All language subtitles for The Unvanquished (FR-1964)

-Il faut aller le chercher,
mon lieutenant.

-Non.
-A ma place,

Fraser le ferait.

-Non. Ca fera un mort de plus.

Tirs

Thomas !

Couvre-le ! Tire !

Tirs

Brouhaha

*Jingle radio

*-Est-ce que vous pensez

que tout est fini, ce soir,
à Alger ? Est-ce qu'Alger

est définitivement
entre les mains des loyalistes ?

*-C'est dur à dire.

Il faudrait faire
le tour de la ville,

se rendre compte
de tout ce qui se passe

dans tous les quartiers d'Alger,
à Belcourt, à Bab El Oued,

pour savoir exactement
où on en est maintenant.

Musique militaire

Des gens scandent :
"Algérie française."

-Tu ferais mieux
de lui acheter un tambour.

-Ils comprendront,
je l'ai toujours dit.

Ils finiront par nous aider.

-Personne n'est venu ?
-Non.

-Quelqu'un doit passer
aujourd'hui ou demain.

-Quelles nouvelles, Thomas ?
-Excellentes.

Les nouvelles sont excellentes,
ça peut pas aller mieux.

-Bon, avec l'armée,
c'est l'essentiel.

-C'est ça, avec l'armée.

Tu peux pas lui dire
d'être un peu moins sourd ?

-Qu'est-ce que tu dis ?
-Que tout va s'arranger.

Je te mets ta radio.
Te moque pas de lui.

-Je me moque pas.
-Tu comprends pas.

-Mais si.
-Non, tu ne sais pas.

Tu ne devrais pas sortir,
tu vas te faire prendre.

-Non, ils manquent de personnel.

-Tu as mangé ?
-Non.

-Je te prépare quelque chose ?
-Tout à l'heure.

Depuis que je me suis démobilisé,
j'engraisse.

-Toi, tu t'en fous,
hein, Thomas ?

-Je me fous de quoi ?
-De ce qui va nous arriver.

De nos casseroles.

-Mais non, mais non...

-Je croyais qu'à la Légion,

on aimait la France ?
-Je l'ai aimée 6 ans,

moi, un étranger.
Pour 65 000 F par mois.

Ensuite, la France et moi,
on a divorcé.

-Non.

-Si. Tu es fâchée ?

-Non.
-Si.

-Non !

-Qu'est-ce qui te prend ?

Ca va pas ?

C'est les nerfs.
-C'est ça. Laisse-moi.

-Bon, bon...

-Non, Thomas,
ce n'est pas le moment.

-C'est toujours le moment.

-Pour toi, c'est rien, je sais.

-Si, c'est quelque chose. Parfois,
j'ai même envie de te le dire.

-Pardon.

Thomas...

L'homme que tu attendais
est venu.

-Quoi ?
Qu'est-ce que tu racontes ?

-L'homme que tu attendais
est venu.

-Pourquoi tu as menti ?
-Je ne sais pas.

-Comment ça ?
-Devine.

-Tu voulais pas
que j'aille au rendez-vous.

-Il faut que tu sois là,
ce soir, à 11 h.

-Parfait.
-Aïe.

On frappe un coup sec,
puis 2, puis un dernier.

-Ca va, Thomas ?

-Ca va, mon lieutenant.

-C'est un endroit sûr ? Et lui ?

-Lui, il est sourd.
On ne risque rien.

-Tu te sens bien
en déserteur ?

-On s'emmerde un peu,
mais à part ça, on s'habitue.

Et vous, mon lieutenant,
pas d'ennuis ?

-Ecoute, Thomas,

quand je t'ai proposé
de déserter avec moi,

tu n'as pas hésité,
tu m'as suivi.

-Oui.

-Tu te souviens ?

Déserter, c'était
continuer une action.

Continuer à nous battre
pour garder ce pays à la France.

-Moi, je crois que c'est foutu.
C'est cuit.

Je vous parle franchement.

Je fais pas de politique.
-Moi non plus.

-Enfin, depuis l'échec du putsch,
je suis sur la touche.

Je ne suis plus soldat,
je ne suis pas civil.

J'ai envie de rentrer chez moi.

C'est tout
ce que je voulais vous dire.

A vous de parler.

-J'ai un truc à te proposer.

-Avec vous ?
-Avec moi, sous mes ordres.

-Bon, je vous écoute.

-C'est une avocate.

Elle est venue de Lyon
pour défendre 2 terroristes.

-Que voulez-vous en faire ?

-L'enlever et la séquestrer
pendant 8 jours.

-Pourquoi ?
-Parce que j'en ai reçu l'ordre.

-Ah, je vois...

Vous allez monter l'affaire.
-C'est moi qui dirige.

-Bon... Combien ?

-Tu veux rentrer chez toi ?

Quelqu'un t'attend, là-bas ?

-Peut-être, on ne sait jamais.

