All language subtitles for (08) Maigret se défend1

Ne respirez pas.

Très bien.

Très bien.

Mais je vous rassure, il n 'y a pas de
quoi s 'inquiéter.

Il s 'agit simplement d 'une trop grande
fatigue. C 'est un signal d 'alarme à

ne pas négliger.

Essayez de vous ménager et de ne pas
trop en faire. En somme, prudence.

Mais croyez -moi, il vaut mieux y
prendre garde maintenant avant que je ne

y oblige.

En somme, mon cher Georges, je vais
mourir en bonne santé.

Et dans très longtemps.

Ma chère amie, la seule menace qui pèse
sur la santé de votre mari, c 'est lui

-même. Uniquement lui -même.

Il devrait se ménager beaucoup plus qu
'il ne le fait.

Tu vois. Eh bien, ma chère Micheline, c
'était délicieux comme d 'habitude.

Pas très régime.

Merci. J 'espère que vous reviendrez la
semaine prochaine.

Je vais demander ma mutation à Meuc sur
Loire. Je m 'inspirerai au club de

gymnastique pour personnes âgées.

Je boirai de l 'eau minérale et je
fumerai de l 'eucalyptus.

Si vous me permettez, je dois dire que l
'eucalyptus...

Mais vous êtes à mon domicile, ici ? D

'où m 'appelez -vous ? Ah oui.

Bon.

Ne bougez surtout pas.

Je viens, oui.

Oui, oui, oui.

T 'as pas envie d 'y aller ? T 'inquiète
pas, je dors.

Tu as remarqué qu 'il pleut ?

Passez -moi l 'hôtel de Savoie, rue
Verrier, s 'il vous plaît.

Vous étiez combien, cette fois -ci ?
Deux types masqués, plus le conducteur,

fait trois.

Personne en converture ? Impossible à
savoir, étant donné que le tout s 'est

peut -être passé en moins d 'une demi
-minute et réglé comme un tir au but.

Il y en a pour combien ? D 'après la
déclaration que le bijoutier a faite à l

'assurance, pas loin de deux millions.

On a retrouvé la voiture.

Et alors ? C 'est une voiture volée.

Naturellement que c 'est une voiture
volée. Ils ne se sont pas servis de la

leur. Non, je ne sais pas. Tu l 'as
faite fouiller ? C 'est -à -dire ? Qu

-ce t 'attends que je te le demande ?
Mais non. Allô, l 'hôtel de Savoie ? Est

-ce que Mlle Charvet est toujours là ?
Je ne sais pas. Tu ne sais pas. Vous l

'avez trouvée où ? Elle est partie.

Je ne sais pas non plus. Tu ne sais
rien.

Ce n 'est pas possible.

On va tirer à interroger le propriétaire
dès qu 'on l 'aura retrouvée.

Ok, commissaire.

Torrance, essaie de me trouver les
coordonnées d 'un juge du tribunal d

'instance de La Rochelle nommé Charvet.

T ou AY, je sais pas.

Tu trouveras bien.

Je vais tout de suite, patron.

Vous avez une minute, monsieur le
principal ? Asseyez -vous, monsieur le

directeur.

Non, non, ça n 'est pas utile.

Voilà, monsieur le préfet m 'a fait
savoir...

qu 'il souhaitait vous voir à son
cabinet le plus rapidement possible.

Il désire vous parler.

Tout de suite ? Par exemple.

Bon, à tout à l 'heure.

Je sors.

Je viens d 'avoir le palais de justice
de la Rochelle. Il n 'y a aucun juge à

temps -là. Je cherche ailleurs ? Non,
non, laisse.

Commence à prendre les dépositions des
témoins de la rue des Morillons. J

'arrive tout de suite.

Au revoir partout.

Au revoir tout le monde.

Bonjour, monsieur Léon. Bonjour,
commissaire.

Asseyez -vous, je vais vous annoncer.

Monsieur Maigret, s 'il vous plaît.

Non, écoute, c 'est grotesque. À eux
deux, ils ont au moins 110 ans. On va

exécuter en deux sets.

Essayez -vous, je vous en prie.

Écoute, je te laisse, j 'ai quelqu 'un.
Je te rappelle, OK ? Ciao, écoute.

Vous jouez au tennis ? Ah non.

Pardonnez -moi ma curiosité, mais vous
avez fait combien d 'années de service,

monsieur le commissaire principal ? Je
vous avoue que je n 'ai jamais fait le

compte.

Une trentaine, j 'imagine.

C 'est beaucoup, en effet.

Vous avez une très belle carrière
derrière vous, si j 'en crois vos états

service.

Vous avez pratiquement débuté sur la
voie publique.

J 'y ai fait un stage, en effet, qui ne
m 'a pas été inutile.

C 'était une autre époque.

Désirez -vous un café ? Mais volontiers.

Geneviève, voyez -vous la gentillesse de
nous préparer deux cafés, je vous prie.

En somme, c 'est à cette formation sur
le tas que vous devez vos méthodes.

Je ne discute pas l 'efficacité, mais
que certains jugent parfois, disons, un

petit peu personnel.

Ça, peut -être.

Mais à moins qu 'un souvenir ne m
'échappe, je crois avoir toujours été

bien noté.

Il est indiscutable que pendant des
années, vous avez été l 'un des piliers

cette maison. Et que pour ma part, je
tente de faire évoluer.

Car si le monde change, la police, elle
aussi, doit savoir s 'adapter.

Ah, mais bien entendu.

C 'était déjà le souci de vos
prédécesseurs.

Enfin, ceux que j 'ai eu l 'honneur de
connaître.

Et c 'est malheureusement à moi quel
choix d 'éclaircir avec vous un incident

plutôt navrant.

Ce qui m 'est parfaitement désagréable.

Vous ne l 'ayez pas connaître,
mademoiselle Nicole Prière.

Est -ce que je n 'y connais Mlle Nicole
Prieur ? Sans doute, oui.

Mlle Nicole Prieur dit pourtant vous
avoir rencontré la nuit dernière.

Si vous le voulez bien, M. le Préfet, j
'aimerais que vous alliez jusqu 'au

bout.

Il se trouve que Mlle Nicole Prieur est
la fille de M. Jean -Baptiste Prieur,

maître des requêtes au Conseil d 'État.

Et cette jeune fille vous accuse
purement et simplement d 'avoir tenté d

d 'elle par la force.

Après l 'avoir fait boire.

Dans une chambre de l 'hôtel de Savoie,
rue Vérier.

Mademoiselle Prieur a -t -elle porté
plainte ? Pour le moment, non. Mais son

père, à qui elle a dû se confier parce
qu 'il avait découvert les échymoses qu

'elle portait aux bras et aux épaules, a
exigé qu 'elle fasse une déposition

officieuse.

