All language subtitles for Philippe de Broca - Chère Louise (1972) [Cannes 1972]

-Tes plantes, par exemple,
elles sont belles.

Mais je reviendrai, tu sais�

dans longtemps longtemps.

En vacances, peut-�tre.

Anna s'occupera de toi.

Enfin, elle l'a promis.

Oh, l'oiseau.

Musique douce

-Louise, qu'est-ce que tu fais ?

-Je br�le les v�tements de ma m�re.

Je ne vais pas les emporter.

Vous pouvez en prendre.

-Nous n'avions pas la m�me taille,
elle �tait mince.

Tu as combien d'heures de train ?

-Je ne sais pas,
j'y suis jamais all�e.

Je change � Paris.

-Tu vas t'ennuyer d'ici.

Tu avais toute ta vie
dans cette maison.

Et lui, Sais-tu
o� il est maintenant ?

-En Am�rique ou ailleurs.
On ne s'est jamais �crit.

J'�tais mieux mari� avec ma m�re.

Venez, je vous offrirai un verre
pour les adieux.

-Et voil�.
-Oui.

C'est le lyc�e Berthelet
au milieu de la ville.

-O� vas-tu �tre log�e ?
-Je ne sais pas.

-Mon Dieu.

Qu'est-ce que tu feras
toute la journ�e ?

-Je travaillerai.

-Tu n'as personne l�-bas,
pas d'amis ?

-Non, personne, comme ici.

Au revoir, Anna.

-Au revoir, Louise.

-Qu'est-ce que je vous ai dit ?
Taisez-vous.

Excusez-moi.

Vous �tes insupportables.

*-En voiture.

Fermez les portes, s'il vous pla�t.

Attention au d�part.

*-Annecy ! Annecy !

Les voyageurs pour Chamb�ry..

-Tu arrives de Milan ?

-Tu arrives de Milan ?
-De Var�se, Monsieur.

-Pas de "Monsieur",
appelle-moi P�p� !

Tu connais personne ?

Je vais m'occuper de toi !

Donne ta valise !

T'as une adresse o� aller ?

Laisse-moi faire !

Moi, �a fait 6 ans que je suis la !

Dans cette ville,
avec un peu de chance�.

Regarde �a !

Je prends la chambre 8& !

Viens, petit.

C'est mon pied-�-terre.

Tu veux dormir un peu ?

-Je veux bien.

Ton veston.

-Merci, p�p�.
-Pas de merci !

Ce matin, repos.

Cet apr�s-midi,
je te lance dans Annecy.

Je vais faire une petite sieste.

Ciao.
-Ciao.

-J'ai fait le d�jeuner.

Rase-toi, et habille-toi.

Tu sais tenir une truelle ?

Tu as d�j� g�ch� du ciment ?

-Tu sais faire quoi ?
-Rien.

-Rien de rien ?

-Il est disponible maintenant,
votre prot�g� ?

-Il sait rien faire,

mais il peut commencer
tout de suite !

-Il sait conduire au moins ?

-Il est n� un volant dans les mains.

-Tu mets les gaz.
Et tu avances.

-Mais �a recule.

-Mais avance ! Mais Avance !

Il parle en italien.

-O� il est ?
-Qui ?

-Le monsieur.
-Il n'y avait personne ici.

-Il a rendu sa chambre

dans la matin�e.
(l est parti avec une valise marron.

Vous voulez porter plainte ?

Musique douce

Musique enjou�e

Musique douce

Piano

-Entrez.

Entrez.

Bonjour, Mlle Jacquet.
-Bonjour, madame.

-Votre�
-Merci.

Ah.

-Je ne sais pas comment
vous dire �a, mais�

IIs ont encore r�clam�
avec vos chiens.

-Qui �a "ils� ?

-Les voisins.

-Encore !

-Que voulez-vous que je vous dise,

ls aboient
quand vous �tes � votre �cole.

-Bonjour.

Musique douce

-C'est pas mal.

Mais il manque quelque chose.

-Excuse-moli.

-Asseyez-vous.

Concierges !

-On donne une repr�sentation
� Nice et une autre � Grasse.

Un extrait de la Tosca.

-Tu as le r�le ?

-Non, c'est Charlotte,
tu penses, cette pute.

-� demain.
-Au revoir.

Vous avez de la monnaie ?
-Oui, madame.

-Je n'ai pas de pi�ces.

-Oui, oui. �a vous va ?

Merci beaucoup.

C'est juste pour un jour ou deux.

Je vous le rendrai.

On ne veut pas me donner de travail.

Je ne mendie pas.

J'emprunte.

Vous habitez par l� ?

-Ils ont tu� mes petits chiens.
-Qui donc ?

-Les voisins,
parce que mes chiens aboyaient.

-C'est terrible.
lls les ont tu�s comment �

-Avec des boulettes de viande
et du poison,

c'est comme �a qu'on fait.
-Oh !

Votre mari va avoir de la peine.

-Je suis seule.

-Je voudrais vous inviter � d�ner,
mais des amis m'attendent.

Beaucoup d'amis.
-Bien s�r.

-Je peux vous raccompagner.

-Comment ?
-L�-dessus.

-Non. Non, merci.

Au revoir.
Bonne chance pour vous.

-Au revoir.

S'il vous pla�t.
-Merci.

Au revoir.
-Au revoir.

