All language subtitles for Le Tableau Volé (Pascal Bonitzer 2024) - français-24fps-01h31m20s

Le petit éclat centre-bas-droite,
c'est en bon état général.

Il y a deux petits défauts qu'on
avait observés tout à l'heure en bas.

Donc centre droit, enfin centre tableau.

Et puis bas-droit, ça se verra.

Ben... On prend un petit repas.

C'est toi, Laurent?

C'est moi, ma tante.

Merci beaucoup.

Votre café, madame.

Oh, non merci, j'ai pas envie.

Avec une estimation à 800 000,
ça fera décoller les prix, croyez-moi.

une garantie

Je voudrais une
garantie d'un million.

C'est tout à fait possible.

Ah écoute, fiche-moi la paix!

Ma fille disait toujours
qu'un commissaire-priseur

C'est comme un
chirurgien esthétique.

Il faut lui faire confiance.

-Donc je vous fais confiance.
-Vous avez raison.

Nous allons rendre votre
tableau aussi beau qu'il peut l'être.

Nous avons déjà une
maquette pour le catalogue.

Ce sera très élégant, vous verrez.

Je pourrais pas voir, je suis aveugle.

Votre neveu ou votre fils sera là ?

Ma fille, non, c'est exclu.

Je vends ce tableau justement parce
que je ne veux pas qu'elle en hérite.

parce que ma fille, c'est une traînée.

Elle ne pense que à faire la fête,

à fréquenter les Noirs,

on ne se parle plus.

C'est triste.

Oui, surtout qu'elle ne
fréquente que des Noirs.

Nous n'avons pas parlé
des modalités de paiement.

Je veux l'intégralité du
paiement tout de suite.

Alors l'intégralité du
paiement tout de suite ?

Vous voulez bien noter Aurore ?

Vous êtes d'où, Aurore ?

Ma mère est de Roscoff.

Ah, vous êtes bretonne !

Mon mari était de Vannes.

C'était un idiot, comme tous les médecins.

il n'avait aucun goût

Mais moi, j'en avais pour deux.

Par contre...

Il avait les plus beaux yeux du monde.

Merci.

Ça va ?

Oui, ça va.

Vous êtes toute blanche.

Je suis pas noire, c'est sûr.

Vous n'allez pas tomber
malade dans la voiture ?

N'ayez pas peur.

Je vous dis ça parce qu'elle
est très délicate à entretenir.

Y en a beaucoup des comme elle ?

De ces femmes ?
Un maximum.

J'adore.

C'est rigolo, si vous voulez
vraiment faire ce métier,

vous devez être prête
à tout pour une vente.

Sinon l'objet part à la concurrence,
et ça, c'est pas une option.

Je suis prête à tout.

Ah oui, même à tapiner ?

Regardez ce que j'ai fait
avec cette dame ce matin.

Vous savez ce qu'il y a de
magnifique dans ce métier ?

C'est quand vous tombez
sur un truc vraiment rare.

Alors là oui, vous êtes Indiana Jones,

mais le reste du temps, 99%, on drague,

on fait la pute.

Bah, je veux bien faire la pute.

Si c'est pour vous, je veux bien.

J'ai pas entendu.

Je disais que...

Je veux tout ce que vous voulez.

Tout ce que veut une vente
qui vaut le coup, Aurore.

On est au 21ème siècle, je vous parlais de
travail, de métier, c'était une métaphore.

Elle est vraiment droscope, votre mère ?

De Montauban.

Dis donc, t'aurais pas pris un peu toi ?

Mais oui, hein, écoute,
c'est à cause du virus.

Plus de sport et puis la ménopause est arrivée,
et voilà,

tout en même temps.

Bah, tu prends pas d'hormones.

J'en ai plus besoin, maintenant
que je suis ménopausée.

Bah, au contraire, c'est à la
ménopause qu'il faut en prendre.

Ah, prends-en s'il n'est pas
trop tard, hein. Le poids, c'est ça.

Salut Sine , ça va ?
Ah, bonjour, Kamel, ça va ?

Ça va bien.

Bonjour, Paco.
Bonjour.

-Ça va, Maria ? Ça va, et toi ?

Bonjour. Bonjour.

Je sais pas si Martin est réveillé.
Si, si, il est réveillé, je l'ai appelé.

On est venus faire une
partie avant d'aller au taf.

Hé, tenez, le flan, c'est aussi pour
vous. Je vais pas manger tout ça, hein.

Tout ça, alors ?
On va pas finir, nous.

Merci, salut à vous.
Merci.

Et alors, ton mec, t'en es où ?

Je l'ai viré, celui-là.

Prends-la, s'il te plaît. Pourquoi ?

Pour la mettre là. Ah, ouais.

Non, vas-y, j'ai joué,
c'est pas grave.

Putain, mais du coup, lui aussi,
frère, regarde les cartes avant de jouer.

Eh, des fois tu fais exprès, mon gros,
là, sa carte là tu la reprends,

et tu la places au prochain
tour si tu descends.

Mais non, je vais pas la reprendre.
Mais si, vas-y, s'il te plaît.

Non, mais non, je reviens
pas en arrière, ça se fait pas.

Hé, vas-y, c'est bon,
tu m'as saoulé, toi.

Non, mais c'est vrai.

Vas-y, joue Paco.

Bon, c'est quoi ? Ça sert à rien.

Bon. Bon, moi j'ai gagné.

Finis de manger avant de parler, mec.

Vas-y, note les points,
moi ça me fait 16 points.

Non, mais sérieux, quoi.

Moi, tu vois, une
fille, un jour, je lui dis...

Enfin, je lui demande si
elle veut sortir avec moi.

Elle me regarde et me dit : "Mais mec,
t'as vu tes dents ? Jamais de la vie."

Oh, putain, salope.

-Et quand ça ?
-Ça m'a fait de la peine.

C'est...
il y a longtemps.

16.

Quand il y a longtemps, s'il te plaît, commence
pas à faire le mec mystérieux, c’était quand ?

Ça fait longtemps, c'était...

Bah, réponds. Pourquoi tu bégayes ?
Je vais pas vous raconter ma vie.

-Je ...
Ça répond !

C'était...
Je sais pas.

En CM2.
Ah ouais d'accord.

Hé, vas-y, moi, j'abandonne avec lui.

-Il a la tête d'un ...
-Quoi ?

Laisse tomber.

Là, on n'a plus de clopes.

Vas-y, je vais.

Tu vas ?

Ouais, comme ça, je prends
des millionnaires, en plus.

Merci.

Il est belge, votre chien, hein ?

C'est un berger belge.

Ou allemand.

Et toi, mon gars,
tu viens d'où ?

Ah, moi, voilà, frère,
je viens de Stockholm.

Ça se voit pas ?

C'est combien, ça ?

Service de l'art moderne.

Vous faites toujours la gueule, Aurore ?

Je ne vous fais pas la gueule.

Ah.

Maître Suzanne Egerman de Mulhouse.

Qu'est-ce qu'elle nous veut, d'après vous ?

J'en sais absolument rien.

Ne dites pas la vérité.

Bien sûr que si, comment
je pourrais le savoir ?

Faites toujours la gueule.

Je vous préviens, moi, je m'encombre pas d'une
stagiaire qui fait la gueule toute la journée.

Dans ce milieu, on ne fait pas la gueule.

On sourit, on est poli.

Je vois pas mes lunettes,
dites-moi ce que ça dit.

Elle demande une
expertise pour identifier

un Egon Scheele que
possède un de ses clients.

Un quoi ? Une toile d'Egon Scheele.

Une toile ?

Oui, c'est ce qu'elle écrit.

Eh bien, on va lui répondre, parce
qu'il faut toujours répondre au courrier.

Ça vaut combien, Egon Scheele ?

Cher, mais on n'en trouve plus.

La dernière toile, c'était
il y a plus de 30 ans.

Elles sont toutes dans des musées.

Et donc ?
Et donc, c'est un faux.

Je vois rien.

Faites-moi le numéro, ça doit être
sur l'entête. Prenez mon téléphone.

S'il vous plaît.

Pardon ?

Faites son numéro, s'il vous plaît.

Je croyais qu'on devait
toujours être polis dans ce métier.

Michel, il se passe quoi, là ?

On nous a dit de mettre ça là ?

Pardon, messieurs.

C'est quoi, ce bordel ?

La salle pour la collection
Metzger n'est pas prête.

Et les transporteurs sont là.

Tiens, ajuste ton noeud de cravate.
Tu es attendu.

Qu'est-ce que j'ai encore fait ?

Tu vas le savoir.

Allez, viens ça y est.

La collection Saint-Graetz
va être mise en vente.

Vous pouvez vous asseoir.

