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LE MYSTÈRE DU CHÂTEAU DE BLACKMOOR

Mes très chers amis,

c'est avec joie et humilité que je vous annonce
la nouvelle dont on m'a fait part aujourd'hui.

Je vais être anobli cette année.

Je m'agenouillerai devant Sa Majesté,

elle effleurera mes épaules
avec la lame de son épée,

puis elle prononcera les mots rituels :

'' Levez-vous, Sir Lucius.''

Qu'est-ce qu'ils ont, les chiens ?

Je ne sais pas,

je n'en ai aucune idée.

Allez voir et essayez
de les calmer.

Sage, sage.

Qu'est-ce qu'il y a ?

Hé... Il y a quelqu'un ?

Je ne saurais vous décrire l'immense plaisir
pour un homme qui a dédié toute son existence

au service désintéressé de Sa Majesté
de recevoir cette accolade... À la Reine !

C'était vraiment une soirée parfaite.

Ma nièce n'est toujours pas rentrée ?

Non, pas encore.

J'aimerais être seul.

Votre joie est prématurée, Sir Lucius. Un voleur
et un assassin ne devrait jamais être chevalier.

Comment ?
Qui êtes-vous ?

Vous m'attendiez.
Je viens venger votre ami Charles Mannings.

Je n'ai pas tué Charles Mannings.

Je connais toute l'histoire.

Vous étiez son ami, vous l'avez volé
et étranglé.

C'est faux.

J'ai une question : où sont les diamants bruts
dérobés à votre victime, Sir Lucius ?

Quels diamants ?

Ceux de Kimberley qui valent au moins
six millions de livres.

Bien plus que ça, pour moi
ils valent beaucoup plus.

Mais si vous me tuez,
vous ne trouverez jamais les diamants.

Je ferai de votre vie un enfer tant que vous ne
m'aurez pas donné ce qui me revient de droit.

Ne vous fatiguez pas à me faire peur,
ça ne marchera pas.

Vous n'avez même pas le courage
de montrer votre visage.

J'ai beaucoup de visages,
je peux être n'importe qui.

Je vous conseille de rester à Blackmoor.
Si vous essayez de vendre les diamants,

vous signerez votre arrêt de mort.

Claridge... C'est toi ?

Oui, mon oncle, c'est moi.

J'ai cru que je n'en finirais jamais
au bureau.

On devait mettre sous presse à dix heures.

Qu'est-ce qui s'est passé dehors ?

Pourquoi as-tu freiné aussi brusquement ?

J'étais obligée, j'ai failli écraser
les maître des lieux.

Entrez, Lord Blackmoor.

Après une telle peur, vous aurez bien
besoin d'un whisky.

Bonsoir.

Lord Blackmoor, vous êtes déjà
rentré d'Écosse ?

Oui, depuis hier soir.

Vous aviez des invités. Autrement,
je serais venu vous saluer plus tôt.

Heureusement que j'ai de bons freins.

Je suis journaliste mais...

Je préfère écrire des articles. Me retrouver
collée à la rubrique nécrologique,

je ne suis pas payée pour ça.

Eh bien, raconte-moi ce qui s'est passé.

Il a bondi devant mes phares.
Soudain j'ai vu une ombre noire,

et j'ai juste eu le temps
d'appuyer sur les freins.

Où étiez-vous ?

Moi ? J'étais dans les buissons
en train de suivre un chant d'amour.

Pardon ?

Oui, je suivais le chant d'amour
d'une grive à crête blanche,

un oiseau qui fait souvent son nid
dans les buissons.

Je voulais enregistrer son chant
sur mon magnétophone.

- Oh...
- Merci.

J'étudie les chants d'amour
de nos amis à plumes.

C'est mon dernier passe-temps.

J'aime aussi collectionner
les proverbes du monde entier.

Je compte écrire un livre sur le sujet un jour.

Oui, je crois que c'est Confucius
qui une fois a dit

qu'il est impossible de mener une vie
tranquille quand le voisinage est bruyant.

Et voilà. Je lève mon verre à notre paisible
coexistence ici à Blackmoor. Santé, Clark !

Oui, mais s'il vous plaît,
ne vous jetez plus sous mes roues.

À présent, si vous voulez bien m'excuser,

je retourne à la tour.

Vous avez assez de place dans la tour ?

Je frissonne rien qu'en y pensant.

Pourquoi ? Si vous n'aviez pas loué mon château,
j'aurais dû le vendre pour payer le percepteur.

Je suis tout à fait heureux dans la tour,
ma chère, croyez-moi.

De cette façon je me tiens
à l'écart de l'agitation de la ville.

Vous m'avez sauvé la vie, d'ailleurs.

Un oiseau en cage vaut mieux
que deux dans les arbres, My Lord.

Bonne nuit, My Lord.

Bonne nuit, Mr Clark.

Miss Claridge.

Et ne suivez plus de grives ce soir,
vous risqueriez de vous faire tirer dessus.

J'imagine que vous plaisantez.

Tu n'étais pas très aimable avec lui.

Il me tape sur les nerfs.

Mais mon oncle, Lord Blackmoor n'est
qu'un doux rêveur inoffensif.

Parce que tu crois que les lunatiques
ne sont pas dangereux ?

Hamlet s'est fait passer pour fou,

et tout le monde s'est fait tuer.

Excuse-moi, je t'en prie.

- Bonne nuit.
- Bonne nuit.

Mon oncle, que fais-tu
avec ce revolver ?

Rien... J'ai entendu des pas et j'ai cru...
Ce n'était rien.

Il y avait quelqu'un avec toi ?

Non, non... Pourquoi ?

Il y avait un homme qui courait
dans le jardin.

Je ne l'ai pas bien vu,
on aurait dit une ombre.

Ne sois pas ridicule, mon enfant.
C'était les vent dans les branches.

Oublie tout ça, retourne dans ta chambre,
bonne nuit.

Oh, au fait... J'ai oublié de te dire...

