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Qu'est-ce que tu fais ?

Pourquoi tu les mets l� ?

De l'innocence, tu comprends ?

D�tends-toi.
Ce sera pareil.

Il suffit de sourire.

Mais souris, bon Dieu !
Aie l'air naturel !

Tu pourrais faire r�parer ta capote.
Par un temps comme �a, c'est pas la joie.

J'ai envie de foncer.

Bonjour messieurs.

- Papiers d'identit�, s'il vous pla�t ?
- Oui.

- Voil� !
- Merci.

- Des marchandises � d�clarer ?
- Non, rien du tout.

- Que sont ces appareils ?
- Des instruments de travail.

- On va faire un reportage � Davos.
- Bon, c'est tr�s bien. Merci.

- Voil�. Au revoir, messieurs.
- Au revoir, chef.

Vas-y, d�marre.

D�marre !

- Ils sont pas bons ?
- Si, si.

Avez-vous remarqu� combien on aime
une chose quand on ne la poss�de pas ?

Et combien cette chose vous tourmente,

quand enfin, on l'a en main.

Ce n'est jamais plus tout � fait la m�me.

On leur a fait passer la fronti�re,
c'est tout. Y a que �a de chang�.

Comme vous �tes nerveux,
M. Ladislas !

Toujours, quand j'attends.

C'est vrai, excusez-moi.

J'aime votre patience.
C'est le feu sacr�, n'est-ce pas ?

Vous voulez ?

Exact ?

- Exact.
- Bien.

J'ai un nouveau travail pour vous.

- M. Grenner, je dois vous dire...
- Quoi ?

Pour moi, c'est termin�.
Je me marie.

F�licitations !

Et vous, M. Ladislas ?
Vous partez aussi en voyage de noces ?

Non.

� la bonne heure.

Je suis � votre disposition.
Qu'est-ce que je dois faire ?

La m�me chose, un reportage.

Mais il me faut une paire, un couple.
Photographe et reporter.

- Un photographe, je vous en trouve un tout de suite.
- Nous verrons cela.

Arr�te de faire la gueule, quoi !

Fallait bien que je le dise � Grenner.
Maintenant, c'est clair.

�videmment,
tu peux pas comprendre.

Tu penses qu'au fric.

Y a que �a qui t'int�resse.

- David, tu me fais peur.
- Je te fais peur !?

Je pense qu'au fric.

T'as pas besoin d'argent, toi.
Forc�ment, t'es amoureux.

L'amour et l'eau fra�che.

Comment tu l'entretiendra,
ta Mireille ?

Comment tu feras pour la nourrir,
ta sainte famille ?

Je gagne ma vie au journal.

Tu gagnes ta vie
mais t'as jamais un rond.

Pour une fois qu'on pouvait en gagner,
tu fous tout par terre.

All� ?

O� �a ?

Je connais.

D'accord, � tout de suite.

- Qui c'�tait ?
- Le p�re No�l.

- C'�tait Grenner ?
- Oui !

David, n'y va pas.

J'y vais pas, j'y cours !

Ton manteau.

J'ai trouv� un autre photographe
pour remplacer votre ami.

Je m'excuse, M. Grenner,
mais vraiment, j'y suis pour rien.

Aucune importance, mon cher Ladislas.

Vous voyez, ma villa est en face.
De l'autre c�t�, au bord du lac.

- Avec un bateau, c'est pratique.
- Oui, surtout plus agr�able.

- Vous n'avez pas froid comme �a ?
- Non, �a va.

L'autre personne
conviendra parfaitement.

Pas de fichier � la police,
c�libataire et plus d'exp�rience.

- Alors bravo !
- C'est donc beaucoup mieux comme �a.

Il s'agit cette fois d'une affaire
plus importante, et plus dangereuse aussi.

J'esp�re que vous avez �tudi�
la prime en cons�quence des risques.

�videmment.

Combien ?

10.000 $.

- S'il s'agit de drogue, je marche pas.
- Non, rassurez-vous.

- De quoi alors ?
- On vous donnera les d�tails en temps utile.

- Je peux pas savoir un peu ?
- Non !

- Alors, vous acceptez ?
- D'accord.

Otto.

J'ai oubli�.

Quand vous irez � Paris,
envoyez votre passeport � cette adresse.