-Je veux dire�

Vous ne pouvez pas�

Mais si vous d�commandiez
vos amis pour ce soir ?

-Il faudrait que je t�l�phone.
-T�l�phonez.

-Ah ben oui. Tenez.

-C'est la porte au fond.

Ils �taient f�ch�s, vos amis ?

-Non, ils n'�taient pas l�.

Alors, je vais �crire demain
une longue lettre,

vous comprenez, pour m'excuser.

-Attendez,
je vais allumer la lumi�re.

Pardon.

Entrez.

-Vous ne mangez pas ?

-Non. Pour une fois.

-C'est beau, cette maison.

Quand j'aurai beaucoup d'argent,
je veux la m�me.

C'est grand ?

-Non. Il y a une chambre,
la cuisine et une douche.

-Une douche ?

Je prends une douche ?

-Maintenant ?
-Oui.

Excusez-moi de�

Excusez-moi,
je suis sans g�ne.

Je ne suis pas bien �lev�.

C'est formidable.

Bon�.

Je vais partir.

Je vous remercie sinc�rement.

-Ne partez pas comme �a,
le souper dans le bec.

Prenez une douche,
je vais vous faire un caf�.

-Du caf� ?

C'est quoi,
�le souper dans le bec" ?

-Var�se, je ne connais pas.

Mais j'imagine tr�s bien
ce que �a devait �tre pour vous.

Le petit logement, une famille
de huit ou neuf enfants.

-Non, pas du tout.
Vous voyez,

moi, je suis fils unique.

Ma m�re, j'en ai plus.

Et mon p�re, il est � l'h�pital.

-Il est malade ?

-Non, � l'h�pital, il est jardinier.

Il a un r�teau
pour ratisser les all�es.

En principe.

Mais comme il fatigue tr�s vite,

on le renvoie tout le temps.

-Mais il va bien ?
-Tr�s bien.

Tr�s bien.

Alors moi, vous me voyez
travailler dans une cave �

Une cave.

Ils appelaient �a un atelier.

On ne voyait jamais le ciel,

� coller des �tiquettes
sur des bo�tes en carton

toute la journ�e : Made in Italy.

Made in Italy.

Alors.� Ciao.

Comme les autres, je suis
venu faire fortune en France.

-Et quel �ge vous avez ?

Moi ? 23. Et vous �

-Bonjour madame.
Je vous r�veille, je suis m�chante.

J'ai l'impression
que c'est des publicit�s.

-Merci.

Si on peut pas vous prendre,
je verrai � l'�cole.

L�, ils avaient mis une annonce.

-D�s que j'aurai de l'argent,
je vous ferai un grand cadeau.

-J'esp�re bien.

M. Magnetto.

-Bonjour, madame.

Germaine !
C'est la dame d'hier pour le Solex.

-Vous �tes gentil, mais le Solex,
non, c'est pas �a.

Je suis venue
avec le fils d'une amie,

pour la place. Il cherche
du travail pour quelque temps.

Luigi.

-Bonjour, monsieur.

-Bonjour, monsieur.

-Je ne crois pas qu'il connaisse
bien la m�canique,

mais il pourrait rendre service :

les crevaisons,
les machins, tout�

-"Les machins" ?

Je ne peux pas vous donner
beaucoup pour commencer.

Surtout avec les taxes.

On est vis� dans le v�lo.

-Ca ne fait rien.

-Oui, �a ne fait rien.

-Bon.

Attendez,
je vais voir � l'atelier.

-Je crois que �a va marcher.

-Merci. Merci beaucoup.

-Je vais vous laisser.

Si vous�

Si vous �tes � la rue pour un soir,
Il y a toujours mon divan,

au pire.

-Merci.

-Oh !

Passez-moi cette salopette�

jeune homme.

-Alors bon app�tit.
-Merci.

-Tu connais Lucien, notre baryton ?

-De r�putation.
-Mes hommages, mademoiselle.

-Madame. Allez, en voiture.

-Vous nous faites l'honneur
de chanter.

-J'aurais trop peur.
Je pr�f�re �couter les autres.

-Voici ma plaquette de po�sie.

-Ah oui ! Merci.
En route. Tiens, Louise.

-Lucien Dupont : "L'aile du fou�.
C'est joli.

-Notre pr�sident
a une annonce � nous faire.

-Mes chers amis.

Je profite de cet ap�ritif
pour vous annoncer officiellement

qu'� l'occasion de notre tourn�e
� la p�riph�rie de la capitale,

nous donnerons
des extraits de Faust

et le r�le de Marguerite sera tenu
par notre amie Fr�d�rique Chibert.

-C'est vache, pour elle.

IIs chantent en ch�ur.

-Et voici

Cet homme

-Eh bien, abordez-le

-Me permettrez-vous pas

Ma belle demoiselle

Qu'on vous offre le bras

Pour faire le chemin

-Non, monsieur

Je ne suis demoiselle

Ni belle

Demoiselle

Ni belle

Et je n'ai pas besoin
Qu'on me donne la main

-Par le ciel que de gr�ce

Et quelle modestie

� belle enfant, je t'aime.

Je t'aime

Je t'aime

Musique enjou�e

AINSI QUE LA BRISE L�G�RE

SOUL�VE EN �PAIS TOURBILLONS

LA POUSSI�RE DES SILLONS

LA POUSSI�RE DES SILLONS

QUE LA VALSE NOUS ENTRAINE

FAITES RETENTIR LA PLAINE

DE L'�CLAT DE VOS CHANSONS

DE L'�CLAT DE VOS CHANSONS

-C'est bien. Merci, mes amis,
vous avez bien travaill�.