Si vous reconnaissez les faits, nous en
tirerons ensemble les conséquences.

Et dans le cas contraire ? Je vous
demanderai de déposer à votre tour et je

diligenterai une enquête interne de l
'inspection générale des services avant

statuer sur votre éventuel renvoi.

Puis -je vous demander celle de
mademoiselle Prieur ? Je suis impatient

'apprendre dans quelles circonstances je
me suis révélé sur le tard être un

odieux satyre.

qui déshonorent la police tout entière.

Car c 'est ce que vous pensez, si j 'ai
bien compris.

La question n 'est pas là.

Vous trouverez aussi un rapport de
médecine féminine ?

Merci, je peux

disposer.

Je vous en prie.

Décidément.

Maigret ? Oui.

Cette histoire est heureusement interne.

Elle ne concerne ni la presse, ni un
quelconque syndicat.

Rassurez -vous, monsieur le préfet.

Je suis un homme d 'un autre temps. Je
ne sais pas déléguer.

Je vous rappelle que vous êtes encore un
fonctionnaire, monsieur le commissaire

principal, et à ce titre, je vous
interdis formellement toute action ayant

de près ou de loin à mademoiselle Nicole
Prière ou à son entourage.

Est -ce assez clair ? Cela n 'est que
trop, monsieur le président.

Qu 'est -ce que vous voulez que je vous
dise ? Vous êtes comme un fou, là ! Vous

auriez pu m 'écraser, non ? Bon, ça va,
maintenant ! Allez,

ça va, ça va ! Quelle journée,
décidément !

J 'avais beaucoup bu au cours de la
soirée d 'anniversaire chez Martine

Desarmières. Et lorsque l 'homme qui
disait être le commissaire Maigret m 'a

abordé dans ce café où je m 'étais
abritée à cause de la pluie, j 'avais

les idées très embrouillées. Le
commissaire m 'a fait boire à nouveau.

bien que, jusqu 'à l 'arrivée dans la
chambre d 'hôtel, la seule chose que je

rappelle, c 'est que j 'avais
terriblement envie de vomir.

Ce qui n 'a pas empêché le commissaire
de commander du champagne à la

Il a dû le boire tout seul car je me
sentais trop malade.

La même chose, s 'il vous plaît.

C 'est parti.

Un cognac.

Lorsque je suis allée à la salle de
bain, il a voulu à tout prix me suivre

me faire prendre une douche.

Tu peux téléphoner, je vais pour Paris.

Tenez.

Tu notes, Nicole Prieur, 112 boulevard
Courcel, 18 ans, blonde, yeux bleus,

les cheveux longs, jolie.

Le papa est au conseil d 'état.

Oui, je veux tout sur elle.

Tâche d 'avoir des photos, demande à
Barnacle.

Ah, Bouvier, tu n 'as jamais entendu
parler de cette jeune fille, tu n 'as

téléphoné à Barnacle et il n 'a jamais
fait de photos.

Oui, l 'IGS est dans le coup.

Attends, moi j 'arrive dans une petite
heure.

Vous vous souvenez de moi ? Au moins la
mémoire.

J 'étais là -bas hier soir à la même
place, à la fermeture avec une jeune

Je vous ai demandé deux cafés.

Vous savez, moi, café, bière ou autre
chose, je ne fais pas attention au

Et personne n 'est venu vous demander de
renseignements sur elle ce matin.

Non, pas spécialement.

Vous savez, tout le monde me pose des
questions. T 'as vu ma chaîne, t 'as pas

vu un tel ? Comme si je pouvais tout me
rappeler. C 'est un bistrot, c 'est pas

une loge de concierge. Véné ! Un moment
! Combien je vous dois ? Rien du tout,

commissaire. Ah bon ? Non.

Ensuite, tout devient fou dans ma
mémoire, mais je me souviens seulement

a voulu me déshabiller de force.

Je me suis débattue. Il me tenait les
bras et je me suis mise à crier.

Il a commencé à me battre, mais quelqu
'un est venu frapper à la porte.

Et ben voilà.

Ouais, c 'est ça.

Ah, je vous ai vu au cinéma.

Je me souviens un peu d 'entier le film.

Je suis très physionomiste.

Moi, je vois une fois une tête, c 'est
gravé à jamais.

Arrêtez -moi ici.

Non, non, la rue n 'est pas bruyante.

C 'est très calme. Rue 12.

La meilleure rue.

Avec une douche.

Bonjour.

Une minute, s 'il vous plaît.

Je viens régler la chambre numéro 10.

Oui, mais elle est payée de toute façon.

Commissaire Maigret, brigade criminelle.

Ah oui, je vois.

Écoutez, vous n 'avez qu 'à vous
débrouiller entre vous. Moi, ça suffit

ça, votre histoire.

Je sais, monsieur le directeur, mais je
vous demande de poursuivre la

surveillance de Palmyrie quelques jours
encore.

Oui, écoute comprise.

Je vous remercie.

Ah oui, ça s 'est très bien passé.

Ah oui, c 'est un homme tout à fait
courtois.

Au revoir, monsieur le directeur.

Mais enfin, ça sent le coup tordu à 20
kilomètres. Alors si vous voulez mon

avis, non seulement le coup est tordu,
mais en plus, il vient de quelque part.

Mais voilà deux réflexions de bon sens,
coup sur coup, mon petit Hans.

Ajoutons une troisième.

Je dirais des types que vous marquez à
la culotte et qui préféraient vous voir

sur la touche.

La métaphore a le mérite d 'être
parlante.

Oserais -tu citer quelques noms ? Parmi
les paroissiens dont les péchés vous

préoccupent, je dirais Manuel Palmari.

Dès que j 'aurai un moment, j 'irai le
confesser.

Pourquoi pas tout de suite ? Parce que
tu vas d 'abord te mettre à la machine

prendre ma déposition.

Hein ? Tu es officier de police, oui ou
non ?

le sous -signé Maigret Jules déclare sur
la foi du serment

que je me trouvais à mon domicile le 10
décembre

quand

vers 11 heures du soir j 'ai reçu un
appel téléphonique

d 'une personne déclarant s 'appeler

Nicole Charvet, domiciliée à La

Rochelle et fille d 'un magistrat de la
dite ville.

L 'arnacle à votre service.

Tiens, voilà toujours ça.

C 'est pas un recours, mais t 'étais
pressé.

T 'en veux d 'autres ? Mais comment as
-tu fait ? J 'ai eu l 'idée, pour avoir

le numéro de sa charrette, de téléphoner
à Bodin, à la préfecture.

Coup de bol ?

Elle était garée juste devant l
'immeuble.

Une Alfa Sprint Vermillon. Je pouvais
pas me gourer.

J 'ai planqué dans un kiosque à journaux
avec un 300.

