourager la mode,

sensibilisent les passants

à la gravité de la situation.

Devant l'ampleur de la crise,

la gent féminine se mobilise.

Les majorettes se dandinent sur l'estrade.

du comité de sauvegarde du chapeau.

Des jeunes filles de bonne famille
vendent des baisers pour aider

les familles
des chapeliers au chômage.

Un baiser, 5 dollars.
Trois baisers, 10 dollars.

garantis, parfaits, et surtout stérilisés

comme des produits de supermarché.

Un baiser, 5 dollars.
Trois pour 10 dollars.

Qu'est-ce qu'un baiser ?
Une jolie parenthèse

à l'intérieur du mot "femme".
Qu'est-ce qu'une parenthèse ?

Deux dollars enveloppés
autour du mot "amour".

Qu'est-ce que l'amour ?
Un dollar avec un D majuscule.

Qu'est-ce qu'un self-service ?

Un lieu fréquenté
par les hommes seuls

le jour de coiffeur de leur femme.

Un mur des Lamentations
pour veufs du déjeuner,

une longue paroi de marbre
percée de petites urnes.

Sous chaque niche funéraire,

un épitaphe indique le nom
du plat enterré là.

Tenter d'identifier soi-même
le contenu

à travers la vitre n'est pas très prudent.

A côté de chaque crypte,
emplacement traditionnel des fleurs,

on introduit un dollar
dans une fente.

Après quoi, si on a choisi un steak,
c'est une part de tarte qui sort.

Ceci est une autoroute automatique.

Vous allez à Los Angeles ?

Lancez un jeton dans la cuvette
et hop !

Vous vous retrouvez directement
à la morgue.

Heure de pointe. 10 voitures
par seconde sur 6 voies.

Six cents à la minute.
Vitesse minimale autorisée :

50 miles/h, 85 km/h.

7 panneaux tous les 100 mètres,

70 par kilomètre.

1 mort et 4 blessés par heure
et tous les 10 miles.

10 morts et 40 blessés
tous les 100 miles,

100 morts et 400 blessés
tous les 1000 miles.

En revanche,
on manque de statistiques fiables

sur les cas d'hystérie et de folie
après 24 heures

de conduite dans cet enfer.

Pour lutter contre les crises
d'hystérie et de folie,

les Américains ont trouvé le remède.

Dans les motels tranquilles
en bord d'autoroute,

il y a de plus en plus
de salles de projection

où l'automobiliste,
à peine sorti de cet enfer,

peut revoir ses aventures
de la journée

et se laisser aller à des réactions

que les policiers
jugeraient inconvenantes.

Dans ces salles
de décompression psychologique,

pour 1, 50 dollar,

l'automobiliste a droit à une place au
premier rang et à 3 kg de tomates pourries,

quantité préconisée
par les psychiatres américains

pour une bonne décompression.

L'hystérie collective de cette foule

dans une église désaffectée

ne saurait être imputée

à l'intensité du trafic automobile

dans ce village encaissé et endormi.

L'hystérie est le germe de la folie

qui couve en chaque homme.
Les savants et la croyance populaire

ont donné à ces hommes
des noms cruels ou pittoresques,

et ont étudié leur cas
par des méthodes scientifiques

ou par la magie noire.

Ceux-là, la science les qualifie de
tremblotants et attribue leurs convulsions

à une carence en protéines.

Mais ils sont couramment appelés
tarentulés

ou piqués de la tarentule,

car dans le Sud, la tarentule
incarne couramment le diable.

Qu'il s'agisse de tarentules ou de
protéines, les voici avec leur angoisse,

leur peur incontrôlable,
leur colère impuissante.

Que crient-ils ? Rien de sensé.
Que demandent-ils ?

Rien qu'un être humain
puisse demander.

Qu'exprime alors cette crise subite ?

Rien de plus que la folie universelle

provoquée par la haine, l'amour, l'adoration,
le meurtre, le blasphème et la prière.

D'une folie pathétique
ou d'une humilité tragique,

l'homme reste un acteur timide

mettant en scène ses propres peurs.

Quand il se flagelle en récitant des
prières que même l'Eglise condamne,

il guette avec anxiété des
applaudissements venant du ciel.

