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...

-T'as la caméra ?
-Oui, sur mon casque.

Comment on fait ?

Je grimpe, tu m'assures,
ou tu attaques la paroi ?

-Ca va ! Quand j'étais plus jeune,
à ce sport, j'étais super costaud.

On m'appelait le Cabri, imagine !
-"Le Cabri"...

-Tu me crois pas ?

-Si, je te crois. Un cabri, quoi.

-Ouais.
-Ouais...

...

-Dis, on va pas se galérer
avec tout ce qui est tombé ?

-T'inquiète pas, la falaise est au
sud, il y a sûrement pas de neige.

-Si tu le dis !
Téléphone.

Ouais ?

C'est moi.

Mais quand ?

Et c'est grave ?

OK...

Tenez-moi au courant.

Merci.

-Que se passe-t-il ?
-Ma mère a fait un malaise.

D'après le médecin,
c'est une crise cardiaque.

-Vas-y, fonce.

-Je peux pas te planter comme ça.
-Ta mère vient de faire un malaise.

Vas-y.

Le temps d'aller sur Marseille,
tu peux partir tout de suite.

-Sûr ?

-Oui. Je vérifie que ça va

pour les gosses, et je redescends.
-Et s'il t'arrive quelque chose ?

-Il m'arrivera rien. J'ai monté
cette paroi 200 fois. Dépêche-toi.

-Merci.

...

L'orage gronde.

...

Cri de douleur.

Il gémit.

...

-Oh putain... !

...

Le tonnerre gronde.

...

Un véhicule approche.

-Monsieur...

Vous allez bien ?

...

-On se réveille enfin ?

-Qu'est-ce que je fais là ?
-Vous êtes à l'hôpital.

Vous avez eu un accident.

-OK, nickel !

Vous avez eu de la chance.

Quelques heures de plus,
et vous y passiez.

On a dû vous transfuser.
La blessure était profonde,

mais tout va bien.
-Je peux sortir ?

-Je n'ai aucune raison de vous
garder. Vos fils se résorberont.

-C'est tout ?

-Je peux m'arranger
pour vous garder.

-Non, j'y tiens pas.
-Tant mieux !

Et surtout, ne tirez pas trop
sur votre jambe.

Ne gâchez pas mon si beau boulot.
-Attendez, je voulais vous demander

comment je suis arrivé ici ?

-Une femme vous a déposé.
-Elle a laissé son identité ?

-Non. Vous ne pourrez pas
la remercier. Dommage,

vous lui devez une fière chandelle.

-C'est dingue, cette histoire.

Elle a pas laissé son nom ?

-Non, rien. Une sorte d'ange
gardien qui m'a sauvé la vie.

-C'est fou.

...

*-Pourquoi
vous vous intéressez à ce gosse ?

-J'ai trouvé son avis de recherche.
Vous avez quoi, sur la famille ?

*-Sa mère vivait avec lui
dans une communauté.

*-Une secte ?
-Non, plutôt des décroissants

du genre pieds nus.

-Vous avez dépêché
la brigade cynophile ?

*-Oui. Elle n'a rien trouvé.

C'est un endroit paumé.
Le hameau est dans une cuvette.

Autant chercher une aiguille
dans une botte de foin.

-Vous avez renoncé ?
*-A l'époque,

*on avait des braquages, et
on a dû mettre le paquet là-dessus.

On a classé l'affaire le temps
d'avoir de nouveaux éléments.

-Vous avez une piste ?
*-Oui.

*Ses parents divorçaient.
Son père a été suspecté,

*mais il avait un alibi.

*-Autre chose ?
-Un fermier était brouillé avec eux

*à cause d'une source.
Ca n'a rien donné.

*Il a passé la soirée avec sa
femme, et vu la bombe que c'était,

*ça se comprend.
-Merci pour les renseignements.

Bonne journée.
*-A vous aussi.

-Bonjour.
-Bonjour.

-Installez-vous.
-Merci.

-Je vous sers quelque chose ?
-Un café.

-Bonjour.
-Bonjour.

-Vous êtes en vacances ?
-En quelque sorte.

-Randonneur ?
-Ca m'arrive.

-Je peux ?

Je serais vous, j'éviterais
de partir avec ma béquille.

Ca grimpe sérieux, ici.

-Je suis à la recherche
d'une communauté. Ca vous parle ?

-Je me disais aussi.
-Quoi ?

-2 types de personnes
viennent ici : les randonneurs

et ceux qui vont chez les barjos.
-Vous semblez ne pas les aimer.

-Au début, oui.

On était ravis
qu'ils s'installent.

Après, ça s'est gâté.
-Que s'est-il passé ?

-Des histoires.

-Des histoires ?

Des histoires comme celle-là ?

-Vous êtes flic ?
-J'en ai l'air ?

-Non, pas vraiment.

Cette histoire
a foutu la merde, ici.

On n'a pas envie que ça recommence.

-Ouais. Mais vous devez avoir
votre idée sur ce qui s'est passé.

-La mère pense
qu'il a été enlevé par un loup.

La pauvre est devenue folle.

-Il y a des loups, dans le coin ?
-Non, pas que je sache.

...

-Au boulot, tout le monde !

Bande de fainéants !

-Elle a raison,
on se bouge un peu, là ! Allez !

-C'est bon, il y en a assez ?
-Ouais, c'est bon.