Miguel, attention � vos intonations.
-Oui, ma�tre.

-Arr�te de pleurer, Charlotte,
�a ne sert plus � rien.

-Qu'est-ce que je vais dire
� ma tante ?

-Alors ?
-J'en avais les larmes aux yeux.

C'est fou ce que tu chantes fort.

-On part le 28.
Je ne devrais pas fumer.

Trois concerts autour de Paris :
Maison de la culture et tout �a.

Une repr�sentation civile
et deux en costumes.

Une supposition qu'un critique
fasse irruption dans la salle.

-Surtout quand tu donnes ta note.
C'est quoi, d'ailleurs ?

-Si b�mol, para�t-il.

Alors l�, �a pourrait �tre le d�but
de la grande aventure.

Paris, Moscou, l'op�ra-comique,
l'Am�rique du Sud.

Ne vendons pas la peau de l'ours,
et en attendant�

Et un et deux et trois et quatre !

Les bras !

Un ! Deux ! Ensemble !

On tire les �paules en arri�re,
j'ai dit�

mon petit Georges.

-T'as bient�t fini ?
On y va ?

-J'arrive !

-Assieds-toi. Du petit sal�
aux lentilles, �a te va ?

-Oui !

C'est toi qui lui repasses
ses nippes en plus.

-En plus de quoi ?

-Combien de temps va-t-il rester
chez toi ?

-Je ne peux pas le jeter dehors.

Il travaille depuis un mois et demi.

O� veux-tu qu'il aille
sans rien ni personne ?

-Bon, d'accord, mais�

-Quoi ?

-Rien.

-Le soir, il rentre tard,
Il est fatigu�, il prend une douche.

Il dit "pardon" et "merc!�
sans arr�t.

-Il est chez ton marchand de v�lo ?

-Oui, mais il ne gagne pas
grand-chose.

-Mais enfin, Louise�
Je veux dire, �coute,

t'as l'intention de faire quoi ?
-De rien.

Je lui fais � d�ner, je lave
son linge, je mets la radio.

Il est dr�le.
(l adore les pi�ces de th��tre.

Et le soir,
je lui fais faire des dict�es.

Il partira quand il voudra.

-Il est tendre ?

-Oui, il est tendre.

Mais tu sais,

Il ne s'est jamais rien pass�
entre nous. Rien.

Jamais. Ah non, jamais.

-Quand il te dit bonne nuit,
il te serre la main ?

-Non. Il dit bonsoir,
Il met la radio.

Et voil�.
Je vais dans ma chambre.

*-Madame, le peuple gronde
aux portes du palais !

Entendez-vous sa voix ?

*-Monsieur, o� que m�ne ton chemin,
j'ai toujours entenda la voix...

-Luigi !
-Oui !

-�teignez la radio ou baissez-la
un peu, s'il vous pla�t.

Les voisins.

-Excusez-moi, je suis d�sol�.

-Non, non, c'est pas grave.

Musique douce

Musique jazz

-J'aime �a, le jazz.

-Luigi, va voir au magasin,
Il y a quelqu'un.

Le p�re Magnetto est en course.

-Et 10 qui nous font 5000.
Je vous remercie.

Au revoir, mademoiselle.

-Luigi !

-On parle pas de toi�

-Quatre cylindres
et pas de gicleur.

L y a qu'une Alpha
qui nous a doubl�s. Demande-lui.

-Il y avait une �mission
sur Jean-Jacques Rousseau.

-Jean-Jacques Rousseau,
c'est un con.

-On en vend des trucs comme �a
chez nous, mais�

�a co�te presque un an
de salaire.

-�a d�pend du salaire.

-Ca peut valoir plus cher
que des bagnoles.

-Mais quand t'as un truc comme �a,
tu peux mourir.

Les filles te cirent les tatanes,
tu montes au ski en 3/4 h.

Du jour au lendemain,
c'est toi le big-chef.

-Luigi.

Tu rentres tard, ce soir.

-J'�tais avec des copains.
-Je comprends.

Je dis �a parce que je m'ennuyais.

Tu as bien travaill� ?

-T'as achet� une nouvelle lampe ?

-C'est pour toi, le soir,
quand tu fais tes dict�es.

Qu'est-ce que c'est que �a ?

-C'est un cadeau pour toi.
Tr�s cher !

-Non, Luigi, je ne veux pas.

Tu n'as pas d'argent.

�a ne me fait pas plaisir.
Pas du tout.

Je ne veux m�me pas l'ouvrir.

-�coute, c'est pour toi.
Tu vas voir.

Si tu ne veux pas,
j'aurais du chagrin.

Regarde.
-Oh !

Luigi.

Non.

-Si !

-Oh, mais non.

C'est trop.�
-Trop quoi ?

-Oh...

Luigi.

-Si tu veux,
la plume existe aussi en rouge.

-Oh non, tu plaisantes.

-Attention.

-Dimanche, il ne faut pas
que tu restes ici.

-Tu attends des gens ?

-Non, pas du tout.

Mais je veux dire, il faut

que tu ailles avec des amis,
Il faut que tu sortes.

Ils sont dr�les, tes camarades ?

-Quais.