A Vila Franca de Xira, au Portugal,

un acte d'humilité absurde

défie l'interdiction de l'évêque.

L'apparition d'une sainte

montera bientôt ces marches,

que les fidèles lavent
avec la langue en sang.

Le Samedi saint,
dans cette église des Abruzzes,

les fidèles, jeunes et vieux,
malades et en bonne santé,

tirent avec leur bouche
la chaîne de cette cloche

en signe d'allégresse.

Le nouveau curé
a voulu abolir cette tradition.

Tout le village
s'est insurgé et a menacé

de déserter l'église.

A Puebla Del Caramiñal,
dans le sud de l'Espagne,

il est de coutume
de se coucher dans un cercueil

et d'effectuer ainsi
une répétition générale

de ses propres obsèques.

Durant la marche funèbre,

chacun garde
la position horizontale requise.

Mais une fois à l'église,
il se relève

Le Samedi saint,
dans ce village des Pouilles,

se déroule
la confrontation traditionnelle :

La Vierge
refuse d'écouter les fidèles

qui lui enjoignent
d'enlever sa robe noire

car son fils est ressuscité. Mais la Vierge
n'ose pas encore le croire.

Au milieu des cris de la foule,

elle avance et recule, déconcertée.

Une fois convaincue,
elle enlève sa robe de deuil

sous les applaudissements.

Partout en Inde,
pendant le Thaipusam,

les fakirs s'illustrent
lors de chorégraphies stoïques.

Plus le corps est torturé,
blessé, humilié,

plus grande est la victoire
sur la douleur.

Plus l'homme réussit
à vaincre la douleur,

mieux il sait maîtriser son corps.

Le chemin qui mène
au nirvana des Hindous

est un sentier de braises
à parcourir pieds nus.

Mais le nirvana n'est pas le paradis. C'est
la frontière marquant la fin de la douleur,

qui est l'essence de la vie.

En arrêtant de souffrir,
l'homme cesse donc d'exister.

Cette marche sur les braises
n'est ni une mise en scène

faire un spectacle de leur douleur

de sa propre souffrance,
ni une offrande aux dieux.

Au contraire, l'homme ne veut
plus souffrir ou plutôt,

il refuse de vivre dans la douleur.
Car la vie n'est que douleur.

Et l'homme a le devoir
de chercher à s'en libérer.

Saigon, où la vie est douleur,

est une ville
hélas plus vivante que jamais.

Les rues désertes et silencieuses
lancent un cri

qu'aucune foule ne pourrait exprimer.

Les temples et les pagodes
que l'armée croyait avoir détruits

se sont multipliés dans ces ruines,

d'où s'élève le cri muet et glaçant
de 500 millions de bouddhistes

outragés par le sacrilège.

Dans une solitude absurde,
des barrières en barbelés

attendent l'explosion d'une violence

qui ne viendra pas
car elle n'existe pas.

Le Président Diêm
domine et contrôle une ville fantôme.

Au poste de contrôle
du boulevard Pasteur,

un panneau signale
l'interdiction de prendre des photos.

Les contrevenants seront punis

en vertu de la loi martiale.

Les troupes fraîchement rappelées
du front du Mékong

et des hommes
en tenue des commandos de la police

surveillent
l'ambassade des Etats-Unis.

Ils soupçonnent
que s'y soient réfugiés

deux bonzes influents
ayant échappé à un ratissage.

Les sentinelles ont l'ordre d'arrêter
et de perquisitionner les voitures

et de tirer sur quiconque
tente d'échapper au contrôle.

Le destin de la ville se décide
derrière cette grille en fer.

Le Président Diêm
et le conseiller Nhu

ont pris les pleins pouvoirs.

Mais dans la guerre
contre les bouddhistes,

c'est Mme Nhu, et elle seule,
qui commande.

Dans tout le Viêt Nam,
les bonzes soupçonnés

d'appartenir au comité de défense
sont arrêtés.

Ces images sont ahurissantes.

Mais le plus ahurissant,
c'est qu'après 2500 ans,

le bouddhisme se soit contredit
en créant ce comité.