Ma mère, ma fille,
que je n'ai pas vue depuis 6 ans.

Ma maison, mon métier, mais ça,
c'est une autre histoire.

J'ai besoin de 200 000
pour la combine du bateau.

Et 100 000 quand je serai à terre.

-A 150 tu as le bateau.
-Non, j'ai vu Vasquez.

Alger-Luxembourg,
pour un légionnaire déserteur...

-Personne ne saura.
-Ca fait 300 000

dans toutes les agences
de voyages.

-250 000.

-On est combien dans l'affaire ?
-3.

-Qui est le 3e ? Un civil ?

-Oui, un civil pied-noir.

-Donc, celui-là, genre fana,
vous l'avez gratis.

Comme vous ne travaillez pas
non plus pour le profit,

ça vous reviendra à 300.
Tout compris.

-Tu es salaud, Thomas.

-Je suis sérieux, discipliné,

courageux, bon tireur.

J'aime mon pays et ma mère
et j'ai besoin de repos.

Tout ça vaut très exactement
300 000 F de nos jours.

Crissements de pneus

-Pierre !
-Tes clés.

-La serviette.

-Qu'allez-vous faire de moi ?

-Venez.

-Qu'allez-vous me faire ?

-Vos questions sont inutiles,
maître.

-Oh non...

Je vous en prie, pas ça.

Laissez-moi.
-Entrez.

-Oh non...

Oh...

-Vous avez peur qu'on vous mette
la tête sous l'eau ?

Vous avez l'esprit mal tourné.
Rassurez-vous.

On ferme le verrou.

Le 3e larron
fredonne une chanson.

-Ma petite espagnolette

-Non, merci.

Bring bring bring bring
Bring a la bandera

Ma petite espagnolette
Bring bring bring bring

Bring bring a la bandera
Bring bring bring

-"Je suis un peu inquiet
pour toi.

"Je voulais que tu saches qu'il
ne reste rien de notre querelle.

"Tu es seule juge
de ce que tu dois faire.

"Je ne vis que pour être
près de toi. Ton mari, Pierre."

-Bon, voici la chambre.

Des livres, des cigarettes.

Il y a tout ce qu'il faut
pour manger dans la cuisine.

Le frigidaire est garni.
La nuit, vous tirez les rideaux.

On ne doit pas voir
la lumière du dehors.

Il se peut que vous restiez ici
une semaine.

Je passerai de temps en temps.

C'est moi qui donnerai à boire
et à manger à la prisonnière.

Toi, occupe-toi de ton type
et donne-lui à manger.

Bon, voici l'argent
que je te dois.

Tu auras l'autre moitié
quand tu auras terminé ton travail.

Bon, je crois
que je n'ai plus rien à vous dire.

-Pourquoi il l'enferme
dans la salle de bains ?

-Laisse tomber, il a ses idées.

-Qui est l'autre prisonnier ?

T'es un habitué, toi.

-Moi, quand il fait chaud comme ça,

j'ai les pieds qui gonflent
comme des cantaloups.

Tu la veux baveuse, l'omelette ?

-Ca m'est égal.

-Vas-y, fais le service...
militaire.

-Moi, je fais la vaisselle.
-D'accord.

Je fais la cuisine.

Le poivre,
c'est champion du monde.

-Ca te brûle pas l'estomac ?
-Tu es fou ?

Ni la cervelle ni l'estomac.

J'en mets dans les omelettes,
les oranges, les femmes.

Ma mère m'en mettait
dans le biberon.

Un jour, des copains
avaient voulu me feinter.

Ils avaient mis du poivre
dans l'anisette.

J'ai fait le mulet.

Je l'ai bu doucement, doucement.

Quand ils m'ont demandé
ce qu'il y avait,

j'ai dit : "Il manque du poivre."

Bon, je vais donner à manger
à l'autre, là-bas,

avant qu'il aboie.

Allez, va.

Il fredonne une chanson.

Monsieur

est servi.

-Il a pas l'air méchant.
-Non, il mord pas.

Quant à l'autre,
c'est une drôle de salope.

Moi, je l'aurais enfermée
avec 5 ou 6 de ses clients

et je suis sûr
qu'au bout de 30 mn,

ils lui auraient fait chanter
"La Marseillaise" en égyptien.

Ronflements

-Hé ?

Sirène de bateau au loin

Il gémit.

Ronflements

(-Donnez-moi à boire.)

Donnez-moi à boire.

(Donnez-moi à boire.)

(Je sais que vous êtes là.)

-Pas la peine de continuer,
laissez-moi tranquille.

(-J'ai soif.)

Elle frappe.

(J'ai soif.)

(Donnez-moi à boire.)

Elle appuie plusieurs fois
sur la poignée.

-Oh... la ferme.

-Quoi ?

Qu'est-ce qu'il y a ?
Qu'est-ce qui se passe ?