-Ben tu vois. Il y a des filles ?

Il faut que tu voies des filles.

-L'autre jour,
je suis all� avec une fille�

Euh�
-Alors ?

-Je pensais � toi.

-C'est gentil, Luigi.

-On est all�s chez elle
dans le quartier neuf, tu sais.

Je pensais � toi, tout le temps.

On a bu l'ap�ritif,

avec des olives.

-Et puis ? Raconte.

-Rien.

Je ne sais pas.

-C�a ne veut rien dire
�je ne sais pas�.

-Je ne sais pas. Je suis parti.

-Je voudrais vous dire un mot
sur la fa�on de coter les copies.

Pas les compositions,
mais les devoirs hebdomadaires.

Je voudrais que vous teniez compte
de la forme.

Qu'est-ce que j'ai dit de dr�le ?
-Rien.

Excusez-moi.

-Il rit � cause de mon chapeau.

-Qu'est-ce que tu fais l� ?
-Pourquoi ?

-Louise te l'a dit
de ne pas l'attendre ici.

-Pourquoi ? ;
-Pourquoi ? Ecoute�

Les gens, les enfants.

-Il faut que je te parle.

-Mais qu'est-ce qui se passe ?

-Rien.

C'est normal que je vienne chercher
ma femme � son travail.

-Luigi.

Mais, je ne suis pas ta�

Vous vous rendez compte
� l'�cole de quoi j'aurais l'air ?

-Vous avez honte de moi ?

-De vous, non.

De moi, un peu.

-Pourquoi ?

Voil�.

J'ai �t� mis � la porte.

-Luigi. Pourquoi ?

-Je volais.

Un billet dans la caisse. 5000.

-Tu ne t'en vas pas.

Qu'est-ce que �a veut dire,
je m'en vais ?

Tu vas rendre cet argent,
et tout de suite.

Mais tu es fou.
Est-ce que tu es fou ?

Et puis va-t'en, si tu veux.

Et pourquoi tu as vol� ?

Pour m'acheter �a
avec l'argent des autres ?

Eh bien, voil�.

Tiens.

Tu ris ?

-Oui, le chapeau.

Je suis tr�s emb�t�, Louise,
mais�

Si tu as besoin d'argent,
tu n'as qu'� m'en demander.

Pour sortir ou pour n'importe quoi.

-Te demander de l'argent � toi,
une femme ?

-Tu me le rendras.

Et pourquoi voler ?
Tu travailles, tu gagnes des sous.

-J'ai tout d�pens� avec mes amis.
Tu sais, �a va vite.

Tiens ! -Je sais.

Salut, casse-cro�te !

-Salut !

-La fille, l�-bas,
on l'appelle casse-cro�te.

-Pourquoi ?

-Je ne sais pas.

-C'est dr�le.

Tu t'excuseras.

Tu diras que tu as perdu la t�te
parce que

ta m�re �tait tr�s malade,
par exemple.

Passe-moi mon sac.

-Une seconde.

-Et tu lui diras,
je vous rends la somme.

-Je ne veux pas.
Tu reprends tout �a.

-Luigi, je t'en prie.

Change-toi, je t'ai repass�
une chemise. D�shabille-toi.

Qu'est-ce que c'est que �a ?
-Une amie.

-Allez, va te laver.

Et les ongles.
-Oui, oui !

-C'est quoi comme maladie,
votre maman ?

-Euh.� tr�panation.

-Qui vous a dit de me raconter �a ?

-C'est la dame qui est venue
avec moi, celle qui m'a pr�sent�.

-Vous lui direz de m'apporter
son prochain roman. D�bine-toi.

-Je ne reprends pas le travail ?

-J'ai dit "allez�, d�bine-toi.

D�bine-toi !

-Oh, oh.

Euh�.

Elle vaut combien, celle-l� ?

Un ami m'a dit qu'avec les pi�ces

de rechange, �a vaut plus cher
que sur l'�tiquette.

Bon.

Combien Il fait ?

-400 francs avec la TVA.

-C'est pas cher.

Je veux le montrer � maman
qui a �t� tr�pan�e,

et je reviens,
mais il lui plaira s�rement.

C'est juste ici, en face.

Tenez, je vous laisse �a.

-D�p�chez-vous ! Les b�tes,
on ne les sort pas du stock.

-5 minutes, m�me pas,
je monte, je descends.

-Papa !

Musique tr�pidante

-C�a doit co�ter cher,
un chien comme �a ?

-C'est un ami qui l'a donn� � Luigi
pour moi.

-Qu'est-ce que tu as ?

-Je suis heureuse.

-Allons bon.

Tu l'aimes ?

-J'aime, quand il fait du bruit.

J'aime m'occuper de lui.

J'aime quand il me raconte
ses amis, ses filles.

J'aime lui faire � manger.

-Tu es riche, toi.

-Non, je commence m�me
� avoir des probl�mes.

-Oh, Louise !

Louise, �a finira comment ?

-Il partira avec quelqu'un
de plus jeune, de plus beau.

-Et tu seras malheureuse,
et tu viendras grogner.

-Non.
Je vivais avant ce jeune homme.

Je continuerai � vivre apr�s lui.
C'est�

une embellie, si tu veux.

-Et comme amant,

naturellement, il�.

Il te�.

-Pas beaucoup, non.

Tu vois, c'est pas tellement �a.

Pas seulement.

