All language subtitles for (06) Maigret et la nuit du carrefour

Entrez ! Le prévenu est arrivé, monsieur
le commissaire.

Faites la rentrée.

Ça ne vous

dérange

pas d 'ôter vos lunettes ?

J 'ai une autre paire dans ma poche.

On m 'a laissé.

Gobert, enlève -lui les menottes.

Donc, vous descendez chercher votre
voiture au garage et, première surprise,

Vous trouvez la Delahaye de votre
voisin, M. Michonnet, à la place de

modeste 4 chevaux.

Deuxième surprise, vous ouvrez la
portière et sur la banquette avant, vous

découvrez le cadavre d 'un homme tué d
'une balle dans la tête.

Un certain Van Der Meulen.

Ce qui me surprend, moi, c 'est que vous
ayez oublié d 'avertir la police.

et que vous ayez tenté de vous enfuir en
compagnie de votre sœur.

Nous ne sommes pas enfuis.

Je voulais trouver une relation
française à Paris. Un avocat qui a

peintures de moi.

Nous avions peur.

Je ne connais pas la justice française.

Maintenant, vous la connaissez.

Et alors ? Malheureusement, il était
actuellement hors de Paris.

Nous sommes rentrés et la police était
là.

Nous vérifierons l 'existence de cet
avocat.

Vous savez vous servir d 'une arme ? J
'étais officier de la Wehrmacht pendant

la guerre.

Il vous est arrivé de tuer ? Trop
souvent.

Vous avez tué Van Der Bellen ? Non.

Qui a tué Van Der Bellen ? J 'ignore
cela.

Depuis le début.

Ce sera la cinquième fois, je pense.

J 'ai oublié de compter.

Dupré.

Fatigue -la et sois vachard, c 'est le
mot.

Karl Wilfried Augustus von Ritter.

Né le 22 avril 1918 à Weinkirch, dans l
'Allemagne, de Theodor Friedrich von

Ritter et d 'Analyse Léontina Né von
Rüttgau.

Votre oeil ? Lequel ?

Celui -là.

J 'ai eu un éclat d 'obus pendant la
bataille de Leningrad.

Pour cela, j 'ai été décoré par la croix
de fer.

Vous étiez nazi ? Je n 'ai jamais été
intéressé de la politique.

Par ma religion et mon éducation, je n
'étais pas avec les idées du Troisième

Reich.

Mais j 'étais dans le service de mon
pays.

Ça ne vous a pas gêné de venir en France
après ? J 'ai toujours eu beaucoup d

'admiration pour la France.

Par ma demande, je ne veux pas combattre
votre pays.

Tout ça, c 'est du blabla pour moi. Je
réponds à votre question.

Alors ma question est de savoir pourquoi
vous avez été vendre d 'Hermelon. Je

nie d 'avoir fait cela, j 'ai déjà dit.
Je sais que vous l 'avez déjà dit.

C 'est pas pour ça que vous l 'avez pas
tué.

Vous saviez qu 'il était juif ? Je ne
sais rien de cet homme.

Je n 'ai jamais été contre les juifs.

Mais votre sœur... Ma sœur ? Ma sœur
pense comme moi.

C 'est pas vous qui l 'avez tuée.

C 'est votre sœur.

Quoi ? Tu veux que je t 'apprenne à
parler de français pour le même prix ?

? Assieds -toi.

Je vous prie que vous recevez mes
excuses.

Je n 'ai entendu aucun coup de feu dans
la nuit du 14 au lundi 15 janvier. J

'ai le sommeil très lourd et ma chambre
se situe à l 'extrémité opposée du

garage.

Oui.

M. Michonnet, pour vous, commissaire.

M. le commissaire, je demande d 'être
entendu.

Projet Michonnet, le propriétaire d
'Adelaide.

Mais comme je vais forcément être
interrogé un jour ou l 'autre, autant

soit maintenant, dans la mesure que j
'ai surtout besoin de récupérer ma

voiture.

Mettez -vous à ma place.

C 'est mon outil de travail.

Je suis représentant dans le domaine du
matériel agricole et des semences.

De rien, comme ça, je trouve trois
départements. Sans ma voiture, moi...

C 'est l 'église de la faim.

Vous vous connaissez, sans doute ? Oui,
oui, c 'est mon voisin.

Ses voisins, malheureusement, il choisit
pas.

On vous a convoqué, M.

Michonnet ? Non, je suis venu de m 'en
plaigrer, mais puisque ma voiture est

impliquée dans le meurtre, je suppose
que je vais devoir être impliqué, enfin,

culpé comme suspect, pareil que ce
monsieur.

M. Van Ritter est entendu ici comme
témoin.

Le caïchère, vous le serez aussi.

au jour et à l 'heure qui figurera sur
votre convocation.

Ça m 'arrangerait que ce soit
maintenant.

À cause de mon loto, vous comprenez,
parce qu 'autrement, moi, je perds de la

clientèle.

Oui, merci, M. Michelet.

Si vous n 'avez rien à ajouter, vous
pouvez signer.

Et si j 'avais une déclaration à faire à
la police ? En avez -vous ? J 'ai rien

à voir là -dedans. Alors, à plus tard,
M. Michelet.

Oui. N 'empêche qu 'on a beau être
micré, on peut remarquer des choses sans

'en rendre compte.

Vous venez à son heure.

Oui, mais pas ma voiture, en tout cas.

C 'est un drame, vous savez.

Mettez -vous à ma place.

Imaginez, vous avez son revolver.

Moi, sur ma voiture, c 'est pareil.
Voilà.

M.

von Ritter, vous êtes libre.

Est -ce que je dois vous remercier ?
Seulement si vous êtes coupable.

Je ne suis pas.

Je l 'espère.

Pour vous comme pour moi.

La voiture.

Au garage du Carrefour.

La courroie de la Pontoire. Ils sont en
train de m 'arranger ça, mais ils n

'avaient pas fini.

Allons -y.

Au garage ? Attendez, je vais prendre le
valide.

C 'est là -bas, les faunritters.

C 'est dans leur garage qu 'on a
retrouvé le cadavre.

Oui, je sais, merci.

Ils ont acheté ? Bon, c 'est vous.

Ils nous savent pour des clopinettes.

Il faut voir ça.

Il y a des pièces partout.

Il est rentré ? Oui, ce matin.

Et la sœur ? Elle est là.

Je vous dis rien, je vous laisse la
surprise.

C 'est tout ce qu 'il y a dans le
voisinage ? Oui, avec le garage.

Le château des von Ritter et la maison
des Michonnet.

Tenez, il nous va venir, cela. C 'est
sûrement la mère Michonnet.

On dort où ? Ici, à Avrinville, il y a
une espèce d 'auberge, mais c 'est pas

négrette qu 'on... Autrement, à Arpajon,
il y a un hôtel pas mal.

Pas loin.

Alors, Avrinville, c 'est parfait.

C 'est moi, l 'une, il vient de finir.

Non, c 'était rien à changer, mais quand
ça pète, ça chauffe et ça fume.

Vous savez combien je vous dois ? Pensez
donc, si je peux vous rendre service.

C 'est à moi que ça fait plaisir.

Mario va vous la sortir.

Mario ! Monsieur le commissaire Maigret
de la police judiciaire.

Je vous donne pas la main parce que j
'ai les pattes pleines de cambouis.

Victor Kowalski.

Le nom vous dit quelque chose ? Hein ?
Cherchez pas.

Ancien champion de France des mi -moyens
contre Marcel Lebrase.

Recyclé dans l 'huile de vidange et le
vilebrequin.