...

-Salut.

T'es perdu ?
-Salut.

-Si tu cherches le chemin
de randonnée, il est sur la gauche.

-Non, je cherche du boulot. Paraît
que vous avez besoin de bras.

-Pas que des bras.

Moi, c'est Juliette. Enchantée.

-Alex. Enchanté.

-Enchantée, Alex. Tu me suis ?

Je te présente les autres.
-D'accord.

-Je prendrai ça en remontant.

-Au début,
je pensais faire des gîtes de luxe.

Et petit à petit,
pendant les travaux,

j'ai réalisé que cet endroit

était l'occasion de changer
les choses, de réaliser un rêve.

Changer de vie,
vivre autrement, en autonomie.

Vivre, quoi.

-Vous faisiez quoi, avant ?
-J'étais dans la com'.

J'enchaînais les journées de 15h.

Et j'ai tout plaqué. On a tous
quitté des positions enviables,

notamment Antoine.

-Formation d'astrophysicien,
puis prof de maths.

J'ai tout plaqué

après l'agression d'un collègue.

-Moi, je suis agrégé en lettres.

Et on va monter
un éco-village au Brésil.

-J'ai pas dit oui.

-Si,

sinon je m'éclairerai à la bougie.
-Morgane est experte en énergie.

Leur projet
est d'éclairer un village

grâce à la biomasse.
-La biomasse ?

-C'est les déchets.

En se décomposant,
ils génèrent un gaz.

Et la combustion de ce gaz
peut produire de l'énergie.

-Et vous ?

-Moi ? Tu peux me tutoyer.
Ici, on se tutoie tous.

Louis dit que ça permet d'éviter
toutes références hiérarchiques.

-Bah alors, toi ?
-Je suis la mère nourricière.

J'ai mis au point
le système de permaculture

qui nourrit
toute cette bande de fainéants.

-Tu fais quoi, dans la vie ?
-Je dessine.

-T'es peintre ?
-Je fais plutôt

des croquis.
-Je vois pas

à quoi ça sera utile, ici.
-Bah ça prouve qu'il est manuel.

Tu bricoles ?
-Pas mal.

-Bah voilà.
-T'as quoi,

à la jambe ?
-J'ai fait une mauvaise chute.

J'ai eu de la chance.
-Qui veut du fromage ?

-Pas pour moi, merci.
-Moi, j'en veux bien un peu.

-Délicieux !
-Très bon.

-Ca va ?

Je peux t'aider ?
-Non, c'est bon.

-Je voulais te remercier.
Tu m'as sauvé la vie.

-J'aurais pas dû.
Je sais pas ce qui m'a pris.

J'ai fouillé dans tes affaires,
et j'ai vu que t'étais...

Je sais pas pourquoi j'ai fait ça.
Il faut rien dire à Louis.

Je lui ai rien dit.
Il doit pas l'apprendre.

-Pourquoi ?

-Il veut plus
entendre parler de cette histoire.

Personne n'en parle,
et moi, j'ai besoin d'en parler.

-C'est qui, cet enfant ?

-C'est mon fils.

C'est Flavien.

Il aurait 12 ans.

Je t'en supplie,
aide-moi à le retrouver.

-Je vais faire mon possible,
je te le promets.

Il faut m'en dire un peu plus.

Quelqu'un vient.

-Je vous laisse.

Les étiquettes
des pots de confiture m'attendent.

Je risque d'y passer la nuit.

-Bonsoir...

-Caroline.

Moi, c'est Caroline.

-Fais pas attention à ma frangine,
elle est barrée.

-C'est ta soeur ?
-Oui. Je sais, on se ressemble pas.

Bon, je t'installe ?

-Ca marche.
-Allez !

Entre,
je vais te chercher ce qu'il faut.

Tu t'installes dans le salon.

Mets-toi à l'aise, surtout.

Je suis tout seul,
ici, avec mon fils, Côme.

...

Voilà.

C'est grâce à ce bouquin
que j'ai créé cet endroit.

On travaille tous
dans un intérêt commun,

un désir de bien-être.
-C'est noble.

-Utopiste.

Tout le monde
devrait tenter l'aventure.

-Ecris donc ton histoire.

-J'ai commencé,
mais j'ai pas le talent de Fourier.

Et toi, tu l'as trouvé,

ton eldorado ?

-Un temps, j'ai cru l'avoir trouvé.
Hélas, les vieux démons

finissent par vous rattraper.
-Je te le prête, si tu veux.

-Merci.
-Bon, ben voilà.

Désolé pour le manque de confort,
mais si tu restes avec nous,

on te trouvera une maison.
-Non, c'est très bien. Merci.

-Je te laisse.

-Ca va pas ?
Qu'est-ce qui t'arrive ?

-T'en penses quoi, de ce type ?

-Il est sympa.
-Peut-être un peu trop, non ?

-Pourquoi tu te méfies des gens ?
-Parce que tu te méfies pas assez.

-C'est qui, à ton avis ?
-J'en sais rien, mais je trouverai.

...

Porte qui grince.

...

-Caroline...

*Gazouillis.

*...
Caroline susurre une berceuse.

*...
...

Alex ?

*...

Il devait avoir 6 mois.

J'ai jamais été aussi heureuse
de ma vie que durant cette période.

Ca, c'est son entrée au CP.

C'est fou, ça.