-Qu'est-ce qu'il fait
pendant que tu travailles ?

-Il est avec ses amis,
toujours ses amis.

Des jeunes de la ville.

Je lui demande ce qu'il fait,
Il me r�pond :

on rit.

Il a encore cherch� du travail.

Il a �t� 4 jours chez un tailleur,

comme livreur.

Ils l'ont mis � la porte,
j'ignore pourquoi.

Ah si ! Pour livrer un veston,
il l'avait mis sur son dos.

Essuie ta bouche, avant de boire�

-J'ai un ami � Annecy,

qui dit, quand on a une femme,

Il faut la mettre sur le trottoir,
sinon c'est pas la peine.

-Il est bien, ton ami.

-T'as pens� � moi ?

-Ca va pas ?
-Pourquoi ?

-Pas Louise, pas moi.

-Ne mets pas ton couteau
dans la bouche. Prends du pain.

Mais pas si gros.

-Tu ne penses pas
que t'es emmerdante ?

-Je vais lui apprendre
� peler une poire.

-Gna gna gna�
-Tiens.

-"Sa ceinture.�" Virgule.

-Virgule.
-'En grondant.�

-En grondant.

-"D'une voix�"

-D'une�
-"Voix...

"F�ch�e ."
-F�ch�e.

-Deux points � la ligne, un tiret.

"Quel gredin que les honn�tes gens."

-Pas si vite.

Deux points � la ligne.

-Un tiret.
-Tiret.

-"Quel gredin."
-Quel gredin.

-"Que les honn�tes gens."
-Que�.

-Et tu mets en dessous
�mile Zola.

-C'est un Italien.

-Mais non, et tu le sais bien.
Relis-toi.

Tu veux un Coca �
-Non.

-Fais voir.

C'est pas croyable.

-J'ai fait des fautes ?

-Tu en fais un peu,
mais c'est normal.

Il y a deux mois,
tu savais � peine �crire.

Tu sais,

je vais te faire un cadeau,
parce que tu me fais plaisir.

Si, je veux, je t'assure.

Un costume. T'en as envie ?
Un costume.

-Ou des chaussures en daim.

-Non un costume,
on ira demain, tu veux ?

-Pour moi ?
-Bien s�r, pour toi.

Tu ne le m�rites pas peut-�tre ?

-Oh, si.

-Je croyais que tu regardais
une femme.

-C'est bien plus beau, �a.

-Regardez le dos comme il tombe.

-Il y a quelque chose
dans les emmanchures.

-Quelles emmanchures ?
Il est tr�s bien.

-Il va le garder sur lui.

-Vous voulez des chemises ?
-Non.

-J'aimerais bien avoir
une maman jeune et belle.

-Embrasse ta maman.

Bulgarie ?
-Sofia.

-Roumanie �
-Bucarest.

-Hongrie ?
-Budapest.

-Yougoslavie ?
-Belgrade.

-Tu sais tout.

-Un mois complet ?
Je ne peux pas.

Pour les avances,
on va jusqu'au demi-mois.

-Mais j'en ai besoin vraiment,
mademoiselle.

-Asseyez-vous,
je vais voir la directrice.

-Non. Un demi-mois,
c'est tr�s bien.

-Tu vas te tuer
avec cette machine.

Tu ne sais pas piloter.
-Si, j'ai appris.

Louise, elle nous invite � d�ner.

-Qui elle ?
-Pauline.

-Bonjour, mademoiselle.
-Bonjour, madame.

-Luigi, pourquoi m'inviter moi ?
C'est gentil, je ne peux pas.

Quelle heure est-il ?
Non.

-Tu n'as rien � faire.

-Allez tous les deux.
Je te laisserai la cl� sur la porte.

-Bon, je rentre avec toi.

Je la raccompagne,
son fr�re m'a pr�t� la moto.

Et je reviens.

-Je vous invite � d�ner
tous les deux, je pr�f�re.

-C�a me fait plaisir.
Pauline, c'est Louise.

-Moi aussi,
j'ai fait 2 ans de m�decine.

O� avez-vous connu Luigi ?
-Dans la rue.

-Moi aussi.

-Son fr�re fait partie

de la bande du caf� des sports.

-Oui.
-Il est marrant.

Hein ?
-Oui.

-Vous voulez du caf� �
-Je veux bien.

-Tes coudes.

-J'ai dit � Pauline
ce que tu as fait pour moi.

-Tu lui as dit
ce que tu as fait pour moi ?

-Oui, il me l'a dit.

-C'est beau

quand tu as les cheveux
coiff�s comme �a.

Tu sais, le p�re de Pauline,
Il a deux maisons.

Une ici et une au bord de la mer.

-C'est merveilleux.

Vous qui �tes �tudiante,

vous allez pouvoir appr�cier
les facilit�s de Luigi.

Voil� un gar�on qui savait
� peine �crire, il y a quoi�

deux ou trois mois,
et maintenant

regardez.

-Je croyais qu'il �tait ing�nieur.

-Ah oui !

Faites voir ?
-C'est sans int�r�t.

-En effet.

C'est bien.

-Je te demande pardon.

Musique douce

Musique romantique

-Ch�re Louise.

Je t'aime et j'ai du chagrin
de te faire de la peine.

Si tu me plaques,

alors l�, je n'ai plus qu'� aller
mourir n'importe o�.

Je t'aime, Louise.