-Elle a soif.

-Dis-lui
qu'elle aille téter les mouches.

Moi, je te conseille de te taire.

Et toi, qu'est-ce que tu fous ?
Allez, éteins la lumière.

Explosion au loin

Rasoir électrique

Petit choc

Rasoir électrique

Le complice
remonte le mécanisme du rasoir.

Rasoir électrique

Le matin, je me rase
et je me nettoie les oreilles.

Si je le fais pas...
je suis pas bien.

-Et quand il fait chaud,
tes pieds enflent comme des...

-Comme des cantaloups, c'est ça.

Sirène de bateau au loin

Elle aspire bruyamment.

(-Je veux vous parler.)

(-Je n'ai rien à vous dire.)
(-Ecoutez-moi.)

(-Arrêtez de gratter,
ça sert à rien.)

(-Restez là.)

(Donnez-moi
une cigarette et du feu.)

(Je vous dis merci.)

(Je serais devenue folle
sans vous. Merci.)

(Vous êtes là ?)

(-Oui.)

(Si vous arrêtez de gratter,
je vous donnerai encore à boire.)

(-Ils veulent
que je meure de soif.)

(Ils veulent que je meure,
vous comprenez ? Comme une bête.)

(Ils vont m'assassiner
et vous serez complice.)

(-C'est de votre faute,
vous défendez des assassins.)

(-Je défends 2 Algériens.)

(Ils sont des témoins à décharge
que j'allais produire au procès.)

(Ca mettait en cause
2 Européens très importants.)

(C'est pour ça qu'on m'a enlevée.)

Choc

(-Je comprends rien
à vos histoires.)

(Pourquoi ont-ils l'intention
de vous photographier ?)

(-Pour envoyer les photos à mon
mari, pour qu'il voie ma tête.)

(On lui demandera le nom
des témoins en échange de ma vie.)

(-Ils vous l'ont dit ?)
(-Oui.)

(-Alors attendons,
je vous donnerai à boire.)

(-Ils n'auront jamais les noms.
Ils supprimeraient les témoins.)

(Aidez-moi à sortir. Cette nuit.)

(Je vous donnerai de l'argent.
Ne me laissez pas, j'ai peur.)

(Aidez-moi, je vous paierai.)
(-Non.)

(Ne comptez pas sur moi.)

(-Donnez-moi à boire.)

(-Vous parlez trop.
Vous voulez du lait ? De l'eau ?)

(-De l'eau.)
(-Bon, attendez.)

-Ne bouge pas

ou je tire.

Dernier avertissement, mon garçon.

C'est pas bien ce que tu fais.

C'est pas bien du tout.

Alors on crache dans la soupe ?

Fils de pute. C'est pour ça
qu'on te paye ? Pour trahir ?

Tu sais pas comment ça finit,

un fils de pute ?

Tirs

-On est bien avancés, maintenant.

-Ouvrez-moi.

Ouvrez-moi.

-Taisez-vous.

Taisez-vous ou je vous tire
une balle dans la porte !

-Aidez-moi.
Ouvrez-moi, vite. Aidez-moi.

-Vous allez faire
quelque chose, vous.

Vous m'avez foutu dans la merde,
alors restez tranquille.

Vous allez vous taire.
Vous taire, vous taire !

Vous avez envie

de sortir d'ici, vous ?
-Oui.

-Vous êtes d'Alger ?

Vous connaissez un médecin ?

-Oui.

-Il pourrait regarder ça ?

-Oui, j'en connais un.

-Qu'est-ce qui me prouve
que je peux

vous faire confiance ?
-Rien.

-Habillez-vous et attendez.

Verre brisé

-Oui, c'est vous ?

-Oui. Ecoutez,
j'ai besoin d'argent, très vite.

Combien vous me donnez
si je vous libère ?

-Ce que vous voudrez.

-200 000, ça va ?

-Oui, je vous les donnerai.

200 000, je vous les promets.

-Très bien.
Alors vous allez rester tranquille,

me laisser tranquille
et vous taire.

Quoi qu'il arrive.
-Oui, oui.

On frappe un coup sec,
puis 2, puis un.

-Tu ne dormais pas ?

-Non, je vous attendais.

-Tu te préparais pour sortir ?
-Non, c'est interdit.

-Oui, c'est interdit. Tu es payé
pour rester là, compris ?

-Mais je vous attendais.
-Elle a été calme ?

-Oui.

Mon lieutenant...

Il arme son pistolet.

Levez les bras.
-Qu'est-ce qui te prend, Thomas ?

-Amerio est mort et vous avez
3 secondes pour lever les bras.

-Tu as tué Amerio ?

-Vous allez prendre sa place.

Vous, sortez.

Mettez-vous à côté de lui.

Tendez le bras

et prenez-lui son arme.

Vite.

Allez dans la cuisine
et ramenez une bouteille d'eau.