Moi,

j'ai tellement détesté ça, l'école.

-Que s'est-il passé exactement ?

-Je sais pas, j'étais pas là.

J'étais allée à Marseille pour voir
le juge à cause de mon divorce.

Si seulement j'étais restée là.

-Qui s'occupait de Flavien
en ton absence ?

-Mon frère, Louis. C'est toujours
Louis qui s'occupe de tout.

Flavien dormait chez lui avec Côme.

Et dans la nuit, il a disparu.

-Disparu comment ?
-Une fenêtre était ouverte.

Louis a pensé
qu'il était parti se promener.

-Se promener ?

Tout seul,
en pleine nuit, à l'âge de 7 ans ?

-Ca lui arrivait, parfois.
Mais il revenait toujours.

Louis et les autres ont battu
la campagne pendant des jours.

Mais ils ont rien trouvé.

Rien.

Moi, je leur ai dit
que c'était le loup. Côme l'a vu.

J'ai prié
pour qu'il le laisse tranquille.

Peut-être mon Flavien
me reviendrait.

C'est ça...

J'espérais qu'il reviendrait.
-Caroline...

Y a pas de loups dans la région.
-Si.

Je l'ai entendu hurler,
les nuits d'après.

...

Porte qu'on ouvre.

-(Chut !)

-Salut.

-Bonjour.
-Salut.

Hé... Antoine dit
qu'il va pouvoir la réparer.

-Alex
est allé voir Caroline, cette nuit.

-OK. Quel est le rapport
avec la camionnette ?

-Je sais pas : Caro a un accident
et, quelques jours plus tard,

un type blessé débarque
et demande à bosser pour nous.

-Ils se connaissent ?

-Je sais pas.

Je trouve juste ça bizarre.
-Tu vois !

Tu peux te méfier des gens.

Va voir ta soeur
pour en savoir plus.

-J'y comptais.

-Vas-y avant qu'il foute la merde.

-Pourquoi tu ne m'as rien dit ?

Je t'ai dit
de pas aller aussi loin.

Réponds-moi.

-J'avais besoin de souffler.
Tu peux comprendre ça, non ?

J'étouffe, de vivre ici...

J'ai besoin de me retrouver seule.
-Il faisait du stop ?

-Non.

Il était blessé, sur la route.

Je l'ai déposé à l'hôpital.

-Tu lui as dit quoi
pour qu'il vienne jusqu'ici ?

Caro...

Regarde-moi. Tu lui as dit quoi ?

-Je lui ai parlé de Flavien
et puis du loup, aussi.

-C'est pas possible.
Arrête, avec ça.

Y a jamais eu de loup,
c'est dans ta tête.

-Côme l'a vu.
-C'était un gamin.

Il a dit ça pour faire
l'intéressant. Y a pas de loup.

-S'il y a jamais eu de loup,
alors comment Flavien a disparu ?

-Y a pas un jour
où je me pose pas la question.

Et ça aussi...

C'est inutile de faire ça,
tu le sais.

Caroline...

Caro, regarde-moi.

On l'a cherché partout,
on l'a pas retrouvé.

Il reviendra pas.

-Il est pourtant bien quelque part.

-Il y a peu de monde,

dans cette communauté.
-C'est vrai.

Plein de maisons sont abandonnées.
Y avait plus de monde, au départ,

quand Louis a initié le projet.
-Pourquoi ils sont partis ?

-Aucune idée. Peut-être, comme moi,

pour monter d'autres projets.

-T'as l'air en galère, Alex.
Viens plutôt m'aider.

-Ouais, il galère un peu.
-Il galère, hein !

Ca va, ta jambe ?
-Ouais, ça va.

-Tu te plais, ici ?

-Je trouve les gens accueillants.

Vous en faites quoi, des légumes ?
-On les vend sur des marchés,

comme les confitures
et les huiles essentielles.

C'est Caroline
qui s'y colle, en ce moment.

Tiens, t'as qu'à poser tout ça là.

-Je la trouve touchante, Caroline.
-Ah ouais ?

Elle t'intéresse ?

-Elle a pas de mec ?
-Non.

Elle en a eu un,
mais d'après ce qu'elle m'a dit,

c'était un pervers
qui l'a humiliée.

C'est presque un miracle

qu'elle soit ici avec nous.
-Que s'est-il passé pour son fils ?

-Pourquoi tu demandes ça ?
Elle t'en a parlé ?

-Vaguement, mais j'ai pas compris.

-Evite d'en parler, c'est un sujet
douloureux pour tout le monde, ici.

-C'est fou qu'il ait disparu
sans que personne n'ait rien vu.

C'est normal
qu'elle soit devenue folle.

-Ce qui n'est pas normal, c'est
que tu sois ici tout seul avec moi

et que t'en profites pas.

C'est dingue, non ?

Hein, Alex ?
-C'est pas une bonne idée.

-Ah bon ?
-Mm.

-Tu veux porter de l'eau
aux moutons ?

-J'ai le choix ?
-Non, pas vraiment.

-A tout à l'heure.

-Hé, Alex, n'oublie pas ça.

-Ah ouais, c'est vrai. Merci.

-Vous parliez de quoi ?
-C'est quoi, là ? T'es jaloux ?

On parlait de Caroline.
Ca te va, comme réponse ?

-Que voulait-il savoir ?

-Si elle a un mec.