Pardonnez-moi, c'est le choc.

Asseyez-vous.

Le milliard de l'année dernière,
notre record peut être battu.

Je rencontre Paul dans une
heure avec une proposition forte.

Je peux le convaincre
que la vente ait lieu à Paris.

Après tout, Saint-Graetz, c'est la France.
C'est très dangereux.

Paul n'est pas sentimental
et New York le tente.

Cette vente doit pas nous
échapper, c'est crucial.

Oui, c'est crucial.

C'est pour ça, André,
qu'Hervé veut ton avis.

Sur quoi ? Sur l'endroit
où doit se passer la vente ?

Henri tient à venir au
rendez-vous avec Francis et moi.

Il ne faut surtout pas faire ça.

Je suis président Europe.

Pardon, Henri.

Paul doit comprendre que vous
faites confiance à Francis à 100%.

S'il appelle Francis, c'est
comme s'il vous appelait vous.

Donc si toute la maison débarque,
si on arrive en force c'est absurde.

Il faut...

Il faut lui faire croire qu'il a fait le
bon choix et qu'en choisissant Francis,

il a choisi le meilleur.

En plus, c'est le meilleur.

Bonjour.
Bonjour.

André ?

J'ai un livre pour toi.

Un livre ?

Je l'ai vu en librairie,
j'ai pas résisté.

C'est dommage, je l'ai déjà.

T'as de l'audace de parler
comme ça devant moi.

Pour ça, je t'admire.

C'était pas contre toi,
j'ai dit ce que je pensais.

Je t'admire, ça veut
pas dire que je t'estime.

Je t'estime pas.

Je vivrai avec.

Il doit même pas baiser.
Ce qui le fait jouir, c'est la vente.

Je vends, donc je vis.

Quand il me dit fais ça
fais pas ça.

Tous les jours, tous les jours,
j'en peux plus, j'ai envie de crier.

Vous avez mon numéro ?

Quel numéro ?

Celui que je vous ai demandé.

Euh... Oui.

Voilà.

Merci.

Bravo. Merci.

Vous étiez avec qui ?

Avec ma sœur.

-Vous avez une sœur ?
-Oui.

Elle fait quoi ?

Elle est pharmacienne à Niort.

Pas à Montauban ?

Non, à Niort.

Oui, maître Egerman, bonjour.

André Masson. Oui, comme le peintre.

Vous nous avez fait parvenir un courrier.

Oui. Et vous l'avez vu, ce tableau ?

Vous l'avez pas vu.

Et qui est votre client ?

Ah oui.

Ah bon.

Mais le mieux, dans un premier temps, ne
croyez-vous pas, ça serait d'aller le voir.

Le tableau.

Oui.

Entendu.

Eh bien, faisons comme
ça, je vous envoie ma fiche.

Merci infiniment, maître.

Un nuitard qui possède un
Egon Schiele dans la banlieue de Mulhouse.

C'est quoi un nuitard ?

Il y a des gens qui travaillent
la nuit, si vous ne le saviez pas.

Je connaissais pas le mot.

C'est un ouvrier chimiste qui arrondit ses
fins de mois

en faisant des heures la nuit.

Donc s'il possède un vrai Egon Schiele,

ça y est, il peut passer en jour.

Quoi ?

J'ai rien dit.

Vous savez, je m'en fiche pas
mal de ce que vous pensez de moi.

J'ai l'habitude d'être haï,
ça fait du bien aux neurones.

Vous, c'est quoi votre problème ?

J'ai pas de problème.

Si, vous mentez.

Je mens pas.

Si, à propos de tout.
Et surtout à propos de rien.

Par exemple, je suis sûr que
votre sœur ne travaille pas à Niort.

Est-ce que c'est votre sœur ?

Avez-vous une sœur ?

-J'ai une sœur.
-Taisez-vous.

Je pense que vous êtes
peut-être un peu dingue,

mais moi, ça me dérange pas
tant que le boulot est bien fait.

Et là, par exemple, vous avez oublié de
mentionner la garantie du lot numéro 17.

Qu'est-ce que je vous avais dit ?

Toujours mentionner la provenance,
toujours mentionner la garantie.

Voilà. Non, non, mais laissez,
je vais le faire.

Allez prendre l'air.

Faites-vous l'œil dans un
musée, une galerie, chez Drouot.

Ça nous fera des vacances.

Comment vous trouvez ?

Bonjour.

Oui, bonjour.

J'ai vu que le lot 143, est
estimé entre 30 et 50 euros.

Il pourrait partir à combien ?

Ça vaut rien les fourrures aujourd'hui.

Je le veux vraiment, mais si ça monte
trop, je sais pas si je pourrais suivre.

Quelqu'un est intéressé ?

Alors...
Lot 143.

Ah, j'ai une offre.

Merde. C'est une marchande.

Je peux monter à 150, mais après
je mange plus jusqu'à la fin du mois.

ça m'étonnerait qu'elle surenchérit
tout de suite sans celle-là.

-Merci.
-Je vous en prie.

J'ai vu qu'il y avait une vente
de livres à côté, c'est quand ?

Ça doit être indiqué,
là, juste à l'entrée.

-Merci.
-Au revoir. -Au revoir.

Pourquoi t'as pas appelé ?

J'ai appelé.

Ah bon ?
Bah oui.

-Ah...

Ça va ?

-C'est la fin du mois.
-Merci.

Merde, j'ai oublié mes clés !

Je vais devoir y retourner.

Au bureau à cette heure-ci ?

Il y a toujours quelqu'un.

Papa, je dois te dire...

À la rentrée, c'est 20
euros de plus, le loyer.

L'inflation.

Ça va quand même ?

Ça ira.

Laisse-moi te regarder.
T'es de plus en plus belle.

Et ce blouson, c'est nouveau ?

C'est récent.

C'est la femme de mon patron qui
se débarrasse de vieux trucs. J'en profite.

-Hmm.

Bon, ben, je vais.

Tu descends pas ?

Je dois envoyer un texto, avant.

-Salut.
-Salut.

Je les ai retrouvées.

Hmm.

Elles étaient dans la doublure.

J'allais t'appeler pour te le dire.

Excuse-moi, c'est une bordel.
Tu peux te mettre là.

Je m'incruste pas, hein.

-Je dois être là-bas dans une demi-heure.

Tu devras être patiente ce soir.

En ce moment je joue Bach,
Schubert, Chopin, c'est pas si loin d'ici.

Je le savais.

-Merci.

C'est intéressant, ton travail ?

Je sais pas si je suis faite pour.

-Pourquoi ?

-C'est un métier où il faut jouer un rôle.

Il faut faire semblant.

-Mais tout le monde fait semblant.

Ta mère a fait semblant de m'aimer. Moi,
je fais semblant d'avoir encore de l'argent.

Toi, d'avoir perdu tes clés
et d'être contente de me voir.

-Elles étaient vraiment dans la doublure.
Tu veux voir le trou ?

-Tu lui as parlé, récemment ?

-Maman ?

On est fâchées.

Elle a encore dit des trucs sur toi, ça
m'a gonflée, et c'est parti en sucette.

On se parle plus.

D'ailleurs, je parle à personne.

Sauf à Julie, quelquefois. Je l'ai eue
au téléphone, aujourd'hui.

-Qu'est-ce qu'elle devient ? -Rien.

Elle a été bonne à la fac, et puis...

Je sais pas, la vie.

-T'auras une belle vie, toi. Je suis sûr.

Au moins, tout ce qui donne l'illusion
de la vie: l'argent, le succès, l'amour...

Pourquoi tu dis l'illusion ?

Parce que la vie, chérie, c'est pas ça.

C'est pas ça, la vie.

-C'est quoi, la vie, papa ?

Encaisser, lâcher du
lest, te revoir à la baisse.

C'est ça, la vie.

-Bonjour.

-Il a quel âge ?
-Elle. Gabi.

Deux mois et quatre jours.

Je dois reprendre le travail.

Tu dois la mettre à la crèche.

Pas assez de personnel.

Toutes les copines le disent.

J'ai pas envie de m'en séparer.

-La première fois que j'ai
emmené Martha à la crèche,

je l'ai déposée à 8h et je
devais le reprendre à 11h.

Bah. J'ai pas pu
partir.

J'ai attendu jusqu'à 11h
qu'on ouvre les portes.

-Bon.

-Tu veux pas la prendre un peu ?
-Non, je suis mort, là.

-J'y vais.

-Monsieur et madame Keller ?
-C'est ici.

-Excusez-moi, je viens un peu en avance.
Je suis Maître Egerman.

Il est joli, ce blouson.

Cadeau de ma soeur.

-Pourquoi ce ton provoquant ?

