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Qu'arrivera-t-il à la ville
après le nettoyage ?

Ils la reconstruiront.

Et les gens, ils reviendront ?

La plupart, oui. C'est fou.

Les Américains
n'aiment pas le changement.

Les tornades se fichent
de ce qu'aiment les Américains.

Merci de faire mon Sonic le vôtre.

Je suis McKayla.
Que puis-je vous servir ?

Un 12 pouces fromage
avec moutarde et oignons,

des Tots grand format
et une grande limonade à la cerise.

On est sur la route pour montrer

à de vraies gens
le pouvoir nettoyant d'OxiClean.

Merci, Seigneur,
pour toutes vos bénédictions.

Veuillez prendre soin d'Ally.
Au nom de Jésus. Amen.

Sais-tu à quel point c'est ennuyant ?

Sans mentionner
que tu pourrais te blesser comme ça.

- D'où venez-vous ?
- De Stillwater.

Pour quelle entreprise de forage
travailliez-vous ?

- ITA.
- Pourquoi avez-vous démissionné ?

L'opérateur a abandonné la foreuse.
On m'a congédié il y a six mois.

- Et maintenant ?
- Je suis dans la construction.

Mais c'est lent
depuis la fermeture de la foreuse.

Je faisais du nettoyage
après la tornade de Shawnee.

Je me débrouillais.

- Salut, Sharon.
- Je finis cette page.

Une autre page.

Merci pour la nourriture
et tout ce qui est bon dans ce monde.

- Prenez soin d'Allison. Amen.
- Amen.

- Tu as été engagé ?
- Non. J'avais une entrevue ce matin.

Ta mère a appelé il y a quelques
jours. Elle est déménagée à Tampa.

- Elle a demandé de l'argent ?
- Non. Elle s'informait de toi.

- Tu devrais l'appeler.
- J'ai assez de problèmes ici.

Tu as pris mon immatriculation ?

Oui, elle est à la maison.
J'ai dû attendre toute la matinée.

En ligne. Tout y est. C'est
plus possible de parler à un humain.

- Et ils m'ont facturé 23$.
- Je les paierai.

- Ce n'est pas ce que je voulais dire.
- Je sais.

Il y a un sac de choses
pour toi près de l'entrée.

Et il y a une enveloppe
de photos importantes sur son bureau.

Bon, vous avez deux escales.

À Atlanta et à Francfort-sur-le-Main.

- Porte 22.
- Merci.

ÉTAT DE L'OKLAHOMA

Il me faut votre signature,
s'il vous plaît.

- Vous êtes ici deux semaines ?
- Oui, madame.

Merci.

- Voilà votre clé. Chambre 156.
- Merci, madame.

Bon retour, M. Baker.

Salut.

Vous pouvez baisser la musique ?
J'essaie de dormir.

Comprends pas.

- Pas parler anglais.
- Oui, d'accord.

Bonne nuit.

Baker.

- Salut, ma petite.
- Salut, papa.

- Tu as l'air en forme.
- Merci.

- Comment a été le vol ?
- Correct.

Tu vas bien ?

- Ça va, oui.
- Bien.

Bien. Tu as du lavage pour moi ?

- Oui. Un peu.
- Je m'en occupe.

Ils nous ont donné deux autres jours.
Le prochain est vendredi à 14 h.

- Comment va mamie ?
- Bien. Encore sous oxygène.

Encore beaucoup d'opinions.

Elle me manque.

Elle a acheté tout ce que tu voulais.

On t'a acheté une autre paire de bas
et des bonnes espadrilles.

Merci. Mamie a dit
qu'elle t'a donné des photos pour moi.

- Merde. Je les ai oubliées.
- La prochaine visite alors.

Non, je les ai oubliées
à Stillwater. Désolé.

Peu importe.

Je t'ai pris un chandail
des Cow-boys à l'aéroport.

Ils seront bons cette année.

Ils ont ce bon vieux ailier
de Guthrie.

Ça prend trois gars pour l'arrêter.
Il va jouer pro, c'est sûr.

Cool.

- Tu travailles encore à la librairie ?
- J'ai démissionné.

Papa, j'ai besoin
que tu me rendes un service.

Tu dois donner ça à Leparq,
assure-toi qu'elle la lise.

- D'accord ?
- C'est quoi ?

Une lettre. Fais juste lui donner.

- D'accord.
- L'adresse est dans l'enveloppe.

D'accord. Mais tu vas bien ?

Papa, s'il te plaît.

Je vais le faire aujourd'hui.
Je vais m'assurer qu'elle la lise.

D'accord.

On prie un peu ?

D'accord, papa.

Merci, Seigneur, de nous avoir
rassemblés en ce jour béni,

et merci de prendre soin d'Allison.

M. Baker.

Désolée de vous avoir fait attendre,

mais Maître Leparq ne reviendra pas
au bureau aujourd'hui.

Je repasserai demain, alors.
Merci, madame.

M. Baker, elle est au tribunal
toute la semaine.

Donnez-moi votre lettre,
je la lui ferai parvenir.

- Non, merci, madame.
- Comme vous voulez.

Salut.

Tu es embarrée dehors ?

La clé ? Tu en as une ?

Allons en chercher une.

Allez, je vais
te trouver une nouvelle clé.

- Bell ?
- Bill.

- Beal ?
- Presque ça. Ton nom ?

- À toi.
- Maya.

Maya. C'est beau.

C'est un tatouage.

C'est un aigle.

- Un aigle ?
- Pygargue à tête blanche. L'Amérique.

Oui, et j'ai un crâne
traversé par un couteau.

Merci, madame.

Merci.

Bonjour. Je cherche cette personne,
Maître Leparq.

Mme Leparq ?

- M. Baker ?
- Oui, madame.

Je ne vous dérangerai pas longtemps.
Une lettre de ma fille.

Je suis désolée, mais je ne peux pas
honorer la requête de votre fille.

Pourquoi ?

M. Baker, un juge ne rouvrira pas
ce dossier pour des rumeurs.

- Ce n'est pas possible.
- D'accord.

On a épuisé toutes les mesures
juridiques possibles.

Cette lettre me dit que votre fille
n'a pas accepté sa sentence.

- Et elle le doit. Vous comprenez ?
- Oui, madame.

- Je dois y aller, j'ai du travail.
- Je peux reprendre la lettre ?

- Si vous voulez.
- Merci.

M. Baker, il y a un temps pour espérer
et un temps pour accepter.

Ne donnez pas
de faux espoirs à votre fille.

Ça pourrait aggraver sa situation.
Vous comprenez ?

Oui, madame.

- Bonjour.
- Salut.

Merci d'avoir aidé ma fille Maya hier.