Au revoir, mon cher Ladislas.
� tr�s bient�t !

- C'est pour quand ?
- La semaine prochaine.

Mme Baune,
vous avez encore oubli� votre clef ?

Faites-moi un caf� !

Il fait froid dehors ?

Combien de sucres ?

- Combien de sucres, M. Ladislas ?
- Trois, si �a vous d�range pas.

Vous aimez bien le sucr�.
Moi aussi.

- Je m'appelle Karl Fehrman.
- Et vous venez de la part de Grenner ?

Exact.

J'esp�re que vous serez
plus bavard que lui.

Croyez-moi, M. Ladislas,
moins on en sait, mieux �a vaut.

Vous n'avez pas chang� d'avis ?

Non.

Mais j'aimerais bien savoir
ce que je vais faire, quand m�me.

Votre valise, pour commencer.

Parce que dans 1h, nous prenons l'avion
pour Barcelone o� se trouve d�j� votre photographe.

Et ensuite, un beau voyage.

O� �a ?

Au Liban.

Oui, c'est tr�s joli.
Mais ce que je dois passer, c'est quoi ?

De l'or.

De l'or ?

Une tr�s grosse quantit� d'or.

Dites donc, vous savez que l�-bas,
ils plaisantent pas avec le trafic d'or ?

Nous non plus, c'est pourquoi
vous �tes pay� cher.

Oui, si on veut.
Et je le transporte comment ?

Dans une voiture... qui prendra
le m�me bateau que vous.

Bien. Maintenant,
il faut vous d�p�cher.

Et officiellement,
qu'est-ce que je vais faire au Liban ?

Mission culturelle.

Vous avez un contrat
avec les �ditions du Phare.

pour r�aliser un album
de voyage sur le Moyen Orient.

Artistique, comprenez-vous ?

Dites donc, c'est grand le Liban.
O� est le terminus ?

La personne qui vous accompagne
conna�t l'itin�raire du voyage.

- Et s'il arrive un p�pin ?
- Un p�pin, qu'est-ce que c'est ?

Un ennui, un accident.

La marchandise est assur�e.

Mais cela nous ennuierait tout de m�me
�norm�ment car nous avons engag� beaucoup de frais.

Mais je suis pas assur�, moi.
Si je me fais prendre, vous y avez pens� ?

Et si la Terre, M. Ladislas,

si la Terre cessait de tourner,
y avez-vous pens� ?

[En allemand]
Ah, Olga ! Bonjour !

[En allemand]
�a va ? Tout va bien ?

Voil� M. David Ladislas, Mlle Celan.

Enchant�.

- Mlle Celan sera votre photographe.
- Celle qui m'accompagne ?

- Olga est une excellente photographe.
- J'en doute pas, mais...

- Mais quoi ?
- Non, rien.

[En allemand]
Avez-vous un taxi ?

[En allemand] Vous avez vu Otto ?

[En allemand]
Oui, il nous attend demain.

[En allemand]
Tout s'est bien pass� avec la voiture ?

[En allemand] Oui, tr�s bien.

[En allemand]
Otto a fait ce qu'il faut.

[En allemand] Vous avez les billets ?

[En allemand] Non, Otto les a gard�s.

Elle parle pas le fran�ais ?

Mais si, bien s�r.

Vous qui avez l'air au courant,
qu'est-ce que c'est comme voiture ?

Y en a combien de kilos ?

50 ?

100 ?

Plus.

200 ?

300 kilos.

300 kilos !?

Eh ben !

- S'il la p�se � l'arriv�e ?
- L'Organisation a tout pr�vu.

�a me fait peur
quand on a tout pr�vu.

Et l'or, o� est-il ?

�a n'est pas mon domaine.

C'est un sp�cialiste
qui s'en est occup�.

Attendez !

Vous savez que c'est la 1re fois que j'ai la chance
de travailler avec un photographe aussi agr�able � regarder ?

Vous �tes allemande ?

Non.

Anglaise ?

Non.

Su�doise ?

Ma m�re est su�doise,
mon p�re est am�ricain.

Et votre grand-p�re ?

C'est une plaisanterie.

Ah, vous avez une petite poussi�re
sur le bout du nez.

Laissez !

Oh, je ne peux pas parler avec une femme
qui a une poussi�re sur le bout du nez.