-Vous me demandez, je vous réponds.

-Je vous ai rien demandé. Je
vous ai dit : "Il est joli, ce blouson.

Alors. Pardon de vous avoir répondu.
Je voulais pas vous provoquer.

Vous êtes pas obligée de me dire "pardon".
Vous pouvez juste dire "merci".

Merci.

Vous avez fait du bon travail.

Merci.

Je... Je connais pas le numéro.

Répondez, mettez sur hautparleur,
dites que je suis pas là, s'il vous plaît.

Monsieur Masson ?

Monsieur Masson est absent,
je peux prendre un message ?

Oui, est-ce que vous pouvez lui
dire que c'est Maître Egerman ?

Je suis devant le tableau.

Le Schiele.

Oui, oui, oui, oui. Oui, bonjour. Alors ?

Ah tiens, vous êtes là, en fait.

Mais pardonnez-moi, Maître,
je ne savais pas que c'était vous.

Dites-moi ce tableau.

Écoutez, il y a un châssis, il y
a des clous, il y a de la matière.

Et il y a une étiquette au dos du
Kunstmuseum de Bâle, avec une date, 1928.

Je vous envoie une photo.

Vous voulez voir ?

Alors, ça vous dit quoi ?

Oui ?

C'est quoi ce truc ?

Eh ben, il paraît que c'est un Schiele.

Oui, j'ai vu. Ça vient d'où ?

De Mulhouse.

C'est un jeune ouvrier chimiste de 30 ans
qui l'a chez lui. Je n'en sais pas plus.

99% c'est un faux.

Pas 100% ?

Sur téléphone, je ne dis pas 100%.

Des Schiele, il y en a eu en
circulation ces dernières années ?

Des faux, oui.

Pas mal faits.

Mais l'analyse chimique a révélé
des pigments postérieurs à 1970.

Il fait comment à Lausanne ?

Moche. Je suis dans mon bain,
j'ai envie de me noyer dedans.

Je suis sans amour, et quand je suis
sans amour, j'ai envie de mourir.

Et à Paris ?

À Paris, il fait beau.

Hmm.

Bonne nuit.

Oui.

T'as bien dit Mulhouse ?

Oui, j'ai dit Mulhouse. Pourquoi ?

T'as toujours une passion
pour les voitures de collection ?

Ça va ?

Ça va, et toi ?

Alors ? Heureux ?

C'est sublime de beauté.

Vous êtes déjà venu à Mulhouse ?

Moi, c'est la première fois.

Et vous êtes allé au musée Schlumpf ?

J'ai jamais mis les pieds, je conduis pas.

Et puis moi, les belles voitures.

En 15 ans de vie commune, t'as
bien dû en changer 8 fois, non ?

7.

C'est pas pour ça qu'on a divorcé.

Maître, pourquoi vous
m'avez contacté par courrier ?

Ma boîte mail a été piratée.

Et puis je fais confiance aux
papiers, je sais, ça fait très province.

C'est pas du tout ce que je voulais dire.

C'est juste par la suite...

S'il y a une suite, faut que je vous
dise, ce sont des gens très très simples.

Vos clients ?

Le garçon est ouvrier chimiste ?

Ouais, c'est presque un gosse.

Il a pris cet appartement pour être
prêt de chez sa mère, elle est veuve.

Le mari était mineur, enfin, vous voyez.

Pourquoi nous avertir que ce
sont des gens très simples ?

À la prochaine sortie, vous
prendrez le rond-point, puis à droite.

Je vous avertis pas,

je dis juste qu'ils vont être très impressionnés,
puisque vous êtes les grands experts.

Pas experts, spécialistes.

Il y a une différence ?

Un expert, c'est une autorité indépendante,

reconnue par tout le monde,
même si, quelquefois...

Bref, il a le pouvoir de
dire "ça c'est un vrai Picasso",

"ça c'est un vrai Rembrandt",

ou un faux, et tout le monde s'incline.

C'est-à-dire que nous, on est
juste les salariés d'une boîte

à qui on demande à combien
on peut vendre le truc.

Enfin, vous savez quand même
reconnaître un vrai... Excusez-moi.

Oui ?

On sera là dans une minute.

Ils sont morts de trouille.

Pardon pour le retard.

C'est de notre faute.

-Bonjour.
-Bonjour.

Bertina, bonjour.

Bonjour

-Monsieur.
-André enchanté.

-Bonjour.
-Bonjour.

J'ai préparé du café chez moi,
si à ces messieurs semble bon.

On va voir le tableau ?

On prendra le café après,
bien volontiers, merci madame.

Je prendrais bien un café, moi.

Bon, bien.

J'ai perdu la santé depuis
la mort de mon mari.

J'ai jamais fumé, pas
comme lui, ni comme lui.

Mais des fois, je sais pas
où est passé mon souffle.

Et vous êtes là depuis longtemps ?

Maman, ouais.

Moi, j'étais à Thann avant.

Pardon ?

À Thann.

Ah oui, pardon, oui.

Ça nous paraissait une affaire, ce viager.

Mais monsieur Kemp, pour
casser sa pipe, il a pris son temps.

L'année dernière, à 98 ans.

C'est un bel âge pour partir.

Ça nous a fait quand même un peu long.

Je suis désolé.

Non, non, c'est... On se
moque pas de vous, madame.

Enfin, même si c'est une très mauvaise
contrefaçon, on se conduit pas comme ça.

C'est nerveux.

C'est nerveux.

Le tableau est vrai.

Il est vrai.

Et c'est hallucinant.

C'est une chose comme on n'en
voit qu'une seule fois dans sa vie.

C'est un tableau très connu.

C'est un chef-d'oeuvre.

On le croyait détruit.

Il a disparu en 1939.

C'est le chauffage, ça.

Vous l'estimez à combien ?

Tu dirais quoi ?

Dix ?

Douze, au démarrage.

-Dix, douze.
-Millions.

Maman !

Votre photo nous a trompés.

Vous n'avez pris qu'un détail.

Je voulais vous montrer la signature.

"Schiele Lapin" 1914, d'après
les tournesols de Van Gogh.

Il les avait vus en 1906.

Il a voulu les réinterpréter.

Là, ils sont morts parce que
c'est la Première Guerre mondiale.

Comment va-t-elle ?

Elle est fatiguée.
Je l'ai mise au lit.

Le docteur va venir ?

Elle est juste fatiguée.

Les livres, tout ça, c'est à
vous,ou à l'ancien propriétaire ?

Moi, je lis pas ça.

Il aimait les polars, apparemment.

Il était flic.

Enfin, à la retraite.

Et sinon, il y avait autre chose ?
Des papiers, des documents ?

Des choses qu'on a jetées, ouais.

C'est dommage. Quel type de choses ?

De la paperasse, des
factures, des conneries.

Tenez, merci.

J'ai pas trouvé le temps de virer tout ça.

Tant mieux.

Y a ça, sinon.

Vous avez la clé ?

Ouais, non, j'en ai pas vu.

Vous savez pas ce qu'il
y a dans cette valise ?

Vous vous êtes posé la question ?

Moi, je sais pas. J'ai pensé
du linge, des sous-vêtements.

La valise fermée à clé.

Ouais, c'est eux.

Elle, elle est partie
il y a plus de dix ans.

Partie ?

De maladie.

Et vous parliez d'elle ?

On n'y parlait pas beaucoup.

Oui, il avait de bonnes
raisons pour ça, apparemment.

Bertina, tu traduis ?

Je lis l'allemand, si vous voulez.

Sicherheitspolizei.

Police de Sûreté.

C'est un organisme qui coiffait la
police criminelle allemande, la Kripo,

et la police secrète d'État, la Gestapo.

Voilà à quoi ils ont
passé leur belle jeunesse,

vos anciens
propriétaires, vous voyez ?

Ils bossaient avec la police allemande.

Ce tableau a été
acheté en 1918

par le mécène d'Egon
Schiele, Stefan Wahlberg.

Il a écrit dans les années 50
un livre sur son histoire.

Il était autrichien,
comme Schiele, et juif.

En 1938, l'Autriche est
annexée par les nazis.

Et le responsable des affaires
juives, c'est Adolf Eichmann.

Et les juifs peuvent encore
partir, mais ils doivent payer.

Et payer très cher. Je veux bien
que tu me donnes un petit verre d'eau.

Ça va ?

Continue.

Donc M. Wahlberg rassemble sa
collection d'art expressionniste,

Pour se rendre en France,

De là-bas, il espère pouvoir
rejoindre les États-Unis.

tout vendre

et également faire sortir sa famille.

mais il est arrêté à
Strasbourg par les Allemands.

Lui, il parvient à fuir

mais sans sa collection.