Et �a, c'est une chose

tr�s, tr�s�

grave.

J'ai quelque chose de sinc�rement
important � te dire.

Je t'aime tant,

virgule,

alors je te demande en mariage.

Je te demande en mariage.

Regarde, je suis dans la rue.

Si tu es

d'accord,
agite un mouchoir blanc.

-OH !

-Allez, c'est fini. Je ramasse.

Tu te marieras.
!! faut que tu te maries,

mais plus tard
et avec quelqu'un d'autre.

-Mais pourquoi, Louise ?

-Parce que je suis divorc�e,
par exemple.

-Ah oui, c'est emb�tant.

Moi, il faut
que je me marie � l'�glise.

-Tu vois.

-Si je me marie,
je te verrai encore ?

Hein ?

Je t'inviterai, je te ferai des
cadeaux, tu mangeras avec nous.

-Tu es gentil, mon ch�ri.

-Attention.
2 mesures apr�s le c�ur.

-Je vais faire tr�s attention.

-T'as le trac ?

-J'ai vu passer le train

-Oh.

-Tu sais, j'ai bien r�fl�chi.

On ne se f�chera pas.

Tu m'auras rendu service,
comme une amie.

-Comme une amie

Ma pauvre Louise.

Pour faire �a,
Il faut �tre moderne�

pour dire "je te pr�te mon amant
avec int�r�t,

"prends-le pour que je le garde�,
des conneries comme �a.

!! faut sortir d'un roman parisien.

Toi, tu sors de Dieppe.

Et tu n'es pas moderne.

Reste d�mod�e.

C'est ce que tu as de plus beau.

-Tu ne veux vraiment pas essayer ?

-T'es gentille, tu me ranges tout �a.
On attaque.

Emp�che les gens d'applaudir
avant que j'aie fini mon air.

(l para�t qu'ils sont durs ici.

-Je veux qu'il sache
que je ne suis pas jalouse.

Je veux �tre son amie
pour pouvoir le garder.

-Oui. Bravo. D�p�che-toi.

D�p�che-toi.

D�p�che-toi, Louise

Chant en ch�ur

-La voici, c'est elle

-Eh bien, abordez-la

-Monsieur, je ne suis

Demoiselle

Ni belle

Demoiselle

Ni belle

Et je n'ai pas besoin

Qu'on me donne la main

IIs chantent

-Bon.
-Bonsoir, Fr�d�rique.

Fais de beaux r�ves.

-Bonsoir.
-Ciao, Luigi.

Dis donc, au fait,

Luigi ne pourrait pas
m'accompagner jusque-l� ?

La nuit, j'ai les grelots ?

-Bien s�r. Va, Luigi.
-Non, �coute !

-Sois galant.
-�a fait plaisir.

-Va. Et en rentrant,
fais doucement, je dormirai.

-Allez, allez. Ciao.

-Bonsoir, Fr�d�rique.

-T'attendais ce moment.

Voyou, embrasse-moi.
-Non !

Non, Fr�d�rique, je t'assure.

-Allez, viens. Allez, monte.

Tu ne feras pas de bruit
dans l'escalier.

-Mon costume !

-Mais qu'est-ce qui se passe ?

-Rien.

-Tu es tout d�chir� ?

-J'ai �t� attaqu�.

-Mon Dieu. Par qui ?

-Je ne peux rien dire, Louise.

-Mais enfin, Luigi,

qui est-ce qui t'a attaqu� ?

-Ne me pose pas de questions.

Dans la vie,
Il y a des moments terribles.

Terrible, c'est tout.

-Et Fr�d�rique ?

-Quoi, Fr�d�rique ?

-Tu l'as raccompagn�e.
Elle va bien ?

-Oui, elle va tr�s bien.

�a va.

-Demain, tu me feras le plaisir
d'aller chez le coiffeur.

Entrez.

-Mes hommages, madame.

-Ne te mets pas � quatre pattes.

-Mes hommages, madame.

-Tr�s bien, mon ch�ri.

Ton pantalon est un peu court,
tu descendras tes bretelles.

-O� tu l'as achet� ?
-Je ne l'ai pas achet�.

Je l'ai lou�. � quelle heure
elle vient te chercher ?

-11 heures.

-Autre chose.

Je te signale qu'on ne se jette pas
sur le buffet.

Tu grignotes, par-ci par-l�.

D'ailleurs, je pr�f�rerais
que tu d�nes avant de partir.

-Je n'ai pas faim.

-C'est quoi ce qu'on entend ?

-Une valse, je sais.

-Bien. Ne te lance pas
dans le tango.

Quelle heure est-il ? Allez, viens.

-Il y aura un orchestre
et des valets de chambre.

-Non ?
-SI.

Musique classique

-C'est tr�s bien.

Bon. Maintenant, c'est l'heure.

-J'ai envie qu'on soit
toute la vie.

-M�fie-toi du tango.

Charleston

Musique douce

Luigi.

Bonjour.

-Bonjour.
Quelle heure est-il ?

-11 h, samedi, d�but du mois.

Ah, cette nouvelle manie de fumer.

Je suis contente
que tu aies dormi ici.

C'est la premi�re fois
de lla semaine.

-C'est ici que je suis bien.

-Je ne travaille pas, ce matin,
on peut faire ce que tu veux.

-C'est-�-dire que�

Je suis press�.

-Eh ben, va-t'en.