Mr Tromby est venu me voir au journal aujourd'hui.

J'ai essayé d'obtenir un délai, mais il veut
que tu lui règles ce que tu lui dois.

Ne t'en fais pas, je m'occuperai de tout.

Demain matin j'irai à Londres liquider
quelques placements.

- Alors tout va bien. Bonne nuit.
- Bonne nuit.

Passez-moi Londres,
Gerard 9734.

Hôtel du Vieux Chasseur.

Je voudrais parler à Mr Tavish.

Le patron ne vient pas ce soir.
Il y a un message ?

Dites seulement à Mr Tavish que je lui envoie
demain ses cigares spéciaux de la Havane.

Spéciaux de la Havane.
C'est noté, je lui dirai.

Un moment... Je suis à vous tout de suite.

Enregistrement du chant de la grive.

Fin de l'enregistrement... Largage.

Allez-vous en... Allez-vous en !
Vous allez partir, sales bêtes ?

Attendez, j'arrive.

N'ayez pas peur, Monsieur, tant que
je suis là ils ne vous feront aucun mal.

Pas bouger.

Sages.
Assis !

Qui es-tu ?

J'habite à côté,

ma mère est la cuisinière de Mr Clark.

Vous êtes qui ?

- Moi ? Je suis le châtelain.
- Qu'est-ce que vous faites dans le chenil alors ?

Dis à ces chiens de rester tranquilles.
Je veux sortir d'ici.

C'est bon... Ils ne vont pas vous mordre.

Tu es un brave garçon.
Comment t'appelles-tu ?

Moi c'est Phillip,
mais tout le monde m'appelle Flip.

Entendu, Flip. Pourquoi
es-tu tout sale ?

Je chassais une taupe. Je l'ai presque eue il y a
une seconde, je devrais creuser plus profond.

Ne creuse pas trop, ce château est bâti
sur une ancienne cache de voleurs.

L'endroit est truffé de tunnels secrets.

Génial ! Alors je trouverai peut-être
un trésor caché !

Oh... N'y compte pas trop. Un de mes
fameux ancêtres a tout dépensé.

Tu ferais mieux de les laisser en paix.

Tu pourrais tomber sur un de ces passages
et ne jamais retrouver la sortie.

Qu'est-ce que vous avez ?

- Qu'est-ce qu'il y a, Flip?
- Laisse-nous passer.

Je viens de trouver Tom, il est mort.

L'ombre que vous avez vue dans le parc
la nuit dernière, pouvez-vous me la décrire ?

Bien sûr, si vous voulez. Elle était grande,
noire, et elle bougeait.

Claridge, c'est absolument ridicule.
Personne ne pouvait être dans le parc hier soir.

Ma nièce a une imagination très fertile.

Dans chaque histoire de fantôme
il y a une part de vérité.

Je suis certaine d'avoir vu quelque chose,
Inspecteur.

Vous êtes journaliste. Vous cachez peut-être
une information pour écrire un article.

J'ai besoin de faits pour écrire. Je serais ravie
de pouvoir aider Scotland Yard.

Je vais le prendre...

- J'appelle pour les cigares.
- Quelqu'un demande des cigares, je crois.

J'ai eu un empêchement. Je les ferai
envoyer plus tard dans la journée.

Eh bien je pense que c'est tout pour le moment.
Je vous dis au revoir.

La lettre gravée sur son front
ressemble à un W.

À l'envers, vous voulez dire.
De face c'est un M.

Dans ce cas, l'assassin est l'un de nous deux.

Soit vous, ''M'' Mitchell,
soit moi, Watson.

- Cigarette ?
- Non merci, j'ai arrêté. Mauvais pour la santé.

À mon avis, la nièce du vieux en sait plus
qu'elle ne veut bien le dire.

Nous verrons ça plus tard.
Vous n'avez rien remarqué chez son oncle ?

Non, je ne pouvais pas quitter la nièce des yeux.

Cette fille a tout ce qu'il faut.

Ce qui n'est pas le cas de son oncle.

Il lui manque le petit doigt
de la main droite.

Dommage pour lui s'il joue du piano.

Les marques au coup de la victime indiquaient
que l'étrangleur n'avait que neuf doigts.

Guichet d'à côté, Monsieur.

Mais je voudrais...

Désolé. L'autre guichet.

Scotland Yard, je souhaiterais
avoir un renseignement.

Il y a un quart d'heure, vous avez transmis
un appel de Londres au château Blackmoor.

Qui appelait ?

C'était la même blonde qui avait
téléphoné hier.

Et comment savez-vous qu'elle était blonde ?

Parce qu'elle avait un voix de blonde.

Quel était le numéro ?

J'aimerais avoir le numéro de cette
charmante voix blonde.

Un moment.

Ah... Je savais bien que nous
nous reverrions rapidement.

J'ai un appel à passer.

Le téléphone du château ne marche pas ?

Certaines conversations ne sont pas faites
pour tous les téléphones.

Tenez.

Allo, la rédaction ? Oui, Mr Rogers,
c'est Claridge Dorset.

J'ai des informations pour vous
sur le meurtre de Blackmoor.

Je crois qu'on tient une bonne histoire.
Je vous donne le titre :

'' L'Étrangleur du Château de Blackmoor.''

Tu aurais dû voir ta tête.

Qu'est-ce que tu fabriques ici ?

Passer un coup de fil. On est
tous les deux sur la même affaire.

Pas touche, ce scoop est à moi.

Ne dis pas ça, travaillons ensemble
pour cette fois.

'' Une grande affaire criminelle ''
par Mike Pierce et Claridge Dorset.

À une condition, Michael,
mon nom est en première ligne.

Mais bien sûr, ton nom d'abord.
Ton nom en premier.

Allo, vous êtes bien Gerard 9734 ?

Oui, Hôtel du Vieux Chasseur.

Excusez-moi, c'est une erreur.

- L'Hôtel du Vieux Chasseur.
- Je connais l'endroit.