Je suis rentrée un peu tard.

C'est... On est
entre deux appartements,

il n'y a pas d'électricité
à notre nouvel appartement. Alors...

Désolé. Je ne parle pas anglais.

Oui. Le balcon. Oui.

Eh bien, mon anglais me revient.
Désolée pour le bruit.

C'est la faute à ma copine Nedjma.
Elle est une mauvaise influence.

- Je m'appelle Virginie.
- Bill.

Bonjour, Bill.
Vous êtes à Marseille en vacances ?

- Je rends visite à ma fille.
- C'est cool.

On espère être ici
que pour quelques jours,

mais si vous avez besoin
de quelque chose, on est là.

- Merci, madame.
- Merci. Bye, Bill.

"Chère Maître Leparq, je vous écris
parce que j'ai été contactée

"par le Dr Patrick Okonedo,

"chef du programme
de sensibilisation de l'université.

"Une étudiante a rencontré un gars
nommé Akim à une soirée.

"On lui a dit qu'il a poignardé
une fille sans subir de conséquences.

"Ce doit être le même Akim
qui a tué Lina."

Vous êtes le père de la fille,
l'étudiante américaine ?

Oui, madame.

"Son ADN doit être comparé

"à l'ADN inconnu retrouvé
sur les lieux du crime.

"Je vous supplie d'enquêter, de parler
à M. Okonedo et à l'étudiante.

"Je suis innocente, et je n'ai
personne d'autre pour m'aider.

"Ma grand-mère ne peut plus
faire le voyage à Marseille,

"et vous connaissez mon père.

"Je ne peux pas lui confier la tâche.
Il n'est pas compétent.

"Je vous en prie, ne m'abandonnez pas
dans cet horrible endroit.

"J'ai perdu cinq ans de ma vie,
il m'en reste quatre.

"Sincèrement, Allison Baker."

- Je suis désolée.
- Merci de votre aide.

Ne dites rien à personne
à propos de ça.

M. Baker. S'il vous plaît, suivez-moi.

Comment puis-je vous aider ?

Je voudrais voir Mme Leparq
au sujet du dossier.

Maître Leparq n'est pas
disponible aujourd'hui.

Il y a une nouvelle piste.

Un garçon parlait
du meurtre à une fête.

M. Baker...

Il faut parler à cet enseignant,
ce gars, Patrick Okonedo.

On doit entendre ce qu'il a à dire.

M. Baker, Maître Leparq a été
très claire avec vous hier.

Elle ne peut pas
poursuivre ce dossier.

Mais si vous souhaitez
enquêter davantage,

nous pouvons vous recommander ceci.

C'est une liste
de détectives privés à engager.

Non, je ne veux pas de détective.

Nous avons travaillé
avec des gens de cette liste,

ils sont tous compétents.

Je me fiche de leurs compétences.
Je ne veux pas...

- J'encercle les noms.
- Arrêtez.

Ma fille est en prison.
Je n'ai pas besoin d'une foutue liste.

Comme vous voulez.

Rien à foutre.

- Salut.
- Bonjour.

- Ça va ?
- Oui, ça va.

Ils t'ont laissée sortir tard.
Ils ne devraient pas.

Ils vont te rappeler à l'heure.

Ça va. Ça arrive.

- J'ai fait ton lavage.
- Merci.

- Tu as donné ma lettre à Leparq ?
- Oui, bien sûr.

Qu'a-t-elle dit ?

Elle m'a dit ce que tu as écrit
sur Akim et la fille à la fête.

Et qu'a-t-elle dit ?

Eh bien, elle a du travail
pour beaucoup de dossiers...

Papa, elle va enquêter, oui ou non ?

Dis-le-moi.

- Oui, elle va enquêter.
- Vraiment ?

Elle a dit ça ? Elle va enquêter ?

C'est ça. Je lui ai parlé
de tes certitudes.

Elle a besoin de moi
pour quelque chose ?

Non. Elle a juste besoin
de temps et...

Elle a dit qu'elle ne veut pas
faire de promesses.

Elle ne veut pas te donner
de faux espoirs.

Non. Mais ça reste génial.

Akim existe. Il a tué Lina.

Je le sais.

Tu ne sais pas combien de fois
j'ai réécrit cette lettre.

- Mon Dieu.
- Eh bien, ça a marché.

- Oui.
- Dieu a répondu à nos prières.

Merci, papa. Merci infiniment.

Excusez-moi, madame. Bill Baker.
J'ai appelé au sujet d'une liste.

Un moment, s'il vous plaît.

J'ignore ce dont vous vous souvenez
du dossier,

mais Allison est venue étudier ici,
et c'est là qu'elle a rencontré Lina.

Elles étaient ensemble,

et un soir, elles se sont disputées,
et Allison est allée dans un bar.

C'est là qu'elle a rencontré Akim.

Ils ont bu un peu.
Il lui a volé sa sacoche.

Quand elle est rentrée, elle a trouvé
Lina morte et a appelé la police.

Ils n'ont jamais retrouvé Akim.
C'est lui qui a tué Lina.

Qu'en pensez-vous ?

Vous parlez anglais, non ?

- Anglais ?
- Oui.

Merde.

Rendez-moi la lettre.

M. Baker.

Je vous en prie. Mon bureau.

J'étais dans la police
au moment du dossier.

Avez-vous parlé à ce Okonedo ?

- Le professeur.
- Non, monsieur.

Je vois pourquoi votre avocate
ne veut pas aider.

Une jeune à une fête entend
des rumeurs à propos d'un meurtre.

- Elle devait ce souvenir du dossier.
- Pourquoi après cinq ans ?

C'est le temps que ma fille
a passé en prison. Cinq ans.

Elle est au courant
pour notre rencontre ? Votre fille.

Non, monsieur.

- Êtes-vous riche, M. Baker ?
- Non, monsieur.

C'est une affaire d'ADN.
Donc, deux étapes.

D'abord, je cherche le jeune homme.

Ça ne sera pas facile. Les gens
parleront. Il tentera de disparaître.

Puis, si je trouve ce Akim,
j'aurai besoin d'un échantillon d'ADN

et devrai utiliser mes contacts
dans la police pour le tester

contre l'ADN trouvé
sur le lieu du crime.

Combien ?

- 12 000$?
- Euros.

Merci pour votre temps.

M. Baker.

- Vous croyez votre fille innocente ?
- Je sais qu'elle l'est.

Alors c'est peut-être peu
pour la voir être libérée.

ÉTATS-UNIS
BIL

Cher Bill - Nous étions enchantées
Bonne chance - Virginie et Maya

- Pardon, madame.
- Oui ?

- Je peux vous poser une question ?
- Oui, bien sûr.