-Louise.
-Oui ?

Voil�. J'ai un petit service
� te demander.

-Tout ce que tu voudras,
tu le sais bien.

-Non, mais� C'est-�-dire que�

c'est d�licat.

-Mais tu es un �tre d�licat.

-Je voudrais que tu sois ma m�re.

-Je suis un peu ta m�re.

C'est gentil de me dire �a.

-C'est-�-dire que�

je voudrais te demander�

Je voudrais que tu te fasses passer
pour ma m��re,

en public.

-En public ?
-Oui.

-Et pourquoi donc ?

Je la connais,
cette petite Am�ricaine ?

-Non, je l'ai rencontr�e
pendant la soir�e en smoking.

-Ah oui ?

Et elle t'aime vraiment d'amour ?

-Oui.

-Et toi, tu l'aimes vraiment ?

-Oui. C'est une �tudiante.

Tr�s instruite, tr�s �l�gante.

Et puis elle a une famille inou�e.

-C'est quoi, une famille inou�e ?

-Avec des avions, des lacs,

des chevaux.
lls ont deux lacs.

Louise.

Elle veut m'emmener.

-T'emmener ?

Ah�

Mais elle veut t'emmener
en Am�rique ?

-C'est la chance de ma vie.
Elle veut m'�pouser.

-Eh ben, �pouse-la, mon vieux.

-J'ai eu deux chances
dans ma vie.

La premi�re c'est toi, lla deuxi�me,
c'est �a. Tu comprends ?

-Tu as �t� ma chance aussi.

-Moi, je ne te quitterai pas.
-Mais si.

-Mais non.

D�s que nous serons install�s
en Am�rique, tu nous rejoindras.

Elle est d'accord.
-Elle est d'accord de quoi ?

-Que ma m�re vive avec nous.

-Mais enfin, Luigi.
-Louise.

Rends-moi ce petit service.

Tu m'en veux ?

-Non.

Non.

Mais�

c'est si important d'avoir
une m�re � montrer ?

-Pour elle, oui.

Elle dit :

"Qu'est-ce qu'ils font,
vos parents� ?

Alors j'ai dit : "Mon p�re,
italien, chef d'orchestre."

Elle est bonne ?
-Elle va vouloir conna�tre ton p�re.

-Non. J'ai dit :
�Il dirige un casino,

��a Moscou."

Et pour ma m�re�

Je lui ai dit que je te pr�senterai,
ce soir, au cocktail.

-Qu'est-ce que tu as dit de moi ?

-Eh ben, que tu es jeune

et belle, et que je t'aime.

Euh� je pars.

-Oui.

-Tu arriveras vers

minuit.

Tu ne seras pas en retard ?
-Non.

-Louise.

J'ai peur qu'au fond,
tu aies du chagrin.

-Pas du tout.
Si j'en avais, j'irais pas.

-Bon�

Chant en ch�ur

-Nous allons entreprendre
notre tourn�e aux Pays-Bas.

Et je pense que notre repr�sentation
de ce soir aura �t� un �v�nement

dans l'histoire lyrique
du Dauphin� Savoie,

et comme, donc
indice de l'Hexagone.

-Ma ch�rie, je peux te pr�senter
M. Raymond Bellet,

critique musical
� "La Tribune" de Gen�ve.

-Bonjour, monsieur.
-Bonjour, madame.

-M. Bellet a la g�n�rosit�
de me dire que dans le grave,

je ne suis pas sans lui rappeler
Yma Sumac.

Je lui dis qu'il exag�re.

-Pas du tout.
-N'est-ce pas ?

-Bon. Je vous emm�ne boire
un petit drink.

-Ch�re Louise�

-Louise.

Elle parle en anglais.

-Qu'a-t-elle dit ?
-Elle est heureuse de me voir.

Vous parlez fran�ais, bien s�r ?
-Oui.

-Un peu, pas tr�s bien.

Mais assez bien pour dire
que vous �tes tellement jeune.

-Je t'avais dit que�

ma m��re elle est tr�s jeune.

Je suis tr�s fier d'elle.

-Fier ?

Elle traduit en anglais.

Oui, naturellement,
vous �tes belle.

-Merci. Vous aussi.

Mon Luigi a bien choisi.

-Du champagne ?
-Oui, merci.

Y a longtemps
que vous �tes � Annecy ?

-Non, mais j'ai �t� un an � Paris
avant, aux Beaux-Arts.

-Vous avez l'intention
de s�journer jusqu'� quand ?

-Je ne sais pas encore.
J'ai �crit � mes parents

pour Luigi et moi,
et j'attends la r�ponse.

-Viens.

On va s'en boire une,
toutes les deux, en copines.

-J'aime pas ce mot-l�.

-Oh !

Je suis heureuse, tu sais.

C'est rare que je dise
que je suis heureuse.

Un triomphe. Ettoi ?

-Moi aussi.

-J'en peux plus.

Dans la tourn�e aux Pays-Bas,
je vais �tre pay� pour la 1re fois,

6000 balles par repr�sentation.

Tu te rends compte ?
On croit r�ver.

-Je suis contente.
Mais tu as du talent, c'est normal.

-Oh !
-6000 anciens ?

-Oui, mais quand m�me.

Et l'autre ?

Son Am�ricaine,

comment est-elle ?

-�pouvantable.