Tu parlais à qui ?

Personne, c'était un faux numéro.

Rien d'autre ?

Quand le type de Blackmoor arrivera,
tu me l'envoies.

- À condition qu'il vienne.
- Il viendra.

Je n'en suis pas sûre, mais il y avait dans
la voix de Clark quelque chose qui clochait.

On lui aurait fait une meilleure offre ?

Ne sois pas bête, il sait bien que personne d'autre
n'a le cran ni les moyens d'écouler ses diamants.

Il enverra quelqu'un.

Vous désirez, Monsieur ?

Si ça vous intéresse, je m'appelle Tromby, avocat.
J'imagine qu'on n'attendait pas ma venue.

Je vous fais annoncer, Monsieur.

- Il arrive.
- De bonne humeur ?

Agressif et déterminé.

Apporte du sherry et interromps-le
chaque fois qu'il parle.

Je veux couper son flot de paroles.

Mr Tromby... Merci de m'éviter un voyage
à Londres. Asseyez-vous, je vous en prie.

Je sais combien vous détestez les déplacements,
surtout quand il y a des choses urgentes à traiter.

Ma foi, la vie ne devrait pas toujours être
une course folle.

Je ne peux me permettre d'être patient que dans
ma vie privée. En tant qu'avocat c'est un luxe.

Votre nièce a célébré ses 21 ans
il y a trois semaines,

et je dois vous rappeler qu'en tant
que tuteur et administrateur vous devez...

- Du sherry, Monsieur ?
- Non, merci, pas maintenant !

Vous prendrez bien un verre.

Eh bien, si vous insistez.

Il est excellent.

Mais reprenons.

Je vous rappelle que vous devez remettre
sa fortune à la disposition de votre nièce.

Et que vous devez le faire maintenant.

Si vous le pouvez toujours.

Mon cher Mr Tromby, suggérez-vous que j'aurais
spéculé avec de l'argent ne m'appartenant pas ?

Un instant, Mr Tromby.

Que les choses soient claires. J'ai donné
à mon oncle l'autorisation d'investir mon argent.

Vous n'aviez pas le droit de le faire,
et il n'avait pas le droit d'accepter.

Que cela vous plaise ou non, le tribunal
devra engager une procédure.

J'ai déjà accordé trois fois
un délai à votre oncle.

Mais à présent, je n'ai plus d'autre choix.

Ce ne sera pas nécessaire,
nous aurons la somme demain.

Vraiment ?

Je me suis séparé
de quelques placements.

Vous avez rassemblé la somme
en espèces comme convenu ?

C'est pratiquement fait.

J'y croirai quand je le verrai !

Demain c'est l'anniversaire de mon ami Mr Tavish.
Je lui envoie ces cigares en cadeau.

L'adresse est dessus.
Il vous remettra une enveloppe.

Je prends la voiture
pour les porter, Monsieur.

Vous laissez les pierres entre les mains
terreuses d'un jardinier ?

Pourquoi devons-nous
les lui vendre ?

Un chevalier de Sa Majesté ne peut pas
se permettre de garder des créances impayées.

Qu'est-ce qui s'est passé ici ?

Oh... Un accident.

Hé ? Vous allez bien ?

Tromby, vous croyez pouvoir me faire chanter ?
Ce serait une grossière erreur.

Je ne veux plus qu'on se paye ma tête. Où sont
les diamants qui vous ont été expédiés ?

Vous insinuez quoi ? Ça peut aussi bien
être vous qui avez sonné le porteur.

Pourquoi aurais-je fait ça ?

Vous avez peut-être envie de payer encore plus.

Ou alors c'est vous qui essayez
de me saigner à blanc.

Pour la dernière fois, où sont les diamants ?

S'il était passé sous un train,
on aurait déjà dû retrouver sa tête.

J'ai la nette impression qu'il s'agit
du chauffeur du break de Blackmoor.

La question reste la même :
où est passée la tête ?

Il nous manque la tête, là où
sont les marques de l'étrangleur.

Cet homme était déjà mort
avant d'être mis sur la voie.

Je vous parie ce que vous voulez que
c'est l'œuvre de notre ami aux neuf doigts.

Mais quel est le motif ? Pas le vol, aucun
des deux n'avait assez d'argent sur lui.

Les deux meurtres pointent dans
la même direction : Blackmoor.

Ce n'est qu'une hypothèse, mais ces deux crimes
peuvent avoir une même explication.

On cherche peut-être à faire peur
à quelqu'un.

Oui, mais qui ?

Je ne sais pas, mais on peut toujours aller voir
les archives de l'Office Colonial.

Nous découvrirons peut-être
quelque chose sur Lucius Clark.

Votre sherry vient d'arriver.

Le facteur m'a appelé
et me l'a remis par erreur.

C'est étrange, je n'ai pas fait
commander de sherry.

Pourtant ça vous est adressé.

Dans ce cas, merci.

Encore un M, le M de Mannings.

Salut, Boucles d'Or.
Comment va votre petit ami à Blackmoor ?

Quel petit ami ?

Celui que vous avez appelé
hier soir et ce matin encore.

Je ne me rappelle pas
avoir appelé quelqu'un.

On m'a dit que c'était
une voix de blonde.

Vous essayez d'être drôle ?

Drôle ou sérieux, à vous de choisir.

Servez-moi un gin.

Un gin.

Ah... Bonsoir, Inspecteur Mitchell.

Que puis-je faire pour vous ?

Il cherche quelqu'un qui se serait
servi du téléphone.

Oh... Tout le monde peut téléphoner ici.

Pour pratiquement rien.

Je m'intéresse à quelqu'un
qui a appelé Blackmoor.

Ah... Oui.

Au sujet de cigares.

Des cigares ?
Vous en voulez un ?

Non, merci. Je ne fume pas.

Alors pourquoi vous intéressez-vous
aux cigares ? Ce n'est pas illégal, je crois.

Plutôt cher.