Voilà. J 'ai arrêté juste à temps pour
sauver mon tarbuif.

Il fallait choisir. Je voulais rester
beau gosse.

Si vous avez su.

Mais non, ça ne doit pas vous amuser de
venir par ici.

Je te l 'ai dit, vous comme moi, on fait
des métiers, on ne choisit pas.

Je vous offre un petit remontant ? Non,
trompez -moi un peu.

Ah, Mario, mon chef d 'atelier.

Ancien mécano de la soie italienne.

La Mussolini du puissant, pas vrai Mario
? La commissaire maigrée de la police.

Voilà, tu nous retiens deux chambres ?
Je me suis déjà installé à l 'hôtel à

Arpajon. Ah bon ? Alors t 'en prends
une, et tu viens me reprendre ? Je vais

vous demander si un pareil gompion jus
comme moi est venu foutre dans un

pareil.

Je vous répondrai les aléas de l
'existence.

Ah, gardez -la, gardez -la. Oh, ben non,
non, non, voyons, voyons. Si je peux

vous rendre service, c 'est à moi que ça
fait plaisir.

Vous voulez vraiment pas un petit drogue
? Non, franchement, je vais faire un

tour dans le quartier. Ah ben, ça sera
vite fait. Alors après, si vous voulez,

édite. Vous allez dire que je me mêle
de... si vous me regardez pas, mais vous

'avouerez quand même.

C 'est pas ordinaire comme fait d
'hiver.

Hein ? Bah, ça dit, c 'est pas besoin.

Bah, j 'espère pour vous.

Dînez -vous pas pour moi. Ancien boxeur,
ça veut pas dire voyou.

Et les voyous, croyez -moi, j 'en ai
connu.

Je vous crois.

Eh, vous allez pas chez Michonnet ? J
'irai, ne vous inquiétez pas.

Vous savez, si je peux vous rendre
service.

C 'est à vous que ça fait plaisir.

Exactement.

Exactement.

Vous étiez en train de travailler ? Je
venais d 'arrêter.

Je ne puis travailler dans la lumière
électrique.

Elle n 'est pas terminée.

Je n 'y connais rien, mais je vous vois.

Vous trouvez vos modèles ici ? J 'ai un
unique modèle.

Cela m 'est suffisant.

Vous avez des acheteurs ? Pas assez
suffisant afin de suffister.

Je dessine des cartons pour les tissus
de la mode.

Peut -être ceux que votre femme achète.

Oh, ça m 'étonne.

C 'est normal si je puis dire ainsi.

Les plombs électriques ne font que
disjoncter. C 'est une maison vieille.

Il faut que je les réparer une fois de
plus.

Commissaire Maigret, Mlle von Ritter.

Dans le château de nos parents, lors de
Noël et des anniversaires, on éclairait

aussi grâce à des bougies.

Vous voulez vous asseoir, je vous prie.

Mon frère a beaucoup de la
reconnaissance pour vous.

Je me sens tellement isolée dans cette
maison triste.

Il est comme le vaisseau fantôme, n 'est
-ce pas ? Avez -vous reçu des menaces

par lettre ou par téléphone ?

Il n 'y a pas de téléphone, mais nous n
'avons rien reçu.

Pourtant, je ressens de l 'hostilité vis
-à -vis de nous, même avant le mort du

garage.

Peut -être à cause de la nationalité de
mon frère.

Et de la vôtre.

Oui, bien sûr, mais je ne suis une
femme.

Je n 'ai pas fait la guerre.

D 'ailleurs, j 'étais trop jeune pour
être intéressée dans les événements.

À part que nos parents ont été tués dans
les bombardements et que nous avons été

ruinés.

Après, j 'avais beaucoup de la haine
contre l 'Allemagne.

C 'est la raison pour laquelle j 'ai
voulu suivre mon frère ici.

Dans l 'Allemagne aujourd 'hui, il n 'y
a pas d 'espoir pour les artistes.

C 'est différent de la France.

Pour le moment, nous vivons surtout avec
de l 'espérance.

Vous -même, vous ne travaillez pas, Mlle
von Ritter ? Dans nos familles, on n

'apprenait pas au fil de travailler.

Et mon frère ne voudrait pas.

Ici, le loyer est très peu élevé.

Et avec les tissus, nous avons un peu d
'argent.

Juste à fait, que nous habitons dans
cette prison effrayante.

Il faut que vous excusez ma soeur,
monsieur le commissaire.

Elle fut très éprouvée par l 'épisode
que nous venons de vivre.

Il y a quelqu 'un ? Excusez -moi, je
reviens.

Peut -être quand vous êtes ici, cela ira
mieux.

Tout va bien, commissaire ? Qu 'est -ce
qui te prend ? Rien, je vous cherchais.

Au garage, on m 'a dit que vous étiez
là.

La veuve Vendée -Hermelaine arrive ce
soir.

Elle ne va pas très vous voir à l
'auberge.

Demain matin, elle ira reconnaître le
corps à Arpal.

Je vais devoir prendre congé,
mademoiselle Van Ritter.

Nous le verrons de nouveau ? Je le
crains.

Tant que nous serons suspectes.

Car nous le sommes toujours, n 'est -ce
pas ? Les infortunes ont toujours plus d

'innocents que le criminel.

Désolage, mademoiselle. Monsieur ? Tu as
la voiture ?

Oui, donne comme une horloge.

Alors, vous n 'allez pas me dire que
vous ne la trouvez pas belle ? Non.

Allez, vas -y.

Parle -moi de Vandermeulen.

Petit diamantaire enversois, sans
beaucoup d 'envergure.

Marié, on ne va pas tarder à savoir avec
qui.

Pas de gosse.

Une, peut -être deux maîtresses.

Ah, tout de même.

Mais rien de rare.

Genre entraîneuse.

Florbeur ? Non, je crois pas.

Mais tout de même un sacré train de vie.

Toujours en vadrouille entre Londres et
Amsterdam, Genève et Paris.

Pas de gens à prendre des troisième
classe.

Pas de casier en Belgique.

Je crois bien qu 'il était juif.

Il l 'était, d 'après Dupré.

Il aurait pu être en chasseur d 'anciens
nazis.

Il s 'en cherchait de ce côté -là.

On ne croit pas que Van Ritter ait pu
être nazi.

En tout cas, il est allemand.

Voilà votre palace.

C 'est plutôt calme en ce moment, non ?
On espérait un peu avoir des

journalistes à cause du crime, mais pour
l 'instant, on n 'a vu personne.

Un Belge qui vient se faire tuer dans un
trou perdu, qui voulez -vous que ça

intéresse ? Il faudrait qu 'il y en ait
un deuxième.

De quoi ? Du crime.

Enfin... Rémi ! Un moment, l 'ayant de
mobilité, je suis en train de parler.

Micheline, tu veux servir, s 'il te
plaît ?

Qu 'est -ce que je disais ? Vous
connaissez bien les gens du carrefour ?

ça. Des fois, le garage nous envoie des
gens, mais c 'est assez rare.

Pour les autres, j 'ai vu la femme
boche. Enfin, je ne savais pas qu 'elle

boche, à vrai dire.

C 'est ma femme qui me l 'a dit.

Hein, Micheline Lablon ? C 'est toi qui
as su qu 'elle était allemande ? Mme

Fenech m 'a dit.

Elle est rudement bégueule en attendant.

Pour des gens qui ont perdu la
libération.

Et lui ?

Le frère, le barbouilleur à moitié
maboule, il a bien une tête de fridolet

aussi, lui.