A ses disciples qui voulaient
l'élire chef de la communauté,

Bouddha avait répondu :

"Que chacun obéisse à sa conscience
et ne cherche refuge qu'en lui-même."

Pour qu'ils abandonnent ce refuge
en risquant de trahir

l'esprit du maître,

il y a qu'une explication.

Ces grands pacifistes sont tombés
dans un désespoir absolu.

C'est dans les prisons et les camps

que sous la menace des fusils,

ils retrouvent leur fidélité perdue
à la doctrine.

"Si on traite la haine par la haine,
avait dit Bouddha,

"la haine ne cessera jamais."

Ils ne se battent plus dans la rue.

Ils se laissent raser
par solidarité avec leur maître.

Aux casques des soldats de Diêm,

ils opposeront leur crâne rasé.

Certains entreront au couvent

à la recherche de la vérité perdue.

Ils apprendront à faire le silence
en eux et à l'écouter,

à tuer en eux la passion et le désir

pour savourer la béatitude
de la flamme qui s'éteint.

La révolte des bouddhistes à Saigon

a eu pour point de départ
le suicide en public du 11 juin 1963,

lorsque le bonze Thich Quang Duc
a voulu signifier,

par un geste terrible que Bouddha
lui-même aurait condamné,

que pour combattre à armes égales
toute forme de persécution,

même le bouddhisme
a besoin de martyrs.

"Beaux, majestueux,
élégants, immaculés

"et légers
comme des flocons de neige",

disait Livingstone.

"Les Massaï, les Kikuyu, les Samburu, les
Watussi" sont des Noirs à l'âme blanche.

"Au coucher du soleil,
je les vois voler au-dessus de moi

"et recouvrir le ciel
de leur vol ancestral et infini."

Les flamants du lac Magadi

vivaient ici depuis toujours.

De tout le continent africain,
ils avaient choisi ces berges

pour vivre et se reproduire.

Il y a deux ans, les Anglais
ont construit une usine de soda

qui a rejeté dans l'eau du lac

des tonnes de déchets toxiques.

Les œufs pourrissent, les petits
meurent après une agonie épouvantable.

A présent, les adultes volent haut,

de plus en plus haut
dans le ciel africain.

Jusqu'à disparaître.
Une autre singularité de la guerre

que l'humanité
a déclarée aux oiseaux

s'observe à Singapour.

Ces deux oiseaux au combat
sont des merles chanteurs,

une espèce en voie d'extinction.

Le sentiment qui les pousse
à ce combat à mort

n'est pas inné.

C'est une haine fabriquée,

provoquée par les éleveurs
par un procédé élémentaire.

Pendant 5 semaines, on les met
côte à côte dans 2 cages séparées.

L'un des deux
est nourri abondamment,

l'autre est privé de nourriture.

On comprend donc que leur rencontre
ne soit pas des plus cordiales.

Le perdant sera forcément
le plus faible et mal nourri.

Mais le public chinois s'en moque.

Il suit le combat
sans intérêt sportif,

dans l'attente
du grand spectacle de la mort.

Si cruel soit-il.
Et lent, surtout.

Il semble impossible de faire combattre
2 poissons dans un aquarium.

Pourtant, les Chinois le font.

Ils ont découvert
un poisson des rizières

qui, une fois plongé dans un mélange
d'eau et de camphre fermenté,

est pris d'une forme de folie

qui le conduit à se battre
jusqu'à la mort.

Ce type de spectacle
s'adresse surtout aux enfants,

qui suivent attentivement le combat

dans l'attente du grand finale qui,
depuis toujours,

ravit le public chinois :

Le triomphe de la mort.

Ce public constitue à ce jour
plus de 500 millions de personnes.

Ici, l'aquarium est plus grand
et les poissons plus gros,

car nous sommes aux Etats-Unis.

où tout est plus volumineux.

Ici, à l'Aquarium d'Honolulu,,

un nageur se bat avec des requins.

Le show débute par un signe de croix
et se poursuit dans le même esprit.

Les requins sont bien nourris

pour ne pas être tentés.

Le public
suit attentivement le combat

dans l'attente du grand finale qui,
depuis toujours,

ravit le public américain :

Le triomphe de la vie.