-Tu ferais mieux de me descendre,
je t'assure.

-Je n'ai rien contre vous,
mon lieutenant.

Je regrette,

mais je suis obligé de vous
enfermer un jour ou 2, pas plus.

-Thomas, tu t'es bagarré
avec Amerio et tu l'as tué, OK,

mais c'est pas une raison pour
en remettre. Je m'en fous d'Amerio.

Mais ce que tu fais
est très grave.

Allez, baisse ton pistolet
et on passe l'éponge.

Tu auras ton argent
pour partir.

Tu as ma parole d'officier.

-Mettez ça dans la salle de bains.

Entrez.

-Réfléchis, Thomas.

-S'il vous plaît, mon lieutenant.

S'il vous plaît.

-Tu es un traître, Thomas.

-Fermez la porte.

Tournez la clé.

(Rejoignez la patrouille.
Racontez-leur n'importe quoi.)

(Demandez-leur de vous raccompagner
et filez le plus vite possible.)

(Ne parlez pas de moi.
Inventez n'importe quoi.)

(Déposez l'enveloppe au bar
du Méditerranée demain matin.)

(Mettez Thomas sur l'enveloppe.)
(-D'accord.)

(-Allez, filez vite.)

-La voie est libre.

-Attendez un peu.

Il gémit.

J'ai pas faim.

Il fait trop chaud.

Porte

Attends-moi une minute.

Merci d'être allé la chercher.

Il est là, le médecin ?
-Non, il est à l'hôpital Mustapha.

-Que vous a-t-il dit ?

-Il faut que vous voyiez
un chirurgien le plus tôt possible.

-C'est-à-dire ?
-Sous 2 ou 3 jours.

Il a fait ce qu'il pouvait.

Prenez des antibiotiques. Voici
une ordonnance. La perdez pas.

"Maître Dominique Servet,
avocate de Lyon,

"enlevée il y a 48 h, a été libérée
par ceux qui la détenaient.

"Elle n'a fait aucune déclaration
et a regagné la métropole."

-Merci.

-N'oubliez pas
de partir avant 3 h.

Il a ses consultations.

-Tu as perdu ta langue ?
-Non.

-Voilà, j'ai eu un accident d'auto.

C'est de ma faute, hein.

Et comme j'avais pas
ma carte grise, je me suis tiré.

Ca, c'est rien
qu'un éclat de verre.

-J'ai apporté ce que tu as demandé.
-Merci.

-On venait juste de le déposer

au Méditerranée.

-T'as vu les frères Vasquez ?
-J'ai vu l'aîné.

C'est lui qui commande.
Il est d'accord.

Mais le bateau part cette nuit
et il veut 100 000 F ce soir.

-Bon...

-Tu t'en vas, Thomas ?
-Cette nuit.

Tu vas me rendre 2 services, OK ?
-Oui.

-Va chez les Vasquez et dis-leur
que je serai à bord ce soir.

Ca, ce sont des clés. Demain,
tu vas aller à cette adresse.

Tu as un crayon ?

-C'est tout ce que j'ai.

-Assieds-toi.
-Non, ça va.

-Tu iras à cette adresse

et tu prendras l'ascenseur
jusqu'au dernier étage.

Avec ces 2 clés, tu ouvriras
la porte de l'appartement. OK ?

-Oui.
-Avec cette 3e clé,

tu ouvriras la porte de la salle
de bains qui est au fond.

Dedans, il y a le type
qui est venu chez toi.

Il sera pas de bonne humeur.

-Tu l'as enfermé ?

-Ne me demande rien.

-Il va m'interroger.

-Tu lui diras
que je t'ai remis ces clés

et que je t'ai dit
d'aller lui ouvrir.

Tu peux jouer l'idiote.

Il te demandera de mes nouvelles.
Dis-lui juste que je vais bien.

D'accord ? Tu n'as pas peur ?
-Non, j'irai demain.

-Vas-y quand tu veux,
c'est pas pressé.

Merci pour tout, Maria,
tu es gentille.

-Oui, je suis gentille.

Alors tu pars cette nuit ?

-Hé oui.
-Et ta blessure ?

-Je l'emmène avec moi.

-C'est grave ?

-Je me poserai la question
quand je serai arrivé.

-Tu te feras prendre,
tu n'as pas de papiers.

-Hé non, je n'ai pas de papiers.

-Je te reverrai jamais, Thomas ?

-Ecoute...

Tiens, prends ça.

Tu t'achèteras quelque chose.

-Allez, les enfants,
réveillez-vous. La police maritime.

-Je t'avertis,
je me laisserai jamais prendre.

-T'en fais pas,
c'est la routine.

Tous dans le trou.

-Un aller Marseille-Luxembourg,
1re classe.

Le train siffle.

*-Lyon-Perrache, 5 mn d'arrêt.

