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- Ca va être plus
long que prévu.

Tu t'en vas là, là?

- Ton ex a obtenu sa
libération conditionnelle.

Il est sorti de prison.

Comment t'as su que
je travaille ici?

Mon ex, c'est un sociopathe.

- Je vais parler à mes chums
au service de police, OK?

Je vais leur demander
de le surveiller.

C'est correct?

- Boum-Boum? Tu m'entends?

- Fait qu'as-tu
l'intention de me dire

ce qui s'est passé
dans le garage ou...

- Je suis allée passer
des tests médicaux.

Il va quand même falloir
que je me fasse opérer.

- C'est une bonne
nouvelle, ça, non?

J'ai tellement la chienne.

- Ma faiblesse, ç'a
toujours été mon empathie.

Puis ç'a l'air que
c'est la tienne aussi.

- T'as piraté mes téléphones.
- Rose Pageau.

La seule témoin dans la
disparition de Mathias Dumas,

ton beau-frère.

Qu'est-ce qu'elle faisait
ici à matin, elle?

(coups à la porte)

- Service incendie, est-ce qu'il
y a quelqu'un à l'intérieur?

Il y a une fuite de
gaz dans l'immeuble.

Il faut évacuer.

- Ca va être long,
votre affaire?

Aucune idée, monsieur.

Je peux pas vous le
dire pour l'instant.

Ouais, j'ai besoin
d'un 10-35 du SPVM.

- Combien de fois il va
falloir que je vous le dise?

Autant de fois qu'il faut.

- Je fabrique des
armes, des fausses,

sur une imprimante 3D
pour des joueurs de paintball

que je revends sur le web.

Je n'ai plus de job puis
j'ai besoin de cash vite.

Il me semble que
c'est pas illégal, ça.

Puis les collants, là?

Les petits bonus que
t'ajoutes pour remercier

tes clients fidèles?

- Qu'est-ce que ça
peut bien vous faire,

les collants que je
mets sur mes armes, hein?

Premièrement, le paintball,
c'est inoffensif.

Puis deuxièmement,
je suis un patriote.

C'est pas illégal, ça non plus.

(coups à la porte)

(sonneries de téléphone au loin)

(fermeture de porte)

Vous aimez pas les immigrants?

Il y a quelques années,

vous étiez suspect dans une
histoire de triple homicide.

Suspect. Exact.

Aussi suspect que tous les
autres qui ont eu le malheur

de se retrouver
dans le périmètre

ou le meurtre a été
commis ce jour-là.

J'habite dans le même
quartier que le dépanneur.

J'y allais minimum
3 fois semaine.

- "J'y allais".
Vous n'y allez plus?

Non. Non.

Bien, pas depuis.

Je les connaissais,
les proprios.

Ah oui? C'était des amis?

- Non, pas des amis,
mais disons qu'avec le temps,

j'ai appris à les
connaître un peu.

Elle, sa femme,

elle vendait de la
bouffe de son pays

qu'elle cuisinait elle-même.

- C'était bon.
- Ah oui?

- Hum. Oui, des affaires
avec des oignons dedans.

Des bhajis à l'oignon?

- Oui, c'est ça, en plein ça,
des bhajis à l'oignon.

- C'est indien
comme mets, ça, non?

- Bien oui, indien.
Comme elle, là.

C'était bon, ses affaires.

- C'est dommage que vous
ayez pas pris le temps

de les connaître

parce que ça vous
aurait permis de découvrir

qu'ils étaient chinois,
qu'ils était pas indiens.

- Essayez pas, hein?
Vous avez rien contre moi.

C'est pas parce que je suis
mélangé dans les races

que je suis coupable
de quoi que ce soit.

(vibration de cellulaire)

- Vous êtes libre de partir,
mais attendez un petit peu,

il y a quelqu'un
qui veut vous parler.

- J'aurais aimé terminer
mon interrogatoire.

Je sais pas comment il a fait

pour se payer un
cabinet de ce prix-là,

mais c'est pas comme
si on avait le choix.

- T'es qui, toi?
- Ton avocat.

Mon avocat? Non.

Tu te trompes de client,
j'ai pas d'avocat.

Ton avocat commis d'office.

- Bien, ils m'ont dit que
j'avais droit à un avocat

de l'aide juridique,

pas à un big shot
du centre-ville.

C'est correct, pas de souci.

Moi, je suis ici parce
que je veux représenter

quelqu'un comme toi,
qui partage mes valeurs.

Puis je veux te faire
rencontrer du monde aussi.

Du monde comme
nous autres, tu sais.

- Qu'est-ce que tu veux dire par
"du monde comme nous autres"?

- La connais-tu, la
clientèle de tes podcasts?

Bien oui.

- Tu rejoins pas mal
plus de gens que tu penses.