Le père de ma femme et son frère ont été
déportés à la résistance, alors

forcément... Et vous ? Mon mari, il n 'a
jamais fait de politique.

Oui.

Vous n 'aimez pas ? Ça va, je suis
plein.

À quelle heure elle doit arriver ? La
veuve des diamantères.

Alors maintenant, vous avez droit.

Soit de crème de gruyère en portion,
soit de biscuits avec de la confiture.

Pour moi, ce sera un café.

Pareil pour moi.

Et les missionnaires ? Oh ben, les
missionnaires, c 'est encore autre

Qu 'est -ce que c 'est ?

Regarde là -bas.

Les phares.

Qui c 'est qui est là ? Police.

Baissez ce fusil.

C 'est vous, commissaire ? C 'est vous
qui avez tiré ? Je vous permettez.

On s 'est pas servis depuis la
fermeture.

Parce que j 'ai entendu du bruit, alors
j 'ai pris ma pétoire, je suis sorti,

quoi.

Ça va, merci.

Alors ? Le chauffeur te fera rien, mais
la femme, trop le moins mochée.

Décidément. C 'est qui ? Qu 'est -ce qui
se passe, Victor ? Mais rien, va te

coucher, tu te feras mieux, va !
Pourquoi tu m 'écoutes ? Je sais pas ce

'ai entendu. Ah, mais t 'as entendu du
bruit.

Madame Michelet, commissaire Maigrette,
la police judiciaire.

Mon mari est sorti.

À cette heure -ci ? C 'est sans voiture
? Je peux entrer ? Vous ne voulez pas

vous essuyer les pieds ? Non, pardon.

Il a entendu des détonations pendant qu
'il bricolait dans le garage. Moi, j

'écoutais la radio.

Il m 'a dit, je vais voir ce qu 'il se
passe.

Je lui ai dit de faire attention à lui.
Parce qu 'avec le crime de l 'autre

jour, on pourrait bien s 'en prendre à
nous.

Mais ça reste qu 'à cause de la voiture.

Retirez vos

bottes.

Oui, retirez vos bottes. Faites ce que
je dis.

Eliane, tu peux aller me chercher mes
chaussons, elles sont rentrées.

Oui.

Vous n 'avez pas la résine ? Non, plus
que ça.

On vole ma voiture, on me met un mort
dedans.

Avec du sang dans les coussins ? Oui, en
plus.

Après, on me la confisque.

C 'est moi qui me fais arrêter parce que
je veux assurer ma dépense aussi que

celle de ma femme. Non, ça va pas, non ?
Oh ! Donnez -moi ça.

Vous voulez peut -être refraquer ? Oui,
je veux bien, merci.

Bah, allez, ouvrez.

Hein ?

Allez -y, de quoi avez -vous peur ?

C

'est encore

moi. Votre subordonnée m 'a demandé de
vous avertir.

La femme est morte.

Moi, j 'y retourne. Je ne laisse pas ma
légitime toute seule.

Ça devient un vrai western, ici.

Non, j 'arrive.

Vous l 'arrêtez pas, alors ? Pas pour l
'instant.

Mais ne vous éloignez pas d 'ici.

Avec quoi ? J 'ai même plus de voiture.

Commissaire,

c 'est du nouveau, ce Van Dermelen.

Il se pourrait qu 'il ait été plus ou
moins fourgue.

La Sûreté belge a remarqué qu 'il s 'est
particulièrement agité, juste après le

casse de la bijouterie Simpsons à
Londres, il y a huit semaines.

Si alors.

Mais qu 'est -ce qu 'un fourgue, ça lui
goût payer dans un pas de l 'appareil.

On va savoir.

Vous allez où, commissaire ? Je vous le
demande.

Bien dormi, monsieur le commissaire,
malgré tout ce bazar ?

Je venais vous voir, monsieur le
commissaire.

Voyons -nous.

J 'ai besoin que vous m 'autorisez à
aller à Paris.

Livrer ma carton chez Galeoni et toucher
de l 'argent.

Car il y a la vie de chaque jour, n 'est
-ce pas ? Quand entrerez -vous ? Cet

après -midi.

Est -ce que c 'est possible ? Votre
soeur ? Elle reste dans la maison.

Vous lisez la voix ? Je serais très
rassuré, car elle est très peur, rester

seule avec les événements.

Donc,

je peux aller aussi ? Vous pouvez, mais
vous serez de retour cet après -midi. Je

m 'engage.

Je verrai fine huile ? Si vous voulez.

Moi, vous savez, c 'est pour vous.

Il y a beaucoup de policiers ce matin.

Est -ce que vous avez découvert un
nouveau élément ? Un nouveau élément,

mais un nouveau cadavre, oui.

Comment ? Quelqu 'un a été tué à nouveau
? Madame Vandermalen, la femme du

diamantaire. Vous n 'avez pas entendu ?
Ah non ? Ça a pétardé dans tous les

coins. Bon, c 'est bon, là.

Est -il possible que je vous paierai à
mon retour ? Billez -vous pas.

De toute façon, vous n 'allez pas vous
envoler, pas vrai ? Non, bien sûr.

Je vous remercie, monsieur le
commissaire.

Vous allez dire que je me mêle de ce qu
'il m 'en vient de prendre ?

Effectivement. Ah, bien jeté.

Bon, ben, à part ça, vous prendrez bien
un petit noir arrosé.

J 'ai un calva comme ils t 'avaient
encore offert dans le coin.

Non, plus tard.

Ah, cochon qui s 'en dédie ? J 'aimerais
bien passer un petit coup de fil, si

vous permettez. Je vous en prie,
commissaire, faites comme chez vous.

Vous savez, moi, je vais vous dire une
chose.

Si je peux vous rendre service, c 'est à
moi que ça fait plaisir.

Une 4 chevaux noire, immatriculée 47 PN
78.

Débrouille -toi avec les gendarmes de
Montlhéry ou de Longévaux, mais

discrètement.

Et après tu prends le relais à Porte d
'Orléans.

Il va à Rue d 'Aboukir chez un fabricant
qui s 'appelle Galeoni.

Oui, enfin, en principe.

Bon, tu rappelleras Colin.

Je compte surtout à lui prier.

Vous m 'avez failli mourir de peur.

Pardon.

Mais j 'ai cru que vous étiez menacée.

Je n 'étais pas, mais je ne savais pas
qui était là.

Je cherchais à me protéger.

Hier, il y a eu encore des coups de feu
à chaque bruit. Je crois que c 'est la

mort qui va arriver.

Votre frère m 'a demandé de veiller sur
vous.

Il vous a dit, n 'est -ce pas, que j
'avais peur ?

C 'est la raison que je reste enfermée.

Si vous avez peur seule ici, pourquoi ne
pas avoir accompagné votre frère à

Paris ? Ah ! C 'est la ville pour tous
mes rêves, lorsque j 'étais une jeune

fille.

Les couturiers, l 'opéra, les soirées de
l 'élégance.

Mon père avait promis qu 'il me ferait
amener avec lui.

Maintenant il est mort et nous sommes
pauvres.

C 'est pourquoi je ne préfère pas y
aller.

La vie ne doit pas être très drôle ici
pour une jeune femme belle et

intelligente.

Même si je ferai tout ce que vous dites,
ceci ne change pas que je dois veiller

sur mon frère.

Je consacre ma vie pour lui désormais.

Je suis son modèle et il est un grand
artiste, vous savez.

Sans doute.

À propos, votre frère a -t -il sorti
hier soir ? Il peignait, je crois.

Moi, j 'étais ici afin de lire,
toujours.