Lyon-Perrache,

5 mn d'arrêt.

Veuillez emprunter
le passage souterrain.

Sirène

*-Allô ?

Allô ? Allô ?

Qui est à l'appareil ?

*-Les voyageurs pour Chalon,

Dijon, Nancy,

Metz, Luxembourg,

en voiture, s'il vous plaît.

Attention au départ.

-Alors, vous montez ?

Vous montez ou vous montez pas ?

Coup de sifflet

Sonnette

-Vous désirez, monsieur ?

-Donnez ça à Me Servet
et voyez si elle peut me recevoir.

-Un instant.

Machine à écrire

Hé ben, allez.

-Vous êtes étonnée de me voir ?
-Mais non.

Absolument pas.

Pourquoi voulez-vous
que je sois étonnée ?

Disons que je ne m'y attendais pas.

-Je rentrais chez moi et...

en passant à Lyon,
j'ai décidé de vous rendre visite.

J'espère
que je ne vous dérange pas.

-Pas du tout.

Vous n'avez pas eu d'ennuis ?
-Pardon ?

-Vous n'avez pas eu d'ennuis ?

-Non.

Mais je voyage depuis 3 jours.

Vous permettez que je m'assois ?
-Bien sûr.

Asseyez-vous.

-C'est un garde du corps,
le type en bas ?

-Non, c'est un inspecteur.

-Il fait mal son métier.

Supposez qu'un de mes amis

ait emprunté mon nom,
pris l'enveloppe.

-J'avais très bien vu
que c'était vous.

-Excusez-moi.

-Non merci,
je ne fume pas beaucoup.

-Seulement dans des
circonstances... exceptionnelles.

J'ai vu sortir l'homme qui était
dans la voiture, à Alger.

-Ben, c'est mon mari.

-Ah, vous êtes mariée...

-Vous avez oublié ?

-Dites-moi,

vous savez que j'ai soif ?
-Que prenez-vous ?

-Du cognac, si vous avez.
-Oui, bien sûr.

-Avec de l'eau.
-Oui.

-Viens.

Approche, viens.

Comment il s'appelle ?
-Jack.

-Jack.

C'est un joli nom.

Tu es beau, tu sais ?

Sonnerie

-Oui ? Qu'il me rappelle.
Dans 15 minutes.

Merci.

Elle soupire.

-Vous avez lu tout ça ?

-Non.
-Ah, je vois.

C'est pour la frime.

-J'ai tenu ma promesse.

Je n'ai raconté à personne
les circonstances de ma libération.

Sauf à mon mari
qui se serait étonné.

-Il sait tout, votre mari.

Il n'est pas du bois
dont on fait les héros.

-Et vous, vous êtes un héros
avec un pistolet

sur la nuque ?
-Je ne sais pas.

Si j'avais ma femme
à mes côtés, peut-être.

Si j'avais une femme,
évidemment.

-Alors vous seriez mort.

L'homme qui menaçait mon mari
aurait certainement tiré.

-Non, il n'aurait pas tiré.

Il l'aurait assommé
d'un coup de crosse.

Un évanouissement, une bosse,

et vous étiez l'épouse
d'un héros.

-Il me suffit d'être celle

de mon mari.
-Pardon.

-Pourquoi êtes-vous venu ?

-Parce que je rentre chez moi.

Parce que je passais par Lyon.

Ca ne vous suffit pas
comme explication ?

Je peux aller
me rafraîchir le visage ?

-Je vous en prie.

Il gémit.

Qu'est-ce que vous avez ?

Qu'est-ce que vous avez ?

Vous voulez
que j'appelle un docteur ?

On frappe.

-Entraîne l'inspecteur
boire un verre à la cuisine.

Je voudrais sortir 1 h sans lui.
-J'y vais.

-Vous vous sentez bien ?

-Très bien.

Très, très bien.

-Attention,
vous avez de la fièvre.

Vous tenez debout
grâce aux drogues du médecin.

-J'aurais un faux nom de malade ?
-Oui.

Ne vous occupez de rien.
Je viendrai vous chercher à 8 h.

-Et on m'opérera tout de suite ?
-Oui.

-Attention, pas d'imprudence.

Il y aurait un tas d'histoires
si on se faisait arrêter.

Je suis encombrant, vous savez.

Pas de papiers,

étranger, déserteur,
kidnappeur, meurtrier...

-Je sais.

Je n'ai jamais eu d'accident.

-Moi, oui.

-C'est là.
-Demain, j'aurais pu être chez moi.

-Un évanouissement dans le train
et vous étiez perdu.

-Le docteur est un ami à vous ?

-Oui, Michel est un ami.

-Vous lui avez dit qui j'étais
à votre ami Michel ?

Il m'a regardé
avec des pincettes.

Vous lui avez dit ou pas ?

-Pourquoi poser des questions
au lieu de faire confiance ?

-Car j'ai appris 2 choses.