Ce public constitue à ce jour
à peine 300 millions de personnes.

Il y a 20 ans,
les El Bogo étaient 2000.

Ils ne sont plus que 50.

Ils vivent dans un seul village
sur les rives est du lac Victoria.

Leur vaste territoire
est aride et désolé.

Leur seule nourriture
est le crocodile,

qu'ils chassent
à l'embouchure du fleuve.

Sa viande blanche est abondante,
nourrissante

et pas trop mauvaise.

Mais, consommée tous les jours,
toute l'année,

elle rend les hommes stériles.

Aujourd'hui, comme tous les jours,
le crocodile est au menu.

Les El Bogo ne sont plus
qu'une petite tribu stérile résignée,

condamnée à s'éteindre
à force de famine et de malnutrition.

Depuis 30 ans, il n'y a eu
qu'une naissance dans le village.

Leur dernière lueur d'espoir.

Il s'appelle Siba et il a sept ans.

C'est un jour exceptionnel pour lui.

Les pêcheurs ont rapporté
un gros poisson rien que pour lui.

Pour grandir, prendre des forces
et avoir beaucoup d'enfants,

Siba doit manger
autre chose que du crocodile.

Ces énormes vivaneaux
aux reflets dorés

ne se pêchaient plus
depuis quelque temps.

Celui-ci va lui faire une semaine

et personne ne viendra
lui en demander une bouchée.

Mais Siba est triste,
comme un enfant seul

qui ne peut pas partager la joie
d'un si beau poisson.

Chez nous, où l'on ne mange pas
du crocodile tous les jours,

la femme reste
un centre d'intérêt universel.

Prenons l'exemple
d'un roman policier.

Vous croyez qu'il est acheté
pour son contenu ?

Non, pour sa couverture.

Voici un studio photo américain
spécialisé

dans les couvertures de polars.

La recette est simple :

Prenez une jeune femme al dente,
coupez-la en petits morceaux,

faites rissoler à feu doux
et servez froid et bien saignant.

"Aujourd'hui, dans le monde,
l'esclavage n'existe plus, "

écrivait il y a 2 ans
Dag Hammarskjöld,

alors Secrétaire général
des Nations Unies.

"Les ignobles marchés aux esclaves

"ne sont plus
qu'un mauvais souvenir."

Pour sûr.
Sauf celui-ci.

Nous l'avons découvert, risquant notre vie,

Nous l'avons découvert au péril
de nos vies, au bord de la Mer Rouge.

Elles sont Somaliennes,
Baganda, Nandi, Kikuyu,

toutes âgées de 12 à 16 ans.

Elles s'achètent un demi-million.

Mais avant de finir leur vie
dans les bordels de l'Est,

elles auront rapporté 20 fois plus.

Hélas, nous devons une nouvelle fois
mettre l'homme en cause.

Nous avons le témoignage
de cet officier anglais,

le lieutenant Marlon Steel,
de la police militaire de Maridi.

Le 6 mai dernier,

cinq marchands d'esclaves du Kivu
ont été arrêtés

pour avoir torturé
quinze enfants Bakudu

afin de les faire mendier
dans un état physique déplorable

de façon à apitoyer les passants.

Il nous est pénible et douloureux
d'insister sur ces terribles images,

tout comme pour ce jeune officier

C'est aussi douloureux et
scandaleux pour ce jeune

qui procède à l'examen légal.

Pour lui, c'est un devoir d'officier.

Pour nous, pour vous,
pour le monde soi-disant civilisé,

en paix
avec sa conscience et avec Dieu,

c'est un témoignage accablant.

Si l'humanité fait un si
grand usage d'expressions

comme "temps de chien",
"tuer comme un chien"

et "chienne de vie", ce
n'est pas un hasard.

Ce pauvre chien
est attaché à un piquet au soleil,

en pleine canicule.

Ce qu'on attend de lui ?
Qu'il fasse pleuvoir.

C'est le sacrifice que les Nandi,
tribu d'Afrique Equatoriale,

offrent au dieu de la pluie
en période de grande sécheresse.

Le Soudan est une terre
perpétuellement assoiffée.