Je croyais qu 'il ne pouvait peindre qu
'à la lumière du jour.

Alors, je ne sais pas.

Souvent, il reste dans le noir,
longtemps, à ne rien faire. Souvent,

fait peur.

Peur de quoi ?

Est -ce que je peux m 'habiller, je vous
prie ? Vous voulez que je sorte ? Non.

Si vous promettez de ne pas regarder.

Qu 'est -ce qui vous fait peur chez
votre frère ? Depuis la

guerre et la blessure de son œil, son
caractère est devenu très changé.

Avant, il était très gai, très séducteur
pour les femmes.

Maintenant, il n 'ose plus les
approcher.

Ou peut -être seulement des prostituées.

Mais il ne me dit pas.

Il a aussi une jalousie très grande de
moi, jusqu 'à ce qu 'il devienne

Je crois qu 'il est devenu névrotique.

Vous voulez dire qu 'il aurait des accès
de folie ?

Je n 'ai pas dit cela, mademoiselle von
Reiter. Peut -être qu 'il n 'est plus le

même parce que sa vie a été trollée.

Mais il n 'est pas mon monstre.

Encore une fois, mademoiselle von
Reiter. Je sais.

Vous ne l 'avez pas mis en prison.

Mais vous comprenez, notre vie est
difficile.

Mademoiselle von Reiter.

Vous n 'êtes pas l 'ennemi de nous, ça,
je ne crois pas.

J 'ai confiance en vous.

Dites -moi que je puisse, n 'est -ce pas
? Dans la mesure où moi, je peux avoir

confiance en vous.

Vous le pouvez, monsieur le commissaire.

Je vous jure ma sincérité ainsi que
celle de mon frère.

Tenez, il est propre.

Merci.

Mon père ne voulait jamais que je
pleurais.

Avec mon frère, je n 'ai pas le droit
non plus.

Peut -être avec vous.

Je profite.

Il faut me pardonner.

Je vous pardonne bien volontiers.

Mais... Je vais vous laisser maintenant,
mademoiselle.

D 'ordinaire.

Les gens sont plutôt soulagés de nous
voir partir.

Je suis rassurée que vous êtes là.

Votre frère reviendra avant ce soir.

Je l 'espère.

Moi aussi.

Je vous le rendrai.

Il est joli.

Ce n 'est pas utile.

C 'est comme un cadeau, alors ? Si vous
voulez.

Alors, monsieur Kowalski, c 'est
apéritif. Oh,

monsieur le commissaire.

Oh, ben, j 'y croyais plus.

Je disais, ça y est, il nous bat froid,
là.

Allons -y.

C 'est vrai que c 'est pas tous les
jours qu 'on a des gens intéressants.

Vous déjeunez avec nous ? Non, parce que
j 'aurais rien à dire, mais l

'auberge... Je vous préviens, ici, c
'est à la bonne flanquette.

Va pour la bonne flanquette, mais avant,
je... Vous voulez des bigophonés,

faites comme chez vous.

Non, c 'est pas très gai.

On ne peut vraiment pas dire que ça va
avec la côte basque.

Je ne suis pas... C 'était pour faire
une comparaison.

En vrai, je t 'appelais un peu comme ça
pour te dire que je pensais à toi.

Non, ce n 'est pas gentil. C 'est normal
puisque c 'est vrai.

Je suis content que tu me dises ça.

Bien sûr, je suis sentimental.

Moi aussi.

Ah, dis -donc, je voulais te dire, j 'ai
perdu un des mouchoirs que tu as mis

dans la valise.

Oui, celui de ta mère, justement.

Ben oui, je sais.

Ben écoute, je vais peut -être le
retrouver.

Bon, j 'y vais, là.

Moi aussi.

Très fort.

Ah, Poulette, j 'ai invité le comitaire.

Vous connaissez ma femme ?

On baisse le couteau un peu, on va
chercher un couvert, puis il sert de

51. À moins que vous préférez du blanc.

Oui, je préfère. Alors un blanc pour le
commissaire, un 51 pour moi.

Vous avez raison, parce que le blanc, c
'est ce qui décrase le mieux.

Mais moi, c 'est ce que vous voulez, j
'ai mes habitudes.

Foulette, tu peux t 'en prendre un
petit, si tu veux.

Je suis obligé de la limiter, parce que
sinon, après... Ah, dites, commissaire,

j 'en profite que je vous tiens pour
bien vous mettre les points sur les

Moi, je considère que le boulot passe
avant tout.

Alors vous, dans votre parti, ça doit
être pareil.

Alors avec nous, il ne faut pas vous
gêner.

Interrogatoire au peigne fin de tout le
bazar, vous pouvez y aller.

Parce que moi, c 'est pareil.

Ce n 'est pas parce que j 'ai de l
'amitié pour un client que je ne suis

obligé de lui dire que son différentiel
est sur les rotules.

D 'autant qu 'ici, on n 'a rien à se
cacher. Pas vrai, poulette ? Qu 'est -ce

que c 'est la maison de verre, ici ?
Même les contributions, je déclare tout.

Un autre.

Santé.

D 'autant que, forcément, nous, on a
envie de savoir.

Bah, forcément.

Deux macchabées en trois jours à 200
mètres de gourbi, quand même.

Ça, c 'est vrai que ça m 'intrigue,
hein.

Mais c 'est intriguant. Ah.

Enfin, tout ça pour dire que... Bon, je
vais pas faire l 'enquête à votre place,

mais vous m 'avouerez quand même que ces
deux crimes -là, c 'est un boulot de

timbré, ça.

Un meurtre est toujours l 'œuvre d 'un
fou.

Ah, c 'est marrant, ce que vous dites.

Sans être de la partie, moi, j 'en
arrive aux mêmes conclusions que vous.

Ah, ben là, vous allez vous régaler.

Goûtez -moi ça, comme ça.

Allez -y, bande, c 'est tout.

Ah ! Ça, c 'est Guérodrin qui descend en
voile.

Vous savez que son bahut, il date d
'avant -guerre.

Mais grâce à Bibi, il tape encore le 65
en charge, en plus.

Je m 'excusez, mais il faut que je
gagne.

Il est très bon.

Il y a une éternité que je ne l 'avais
pas mangé.

Vous ne devez pas vous ennuyer avec un
mari comme le vôtre. Non, non, je n 'ai

pas le temps.

Il prend la vie du bon côté.

Ben oui, à sa façon.

Il se fait saler aussi un peu de temps
en temps.

Ça lui arrive.

Mais des fois, peut -être que je le
mérite.

À cause de ma jalousie, il dit que chez
moi, c 'est maladif.

Et vous donne des raisons d 'être
jalouse.

Ah, ben il me dit pas, forcément.

Moi qui en promets à vous ce soir, d
'ici là, Marie -Étienne a mis une

en oeuvre.

Hier, tu nous as ramené le terreau de
rein.

Vous savez, commissaire, ça, c 'est les
avantages du métier.

Mais si vous voulez bien, ceux -là, je
les déclare profs.

J 'ai besoin d 'aller téléphoner.

Ben, vous savez où c 'est.

Vous m 'excusez ? Allô ? Je n 'entends
rien !

On ne l 'a pas repéré.

Et chez Galeoni.

Ce n 'est pas vrai, ça.

Mais il faut le retrouver. Qu 'est -ce
que tu veux que je te dise ? Bon, tu

toutes tes larmes à l 'oreille sur le
cou.

Et alerte la police des frontières.

Tu me rappelles dès que tu as quelque
chose.

Excusez -moi, vous avez fini ? Oui, je
vous en prie.