Et deuxième coup de bol, elle est sortie
dix minutes après.

Sur le tas, t 'en as huit à dix de
bonne.

C 'est bien elle.

Ah oui, ça fait bien elle.

T 'en veux d 'autres ? Ben, à tout
hasard, mais... T 'en fais pas, Jules.

Je décroche dans six mois.

Alors... Si tu me demandais des photos
du ministre de l 'Intérieur en tutu

je te les prêts, du moment que c 'est
pour toi.

C 'est pas ce qu 'ils portent des tutus
roses, le ministre ? Eh, va savoir,

jeune homme.

Allez, je t 'en fais d 'autres.

Salut.

Il n 'a jamais su photographier.

C 'est nul.

Elles sont toutes floues.

Alors, Nicole Prieur, alias Charvet, se
trouvait dans un état de fébrilité

extraordinaire.

L 'alcool y était sans doute pour
beaucoup, mais je reste persuadé qu

avait réellement eu peur de quelqu 'un
ou de quelque chose.

Malgré les incohérences de son récit, j
'ai cru à son histoire d 'ami qui avait

voulu la tirer dans son lit après l
'avoir saoulée et au vol de son sac à

dans le métro.

J 'ai jugé bon de l 'emmener dans un
hôtel pour qu 'elle y passe la nuit.

Et je lui ai laissé ma carte en lui
recommandant de m 'appeler le lendemain

matin.

Et plutôt, j 'ironde cette diamine, dis
donc, patron.

Moi, à votre place.

Je te remercie.

Dis -moi, prieur, maître de requête au
Conseil d 'État, les hargés ont

quelque chose ? Ils ont.

Sur le papa, il y en a deux caisses et
pas un cheveu qui dépasse.

catholique, grand résistant gaulliste,
MRP, regaulliste, grosse fortune

personnelle, veuve, pire marié. Sur la
mère, il n 'y a rien.

Et sur la fille, il n 'y a pas grand
-chose.

Étudiant en droit, deux, trois amants,
dont un ami de papa, le dernier en date

est le député Pontavif. Ah oui, puis j
'ai oublié, une passion, le jumping,

championne d 'Île -de -France junior.

Tu n 'as tout de même pas demandé un
vrai rapport au renseignement généraux ?

Bien sûr que non, patron.

Ne t 'inquiétez pas.

Oui, enfin, pendant ce temps -là, tu ne
t 'occupes pas des vols de bijoux.

Bon, allez, on termine et tu me conduis
chez Palmaré.

Ce vieux Palmaré.

Arrivé dans la chambre de l 'hôtel de
Savoie.

Par où je passe ? T 'as qu 'à prendre
par la rue Dampierre et tu remontes le

boulevard Mercier.

Un coup de pouce pour rentrer dans la
police, toi. T 'aurais pas pu faire

Ça va patron ? Oui.

À part les fautes d 'orthographe.

Encore qu 'il y en a moins que d
'habitude.

Ah bravo, et maintenant on fait quoi ?
On va activer un peu la sirène pour

Ça va leur muer le train, ces ploupes.

Arrêtez -moi ça.

Bon, je vais y aller à pied, je t
'adopte pas.

Bien. Patron, je vais chez Palmarie avec
vous, non ? Non, toi tu signes ça et tu

vas le porter toi -même au cabinet du
préfet. Avec les fautes ? Tu viens me

chercher dès que tu peux.

Ah, j 'y pense.

N 'oublie pas le député qui sauve les
faveurs de la petite prieure.

Allez, recule.

Il y a l 'hiver.

C 'est comme ça que tu planques ? Vous
en faites pas, j 'y signale tout ce qui

passe. Vous voulez un petit jus ? Je
viens de le faire.

Merci, non.

Pas le Marietten ? Oui.

Aline est sortie il y a une heure. L
'oursi lui file le train.

Allez, joue, jeune homme.

Sous -titrage Société Radio -Canada

Non, mais faites comme chez vous.

Tu sais que ton Armagnac est une des
meilleures choses que j 'ai jamais vues

Je peux vous en faire envoyer une
caisse.

Non, c 'est chez toi que j 'aime le
boire.

Oh,

il a sa tête des mauvais jours, le
commissaire.

J 'en ai connu une meilleure.

Faut que je pleure ? C 'est le cas de la
rue des Morillons qui vous met dans cet

état -là ?

Entre nous, soit dit, c 'est du joli
boulot, non ? Les nouvelles vont vite.

Ben, s 'ils en causent dans le poste, c
'est pas un crime d 'être au courant.

C 'est du beau boulot, comme tu dis.

Mais le plus beau, c 'est encore celui
du type qui est derrière tout ça.

Oh, commissaire, je ne voudrais pas
avoir à me répéter.

Mais depuis que je suis sorti du ballon,
j 'ai raccroché les gants. Ça fait 17

balais que je me tiens aussi bien que l
'archevêque de Paris.

D 'ailleurs, vous le savez aussi bien
que moi. Je n 'ai jamais entendu dire qu

'on tirait sur les archevêques un fusil
mitrailleur à la sortie du casino d

'Angers. Tu vas sans doute m 'expliquer
que c 'est aussi la justice divine qui a

fait sauter la voiture de tes flingueurs
trois mois plus tard.

Ah non, ça, c 'est les aléas de la vie.

Ils sont morts et moi, je suis monté sur
roulette à perpète.

Il y a des fois, je préférerais le
contraire.

Mais je ne suis pas sûr qu 'un homme qui
a ses deux guibolles puisse comprendre

ça.

Aline est sortie ? Vous le savez aussi
bien que moi.

Elle ne peut pas aller me chercher une
boîte d 'allumettes sans avoir une demi

-douzaine de vos flics au train.

Ce n 'est pas une vie d 'ailleurs pour
cette gamine.

Où est -elle allée ? S 'acheter des
fanfreluches.

Cette petite est une sainte.

Dès qu 'elle voit que j 'ai le moral qui
tourne au noir, elle ne sait pas quoi

faire pour me faire plaisir. Elle fait
quelque chose, elle trouve quelque

Une fin, je vous dis.

Ça t 'ennuie beaucoup si je l 'attends
avec toi ? Ah oui, beaucoup.

Alors je vais te raconter une histoire
pour te désennuyer.

Il y avait une fois un commissaire
principal de la brigade criminelle,

même qui t 'a envoyé à la centrale de
Saint -Mort, qui s 'est trouvé piégé

dans une pseudo -histoire de mœurs, d
'où sa mauvaise

humeur.

Prends -toi compte qu 'une jeune fille
de la meilleure société... Papa ? Ah,

papa ! Il y a de la visite, papa.

à la clé d 'or.

J 'ai vu Jean -Loup. Il m 'a dit que tu
t 'inquiètes pas.