-Tu joues à quoi, avec lui ?
-T'es pathétique, là.

-C'est toi qui l'es
à toujours avoir le feu au cul.

-T'aimais ça
quand j'étais avec Louis.

-Refais pas l'histoire.
Je t'ai eue car il te trompait.

-T'es ridicule.

...

-Salut.

Tu fais un cairn ?

C'est très utile pour retrouver un
vieux sentier en pleine montagne.

J'ai parlé à Caroline

de ce qui s'est passé
pour Flavien.

Il paraît que t'as vu un loup
emporter son fils.

Que s'est-il passé, Côme ?

Côme...

Attends.
-Il te répondra jamais.

Il est muet.

-Il est né comme ça ?
-Il était comme ça, à mon arrivée.

La disparition
de son cousin l'a affecté.

Il s'est refermé.
-Il communique comment ?

-Par écrit, mais le plus souvent
avec la langue des signes.

-C'est le seul gamin, ici ?
-Il est là pour les vacances

et vit chez sa mère.

Louis et elle sont séparés.

Elle détestait vivre ici, dit-on.
-Et officieusement ?

-Officieusement,

Louis la trompait.

-Il y a plein de secrets, ici.
-Il n'y en a pas plus qu'ailleurs.

Ici, il y a une différence
avec les historiques,

comme Juliette et Roman.

Nous, on est arrivés plus tard,

on connaît pas tout.
-Et Caroline ?

-Caroline, c'est différent. C'est
la soeur de Louis, alors forcément,

on l'accepte.

Bon courage !
-Merci.

...

-Alex a parlé de Flavien
avec Juliette.

-Quoi ?
-Depuis le début, je le sens pas.

Je t'avais dit que,

un jour ou l'autre, ta soeur
nous mettrait dans la merde.

-Ma soeur
n'avait nulle part où aller.

-Personne t'a dit non quand tu
nous l'as imposée avec son gosse.

Mais elle s'est jamais intégrée.

-Qu'a dit Juliette ?
-Rien.

Elle espérait juste se faire
sauter. Ce mec doit dégager.

-Je lui dis quoi ?

-Qu'il fait pas l'affaire.

-Les autres comprendraient pas.
-La communauté, c'est toi.

T'as rien à justifier.
-C'est pas l'esprit.

-Peut-être.

Mais pour faire part de tes doutes,
y a 2-3 trucs à expliquer.

T'en as vraiment envie ?

Je l'ai envoyé
porter de l'eau aux moutons.

On le récupère, on lui parle,
on le ramène sur Mottar.

Ca te va ?

-Ouais.

-Merde...

Un chien aboie.

...

Doucement, le chien.

Regarde... Je te veux pas de mal.
Reste tranquille.

Tout doux. Tout va bien. Je te veux
pas de mal. N'aie pas peur.

Tout va bien. Allez...

Viens me voir.

Oui... Tout va bien.

Il est pas méchant.

S'il sent que t'as peur,
il a peur et devient agressif.

Tu vois, il est gentil.
Viens le caresser.

...

-Anchise, au pied ! Viens là !

Couché !

Que faites-vous là ?

-Je suis allé
donner à boire aux bêtes.

-Le roi des cons t'a pas dit
que t'es chez moi ?

-Non, il m'a pas prévenu.

Alex.

-Vous êtes là pour le petit ?
-Qui vous a dit ça ?

-Irina, ma femme.

Une belle blonde.
Elle travaille au café, à Mottar.

-Vous le connaissiez,

le gamin ?
-Un peu.

Je l'aimais bien ce môme. Je lui ai
appris à faire des lance-pierres.

C'est moi que les flics
sont venus voir en premier.

-Pourquoi vous ?
C'était quoi, la raison ?

-La source. Voilà pourquoi.

Au-dessus du hameau,
une source alimente les puits

des terres avoisinantes.

Ces intellos l'ont détournée
pour leurs foutues cultures.

Du jour au lendemain, je me suis
retrouvé sans eau, et tout a crevé.

Avec le soleil qu'il fait ici,

une terre sans eau, ça sert à rien.
-Vous les avez menacés ?

-Ouais.

Surtout le grand con.

-Qui ça, Louis ?
-C'est ça.

C'est vrai que je me suis emporté,
mais j'avais mes raisons.

Et la justice m'a donné raison.

-Emporté comment ?

-Vous savez les conneries qu'on dit
avec un verre dans le nez.

Les menaces et tout le tralala.

Mais qu'on m'accuse d'avoir pris le
gamin, c'est vraiment dégueulasse.

Il était mignon, ce petit.

C'est triste
qu'on l'ait pas retrouvé.

-Vous avez une idée
de ce qui a pu se passer ?

-Etre accusé à tort, je connais,
alors je rentre pas dans ce jeu-là.

-Vous étiez où,
le soir de la disparition ?

-Bah...

Je l'ai dit aux flics...

J'étais avec ma femme.

Aboiements.

C'est qui, le chien ?

Irina, ma belle.

Déjà là ?
-On a fermé plus tôt.

Bonjour.
-T'es venue retrouver ton mari.

...

-T'es malade ?
-T'as vu la bagnole ?

-Ce serait la sienne ?
-A qui veux-tu qu'elle soit ?

Il s'est bien foutu de nous.

-Pourquoi la planquer ?
-S'il avait débarqué

avec une bagnole pareille, on lui
aurait pas fait le même accueil.