Commissaire, il y a Michonnet qui
voudrait vous parler.

Il n 'a qu 'à venir.

Ne pas se déplacer, il a une crise de
goutte. C 'est la bourgeoise qui m 'a

appelé.

Bon, j 'irai.

Reste en contact avec Dupré. Mon
héritier a disparu.

Excusez -moi de vous le dire,
commissaire, mais c 'est un vrai abus de

J 'ai besoin, moi, de cette voiture.

Déjà, avec ces crises, je suis
suffisamment handicapé comme ça.

Vous n 'allez pas me dire qu 'il faut
six mois pour relever des empreintes,

? Ça, question d 'être emmerdé, on y a
le droit, mais...

Question d 'être protégé. Non, c 'est
vrai. On veut bien que la police

les criminels. C 'est logique. Mais pas
à nos dépens. Faut être logique.

Ah ben oui, mais aujourd 'hui, ces
messieurs ont tous les droits. Qu 'est

que tu veux ? On fouille dans la vie des
aînés de Jean, puis pendant ce temps,

elle a craqué le cavale.

On fait le joli cœur auprès des
créatures du siècle.

On protège, même, en cas de besoin.

Puis pendant ce temps -là, moi, je peux
bien tomber malade à force de me faire

du monde pour mon boulot, pense -tu. On
s 'en fout, hein.

J 'en connais d 'autres qui font les
jolis cœurs.

C 'est pour moi que tu dis ça ? Non, c
'est pour le pape.

Parce que vous savez, commissaire, c
'est que si la femme Bosch m 'a née

un jour où son frère aura le dos tourné,
il aura fit de fait de me trouver n

'importe quel prétexte pour sortir d
'ici.

Essayer d 'aller la fricoter.

Un jour qu 'elle attendait le quart pour
aller par Pajon, il l 'a emmenée.

C 'est pas vrai ce que je dis ? Ose dire
qu 'elle t 'explique pas cette poule ?

Mais t 'en sais rien si j 'ai une poule
d 'abord, tu la connais même pas.

Parce que lui, il la connaît.

Monsieur Renaud, je la connais pas. Je
la connais même moins que toi, alors tu

vois.

Simplement, t 'as pas accusé les gens
comme ça sans preuve, hein ? Son frère,

encore, je dis pas, dans la mesure où c
'est une espèce de maboule à moitié

illuminée, mais... Mais elle, si ça se
trouve, est peut -être aussi bien sa

victime, hein ? T 'en sais rien ? Ah
oui, parce que toi, tu sais, t 'en fais

quelque chose.

Non, mais écoutez -le, qui prend la
défense de l 'orpheline ? Mais, mon

G, c 'est une poufiasse, ton orpheline !
Ça se voit rien qu 'à l 'œil nu, non ?

C 'est pas vrai ? Bon.

Je vais vous laisser.

T 'as raccompagné le commissaire.
Voyons, tu vois bien que je ne peux pas

bouger. Non, ne vous dérangez pas.

Vous devez avoir beaucoup de choses à
vous dire.

Non, tu fermes ça, t 'entends ? Tu
fermes ça ou quoi ? Tu fermes ça ou je

retourne. On essaye. N 'oubliez pas que
vous êtes malade.

Vraiment, vous les hommes, vous êtes
tous prêts à tomber dans le panneau de

première garde venue et à se remousser
devant vous avec des airs de fichés

séparouchés ? Le commissaire, c 'est
pareil.

Il y a quelque part pour comprendre.

J 'ai reçu un appel de la gendarmerie de
Maubeuge.

On a retrouvé la 4 chevaux abandonnée à
Gemap sur la frontière belge.

Il aurait pris la fuite ? Pas il aurait,
il a.

Taille supplémentaire, il y a plusieurs
impacts de balles sur la carrosserie.

Pas de traces de sang.

Allons bon.

Tu vas lancer un mandat international à
tout hasard. Mais tu vas surtout

renforcer la sécurité ici.

Je comprends bien vous en tenez pour un
coup de crafalgard dans la nuit ? Pour

être très précis, j 'en sais rien.

Vous voulez vous voir ? Elle dit que
normalement son frère aurait dû rentrer

depuis longtemps.

Tu lui as dit ? Ah non.

Je vous attendais.

Votre frère ne rentrera pas ce soir.

Il est inutile que vous l 'attendiez.

Est -ce que quelque chose est arrivé à
lui ?

Il est arrivé qu 'il est en train de se
faire la jaquette ? Pardon ? Qu 'est -ce

qu 'il a fait ? Le brigadier veut dire
que votre frère s 'est enfui.

C 'est enfui ? Oui.

Maintenant, on va vous raccompagner chez
vous.

Je passerai vous voir dans la soirée.

Allez, vas -y.

Non, c 'est très proche. Je vais aller à
pied.

Allez, allez, on n 'a pas que ça à
faire.

Ne croyez pas à la cavale de Von Ritter.

Ceci dit, moi non plus.

Ah bon ? Ça sent la mise en scène à 10
kilomètres.

Avance encore un peu et arrête -toi.

Ou bien ce que je pensais, on a crevé.

J 'ai pas de peau, décidément. J 'ai
crevé.

Je vais chercher le patron.

Pour une crevaison, c 'est peut -être
pas la peine de le déranger.

Je vais chercher le patron, ça vaut
mieux.

Il filera à l 'auberge.

Moi, je vais traîner un peu.

Vous avez qu 'à me la laisser, je la
ferai demain matin, parce que là, j 'ai

boulot à finir d 'urgence.

Non, on en a besoin, on rentre à Paris
cette nuit.

Ces cons -là, au garage de la boîte, ils
ont oublié de remettre la roue de

secours.

Bon, ben, je vais mettre le vieux
dessus, alors.

Mario, préviens -le -moi.

C 'est vraiment pour vous rendre
service, hein, commissaire.

Je suis vraiment navré d 'en abuser,
mais... Même si... Vous savez que ça me

fait plaisir.

Ben oui, c 'est comme ça, qu 'est -ce
que vous voulez, à mon âge, on se refait

pas. Et au mien, alors.

Vous préférez pas rentrer la voiture
dans l 'atelier ? Oh, c 'est qu 'on est

déjà assez encombrés ! Bon, ben, Edmond,
tu racontes pas ta vie, tu fais fi ça !

Oh, j 'en fais ce que je peux, oui !
Bon, ben, file -moi, commissaire.

Oui, vas -y, mon petit Colin.

Moi, je vais attendre ici.

Du coup, je le garde, lui, à son âge,
avec le caractère qu 'il a.

Vous voulez pas aller dîner
tranquillement, puis vous la reprendrez

non, je l 'attends pas.

Toi, si vous voulez, ma femme peut vous
faire un café.

Ah, ben, voilà, OK.

Voilà, ça va vous réchauffer.

Vous voulez un café au commissaire ? On
est obligés de prendre sa bagnole en

urgence. Je ne vous accompagne pas, vous
connaissez le chemin.

Il faut que j 'y aille parce que j 'ai
du turban.

Faites attention de ne pas vous salir.

Oui, oui, vous ne me rappelez pas.

Pardon de vous déranger, mesdames.

Non, non, je vais justement partir.

Mon mari m 'attend.

C 'est lui tout de même qui vous a fait
ça ? Oh non, pensez -vous, c 'est une

porte de placard.

Oui, moi dans ma cuisine c 'est pareil.

Forcément on veut aller vite, on veut
aller vite et puis on fait pas

Je ne savais pas que vous vous
fréquentiez.

Ah mais on se fréquente pas au sens qu
'on peut dire de se fréquenter quoi. On

se rend des services.