- Oui, les meilleurs. Pourquoi ?
- Je vois.

Vous avez beaucoup de clients.

La crème de la société.

Les affaires m'ont l'air florissantes.

Merci, je ne me plains pas.

Je dois dire que je vous envie,
espérons que ça continuera.

Alors, Watson,
qu'avez-vous appris ?

Il n'y a pas la moindre trace
de Lucius Clarke à l'Office Colonial.

On m'a aussi dit qu'un incendie avait détruit une
grande partie des archives il y a quelques années.

Plutôt pratique.

Que savons-nous ?

Pour le moment, rien.

Il doit y avoir un lien entre Blackmoor et cet
endroit. Pour l'instant nous n'avons rien...

mais je sens que d'ici peu nous
démêlerons les fils de cette histoire.

Qu'est-ce que vous voulez ?
Je suis occupé.

Tiens, taille ces pierres.

Non, vous ne pouvez pas les prendre.
Vous m'en avez déjà pris beaucoup trop.

Il en reste bien suffisamment.

Ne les prenez pas. C'est la seule chose
à laquelle je tiens en ce monde.

Écoute-moi bien, tu veux.

Tu a fait 5 ans de prison pour vol de diamants.
Personne d'autre ne te prendrait comme tailleur.

Tu entends... Personne !

Les diamants sont un art.
Personne ne taille les pierres comme moi.

Je le sais bien ! Je dois payer Tromby,
c'est la seule solution.

Il y a un autre moyen.

Lequel ?

Miss Claridge, votre nièce.
Si elle avait un accident...

Tu es fou !

C'est toi qui risques d'en avoir un.

Vos mains tremblent, Lucius Clark.

Je vous ai prévenu...

que vous paierez de votre vie si nous ne
restituez pas ce qui ne vous appartient pas.

Où sont les diamants ?

Ici, les voilà.

Mr Clark.

Pouvez-vous m'expliquer
ce que vous faites ?

Vous avez dérangé le chant d'amour
du rossignol.

Je ne veux pas que vous sortiez la nuit.

Oncle Lucius, tu es là ?

Où est Anthony ?

Où est Anthony ?

Ici, Monsieur.

Qu'est-ce que tu faisais dehors ?

J'ai entendu du bruit,
je suis allé voir.

Et alors, qu'as-tu vu ?

Vous êtes tous sur mon dos.
Vous, et vous... Il ne manque que Tromby.

Bande d'idiots !

Oncle Lucius...

Pour l'amour de Dieu qu'est-ce tu as ?
Qu'est-ce qui ne va pas ?

Mon cœur... Mon cœur...

Je vais chercher tes pilules.

Mon pauvre oncle se sent mal.
Appelez le docteur.

Faites venir le docteur Holloway
au plus vite.

Qu'est-ce qu'il y a, Anthony ?
Vous avez entendu ce que j'ai dit ?

Oncle Lucius !

Le paquet... Il doit partir... Ce soir...
Expédie-le ce soir.

Faites vite.
Mettez ce paquet dans ma voiture.

Je dois m'absenter à Londres. Vous pensez
que je peux laisser mon oncle seul ?

Certainement, de toute façon votre oncle
va dormir à présent et je resterai à ses côtés.

Merci.

- Miss Dorset.
- Merci.

Je vous souhaite bonne route,
Miss Dorset.

Merci.

Vous auriez de l'essence ?
Je suis à sec.

Mike, tu me fais toujours de ces peurs.
Mais qu'est-ce que tu fiches là ?

Je couvre les mêmes meurtres que toi.

Et on dirait qu'il faut te rappeler que tu
avais promis qu'on travaillerait ensemble.

Et tu fais quoi ? Tu suis une piste
toute seule dans mon dos.

Mais je peux me débrouiller aussi bien
que toi. J'ai trouvé quelque chose.

Fred, ramène la voiture, tu veux ?

Qu'est-ce que tu as trouvé ?

J'étais à Blackmoor et j'ai vu une ombre
courir dans le parc.

Et ensuite ?

C'est tout, elle a disparu dans les bois
comme un fantôme.

Ensuite, Anthony est allé sortir ta voiture
du garage et y a déposé quelque chose.

Et comme un et un font deux,
je te prends la main dans le sac.

Tu te trompes, je dois aller en ville
livrer un colis pour mon oncle.

Écoute, toi qui connais bien la région,

sais-tu où se trouve
l'Hôtel du Vieux Chasseur ?

Tu ne comptes pas y aller seule ?
Je t'accompagne.

Dans ta voiture ?

Je laisse ce bon vieux Fred se débrouiller.
À plus tard !

Dis donc, mon petit ange,
il y a foule ce soir.

Bas les pattes, on n'est pas encore mariés.

Excusez-moi, connaissez-vous Mr Tavish ?
J'ai un paquet à lui remettre.

Oui, laissez-le moi.

Non, je dois lui donner
en mains propres.

Son bureau est derrière.

J'attends ici.

Venez, c'est par ici.

Entrez...

Mr Tromby, que faites-vous ici ?

J'ai des clients un peu partout, vous savez.

Et je pourrais vous retourner
la question, Claridge.

Je voudrais voir Mr Tavish.

Voici Mr Tavish.

- Bonsoir.
- Bonsoir.

Vous êtes seule ?

Non, avec un de mes collègues.

Mon oncle vous envoie ceci.

Il n'a pas pu venir lui-même,
il ne se sent pas bien.

Il a dit que c'était urgent.

Oui, merci, je suis au courant.

Un moment, je reviens tout de suite.

Du sable ? Du sable ?

Clark est devenu fou ?

S'il croit qu'il peut se payer ma tête.

Tavish, ne faites rien de stupide.

Il me faut ces pierres.

Il me les faut, même s'il refuse
de me les donner.

Je crois que quelqu'un ou quelque chose
fait peur à Mr Lucius Clark.

Je m'en fiche,
on avait un accord.

J'envoie tout de suite
un homme à Blackmoor.