-C'est fermé.

-Putain...

Attends.

...

-Oh merde !

-Quoi ?

-C'est un flic.

-Pourquoi te mentirait-il ?
-Je sais pas. Il a hésité

quand je lui ai demandé
où il était.

-Il a participé aux recherches.
La police l'a longtemps questionné.

S'il était coupable,
on l'aurait pas relâché.

-Hélas, ça veut rien dire.

Parle-moi de sa femme.
-Irina ?

Elle est ukrainienne.
-Il l'a rencontrée comment ?

-Sur Internet.

Il en avait marre de rester seul.
Il rencontrait personne.

Quand elle est arrivée,
il a fait des jaloux.

Des bruits
disent qu'elle l'aurait fait cocu.

-Il y a une raison ?
-Tout ça, c'est des ragots.

Dans son pays,
elle crevait de faim.

Morel, c'est pas Dom Juan,

mais il est gentil avec elle.

Tu penses à quoi ?

-A ton avis, Côme aurait-il pu
confondre un chien avec un loup ?

Il était terrorisé,

face au chien de Morel.
-Un chien l'a mordu,

quand il était petit.
Ca doit venir de là.

Porte qu'on ferme.

...

-Côme !

Côme !

...

-Vous avez pas vu Alex ?
-Non.

-T'aurais pas vu Alex ?
-Comment ?

-T'aurais pas vu Alex ?
-Non.

-Il est parti, et je l'ai pas revu.
-Il doit être avec Louis, non ?

-Antoine, t'aurais pas vu Alex ?
-Non, pas depuis ce matin.

-OK...
Il a pas pu faire ça, quand même.

Il a pas pu partir.

Il a pas pu partir comme ça.
C'est pas possible.

Il a pas pu partir comme ça.

Alex est pas avec vous ?

-Non, pourquoi ?

-Je comprends pas. Il est où ?

-Peut-être parti.

-C'est pas possible.
Il m'aurait prévenue.

Alex !

-Il faut
que tu t'occupes de Caroline.

Toi seul peux la rassurer.

-Les autres
vont se poser des questions.

-C'est pas le 1er
à partir sans explications.

-Et s'il s'échappe ?
-Je veillerai à l'éviter.

-Et si quelqu'un le trouve ?
-Ca risque pas.

-C'est un flic.
Ils vont le chercher.

-Tu me fais quoi, là ? On n'avait
pas le choix, il fouinait.

Regarde.

Il a découvert quelque chose,
c'est sûr.

Faut plus se poser de questions
et se débarrasser de lui.

-Comment ?

-Je sais pas encore.
Je vais réfléchir.

Toi, occupe-toi de Caroline,
et moi, du reste.

-J'ai jamais voulu ça, moi.

-Personne n'a voulu ça, mais
on savait que ça pouvait arriver.

-On peut encore reculer.

Tu crois pas ?
-Non, on peut pas, et tu le sais.

Louis...

Louis.

Y a 5 ans, tu nous as demandé
de te suivre, et on t'a suivi.

Alors maintenant, c'est à toi
de nous sortir de cette merde.

...

Un chien aboie.

...

-La ferme !

Caroline...

-Vous avez pas vu Alex ?
-Alex ?

-Que lui avez-vous dit
pour qu'il parte si vite ?

-Rien.

-Que cachez-vous sur la disparition

de mon fils ? Alex n'a pas cru
que vous étiez ici,

ce soir-là, avec Irina.

Et il m'a parlé de votre chien.
-Que vient-il faire là ?

-Il ressemble à un loup.

-J'ignore ce qu'il vous a dit,

mais je lui ai juste répété
ce que j'avais dit à la police.

Désolé pour
ce qui est arrivé à votre fils,

mais je vous promets
que j'ai rien à voir dans tout ça.

-Je l'espère pour vous, Morel.
Je l'espère sincèrement pour vous.

Alex !

Pourquoi il serait parti ?

-Il a dû trouver ça trop dur.

C'est pas le premier
à partir comme ça.

-Avec Alex, c'est pas possible.
-Arrête, avec ce type.

Tu le connaissais à peine. C'est
un séducteur qui a joué avec toi.

-C'est pas vrai !

Je lui ai sauvé la vie.
Il m'avait promis.

-Il t'avait promis quoi ?

Ca devient trop difficile
pour toi de rester ici.

Il y a trop de peine, de souvenirs.
Il serait temps de partir, non ?

-Non, je veux rester
au cas où Flavien reviendrait.

-Je doute que ce soit bon pour toi.
-Louis...

Je veux pas quitter mon Flavien.

Je veux pas.

...

-Y a quelqu'un ?

Oh... !

Ouvrez-moi !

-Côme.

Non... !

Côme...

Côme, t'es là ?

Côme, il faut que je te parle.

C'est pas possible.
Que se passe-t-il ?

-Que s'est-il passé avec Alex ?

-Il faut qu'on se voie avec Roman.

On t'expliquera.
-Qu'avez-vous fait ?

-Rendez-vous à la grange, tout
à l'heure. Ne dis rien à personne.

...

-Putain...

Bruits de pas.

...

Porte qu'on déverrouille.

A quoi vous jouez ?

-Caroline aurait pas dû
te faire venir ici.

T'es flic, donc trop curieux.