À la campagne c 'est un peu forcé.

S 'il vous plaît.

Vous faites votre café ? Ou un petit
verre de vin blanc, si vous avez.

Oui, je vous accompagne.

Je vous dérange dans vos préparatifs.

Mes préparatifs de quoi ? Vous partez
pas en voyage ? Ah, quoi, c 'est vrai, c

'est ça ? Oh non.

Non, ça c 'est rien, ça c 'est des vieux
vêtements que je lui ai donnés à la

Croix -Rouge.

Ah, ma femme fait ça aussi. Oui, oui.

Vous savez, on est toujours de vaches
enragées, alors... Si on peut aider les

autres... C 'est à soi qu 'on fait
plaisir, comme dirait votre mari.

À propos de Marie, elle a du souci avec
le sien, cette pauvre madame Michonnet.

Mettez -vous à sa place.

De toute façon, depuis que la boche a
débarqué, ils ont donc pour elle.

Tout le temps qu 'ils sont.

Dès qu 'on leur dit quelque chose, c
'est la trompe.

Mais je vous jure que cette gonzesse
-là, elle l 'emportera pas au paradis.

Parce que, figurez -vous que si vous
voulez le savoir, j 'ai ma conviction,

personnellement.

Et même que vous êtes un condé, ça me
gênera pas de le dire devant vous.

Mais ne vous gênez pas.

Ben... C 'est elle qui a tout maniganté,
puis qui a poussé son frère à faire le

coup. Des deux fois.

Et de ce point de vue -là, il mérite d
'aller à la bastule autant que lui.

Sinon plus.

Si je réveillais longtemps qu 'elle est
lui, je les aurais foutus au ballon.

Au ballon ? Ah oui, en cabane, quoi. C
'est quand même bravo que je vais

apprendre ça, c 'est que le ballon.

Sans vouloir être indiscret, madame
Komalski, d 'où êtes -vous ? Paris, 20e.

Pourquoi, 60 ans ? Parfois, un peu.

Vous savez, j 'ai pas en doute que je
suis née.

Si mon mari et moi, on a réussi à
quelque chose dans la vie, c 'est grâce

travail.

Vous êtes mariés depuis longtemps.

Vous voulez dire passer devant le maire
et tout ça ? Non, parce que là, on n 'a

pas vraiment eu l 'occasion.

Mais pour nous, c 'est kiff -kiff pour
Rico.

Enfin, pour lui.

C 'est l 'affection qui compte.

Oui, c 'est ça.

L 'affection.

C 'est ce qui compte en premier.

C 'est ce qu 'on se dit toujours avec
Victor.

C 'est pour ça, quand je l 'ai vu
tourner autour d 'elle, il fait gaffe

parler de ce qu 'il a pu faire entre
nous.

Elle, c 'est -à -dire Mlle von Ritter.

Mlle von Ritter. Mais moi, je n 'appelle
pas ça une mademoiselle. Je l 'appelle

une belle salope. C 'est tout.

C 'est ce que j 'ai dit à Yann
Michonnet.

Non, mais...

Je vais me gêner, peut -être.

T 'as pas l 'air de gêner,
effectivement, non ? Ça vous a pas trop

commissaire ? Parce que dès qu 'elle a
un verre dans le nez, ça y va, le moule

l 'injectance.

Mais pas du tout.

On a échangé quelques idées générales.

Avec elle ? Ah bon ? Bon, ben, votre
roue est pratiquement faite. Vous allez

pouvoir reprendre votre voiture.

Ah ! Mais c 'est que je conduis pas,
moi, hein. Et mon adjoint est à l

Oui, mais ça, vous le saviez quand il
est parti.

Ah oui, bien sûr.

Mais... J 'ai pas pensé sur le coup.

Non, vous avez raison, c 'était tueux
dans le fond.

Bon, ben, je vais dire au vieux de vous
ramener, alors.

Ben, monte, toi !

On a ce gars qui règle des paris.

C 'est bon ? Ça ? Ah non.

Si vous voulez.

Ah mais je veux rien, tu es gentil.

Par contre, ce que je me demande, c 'est
que tu me fasses rester des barrages

sur toutes les routes dans un rayon de
10 km.

Oui, d 'accord.

Tu peux finir mon dessert ? C 'est quoi
? Fromage blanc à la confiture.

Est -ce bien des douceurs ? Non, vous
avez raison.

Les barrages ? Ça va prendre un peu de
temps.

Le capitaine faisait la tronche au
téléphone.

Il dit qu 'il n 'a pas assez de bons
hommes sur place.

Et le nôtre ? Il devrait être là d 'ici
trois quarts d 'heure, une heure.

Arrête -toi.

Il y a des hommes aux alentours de
chaque maison.

Madame Michelet ? Oui, qu 'est -ce qu
'il y a ? Vous venez du château

? Et alors, on est en République, non ?
Je vais vous demander de lever les bras.

Ça va pas, non ? C 'est pire que la
Gestapo, ici.

Levez les bras.

Vous avez parlé à Alison Ritter.

Et alors, c 'est pas interdit ? À quel
sujet ? Vous n 'avez qu 'à lui demander

puisqu 'elle est dans vos petits
papiers.

Vous préférez que je vous embarque pour
vous interroger dans mon bureau ?

C 'est au sujet de mon mari.

Il n 'est tout de toute façon, mais je l
'ai prévenu.

De quoi ? Je l 'ai prévenu, c 'est tout.

Je n 'ai pas peur de le dire même devant
vous.

Rentrez chez vous.

Et rangez cet ustensile dans une de vos
armoires, ça vaudra mieux.

Vous êtes très peu discret, n 'est -ce
pas ? Je suis payé pour ne pas l 'être.

Mais je ne suis pas d 'une criminelle.

Alors cela n 'était pas galant.

Pourtant dit que les Français sont.

Je dois être l 'exception.

C 'est vous qui l 'a dessiné, n 'est -ce
pas ? Non, c 'était avant.

Avant quoi ? Avant que je devienne son
modèle.

Pourtant vous avez... J 'avais aussi une
cicatrice au sein gauche.

Est -ce que vous êtes parfois capable de
ne pas se souvenir que vous êtes

policier ? Rarement.

Alors, je vais vous dire.

Jamais cela, je n 'ai dit à personne.

Karl a une jalousie anormale contre moi.

Comme on dit pour dire l 'amour, du
frère pour sa

soeur. C 'est ce que tu veux.

Un jour, il était dans une crise à cause
d 'un garçon très riche que mon père

voulait me marier.

Il m 'a tenté de donner un coup de
couteau.

Je ne pouvais pas me faire guérir sans
le dénoncer.

C 'est pourquoi maintenant, j 'ai cette
cicatrice.

Si on le retrouve,

il sera arrêté, n 'est -ce pas ? Si on
le retrouve, oui.

Et il sera jugé pour être un assassin ?
Auquel cas, je ne donne pas cher de sa

tête.

Mais ce n 'est pas possible.

Qu 'est -ce que je vais devenir ? Il est
la seule personne qui me reste, alors

je devrais mourir aussi.

Vous semblez croire à la culpabilité de
votre frère, tout d 'un coup.

À condition qu 'il est fou.

Il n 'est pas coupable, n 'est -ce pas ?
Seul un tribunal peut en décider.

Mon frère est fou. Est -ce que vous me
croyez ? Il est fou. Pourquoi vous ne

croyez pas ? Je veux que vous... Silence
! Pourquoi vous êtes notre ennemi ?

Pourquoi ? Vous avez peur de moi. Vous
me voulez punir parce que je suis

amoureuse de vous.