Puis de toutes
sortes de milieux.

T'es en train de
devenir pas mal hot, man.

♪ ♪ ♪

- Regarde, c'est
bien simple, OK?

Moi, je me souviens
que mon quartier

était rempli de gens comme moi,

du monde qui
partageait ma langue,

ma culture, mes valeurs,
bref, qui me ressemblait.

Astheure, quand je retourne dans
la rue ou c'est que j'ai grandi,

je ne reconnais plus rien.

Le Québec que je connaissais
est en train de disparaître.

Bien dit, ça.

- Sacrament, il y
a une épicerie arabe

qui vient d'ouvrir
à côté de chez nous.

Quelqu'un pourrait m'expliquer
pourquoi on aurait besoin de ça?

Ils veulent vivre ici,

mais ils sont pas
capables de s'intégrer.

Ils sont pas capables
de manger notre bouffe.

Exactement.

Puis moi, je refuse de
m'excuser d'être qui je suis.

Puis je refuse que
ces parasites-là

viennent changer notre culture.

- Et c'est sur ces paroles
pleines de gros bon sens

qu'on va finir l'enregistrement.

Alors, j'aimerais remercier Ana
d'avoir accepté de participer

au 50e épisode de mon podcast.

- Merci pour
l'invitation, Victor.

- Non, c'est moi
qui te remercie.

J'aime ça entendre une patriote

qui a pas peur de
se tenir debout.

Alors, on se dit à la prochaine.

Puis souvenez-vous qu'un Québec
pur, c'est un Québec en santé.

Esti, alright!

- Pour une première fois,
tu t'es bien débrouillée.

- Tu m'enverras un lien,
que je transfère ça à mon boss.

C'est exactement
ça qu'il cherche.

- Je vais le réécouter
puis le rééditer.

C'est un peu long, je trouve.

Faut être clair et concis
pour que les gens comprennent.

Oui, hein?

En tout cas, le boss, il a
bien hâte de te rencontrer.

On a besoin d'un gars solide
comme toi avec nous autres.

- Oui, un gars qui a pas
peur de dire ce qu'il pense.

Hé, on a un petit meeting
de groupe prévu à soir.

Je veux pas être bête,

mais j'ai une entrevue
pour une job de marde.

La police veut pas me remettre
les armes que j'ai faites.

Le loyer s'en vient, fait que...

- OK. Hé, Super
bon, le pop-corn.

Puis inquiète-toi pas,
les armes saisies,

je vais me mettre là-dessus.

Tu vas pouvoir
les mettre en vente.

- Ca serait cool, ça.
- OK.

Et puis, tu me texteras pour
me dire si t'as eu la job.

- Oui, pas de trouble.
- OK.

- Toute une carapace,
notre cible.

- Je pense qu'il
utilise la méfiance

comme moyen de protection.

Faudrait qu'on le travaille
plus longtemps, celui-là.

- Ouais, je sais qu'il y en a
des plus coriaces que d'autres,

mais lui, il a même pas
l'air intéressé par Ana.

Ca doit quand même
être assez rare,

des filles dans ce
genre de groupe là.

Lui, on dirait qu'il
s'en fout complètement.

Ouais.

C'est ça qui me
fait peur avec lui.

Il a pas de famille, pas
de loisir, pas de blonde.

Tout son énergie est concentrée
juste sur halr le monde.

- C'est une bombe à
retardement, ce gars-là.

Oui.

- Il a eu sa libération
conditionnelle

pour bonne conduite.

Puis il a aucune
raison de t'en vouloir.

Regarde, j'ai parlé à mon monde,

puis ç'a l'air qu'il
serait même pas à Montréal.

Peut-être sur la Côte-Nord
avec ses parents.

Regarde.

Si ça te rassure, là,
on va partir un bout, OK?

Ou ça?

- J'ai des amis à Toronto
qui nous hébergeraient,

puis j'ai mis assez
d'argent de côté

pour qu'on se la
coule douce 3, 4 mois, OK?

Puis après?

Après ça, on verra, là.

- Puis qu'est-ce que tu
vas faire pour ta fille?

Une chose à la fois.

Moi, là, je veux
que tu sois bien, OK?

(fracas)

(respiration haletante de Rose)

- Es-tu correcte?
- Qu'est-ce qui s'est passé?

OK, reste à terre.

(respiration haletante de Rose)

- Je vois personne.
- On m'a tiré dessus.

Non, tu me sors
d'ici tout de suite.

- Et c'est sur ces paroles
pleines de gros bon sens

qu'on va terminer le podcast.

Mais avant, un avertissement
à toute la vermine

qui a envahi ma patrie.

Un jour, vous allez payer.

Un jour, quelqu'un va
se lever contre vous.

C'est pas vrai qu'on
va laisser ça aller.