Je suis trop stupide
pour comprendre seul.

- Je ne parle pas français.
- Comment puis-je vous aider ?

Je cherche un gars qui travaille ici.

Désolé de vous interrompre.

Vous parlez anglais ?

- Oui.
- Je cherche Patrick Okonedo.

- Prenez place.
- Ça va, je vais attendre dehors.

Non, je vous en prie.
Joignez-vous à la fête.

C'est impressionnant.

C'est le bureau qu'on a
avec un doctorat. Thé à la menthe.

Je veux parler à la fille
dont vous avez parlé à Allison.

Oui, j'avais deviné.

Honnêtement, je me suis toujours
senti coupable de ce qui est arrivé.

- J'aurais dû avertir Allison.
- À propos de quoi ?

Je savais qu'Allison
et Lina couchaient ensemble,

mais je ne savais pas
que Lina avait emménagé.

J'essaie de ne pas être cynique
à propos de ce genre de relation.

Une fille pauvre des ghettos,
une riche étudiante américaine.

Mais je suis coupable de naïveté.

- Allison n'a jamais été riche.
- Éduquée.

Il y a beaucoup de ressentiment
envers l'élite culturelle.

Vous devez en être conscient.

Et la fille de la fête ?

- Mon étudiante ?
- Oui.

Elle s'appelle Souad.

Elle est du programme
de sensibilisation,

le même lors duquel Lina
et Allison se sont rencontrées.

Elle a entendu un gars
parler du meurtre de Lina ?

- C'est ce qu'elle m'a dit.
- Je peux lui parler ?

Elle vous parlera, oui.
Je vais vous donner son numéro.

Souad parle peu anglais. Il vous
faudra quelqu'un pour traduire.

Pourriez-vous le faire ?

Je ne préférerais pas.

Je dirige encore le programme.
Je ne peux pas m'associer à vous.

Ni à votre fille, après tout ça.
Peu importe mon opinion.

Ma fille est innocente.

Je vous souhaite bonne chance.

Salut, Patricia,
j'ai encore besoin d'aide.

Je dois aller
à une fête particulière demain,

et j'ai perdu l'adresse.

Bonjour. C'est Bill Baker.

- Bill, de l'hôtel.
- Bill.

Oui, je passais. Désolé de...

- Dernier étage.
- D'accord.

- Salut, Bill.
- Salut, Maya.

Je t'ai apporté quelque chose.
C'est un robot.

- Bonjour.
- Désolé de m'imposer.

Non, ça va. Entrez.

J'ai des invités.

Comment nous avez-vous trouvées ?

La réception m'a donné votre adresse,
j'ai une fille à appeler,

mais elle parle peu anglais,
et c'est plutôt personnel.

Vous voulez
que j'appelle pour vous. Non ?

Oui, madame, mais je peux repasser.

Non, ça va. Entrez.
Je vais prendre mon téléphone.

Venez.

Salut.

Bill, c'est la crème de la crème
du théâtre de Marseille.

On fait un exercice de masque.

- D'accord.
- Oui.

Excusez-moi pour le désordre.

Ce sera mon bureau,
mais on vient d'emménager.

Assoyez-vous. Alors, qui j'appelle ?

La fille de la lettre.

- C'est au sujet du dossier ?
- Oui. Je veux la rencontrer.

- L'avocate ne vous aide pas ?
- J'enquête seul pour l'instant.

D'accord.

Génial. J'ai eu
cet endroit par un ami.

Je suis tombée amoureuse de la vue,
mais ça a ses défauts.

Probablement juste un disjoncteur.
Je peux regarder.

- Vraiment ? Vous savez le faire ?
- Oui, madame.

Ce serait génial.

Souad ?

Laisse-moi voir.

Génial.

Je ne savais pas qu'il faisait ça.

C'est facile. Attends. Voilà.
C'est bon.

D'accord. Elle accepte de vous voir
demain à 18 h.

- D'accord.
- Elle était gentille, mais timide.

Comment allez-vous communiquer ?

Bonne question. Je trouverai un moyen.

D'accord. Je pourrais
traduire pour vous, si vous voulez.

- Vous êtes sûre ?
- Oui.

Oui. Maya a un cours,
alors venez à 17 h 30,

on prendra ma voiture.

Merci beaucoup.

Montrez-moi où sont les fusibles,
je vais régler ça pour vous.

Non, ça va.
Vous n'avez pas à le faire.

Donne-moi ça. Allez.

Je dois vous avouer
que j'ai lu sur le dossier d'Allison.

Ça a fait la une à l'époque.
La presse était féroce, non ?

C'est ce qu'on dit, "féroce"?

- Oui, madame.
- Vraiment ?

Imbécile.

Oui, les gens ne savent pas conduire
dans cette foutue ville.

C'est fou, Marseille.
Mais c'est mieux que Paris.

Les gens se parlent, ici.

Et c'est moins cher.

Pourquoi Allison est-elle venue
étudier ici ? Je suis curieuse.

- Je ne sais pas.
- Non ?

Oui, elle allait aller
à l'université d'Oklahoma.

Elle m'a dit un jour :
"Je vais en France."

- Elle est indépendante.
- Elle l'a toujours été.

- Vous êtes proches ?
- Vous avez lu sa lettre.

- Et où est sa mère ?
- Décédée. Suicide.

Allison a surtout été élevée
par sa grand-mère.

- J'étais peu présent.
- Où étiez-vous ?

Je travaillais dans l'industrie
pétrolière ou je merdais.

Ce n'est pas facile être monoparental.

Je travaille souvent la nuit,
et Maya est triste.

- Que faites-vous ?
- Je suis actrice.

- À la télévision ?
- Non, au théâtre.

- Vous allez au théâtre ?
- Non, madame.

- Jamais ?
- Non, madame.

D'accord.

Merci à tous de me parler.

Alors, le gars qu'elle a rencontré
à la fête, Akim,

que peut-elle nous dire à son sujet ?

- Il est calme et gentil.
- Gentil ?

Et il a dit à son amie
qu'il a poignardé une fille

et la police ne l'a jamais attrapé.

- Alors...
- Elle sait où il vit ?

Elle sait où il vit ?

Il vit dans une autre cité.
Ça s'appelle Kalliste.

- Qu'est-ce qu'elle dit ?
- Rien d'aidant.

Je suis le père.

Allison, c'est ma petite fille.
C'est ma fille.

Tu comprends ?

- Elle ne veut pas aider.
- Elle ne peut rien me dire ?

À quoi ressemble-t-il ?

- Où vont-elles ?
- Elles partent.

Non. Attendez.

Hé. Souad.

Bill, laissez-les partir. Elle a peur.