Le comptable a été débordé. C 'est pour
ça que t 'as pas eu les comptes de

novembre. Mais ça va, hein ? Ça a très,
très bien marché. D 'ailleurs, je crois

qu 'il va falloir augmenter les primes
de Noël. Enfin, tu verras ça toi -même.

Puis après, passer au champ, faire des
petites cours.

Tu veux voir ? Oh, je te dis pas la tête
du poulet qui me suivait

quand je suis rentrée dans la lingerie.

Ça sentait le poulet rôti. Du coup, j
'en ai fait cinq.

Bébé. Il te plaît ? Attends, c 'est pas
tout.

Viens.

Tu veux que j 'essaie tout de suite ?
Plus tard, plus tard.

Tu veux que j 'essaie tout de suite ?
Plus tard.

Pourquoi ? Parce qu 'il est là ? T 'as
qu 'à lui dire de fiche le camp.

Il n 'a pas de mandat de perquisition.

Si ? Vous avez un mandat ? Non, j 'ai
pas de mandat.

Alors excusez -nous, commissaire, mais
papa et moi, on a des tas de choses à se

dire qui vous regardent pas.

Ça peut attendre. Oh,

il est en colère, le commissaire.

Il y a de quoi.

Il vient passer ses nerfs ici, à tout
hasard.

Tenez, à tout hasard.

Elle est plutôt belote, la petite.

Et après ? Je pense qu 'elle a de plus
que moi, à part qu 'elle fait du cheval.

C 'est votre belle -amie ? Pas
précisément.

Vous la connaissez, l 'un ou l 'autre ?

Ça fait trois ans que je suis cloué ici.

À cette époque -là, elle devait avoir
quoi ? 14, 15 ans.

Alors, voyez bien.

Tu la connais, toi ? Tu me vois frayer
avec ce genre de souris.

Je suis pas née avec une cuillère d
'argent dans le bec, ou alors ça se

Cette jeune personne du meilleur monde,
en effet, son père est une des huiles de

la République.

Elle m 'a été envoyée gracieusement dans
les jambes.

Pour vous coller une histoire de feste
sur le dos, si je puis dire, c 'est ça ?

À peu près, oui. Il faut déjà avoir de l
'imagination.

Alors vous pensez que le coup, il vient
d 'ici ? Dans quel but on aurait fait ça

? Je n 'en sais rien.

Mais ce dont je suis certain, c 'est que
tu n 'as jamais décroché.

Mais nom de Dieu, commissaire, sur
quelle heure faut vous le chanter ? Les

business dont je m 'occupe, c 'est la
limonade et les canassons.

Alors j 'en ai marre de vos soupçons à
la noix ! Je me suis rencardé auprès de

mon avocat.

Mon téléphone sur écoute et vos flics.

qui font les 3 -8 en bas de l 'immeuble.
C 'est pas légal ! Maintenant, je vous

préviens. Non, renverse pas les rôles.

C 'est moi qui te préviens.

Que sur ma demande auprès du juge
Comelio, la brigade financière va ouvrir

enquête.

Mais nom de Dieu, c 'est tout de même
pas de ma faute ! Si la clé d 'or fait

bénéfices depuis 17 ans ! Si j 'ai un
peu de peau et que les canards sont ! J

'ai la certitude que c 'est toi qui
organise les cas de sa répétition des

petites bijouteries.

sur lesquels tu sais parfaitement que j
'enquête.

Et c 'est pour ça que tu viens d
'essayer de me piéger.

Mais vous êtes complètement malade, là,
pour vous faire soigner.

Non, mais tu vas pas te laisser accuser
comme un cave.

Alors la prochaine fois quand je te
ferai replonger, ce sera pour le restant

tes jours.

Et Aline aussi en prendra pour un bout
de temps. Fais -toi confiance.

C 'est la déclaration de la guerre, là,
carrément. Ça y ressemble.

Sur ce, je vous souhaite une bonne
soirée.

Sous -titrage

Société

Radio -Canada

Oui. Enfin, c 'est pas pour dire, mais
cette semaine, elle a quand même réussi

nous semer deux ou trois fois.

Une chose, les mains.

Les toilettes d 'âme communiquées avec
la sortie de secours.

Et puis l 'autre fois, elle s 'est
promenée gillons au rayon lingerie d

galeries Lafayette.

Ah, décidément, celle -là.

Elle a des rendez -vous réguliers ? Oui,
coiffeur, esthéticienne, puis elle a

son dentiste, là, juste à côté.

Quand on parle du loup...

Je vais vous dire pourquoi vous
déraillez.

La gonzesse de la photo, le bateau qu
'elle vous a monté, elle a pu le faire

pour un type qu 'elle avait dans la
peau.

Et ce type -là, ça peut pas être Manu.

Au revoir.

Usez pas vos godasses.

Je vais juste à la porte à côté et après
je rentre à la niche.

Là, je pense que Palmaré l 'est sortie
du trottoir.

Je crois qu 'elle le sait.

T 'as eu quelque chose sur ton tavis par
tes amis DRG ? Maman de la petite

prière ? Rien à faire, c 'est du trop
gros gibier, ça. Ça touche carrément à l

'Élysée, là.

Tu me ramènes ? Salut René.

Bonne journée.

Oh non, s 'il te plaît.

Allez, à demain.

À demain, patron.

Et donc, tu l 'as déshabillée ? C 'est
drôle, il a bien fallu.

Elle avait vomi sur sa robe.

Ne te défends pas, je voulais seulement
savoir si elle avait déjà les marques

sur le corps.

Je n 'ai rien remarqué.

Tu veux dire qu 'elle se les ait faites
après ? Non, on les lui a faites.

Si tu es libre demain, je t 'emmène
déjeuner dans un endroit charmant.

Comme des amoureux ? Pourquoi pas.

Alors c 'est vrai, tu connais pas les
assises, toi.

Ah ben tu verras, c 'est pas du tout la
même ambiance que la correctionnelle.

Enfin bon.

Bref, tu vois toujours pas pourquoi on a
retrouvé tes empreintes sur le contact

de la bagnole qui a servi au cas de la
bijouterie.

Hein ? Non ? Cette jeune personne, Aline
Beau, je te la connais ?

Il a perdu sa langue, ce petit bonhomme,
décidément.

Bon, on va le laisser réfléchir un peu.

Simon, emmène -le au dépôt.

Patron, vous voulez pas qu 'on le
cuisine plus que ça ? Non, plus tard, j

rendez -vous.

Tu m 'emmènes ? Comme vous voudrez.

De toute façon, il n 'en sait pas
beaucoup plus qu 'il l 'en dit.

Faut pas leur donner.

Oh, ça, par exemple, ça va t 'y
commissaire. Ouais, ma foi.

T 'as grossi, toi, Nino.