Attends un peu, là.

Victor avait
terminé différemment

quand j'ai fait
l'enregistrement avec lui.

- Ouais, il nous avait
dit qu'il allait l'éditer.

On va se le dire, c'est
à peine voilé comme menace, ça.

- C'est peut-être juste
des paroles en l'air

pour faire mousser son podcast,

mais le problème
avec ces gars-là,

c'est qu'on sait jamais quand
et comment ils vont frapper.

Ca expliquerait les armes

que les policiers
ont saisies chez lui.

Les enquêteurs m'ont confirmé

que la cible a perdu
son emploi voilà 2 mois.

Il travaillait depuis 15 ans
dans un salon de quilles

situé à quelques
rues de chez lui.

Selon le propriétaire,

Victor aurait eu une
altercation très violente

avec un nouvel employé
d'origine africaine.

Oui, mais c'est pas impossible

qu'il fabriquait
des armes de paintball

pour payer ses comptes.

C'est pas impossible.

Mais quand il y a eu
l'alarme pour évacuer

à cause de la fuite de gaz,

puis que les pompiers
ont vu son arsenal,

ils ont pas eu le choix,
ils ont appelé la police.

- Même si on a
réussi notre bump,

il reste très distant puis il
est bien, bien, bien prudent.

C'est un loup solitaire.

C'est jamais facile
avec des cibles comme lui.

Victor nous tolère

parce qu'il pense que
Jeff est un grand avocat,

qu'il est fan de ses podcasts,
que moi, je suis une police,

puis qu'on fait partie d'un
groupe anti-immigration.

- Surtout qu'on a un boss très
haut placé au service de police.

- Hum, hum.
- Mais ça s'arrête là.

- Oui, mais c'est des loose
cannons, ces gars-là.

Ils veulent rien
savoir d'un boss,

puis ils sont super méfiants.

- Oui, mais ça change rien
au but de notre opération:

lui faire avouer
le triple homicide

qui a eu lieu voilà
2 ans dans un dépanneur.

Bien, si on l'écoute,

on va finir par comprendre
ce qui le fragilise,

puis si on répond à ses besoins,

il va peut-être finir par
nous faire confiance un peu.

- Avez-vous des
idées pour la suite?

(soupir)

- Je te l'ai dit, man.
Faut que tu sois là.

- C'est vraiment
courageux comme move.

On a décidé d'y aller
à visage découvert,

puis on va être au moins
une centaine à manifester.

- Il est temps que le
gouvernement nous entende.

Tes podcasts, c'est génial,

mais on pousse le
bouchon encore plus loin,

parce qu'ils vont
nous voir la face.

Il est temps qu'ils comprennent
que le peuple a pas peur,

puis qu'on veut qu'ils
ferment les frontières.

Votre boss va être là?

- Non, je te l'ai dit,
il va pas se montrer la face.

Il est haut gradé dans
la police, quand même.

Il peut te donner
rendez-vous dans un resto.

(raclement de gorge)

- Qu'est-ce qu'il y a?

- C'est la première fois
que je la vois ici, elle.

- A la quantité d'appartements
ici, c'est pas étonnant.

Je connais tous mes voisins.

- Il me semble que
je l'ai croisée hier.

Elle vient peut-être
juste de déménager.

- Non, ça se peut pas. Il y a
pas d'appart de libre ici.

Puis s'il y en avait,
je le saurais.

- Regarde, attends
une minute, OK?

- Qu'est-ce qu'elle fait là?

- Ana, c'est une police.
- (Ana): Hé!

On va le savoir,

qu'est-ce qu'elle fait
dans le bloc, la fille.

- Ca va te rassurer.
- Ouais.

(petit rire)

Elle a pas les 2 pieds
dans la même bottine, elle.

Ca fait combien de
temps que tu la connais?

- Assez pour qu'elle
ait toute ma confiance.

Ana, c'est une vraie de vraie.

Hésite pas à lui
demander service,

elle attend rien que ça.

C'est elle qui m'a
présenté au boss, puis...

Puis quoi?

- Ecoute, elle s'en
vantera pas devant toi,

mais si je t'ai sorti

de la salle d'interrogatoire
l'autre jour,

c'est parce qu'elle a
tiré sur les bonnes ficelles.

C'est une petite vite.

Hum.

- C'est de la fille de
la Mutuelle Assurances.

Quand il y a eu la fuite
de gaz l'autre jour,

il paraît qu'il y a
eu bien des dégâts.

Fait que les pompiers ont
défoncé la porte à tes voisins.

- Elle fait l'évaluation.
- Je suis pas fou, hein?

Je te l'avais dit
qu'elle habitait pas ici.

(soupir)

- Qu'est-ce qui se passe?
- Une surcharge, osti!