Ben, pourquoi le tableau il atterrit ici ?

Il y a un mot qui explique
tout, c'est "dégénéré".

L'art dégénéré.

C'est le terme qu'utilisaient les
nazis pour désigner l'art moderne.

Pour eux, ça valait rien.

Donc c'était des tableaux.
Soit ils les détruisaient,

Soit il les offraient en pourboire,

aux quelques petits
collaborateurs locaux.

en échange de leurs services.

Comme les Kemp. Voilà.

Donc secret total.

Et puis ils vous vendent la maison.

et tout ce qu'il y a dedans,
y compris le tableau.

Pour eux, c'est un tableau
maudit, vu sa provenance.

Et Wahlberg, il a refait
sa vie aux Etats-Unis.

Il est décédé il y a
une trentaine d'années.

Et sa famille d'origine ?

Ils sont morts.

Ils ont été gazés à Auschwitz,
ils sont tous morts.

Bon, moi je veux pas
de ce tableau.

Je ne veux pas avoir
de sang sur les mains.

Donnez-le aux héritiers.

enfin à qui vous voulez,
voilà, moi j'en veux pas.

-Pour que tout soit clair.
-Oui.

En général, possession vaut titre.

Mon client a acheté cette
maison il y a cinq ans,

c'est le délai de prescription
pour les œuvres volées.

Sauf s'il y a spoliation.

On est d'accord.

Le tableau sera restitué aux
ayants droit du propriétaire légitime,

il n'y a aucune discussion là-dessus.

Il y a un mais ?

Mon client. Ce tableau, il
l'a acquis en toute bonne foi.

Il n'est pas une institution,
il a droit à quelque chose.

Ça maître, ce n'est
pas à nous de décider.

Faire mousser le produit,

il me semble que ça fait
aussi partie de votre métier,

vous pouvez faire pareil avec mon client.

On va essayer.

Je suis sûre que vous
pouvez faire mieux que ça.

9 000 au fond de la salle.

9 000.

9 500 au téléphone.

10 000 pour madame.

À 10 000.

Nous avons 11 000.

11 100.

11 100, non monsieur, je ne prends pas
d'enchères par palier de cent,

sinon nous sommes
encore là ce soir à minuit.

Je peux vous proposer
11 500, ça vous intéresse ?

11 500, voulez-vous ou non ?

Non.

Non ?

Alors j'abjure.

12 000 maître sur le live.

12 000 sur le live.

12 000 ici.

13 000 à la porte, maître.

13 pour monsieur.

13 000 contre vous.

Amélie, 14 ici au téléphone,
nous avons 14 000.

Monsieur ?

Monsieur ?

Non.

Au live non plus.

14 000 une fois.

14 000 deux fois.

14 000 trois fois.

Adjugé.

Pour le OA, (”Ouvrage d'Art”) 48 bis.

Le lot suivant est une édition
originale de Jean-Édouard Du Monin.

Alors attention,
c'est une pièce unique.

Nous allons débuter à 3 000 euros.

3 000 euros pour débuter.

3 000, c'est pris 3 000.

3 000 ici.

3 000.

4 000.

4 000 ici.

5 000.

5, monsieur.

5 000 pour monsieur.

6 000.

6 000.

6 000, pas mieux ?

Au premier rang, 6 000.

Amélie, toujours rien.

7 000, monsieur.

7 000, ce n'est pas cher.

Amélie, quelqu'un en téléphone, non ?

7 000.

7 000.

On reprend à 8 000.

8 000.

8 000 pour monsieur.

Est-ce que nous avons 9 000 ?

Non, c'est notre dernier mot ?

8 000.

Alors 8 000 une fois.

8 000 deux fois.

8 000 trois fois.

10 000.

10 000.

Ici, 10 000.

10 000 pour Madame.

11 000 ici.

12 000.

12 000 pour Madame.

-C'est Madame à 12 000.
-Personne ne dit rien ?

Nous avons 12 000 une
fois, deux fois, trois fois.

15 000.

15 000.

15 000 pour monsieur.

Vous demandez à voir.

Approchez-vous, s'il vous plaît.

Montrez la tranche aussi.

15 000 pour monsieur.

Nous sommes à 15 000 dans la salle.

Pas mieux ?

25 000.

25 000 pour Madame.

25 ici.

30 000.

30 000 pour Monsieur.

À haute voix.

30 000.

30 000, que fait-on ?

35.

35 000.

35 000.

40 000.

40 000.

Alors, les enchères sont
toujours dans la salle.

Nous sommes à 40 000, Madame.

Que fait-on ?

En voulez-vous ?

Encore une enchère, peut-être ?

Madame.

40 000 une fois, sans regret.

Madame.

40 000 pour Monsieur.

40 000 une fois.

40 000 deux fois.

Trois fois.

Adjugé.

On se connaît, je crois.

Pas du tout. Laissez-moi.

J'avais un client pour ce livre.

Il vient de se désister.

Vous m'avez fait faire
une mauvaise affaire.

J'ai le sentiment que
vous l'avez fait exprès.

Pourquoi ?

Je sais pas de quoi vous parlez.

Attendez, vous m'avez fait
perdre beaucoup d'argent.

Vous me devez une explication.

Vous n'en aviez pas
vraiment envie de ce livre, si ?

Non.

Mais vous, oui.

Comment vous l'avez su ?

J'en savais rien, je l'ai senti.

Aurore.

Non !

Lâchez-moi !

Non, non, non, tu pars pas comme ça.

T'es devenue bien jolie, toi.

Depuis quand tu fais les salles de vente ?

Lâchez-moi, j'ai mal !

Ah, c'est rouge.

Princesse au petit pois.

Raconte-moi, tu t'amuses à quoi dans
la vie, à part me faire acheter à perte ?

Je m'en vais fringuer.

- Des fripes. - Vraiment ?

Tu promettais mieux.

Il en pense quoi, ton père ?

Vous parlez pas de lui.

Ma petite chérie, je
parle de ce que je veux.

Il en pense quoi ?

Rien.

De toute façon, c'est pas mon père.

Ma mère m'a tout dit quand elle a
cru mourir du Covid il y a trois ans.

Mon père, c'est vous.

Elle est retournée au Costa Rica.

Et lui, il s'est suicidé.

Il a avalé de l'eau de Javel.

Il est mort.

Ils t'ont dit quoi
pour le tableau, alors ?

Ils m'ont dit
qu'il était... volé.

Mais non.

Si, si.

J'ai pas le droit de le garder,
j'ai pas le droit de le vendre.

Je dois le rendre.

Voilà, fin de l'histoire.

S'il a été volé, c'est qu'il vaut du fric.

Ils t'ont dit combien ?

Qu'est-ce que ça peut faire,
puisque je dois le rendre ?

Bah, à nous tu peux le dire.

Ouais, mais je sais pas.

Quand on ment,
il faut savoir mentir.

Vas-y, là, dis combien.

Pas mal.

Mais pas mal, c'est combien ?

Vas-y, dis.

-Allez, là.
-Dix, dix.

Dix.

Dix-dix mille ?

Dix...

Avec trois zéros, dix mille.

Il est chez nous, bien entendu ?

Euh, non, il est encore chez le garçon.

Vous ne l'avez pas récupéré ?

Bah, j'allais pas lui arracher des mains.

On n'a encore rien signé.

Laissez-moi un instant.

Ah, pour la collection Saint-Gratz,
au fait, Paul Bélanger a dit oui.

Super.

Dis voir, ma stagiaire.

Aurore ?

Hmm, c'est quelqu'un qui va bien ?

Pourquoi ? Elle se débrouille bien.

Oui.

Enfin, c'est toi qui me l'a
recommandée,

Je trouve qu'il y a quand même
du dossier chez cette fille, mais...

Ça n'a pas toujours
été très facile pour elle.

J'ai eu affaire autrefois
à son père,

qui était dans les livres anciens,
il a eu pas mal d'argent.

Il a eu ? Il l'a plus ?

Non, c'est une histoire épouvantable.

Eh, il s'est fait voler comme dans un bois.

par un associé qui, en plus,
est parti avec sa femme.

Ensuite, le fils qui est passé par
là, il l'a ratiboisé, il n'a plus rien.

Je savais pas.

Le chef ?

Hmm ?

J'ai parlé avec New York.

La situation n'est pas favorable.

Excusez-moi.

Un tableau spolié.

On réclame un pourcentage.

Ils m'ont parlé de kidnapping, de chantage.

Ils chient dessus.

André, s'il te plaît.

Pardon, ils ont un peu peur.

Je préfère.

Moi aussi.

Mais vous savez ce que je pense
des juristes anglo-saxons en général,

et du service juridique
new-yorkais en particulier ?