- Peur de quoi ? Je lui parle.
- Ça ne marche pas comme ça ici.

Dites-moi comment ça marche,
parce que personne ne m'aide.

Je vous aide, d'accord ?

On devrait y aller. Maintenant.

D'accord ?

- Oui, d'accord.
- D'accord ?

C'est là. Kalliste.
C'est là où vit Akim.

On peut jeter un œil ?

Non, pas maintenant.
Ce n'est pas sécuritaire pour nous.

Parce qu'on est blancs ?

Parce qu'on n'est pas d'ici.
Il y a beaucoup de trafic.

- Je dois faire quelque chose.
- Personne ne vous parlera.

- Et s'il n'y avait pas d'Akim ?
- Il y en a un.

Mais ils ne l'ont pas trouvé
pendant l'enquête.

- Ma fille ne ment pas.
- Ce n'est pas ce que j'ai dit.

C'est tout ce que j'ai lu
au sujet du dossier...

Vous êtes une experte, maintenant ?

Non.

La presse était contre nous.

Ils se souciaient seulement
qu'Allison couchait avec une Arabe.

Des connards de fausses nouvelles.

Alors vous avez frappé
le journaliste anglais ?

Je buvais à l'époque.

- Tu as dit à mamie pour Leparq ?
- Non.

Je ne voulais pas lui donner
de l'espoir maintenant.

Elle vieillit, ta grand-mère.

J'ai rencontré la juge hier.

Vraiment ? À propos de quoi ?

J'ai mon examen expéditif
dans environ trois mois.

Alors, je pourrais sortir
un jour par mois.

- Oui, d'accord. Il a dit quoi ?
- Elle.

Tant que mon comportement reste bon,
il n'y aura pas de problèmes.

J'ai envie de dire : "Rien à foutre.

"Mes avocats vont me faire
sortir d'ici pour de bon."

Non, on ne le sait pas encore, Ally.

- Tu dois...
- Je sais, papa.

Je n'ai pas dit ça.
Mais je le voulais.

Quelqu'un du bureau
de Leparq est passé.

Vraiment ?

Je ne l'ai jamais rencontrée,
mais je lui ai parlé de l'enquête.

Elle a dit quoi ?

Qu'elle n'en savait rien,

qu'elle était nouvelle.

Leparq doit s'en occuper elle-même.

- C'est un gros dossier.
- Oui.

J'ai dit vouloir lui parler.
Elle devrait nous informer.

- Tu comprends ?
- Je vais lui parler.

Bon, on se voit dans quelques jours.

Papa, crois-tu pouvoir rester
un peu plus longtemps à Marseille ?

Juste au cas où.

Oui, je pourrais.
Je vais voir pour le travail.

Mamie pourrait
te transférer de l'argent.

Non, je me débrouillerai.

Merci, papa. Bye.

Quand la société pétrolière a
un bail... Donne-moi ça. Allez.

Quand la société pétrolière a un bail,
elle engage une entreprise de forage.

C'est là que je travaille.

On arrive, on s'installe,
on monte ces foutus équipements.

Après, on commence à creuser un trou.

C'est ce que font les ouvriers
sondeurs. Des trous. Bon, essaie.

Vas-y, tire la chasse. Allez.

- La chasse.
- La chasse.

Oui.

Tire la chasse.

Putain, oui, ça va.

Bill, allez. Venez voir ça.

- Nedjma est un génie.
- Non, je suis juste plus jeune.

- D'accord.
- C'est en ligne ?

Elles viennent des comptes Instagram
de Souad et sa connasse d'amie.

- Ces photos sont de la fête.
- Comment les avez-vous eues ?

Je me suis fait un faux compte,

j'ai suivi Souad
et sa charmante amie, Samira,

puis j'ai géotagué la fête
où elle a vu ce gars.

Il y a une chance
qu'Akim soit dans ces photos.

... Arabe à la peau pâle.

La peau pâle, oui, et grand.

On va les imprimer,
vous pourrez les montrer à Allison.

- Non.
- Pourquoi ? Elle doit le reconnaître.

Je m'en fiche. Je ne lui ferai pas ça.

- Je dois la protéger.
- Je ne comprends pas.

Pourquoi êtes vous si borné
au sujet d'Allison ?

On devrait retourner voir Souad
avec ces photos.

On a volé ces photos sur Instagram,

ce n'est pas une bonne idée.

- Eh bien...
- Je peux dire un truc ?

Quelqu'un d'autre à Marseille
a vu Akim ou c'est juste Allison ?

Le propriétaire du bar où
ils se sont vus. Il était au tribunal.

- Il n'a rien fait, mais...
- D'accord.

Comment s'appelait le bar ?

Je ne m'en souviens pas.

- C'était près de chez elle.
- Bon, d'accord.

D'accord. Bill,
avez-vous voté pour Trump ?

Non.

- Je n'ai pas voté.
- Quoi ?

- Pourquoi ?
- J'ai un dossier. J'ai été arrêté.

On n'a pas le droit de vote
quand ça arrive.

C'est là, après le coin.

Ton amie, Nedjma,
elle n'aime pas que tu m'aides ?

Ne t'inquiète pas pour elle.
Elle est généralement hostile.

Elle est très protectrice,
mais c'est une bonne amie.

Elle m'aide avec Maya.

Où est le père de Maya ?

En Corse, il gère une boîte
près de la plage.

C'était une amourette.

- C'est ce qu'on dit ?
- Amourette, oui.

- Oui.
- Il lui rend visite ?

Avant, mais c'est mieux
s'il ne visite plus.

Quoi ?

C'est là où vivait Allison.

Le 21.

C'est là où ça s'est produit ?

Oui.

C'est le nouveau propriétaire.
Il n'était pas là à l'époque.

Il sait où on peut trouver
l'ancien propriétaire ?

Oui, je sais. Il est là.
À boire mes profits.

Il reconnaît quelqu'un ?

Que dit-il ?

Bon. On s'en va.

- Qu'a-t-il dit ?
- Rien. Il est inutile.

Que s'est-il passé ?

Je suis désolée.
Je ne peux plus lui parler.

- Il disait des choses horribles.
- Comme quoi ?

Il veut juste mettre un Arabe
en prison, tu vois ?

- Peu importe lequel.
- C'est tout ?

Comment ça, "c'est tout"?
Il est raciste.

D'accord, il est raciste.
On doit quand même lui parler.

- Pas moi. Non.
- Il sait peut-être un truc.

Non, il ne sait rien.

Bill, on n'enverra pas
un innocent en prison.

Ma fille est innocente.

Je n'y crois pas.

Alors, tu vis
dans un beau monde, chérie,

je travaille avec des gars
comme ça tout le temps.