Sur un territoire d'environ
30 mille hectares,

Sur ce territoire de 80000 hectares,
il ne pleut pas onze mois sur douze.

Les quelques gouttes de rosée
déposées par la nuit

sur les larges feuilles de ginkgo sont un
trésor que les femmes recueillent en tremblant.

Fête de l'eau à Bruxelles
sous le Manneken-Pis.

On dit que les jeunes filles
buvant au "robinet"

de ce personnage incontinent

seront mariées dans l'année
et auront beaucoup d'enfants.

La fête se poursuit le soir
à La Vespasienne,

une boîte à la mode

dont le concept est dans le nom.

Pour parfaire
le goût exquis du spectacle,

les strip-teaseuses sont vêtues de
papier hygiénique de couleur rose.

On reconnaît l'esprit du Manneken-Pis
dans les pulvérisateurs d'eau.

Le papier se désagrège
et l'eau s'écoule dans les toilettes.

La métaphore est complète.

Sans métaphore, cette fois,
voici des vaches au sens propre.

Ceci est une station de lavage et de
graissage spécialement pour elles.

Les Américains

ont le sens pratique
et se fichent de notre scepticisme.

Pour eux,
une vache est une machine à lait,

qui doit être bien lubrifiée.

Ils les habilleraient en robe
si cela contribuait

à leur productivité.

L'Amérique croit tellement aux vaches
que l'an dernier,

elle en a envoyé 300 à El Molo,

au cœur de l'Afrique,
sur la rive sud du lac Rodolphe,

où les vaches étaient inconnues
jusqu'à ce jour.

Sur le plan moral,

cette initiative fut bénéfique.

Mais sur un plan pratique,

les experts américains
n'ont pas pensé qu'une vache,

à la différence d'un crocodile,
a besoin d'herbe pour vivre.

Il y avait au départ
300 vaches jeunes et robustes

mais la moitié est morte de faim.

Les survivantes sont réduites à manger les
algues péniblement cueillies par les El Molo

au fond du lac.

Les jours où le vent empêche
de les faire paître dans le lac,

c'est aux femmes d'aller cueillir
le piètre fourrage

de cette rocaille désolée.

Ce travail pénible est arrivé
avec les vaches.

Pauvres El Molo... S'ils savaient que
500 moutons vont arriver d'Australie...

Les partisans de Sukarno
ont fait le même genre de chose

en Nouvelle-Guinée.

Dans l'idée d'éveiller

le sens politique des tribus
à la veille des élections,

ils distribuent dans les villages
un journal de propagande.

C'est un peu comme pour les vaches,
car ces indigènes sont analphabètes.

Mais même si l'idée

d'envoyer un journal à un analphabète
peut sembler

d'un optimisme béat,
surtout en période électorale,

force est d'admettre qu'ici,
les discussions politiques

finissent de la même façon
que les promesses politiques,

dans un nuage de fumée.

Période d'élections ou pas,
chaque dimanche après-midi,

le fameux Hyde Park de Londres
se remplit d'aspirants tribuns

qui ont toujours
des promesses à faire au peuple

dans une langue
particulièrement fleurie.

Chaque homme doit avoir une rose,
chaque femme un jasmin,

chaque enfant sa tulipe.

Transformez le monde en un jardin !

Rasez les maisons de vos voisins
et plantez des fleurs à la place !

De toutes les couleurs,
blanches, rouges, noires, vertes,

grandes et petites...

Mais Hyde Park en a entendu d'autres
au cours cette tradition

de gymnastique politique
pour l'Anglais moyen.

L'oppression et l'esclavage
des Blancs par les Noirs,

c'est une époque révolue.

Vous, les Blancs, devez avoir
les mêmes droits que les Noirs.

Ne vous sentez pas inférieurs
du fait que vous soyez blancs !

C'est clair ?

Oui !

Pourquoi ne te révoltes-tu pas ?

Car je suis roux.

A cause de qui ?

Du gouvernement, M. Le Président.

Quand un Anglais croit se découvrir
une vocation politique,

il vient ici
à la recherche d'un public.

Même si ce public n'est
qu'une personne qui attend le bus,

il l'appelle "peuple"

et lui assène
son programme politique.