Est-ce qu'ils ont au moins
contacté les héritiers ?

Leur service juridique
ne veut pas s'en occuper.

Ben, on fera sans eux,
c'est pas la première fois.

Vous oubliez que les héritiers
Wahlberg sont tous américains.

Bon ben alors on fait quoi ?
On laisse ce chef-d'oeuvre partir chez...

Voulez-vous s'il vous
plaît me laisser penser ?

Hmm Hmm.

Martin.

Martin.

Y a ton ami qui est là.

Bon, je dois me préparer.
Je vous laisse. Au revoir.

Salut, Sine.

Qu'est-ce que tu veux ?

Rien de spécial.

Je pouvais pas dormir, alors je suis venu.

Pourquoi ?

Ben, je veux le revoir.

Maintenant que je sais
qu'il vaut dix patates.

Pourquoi ?

Pour comprendre.

Comprendre quoi ? Y a rien à comprendre.

Tu vas vraiment leur laisser ?

Vas-y, je suis pas réveillé, là.
J'ai pas envie de faire la conversation.

Déjà, tu me parles
autrement, s'il te plaît.

Non, mais arrête.
Je dis pas ça, mais juste...

Arrête de regarder ce tableau.
Tu te fais du mal, là. Oublie-le.

Non, mais tu t'entends, mec ?
Je peux regarder un tableau ?

Non, je te dis juste de l'oublier.
C'est tout.

T'as déjà regardé
comme il était derrière ?

Ne touche pas, ne
touche pas, ne touche pas.

C'est quoi maintenant ? C'est ton bébé ?
C'est la prunelle de tes yeux ?

Non, mais ne le touche
pas, tu vas l'abîmer.

Non, je vais pas l'abîmer.

Arrête. Écoute, si tu veux
qu'on reste potes,

tu regardes pas ce tableau,
Tu fais comme s'il était plus là,

voilà, tu l'oublies.

T'es devenu un vrai con, toi.

Arrête !

Bonjour.

Bonjour.

Bob.

Let me introduce André Masson.

Bob Wahlberg.

Nice to meet you.
Ravi de vous rencontrer.

So, you found it ? You're sure ?
Alors, vous l'avez trouvé ? Vous êtes sûr ?

I'm not dreaming ?
Je rêve pas ?

No, Mr. Wahlberg, it's real.
Non, Monsieur Wahlberg, c'est réel.

And it's not a fake.
Et ce n'est pas un faux.

I would stake my life, it's genuine.
Je parierais ma vie, c’est authentique.

My father would be so happy.
Mon père serait si heureux.

He fasted every Monday,
Il jeûnait tous les lundis,

sitting on a stool,
assis sur un tabouret

in remembrance of his lost loved ones.
en souvenir de ses proches disparus.

And I've always thought that he mourned his paintings
Et j'ai toujours pensé qu'il pleurait ses peintures

as much as them.
autant qu'eux.

Your father's painting was found
Le tableau de votre père a été retrouvé

by a young man, a very young man.
par un jeune homme, un très jeune homme.

He works at night.
Il travaille la nuit.

He's a factory worker,
C'est un ouvrier d'usine,

and he does everything to help
et il fait tout pour aider

his mother and his family.
sa mère et sa famille.

And his mother is...
Et sa mère est...

I'm sorry, excuse me.
Je suis désolé, excusez-moi.

I have to get this.
Je dois prendre cet appel.

Hi, Ben.
Salut, Ben

Yeah, I just got in,
Ouais, je viens d'arriver,

and we all just sat down...
et nous nous sommes tous assis...

C'est du Dickens ou du Zola ?

C'est la simple vérité.

Vous êtes l'avocat de
Mr. Wahlberg, alors ?

Pour la France, oui.

C'est son cabinet de conseil
américain qui est en charge du dossier.

On est d'ailleurs très surpris que vous
n'ayez pas choisi New York pour la vente.

Je vous expliquerai pourquoi.

Please, help yourself.
S'il vous plaît, servez-vous.

Thank you, but I can't eat that.
Merci, mais je ne peux pas manger ça.

Do you want something else ?
Vous voulez autre chose ?

No, I'm fine, I'm good.
Non, je vais bien, ça va.

As a matter of fact,
En réalité,

we are
currently in the month of Adar,
nous sommes actuellement au mois d'Adar,

which is the month of justice and giving.
qui est le mois de la justice et du don.

Foremost, in my mind, I want to be fair.
Avant tout, dans mon esprit, je veux être juste

But I'm not alone in this.
Mais je ne suis pas seul dans ce cas.

That was my brother on the phone earlier.
C'était mon frère au téléphone tout à l'heure.

And he pointed out that we are under no obligation to anyone.
Et il a souligné que nous n’avons aucune obligation envers qui que ce soit.

Mr. Wahlberg, the young man we are talking about
Monsieur Wahlberg, le jeune homme dont nous parlons

is not trying to profit from this.
n'essaie pas de tirer profit de cela.

He knows nothing about art and...
Il ne connaît rien à l'art et...

As I said earlier, and as I told my brother,
Comme je l’ai dit plus tôt, et comme je l’ai dit à mon frère,

the month of Adar is the month of giving.
le mois d'Adar est le mois du don

So, here is what I propose.
Alors, voici ce que je propose

I am one of nine legal heirs.
Je suis l’un des neuf héritiers légaux.

Would your young man consider being the tenth ?
Votre jeune homme envisagerait-il d’être le dixième ?

Prochain rond-point,
quatrième sortie à droite.

Perte de temps, on aurait
tout pu faire par mail.

C'est beaucoup plus sympathique comme ça.

A quelle heure c'est le rendez-vous ?

Mais c'est pas toi qui l'a pris ?

Au Tirol, en ce moment.

Mais oui.

Elle est au ski.

En Autriche, alors que la Suisse est là.

Elle rentre quand ?

Je vous donne son numéro personnel.

Oui, merci beaucoup.

Pardon, merci.

Oh bah c'est le pompon !

Je peux pas revenir dans une semaine.

J'ai la succession Offenburg,
je ne peux pas manquer.

Moi, je peux pas laisser ce tableau
là-bas, ça me rend malade.

Il y est resté 70 ans, pourquoi
pas une semaine de plus ?

Parce qu'il était incognito, maintenant tout
le monde va le savoir, non, non, c'est trop.

Je suis face au glacier
de Pitztaler Gletscher

C'est très beau, il fait
un temps magnifique.

Vous ne pouvez pas attendre
ces petites vacances ?

Je suis pas à votre service, André.

J'ai eu deux années lourdes,
j'ai été malade, j'en avais besoin.

Que disent les héritiers ?

Ils sont d'accord pour que le
tableau soit vendu par notre maison.

Et pour mon client ?

10% du prix de vente
global, c'est leur proposition.

Maître Egerman ?

Excusez-moi.

J'avais une frite dans la
bouche, ça me paraît très bien.

Bon ben formidable.

On vous fait parvenir
les contrats et puis

prévenez Martin, on
va récupérer le tableau.

Tout de suite, là ?

Je ne serai pas tranquille tant qu'on ne
l'aura pas récupéré, fait nettoyer, assuré.

Et puis il faut commencer
le promotional tour.

Pardon, mais le quoi ?

La tournée promotionnelle.

Il faut faire mousser
le produit.

Il y a des grands investisseurs
qui vont commencer à s'y intéresser.

Ok.

Bon ben, bon ski.

Merci.

Bah, t'as vu l'équipe de la Plaine ?

Ils ont remorqué 5 tonnes de box
sur leur provisionnel.

Alors que nous...

Ouais, mais ils étaient fatigués aussi.

C'est vrai qu'ils sont nuls, hein.

Bah, ouais.

Nous, on respecte toujours
les quotas.

Nous, on vient d'arriver.

Ça fait des années que j'en ai
à la boîte, c'est normal.

Martin ?

Tu veux quoi ?

Je m'excuse pour l'autre jour.

Tu sais que ça veut rien dire,
"je m'excuse".

Non mais toi ta gueule,
je te cause pas en fait.

Ta gueule ?

Attends, attends, attends.

Mon pote.

Kamel ! Kamel !

Deux seconds, deux seconds,
attends, attends.

Je te cause pas à toi,
je parle avec Martin !

Tu dis ta gueule à qui toi
en fait, je comprends pas !

Ta gueule à toi, je te dis.
Pourquoi tu me fais la gueule ?

-Parce que je m'en prends à toi !
-Tu t'en prends à moi ?

Attends, tranquille, tranquille,
je parle avec lui, tranquille.

T'as un problème ?
T'as un problème ou pas ?

Vas-y, calme ton pote,
s'il te plaît.

Non mais t'as un problème ou pas ?