Peu importe, d'accord ?
Ce n'est pas juste.

Je ne dis pas que... J'essaie de faire
sortir ma fille de prison.

C'est tout ce qui compte.

- Tu es très Américain, là.
- Bien. C'est qui je suis.

Et tu es un étranger ici.
Tu ne comprends rien. Tu sais quoi ?

M. Baker, un moment.
Vous avez un message.

Elle dit qu'il te faut plus d'argent
pour la réouverture du dossier ?

Je m'en occupe, Sharon.

- Tu t'occupes de quoi ?
- C'est rien.

Allison m'a dit
de lui donner une lettre.

Et maintenant, Leparq enquête.

- Elle cherche encore Akim ?
- Je m'en occupe, Sharon.

- Qui va payer pour ça ?
- On ne parle pas d'argent.

- D'accord ?
- Bill, tu as recommencé à boire ?

- Non. Écoute, je suis son père.
- Mon Dieu, Bill.

Tu dois la visiter et rentrer.
Ne crée pas le bordel.

- Fais-moi confiance.
- J'appelle Leparq.

Non, ne fais pas ça, Sharon.

Papa, qu'y a-t-il ?

J'ai parlé à mamie.
Elle a dit que tu étais bizarre.

Tu dois me faire confiance. D'accord ?

Regarde ces photos.

Papa ?

Est-ce que tu as bu ?

- Quoi ? Non, jamais.
- Tu consommes ?

Ally, j'ai cessé tout ça. Tu le sais.

- Regarde ces photos.
- C'est quoi ? Où est Leparq ?

Pourquoi elle n'est pas là ?

Dis-moi juste si tu vois Akim.

Je crois qu'il y est.

Je t'en prie, chérie.

Je t'en prie.

- Non, je ne le vois pas.
- Ça va. Il y en a d'autres.

Il y en a d'autres.

Putain de merde.

- Putain de merde.
- Tu le vois ? Lequel ?

C'est lui. C'est Akim.

Tu es sûre ?
C'est le gars de cette nuit-là ?

Papa, c'est lui.

Kalliste ?

Oui. Là. Allez-y.

Merci.

Excusez-moi, madame.
Avez-vous déjà vu ce gars ?

Akim ? Il vit ici. Non ?
Madame, avez-vous vu ce gars ? Akim ?

Excusez-moi, monsieur ?
Avez-vous déjà vu ce gars ?

Et vous ? Avez-vous déjà vu ce gars ?

- Je le cherche. Akim.
- Non.

Vous le connaissez ? Akim ?

Excusez-moi.
Vous connaissez ce gars ? Lui ? Akim ?

Avez-vous déjà vu ce gars ? Akim ?

Ce gars ? Non ?

Vous connaissez ce gars ? Là ? Akim ?

Vous le connaissez ?
Ce gars, Akim, il vit ici ?

Vous connaissez Akim ?

Vous parlez anglais ?

Vous connaissez ce gars ?
Il s'appelle Akim.

Il vit ici. Akim ?

Ce gars vit ici.

Je parle anglais. Suce-moi la queue.

Foutez le...

Salut.

Ils m'ont demandé
si je connaissais quelqu'un.

Est-ce que ça va ?

Je l'ai vu. J'ai vu Akim.

- À Kalliste.
- Tu l'as dit à la police ?

C'était ma chance.

C'était ma chance.

- Mais qu'est-ce que t'as fait ?
- J'essayais d'aider.

Dis-moi ce que tu as fait.

Papa.

Elle a refusé, Ally.
Leparq ne reprend pas le dossier.

Mon Dieu.

Tu m'as menti.

À propos de tout. Bien sûr.

Je l'ai retrouvé, Ally.
J'ai trouvé Akim.

Et pourquoi tu n'as pas
appelé la police ?

Pourquoi ?

Tu l'as laissé s'enfuir.
Il va disparaître, maintenant.

Il va disparaître.

Je me sens tellement stupide.

Tu m'as toujours menti, toute ma vie.

Je me hais
pour t'avoir fait confiance.

- Ally, écoute-moi.
- Non.

Tu ne ficheras plus ma vie en l'air.

Tu as compris ?

Tu as compris ?

Ne t'approche plus de moi.

QUATRE MOIS PLUS TARD

Bill.

Salut, les gars.

- Hé, Bill.
- Oui, compris.

- Salut, Bill.
- Ça va ?

Comment était l'école ? Bien ?
Tu as terminé ?

Allez, on y va.
Oui, je l'ai. Tiens. Je t'ai pris ça.

Tiens.

Maya, tu dois tout manger.

Je te vois faire,
mais tu dois aussi manger le pain.

Tu vas me le refiler ? D'accord.

- Marteau.
- Marteau.

Ciseau quelque chose.

Ça fait beaucoup de mots
pour un burin.

- Un burin.
- Viens. La lumière.

Maya, on mange.

Maya.

Le chauve va perdre son chandail.

Oui, c'est ce qu'ils font.
La publicité avant la révélation.

Allez. On mange.

Tu as fait tes devoirs ?

Ton honnêteté est appréciée.

Oui, je n'aimais pas l'école non plus.
Je détestais tout de l'école.

J'ai lâché le secondaire, et
je creusais des trous comme mon père.

C'est ce que tu vas faire ?
Tu vas faire des trous ?

- Oui, je fais trou.
- Sans blague.

Tu vas commencer en ver.
Tout en bas. Un ver.

Je veux travailler
sur le derrick, comme toi.

Directement au derrick ?
Tu dois le vouloir.

Tu le veux ?

Hé.

Merci, Seigneur,
pour toutes vos bénédictions.

Prenez bien soin d'Ally.

On le demande au nom de Jésus. Amen.

- Mangeons.
- Mangeons.

- Salut.
- Salut.

- Il y a un burger si tu veux.
- Merci.

- Pour moi ?
- Oui, madame.

- C'est le loyer.
- Merci.

Tu me passes le ketchup ?

- Merci.
- Elle doit faire ses devoirs.

Je sais. 100%. Fais tes devoirs.

D'accord ?

Quand je vois ce que vous mangez,
je comprends pourquoi vous priez.

- Et la pratique ?
- La répétition. Merdique.

On fait beaucoup d'improvisation,
alors c'est chaotique,

et le metteur en scène est jeune
et provincial.

C'est quoi l'improvisation ?

On ne sait pas ce qu'on fait,
on voit ça sur place.

Il recule, titube au centre.

Puis à l'intérieur du dix,
alors le temps file.

- Retourne au lit.
- Je regarde avec toi ?

Pas question. Au lit.
Tu vas me causer des problèmes.