C'est du câblage d'aluminium
partout dans les murs!

Je savais que ça
pouvait arriver!

- On pourrait
peut-être la réparer.

- Non, on peut pas! La
machinerie est toute brûlée!

- C'est pas grave.
Tu peux en acheter une autre.

Avec quel argent? Hein?

L'as-tu dans tes poches, le
3000 piastres qu'elle m'a coûté,

cette machine-là?

Parce que moi, du
cash, j'en ai pas!

De l'argent...

je sais ou en trouver.

(sirènes au loin)

- Vous voulez voler un
magasin de balayeuses?

Il me semble que
c'est un peu cheap, non?

"Checke" bien.

OK, sors le sac.

Non, ça se peut pas, ça.

- C'est notre boss
qui nous en a parlé.

Sa business, c'est un front.

Son cash, il le fait en
organisant des passages illégaux

à partir des réserves.

- Bon! Viens-tu?

- Place-le dans le coffre,

mais oublie pas de laisser
la porte du coffre ouverte.

On va brasser de la vermine.

Ils s'en viennent.

C'est parfait.

On suit le plan de match.

C'est parti.

Bien reçu.

On est fermés. Revenez demain.

On reviendra pas demain, non.

- L'argent, tout de suite.
- J'ai... J'ai pas d'argent.

- Envoye, le cash!
- OK, OK.

- C'est rien, ça,
mon sale, esti?

- Jeff, amène-le
dans le backstore. Go.

- Esti d'importé, on va t'en
sacrer une. Viens-t'en, esti.

Hé, hé, hé, hé! Qu'est-ce
que tu fais avec ça, toi?

- Shit, esti!
- Qu'est-ce qui se passe, là?

A terre.

Là, j'ai besoin d'un update.

A terre, j'ai dit.

- Faites ce qu'il
vous dit de faire.

(soupir)

- Ici, c'est chez nous.
Le sais-tu, ça?

Hein? Comprends-tu?

Tu débarques avec
tes costumes d'arriérés

puis tes osti de
traditions de marde,

puis on est
supposés accepter ça.

Puis en plus, tu nous amènes
d'autres crottés comme toi.

- Regarde, je prends
le cash puis on s'en va.

T'es capable de tenir
la crisse de caisse.

Hé!

Liche ma botte.

Liche ma botte.

- Hé, hé, hé, hé, hé! Non, non,
c'est correct, là, j'ai le cash.

- Je vois pas bien, là.
Boum-Boum, as-tu un visuel?

Non.

- Boum-Boum, as-tu
un explosif avec toi?

- Non, on n'a pas
le temps pour ça.

- Regarde, on y va, on y va.
J'aime pas ce que j'entends.

- Il va tirer. On y va.
- Bouge pas.

- Faut qu'il comprenne,
sa place est là, à terre,

puis il va en manger une crisse.

(alarme)

- Tabarnac!
- Envoye!

- Come on, on décâlice!
- Il y a des polices.

(alarme)

- Hé, hé!
- Vous êtes des mous!

On s'en câlice, de l'alarme!

Le gars, il aurait
eu ce qu'il mérite!

- Embarque, on va jaser.
- Fuck you, esti!

Toujours la même affaire,
bien des sparages,

mais jamais personne
est capable d'agir!

Victor!

- Laisse-le aller, là.
Ca donne rien.

(alarme)

- Est-il correct, là, lui?

- Ouais. Il est un peu secoué,
mais il va être correct.

- Son gun, il faisait
pas partie des armes

qu'on a retrouvées chez eux.

On a affaire à un gars secret.

Non. Il est imprévisible.

C'est ça qui me fait peur.

Ton opinion, là, toi?

Qu'est-ce qu'on fait, là?

(soupir)

- Ce coup-là, il
faut qu'on fesse fort.

Il faut qu'on organise
quelque chose de gros.

- Tu veux dire plus
gros que d'habitude?

Ouais. Big.

Big.

- On le met au
milieu de tout ça.

On utilise son idéologie pour
qu'il vienne jusqu'à Jeff

puis qu'il fasse des aveux.

- Ca se passe bien,
le bricolage?

Je te remercie. Oui.

- C'est quoi?
- Des fausses balles.

Manu veut qu'on organise
une attaque dans une mosquée

pour attirer
l'attention de Victor.

Faut que ça aille l'air vrai,
sinon il marchera pas.

(soupir)

Assieds-toi, tu me stresses.

Hum.

Va donc voir Manu, là.

Il est tout seul
dans son bureau.

Hein? De quoi tu parles?

- C'est quoi? Vous pensez que
vous êtes subtils, les deux?

Qu'on se rend compte de rien?

- Qu'est-ce que tu veux dire?

Va voir Manu.

Allez arranger vos affaires.

On a toujours été limpides
entre nous autres dans la gang.