Je vais lui donner des instructions.
On verra bien qui joue à quoi.

Vous transmettrez mes salutations
à votre oncle.

J'espère qu'il se rétablira vite.

Merci.

Je suis censé vous remettre cette enveloppe
en retour contre le paquet.

- Au revoir.
- Au revoir.

Eh bien, quelle charmante surprise.

En effet.
Vous êtes venu m'arrêter ?

Pas encore.

Dans ce cas, excusez-moi,
je suis pressée.

Mike, nous partons.

Bonsoir.

- Bonsoir, Mr...
- Mitchell, Jeff Mitchell.

Mike Pierce, un confrère.

Mr Mitchell est de Scotland Yard.

Comme c'est intéressant.

Bonsoir.

Un instant, j'ai une question à vous poser.

- Je ne vois pas en quoi je peux vous aider.
- Venez par ici.

Bonne idée, inspecteur. Vous pourrez
peut-être nous apprendre des choses.

Mitchell est là,
il pose des questions.

Ah ? Nous ferions mieux de partir.
Va te changer, nous t'attendons.

Permettez, je vous raccompagne.

Je croyais que c'était la police qui donnait
des informations à la presse,

et non pas l'inverse.

Mon flair de journaliste me dit que je suis
en trop. Je vous laisse, sauf si voulez...

Seulement les dames, pas les hommes.

Dans ce cas, je te laisse en de bonnes mains.

- Appelle-moi si tu trouves quelque chose.
- Pas de problème.

D'ailleurs, de quel droit me retenez-vous
de cette manière ?

Vous êtes un suspect.

J'y vais comment ?

Comment j'y vais ?

Prends la moto.

J'avais quelque chose à livrer de la part
de mon oncle. C'est une affaire privée.

Alors soit vous m'arrêtez tout de suite,
soit vous me laissez rentrer chez moi.

Je ne vous retiens pas,
vous pouvez y aller.

Tout va bien, Claridge, je suis là.

Rentrez au Yard et faites un rapport.
Je raccompagne miss Dorset chez elle.

On se retrouve à Blackmoor.

Vous entendez ?

Le vent sur la lande.

Venez, entrons.

Vous êtes encore debout ?

Je vous attendais, Miss Dorset.

Laissez la porte ouverte,
nous attendons de la visite.

Après de telles émotions,
nous avons bien besoin d'un whisky.

Puis-je demander à Miss Dorset
si elle aura encore besoin de moi ?

Comment va mon oncle ?

Il dort, il s'est couché tôt.

Merci, vous pouvez disposer.

Bonne nuit, Miss Dorset.

Je préférerais vivre à Londres,
dans un appartement moderne.

C''est drôle, ce château me donne
la chair de poule.

Si ça peut vous rassurer, Miss Dorset,

je passerai la nuit ici.

- Merci, mais...
- Je crois que c'est préférable.

Je me débrouillerai,
ne vous en faites pas.

Bonne nuit, Miss Claridge.

Merci.

Bonne nuit.

'' N'oublie jamais notre pacte secret.
Pour toujours, B.M. ''

Qui est là ?

Inspecteur ?

Oui.

Vous êtes blessé.

Quelqu'un ne voulait pas que je reste
cette nuit à Blackmoor.

Qui ?

J'ai peur qu'il se soit enfui.

L'étrangleur.

Aux neuf doigts.

De quoi a-t-il l'air ?
Vous avez pu le voir ?

Non, il était masqué.
Taille moyenne, mais très costaud.

Il reviendra peut-être.

Non, c'est peu probable. Mais en tout cas,
je connais son nom.

Comment ?

Je veux dire, je connais son vrai nom.

Mais comment il se fait appeler aujourd'hui,
c'est une autre affaire.

Vous savez ce que c'est ?

Des lettres.

De vieilles lettres d'amour envoyées
par une certaine Betty Mannings

à Lucius Clark quand il était gouverneur
du district de Kimberley en Afrique.

Voilà ce qui est curieux dans ces lettres.

Quand elle les écrivait, Betty Mannings
était mariée au meilleur ami de Clark,

son assistant Charles Mannings.

Betty Mannings est morte.
Demain c'est son anniversaire.

Et quelqu'un a lu ces lettres
dernièrement.

Si sa tombe se trouve
dans un cimetière de Londres,

ça pourrait être intéressant de voir
si quelqu'un va y déposer des fleurs.

C'est ce que vous irons découvrir
demain à la première heure.

Ne me parle pas de Tavish,
c'est juste une espèce de sale rat.

Il est mêlé jusqu'au cou
avec Clark.

Si on ne fait pas rapidement quelque chose
de notre côté, on se fera voler notre part.

Il faut qu'on trouve où ces diamants
sont cachés.

Ce Lord écossais est un nigaud.

Je fais ce que je veux
de ce pantin.

Oui, je vais reprendre les habits
de Lady L'Amour encore une fois.

À plus tard.

Alors, il y avait quoi dans ces billets doux
entre Clark et Betty Mannings ?

Il y avait un enfant.

Avant de mourir, Betty Mannings
a eu un fils.

Pas avec son mari,
mais avec Lucius Clark.

Rien de nouveau sous le soleil,
le classique triangle amoureux.

Pas sans conséquences.

Betty Mannings écrit dans une
de ses lettres

que le petit Lucius n'avait
que quatre doigts à sa main droite.

Maintenant vous saisissez.

Les chances que le fils aux neuf doigts rende
visite à la tombe de sa mère pour son anniversaire

sont plutôt minces, mais on ne sait jamais.

Quel âge aurait-il aujourd'hui ?

Environ la quarantaine.

Là.

Claridge Dorset, qu'est-ce qu'elle fait ici ?

Aucune idée, mais on va vite le savoir.

- Bonjour.
- Jeff... On se voit partout.

C'est un hasard ou vous faites exprès ?

Un peu des deux.

Quels sont vos liens avec la défunte ?