Me méfier de certains
et obéir aux autres.

"T'es un salopard, toi ?
T'es mon ami." Voilà.

-Hé non, pas toujours.

-Qu'allez-vous dire à votre mari ?

-Ce qui me plaira.

Sirène de bateau

Y a personne, ici ?

-Un moment, j'arrive.

-J'ai failli
acheter un oiseau en arrivant.

Je vous en aurais fait cadeau.

-Qu'est-ce que c'était ?

-Canari.

Quelle tête vous auriez fait
si j'étais arrivé avec un canari ?

-Je vous aurais dit merci.

-Si on m'avait attrapé,
j'aurais été le tueur aux oiseaux.

-Mme Vienot est là ?
-Oui, madame est là.

Elle fait ses courses,
elle va revenir.

-Vous avez beaucoup de clients ?

-Le samedi et le dimanche.
En semaine, presque personne.

-Vous avez une chambre
pour ce monsieur ?

Elle acquiesce.

Thomas sifflote.

-Chut...

-Je dirais à Mme Vienot...

-Ne lui dites rien,
je la verrai plus tard.

-Tenez.
-Merci.

-Vous amenez souvent
des malades, ici ?

-Quand j'étais jeune, je venais
souvent déjeuner ici en famille.

Je sais pas
si la patronne me reconnaîtra.

Elle était gentille.

Voilà, reposez-vous, maintenant.

Essayez de dormir
et restez tranquille.

Ah, pas d'eau chaude.

Normal dans les grands hôtels.

Voilà.

Allongez-vous et restez tranquille,
le docteur l'a dit.

-Si le docteur l'a dit...

Vous me donnez vos cigarettes ?
-Où ?

-Dans ma veste.

Dans la poche de gauche.

-Pourquoi vous vous promenez
avec ça ?

Tenez.

Vous tirez bien ?
-Oui.

Très bien.

Asseyez-vous.

Sinon j'ai l'impression
que vous êtes en visite

et que vous allez sortir.

J'ai remarqué une chose.

J'ai été blessé 2 fois.

Quand les copains
venaient à l'hôpital,

s'ils restaient debout,
ça voulait dire que j'allais mal

et que le toubib leur avait dit
de pas rester longtemps.

S'ils s'asseyaient sur des chaises,
ça voulait dire que j'étais malade.

S'ils s'asseyaient sur le lit,

alors là, j'étais tranquille.

C'est rusé, un malade.

-Vous êtes tranquille,
maintenant ?

-Mon lieutenant,
il faudrait y aller.

Je vous assure,
c'est le moment.

-Attendez,
je vais lui faire un cadeau.

-Vous mettez une robe
avec de grandes manches ?

-Bien sûr.

-Il n'y a pas des gens que vous
défendez mais qui vous dégoûtent ?

-Non.

Nous sommes un peu
comme des médecins.

On essaie de sauver, pas de juger.

-Que diriez-vous
si vous me défendiez ?

-On bavarderait.

Je vous demanderais
de me parler de vous.

-On raconte et vous, vous arrangez
les choses, c'est ça ?

-J'essaie de comprendre.

D'expliquer.

-C'est ça.

On vous dit qu'on s'est engagé
parce qu'on a frappé sa mère.

-Pourquoi l'a-t-on frappée ?
Parce qu'on était ivre ?

-Parce qu'elle vous a appris
que votre femme vous trompait.

On le l'a pas crue.
On s'est mis en colère,

puis la femme est partie.

Et on est resté seul

avec quelque chose qui braillait,
qui vous faisait pipi dessus,

qui marchait à 4 pattes
et qui était votre fille.

-Comment s'appelle-t-elle ?

-Rose-Marie.

Elle a 7 ans, maintenant.

Je l'ai pas vue depuis...

6 ans.

Tout ça,
vous pourriez l'expliquer ?

-Et vous vous êtes engagé
immédiatement ?

-J'ai attendu un peu.

Mais je battais mon chien.

C'était mauvais signe.

Si vous l'acquittez,
M. le juge, il sera sage.

-Il travaillera ?
-Oui, je vendrai du miel.

-Qu'est-ce que ça veut dire ?

-Ca veut dire vendre du miel.

Ma mère a des ruches d'abeilles.

Si elle veut bien de moi,
je m'en occuperai avec elle.

-Je vous vois déjà
avec des gants, un tablier

et quelque chose
autour de la tête.

C'est un beau métier.

-N'exagérons rien.
C'est dur, vous savez.

Dans les pots, c'est très joli,
mais sur le terrain, c'est dur.

Si vous venez au Luxembourg,
je vous montrerais comment on fait.

Vous viendrez ?

-Peut-être.

Garde-le jusqu'à ce soir,
ça protège.

Porte

Elle crie.

-Heureux de te retrouver,
Thomas.

Et toi, content de me voir ?