C'est pas le temps
de fucker le système.

Bonne idée.

Je vais...
Je vais aller faire ça.

Mais tant qu'à être au
festival de la limpidité...

tu penses pas que tu devrais
aller jaser avec, toi aussi?

Lui expliquer ce qui se
passe avec tes maux de tête.

Aller te faire examiner aussi.

C'est pas juste
Francis qui est inquiet.

Deal.

OK.

Je peux te parler?

- Non, pas le temps. Francis
veut nous voir. C'est urgent.

Boum-Boum, viens-t'en.

- On a un sérieux
problème avec la cible.

- Victor vient de
publier un nouveau podcast.

J'en ai plein mon casque, moi,

de voir notre société s'écrouler

à cause de la vermine qui nous
envahit depuis trop longtemps.

Le jour J, c'est
maintenant, gang.

Ca fait longtemps que je
patiente, mais là, ça fait.

Je vais me venger.

Le monde va
entendre parler de moi.

- Ca sonne pas comme
des paroles en l'air.

- Je comprends que
l'idée de la mosquée

vient de prendre le bord,

mais comment savoir
qu'est-ce que Victor prépare?

Puis quand? Puis ou?

- Peut-être sa job
au salon de quilles.

- Oui. Il l'a perdue après une
altercation avec un immigrant.

- Il y a des bonnes chances
que ce soit là, son jour J.

- Oui, ça pourrait être
là, mais je veux dire,

il y a quand même un
million d'autres endroits

qu'il pourrait viser.

Oui, mais le salon de quilles,

c'est vraiment l'idéal.

Il connaît la place inside out.

Il a pas le temps d'organiser
un plan trop compliqué.

Ca va trop vite dans sa tête.

Il essaiera pas de
faire n'importe quoi

puis que ça finisse en échec.

Non, non, non, non, non, non.

(♪ sonnerie de cellulaire ♪)

- Quoi?
- Victor?

T'es ou? Faut qu'on se parle.

(coup de klaxon au loin)

- Ca marchera pas, Jeff.
- Quoi?

- Vos histoires de groupes
puis de manifestations

puis de boss qui dirige,
je crois pas à ça.

C'est pas pour moi
puis ça l'a jamais été.

By the way, merci pour le cash.

J'ai pu m'acheter une
nouvelle imprimante.

- Fais pas de folie, là.
Dis-nous t'es ou.

On arrive.

- Tu le sauras bien assez vite.
Tout le monde va savoir.

♪ ♪ ♪

(fracas des quilles)

(cris)

(respiration haletante)

(coups de feu et cris)

(coups de feu)

♪ ♪ ♪

(cri)

(respiration haletante)

(soupir)

(soupir)

(respiration haletante)

(soupir)

Hum.

(♪ sonnerie de cellulaire ♪)

(soupir)

(♪ sonnerie de cellulaire ♪)

Oui?

- Hé, shit, Victor,
dis-nous t'es ou.

On va venir te chercher avant
que tu te fasses pogner,

mais si t'attends trop, je ne
pourrai plus te sortir de ça.

- Trop tard, Jeff.
Ce qui est fait est fait.

Mais...

Qu'est-ce que t'as fait?

Je les ai tués.

Toute l'esti de gang.

Ils envahissent
notre territoire

en nous remplaçant
petit à petit.

Puis personne ose
jamais rien faire.

Ca fait des années
que j'en parle,

mais personne,
personne écoute.

Là, on va enfin m'entendre.

- OK, Victor. Faut que
tu nous dises t'es ou, là.

Victor, t'es ou?

- Qu'est-ce que ça changerait?

J'ai pas l'intention
de m'en sortir.

Le système est corrompu.

Toi-même puis ta gang,
vous en êtes la preuve.

J'aurais jamais
eu aucune chance.

(soupir)

Je suis un martyr pour la cause.

T'en as tué combien?

- Je sais pas.
Une dizaine, je pense.

Fuck.

Non, non, dis pas ça, Jeff.

C'est important,
ce que je viens de faire.

Il faut que quelqu'un
donne l'exemple.

On est une gang de moutons, ici.

On est un peuple de ti-counes

qui se met à genoux devant
tout puis n'importe qui.

Ils arrêtent pas de
nous casser le bicycle

en nous disant qu'ils font
pitié, qu'ils n'ont plus rien,

qu'ils ont tout
laissé derrière eux,

fait qu'il faudrait
qu'on s'ouvre à l'autre.

Voyons donc, tu sais que
c'est de la marde, ça.

Il nous méprise, ce monde-là.

Il se câlice bien
de ce qu'on est.

Tout ce qu'ils font, là, c'est
des mosquées, des synagogues,

des réseaux de prostitution.