- Ma tablette.
- Oui, je l'utilise. Au lit.

...quatrième quart-temps.
Pourquoi pas ?

Allô ? Oui, c'est moi.

C'est un jour de sortie.

Elle sort le matin
et rentre en prison la nuit.

Si tout va bien,
elle a un autre jour le mois suivant.

C'est pour que les détenus
s'acclimatent au monde.

- Vous comprenez ?
- Oui, madame.

La juge a besoin d'un chaperon,
quelqu'un qui la supervisera.

Elle m'a demandé ?

Non. Mais vous êtes la seule option.

Bon, Allison ne m'a pas parlé
en quatre mois.

J'en suis consciente.

M. Baker, ne prenez pas
d'initiatives, cette fois.

- Vous comprenez ?
- Oui, madame.

- Une couleur qu'elle aime.
- Sa couleur préférée ?

- Oui, préférée.
- Je n'en suis pas sûr.

Hé, Maya.

Non.

Je la trouvais jolie.

Le soccer, non. Allison aime
l'Oklahoma. Le vrai football.

C'est du soccer, le foot préféré.

Non, ces gars sont des bébés.
Juste des pleurnicheurs.

D'accord, ne te fâche pas. Combien ?

- D'accord.
- Merci, Bill.

- Vous devez être Bill.
- Oui, monsieur. Bonjour.

Enchanté. Virginie m'a dit
que vous êtes de l'Oklahoma.

C'est génial.

- D'accord.
- C'est un excellent metteur en scène.

C'est moi.

Celui qui fait l'improvisation ?

Oui. Vous connaissez ? C'est génial.

J'aime travailler comme ça.
C'est réel, vous comprenez ?

L'improvisation ?
C'est vrai. Ça vient de la vie.

Virginie m'en a parlé, non ?

Oui. Merci, Bill.
Peux-tu m'aider à déplacer la table ?

- Le repas est...
- Oui, je m'en occupe.

Sérieusement, ça a du sens. Les gens
devraient avoir le droit d'être armés.

Mais ils sont libres.
C'est la liberté de base.

J'aimerais avoir un fusil.

Vous devez avoir un fusil.

- N'est-ce pas, Bill ?
- Oui, monsieur.

- Oui.
- Non, c'est faux.

Pourquoi ? J'en ai deux.
Un fusil de chasse et un Glock.

- Deux fusils. Parfait.
- Ça va.

- C'est sa culture.
- Sa culture.

La culture, c'est un concept si large.

- Je vais me coucher.
- Enfin, Bill. Il est tôt.

- Je vais coucher Maya.
- Je peux le faire.

- Je m'en occupe.
- D'accord.

Tu es mon préféré.

Ton préféré quoi ?

Mon Américain préféré.

Fais de beaux rêves, petite.

- Tu sais que c'est dimanche matin ?
- Où est ton ami ?

Il est parti tôt ce matin.

- On a bu un peu trop.
- Sans blague.

Je pensais emmener Allison ici.

- Ce ne sera pas trop pour elle ?
- J'aimerais lui montrer où je vis.

- Si ça te va.
- Pourquoi ça ne m'irait pas ?

Certains n'apprécient pas.

- Salut.
- Salut.

- C'est ta camionnette ?
- De travail.

- Quel travail ?
- Construction.

Je te l'ai dit dans mes lettres.
Tu ne les as pas reçues ?

Oui. Je ne les ai pas lues.

- On y va ?
- Oui.

La vie est brutale.

Je peux conduire ?

- Cette chanson, ça faisait longtemps.
- Une liste de lecture spéciale.

- Ça a quel âge ?
- Il marche encore.

Tu n'es jamais rentré ?

- Non.
- Pourquoi ?

Tu peux vraiment te stationner ici ?

Ils vont faire quoi ? M'arrêter ?

OM. Tu es d'ici, maintenant.

Maya m'a convaincu.
C'est son équipe préférée.

- Cette fille a un père ?
- Pas près d'ici.

- Il vit sur une plage.
- Cool.

- Cette femme, c'est ta copine.
- Ce n'est pas ça.

Je vis avec elles.
Comme des colocataires.

Qu'est-ce qu'elle fait ?

- C'est une genre d'actrice.
- Quel genre ?

- Effeuilleuse ?
- Non.

Elle ne passe pas à la télévision.
Elle fait du théâtre.

Du théâtre.

- Tu l'as vue jouer ?
- J'irais foutre quoi dans un théâtre ?

Oui.

Tu sais le pire ?

Je n'ai jamais eu la chance
de la pleurer. Lina.

Notre première rencontre
a été si intense.

Elle était tellement drôle.

Et géniale, et magnifique.

Puis, elle a emménagé,
et tout est allé de travers.

Elle a commencé à coucher
avec d'autres.

Comme si ça n'avait pas d'importance.

Comme si elle ne faisait
que m'utiliser.

Je me sentais tellement humiliée.

Mais le pire,

c'est que je voudrais juste la voir.

Je voudrais juste être avec elle.

C'est si fort.

- Voici Allison.
- Merci, papa. Elle le sait.

- Je suis Virginie.
- Allison.

Allez, entre.

Maya ?

- Sors de là.
- Attends.

Hé, tout le monde.

Attention. C'est chaud.

- Oui. Prends ça.
- Je l'ai.

Prions.

Merci, Seigneur,
pour toutes vos bénédictions.

Merci pour ce jour avec Ally.
Au nom de Jésus, nous prions. Amen.

- Maya ?
- Mangeons.

Tiens.

Merci.

Alors, vous ne couchez
vraiment pas ensemble ?

- Allison Baker.
- Quoi ?

Tu es si français, maintenant,

je pensais qu'on pouvait parler
de cul à table.

Désolée.

C'est bon ? La nourriture.

C'est le meilleur repas
que j'ai mangé depuis très longtemps.

Bien.

- Et non, on ne couche pas ensemble.
- Seigneur.

Qu'avez-vous mangé ce midi ?

- De la pizza.
- De la pizza ?

Chez Sauveur. Mon endroit préféré.

- Oui ?
- C'est si bon.

Je suis curieuse.
Pourquoi venir étudier à Marseille ?

C'était très loin.

Et complètement différent.

Et pour la pizza.

J'aime ça aussi.

Non.

Il est merdique. Il l'a toujours été.

C'est plus beau de ce côté du mur.

Je les aime. Virginie et Maya.
C'est bien, ce que tu as.

J'essaie de bien faire.

Je suis contente pour toi.

Salut.

Comment ça va ?

- Très bien.
- Vraiment ? Bonne journée ?

Elle a passé vite.

Pour tout, j'imagine.

Bonne nuit.

Allô ?