Fermez -la, mon dieu !

Ici.

On le met où ? Sur la table.

Il est mort ! Il est blessé, mais élevé.

Où allez -vous ? Laissez -moi ! J 'ai
téléphoné pour un docteur pour garantir

faux guérir.

Laissez -moi, au nom de Christ ! Voilà.

Vous l 'avez retrouvé dans votre
chambre.

Non ! Allez, emmène -la.

Vous allez mourir.

Vous aurez la responsabilité d 'être un
assassin.

C 'est pas le genre de la maison.

Touchez pas.

Je

vais

téléphoner.

Commissaire Maigret, dénichez -moi un
toubib capable d 'extraire une balle et

'arrêter une hémorragie.

Mais faites vite, hein.

Je ne tiens pas à ce que mon client me
claque entre les doigts.

Eh, même toi, Lolo ! D 'accord.

Ça va, ça va.

On peut y aller, hein.

Il dort, le patron ? Non, il dort pas,
le patron.

Il dort pas.

Il est sorti !

Parce que c 'est leur anniversaire de
mariage.

Alors ils sont allés au restaurant.

Ah oui, ça, les anniversaires de
mariage, c 'est sacré. Ah oui. Et l

quand on n 'est pas marié, c 'est que ça
peut tomber comme on veut.

Excusez -moi, je n 'ai pas compris.

Non, c 'est pas grave. Mais je peux les
gêner.

Vous avez raison.

On sera mieux à l 'intérieur.

J 'espère qu 'il ne va pas crever, Nono.

Ah ben oui, ça sera préférable. Oui, c
'est ce que je dis.

Sinon, il sera très embêté.

Ah oui, c 'est jamais marrant de crever
non plus.

Surtout avec une roue de secours qui n
'a pas le même diamètre que les autres.

Ah merde, vous en êtes sûr ? Eh oui,
certain.

Merde, j 'ai pas fait gaffe, moi.

Oui, lui non plus, d 'ailleurs.

Il n 'y a que moi qui ai vu.

Vous auriez pu me le dire.

Non, j 'ai dû lui refiler la roue du
portard de petit Louis Paturel.

Moi, je croyais que vous saviez ce que
vous faisiez.

Et sauf exception, je me mêle pas de ce
qui me regarde pas.

Mais là, moi, je vais devoir faire une
exception.

Dis -moi, c 'est pas du sucre qu 'on
stocke ici ?

Ah non, ce n 'est pas difficile.

Ça, c 'est la spécialité de la maison.

Oh,

dis donc, mon petit pote !

Si tu me prends pour un donneur, tu te
mets ton os de poulet dans l 'oeil juste

à l 'homoplate. T 'as qu 'à t 'en tuer,
merde ! Ah ! Ah ! Ah ! Ah ! Ah ! Mon

Dieu ! C 'est là, papa ?

Ils ont filé sur Orléans. Ils vont
tomber sur un barrage et lâcher les

Sois prudent, ils sont mauvais.

N 'inquiétez pas, commissaire, je vous
les ramène.

Vous

avez

laissé

la fille ? On a entendu que ça
canardait, on a répliqué.

Pichon et Malizier, retournez là -bas et
retrouvez -la si elle s 'est barrée.

Ramène le vieux au château.

Ça va être une fenêtre.

Qu 'est -ce que vous faites ?

Je

suis comme les gars de ce quartier, je
joue à Guignol.

Je ne

sais

pas, je vais aller chercher la police.

La police, elle est là.

Ma femme est devenue folle.

Allons voir ça.

Tu vas le laisser, salope ! Tu vas le
laisser ! Viens chez moi, merde ! J 'en

rien à foutre de ton connard ! Alors
pourquoi t 'as touché avec lui ?

Est -ce que tu t 'en fous ? T 'as le
vent, tu ! Garde -le, toi ! C 'est que

'ai dit parce que moi, c 'est pas le cas
! T 'es une espèce de couille molle ! C

'est peut -être suffisant, vous ne
pensez pas ? Police !

Les bas en l 'air !

Qu

'est

-ce qu

'on va trouver, Karl ?

Je l 'espère.

Je voudrais me changer.

Je peux ? Allons -y.

Montrez, vous gênez pas.

Je vais pas vous refaire le coup de la
rosière avec la rochette.

Changement d 'écorce, pas vrai,
commissaire ?

C 'est comme au théâtre.

Il ne faut jamais en faire trop, sinon
le public n 'y croit plus.

N 'empêche, vous avez marché.

Il faut dire que ce rôle -là, je l
'avais beau si les carbes n 'ont pas mal

aidé.

Pourquoi avez -vous besoin tous les deux
de cette mascarade ? La fausse

allemande est la vraie baronne.

Parce que je suis sa femme pour de vrai,
vous savez.

Je ne savais pas.

Il y en a des choses que vous ne savez
pas.

Je ne demande qu 'à apprendre.

Et à l 'arrivée, ça vous servira à quoi
de savoir que je m 'appelle Idra Youhas,

que je suis née à Budapest, qu 'une fois
arrivée à Paris, j 'essayais de faire

du cinéma, et que tout ce que je réussis
à faire, c 'est de turbiner pour un

jour.

Et de me retrouver sur le trottoir.

C 'est comme ça que j 'ai rencontré
Karl.

Et que je suis devenue la baronne von
Ritter.

C 'est un vrai conte de fées, pas vrai,
commissaire ?

Sauf qu 'on est toujours à cavaler.

Parce que le juleau en question veut
faire la peau à Karl.

Et me remettre. la main dessus.

Et que le baron est dans la débine jusqu
'au cou.

Et qu 'il n 'est pas foutu toucher une
femme du moment que c 'est la sienne.

Sans pinceau.

Et rien ailleurs.

C 'est peut -être pour ça que vous avez
eu recours au service de Roger

Michonnet.

Celui -là.

Et le plus, c 'est maintenant.

Le reste de la bande vient d 'arriver.
Ils ont été coincés à un barrage. Sans

dégâts ? Un gendarme a été touché au
cœur chevelu, mais sans gravité.

Bon, on va aller confronter tous ces
gens -là.

Vous n 'allez pas me laisser mourir !
Vous n 'avez pas le droit !

Il n 'y est pour rien.

Tout le livre dit que c 'est impossible.

Impossible de l 'endormir à cause du
risque de tétanos.

Mais il devrait s 'en tirer.

Il a la volonté.

Peut -être parce qu 'il vous aime, d
'ailleurs.

Je sais bien qu 'il m 'aime.

Allez, venez.

Je ne vais pas y aller comme ça.

Eh bien, habillez -vous.

Vas -y, je t 'en veux.

Et Kowalski, il vous aime aussi ? Lui, c
'est une autre chose.

Il a une mentalité de juleau casse
-croûte.

Quand il a découvert qui j 'étais,

j 'ai bien été obligée de marcher dans
ses combis, dans le reste aussi, sinon

balancer. Mais au moins lui, c 'est un
vrai homme.

Karl, ça veut dire ? Oh, lui, du moment
qu 'il peut me peindre à poids de toutes

les coutures, je crois que le reste n
'existe plus.

Le problème, c 'est qu 'il n 'arrive pas
à voir ce qu 'il peint.

Ou peut -être qu 'il ne veut pas.

Mais elle est un foutre, Beladal.

Pas vous.

J 'en ai trop bavé pour mon foutre. Mais
ça, vous ne pouvez pas comprendre.

Et quand bien même, je ne suis pas juré
d 'assise.

Non.