-Bravo, mon lieutenant.

Beau travail.

C'est elle que vous avez suivie
ou c'est moi ?

-C'est elle.

Vous voyez, maître, il arrive
que nous soyons très obstinés.

Alors, Thomas, pas de question ?

-Aucune.

-Quand notre ami

m'a signalé ta présence,
j'ai dit : "Il a pas de chance.

"C'est un vendu,
mais c'est aussi un crétin."

Fallait me tuer ou me croire.

J'aurais tenu ma parole.

Je me foutais d'Amerio,
tu le savais.

Mais tu as préféré trahir.

-Quels sont vos projets ?

-Tu es pressé ?

-Non, mais vous m'emmerdez.

-Désolé, Thomas, désolé.

C'est à cause d'elle
que tu nous as laissés tomber ?

A propos,
on a repiqué Félicien.

Celui qui t'avait conduit
chez le médecin.

Ta petite amie a pris une raclée,
mais elle n'a pas parlé. Bravo.

-Vous avez battu Maria ?

-Oh, battu...
une petite correction.

-Vous allez me descendre ici ?

-Habille-toi.

Restez tranquille, maître.

Ou je lui mets
un coup de pied dans le ventre.

Prépare-toi, Thomas.

-Je peux serrer ma bande ?
-Mais oui.

Mauvaise blessure ?

-Vous vous souvenez du capitaine
Roland ? Même blessure.

Sauf que la balle
avait dû suivre un autre trajet.

-C'est ça, oui.

Tu risquais tout de même le pire.

Enfin, tes soucis sont terminés.

Mais c'est la fin
d'une belle histoire d'amour.

Tu n'as pas honte, Thomas ?

Tir

-Lieutenant !

Prenez mes chaussures et sortez.

Roule plus doucement.
-Oui.

-Rentre chez ton mari.

Cherche avec lui
le moyen d'arranger tout ça.

Vous avez des relations,
la politique...

Pour vous,
la police écrasera le coup.

Dis ce que tu peux à ton mari.
Dépose-moi à la gare.

-Dans 30 mn, la gare est bouclée.

-Pas si vite.

-Et vous ne tenez pas debout.

-Si, ça va très bien,
au contraire.

Je tiendrai,
je le sais, maintenant.

-Non,

je vous emmène à Chalon.
C'est le 1er arrêt du train.

Ils contrôleront pas
toutes les gares.

Je vous laisserai là.

Il faut d'abord trouver
une pharmacie.

-Attends, arrête.

Oui,

c'est ça, 1re à gauche.

Après Maison Neuve,
tu peux continuer.

-Tu as toujours ton pistolet ?
-Oui.

-Va le jeter dans la rivière.
-Qu'est-ce qui te prend ?

-Rien, mais faut pas
que tu aies ça sur toi.

-De toute façon, j'ai pas
de papiers. Allez, va.

-Jette-le.

-Tu as peur
que je devienne un assassin ?

-Je t'en prie.
Fais ce que je te dis.

Je te le demande.

-Adieu, petit frère.

On se sépare.

Hurlement de chien au loin

A quoi penses-tu ?

-A rien, je conduis.

-Mais si, tu penses.

-J'ai vu des choses horribles
dans mon métier.

Des prisons.

Des assassins.

Des gens qui avaient été torturés.

J'ai reçu des menaces.

J'ai vu guillotiner un homme.

-Ca, c'est dégueulasse.

On devrait fusiller,
c'est plus propre.

-Je tenais le coup,
je voulais que ça change.

Mais pour me sauver la vie,
quelqu'un a tué 2 hommes.

-J'aurais dû tuer le lieutenant.

Mais là,
j'assassinais, tu vois.

-Oui, c'est horrible.
Le monde est fou.

Je le sais, maintenant.

-Et pour comble, moi, je t'aime.

Donne-moi la main.

-Qu'as-tu dit ?

-Je t'aime.

Je t'aime.

En tout cas, je crois.

Si c'est ça, c'est...

Ca ressemble à ce que
je sens en moi en ce moment.

C'est sûr.

Je t'aime, je t'aime.

Je t'aime.

-La police.

-Sûre ?

Vas-y, fonce.

-Fais semblant de dormir,
je vais me débrouiller.

-Contrôle, madame.
Votre coffre est fermé ?

-Non, c'est ouvert. Appuyez.
-Bien.

Qui est-ce ?

-Mon mari. Il est avocat.
Il plaide demain à Nancy.

-Réveillez-le
et montrez-moi vos papiers.

-Bien sûr.

Il est un peu souffrant.
Je préfèrerais

le laisser dormir.
-Vos papiers, madame.

(-Eteins tout et démarre.)

(Vite ou je suis pris.)

Coups de feu

Allume les phares.

Ca va.
Au prochain croisement, tu tournes.

Tout va bien, maintenant,

tout va bien.

Roule encore
et après, faudra s'arrêter.