Je ne la connaissais pas,
mais mon oncle est encore faible

et il m'a demandé d'aller déposer
des fleurs sur sa tombe.

Au secours ! À l'aide !

Vous avez vu qui c'était ?

C'était le fils de Mannings.

Qui êtes-vous ?

J'étais la meilleure amie
de Betty Mannings.

Qu'est-ce que vous savez sur son fils ?
Où habite-t-il ?

Je ne sais pas.
Sa femme est Gwendolyn Blythe.

Je suis arrivé trop tard. Il était plus rapide,
il a sauté par dessus le mur.

Elle est morte ?

Oui, probablement une crise cardiaque
causée par le choc.

Je reconduis Miss Dorset à Blackmoor.

Watson, occupez-vous de ça,

puis trouvez qui est Gwendolyn Blythe.

Le plus vite on sera au château,
le mieux ce sera.

On doit découvrir s'il y a un autre moyen
d'accéder à la cave.

Je vais essayer de demander
à ce garçon.

- Bonjour.
- Oui ?

Où puis-je trouver le propriétaire du manoir ?

Il est sous la terre.

- Il est mort ?
- Je vais voir. Oncle Edgar ?

Vous êtes vivant ou mort ?
Il y a une dame qui veut vous voir.

Dans ce cas, je suis tout à fait vivant.

Oh...

Non, non, restez.
Lady L'Amour est ici pour affaires.

Je m'appelle Tromby, je suis son avocat.

Nous aimerions savoir si vous voudriez
vendre le château.

Elle raffole des vieilles pierres.

Pardon, je ne suis guère présentable.
Vous me pardonnerez, j'espère.

Vous êtes archéologue ?

Non, naturaliste. J'étais curieux de voir
à quelle profondeur une taupe creuserait

pour se trouver une fiancée.

J'ai bien peur de ne pas savoir
grand chose sur la question, désolé.

Nous aimerions visiter votre château.

Avec plaisir, mais venez d'abord
avec moi à la tour.

C'est de là que vous aurez la meilleure vue.

Si vous et votre épouse voulez bien
excuser le désordre.

Nous ne sommes pas mariés.

Nous avons des visiteurs.

Je n'attends personne.

Et arrête de changer de sujet.

J'aimerais savoir pourquoi Tavish a remis
à Claridge une enveloppe pleine de sable.

Tu le sais très bien, Anthony, tu essaies
de me trahir. Vous cherchez tous à me trahir.

C'est très simple, Tavish vous a renvoyé du sable

parce qu'il n'y avait que du sable
dans le paquet qu'il a reçu.

C'est moi qui ai mis le sable
dans la boîte de cigares.

Je donne la vie à ces diamants.

Je les fais naître du feu.

Ils sont à moi, vous comprenez ?
Où sont-ils ? Où est-ce qu'ils sont ?

Tu ne les trouveras jamais.

Si tu me tues, personne ne le saura...
Jamais !

Ma famille vient d'Écosse,
mais vous vous en doutiez.

Et mon arrière-arrière-arrière
arrière grand-père

a hérité de ce château d'une de ses épouses.

C'est charmant,

mais vous aurez deviné que je m'intéresse
davantage aux légendes et aux mystères.

Je veux dire... Regardez ce crâne
absolument merveilleux.

Oh, c'est un des mystères du manoir,

et il y en a de nombreux autres.

J'imagine que vous avez aussi des cachots.

Évidemment.

Oh... J'adorerais visiter ces cachots.

Madame, j'en serais enchanté.

Je dois monter voir mon oncle.
Si vous voulez, vous pouvez rester attendre ici.

Non, merci. Je vais marcher un peu.

- Entendu, on se retrouve plus tard.
- À tout à l'heure.

Hé, sors de là.

À quoi tu joues ?

Donne-moi ça,
ce n'est pas fait pour jouer.

On dirait que je vous ai fait peur.

Un détective devrait avoir des nerfs d'acier.

Et qu'est-ce qui te fait croire
que je suis détective ?

Eh bien, je vous ai vu ici
le jour du meurtre.

Où as-tu trouvé ce revolver ?

En bas, dans le passage secret que j'explorais.

Un passage secret ? Tiens donc...

J'aimerais y jeter un œil.

Dites, vous êtes vraiment curieux.
Venez, Monsieur le Détective.

Il fait chaud ici.

Oui, c'est à cause de la chaudière.

Mr Clark a fait installer une chaudière à fioul
qui marche tout le temps.

Il chauffe même en été parce
qu'il trouve le château trop froid.

Attention !

Où ils sont, vos nerfs d'acier ?
Je n'ai pas eu peur.

Fais attention, un de ces jours
tout cet endroit pourrait s'effondrer.

Quelqu'un vient.

C'est peut-être l'assassin.

Par ici, je vous prie.

C'est absolument extraordinaire.

Exactement ce que je recherche.

Vous avez vraiment de la chance
de posséder un si beau château.

Malheureusement, je crois
que le percepteur est du même avis.

Vous devriez venir me voir. Je suis toujours
chez moi, nous prendrions le thé.

Vous avez vu quelque chose bouger ?

Un simple rat, j'imagine.

Allons, ma chère, je suis à vos côtés.

Et comme dit le proverbe...

Jamais couard...

...N'aura belle amie.

Et par là se trouve l'ancienne
chambre des tortures.

Tout simplement fascinant.

Oui, c'est là que mes ancêtres
punissaient leurs épouses.

Aujourd'hui on leur achète des visons,
ce genre de choses.

Vous comprenez si bien
le cœur des femmes.

Oncle Edgar, c'est moi.

C'est un détective,
je lui donne un coup de main.

La dame, je ne sais pas qui c'est.

Mais le monsieur en kilt avec une moustache,
c'est un ami à moi.

C'est le seigneur du château.

Enchanté.

Mitchell, de Scotland Yard.

Tromby, l'avocat de Madame.

Je vous présente Lady L'Amour.

Ne nous sommes-nous pas déjà
rencontrés, Madame ?