Généralement, le peuple
hausse les épaules en passant.

Mais il arrive qu'un orateur
soit pris au sérieux

et finisse au Parlement.

Ecoutez
ces quelques morceaux choisis.

Ne sentez-vous pas autour de vous
la puanteur du vice ?

Ne sentez-vous pas
la puanteur du péché ?

Lavez vos âmes salies,
libérez-les par un bain purificateur.

La terre n'est que péché.
Ne restez pas à terre !

Levez la tête !
M'entends-tu, mon peuple ?

Lève la tête !

Messieurs,
détournez votre regard des femmes.

Notre corps plein de luxure
est votre tombeau !

J'appelle à la révolte
depuis six mois.

Au lieu de ça...
Qu'attendent les foules ?

Que les foules se défoulent !

Elles me soûlent !

Mais les foules sont dans le moule.

Ce sont des pierres qui roulent.

Aboulez !

Après l'espace,
il nous faut vaincre le temps.

Mon gouvernement proposera
de détruire les montres.

Ça ne suffit pas.
Il faut tuer le temps !

Tuer les montres ne suffit pas,

les horlogers
en fabriqueront d'autres.

Tuez le temps !

Fuyez les tentations !

Sus aux horlogers !

Plantez des fleurs par milliers !

Pour tuer le temps !

Arrosez-les !

- Ça pue !
- Arrosez vos cyclamens !

Ça empeste le péché !

Plantez des violettes !

Ça pue !

Et des mimosas !

Quelle puanteur !

- Ils parfument !
- Non !

Il n'y a pas de doute, la politique
élève souvent ses acteurs.

Thomas Jefferson, par exemple,

a fini sa carrière
à cinq mètres du sol.

Chaque année, au début de l'été,

la ville de Tombstone revit les plus
belles pages de son histoire glorieuse.

Les flamboyants pionniers
de la démocratie moderne,

Jack l'Equarisseur, Jimmy le Sanglant

et les combattants d'O. K. Corral,

ressuscitent,
ou plutôt meurent de nouveau,

sur le lieu
de leurs exploits légendaires.

La fierté des hommes,
et surtout le zèle des enfants,

sont le miracle
de ce merveilleux festival.

Même si cette année,

pour des raisons pratiques,
il a été allégé

de quelques lynchages.

Le clou, c'est la métaphore.

Tombstone, c'est le triomphe de la paix
sur la violence.

A Tombstone,
les coups de feu n'ont plus cours.

En anglais, "tombstone"
veut dire "pierre tombale".

Dans ce domaine,
tout est prévu au mieux.

On a l'embarras du choix.

Pour tous les goûts et les budgets,

de 100 à 20000 $ .

Cette boutique de Los Angeles
fait également crédit.

"Mourez aujourd'hui, payez demain,"
son slogan, a du succès.

A l'âge moyen de l'infarctus,

on va à la boutique pour choisir
avec sa future veuve.

Enfin, c'est elle qui choisit.

Elle choisit aussi un vendeur
de la même taille

que son mari.

Au cinquième veuvage, elle maîtrise
le sujet et l'enseigne à l'université

Ses élèves sont de futurs
fossoyeurs, embaumeurs,

à de futurs croquemorts,

embaumeurs et restaurateurs
de l'Etat de Californie.

Ces fausses têtes
usées par la vie moderne,

en caoutchouc et en résine,
représentent toutes des hommes.

Aux Etats-Unis,
la femme est immortelle.

Son décès n'est pas prévu.

A seulement 94 ans,
Mme Agatha Russell

est décédée dans sa maison
de Pesalina.

Ce décès totalement inattendu

a surpris tout le monde.

Néanmoins,
grâce au travail de l'embaumeur,

Mme Agatha est encore là,
dans son fauteuil,

et vérifie que les invités affichent
la tristesse de circonstance.

Aujourd'hui, Mme Agatha
semble plus tolérante que d'habitude

envers son mari,
qui lève le coude et s'abandonne

à des gestes publics de tendresse

qu'elle ne lui aurait pas autorisé
jusqu'à hier.