-De quoi avez-vous peur ?
Ca a un rapport avec Flavien ?

*Bip message.

-Ouais, d'accord.

Tu permets ?

Alex crie de douleur.

C'est qui, Leblanc ?
Un copain à toi ? Un flic ?

Il demande comment tu vas.

Je lui réponds quoi ?

...

-C'est quoi, ce délire ?
Pourquoi me craignez-vous autant ?

-Ferme-la !

-Qu'avez-vous fait à Flavien ?

-La ferme !

Alex gémit.

...

-T'as pas décroché un mot
depuis ce matin.

Que se passe-t-il ?
-Il se passe rien.

-Je le vois, qu'un truc ne va pas.

C'est à cause du départ d'Alex ?
-Si tu devais partir,

quitter cet endroit,

tu prendrais tes affaires ?
-Oui.

-Alors pourquoi Alex
est parti sans son sac ?

-Qu'est-ce que tu dis ?

Ca va ?

-Ouais. Il y a un problème à
l'enclos des moutons. Je vais voir.

-Je t'accompagne.
-C'est bon, j'y arriverai seul.

-Qu'est-ce que tu fous ?

-Flavien !

Flavien !

T'es où ?

C'est maman !

Grognement.

Une femme sanglote.

...

*Gazouillis.

*...

T'étais où ?

Je t'ai cherché partout.

Viens.

Tu te rappelles quand Flavien avait
mangé les fraises des confitures ?

Tu avais dit que c'était toi,
pour le protéger.

Il t'aimait tellement.

Il te considérait
comme son grand frère.

Côme...

J'ai besoin de savoir.

T'as dit que le soir où Flavien
a disparu, t'avais vu un loup.

T'en es sûr ?

T'es sûr que c'était pas Anchise ?

Côme... C'est important.
Je dois savoir. Tu comprends ?

Côme...

...

Coup de feu.

-On a vu que c'était un flic,
alors je l'ai enfermé.

-Quoi ? Il est flic ?

Je croyais qu'on devait tout se
dire. Et si les flics débarquent,

on va leur dire quoi ?
-Qu'il est venu puis reparti.

-La foire
va éloigner tout le monde.

On le fera disparaître
à ce moment-là.

Avec un peu de chance,

les flics penseront à un accident.
-On peut pas revenir en arrière.

-On pourrait lui dire la vérité.
Il y a d'autres solutions.

-Comme quoi ? La prison ?

Tout perdre ?
-J'ai donné ma vie pour ce village.

-Flavien aussi a donné sa vie.

Regarde ce que t'as fait.
Regarde ton fils.

Depuis le drame, il dit plus rien.
Ta soeur est devenue folle.

Regarde la vérité en face ! Comment
supportes-tu de les voir ainsi ?

Moi, j'y arrive plus.

-On était tous d'accord,
à l'époque. On a tous voté.

-On a voté, on voit le résultat.

Tout le monde
s'est barré du hameau.

Même toi, t'es plus le même.

Tu te souviens
de ton enthousiasme ?

Il est où,

ton rêve ?
-C'est pas le moment de flancher.

On doit être solidaires.

-Là, c'est plus être solidaires.
C'est fou.

-Quand t'es arrivée ici,
t'étais dans un sale état.

Si j'avais pas été là, on n'aurait
même pas cette discussion.

-Je sais.

-On t'a sauvé la vie

en te sortant de la drogue.
-Je sais. J'en suis reconnaissante.

-On t'a sauvé la vie.
T'as une dette envers nous.

-On a besoin de savoir
si t'es avec nous.

-J'ai le choix ?

Un objet tombe.

-Je m'en occupe.

-Qu'est-ce que tu fous ?

-Je me barre.
-Ah ouais ? Pour aller où ?

-Je sais pas. Je verrai.

J'en peux plus de vos mensonges.

C'est quoi, ces histoires ?
Il s'est passé quoi, avec ce môme ?

Il est où, Alex ?

-C'est pas ton affaire.
-Si, justement,

c'est mon affaire.

C'est notre histoire à tous, ça. Je
refuse de cautionner vos conneries.

Mais rassure-toi, je dirai rien.

-Tu sais, on n'est pas inquiets.

Tu sais pourquoi ?

Parce qu'on sait que tu diras rien.

-Côme, qu'est-ce qui s'est passé ?

Côme...

Parle-moi.

-Caroline t'a posé des questions
sur le loup ?

Tu lui as dit quoi ?

Tu lui as rien dit ?

C'est bien, Côme.

C'est bien.

C'est pour toi que j'ai fait
tout ce que j'ai fait.

Seulement pour toi.
Pour que t'aies jamais d'ennuis.

Tu comprends ?

Je sais que c'est dur pour toi,

mais tu ne dois jamais
trahir notre secret.

Jamais.

Je supporterais pas
d'être séparé de toi.

-Antoine est malade.

-Qu'est-ce qu'il a ?

-J'en sais rien,
je suis pas médecin.

-Oh là, ça va... !

-Et Alex, on a des nouvelles ?

-Pourquoi tu voudrais
qu'on en ait ?

-Je pose juste une question.

-T'as ta réponse.

-Du calme, les gars. Pour la foire,

on s'organise comment ?
-Allez-y. Louis et moi, on reste

pour jardiner.
-Sans moi.

J'ai du boulot à finir.
-Fais-le demain.