Mais vous pouvez me charger plus ou
moins.

Je ferai ce que je pourrai, ça dépendra
de vous.

Dieu là.

Je ne parle pas de ça.

C 'est toi qui a été chargée d
'harponner Vandermullen.

Je ne parlerai qu 'à présence d 'un
avocat.

Il va t 'en falloir un bon.

T 'es vraiment flic, toi.

J 'ai une femme.

Les autres aussi.

Commissaire, le docteur voudrait vous
parler.

Colin.

Bon, maintenant.

Elle aussi, vous mettez une note ? Bah,
et pourquoi pas.

C 'est vous le plus responsable ? Oui, c
'est moi qui suis chargé de l 'enquête.

Pourquoi ? Bon, très bien. Alors,
écoutez, je ne vais pas y arriver, là.

tout seul.

La balle a sectionné une benne qu 'elle
boude pour l 'instant.

Mais si je l 'enlève, c 'est l
'hémorragie, enfin.

Enfin, j 'en ai bien peur.

Alors voilà, il faut envoyer un de vos
hommes chercher le docteur Lernier, à

Longuesumeau. Lui est chirurgien. Il
sera furieux, mais je lui ai écrit ce

pour lui expliquer qu 'on ne peut pas
transporter le blessé.

Bon, petit, on se trompe.

Bon, une voiture, je pense.

Je suis navré, n 'est -ce pas ? J 'ai
voulu vous rendre service, et puis... Je

peux le voir ? Oui, je vous en prie.

Ça va aller, mon vieux.

Il faut tenir bon.

Elle est là.

Ne vous inquiétez pas.

Qui vous a tiré dessus ? Oui.

Je ne suis pas sûr.

Dites -le.

Dites -le.

Non, non, là, déontologiquement,
commissaire, je ne peux pas, vous

Déjà, ma responsabilité est suffisamment
engagée comme ça.

Allez, courage, mon Dieu.

Bien.

Je peux dire.

On va essayer de démêler un peu tout ça.

N 'est -ce pas, M.

Kowalski, père et fils ? Oh, grand -père
! Eh ben, on te parle !

Lequel de vous deux a eu l 'idée de
monter ce petit négoce de marchandises

volées ? Le père ou le fils ? Ah, c 'est
moi, pourquoi ? Mais tais -toi donc,

crétin ! Ça sert à rien que tu te
charges ! À mon âge, je trouve, j 'en ai

à goupiner.

Disant de plus ou de moins, même si je
clame.

Non, c 'est moi qui ai eu l 'idée du
business.

Quand ce tendouille a raccroché les
gants, il ne savait plus rien foutre. Il

fallait bien qu 'il vive, lui et sa
souris.

Moi, j 'avais des iconocroques, alors j
'ai acheté l 'affaire.

Le garage, c 'était une couverture pour
les oignons.

Avec les bahuts qui déchargeaient et qui
rechargeaient.

La brocante, c 'était du blourd.

Mais il y a eu le belge.

Ah oui, il y a eu le belge.

Et c 'est elle qui a été chargée de la
tirer ici.

Je l 'avais eue comme micheton.

Tu vois, je te l 'avais dit que c 'était
une pute. Et toi qui vas te toquer d

'elle, on risque d 'attraper une maladie
en plus.

C 'était vraiment une pauvre classe, mon
pauvre Roger. Mais qu 'est -ce que toi

t 'as vu à la fin, merde ? Dans la merde
comme ça, hein ? Ça, mon bonhomme.

Une pute, ils font quand les moyens de l
'être.

Quelle tendance, cette poupière.

Silence.

Regardez -la.

Silence, je dis.

Qu 'est -ce que vous voulez ? Je suis
bien, téléphone, riteur.

Colin.

Venez, docteur.

Pardon.

Vous vous doutez bien qu 'il y a une
question que j 'ai pas précisément l

'intention d 'éviter.

C 'est qui fait qu 'a tué le Belge et sa
rombière ? Je perds ta gueule, toi, t

'entends, hein ? Quoi ? C 'est un
interrogatoire, non ? Ben alors, on est

pour parler.

Un bon point pour Victor.

C 'est la question, en effet.

Bien entendu, je n 'espère pas de
réponse.

Mais comme le meurtrier est l 'un d
'entre vous... C 'est le boche, le

meurtrier.

Elles et lui ont essayé de nous doubler.

Voilà, c 'est ça, l 'histoire.

Et c 'est lui aussi qui vient de se
tirer dessus pour s 'empêcher de parler.

En tout cas, sans cette salope, personne
ne serait mort.

C 'est elle qui a tout maquillé, les
meurtres et tout.

Mais c 'est pas vrai.

C 'est les Kowalski qui ont monté toute
l 'affaire.

Tu sais rien, toi, alors tais -toi.

Et qui a eu l 'idée de mettre le meurtre
de Van Dermelen sur le dos de Karl ? C

'est elle, par dit.

C 'est vrai ? C 'est toi qui as eu l
'idée de faire accuser ton mari ? Je ne

suis laissée faire.

Victor me tenait avec la menace de me
balancer. En plus, il m 'a promis un

paquet de quoi vivre enfin vraiment.

J 'en avais ma claque de vivre dans la
débile, au fond de ce trou à rats, avec

un homme qui n 'était pas foutu de me
guider.

Il ne voulait pas te dire que tu aurais
fait n 'importe quoi pour avoir tes

doses.

Même de coucher avec toi.

Victor, t 'es avec cette putain ! Oh, ta
gueule ! Qu 'est -ce que t 'étais, toi

? Oh, traîneuse ! Moi, j 'ai jamais
menti de Miché ! Et ça, tu le sais très

! Et Roger Michonnet,

quel rôle jouait -il dans cette comédie
?

Eh ben, Roger répond.

Le commissaire t 'a posé une question.

Roger, c 'était la façade.

Comme façade, vous auriez pu en prendre
un autre que lui.

C 'est un vrai zéro.

Une chiffre molle.

Justement, grâce au petit Allendels, on
avait la troisième baraque du carrefour

dans la Manche.

Parce que nous, on a tous plus ou moins
des casiers.

Lui, il faisait honnête.

Et comme il voyage beaucoup, pour
écouler les marchandises, c 'était

Bien. On n 'a toujours pas répondu à ma
question.

Commissaire, excusez -moi. Vous n
'auriez pas un autre homme pour aider à

maintenir le blessé ? Parce que votre
adjoint... Bah, collègue, si t

Dupré, vas -y.

Moi ? Bah, ou quelqu 'un.

Oh, bon Dieu.

Karl va s 'en tirer. Sa blessure n 'est
pas grave.

Il reconnaîtra celui qui lui a tiré
dessus.

Et je suis sûr que c 'est la même
personne qui a commis le double meurtre.

Je ne suis pas pressé, ce n 'est qu 'une
question de temps.

Moi, j 'ai vu des personnes, en tout
cas.

Je suis un fourbe, mais je ne suis pas
un flingueur.

Tu n 'as flingué personne, mais tu as
payé quelqu 'un pour le faire à ta

Vous êtes ici, ça ne vaut pas dix ans,
facilement.

C 'est le Rital qui a flingué.

Et je vais te faire plus de guillemets.

Mon gosse n 'est pas un assassin.

Allez,

en route tout le monde.

Même moi ? Non, vous, on vous entendra
plus tard.

Montez -lui les menottes.

Au procès, sûrement.

Mais d 'ici là, tu auras le temps de t
'en faire une beauté.

A défaut d 'être riche, tu vas devenir
célèbre.

J 'aurais préféré les deux.

... ... ... ...