C 'est les bureaux, ça.

Toi, par contre... C 'est le grand air.

Ça m 'a pas fait grandir non plus, d
'ailleurs.

Alors, hein ? Sacré maigré, là.

Ah, ben, tu vois, moi, ça va toujours.

C 'est le son de ma femme qui est morte
il y a deux ans.

Oui.

Il faut bien.

Alors, t 'es en balade ? Si on veut.

Tu sais, ici, c 'est pas le champ de
course.

Les arnaques sur les canassons, tout ça,
je ne suis plus au parfum.

Oui, tu parles.

Tu étais inspecteur à l 'époque.

Eh oui.

Dis -moi, la jeune prieure,

Nicole. Nicole Prieur ? Oui.

Ah bah tiens.

La sagement, justement, ça.

Autant j 'aime la bête, autant la
propriose, c 'est une vraie tête de l

Jolie fille, hein ? Mais tête de l 'art.

Pourquoi, tu veux lui parler ? Et
Edouard Pontavis, ça te dit quelque

Pontavis ? Pontavis, Pontavis.

Ah bah ça ne me dit rien, là, dis donc.

Pourquoi, ça devrait ? Au sujet de
Nicole Prieur, par exemple ?

Oh non, oh non.

La petite poignarde, ça fait deux ou
trois fois que je la vois sortir avec

Mélan.

Même que je me suis dit qu 'elle n 'est
pas Jojo.

Oh,

c 'est pas que ça soit un mauvais
cavalier, non, mais à côté d 'elle.

Mais qui est -ce, Mélan ? Mélan ? Mélan,
c 'est un dentiste.

Ah bah tiens, justement, il est allé
avec la petite pas plus tard hier matin.

Alors ? Eh bien, encore une fois, merci,
Fernand.

Ok, commissaire.

Ah putain, parce que c 'est toi,
Caroline Dumanoir dans la cinquième,

en automne.

Tu mets tout ce que t 'as dessus et tu
peux prendre ta retraite plein air, c

'est moi qui te le dis. C 'est une idée.

Salut commissaire ! Ne t 'inquiète pas.

C 'était vraiment délicieux.

S 'il vous plaît, si vous permettez, la
maison serait vraiment très honorée de

vous offrir votre repas. C 'est
malheureusement impossible.

J 'offre ce déjeuner à ma femme pour nos
25 ans de mariage. Mais vous

remercierez la direction.

Merci.

Je suis très à l 'avance cette année.

Salut.

C 'est la petite photo.

Vraiment, c 'est splendide.

Je ne me sens pas très bien.

Maintenant,

je comprends pourquoi tu m 'as amené
ici.

Peut -être à parmi les livres.

Puisque c 'est fait, je crois que je
vais emmener Joseph, pardon, au cinéma.

Viens, maman, viens, maman.

Viens, le toutou.

Viens, le toutou et sa maman.

Allez, allez, le chien -chien.

Allez, le chien -chien, les gentils, le
chien -chien.

Alors, vous cuisinez même mon dentiste
maintenant ? Non, je fais plutôt le

contraire. Ah, j 'espère qu 'il ne vous
le fera pas.

Je viendrai vous voir après.

Si vous êtes toujours en état.

Oh, il a été très gentil, il s 'est tenu
très propre.

Ah oui.

Eh, dis donc, c 'est Cotine, ça t 'a plu
le film ? Oh, si tu n 'as pas tout

compris, on pourra revenir demain.

Bon, à peu tard.

Alors ? Rien ne finit à les
commissaires.

D 'ailleurs, le film était plutôt pas
mal.

Tu vas travailler un peu.

Montreux -Chantel au restaurant Lac
-Lédor et essaie de savoir auprès des

garçons si Mlle Prieur fréquente l
'établissement.

Bien, commissaire.

Paradra ! Viens, maman.

Oui.

D 'accord.

Très bien, je vais le prévenir.

Excusez -moi, vous avez rendez -vous ?
Non.

Vous êtes déjà venu ? Non plus, mais
depuis cette nuit, je souffre d 'une

de dents atroce.

Bon, allez attendre à côté, je vais
voir.

Le docteur vous fait demander si ça ne
vous dérange pas d 'attendre un peu.

Oui. Le docteur va vous prendre. Je vais
remplir votre fiche.

Vous pouvez vous débarrasser.

Je vais vous demander votre nom, âge,
profession, adresse et téléphone au cas

échéant. Jules Maigret, 118 Bouvard
-Richard -le -Noir,

fonctionnaire.

Rincez -vous la bouche.

Qui vous a recommandé mon cabinet ? Je
travaille dans le quartier. J 'ai vu

votre plaque.

Ouvrez la bouche.

De quelles dents souffrez -vous ?

Une moelle à gauche, là, au fond.

Celle -ci ? Elle bouge, l 'eau ? Non.

OK.

Une moelle au fond, à gauche.

Là ?

Peut -être.

Vos dents sont parfaitement saines et
vos deux plombages ont été très bien

faits. Si vous avez ressenti une douleur
maxillaire persistante, c 'est sans

doute dû à un début de sinusite.

Dans ce cas, voyez votre médecin
traitant et en attendant, prenez

'aspirine.

Je vous remercie, docteur.

Excusez -moi de vous avoir fait perdre
votre temps.

C 'est surtout le vôtre que vous venez
de perdre.

Je vous dois.

Vous verrez ça avec mon assistant.

Pardon, madame.

Oh ! Attendez, je vais arranger ça.

Voilà.

Allez -y, de toute façon.

C 'est un bon dentiste, le docteur
Mélan, non ? Ah ben ça, j 'en sais rien.

je vais à l 'hôpital, c 'est gratuit.

À tous les cas, c 'est un homme
charmant.

Bon, première nouvelle.

Enfin, ça dépend peut -être avec qui.

Il y a longtemps que vous travaillez ici
? Cinq ans. J 'aime autant vous dire

que si je trouve autre chose... Dites
-nous, vous n 'auriez pas des allumettes

Je ne sais pas ce que j 'ai fait de
mienne.

Tenez.

Merci.

Il a de la chance d 'avoir un jardin en
Paris.

Vous avez vu dans quel état il est aussi
? Il a son domicile ici ?

Oui, au second.

Et sa femme n 'a pas eu l 'idée d
'arranger un peu tout ça ? Sa femme ?

rigolez. À part ses clientes Adrienne,
son assistante, il n 'a pas de femme.

C 'est vrai qu 'Adrienne, elle est
dingue de lui. Bon,

à la prochaine fois.

C 'est rare de tomber sur un homme aussi
sympathique.

Ça va, patron ? Oui, pourquoi ? Vos
dents ? Non, elles sont en parfait état.

viens d 'en avoir confirmation.

Entre autres choses.