Je ne pense pas.

Eh bien, je crois que nous avons tout vu.
Nous y allons ?

As-tu remarqué quelque chose d'intéressant ?

Elle a de jolies jambes.

Tu as raison, Flip,
mais tu n'as pas bien observé.

Lady L'Amour a prétendu ne pas me connaître,
mais elle a eu peur en me voyant.

Ce n'était pas bien difficile de trouver
où habite Gwendolyn Blythe.

Elle a un casier :
vol de diamants.

Mais comment allons-nous entrer
chez elle sans mandat ?

Pas de problème.
Le voilà, notre mandat.

Faites-moi voir cette photo.

Gwendolyn Mannings, anciennement Blythe,
mariée le 11 décembre 1959.

- Vit au 7 Rutland Gates, South West 5.
- C'est ici.

Également connue sous les noms de...

Betsy, Judy, Lady L'Amour.

- Profession : serveuse.
- En résumé.

C'est simple, la blonde Judy et la brune
aristocratique sont une seule personne.

Et c'est la femme du fils Mannings.

Le veinard.

Avec une aussi jolie femme,
un homme resterait à la maison.

Je parie que nous trouverons
le fils Mannings à son appartement.

Ça m'étonnerait, il n'y a pas
le moindre signe de vie.

Même pas de lumière.

C'est encore mieux.

Ça va nous simplifier les choses.

Enlevez cet oreiller.

Lucius Mannings, je vous arrête.

Lord Blackmoor ?

Vous m'avez appelé, ma chérie ?

C'est son mari ?

J'abandonne, je suis perdu.

Embrasse-moi.

Allumez la lumière.

Allez, vous, réveillez-vous.
Je n'ai pas toute la nuit.

Oh... Oh... Ma chérie.

Mais bon sang,
que fichez-vous ici ?

Oh, pardon.

Que faites-vous ici ?

Parlez, qu'est-ce qui se passe ici ?

Elle m'a invité à passer prendre le thé.

Le thé avait un drôle de goût, j'imagine
qu'elle doit y avoir mis quelque chose.

Oui, elle voulait vous garder
loin du château.

Vous avez suivi le chant d'amour
d'un leurre, mon ami.

Et moi qui croyais que c'était
le coup de foudre.

Je la croyais sincère.

- Mais Lady L'Amour...
- Cette Lady est en fait une serveuse de bar.

De retour à l'Hôtel du Vieux Chasseur
elle s'appelle Judy.

Serveuse...

Quelque chose me dit

que nous ne sommes pas
au bout de nos surprises.

On approche du pont.

Le réservoir est touché.

Il a mis le feu à l'essence sur la route.

Sortez, vite !

Inspecteur ? Vous êtes là ?
Inspecteur...

Inspecteur, vous allez bien ?

Et ce satané brouillard.

Il est mort ?

Ah... Inspecteur ?

Vous, vous allez à Blackmoor.

Je rentre à Londres essayer
de trouver une voiture.

Allez, dépêchez-vous.

Je t'attends depuis plus d'une heure.
Ça fait 14 ans que ça dure,

et tu n'es toujours pas capable
de rentrer tôt.

Oui, mon cœur,

j'allais partir.

Non, je ne serai pas long, ma chérie.

Mon cher inspecteur,

vous êtes bien connu

pour votre individualisme et vos méthodes
peu conventionnelles.

Certes, je n'y suis pas toujours opposé,

mais seulement
quand vous vous donnez la peine

de vous habiller de façon civilisée.
Vous allez un peu loin, vraiment, jeune homme.

Excusez-moi, Monsieur.

Qu'est-ce que vous voulez ?

Et au fait, pourquoi êtes-vous trempé ?

Je vous prie de m'excuser, Monsieur,
je sors juste de la Tamise.

Quoi ?

J'ai dû me jeter à l'eau
pour avoir la vie sauve.

Les étrangleurs de Blackmoor ?

Pas au pluriel, ce n'est pas une bande,
il n'y a qu'un seul étrangleur.

Pour l'amour du Ciel, jeune homme.

Cela fait trois semaines
qu'on ne vous voit plus au Yard.

Trois semaines que la presse
nous traite d'incompétents

pour n'avoir pas arrêté
ce gang d'étrangleurs.

Et c'est aujourd'hui que vous décidez

de venir ici au milieu de la nuit

pour me dire qu'il n'y a
aucun gang d'étrangleurs.

Demain je vous apporterai la preuve

que ces crimes sont l'œuvre d'un seul homme.

Ça vaudrait mieux pour vous, jeune homme,
sinon vous retournez à la circulation.

À Scotland Yard nous avons des détectives
de premier plan.

Nous n'avons pas besoin de magiciens.

Il n'est pas question de magie, Monsieur.

J'ai un atout dans ma manche.

L'assassin croit qu'il m'a tué
il y a à peine une heure.

Excellent. Vous savez, Mitchell,
ça n'avait rien de personnel.

Je sais, Monsieur.

Mais j'aimerais attirer votre attention
sur un autre point.

Tous ces meurtres sont liés d'une façon
ou d'une autre au château de Blackmoor.

Je vous serais très reconnaissant si vous
pouviez m'obtenir des renforts.

Vous voulez peut-être faire appel
à l'Armée de l'Air ou à la Marine ?

C'est que je suis en plein marais,

et je crains que même l'Amirauté aurait
du mal à envoyer la Flotte dans la boue.

J'ai seulement besoin d'assez d'hommes
pour encercler le château.

Sergent Stone.

- Oui, Monsieur.
- Écoutez attentivement.

Tous les ordres donnés par l'inspecteur Mitchell
ce soir le sont sous mon entière autorité.

Est-ce que cela vous convient ?

- Je peux ?
- Bien sûr.

Allez chercher mon adjoint Watson.

Dites-lui d'amener la voiture.

Merci, Monsieur.

Déjà minuit et demi.

Qui êtes-vous ?