Hé, reste tranquille, toi, je te dis.

Reste tranquille, Paco.

Je te parle tranquillement, moi.

Je suis pas ton pote, moi, que
tu me fais la gueule comme ça ?

Tu vas où ?

En bus.

Je te dis, Paco, reste tranquille.

Ouais.

Voilà, reste tranquille.

Bon bah, tu t'excuseras avec lui aussi.

Ouais, compte là-dessus.

T'aurais pas marre qu'il te lèche
le cul, un peu, Kamel Dabouze ?

T'es venu pour t'excuser
ou pour ramener ta merde ?

Ok, c'est bon, j'ai compris.

Allez.

-Mais attends, attends, attends.
-Ouais, c'est bon, salut.

Arrête, arrête, arrête.

C'est bon, allez.
Allez, ça va.

Ça va.

Tu t'excuses aussi.

Toi d'abord, avec Kamel.

Ok, bah, on s'excuse tous ensemble, alors.

Bah non, pas lui, non.

Pas lui ?

T'as vu comment il me parle,
le mec ?

Et tu casses les couilles.

Les transporteurs sont passés ce matin.

Ils ont mis trois plombes à
l'emballer, à le décrocher et tout.

Je te jure. On aurait dit
un grand blessé.

Ça fait un vide, là ?

Ouais, t'as remarqué ça ?

S'il vous plaît.

C'est ...

Monsieur ?

Je viens voir ma fille, Monsieur.

Tu me dois 89 euros.

C'est quoi ?

C'est un kit de test ADN.

Tu pensais qu'il allait pas m'appeler ?

-Il l'a fait.
-Il a raconté n'importe quoi, il a menti.

Tu devrais traiter personne de
menteur, ma chérie. Personne.

-Papa ?
-Ah, je suis encore ton père ?

Ravi de l'apprendre.

En tout cas,
je suis pas mort.

Pas encore.

Ces messieurs dames en sont témoins.

Aurore !

-Venez dans mon bureau.
-Je peux pas.

Mais si, bien sûr que si. Allez, venez.

Fermez la porte, s'il vous plaît.

Qu'est-ce qu'il a, votre père ?

On doit lui remplacer la hanche.

Asseyez-vous.

Je vous demande de vous
asseoir, Aurore, s'il vous plaît.

Votre vie privée, votre vie
de famille ne me regarde pas

tant que ça ne déborde pas ici.

Il est malade.

Enfin, s'il doit se faire changer
la hanche, ça le rend pas fou.

Il vous traite de menteuse,
il sait de quoi il parle ?

Vous pouvez me dire ce que
vous avez dans la tête, Aurore ?

Non, je peux pas.

Xonrupt-Longemer

Pardon ?

Xonrupt-Longemer

C'est mon lieu de naissance.

Personne ne sait où c'est.

Et quand on monte à Paris,

qu'on vient de Xonrupt-Longemer.

-Qu'on est habillé comme à Xonrupt-Longemer
-Pourquoi vous me dites ça ?

Je vous dis ça parce que quand...

Quand on prend mes mesures,

Je repense à tous ces
petits cons du collège,

les un peu plus importants
de Xonrupt-Longemer,

qui m'humiliaient
à longueur de journée.

C'est idiot, mais d'ici, maintenant,

Ça motive.

Tout ça pour vous dire que vous
n'avez pas inventé la honte, Aurore.

La honte ?

J'ai pas honte.

Je m'en tape que vous soyez de
je sais pas où Longemer

J'ai rien à foutre de vos
histoires de costumes.

Vous pensez qu'à ça.

Avec vos voitures, vos cravates et
vos montres, vous êtes pitoyable.

Un connard prétentieux qui
jouit de son petit pouvoir sur moi.

Mais c'est fini, ça s'arrête aujourd'hui.
Je me casse.

-Ben, c'est pas vous qui décidez.
-Ah bah si.

-Vous, vous restez ici...
-Vous bougez pas, vous me touchez pas,

ou je porte
plainte pour agression.

Je ferais peut-être bien un cauchemar.

Vous êtes complètement ravagée.

Vous avez pas idée à
quel point je vous hais.

- C'est bien Samson Körner qu'on attend, de la Fondation Körner ?

-Hmm hmm.
-Je croyais qu'il était mort.

Quand il a su qu'on a trouvé
un Egon Schiele, ça l'a ressuscité.

Je veux bien du champagne.

Oui !

C'est moi ou t'es rayonnante ?

Je suis amoureuse.

Pas de félicitations.

Toi tu m'as l'air un peu
nerveux, un peu à vif..!

Ta stagiaire, tu t'en es vraiment séparé ?

Oui.

Elle est partie d'elle-même.

Bon débarras !
Une vraie folle, une folle.

Bienvenue à Paris, Monsieur Körner.

-Bonjour.
-Bonjour.

Guten Tag.

Je vous en prie.

Bien.

Nous sommes ici très
fiers de cette découverte.

Je crois que nous
pouvons parler d'un miracle.

Wir sind sehr stolz über diese Entdeckung.
Man kann von einem Wunder sprechen.

Cette œuvre, Les Tournesols
d'Egon Schiele,

Nous la pensions disparue, engloutie dans
le chaos de la Deuxième Guerre mondiale.

Dieses Werk Egon
Schieles galt lange Zeit als

...verschollen im Chaos
des Zweiten Weltkrieges.

Et elle était en fait évanouie.

En 1939, avec l'ensemble de
la collection de son possesseur.

Es verschwand 1939
mit der Sammlung.

Ich bin enttäuscht.

Il est déçu.

Ich bin sehr enttäuscht.

Je suis très déçu.

Das ist gar nicht
was ich erwartet habe.

Ce n'est pas du tout ce
à quoi je m'attendais.

Der Schaden ist viel
größer als mir gesagt wurde.

Le tableau est beaucoup plus
abîmé que ce que je pensais.

Das ist keine hochwertige Qualität.

C'est pas du tout un
tableau de premier choix.

Es ist ein zweitklassiges Werk.

C'est un tableau de qualité très médiocre.

-Oui, allô ?
-C'est Maître Egerman.

Ça va, André ?

J'ai été mieux.

-Et vous ?
-Moi ça va, merci.

Rochebourg, ce nom
vous dit quelque chose ?

C'est l'avocat français de
la famille Wahlberg, oui ?

Qu'est-ce qu'il veut ?

Il m'a contactée.

Il a été très direct.

Il m'a dit: "Voilà, on sait que le
tableau va très mal se vendre,

il ne faut pas qu'il aille aux enchères".

C'est invraisemblable.

Il m'a fait part d'une offre d'achat
privé pour 8 millions d'euros.

Selon lui, il faut
l'accepter tout de suite.

Enfin, 8 millions d'euros, c'est...
C'est n'importe quoi,

il n'en est pas question.

Évidemment, j'ai dit, on ne vendra le tableau
qu'à travers M. Masson.

Vous êtes parfaite.

André ?

Je tâche de le joindre et je vous appelle.

D'accord, on se tient au
courant. Bonsoir André.

Merci.

Maître Rochebourg, je ne suis pas disponible,
laissez un message et je vous rappellerai.

Ici Rochebourg. Je ne suis pas là.
Veuillez laisser un message.

Une fois votre message
enregistré ...

Oui.

Bertina, on a un problème.

Écoute, là, je suis pas seule.

Non mais quand est-ce
que je peux te parler ?

Je suis pas seule, mais
je suis encore à Paris.

-T'es chez toi ?
-Oui.

Je peux être chez toi dans une heure.

Ok, très bien. Merci.

Fais voir ta gueule.

T'as bu combien de verres ?

Pas beaucoup.

Combien ?

Quatre.

Cinq ...
petits.

Mais j'ai mangé.

Donc ça ne fait que comme trois.

-L'avocat t'a pas rappelé ?
-Non.

Moi j'ai appelé mais finalement
j'ai pas laissé de message.

Je ne voulais pas
avoir l'air de supplier.

T'en veux ?

Single malt bien tourbé

Je veux bien prendre un bain.

T'as de nouveau une vie privée,
merveilleux !

C'est surtout compliqué.

Appelle Wahlberg, demande
lui qui fait cette offre, insiste.

Je peux pas faire ça sans
passer par Rochebourg.

Même si t'arrives à lui parler, il
t'opposera le secret professionnel.

8 millions, c'est pas question.

C'est quand même nous
qui sommes décisionnaires.

Oui, à dix pour cent.

Mais c'est quand même à nous de
décider comment se vend ce tableau !

Il est encore assez tôt à New York.

-Je vais pas l'appeler.
-Pourquoi ?

Parce que ...

T'es devenu tellement lâche.