La touriste am�ricaine
cousue d'or et de fil blanc

qui veut se faire des souvenirs
avec un bel �tranger.

Elle aurait pu aller en chercher
un sur place.

-Elle veut l'emmener ?

C'est vrai ?

-Mais non, s�rement pas.

Elle joue avec.

-Et lui ?

-Lui. Lui.

Lui, je l'ai bien aim�.

Bien aim�.

-Je peux entrer ?

-T'es seul ?
-Oui.

Tu es merveilleuse.
Merveilleuse.

Comment je peux te remercier ?

Tu sais ce qu'elle a fait pour moi ?
-Oui.

Bon. Je vais m'occuper
de mes gens.

-Non !
-Non, reste.

-Alors, j'ai fait bonne impression ?

-Extraordinaire.

Mais c'est normal,
tu es extraordinaire, toi.

-O� est-elle ?

-Elle a trouv� des amis
de l'universit�, elle discute.

C'est gai, ce cocktail.

Dis-moi�

comment tu la trouves ?

-Ravissante.

-Non, mais en dehors du physique ?

-Je ne la connais pas assez.

Elle a pas l'air d'une idiote.

-C'est tout ce que tu trouves
� dire ?

-Oui.

-J'ai bien compris, tu sais.

Quand t'aimes pas quelqu'un�

-Luigi, non.

Essaie de comprendre.

Je te perds.

-Toi, me perdre ?

Alors �a�

jamais.

Je t'emm�nerai avec moi.

Je te verrai tous les jours.

J'ai besoin de toi.

Louise.

-Je suis d�sol�e

de vous d�ranger.

-Mais, Pussy.
-Vilain con.

-Qu'est-ce que vous dites ?
-Ce que je dis ?

-Louise, attends.
Viens, je t'explique.

-Il n'y a rien � expliquer.
Je vous laisse, avec �a.

-Mais attends.

-Ca, quoi ?

Elle l'insulte en l'anglais.

-Pardon ?
-Elle a dit quoi ?

-Que je suis une putain.

Maintenant,
vous allez vous taire.

-Louise.

Viens, je vais�

Elle est folle !

-Tu m'as vol�e !

-Je l'ai pas vol�e,
elle m'a fait des cadeaux !

-Quels cadeaux ?

-Une montre et un bracelet.

-Rends-lui imm�diatement.

-Maintenant, partez avec elle !
-Partez vous-m�me.

Elle parle en anglais.

-Tu exag�res.
-Tu ne sais pas ce que je dis.

Il y a des jouets
moins chers que Luigi.

Pour un dollar vous en trouverez
dans les rues,

en bon �tat ! Et m�me pas
pour un dollar, pour une cigarette.

-Pussy, Pussy,
serrez-vous la main.

-Oh...

-Pussy !

-Luigi.

- -

Elle ne t'aurait pas �pous�.

-Il y avait peut-�tre
une petite chance, qui sait ?

-Mais non, Luigi.

Tu vaux mieux qu'elle, tu sais.
Tu auras mieux qu'elle.

-Je n'arriverai jamais � rien.

-Pourquoi ?

-Je suis un pauvre type.

-Luigi.

-Eh oui.

Je suis un pauvre type.

- -

Musique douce

- -

-Celle-ci vaut 9000 Francs,
y compris les frais.

-La selle est en cuir v�ritable ?
-Non.

Mais vous montez � 180.

-Chrono ?
-Naturellement.

- -

- -

-O� t'as encore tra�n� ?

Hein ? Dis, Gaspard.

Viens, ma beaut�.

- -

- -

-Il se fait d�sirer.

Il attend que tu pleures.
(l reviendra � l'heure de la soupe.

-Excusez-moli.

C'est vous que je cherchais
parce que�

Vous n'avez pas vu Luigi ?

-Non, je ne le vois plus.

-Je ne savais pas.

-Mais il ne vit plus chez vous ?
-Non.

-Et vous lui courrez apr�s ?

-Une lettre est arriv�e pour lui.
Bon, je suis d�sol�e.

Je suis venue � tout hasard.

Au revoir.

-Au revoir.

-Mademoiselle.

-Louise, tu sais,
Il y a des gens� Enfin�

Tu es un peu grotesque.

-Oui, je sais.

-Je ne comprends pas.
C'est votre fils ?

Votre fr�re ? Votre mari ?

-Non.

-Il est quoi pour vous ?

-Rien.
-Qu'est-ce qu'il fait comme travail ?

Qu'est-ce qu'il fait comme travail ?

-Arr�te-toi de chercher
la solution.

�a me para�t simple.
(l t'a quitt�e.

-Il m'a quitt�e ?

-C'est con � dire,
mais c'est mieux.

-Oui.

-Moi, je laisse tomber
avant qu'on m'abandonne.

Seulement moi,
c'est autre chose.

Je sais que je suis moche.
-Mais non.

-C'est pas toi qui me regardes
dans ma glace, � la maison.

Il y a des filles,

on dit qu'elles ont une figure
tartignole,

mais toutes nues,
elles sont terribles.

Eh bien moi, � poil, je suis pire.

Donne-moi � boire.

Pauvre laiss�e-pour-compte.

Musique nostalgique

-Madame �

-Couleur, shampoing,
mise en plis, tout.

- -

-Maintenant,
I faut que tu vives en douce,

comme avant.

Il ne faut pas appeler �a la solitude,
Il faut dire la tranquillit�.

- -