C'est bien, tu sais,
ce que tu as fait.

Tu peux reculer.

On peut pas continuer
avec cette passoire.

-Qu'est-ce qu'on va faire ?

Y a qu'une solution. On va essayer
de planquer celle-là n'importe où

et d'en voler une autre.

Allez, vas-y.

-Non, Thomas.

Je n'en peux plus, moi.

Je ne peux plus,
je suis fatiguée.

Je ne peux plus,
je ne sais plus.

Je ne sais plus,
je ne peux plus.

Elle sanglote.

-Moi non plus, Dominique,
je ne peux plus.

Mais je ne veux pas crever.
Je suis en train de pourrir, moi.

Je le sais.

J'en ai assez
de tuer et de pourrir.

Assez !

Je veux me reposer, moi.

Je veux dormir.
Dans mon lit.

Tu crois que je vais me livrer
pendant que tu leur expliqueras

les circonstances atténuantes ?

Allez, sors de là.
-Non.

-Sors de là, je vais conduire.
-Non, je veux pas.

-Donne-moi les clés.

Viens.

N'aie pas peur.

Qu'est-ce que tu as ? Donne.

Musique douce

Il gémit.

-Oh, Thomas.

Thomas !

Thomas. Oh, Thomas...

Qu'est-ce que tu as ?
Relève-toi.

Il gémit.

-J'en peux plus.
-Viens, viens, viens...

Relève-toi. Relève-toi.

Allez, Thomas.

-Tu l'as eu ?
-Il va venir.

-Qu'est-ce qu'il a dit ?
Qu'est-ce que tu lui as dit ?

-Je lui ai dit

que je lui expliquerai.

-Il t'a rien demandé ?
-Je lui ai dit de pas le faire.

-Il t'a pas demandé pourquoi
tu ne téléphonais pas à ton mari ?

Cet homme, c'est ton amant ?

-Bon, attends-moi,
je vais lui parler.

Thomas ?

-Dis, c'est ça, ton ami ?

-Je t'en prie, Thomas, pousse-toi.

-Madame est fière
d'avoir un mari, hein ?

Madame est heureuse
d'avoir un chien qui rapporte.

Un mari parfait
qui comprend tout.

-Je t'en prie, Thomas.
Je ne sais pas s'il comprendra.

Mais je sais qu'il est venu.

Et qu'il n'y avait que lui.
Que lui, tu comprends ?

-Et si je veux pas
de ses services, moi ?

Le moteur démarre.

-Venez, ne restons pas là.

Les routes sont barrées,
mais ce sera levé dans la journée.

Y a qu'une solution.

Attendre quelque part.
Ensuite...

-Non, vous allez me conduire.

Vous.

-Non.

Pour nous et pour vous,
le risque est trop grand.

-Vous refusez ?

-Oui.

-Donne-moi la clé, Pierre,
tu restes là.

Moi, il faut que je continue.
-Non.

J'ai besoin
d'un chauffeur irréprochable.

-Donne-moi la clé, Pierre.

Thomas sifflote.

-Vous êtes avocat ?

-Oui.

-Pourquoi êtes-vous venu ?

Vous aviez peur pour elle ?

Vous n'aimez pas

mes questions.

-Je n'aime pas être interrogé
un revolver

sous le nez.

Thomas sifflote.

Chocs du pistolet contre le verre

-Ca vaut combien une 404 ?

-Un million.

-Trop cher...

Vous êtes content ?

Y a combien de temps
que vous êtes mariés ?

3 ans ?

4 ans ?

Pas encore d'enfants ?

Alors vous n'aimez pas la vie.

Moi, j'aime la vie.

J'aime les enfants,

l'argent, le jeu,

la danse,

les roses,

ma mère.

J'aime les chiens,

les femmes qui fument,

celles qui fument pas.

Vive la vie.

Un point, c'est tout.

Tiens, Pierre,
je te fais un cadeau.

Je peux plus le porter.

Je suis fatigué.

Merci.

Vous inquiétez pas, j'ai passé
cette frontière 1 000 fois.

-Thomas ?

-Je viens.
Où faut-il vous retrouver ?

-Vous vous prenez pour un saint ?

-Non.

-Alors pourquoi

vous faites ça ?

-Parce que j'aime ma femme.

-Après la frontière, le 1er chemin
à droite, y a un lavoir.

J'y serai dans 10 minutes.

-Rien à déclarer ?

-Non.

-Merci.

Je vous souhaite un bon retour.

Adieu, Pierre.

Qu'est-ce que tu veux ?

-Laisse-moi venir,
je rentrerai demain.

-Non, laisse-moi, maintenant.

J'ai ce rendez-vous, tu vois ?

J'ai ce rendez-vous
et j'ai envie d'y aller seul.

Tiens.

Ca protège.

Elle part en courant.

Il halète.

-Thomas !