-Tu me donnes des ordres ?
-Personne ne te donne d'ordres.

Mais c'est à ton tour

de descendre en ville.
-Oui, et on y va tous ensemble.

Propos inaudibles.

-Côme...

Attends.

Côme...

Il faut que tu m'aides.

Aide-moi à sortir d'ici.
Ouvre la trappe.

Tu peux l'ouvrir pour moi ?

Côme...

Tu sais,
le soir où Flavien a disparu,

je sais que tu y es pour rien.

T'es pas responsable
de ce qui s'est passé.

Côme,

aide-moi à sortir d'ici.

Aide-moi.

Côme... Côme !

Reviens, Côme ! Côme !

-Tu viens d'où ? C'est dangereux
d'aller traîner là-bas.

...

Y a quelqu'un ?

Alex tousse.

Alex ?

Je savais

que tu pouvais pas être parti.
-Caroline ?

-Qui t'a enfermé ici ?

-C'est Roman.

-Qu'est-ce que tu racontes ?
Pourquoi ferait-il ça ?

-Il sait

ce qui est arrivé à Flavien.

Louis aussi.
-Louis ? C'est impossible.

Il me l'aurait dit.

-Alors pourquoi
ils m'ont enfermé ici ?

Côme n'est pas devenu muet
subitement sans raisons.

-Flavien avait disparu.
Morel a raison.

-Non, c'est le poids du secret
qui l'a rendu aphasique.

-Côme aurait une responsabilité
dans la disparition de mon fils ?

-On peut pas l'écarter.

-Il faut refaire les points.
-On n'a pas le temps.

Je peux pas rester ici.

Quand ils verront que j'ai disparu,
ils sauront que tu m'as libéré.

-C'est impossible.

Je peux pas croire qu'ils aient
une responsabilité là-dedans.

-Pourquoi Roman

m'a bousillé la jambe ?
-Il faut panser.

-Je m'en charge.

Toi, tu vas appeler la police.

-Y a pas de téléphone, ici.

-Morel doit avoir le téléphone.
T'as de quoi noter ?

-Oui.

-Tu vas appeler Renart.

C'est un collègue.
Il saura quoi faire.

Et surtout,
tu dis rien à personne, d'accord ?

-Oui.
-A personne.

...

-Alors ?

-Merde !

-Morel !

Morel !
-Quoi ? Qu'est-ce qu'il y a ?

-Je dois téléphoner, c'est urgent.

Alex est blessé.
Je dois prévenir la police.

-Venez.

-Oui... Oui, j'ai compris.

Merci.

Il m'a demandé
de rien tenter et de les attendre.

Non. J'ai besoin de vérité,

Morel.

Il faut que vous me disiez
tout ce que vous savez sur Flavien.

Que s'est-il passé,

cette nuit-là ?

-Je l'ai déjà dit à votre copain
Alex : j'étais avec ma femme.

-Arrêtez de mentir.

Vous étiez là-haut
parce que Côme a vu votre chien.

Ce que je veux, c'est comprendre
ce qui est arrivé à mon garçon.

Ca fait 5 ans que j'en crève.

Aidez-moi.

-Irina et votre frère se voyaient
avant le départ de sa femme.

-Quoi ?

-C'est pour ça
que la mère de Côme est partie.

J'étais au courant de rien,

jusqu'au jour
où j'ai commencé à douter.

Elle m'a juré
que je me faisais des idées,

qu'il se passait rien entre eux.

Au café,
pourtant, on me traitait de cocu

et on m'encourageait
à faire attention à ma femme.

Un soir,
je suis rentré à l'improviste.

Un chien aboie.

Irina...

Irina.

Viens, Anchise, viens !

Je sais pas pourquoi,

je suis allé directement au hameau.
-Vous avez vu les enfants ?

-Non, j'ai pas eu le temps.

Anchise !

Anchise, viens ici !

Anchise aboie.

...

Un enfant hurle.

Coup de feu.

Irina est rentrée peu après.

-Vous a-t-elle dit quelque chose ?
-Non, et j'ai rien demandé.

-Vous avez parlé du cri d'enfant
et du coup de feu

aux policiers, pendant l'enquête ?
-Non, même quand on m'a accusé.

Si je racontais,

Irina aurait eu des ennuis,
et je ne voulais pas.

Je suis pas dupe. Je sais très bien
qu'elle était au hameau.

Maintenant, ce qui s'est passé,
j'en sais rien

et je veux pas le savoir.

Tout ce qui compte, pour moi,

c'est qu'Irina
soit toujours avec moi.

Je vous jure, Caroline, je sais pas
ce qui est arrivé à votre enfant.

Je l'aimais, votre garçon.

Depuis toutes ces années,
ça m'a peiné de vous voir comme ça.

-Faut pas s'inquiéter :
il va se perdre dans la montagne,

et on le retrouvera mort.
-T'es con.

Quelqu'un du hameau l'a aidé.

-Qui ?
-J'en vois que deux.

Juliette ou ta soeur.

Mais j'étais avec Juliette
avant qu'on monte voir le flic.

-Vas-y.

Caroline.

On frappe.
Caro.

Caroline.

Caro.

...

-Va surveiller Caroline.

L'autre
est attaché, il bougera pas.

-Et si elle m'écoute pas ?
-Gagne du temps.

On entre.

-Je suis désolée.