Excusez-moi. Bill Baker, le père
d'Allison Baker, de Baumettes.

Que lui est-il arrivé ?

Qu'est-ce que ça veut dire ?

Mais lâchez-moi.

Je ne te laisse pas,
tu ne me laisses pas.

- Elle va bien ?
- Elle est stable.

Salut, Bill.

J'ai reparlé à Sharon,
je lui ai dit que tu étais rentrée.

Et que le travail va bien.
Un bon groupe de gars.

Seize, 17, 18, 16...

- Quoi ? Je me suis trompé ?
- Oui, tu t'es trompé.

"Le coup de foudre.
J'ai été piégé par ton regard."

Lumière.

Casquette. Lunettes.

Merci, assistante.

Alors, comment c'était ?

- Comment c'était ?
- Oui. La pièce. Comment c'était ?

- C'était bon, oui.
- Vraiment ? Qu'est-ce qui était bon ?

Eh bien...

Je n'en sais rien.
Je ne sais rien du foutu théâtre.

- En plus, c'était en français.
- Allez, Bill, une chose.

Personne ne se tient
comme des vraies personnes.

- Quoi ?
- C'est étrange.

Écoute, c'est bien, j'en suis sûr.
Je ne... Ne me demande pas.

- Je suis con.
- Non, c'est faux.

Et non, ce n'est pas bien, non.

Santé.

Mais tu étais très bonne.
La meilleure.

Alors, j'ai une excellente nouvelle.

- J'ai eu le rôle.
- À l'émission télévisée ?

- Oui, et j'ai accepté.
- Sans blague.

- C'est génial.
- Oui.

Mais c'est plus d'argent,
et aussi plus d'heures,

alors je vais devoir
engager une gardienne

et je serai plus loin de Maya.

Je peux aider avec Maya, aussi.

Tu aides bien assez.
Tu as un emploi. Tu es occupé.

Je m'en fiche. Je veux le faire.

- Pourquoi ?
- Pourquoi ?

J'aime passer du temps avec elle.

Et avec moi aussi ?

Oui. Avec toi aussi.

À quel point ?

J'aime beaucoup passer
du temps avec vous.

Ça serait un gros changement
pour nous.

J'imagine, oui.

- Tu imagines ?
- Enfin, je sais.

Et tu sais quoi ?

Seigneur.

- Tu as de l'argent ?
- Oui.

C'est combien.

- Soixante.
- Sans blague ?

- Salut.
- Salut.

C'est ta musique.

- Oui.
- Oui.

- C'est un peu triste. Peut-être...
- Surtout pas.

- Non, c'est magnifique.
- Vraiment ?

- Oui, on peut danser.
- Vraiment ?

Non. Approche. Je vais te montrer.

- Me montrer ?
- Oui, je vais te montrer.

C'est Sammi Smith.

On nous espionne.

Tu es prête ?

- J'ai une question.
- Quoi ?

Tu as vraiment un fusil ?

J'en ai deux.

Maya, tu me passes mon casque ?

Mon casque. Mon chapeau dur.
Tu peux me le donner ?

Oui, madame.

Bon sang. L'endroit s'échauffe.

Beaucoup de partisans.
Ils virent fous.

On devrait leur dire qu'ils gagnent.

Bon, allons-y.

Je vois un ami du travail.
Je veux voir si c'est lui.

Bon, allons chercher la camionnette.

- C'est ton ami ?
- Non, ce n'était pas lui.

- Salut.
- Salut.

- Comment ça va ?
- Bien. Ça vient de finir. On rentre.

D'accord. Prenez votre temps.

- C'est votre soirée.
- D'accord. À bientôt.

Rendors-toi. Allez. On rentre.

- M. Baker, c'est bon de vous revoir.
- Vous êtes en retard.

Que puis-je pour vous, M. Baker ?

Le test d'ADN,
je veux qu'il soit fait.

J'ai besoin de l'échantillon.

- Comment avez-vous eu ça ?
- Vous pouvez le faire ?

Oui, je le peux.

Mais je suis un ancien-policier,
alors laissez-moi vous dire,

ce serait une grave erreur
de commettre un crime

pour prouver
l'innocence de votre fille.

Ça ne la sortirait pas de prison.
Ça vous ferait rentrer.

- Vous comprenez ?
- Vous pouvez le faire vite ?

Difficile à dire. Au moins
une semaine, mais ce sera cher.

Voilà déjà 3 000.

Je vous en donnerai 3 000 autres
une fois fini,

mais faites plus vite qu'une semaine.

Même si ça correspond,
je devrai le trouver.

- Non.
- Vous savez où il est ?

Il pourrait disparaître
avant l'arrivée des résultats.

Non. Appelez-moi avec les résultats.

Allez.

Maya ?

Maya ?

Maya ?

- Salut.
- Salut.

- Tout un accueil.
- Tu as vu Maya ?

- J'étais dans la douche.
- Oui.

Elle joue au soccer dans la cour.
Désolée du retard.

Ça va.

Tu t'informes de ma première journée
de travail ?

Oui. Comment ça a été ?

Bill ? C'est qui, l'homme à la cave ?

À la cave ?

Avec les outils. Je l'ai vu.

Je vais avoir besoin
de ton aide. D'accord ?

C'est un secret.

Tu ne peux le dire à personne.
Pas même à ta mère.

D'accord ?

C'est un méchant homme.
Il sera parti bientôt.

C'est notre secret, d'accord ?

Gentille fille.

Merde.

J'ai appris quelque chose, en fait.
Ça m'a beaucoup aidée.

Ça s'appelle le "Mektub".
Une infirmière m'en a parlé.

- C'est sur l'acceptation.
- Acceptation de quoi ?

Du destin.

Ça m'aide à arrêter de lutter autant.

À arrêter de tout questionner.

On accepte le destin
et on apprend à vivre en paix avec.

C'est un concept musulman.

Il est question de relâcher toute

la honte

et la culpabilité qui nous écrasent

et nous tiennent à terre,
nous rendant impuissants.

Je me suis longtemps sentie comme ça.

Impuissante et oubliée.

Ça rend la vie très difficile.

Tu comprends ce que je veux dire ?

Mais tu es innocente.

- On doit continuer à se battre.
- Peu importe si je suis innocente.

Il n'est pas question de justice.

Mais de trouver la paix.

Je ne sais pas ce que tu dis,
mais tu gaspilles ta salive.

On va attendre le résultat du test,
puis on le saura.

- Elle me l'a demandé. Elle m'a payé.
- Tu veux de l'eau ?

Allison a dit :
"Va t'occuper de Lina."

- Ça suffit.
- "Argent pour toi."