Mr. Masson, this painting by right belongs to our family.
M. Masson, ce tableau appartient de droit à notre famille

and we have the right to do with it as we see fit.
et nous avons le droit d’en faire ce que bon nous semble.

Can I ask you who made you this pathetic offer?
Puis-je vous demander qui vous a fait cette offre pathétique ?

You find it pathetic?
Vous la trouvez pathétique ?

Ridiculous, scandalous, yes.
Ridicule, scandaleuse, oui.

Look, I understand that it is not in your interest...
Écoutez, je comprends que ce n'est pas dans votre intérêt...

to let the painting slip through your fingers,
de laisser le tableau filer entre vos doigts,

but I... do not want to risk being left high and dry.
mais je... je ne veux pas risquer de repartir les mains vides.

Bob, there is no chance of that.
Bob, il n'y a aucune chance que cela arrive.

The market for Egon Schiele has never been so strong, you know that.
Le marché pour Egon Schiele n'a jamais été aussi fort, vous le savez.

I would stake my reputation.
Je risquerais ma réputation.

and Scottie's reputation too.
Et Scottie's aussi, la sienne.

Monsieur Masson, j'ai un rendez-vous...

We'll talk later. Thank you. Goodbye.
On se parle plus tard. Merci. Au revoir.

Ton café.

Tu vas te rendre malade.

Si ça peut te foutre,
je suis déjà mort.

Arrête de gémir et arrête de boire.

Au moins, t'as été prévenu.

Tu pourras remercier
Maître Egerman, en fait.

Je l'aime de plus en plus, cette fille.

Tu devrais lui dire, elle est
aussi célibataire que toi, tu sais.

C'est pas du tout une fille pour moi.

Tu peux
aller te coucher.

Non.
Ça va aller.

Oui ?

Bonsoir.

Monsieur Masson n'est pas là ?

Pas disponible, c'est pourquoi ?

Je voulais...

Débarrassez-vous.

-Ça fait rien.
-Attendez !

Il est là, au fond.

Joli, votre blouson.

Drouot, 150 euros.

Alors c'est vous, Aurore ?

-Il paraît que vous mentez beaucoup.
-Non, c'est vrai.

150 euros à Drouot.

-Et vous, vous êtes ?
-Moi ?

Je suis son ex-femme,
mais je suis aussi sa collègue.

et son amie.

Probablement sa seule amie.

Vous vouliez lui parler ?

Il est pas en état, mais...

Si c'est pour le travail, je peux
lui transmettre un message.

Ça ne concerne pas le travail.

Un instant.

Venez avec moi.

Il en a pour un bout de temps.

Il a tendance à boire trop quand il
est seul et il est de plus en plus seul.

C'est un cercle vicieux.

Vous étiez avec lui ?

Je suis plus avec lui depuis 10 ans.

J'ai juste pris un bain, je prends tout le temps
des bains, ça m'empêche de partir en vrille.

Vous vouliez lui dire
quelque chose en particulier ?

Ça vous concerne pas.

Je sais, mais si je peux vous aider.

Je lui ai dit des choses
que je pensais pas tout à fait.

Je voulais m'expliquer.

Même si ça sert plus à rien.

Je sais pas pourquoi
vous pensez tous

que plus rien ne sert à
rien, qu'il est trop tard...

Il est jamais trop tard pour rien.

Vous êtes plus jeune
que je ne pensais.

-Vous êtes tellement jeune.
-Et alors ?

Rien.

Je dois y aller.

-J'y vais aussi.

Non, restez, il en a besoin.

-Pourquoi ?
-Vous voulez le savoir ?

Asseyez-vous.

J'ai fait du café.

Qu'est-ce que vous faites là ?

Vous avez dormi ou vous
m'avez regardé ronfler ?

-J'ai pas dormi, j'ai réfléchi.
-Donc j'ai ronflé.

Vous pouvez vous oublier un moment ?

J'ai réfléchi à ce qui s'est passé.

Eh bien, entre nous ?

Non pas entre nous, il ne
s'est rien passé entre nous.

Il s'est rien passé entre nous ?

Donc vous, quand vous m'insultez...

quand vous me menacez
de porter plainte, c'est rien,

Qu'est-ce que ça doit être
quand c'est quelque chose ?

Vous m'avez prise de haut,
ça m'a énervée.

On oublie ?

Je parle de ce qui
s'est passé avec le tableau.

Donc Bertina vous a tenu informée ?

Non mais vous
savez que c'est cuit.

Je ne crois pas, non.

J'ai déjà un tout petit peu
plus de bouteille que vous.

Donc je sais quand
je laisse passer ma chance.

Vous ne savez rien du tout.

Qu'est-ce que vous imaginez savoir ?

avec un mois de stage.

Surtout pourquoi je croirais
une mythomane patentée ?

Ok.

J'étais là pour vous aider mais...

Si vous préférez en rester à vos
réflexes de domination masculine,

Moi, je vais dormir.

- Ça n'a rien à voir.
- Ouais.

A5588.

Je vous demande pardon.

Je suis prêt à vous entendre.

Quoi que vous ayez à dire.

Vous voulez un café ?

-Non, j'en ai déjà pris cinq.

Je me suis rasé aussi.

Comment vous pouvez m'aider ?

Laissez-moi rappeler M. Wahlberg.

Non mais Aurore, vous,
il ne vous prendra pas.

Alors rappelez-le, vous.

Pour lui dire quoi ?

J'allais vous l'écrire...

En fait, je l'ai écrit.

Je sais pas si vous le méritez.

Mr. Wahlberg, André Masson is speaking.
Monsieur Wahlberg, c'est André Masson qui parle.

I'm sorry to wake you up but...
Je suis désolé de vous réveiller mais...

I need to speak with you is very important, important for you.
J'ai besoin de vous parler, c'est très important, important pour vous.

about yesterday.
à propos d'hier...

We said all that needed saying.
Nous avons dit tout ce qu'il fallait dire.

No, Bob, far from it.
Non, Bob, loin de là.

I have just discovered you have been misled.
Je viens de découvrir que vous avez été trompé.

You are going to be cheated.
Vous allez vous faire avoir.

What and who are you talking about?
De quoi et de qui parlez-vous ?

I'm talking about Mr. Samson Körner.
Je parle de Monsieur Samson Körner.

What exactly do you know?
Que savez-vous exactement ?

The offer, the 8 million offert to buy this painting comes from him, right?
L'offre de 8 millions pour acheter ce tableau vient de lui, n'est-ce pas ?

Indeed, Mr. Körner has expressed his interest to us.
Certes, M. Körner nous a manifesté son intérêt.

But a new French lawyer, Mr. Rocheborg,
Mais un nouvel avocat français, Maître Rocheborg,

isn't paid by you. Easy?
n'est pas payé par vous. Pas vrai ?

No. He's on commission.
Non, il travaille à la commission.

And I don't go through him for...
Et je ne passe pas par lui pour...

Two things. Firstly Mr. Körner of the Körner Foundation, of the Körner Museum.
Deux choses. Tout d’abord, M. Körner de la Fondation Körner, du Musée Körner

is taking you for a ride!
vous mène en bateau !

And secondly, Mr. Rocheborg
Et deuxièmement, Monsieur Rocheborg

is the one who told you the painting wouldn't bring a good price, right?
c'est celui qui vous a dit que le tableau ne rapporterait pas un bon prix, n'est-ce pas ?

How do you know?
Comment savez-vous?

He came to an agreement with Mr. Körner
Il est parvenu à un accord avec M. Körner

and try to make a deal with our lawyer to get a percentage.
et il essaie de conclure un accord avec notre avocat pour obtenir un pourcentage.

I can imagine now
Je peux imaginer maintenant

A complete explanation.
une explication complète.

I'd appreciate that.
J'apprécierais ça.

Thank you.

Comment vous avez su ?

Mon père s'est fait
avoir comme ça.

C'est le coup classique.

On dénigre le produit
pour l'acheter à prix cassé.

J'aurais dû m'en douter.

Bertina aussi, mais enfin vu
qu'elle est amoureuse.

Dans ces cas-là, on perd
toute lucidité, pas vrai ?

Merci, hein.

Il m'est apparu très
sympathique, votre papa.

Vous lui avez reparlé ?

Mais ça va aller, vous deux.

On s'en remettra.

Maintenant je vous fous dehors.

Mais doucement, tu m'étrangles.

Parce que tu bouges,
arrête de t'agiter comme ça.

Voilà.

C'est très bien comme ça.

J'ai l'air d'un pingouin.

T'es très beau, mon fils.

Bon, ça me fait chier. Je peux pas.

La cravate de ton père.
Oui, ben. Elle est moche, horrible.

- Bonjour.
- Bonjour, vous allez bien ?