Hé, ils violent nos filles,
ils payent pas d'impôts,

puis en plus, ils parlent pas
un osti de mot de notre langue!

(crachat)

(respiration haletante)

Puis nous autres, faudrait qu'on
se la ferme puis qu'on encaisse?

Non. Non, c'est assez, là.

Faut qu'on se réveille.

(soupir)

C'est pour ça que
je voulais faire mieux

que la dernière fois.

Tu comprends?

- Attends, qu'est-ce... Attends,
qu'est-ce que tu racontes, là?

Quelle dernière fois, Victor?

(soupir)

- Il y a une couple d'années,
j'en ai tué trois.

Ouais, je sais, trois,
c'est pas grand-chose,

mais il fallait que je
commence quelque part.

OK, par ou t'as commencé, là?

Est-ce que c'est...

c'est l'affaire
du dépanneur, là?

(soupir)

Victor?

(respiration haletante)

Victor, es-tu toujours là?

Victor?

- C'était le dernier
dépanneur dans mon quartier

ou le propriétaire
était encore québécois.

Mais évidemment, il a fallu

que des ostis
d'immigrants l'achètent.

Chaque fois que je
passais devant, là,

fallait que j'entende leur
osti de langage d'arriéré.

J'ai toléré ça pendant un bout,

mais à un moment donné,
la soupape a sauté.

(petit rire)

Ca m'a fait un bien immense
de m'occuper de leur cas.

(soupir)

Pour la première fois de ma vie,
tout était calme dans ma tête.

Ouais, comme avant.

Comme quand j'étais ti-cul.

Ouais. Ouais, tout
était plus calme avant.

(soupir)

(petit rire)

Je ressens la même
chose ici, à soir.

(soupir)

(soupir)

Jeff, es-tu là?

- OK, tout le monde,
on se relève.

- Voyons, parle-moi, Jeff.

- OK, mon chum, si tu veux que
je te parle, je vais te parler.

Je vois des grandes
choses pour toi, Victor.

Des très grandes choses.

(sursaut)

Voici le plan.

Jeff, tu lui as dit
que tu t'arrangerais

pour qu'il puisse
récupérer ses armes.

Tu vas lui dire qu'il faut
qu'il signe des documents

au poste de police
pour les ravoir.

Ca va l'obliger à
sortir de chez eux.

A partir de là, Francis,

tu textes Jeff pour
lui donner un go,

puis tu prends la
cible en filature.

Ca, ça va nous donner une
couple de coups d'avance

sur son emploi du temps.

Vous autres, dès que
vous avez le go de Francis,

vous en profitez pour
aller dans son appartement.

Vous trouvez toutes les
balles qu'il y a dans place,

vous me remplacez tout
ça par des balles à blanc.

Pendant ce temps-là, Jeff,

tu cherches si la cible
a indiqué quelque part

le lieu ou il va
faire son jour J.

Si c'est bel et bien au salon
de quilles qu'il aboutit,

il va y avoir une équipe
d'agents sur place stand-by,

puis ils vont remplacer
les citoyens à l'intérieur.

Boum-Boum, là,
tu vas te gâter.

Après ça, on le
laisse faire sa tuerie.

(petit rire)

Non.

Non!

- Victor Mayrand, vous
êtes en état d'arrestation

pour triple homicide

et pour complot dans le
but de commettre une tuerie.

- Mon tabarnac, je
te pensais de mon bord!

- Si tu savais comme je m'en
sacre des losers comme toi.

Tu t'en vas passer le reste
de ta petite vie de marde

en prison.

Ciao, bye.

♪ ♪ ♪

(coups à la porte)

- J'ai reçu ton message.
- Fais tes valises.

- Qu'est-ce qui se passe?

- Je vais t'expliquer
ça en chemin.

- Bien là, je veux savoir.
- Rose, arrête de niaiser.

J'ai pas le temps.

(respiration haletante)

(sonnerie de cellulaire)

C'est qui?

(sonnerie de cellulaire)

- Un de mes contacts
au service de police.

C'est elle qui me donne
des updates sur l'enquête.

Envoye. Ramasse tes affaires.

Tu me fais peur.

- Rose, la police a
arrêté Alex à matin.

OK.

(soupir)

- Il s'en serait pris à
un de ses ex-partners, là.

Un vieux deal de dope
qui aurait mal tourné, là.

Il voulait ravoir le cash
que le gars lui devait.

OK, mais...

c'est une bonne affaire, non?

Ca veut dire qu'il
va retourner en dedans?

Non?

Non, non.

Ca regarde vraiment
mal, là, pour toi.

Il se serait mis à table.

Il a tout avoué
aux policiers. Il...

(soupir)

Il doit espérer que...

avoir une peine moins
sévère s'il parle.

S'il leur parle de?

De Mathias.

De sa disparition
il y a un an et demi.