Qu'est-ce que vous voulez ?

Je désirerais voir Miss Dorset.

Mon nom est Mike Pierce.

Nous sommes collègues
et j'aimerais lui parler.

Miss Dorset est avec son oncle.

Il ne se sent pas bien et elle souhaite
rester à ses côtés.

Si ça ne vous dérange pas d'attendre,
vos pouvez attendre dans l'entrée.

- Après vous.
- Merci.

C'est bien, les choses commencent
à prendre forme.

Votre parapluie, Monsieur.

Mike Pierce, reporter,
je suis un collègue de Miss Dorset.

Enchanté. Tromby, avocat.

Voici Lady L'Amour.

Bonsoir, Lady L'Amour.

Vous m'avez fait passer pour un idiot.

Mais vous ne devriez jamais
sous-estimer les idiots.

Que voulez-vous dire, Lord Blackmoor ?

Mon oncle est mort.

Oh, Miss Claridge, je suis désolé.

Mais la vie continue, n'est-ce pas ?

Votre défunt oncle vous aurait-il confié quelque
chose que je devrais savoir en tant qu'avocat ?

Non, rien.

Ainsi, il aura emporté son secret avec lui.

Quel secret ?

De quel secret parlez-vous ?

Je suis sûr qu'il connaissait
l'identité de l'étrangleur de Blackmoor.

Que sous-entendez-vous ?
Que l'étrangleur de Blackmoor

serait l'un d'entre nous ?

Pourquoi l'un de nous ?

Personne n'a vu son visage.

Il entre et sort comme un fantôme.

Vous êtes vivant.

En voilà une surprise.

Mais au fait, comment le saviez-vous ?
Je ne suis mort que depuis deux heures.

Comme vous le savez, la presse a beaucoup
de contacts à Scotland Yard.

Il faut que j'aille téléphoner
à mon rédacteur en chef.

Oh ?
Pourquoi ne pas l'appeler d'ici ?

J'ai déjà essayé mais le téléphone
est en dérangement.

Quelqu'un a peut-être coupé la ligne.

Et Miss Dorset, vous devriez vous occuper d'elle.

Je n'ai aucune confiance
en ce domestique, Anthony.

Bonsoir.

Qu'est-ce que vous voulez ?

Ce que je veux ?

Les diamants, évidemment !
Ceux que le vieil homme avait cachés.

Où sont-ils ?

Dites-le moi.

Vous allez me montrer
où sont ces diamants.

Claridge !

Claridge !

Ici vous pouvez crier autant que vous voudrez.
Personne ne vous entendra.

Et vous risquez de crier
si vous ne répondez pas.

Avec cet outil, je vais lentement
vous tailler les yeux.

Alors, où sont cachés les diamants ?

Où sont-ils ?

Je n'en sais rien, je vous jure.

Il vous l'a dit, je le sais.
Il vous l'a forcément dit.

Non.

Je suis le seul au monde capable
de tailler ces pierres de feu.

Non.

Qui êtes-vous ?

Miss Dorset, où êtes-vous ?

Lord Blackmoor !

Mitchell... Je vous croyais mort.

Où est la chambre de Miss Dorset ?

J'en viens, elle n'y est pas.

Elle doit être
dans les catacombes.

Il y a un moyen d'y accéder d'ici ?

Venez.

Vous faites le tour par dehors,
je passe par là.

Prenez ça.

Jeff !

N'approchez pas ou je la tue.

Jeff... Jeff !

Venez, je vous aide à remonter.

Les mains en l'air !

Au secours !

Je suis enseveli.

Tenez bon, mon oncle.

J'arrive.

Flip.

Où es-tu ?

Je vous sors de là.

Brave garçon.

Allez à l'intérieur et fermez à clé.

C'est bon, Flip, maintenant tire.

Tire.

Tire.

Regardez ce que j'ai trouvé.

Ça devait être caché
quelque part par là.

Je dois le montrer au détective.

Vite, attrapez-le !

Rendez-vous !

Il va vers le marais.

Lâchez cette arme.

Attrapez-le.

Rendez-vous !

Ne tirez pas.

Allez chercher une échelle.

C'est bon, je vous suis, mais vous n'avez
pas fini d'en entendre parler.

C'est le reporter Mike Pierce.

Mike !

Pas vraiment Pierce mais Mannings.

C'était son mari.

Il voulait venger son père.

Le seul ennui, c'est qu'il ignorait
que Lucius Clark était son vrai père.

- Et comme je le disais, le détective...
- Chut.

- Le détective n'aurait jamais trouvé les diamants.
- Chut.

Mais quand j'ai trouvé
le costume en amiante...

Oh, Flip, maintenant il s'est envolé.

Grâce au costume en amiante,
il a eu une intuition.

Les diamants étaient cachés
quelque part derrière la chaudière.

Oublie tout ça, tu veux bien.

J'ai entendu quelque chose.

J'aimerais trouver une jolie
petite maison à Londres

et oublier Blackmoor pour toujours.

Un endroit où je peux travailler.

Et toi, Jeff ?

Moi, c'est une autre histoire.

Je vais me lancer dans l'une des plus
difficiles missions de toute ma carrière.

Merveilleux, j'espère que
j'en aurai l'exclusivité.

J'en ferai un reportage formidable.

Non, je ne peux pas, c'est personnel.

Je vais essayer de faire
de Miss Claridge Dorset

la femme de l'inspecteur Jeff Mitchell.

Jeff !

Avance doucement.

Tu as entendu ?

Ce doit être le chant d'amour de
la grouse tachetée à col blanc.

Ça ressemble davantage
à quelqu'un qu'on étrangle.

Oh...

Il est en train de l'étrangler.

Souviens-toi.

Pour réfléchir on a besoin d'une tête,

pour embrasser il en faut deux.

C'est ce qu'on dit en France.

Tu comprendras plus tard.
Chut...

adaptation : tchi-tcha s.a.r.l.
Klow, Syldavie, 05.2013