-Ca sert à rien d'être désolée.

Vous avez fait quoi à Flavien ?

-On lui a rien fait.
-Pourquoi t'es de leur côté ?

Tu peux encore
faire marche arrière.

-Non, je peux pas.

-T'es prête
à faire de la prison pour quoi ?

Il s'est passé quoi, ici ?

Juliette, dis-moi,

il s'est passé quoi, ici ?

-C'était un accident.
-C'est Louis, le responsable ?

-Il était pas là,

il était avec Irina.

Il a laissé les enfants seuls
pendant une heure, mais ça a suffi.

Côme a vu un...

un loup, par la fenêtre.
Sauf que c'était le chien de Morel.

Il est parti chez son père,
effrayé. Il a pris le fusil,

et quand il est revenu,
le coup est parti tout seul.

-Si c'était un accident, pourquoi
ne pas avoir dit la vérité ?

-Bah...

C'est pour protéger son fils
que Louis a inventé tout ça.

J'étais dans la maison,

quand c'est arrivé.

J'ai couru jusqu'à chez Louis.
Il était prostré,

avec son fils dans ses bras.

On a tout fait
pour essayer de sauver Flavien,

mais on n'a pas réussi.

Tout le monde a entendu le coup
de feu et vu le corps du gosse,

sauf Caroline, qui était pas là,

et Irina, que Louis avait dégagée.

-Et vous avez décidé de le cacher.

Vous avez menti.

-Oui, pour protéger Côme.

Ca a pas été facile.

Je l'aimais,
ce gosse. On l'aimait tous.

Mais on voulait pas tout gâcher :
la vie de Côme, notre rêve commun.

Louis disait que dire la vérité,
c'était abandonner le hameau.

Moi,
je pouvais pas. J'aurais pas pu.

On a débattu
avant d'appeler la police,

et depuis,

personne n'a osé parler.

-C'est à cause de ce mensonge que
le hameau s'est vidé, il y a 5 ans.

Que va-t-il se passer,

maintenant ? Vous allez me faire
disparaître, comme Flavien ?

Tu te rends compte de ce
que vous êtes en train de faire ?

Il y a 5 ans, c'était un accident.

Aujourd'hui, c'est un assassinat.

-Désolée, Alex, je peux pas rester.

-Tu vas tout perdre, Juliette.
Ca en vaut la peine ?

-Je peux pas faire plus.

...

-T'es sûr
qu'il y a pas d'autres solutions ?

-Quelqu'un est contre ?

Bon...

...

-Oh merde...

Il s'est barré !

Prends le fusil.

...

Là-bas.

-Viens,

on va couper par là.

-Là.

C'est fini, Alex !

-Vous pensez
pouvoir vous en sortir comme ça ?

Toutes ces vies foutues alors
qu'il suffisait de dire la vérité.

-J'aurais dû sacrifier mon fils ?
-Ton fils,

il avait 10 ans. Il aurait été
reconnu irresponsable.

Au lieu de ça, tu lui as volé
sa voix en le forçant à mentir.

-Tais-toi.

Tais-toi !

-Vas-y, tire.

Vas-y, tire.

Qu'est-ce que t'attends ? Comme ça,
tu détruiras tout ce que t'as bâti.

...

Coup de feu.

...

-Lâche-le !

-Je t'en supplie, Louis, arrête !

Dis-le-moi,

il est où ?
-Désolé, je voulais pas...

-Ca va, Alex ?

-Il est où ?
-Excuse-moi...

Excuse-moi...

...

-Merci.

Passez tout au peigne fin. Je veux
le rapport du légiste avant 48h.

-Bien, lieutenant.

-On va en récupérer beaucoup
comme ça ?

-C'est Antoine.

Il a dû vouloir m'aider.

-On est vraiment chez les fous.
Je les rapatrie tous à Marseille.

On a embarqué Morel et sa femme.

Et on va tout décortiquer.
Dorval a récupéré la procédure

sur la disparition
du petit Flavien. C'est sa mère ?

-Oui.
-Je vais devoir l'embarquer,

le temps de vérifier.
-Je peux lui parler ?

-Bien sûr.
Je préviens votre carrosse.

...

-Merci.

-Tu m'as sauvé la vie,
je te devais au moins ça.

...

-Alors...

Je te lâche une semaine,

et t'en profites pour te faire
séquestrer par des zinzins ?

Je suis content de te voir.
-Moi aussi.

Bon, bah c'est toi qui vas grimper.
-Ouais.

-Il va me falloir plusieurs
semaines pour m'en remettre,

donc voilà le matériel.

On n'a pas le choix.
-T'es sûr ?

-C'est pas toi
qu'on appelait le Cabri ?

-Oui, mais c'était il y a 20 ans.
J'ai changé de catégorie, depuis.

Là, je suis pas sûr de...
-Détends-toi, je déconne.

2 guides sont là pour le faire.
-T'es con !

-Allez, c'est parti !

-Dis donc...

T'as rien oublié ?
-Ah ouais...

Merci. Comment va ta mère ?

-Très bien. Les analyses
sont nickel. C'est simple,

j'ai passé mon temps à bouffer.
-Je me disais aussi.

-Quoi ?
-T'as pris.

-Arrête...
-C'est quoi,

la catégorie au-dessus de cabri ?
-Je sais pas.

Chamois.
-Un bon gros chamois, alors.

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