J'ai reçu un appel
tantôt pour m'avertir

qu'Alex aurait
tout mis sur ton dos.

Il dit que c'est
toi qui l'aurais tué.

Qu'il t'a juste
protégée par amour.

C'est pas vrai.

Tu me le jures?

Il ment.

OK.

Qu'est-ce qui
s'est passé d'abord?

Moi, ma job, là, c'est
de trouver la vérité.

Mais...

je suis capable de la
faire disparaître aussi.

Je peux faire disparaître
bien des affaires,

même le corps de Mathias.

Fait que si tu
sais ou il est, là,

faut que tu me le dises puis
qu'on bouge au plus crisse

avant qu'Alex le
dise à la police.

Pas de corps, pas de preuve,
pas d'enquête sur toi, là.

Mais là, faut que tu parles, OK?

OK?

Faut que tu m'aides à t'aider.

(pleurs)

Je...

Il y a pas une journée
ou je pense pas à lui.

(soupir)

Je regrette tellement
ce qui est arrivé, là.

On s'est rencontrés dans un bar.

Il a flirté avec
moi toute la soirée.

Mathias, il avait tout pour lui.

(reniflement)

J'avais beau être
en couple avec Alex,

j'étais juste pas capable
d'arrêter de le revoir.

(reniflement)

Il y avait quelque chose de...

(respirations haletantes)

magnétique entre nous deux.

(respirations haletantes)

A chaque fois que je le voyais,

il me disait qu'il fallait
que ça arrête, mais...

(gémissement, baiser)

... j'étais pas capable.

Il voulait même me
présenter à Marie-Pier.

(soupir)

Il disait à sa soeur que...

il était fou amoureux de moi.

Mais...

pourquoi t'as pas laissé Alex?

- Alex était
violent puis jaloux.

J'avais peur de lui.

Rose.

Rose...

qu'est-ce qui s'est
passé cette nuit-là?

Qu'est-ce qui s'est passé?

(reniflement)

- J'ai jamais su
comment il nous a retrouvés.

- (Mathias):
Fuck!

(cris de Rose)

- Lâche-le!

Alex, arrête!

(cri de Mathias)

Alex, arrête! Arrête!

(cri de Rose)

(pleurs)

Puis après?

Après...

(cris)

Il l'a tué devant toi?

Puis qu'est-ce
que t'as fait après?

(pleurs)

Je voulais m'enfuir,

mais j'avais trop peur de
ce qu'il allait me faire.

(reniflement)

Jusqu'à ce que...

Jusqu'à ce qu'il me dise que
tout ça, c'était de ma faute,

fait que si je parlais, il
allait me faire la même chose.

(reniflements)

On l'a enterré dans une carrière
abandonnée pas très loin.

(pleurs)

Quelques mois après...

Alex a été arrêté
pour trafic de drogue.

J'ai jamais parlé.

(reniflements)

Je m'en veux.

(reniflements)

OK.

Je sais.

(soupir)

- Dis-moi que tu m'aimes.

C'est fini, Rose, là.

(petit gémissement)

(reniflement)

Mme Rose Pageau...

vous êtes en état
d'arrestation...

pour complicité dans le
meurtre de Mathias Dumas.

(reniflement)

- Qu'est-ce que qu'elle
faisait ici, à matin, elle?

A quoi tu joues, toi, crisse?

Regarde.

Ca fait 6 mois que je...

je suis sur une opération solo.

J'essaie de trouver ce qui est
arrivé au frère de ma femme.

Parce qu'à date, il n'y
a pas un corps de police

qui a réussi à élucider la
disparition de mon beau-frère.

Qui était un ami
aussi, en passant.

Fait que Rose, je la
travaille depuis des mois.

Je suis à deux doigts
d'avoir des aveux.

T'as pas d'allure!

Fait que toi, tu
caches à Marie-Pier

que tu couches avec ta cible
depuis tout ce temps-là?

Tu comprends pas.

- Ca fait un an, un an que
l'enquête tourne en rond.

- Ils font ce qu'ils peuvent.
Ils ont pas de lead.

- Ils en ont un,
lead: Rose Pageau.

Elle était avec lui
quand mon frère a été tué,

je suis certaine.

- Mes collègues lui ont parlé.
Ils ont rien sur elle.

Pff!

(soupir de Jeff)

- Toi, tu pourrais
le faire, par contre.

Prête?

Je te l'ai dit, là.

Les moyens que je vais
être obligé de prendre

pour y arriver, là, ça...

ça risque d'être rock'n'roll.

On pourra pas
revenir en arrière.

Il est encore temps
de changer d'idée.

Fais ce que t'as à faire.

(propos inaudibles)

(conversations entremêlées)

Rose, c'est ça?

Merci.

Moi, c'est Jeff.