- Ça va et vous ?
- Ça va.

Vous avez pu disposer
de vos jours facilement ?

Oui oui, j'avais pris de l'avance,
j'avais pas posé tous mes congés.

Vous avez prévenu vos amis ?

-Non, j'ai rien dit à personne.

Ah bon, pourquoi ?

C'est pas leur affaire.

- Il est très nerveux.
- Arrête maman, je suis pas nerveux.

Vous voulez pas me jouer
un petit morceau de guitare ?

-Je suis sûr que vous jouez super bien.
-Je suis nul.

C'est pas vrai, il joue très bien.

-La Corrida, il adore Cabrel.
-Arrête.

Juste un peu pour Maître
Egerman Suzanne.

Pour Suzanne.

C'est vraiment obligatoire que j'y aille ?

C'est une très belle ville, Paris.
Vous allez être content.

Et puis Suzanne te fera de guide.

Non, mais arrête maman là, j'ai pas
besoin qu'on me tienne la main, d'accord ?

T'as peur qu'elle te tienne
la main ? Il a peur des filles.

Bon, tu dis un mot de plus.

Jouez ce que vous
voulez, ça me ferait plaisir.

Merci.

-Et voilà pour les 2 chambres.
-Merci.

Bienvenue à l'Hotel Pullman.

Oui, c'est moi.

Oui, c'est bien passé.

Il est trop chou.

Paralysé de timidité.

Chambre 972.

Le temps de faire un brin
de toilette, je sens la sueur.

Oui, bah moi, ça me dérange.

-Tu sens bon.
-Le gel du bain.

Allez, on y va, là.

Nous allons à présent aborder

le clou de cette vente
historique et unique

avec ce tableau d'Egon
Schiele, "les tournesols",

dont la provenance même est
déjà une magnifique légende.

Nous allons démarrer pour ce tableau

à 8 millions d'euros.

8 millions d'euros, ai-je une
offre à 8 millions d'euros ?

J'ai une offre ici avec
Quitterie au téléphone.

8 millions d'euros, 9
millions, 9 millions ici.

Contre vous Élise Quitterie
à 10 millions.

10 millions d'euros, 11
millions ici avec Stéphane.

12 millions pour Benoît.

Samantha, 13 millions d'euros.

13 millions d'euros, 14
millions à nouveau Élise,

15 millions d'euros pour
Samantha, 15 millions d'euros...

Elle vient à 16 millions
d'euros, 18 millions d'euros.

18 millions d'euros, 19
millions, 20 millions, 21 millions.

pour le client de Samantha.
L'enchère est à Samantha

Contre vous Benoît vingt deux millions.

23 millions, 23 millions !

Je vais adjuger, je vais adjuger à 23.

À 24 millions, 24 millions... Samantha,

ça se joue désormais
entre vos deux clients.

L'enchère est désormais à 24 millions.

25 millions !

25 millions pour le client de Samantha.

25 millions Benoît, 25
millions d'euros, 25 millions

J'adjuge à 25 millions...

ce tableau d'Egon Schiele
pour le client numéro 120

C'était fou, non ?

-Oui.
-Historique.

T'as pas vu Martin?

Il est pas avec toi ?

-Non, il était là et puis je sais
pas, il a disparu, je sais pas où il est.

Va voir aux toilettes.

Il vient de gagner
plus de 2 millions.

Moi, à sa place,
je serais en train de vomir.

Tout de suite.

Splendide.

Ç'a été splendide.

Merci.

Henri est pas là ?
Je l'ai pas vu.

Justement, je voulais vous en parler.

Vous avez un instant ?

On a fini, oui.

Je voulais vous le dire plus tôt,
mais je n'ai pas trouvé le temps.

J'ai restructuré le département.

Henri s'en va.

Francis devient international
head à votre place.

Et vous, vous devenez chairman.

J'espère que vous en êtes heureux.

C'est fantastique, Hervé.

Excusez-moi.

Je vous en prie.

Tu as mené ça comme un chef d'orchestre.
C'était beau.

Merci.

Je vais me casser, je crois.

Ah bon ?

Je vais quitter Scottie's.

Tu viens de réaliser la vente du siècle.

T'es le héros du jour et
tu parles de te tirer. T'es fou ?

Hervé vient de me nommer chairman.

Chairman, c'est comme président.

Mais chairman, ça m'intéresse pas.

Passer toute ma vie dans un bureau,

C'est pas moi, si ?

Il restructure tout mon
département dans mon dos.

Il m'annonce ça comme si
c'était une bonne nouvelle.

C'est un manque de respect absolu.

Le pire, c'est qu'il ne s'en
rend même pas compte.

On réfléchit quand même.

Il vient de virer Henri.

Il peut me virer demain, mettre
n'importe qui à la place,

comme il veut.

Alors que nous, on est au maximum.

J'ai un carnet d'adresses.

T'as un carnet d'adresses.

On se met à notre compte.

Qu'est-ce que t'en dis ?

Martin, c'est encore moi.

Rappelez-moi, je ne comprends
pas où vous êtes passé.

C'est un très beau moment.

On aimerait vraiment le partager avec vous.

Martin,
vous voulez un mouchoir ?

Je vous raccompagne à l'hôtel.

Oui.

Dans cinq minutes.

Tout va bien.

Venez.

Allez.

Vous goûtez ?

Allez-y.

Pardon, on crevait de faim.

Vous avez bien fait.

J'ai été retenu par les Whalberg.

La famille est là.

Toute la famille s'est déplacée ?

Ils ont réservé une
salle en haut pour dîner.

Et d'ailleurs, Martin, ils
seraient ravis de vous rencontrer.

Moi ?

Oui, vous.

Ça vous ennuie ?

Non, ça va.

Mais finissez, je vous en prie.

Vous pouvez venir aussi.

Avec plaisir.

Oubliez-moi, je suis vidée.

Ça sera pour moi.

Merci.

Pour ce que tu m'as demandé
tout à l'heure, je suis d'accord.

Monsieur Whalberg.

Monsieur Martin Keller.

Martin, it's a pleasure to meet you.
Martin, c'est un plaisir de vous rencontrer.

Enchanté.

Vous allez bien ?

Bien et vous ?

Oui.

Qu'est-ce que vous buvez ?

J'ai pris quoi ?

Un Moscow mule.

Un Moscow mule.

Je peux goûter ?

Bah, faites comme chez vous, hein ?

Non, mais je veux juste sentir.

Ah oui, j'en veux bien un.

C'est très bon.

Euh, joyeux anniversaire.

Mon préféré.

C'est vrai ?

Merci.

Et moi, j'ai ça pour vous.

Oh.

C'est une dame dans la gêne.

Elle veut vendre.

C'est dans la famille depuis 150 ans.

Eh bien, si c'est vraiment de lui,

c'est une découverte.

Incroyable.

On n'a aucune reproduction, mais j'ai
trouvé une caricature de cette peinture

dans un journal
satirique de l'époque.

Le Charivari.

Ah oui.

Et l'histoire, cette dame me
l'a racontée en rougissant.

Pourquoi en rougissant ?

Alors, l'arrière-grand-mère
de cette dame tenait salon,

si vous voyez ce que je veux dire,
en face de la maison du peintre.

Et lui, il lui a offert la toile
en cadeau pour ses services.

Une prostituée ?

Une cocotte,
une demi-mondaine.

Bref, oui, une pute.

La honte de cette
famille, très comme il faut.

Vous me l'envoyez, s'il vous plaît.

Bien sûr.

Et voilà.

Papa.

Tu vas bien ?

Oui, tout va bien.

Et toi ?

Ah bah, merci.

-Bonsoir, vous allez bien ?
-Bonsoir.

Tiens, j'ai pris ça pour toi.

Ah bah.

Alors, moi, je vais sentir bon

pour l'éternité.

Attends, je vais la changer.

Non, non, non, c'est très bien.

-C'est à moi.
-T'es sûre ?

Je suis trop contente.

Ah, excusez-moi, ça vibre.

Pardon.

Il fait un froid, là.

Ouais.

Je commençais à me demander.

Excusez-moi.

Votre table est prête.

Je vous invite à me suivre.

Oui.

Ah, j'allais oublier.

Il y avait ça pour votre bureau.

Cher monsieur Masson,

j'ai acheté une guitare électrique,

j'ai acheté une maison
à ma mère et c'est tout.

Je continue à travailler
à l'usine de nuit.

parce que je ne veux pas
que mes amis soient au courant

et que ça change
quelque chose à ma vie.

Mais je voulais vous remercier
pour ce que vous avez fait pour moi

et je vous souhaite
un bon et joyeux Noël.

Martin Keller.

soustitres par Umbi