Elle m'a dit de le prendre.
Elle m'a donné un collier.

- "Prends-le. De l'argent après."
- Tiens. Bois ça. Encore.

"Prends-le." En or.

Comme ça.

- Le collier. Je ne veux pas ça.
- Non. Elle m'a donné.

Elle a dit : "Va t'occuper de Lina.
Collier maintenant. Argent après."

Ça n'a aucun sens. Tais-toi.

Stillwater.

Qu'est-ce que tu as dit ?

Le collier.
C'est écrit : "Stillwater."

En or.

Elle a dit : "Fais-la disparaître.

"Fais-la sortir."

Salut.

- Salut.
- Où étais-tu ?

Je suis revenu de Baumettes.

On doit aller voir Isabelle.
On va être en retard.

Je dois y aller ?

Bien sûr.
Je lui ai dit que tu viendrais.

Dépêche-toi. Maya.

Alors, Isabelle est un peu
notre marraine.

Maya l'aime beaucoup.

Tu verras.
C'est l'autre côté de Marseille.

Je ne sais pas de quoi tu parles.

Le collier en or que je lui ai donné
à son départ, Stillwater.

Oui, je m'en souviens. Et alors ?

Te souviens-tu
si elle le portait au tribunal ?

- Est-ce qu'elle le portait ?
- Que veux-tu dire, Bill ?

Quand on a pris ses affaires,
l'as-tu vu ?

- Je ne m'en souviens pas. Pourquoi ?
- On se reparle, Sharon. Bye.

Oui, ça va. Je parle à Sharon.

- Elle va bien ?
- Oui, ça va.

Et toi ?

- Que veux-tu dire ?
- Tu sembles distrait.

C'est vrai. Désolé.

- Contente que tu sois là.
- Moi aussi.

Toi aussi ? Tu es content d'être ici ?

- Vraiment ?
- Oui.

Vraiment.

Moi aussi.

Je t'aime, Bill Baker.

D'accord, viens.

M. Dirosa, c'est Bill Baker.
Il me faut vraiment le résultat.

C'est urgent.

Je me battais beaucoup à l'école
quand j'étais jeune, aussi.

Mais ce n'est pas bien, d'accord ?
Se battre ? Non.

Tu es sûre que tu ne veux pas ça ?

L'homme dans la cave, tu vas le tuer ?

Quoi ? Non. Bien sûr que non.

Je ne ferai jamais rien pour blesser
ta mère ou toi. Jamais.

Parce que je vous aime
toutes les deux. Énormément.

C'est vrai.

Tu dois me faire confiance. D'accord ?

D'accord.

M. Baker, un mot,
s'il vous plaît. Police.

Je peux voir vos papiers ?
Vos papiers, M. Baker.

Merci. Retirez votre casquette.

D'accord. Merci.

M. Baker, mes collègues
vont faire entrer la petite.

D'accord ?

- Non, Bill.
- D'accord, ça va.

Ça va. Tout va bien.

- Vas-y avec elle.
- Non.

Ça va aller.

- Ça va aller.
- M. Baker, regardez-moi.

Vous avez une cave, ici ?

Oui ou non ?

- Oui, monsieur.
- D'accord. Donnez-moi les clés.

Je vous en prie.

Arrêtez.

Arrêtez.

Vous avez la clé ?

M. Baker.

Il l'a.

Montons à l'étage.

Asseyez-vous.

D'accord.

- Virginie, je ne voulais pas...
- Comment tu l'as trouvé ?

Pure chance. Le match de soccer.

Avec Maya ?

Tu lui as demandé de mentir ?

L'as-tu fait ?

Je ne voulais pas vous impliquer,
Maya et toi.

- Je sais...
- Tu...

Tu dois partir maintenant.

D'accord.
Prends tes affaires et va-t'en.

Je peux entrer ?

Maya ?

Tu ne veux pas me parler ?

D'accord.

Je suis désolé.

Je suis tellement désolé.

Je t'aime.

Bill.

M. Baker,
j'ai des nouvelles extraordinaires.

La juge dans le dossier de votre fille
m'a appelée ce matin.

Il y a de nouvelles preuves.

Un ancien policier a un échantillon
d'ADN correspondant.

Il correspond aussi
à un échantillon que la police a pris

sur un dossier de vol il y a
quatre ans, après le procès.

- Ils l'ont attrapé ?
- Non, pas encore.

Mais on a juste besoin
de prouver un doute suffisant.

Même s'ils ne trouvent pas le suspect,

ils pourraient libérer Allison.

En fait, la juge a déjà accepté
de rouvrir l'enquête,

ce qui est rarement fait.

Ça pourrait seulement
arriver à Marseille.

Merci de me l'avoir dit, madame.

M. Baker, c'est probablement le
meilleur résultat pour votre famille.

Vous comprenez ?

Oui. Merci, madame.

BÉNIE SOIT ALLISON !
FILLE DE STILLWATER !

Allez, Pokes.

Je vous avais dit qu'on ramènerait
notre fille à la maison,

et on l'a fait.

Bienvenue à la maison, Allison.

Bon retour en Oklahoma.

Bon retour aux États-Unis.

Bienvenue à la maison, Allison.

Tu fais ton antisocial.

Ça va ?

Quand tu es partie à Marseille,

Sharon et moi t'avons conduite
à l'aéroport, et en arrivant,

j'étais embarrassé
de ne pas avoir de cadeau,

alors je suis allé
à la boutique de souvenirs.

Je pensais t'acheter un livre
ou un porte-clé.

Puis, j'ai vu ce collier.

Ce devait être un morceau de la maison
à emporter avec toi.

Il était en or.
Écrit "Stillwater", dessus.

Je ne voulais pas que ça arrive.

Il m'a dit qu'il m'aiderait à la
sortir de l'appartement. C'est tout.

Je ne voulais pas qu'elle meure.

Je l'aimais.

Je sais.

Tu crois que je suis un monstre ?

Tu es ma fille.
Je ne croirais jamais ça.

Papa, qu'est-ce qui
ne va pas chez nous ?

Je ne sais pas, ma puce.
Je ne sais pas.

Je suis désolée.
Je suis tellement désolée.

Je suis désolée.

Moi aussi.

- Bonjour.
- Salut.

Je n'ai pas pu dormir.

Je suis sortie,
je me suis retrouvée ici.

Content que tu l'aies fait.

Elles te manquent ?

Oui.

Tu peux y retourner ?

Non.

Mais c'était bien. Ça ne changera pas.

Je suis désolée.

La vie est brutale.

Tout est pareil, ici.

Rien n'a changé.

Tu ne crois pas ?

Non, Ally.

Tout est différent pour moi.

Je ne reconnais presque plus rien.