Vous êtes que deux ? Entre.

Vous ne pouvez pas savoir ce que je suis
heureuse de vous voir, inspecteur

Machin.

Manu se repose.

Ça veut dire qu 'il fume une pipoude d
'opium.

Et alors, c 'est pas un crime ? Un délit
tout au plus.

Ah tiens, parce qu 'il parle, l
'inspecteur Truc ?

Oui, et il pourrait vous dire que la
détention de stupéfiants peut valoir de

mois à un an ferme.

Vous savez pas qu 'avec ses guibolles,
il souffle le martyr ? Y 'a que ça qui

soulage. Ah non, vous le savez pas,
parce qu 'il vous l 'a pas dit.

Il vous dit d 'en tamponner comme de l
'an 40.

Qu 'est -ce qui se passe ici ? Ce qui
les intéresse, c 'est de nous traquer

comme du gibier.

Doucement, calme -toi.

Pourquoi vous fouillez dans ces tiroirs
-là ? Y 'a pas de bombe ici.

Elle est nerveuse, la petite.

Faut la comprendre.

Moi aussi, je suis nerveux.

Mais nous, on est calme.

Vous avez déclaré au commissaire Maigret
ne connaître ni l 'un ni l 'autre

Nicole Prieur, dont le commissaire vous
avait montré des photos.

Faut se répéter.

Nous avons établi que Nicole Prieur est
liée au docteur François Mélan,

dentiste, chez qui mademoiselle Aline
Beau se rend plusieurs fois par semaine.

L 'inspecteur Lourty pourra vous fournir
les jours et les heures, si vous

voulez. Mais qu 'est -ce que vous
insinuez, là ? Il n 'y a pas qu 'un

Paris qui a mal aux dents.

Vous commencez à me courir tous les deux
avec votre petite bourge de Nicole

Machin, là.

Et elle, en ce moment, elle n 'a pas que
mal aux dents.

Ah oui ? Et où donc, alors ? Vous voulez
tout savoir ? Oui.

Je veux tout savoir.

Alors, je vais vous apprendre que le
docteur Mélan, c 'est peut -être un bon

dentiste, parce qu 'autrement, je ne me
ferais pas soigner par lui.

Mais il reçoit beaucoup de suie à papa.

Et à mon avis, ce qui n 'est pas que de
leur carie.

Croyez -moi, les femmes, ça sent ces
choses -là.

Mais tu ne m 'avais pas raconté ça.

T 'as vu la tronche qu 'il a ? Ouais,
mais là, c 'est de Guy Bolle, lui.

Ouais, et ben toi, t 'as le reste.

Lui, je ne sais pas.

Vous insinuez qu 'il serait impuissant ?
Mais dans ce cas, ses clientes dont

vous parlez, elles vont chez lui.
Pourquoi ? Faut vous faire un dessin,

inspecteur truc machin.

Non, ce ne sera pas utile. Mais ce qui
sera utile, c 'est que vous prouviez que

vous n 'avez aucun lien avec Nicole
Prieur.

Là, c 'est vous qui inversez les rôles.

C 'est à vous de prouver, pas à nous.

Faites -moi confiance.

Je prouverai.

Eh bien, je vous souhaite bien du
plaisir.

Mais avec vous, nous n 'en manquerons
pas, mademoiselle.

Vous savez, Manuel, j 'ai toujours pensé
que vous n 'alliez pas raccrocher.

Et je suis sûr de ne pas me tromper.

Ça n 'empêche pas les sentiments, mais
ce que vous m 'avez fait, Aline et vous,

je ne suis pas prêt de vous le
pardonner.

Viens, Terence.

Hé ! Hé ! J 'ai 60 balais.

J 'ai plus de guibolles.

Et je vais crever avant toi.

Mais ce que je regrette le plus, c 'est
de t 'avoir rendu service trop souvent.

Tu peux me croire.

Elle a du cran, cette gamine, dites
-donc, vous trouvez pas ? Lui, il n 'est

mal non plus.

Enfin, c 'est pas une raison.

Je suis sûr que non, patron.

Sinon, à quoi ça sert qu 'on soit des
flics ?

Par moment, je me le demande.

Tu prendras la deuxième main gauche, c
'est plus court pour Richard Lenoir.

Mais dis -moi, qu 'est -ce qui va se
passer au juste maintenant avec le

Ça suffit, je te remets rien.

J 'ai une sale gueule en ce moment.

Tout le monde a raison.

J 'aurais peut -être fait un peu
attention.

Toi ?

En attendant, lâche un peu de dormir.

Ce serait déjà ça.

Bonjour.

Bonjour, patron.

Tu as trouvé quelque chose sur Adrien
Longle ? Le assistant du dentiste, oui,

'ai son adresse.

Pas mal.

Mais qu 'est -ce que vous faites là ?
Vous n 'êtes pas chez Palmary ?

on n 'en sait rien de ce qu 'on fait
ici.

On nous a dit de ne rien faire tant que
vous n 'avez pas vu le Big Boss.

Alors on attend.

Ah bon ? Bon, ben, à tout à l 'heure,
les enfants.

Barnacle ! Oh, Julien ! Tu sais, il ne
faut pas que tu t 'en fasses pour moi.

Ils ont voulu me remonter les bretelles,
mais je les emmerde.

Et je leur ai dit bien fort, je
continuerai à travailler pour toi.

Et crois -moi, la vie est belle.

T 'as raison, Barnacle.

La vie est belle.

Ah, Maigret, allons dans votre bureau,
nous serons plus tranquilles.

Ah, comme vous voulez.

Maigret, je suis obligé de vous demander
ce que vous faisiez chez un dentiste de

la rue des Acacias.

Vous n 'allez pas me faire subir un
interrogatoire ? J 'ai trop de respect

ce que vous avez été, Maigret.

J 'aimerais que vous en soyez convaincu.

Mais vos dents, elles sont parfaitement
saines.

Vous savez ça aussi ? Écoutez, Maigret,
peu importe ce que je sais ou pas et

comment je le sais, mais je le sais.

C 'est pas très difficile à savoir.

Les bœufs carottes n 'ont pas été
inventés pour les chiens, que je sache.

Maigret, vous savez très bien que l
'inspection générale des services ne

pas de moi.

Mais directement de la préfecture.

Peu importe, Maigret.

Vous avez eu une entrevue avec le préfet
où je crois savoir qu 'il vous a été

expressément demandé de vous abstenir de
toute action de police concernant la

fille d 'un haut personnage de la
République qui vous a d 'ailleurs plus

moins mis en cause personnellement.

Oh, plutôt plus que moins.

Mais encore une fois, ça ne me regarde
pas.

Ça ne me regarde pas, monsieur le
directeur, que votre commissaire

la brigade criminelle soit un obsédé
sexuel ou non.

