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"... un ciel aussi noir
ne peut s'éclaircir sans une tempête"

William Shakespeare

Vous connaissez la faim,

mieux que votre propre mère.

Moi, cette nuit,

je veux vous sortir de votre monde
et vous emmener dans le mien,

un monde où les hommes vivent en liberté.

Vous et moi avons la clef de ce monde
en notre pouvoir.

Ouvrons cette porte !

Abattons-là !

Car nul ne sera vraiment libre
tant que...

tout homme et toute femme,
ne le sera pas non plus.

Ma liberté...

est la vôtre !

Et la vôtre est la mienne.

Ma vie n’a été
qu’une pérégrination continuelle,

au bord du chemin,

à la marge d'une société dans laquelle
je ne trouve pas de place pour vivre.

Et j’ai eu l’idée d’aller vous chercher

et de partager avec vous
la vision de ce monde à venir.

Nous allons le créer nous-mêmes
et nous allons le faire tout de suite !

Car il est à portée de notre main.

Tout près d’ici.

Dans chaque pâturage,
dans chaque maison, dans chaque élevage.

Là où des hommes comme nous
travailleraient

et auraient le désir commun
de vivre dignement

et d’arrêter d’être esclaves.

Vous avez peur de lutter ?

Qu’a été votre vie,
sinon une lutte continuelle

depuis que vous avez eu la force
pour saisir votre premier outil ?

Vous avez peur d’apprendre à lire,
écrire et d’acquérir une culture ?

Seriez-vous capables
de ne plus dormir pour y arriver ?

Quel inconvénient se présente à nous ?
La mort ? Elle vous fait peur ?

Faisons cause commune,

et nous aurons l'assurance que,
lorsque quelqu'un meurt,

sa lumière restera allumée
au fond de ceux qui sont encore debout.

Quelque chose qui ne mourra jamais car
nul n’a assez de force pour la détruire.

Convaincs-toi une bonne fois pour toutes
que nous devons traiter avec ces gens

car nous avons besoin d’eux.

Je n'ai besoin de personne.

Par contre,
eux mouraient de faim sans moi.

Et pourquoi devons-nous laisser
détruire tant de richesses ?

Qui va s’occuper de nos récoltes ?

Qui va s’occuper de notre bétail ?

Et que demandent-ils ?

Pas grand chose à mon avis.

Un peu plus de pain et
de meilleures conditions de travail.

Et demain ?

Si on cède d'un seul pouce,
ils croiront que nous avons peur.

Et que se passera-t-il demain ?

Donnez-moi carte blanche
pendant 48 heures,

et ils ne la ramèneront plus.

Désolé Ramon,
mais je ne donne pas carte blanche.

Elle rougirait en peu de temps.

Que voulez-vous dire ?

Exactement ce que j'ai dit.

Je ne veux pas de sang
sur ma conscience.

Personne ne peut t'obliger, Lucas.

Tu es maître de tes opinions.

Pour ma part,
je me chargerai de rappeler à tous

qui commande sur mes terres.

C'est une attitude suicidaire !

Les hommes comme toi
sont parfois nuisibles pour les autres.

Parce que leur faiblesse est contagieuse,

tout comme la maladie d’une feuille de
vigne peut détruire toute une récolte.

L'héritage que nous avons reçu
est sacré !

Et nous devons le conserver
avec notre propre sang si nécessaire !

Seule la vie humaine est sacrée !

Moi aussi, je veux conserver
ce qui est à moi.

Mais je crois
qu'il faut céder quelque chose

afin de ne pas tout perdre.

La violence est une chaîne
difficile à briser.

Elle ne fait que générer
encore et toujours plus de violence.

Et vous ne connaissez pas la leur.

La leur n’a pas de limite.

Non, pousser ces gens au désespoir
serait une terrible erreur !

On sait comment ça commence…

mais la fin
est entre les mains de Dieu.

Lucas, tu as parlé au curé
avant de venir ici ?

Non. Je n'en ai pas besoin.

Je suis désolé, en ce qui me concerne,
je vais traiter avec eux.

Si tu fais ça,
tu briseras notre union.

Tu portes préjudice à nos intérêts.

Réfléchis.

Nous sommes les plus anciens
propriétaires de cette contrée.

Ces terres, nous les avons reçues
de nos pères qui eux,

les avaient reçues de nos ancêtres.

Et un jour, nos enfants en hériteront.

Et ils auront
les mêmes obligations que nous !

Tout comme leurs pères,
et les pères de leurs pères,

ont usé leurs vies à travailler
ces terres, du lever au coucher du soleil !

Vous avez transformé ce village
en un véritable enfer.

Et tous, sans exception,

êtes responsables de ce qui est arrivé.

Si les désordres se prolongent,
je ferai intervenir l'armée.

Des enquêtes sur les derniers décès
sont en cours.

Je dois connaître la vérité.

Et le poids de la loi
s'abattra sur celui qui sera désigné.

Je vous le garantis.

A présent,
les esprits doivent se calmer.

Je vous demande une fois de plus
de parvenir à un accord.

Nos conditions sont très raisonnables.

Qu'ils les acceptent,
les respectent,

et accord, il y aura.

Et vous, qu'en dites vous ?

Qui nous garanti que la violence
contre nos intérêts cessera ?

Vous aurez le soutien de la loi.

La loi est loin, Monsieur le Juge.
À deux jours de marche d'ici.

Ce n'est pas une raison suffisante.

Si le village ne s'apaise pas,

nous vous désarmerons.

L'accord
ne nous favorise en rien, mais...

pour le bien de tous,
nous sommes prêts à l'accepter.

Mais avant,
j'exige que cet homme soit arrêté.

Ce n'est pas nous
qui lui avons demandé de venir.

Quelle que soit la personne
qui l'a appelé,

quelle que soit l'erreur commise,

c'est le devoir de la justice
de protéger nos vies et nos intéréts.

Arrêtez cet homme,
et il y aura accord et harmonie.

Nous sommes ici
pour que la loi soit respectée.

S'il te plait José, un instant.

J'ai besoin de votre collaboration.

Je ne sais pas où il est.

Il y a des gens...

qui tuent pour de l'argent.

Pour cela,
ils sont la lie de l'humanité.

Que peuvent avoir en commun
vos idées et celles de ces individus ?

Cet homme s’est mis de notre côté
sans aucun bénéfice

et au péril de sa vie.

Je ne peux l'oublier.

S'il n'a commis aucun délit,
il n'a rien à craindre de la justice.

Si c'est un assassin...

Faites votre devoir.

C'est ce que je vais faire,

mais ne l'aidez pas à s'échapper.

Il sait très bien se défendre tout seul.

Si jamais vous l'arrêtez...

réfléchissez-y à deux fois.

Repack par Indianagilles,
sous-titres par Asmel Favor