Pendant ce temps,
lors du cocktail mortuaire

partagé par les amis et la famille
autour de la dépouille embaumée,

on boit du whisky et des larmes
dans les proportions attendues.

Une larme par verre.

D'accord, nous sommes
à l'autre bout du monde.

Mais y a-t-il de quoi
se réjouir autant ?

Soyons honnêtes,
nous avons trimé toute l'année.

Suffirait-il d'une manifestation
comme le carnaval

pour nous rendre soudain heureux ?

Pendant onze mois,
nous avons accumulé les coups durs.

Le moment est venu de récupérer.

Demain, les journaux évoqueront,
avec leurs phrases toutes faites,

la "folie collective"
qui s'est emparée de la foule.

Enfin, voyons ! Cette folie collective
n'est qu'une soupape

qui se met à siffler chaque année

juste avant que la cocotte explose.

Les journaux de demain
déploreront un malheureux incident

causé comme toujours
par des voyous.

Eh bien les voyous, c'est nous !

Vous savez combien nous sommes ?

Des centaines de millions.

Je vous jure !

Heureusement, en Italie, il existe encore
de braves petits gars

qui peuvent exprimer
leur exubérance en toute légalité.

N'en déplaise aux mauvaises langues,
les voici, nos don Juans.

A minuit, ils iront sagement au lit
avec leur donjuanisme.

Les filles, elles,
se sont couchées avec les poules.

Ce qui donne à ce paysage

une atmosphère inhabituelle
de paix et de tranquillité.

C'est un dimanche matin de printemps.

Les gens tranquilles de
Vaturi, un village Sarde

qui ressemble à nulle autre,

se dirigent vers la place
principale pour assister

au récital traditionnel des "Tetes Dures".

Ils pensent que les gens de Vaturi ont

les têtes les plus dures de toute l'île.

Le village est fier de
cette reconnaissance,

ce qui implique une sorte de suprématie.

Donc, chaque année, ils ont
l'intention de continuer à réaffirmer

avec une sorte de petite Olympiade,

ce qui peut même offrir
des sensations fortes.

Pour éviter les fractures désagréables,

cette année, les participants doivent avoir

été examinée à l'hôpital
avant de participer.

Silence, maintenant.
Et commençons.

Ils l'ont fait.

Se cogner la tête contre un mur
avec l'intention suprême

de se casser la tête et le mur
est un acte viril dans lequel

nous croyons avec tout notre soutien.

Peuple héroïque de notre déprimé

et sud sous-développé,
qui courent manger à votre table

au rythme de vos tambours sudistes,

foule anonyme qui s'est
finalement réveillée

et sans porter le casque de Scipion,

s'est cassé la tête,
vous êtes nous tous !

Je reconnais
que je ne suis pas très intelligent,

mais je peux quand même
faire des choses...

Il y a des choses de l'esprit
que je peux faire.

Je crois en moi,

je me sens fort, je suis très musclé.

Je ne suis pas très intelligent,

mais quand je me retrouve
devant un public,

j'arrive à faire des choses que...

Je suis différent...

On ne peut pas attendre beaucoup

de la part d'un acteur en herbe
face à l'épreuve du rideau de fer.

Ces jeunes d'une petite ville du Sud

qui ont tenu absolument
à passer un bout d'essai

ne nous ont certes pas offert
des talents exceptionnels.

Mais leur démarche confirme

la tendance qu'on a dans cette région
à aimer se frotter à la difficulté,

que ce soit un rideau de fer
ou une caméra.

"Cœur solitaire", première !

Quelle vie ?
Toujours triste, toujours seul.

Sans aucun réconfort,
sans personne pour m'aider,

pour me parler.

je ne peux pas...
je ne peux pas continuer comme ça.

Plusieurs fois, j'ai essayé
de trouver quelqu'un.

Une personne avec qui m'entendre,
je veux dire un ami,

un ami pour mon cœur.

Alors, que me reste-t-il à faire ?

Occupe-toi de tes oignons !

- Non, essayez d'être en colère.
- Occupe-toi de tes oignons !

Sarcastique.

Occupe-toi de tes oignons !

- Je suis intelligent, tu sais ?
- Plus serieux !