Écoutez, maigré.

Je vous écoute, monsieur le directeur.

Enfin, nous n 'allons pas épiloguer
pendant des heures.

Mais si je vous donnais ma démission...
Je ne vous la demande pas. Je ne vous la

donnerai pas non plus.

Bon, alors, disons que vous pourriez
peut -être prendre un congé pour raison

santé, par exemple, en attendant que les
choses se tassent.

Nous pouvons nous entendre là -dessus, n
'est -ce pas ? Ah oui, ça d 'autant

plus que je n 'ai pas le choix.

Et combien de temps souhaiteriez -vous
que je reste souffrant ? Eh bien, le

temps nécessaire.

Et mon enquête sur les vols des bijoux ?
Personne n 'est propriétaire d 'une

enquête, surtout quand celle -ci n
'avance guère, ce qui me semble être le

Aucune enquête n 'avance tant qu 'on n
'a pas trouvé les coupables, monsieur le

directeur. Eh bien, Torrance la
poursuivra.

Écoutez, Maigret, vous imaginez bien que
tout ceci ne m 'amuse pas.

Il y a pourtant de la farce dans tout
cela.

Allez, au revoir, Maigret.

J 'espérais que vous me souhaiteriez un
bon rétablissement.

Eh bien, soignez -vous bien, Maigret.

Repos. Je veux dire que je vais prendre
quelques jours, voire quelques semaines

de repos.

Mais pas vous, hein, rassurez -vous.

Vous ne méritez pas.

Tant mieux.

Tiens, donne -nous un verre de cognac.

Tu sais que depuis que j 'ai rencontré
le préfet, nous avons eu les boeufs

carottes au fait, mon petit homme.

Et nous n 'avons rien vu.

D 'ailleurs, on a tout vu.

Tout noté, tout transmis.

Alors, tu laisses tomber la petite
prière, mêlant l 'assistante.

À propos, tu as son adresse à l
'assistante ?

Tout ça est classé secret d 'état.

Par contre, tu continues pour Aline,
Palmarie, la Clédor et le casse de la

de Morillon.

Jusqu 'au prochain braquage qui, à mon
avis, ne saurait tarder.

Moi, à votre place, je vais renvoyer ma
démission dans les gencives, patron.

Tu sais combien de fois j 'ai eu envie
de la donner, ma démission.

C 'est pas toi que t 'allais ici.

Vous plaisantez, patron.

Ah ben voilà.

C 'est à cause d 'imbéciles dans ton
genre que j 'ai jamais pu démissionner.

Du coup, il se cache même plus.

Ça fait drôle de se retrouver flashé par
des types de la boîte, quand même.

On va aller balader un peu.

Et voilà.

Avec tout ça, j 'ai oublié de vous dire
que Nicole Prière est inconnue au

restaurant La Clé d 'Or.

Donc tout passe par mêlant.

Et mêlant pas tout, si j 'ai bien
compris. Raison d 'état.

T 'as bien compris.

Qu 'est -ce qu 'on fait maintenant ?
Rien, patron.

Mon téléphone est sur écoute. Tu m
'appelleras tous les jours vers 19h30 à

numéro.

T 'as dit ? On fera le poste.

Hydro 5807. Comme ça, ça va.

Il veut se calmer pour qui ?

Quelle heure est -il ? 11h.

Pourquoi tu m 'as laissé dormir ?
Pourquoi t 'aurais -je réveillé ? J

courrier ce matin.

13, requins Campoy.

Un curé et une prostituée, un dentiste
et son assistante.

C 'est bon usage de ces photos signées
Barnacle. Post scriptum, elles m 'ont

valu d 'être suspendues. Je les emmerde.

C 'est une

énigme.

Le bon Dieu et le diable, c 'est ça.

T 'es peut -être pas loin de la vérité.

Il est beau, mon macro, il est beau ! Il
est beau, le macro, mesdames !

Regardez, il sort de l 'eau ! Allons -y,
allons -y !

Et voilà, ma petite dame, vous m 'en
direz des nouvelles.

Vous pourrez me conseiller.

Viens chéri, dépêche -toi, il y a deux
poulets derrière.

Alors mon coco, t 'as des ennuis ? Non,
ça va.

Qu 'est -ce que c 'est ? T 'es un
poulet, c 'est ça ? Je suis un poulet,

effectivement.

Mais je vais te payer.

Ça ira, ça ? Ça dépend pourquoi.

Parle -moi du type de la photo.

Je veux pas d 'emmerdement.

Si vous voulez me cuisiner, pourquoi
vous m 'emmenez pas au ballon ? Tu

? Très bien.

C 'est un michet, quoi.

C 'est tout.

Ça, je l 'aurais deviné, mais encore.

Je sais pas.

Oh, t 'as raison.

On sera mieux au quai pour discuter.
Allez, ramasse tes affaires.

Attendez !

Son nom, je le sais pas.

Mais il vient deux fois par semaine.

C 'est un cérébral, si vous voyez ce que
je veux dire.

Détail, toujours.

Y a pas besoin de détailler, vu qu 'il
fait rien.

Comment, rien ? Bah oui, il est puceau.

À 45 piges, il a toujours pas trempé sa
nouille.

Alors il se met à poil sur le plumard, à
côté de moi, et il bande même pas.

Y a pas question que je l 'aide.

Il regarde les mouches au plafond en me
racontant toujours la même histoire.

Quelle histoire ? Que sa mère est morte
dans un accident de voiture quand il

était gosse, à cause de lui.

Et puis il se met à chialer en me disant
après que c 'est pas de sa faute.

Qu 'est -ce qui est pas de sa faute ? J
'en sais rien, vous êtes marrant.

Alors et puis ?

Et puis, des fois, ça dure qu 'il chiale
comme ça.

Un jour, j 'ai même cru qu 'il tombait
dingo.

Ah bon ? Il est puceau, mais il n 'est
pas bien méchant.

Des fois, ça lui arrive même qu 'il
cause de son métier.

Qu 'est -ce qu 'il fait ? Il m 'a dit
juge d 'instruction.

Il ne peut pas me faire avoir des
emmerdements.

Non, non, ne t 'inquiète pas.

C 'est sûr ? Oui, oui.

Tiens.

Mais toi aussi, t 'es gentil pour un
poulet.

Tu veux pas que... Non, merci.

Je te plais pas. Ah si, beaucoup.

Oh.

Église Sainte -Cécile, placement Texan.

Bonsoir, mon père.

Oui, bonsoir, mon fils.

Pourrais -je vous parler quelques
instants ? Mais bien entendu.

Non, seul à seul.

Nicolas André, voulez -vous aller
demander votre goûter à Mme Lejean ?

le curé, d 'accord.

Je vous en prie, voulez -vous asseoir ?
Pour ne rien vous cacher, mon père...