Je suis le... Bien, je...

j'étais le beau-frère
de Mathias.

Le policier?

Et aussi policier.

L'opération,
c'était pas mon idée.

- Je pourrais te mettre
à la porte pour ça.

Je comprends.

- As-tu besoin de moi
pour ton opération?

(petit rire)

Je pense que oui.

Il a eu sa libération
conditionnelle

pour bonne conduite

puis il a aucune
raison de t'en vouloir.

Regarde, j'ai parlé à mon monde

puis ç'a l'air qu'il
serait même pas à Montréal.

Si ça te rassure, là,
on partira un bout, OK?

Ou ça?

- J'ai des amis à Toronto
qui nous hébergeraient.

Puis j'ai mis assez
d'argent de côté pour...

(cris)

- Qu'est-ce qui s'est passé?
- Es-tu correcte?

- Il m'a tiré dessus!
Tu me sors d'ici tout de suite!

♪ ♪ ♪

Let's go, Francis!

- Oh!
- Yé!

A 2 opérations réussies
dans une journée!

C'est du jamais vu, ça.

- Ouais, mais pas sûr que Rose
Pageau, ça compte, par exemple.

- Bien, un aveu de crime,
c'est un aveu de crime, là.

Peu importe si le reste de
l'équipe a participé ou non.

- Ouais. Moi, je
suis d'accord avec ça.

Hé, "checkez" comment
je nous ai greyés.

- Mais ils sont
beaux, à part de ça.

- (tous):
Santé!

Yeah!

- Mmm!
- Enfin!

Hé, c'est du joli, ça.

- Ca fait du bien
de payer un peu, là.

Ca, c'est bon.

- Je viens de passer
la dernière heure

à me faire ramasser bien comme
il faut par mes supérieurs.

A cause de ton opération solo.

Ecoute, je voulais te dire...

C'est réglé.

Pas de sanction?

Comment t'as fait ça?

- Je leur ai rappelé les mots
que Rachel Cuthbert m'a dits

voilà quelques mois.

(voix nasillarde):
"Tu es libre

"d'utiliser les
opérations Mr. Big

"pour n'importe quelle affaire
que tu jugeras appropriée

de la façon que tu
jugeras appropriée."

OK.

- Mais t'aurais quand
même pu m'en parler avant.

(raclement de gorge)

Je sais.

Mais...

j'aurais probablement fait
la même affaire que toi.

- Qu'est-ce que tu fais,
toi, Boum? Ou tu t'en vas?

- Si je te dis que j'ai
une date, vas-tu me croire?

Une date avec ton médecin?

- Je sais que tu voulais
être là pour m'accompagner,

mais t'es pas obligé.

T'as sûrement
d'autres choses à faire.

- Pour ma seule amie, non.
J'ai rien de mieux à faire.

Quoi?

Merci.

- On va réparer ça,
cette tête de marde là.

- (riant):
OK.

- Salut.
- Bye.

- Hé, bye-bye.
- A demain.

- J'ai su pour
l'opération solo de Jeff.

- Oui, puis il y a 1000 affaires
qui auraient pu mal tourner.

- Mais ce qui est arrivé, c'est
qu'un cold case a été résolu.

(rire)

Bonsoir.

- Qu'est-ce que je
peux faire pour vous,

madame la sous-commissaire?

- Je veux te parler
d'une opération.

- J'imagine que c'est pas
juste un petit criminel

qui a tué son acolyte.

- Je serais pas venue
jusqu'ici pour ça.

Je t'écoute.

- Qu'est-ce que tu dirais
qu'on fasse tomber un ministre?

(gazouillis d'oiseaux)

Elle est ou, Chloé?

Elle est chez ma soeur.

C'est fini?

C'est fini.

(respiration tremblante)

Rose a tout avoué.

Elle a dit aux enquêteurs ou
le corps de ton frère était.

Ils sont en train
de le déterrer.

(pleurs)

- J'espère qu'il
voit ça d'en haut.

Je suis sûr que oui.

(propos inaudibles)

Je pensais pas que ça...

que ça irait aussi loin.

Rose s'en va en prison.

C'est ça qu'on voulait.

Je parle de l'opération.

(reniflement)

Toi qui deviens son amant.

Toi qui vas vivre chez elle.

(pleurs)

Je...

Je pensais jamais que...

On voulait la vérité.

J'ai fait ce
qu'il fallait faire.

- Puis ça dit quoi
sur nous autres, ça?

- Qu'on va pouvoir
passer à autre chose.

(clapotis du robinet)

(respiration haletante)

C'est bon, c'est bon.

On pourrait aller au
cinéma avec Chloé tantôt.

Ca fait longtemps
qu'on n'a pas fait...

(respiration tremblante)

(respiration tremblante)

Tu me niaises, là?