-Je suis intelligent, tu sais ?
- J'ai dit : Plus serieux !

Je suis intelligent, tu sais ?

- Plus serieux !
- je suis intelligent, tu sais ?

- Ok, Tranquille, maintenant.
- je suis intelligent, tu sais?

Prise 1 !

Carlo, Vincenzo et Franco m'ont...

tout pris !

Carlo a volé mon bétail, mes moutons,
mes chevaux, mes vaches.

Mais Franco a volé mon amour...

Le vampire.
Prise 11 !

J'ai finalement tuer mon oncle Giovanni,

mais que dois-je faire de son corps ?

Le garder à la maison n'est pas possible.

Tôt ou tard, ils sentiront la puanteur.

Prise 17 !

Et qu'avez-vous préparé pour nous ?

Une scène à l'hôpital
avec une fin dramatique.

Où suis-je ? Je suis dans
une chambre d'hôpital.

Qu'est-il arrivé ? Oh, je vois mes amis !

Franco, Arturo, Giovanni! Mario !
Qu'est-il arrivé ?

Oh, maintenant je me souviens !
Oh, hier, le bus !

Oui, je viens vous aider.

Oh, mon Dieu, mes jambes sont tremblantes.

Prise 2 !

Ppourquoi voulez-vous être acteur ?

Parce que j'aime voyager, j'aime
les femmes, j'aime l'argent.

J'aime voyager dans toutes les provinces,

en particulier Castevetrano,
dans la province d'Agrigente,

la province de Trapani parce que je viens

de Montallegro, dans la
province d'Agrigente,

Je suis sicilien et je...
je veux voyager parce que

J'aime les femmes, je veux trouver
des femmes blondes, de belles femmes,

parce que je suis fatigué d'être en Sicile.

Ce sont tous des paysans, des
épaves, ils sont tous...

Oh sacré couteau, rouille mon cœur
et fais-moi mourir.

Dieu, qui a joint nos mains,

avant d'appartenir à un autre,

avec cette main va frapper mon coeur !

Bravo !

Qu'allez-vous jouer ?

- "Amour en gare".
- Allez-y.

Mon amour, je t'en prie...
Ne t'en va pas. Je ne recommencerai pas.

Chef de gare !
Arrêtez le train, s'il vous plaît.

Merci infiniment.

C'est l'amour de ma vie.

Les formes d'expression
sont infinies.

Celle d'Achille Tropoulos,
peintre grec voulant percer à Paris,

est celle que nous aimons le moins.

Entouré d'un environnement

qui transpire le carton
par tous les pores,

le vaillant Achille aime à s'exposer
dans un genre pictural

qu'il qualifie de "peinture stomatale".
Ce qui ne veut pas dire

peinture par l'estomac,
mais par la bouche.

Du grec "stoma"
qui signifie "bouche".

Il a aussi baptisé les ingrédients
de sa répugnante mixture.

L'ignoble lavasse issue du mélange
des couleurs dans sa bouche

s'appelle "Vomitus divin du maître".

Ces pauvres jeunes filles
qui vont cracher sur la toile

sont les Stomatites.

Il y a aussi le stomatoir,

qui, précisons-le,
ne signifie pas "crachoir"

mais "superficie de récolte
des crachats des Stomatites".

Autre forme d'expression :
Une commande de dix tableaux

En voici un autre. Il a été ordonné

faire dix tableaux pour
illustrer l'allemand

pour une réédition allemande
de La Divine Comédie .

L'artiste peint
en conditions réelles.

Mais cette fois, c'est du sérieux.

Il s'agit de Horst Semerin,

le peintre qui, en 1958, s'est attribué
le Prix Gunther de peinture.

Mon Dieu... Qu'est devenu
le respect sacré de l'art ?

Huit des neuf Muses
sont quotidiennement bafouées.

Seule la neuvième est sauve,
celle de la musique.

Heureusement,
un concert reste un concert.

La musique
n'a pas encore pris de gifle.

Vous entendez ?
Ils demandent un rappel.

Nous le savons tous,
il ne faudrait pas faire de rappels.

Mais quand le public
redemande des baffes,

chienne de vie,
comment ne pas tendre l'autre joue ?