Nous ne sommes pas en confession.

Je vous indiquerai quand même que j
'appartiens à la police.

Est -ce votre profession qui vous amène
ici ? Je le crains.

Ah, eh bien, je m 'efforcerai néanmoins
de vous écouter. Qu 'avez -vous à me

dire ou à me demander ? Vous avez parmi
vos fidèles une certaine mademoiselle

Adrienne Loncle.

C 'est exact.

C 'est une femme extrêmement pieuse qui
a sans doute beaucoup souffert et pour

laquelle j 'ai une estime toute
particulière.

Vous êtes son confesseur, n 'est -ce pas
? Il m 'arrive en effet de la

confesser, mais vous n 'ignorez pas
que... Je sais, je sais.

Je crains donc de ne pouvoir... Non, mon
père, il ne s 'agit pas de mademoiselle

l 'oncle elle -même, mais d 'actes qu
'elle aurait pu avoir à connaître.

Écoutez, monsieur... Maigret.

Vous êtes le commissaire Maigret ? Oui,
mon père.

Mademoiselle, l 'oncle n 'est pas une
criminelle.

Du moins, je le crois.

Et si la vie la mise en but à certaines
choses, seule sa conscience peut décider

de s 'en ouvrir ou pas à autrui.

Parlez -lui.

C 'est tout ce que je peux vous
conseiller.

Mon père, il s 'agit peut -être d 'actes
d 'une extrême gravité, susceptibles de

se reproduire.

Monsieur le commissaire.

Je vous remercie, mon père.

Vous savez qui je suis, n 'est -ce pas ?
Vous êtes de la police.

J 'ai besoin de vous parler.

Je n 'ai rien à vous dire.

Ce n 'est pas l 'avis de votre
confesseur.

Le père Brichon n 'a rien pu vous dire.

Il m 'a conseillé de m 'adresser à votre
conscience.

Vous savez mieux que moi que le docteur
Melland pratique des avortements

clandestins. Je ne sais rien.

Et que l 'avortement est un crime aux
yeux de la loi.

Je ne m 'intéresse pas à ces questions.

Pire encore.

Aux yeux de l 'Église.

C 'est à Dieu de nous juger.

Il y a l 'une seule où l 'entendez.

Vous croyez qu 'à ses yeux...

L 'amour pour un homme peut t 'excuser
le pire.

J 'ignore de quoi vous parlez.

Vous l 'ignorez parce que ça vous
arrange au fond de vous -même. Vous avez

deviné depuis longtemps la vérité.

Laissez -moi tranquille.

C 'est contre cette vérité que vous
voulez vous cacher vous -même.

Et vous croyez que votre Dieu sera dupe
? Jamais je

n 'accuserai le docteur Mellon.

Parce que vous l 'aimez.

Oui, je l 'aime.

Je l 'aime parce qu 'il souffre.

Et peu m 'importe ce qu 'il a fait.

Qu 'est -ce qu 'il fera ? Ça ne nous
importe pas non plus.

Il n 'est peut -être pas responsable,
mais c 'est victime.

Parce qu 'il y a eu des victimes, n 'est
-ce pas ? Mais Jean -Thierry, laissez

-moi tranquille. Allez, venez.

Quand avez -vous compris que le docteur
Mélan profitait de l 'anesthésie pour

abuser de ses patientes ? Je ne sais
pas.

Je ne voulais pas y penser, ça me
faisait trop souffrir.

Ça se passait en dehors de mes heures de
travail.

Pas toujours, n 'est -ce pas ? Y a -t
-il eu des accidents ? Le docteur Mélan

'est pas un assassin.

Je vous parle d 'accidents.

Il y a eu une femme, un jour, que je n
'ai pas vu ressortir.

Le docteur m 'a dit qu 'elle était
passée par l 'escalier de service.

Je lui avais rien demandé.

Est -ce que Nicole Prieur allait voir le
docteur pour se faire avorter ? Je ne

sais pas.

Peut -être.

Elle avait pris rendez -vous ? C 'est
vous qui tenez le carnet ! Ce soir à

18h30.

Dites -donc les basse -carottes, vous
allez me conduire rue des Acacias, sinon

je vous fais coller un blâme pour non
-assistance à personne en danger. C 'est

clair ?

Donnez -moi les clés du cabinet.

Je vais vous ouvrir.

Je ne peux pas le regarder dans mes
yeux.

Comme vous voudrez.

Et merci pour la courte.

Docteur, je peux absolument que je vous
parle.

Oui ? Qu 'est -ce que vous voulez,
Adrienne ? Je suis en plein travail.

Il faut que je vous parle.

Allez m 'attendre dans votre bureau. Je
vous rejoins tout de suite.

Appelez l 'hôpital.

Combien il y a de corps dans le jardin ?
Quel corps ? Je ne sais pas de quoi

vous parlez.

Combien de corps ? Je ne les ai pas
tués.

C 'était des accidents. Les autopsies
pourront le prouver.

Elles prouveront d 'autres choses aussi.

Et la petite prieure ? Je ne l 'ai pas
encore touchée.

Elle en fait tout ça pour rien ?
Pourquoi tu l 'as obligée à jouer cette

mauvaise comédie pour te débarrasser de
moi ? Mais vous me faisiez surveiller

jour et nuit.

Imbécile.

Je ne l 'avais que pour tes voisins d
'en face.

Tu ne m 'intéressais pas du tout.

Je vous aide.

Mais tout va aller mieux maintenant, n
'est -ce pas ? Dans un sens, oui,

sûrement.

François, je vous demande pardon.

D 'après les indications de Mélan, l
'une était une prostituée et l 'autre

chèque.

C 'est pour ça que leurs disparitions
nous ont bien été signées.

Bon, Mme Maigret, je vous laisse.

J 'ai rendez -vous avec le préfet.

Vous jouez au tennis ? On n 'ironise
pas, Maigret.

Je vais lui expliquer qu 'il n 'est en
aucun cas question de vous révoquer,

comme il en avait fait la décision hier.

Et lui, il va m 'expliquer qu 'il faut,
à tout prix, éviter qu 'éclate un

scandale au sujet de Nicole Prieur.

Et du député Pontavis, qui n 'a aucune
envie de se retrouver papa dans les

prochains mois.

Alors vous n 'aurez aucune peine.

Mais Gré, vous êtes décidément un très
bon flic.

Non, dans cette affaire, je me suis
longtemps et beaucoup trompé.

Bien joué, patron.

Ils ont bien failli m 'avoir.

Et pour ne pas le marier, les vols de
bijoux ? Je crois que nous allons jouer

les prolongations.

Ben dis donc, patron, vous êtes en
pleine forme.

Eh oui, tu as raison.

Faut que j 'en parle à mon médecin.

Merci.