Eh bien, c'est parfait.
Vous parlerez plus tard.

Voici les papiers de la voiture.
Carte grise � votre nom.

Assurance.

Voici les billets
et de l'argent pour les frais de voyage.

Maintenant, tout �tant r�gl�,
pas d'autres questions ?

Si.

Quelle heure est-il ?

C'est un homme de go�t, Fehrman.

Pour une mission de confiance,
r�unir une femme exquise et un type sympathique.

Vous trouvez pas
qu'on forme un beau couple tous les 2 ?

C'est pas que �a me fend le c�ur
des les quitter,

mais maintenant, on est seuls.

Ins�parables
comme les 2 doigts de la main.

Coude � coude,
corps � corps.

Nous voil� sur le m�me bateau.

Qu'est-ce que vous en pensez ?

Vous avez 8 jours pour me r�pondre.

- Votre cabine, madame.
- Et moi ?

Par ici, monsieur.

Voyez, je suis pas bien loin
si vous avez besoin de moi.

N'oubliez pas le steward.

� vos ordres.

Que faites-vous ici ?

C'est ma voiture.

- Vous n'avez pas le droit de venir ici.
- Je savais pas.

- J'ai oubli� un carnet dedans.
- Et vous l'avez retrouv� ?

Non, mais �a fait rien.
Excusez-moi, bonsoir !

Entrez.

Bonsoir.

Ah, je vois que j'arrive un peu t�t.

Vous permettez ?

Qu'est-ce que vous lisez ?
Un drame.

J'ai horreur des drames.

Bon, si on allait d�ner ?

Non.

- Vous n'avez pas faim ?
- Je suis fatigu�e, M. Ladislas.

Vous voulez rester l� ? On va d�ner
dans la cabine. Je vais appeler le gar�on.

Je vous r�p�te
que je n'ai pas faim, M. Ladislas.

Appelez-moi David!
Je vous appellerai Olga.

C'est plus commode
et puis, c'est plus gentil.

Bon, je m'en vais.

Vous n'avez pas le mal de mer ?
Pare que j'ai des pilules �patantes.

J'ai besoin de calme, simplement.

En somme, je suis de trop.
Je vous laisse.

Si vous avez besoin
de quoi que ce soit, je suis l�.

Je sais...
on est sur le m�me bateau.

Mais vous faites ce que vous voulez.
Je fais ce que je veux.

- Je viens de descendre dans la cale.
- Vous avez eu tort.

Moi j'arrive, on me dit rien.
Je vous parle, pas un mot.

J'ai le droit de me poser
des questions, non ?

Pour le moment, M. Ladislas, vous �tes
charg� d'assurer le transport d'une voiture,

cens�e vous appartenir,
de Barcelone � Beyrouth.

Ceci en ma compagnie, c'est tout.

- Oui, sauf qu'on transporte de l'or.
- Parlez moins fort, je vous prie !

� Beyrouth, vous aurez de nouvelles indications.
D'ici l�, je n'ai rien d'autre � vous dire.

Bonjour.

- Vous avez bien dormi ?
- Oui, merci.

J'ai pas ferm� l'�il de la nuit.

- Je peux parler ?
- De quoi ?

Ben, je devrais savoir qui vous �tes,

ce que vous faites, ce qu'on fait.

�a vous avancera � quoi ?

� rien. D'ailleurs, rien n'avance � rien.
On na�t, on meurt.

Entre-temps, je m'occupe.

- � quoi, � parler ?
- Oui, je peux pas m'emp�cher de parler.

D'ailleurs, quand on parle pas, c'est qu'on
a des soucis. Vous avez des soucis ?

Peine de c�ur, ou de famille ?

Alors, c'est le travail !

J'ex�cute les ordres.

Il n'y a rien de plus facile,
de plus reposant que d'ex�cuter les ordres.

Je regrette d'�tre venu, moi !
Je te laisserais tomber tout �a !

Je peux pas pas savoir ce que je fais !

Travailler dans le noir.
Myst�re et boule de gomme.

Je peux pas !

Bon, entracte.

Qu'est-ce qu'on peut faire
sur un bateau ?

Jouer aux cartes ?

Dormir ?

Boire ?

Fleureter ?

Vous voulez qu'on fleurette ?

Non, le contact
vous est plut�t difficile, hein ?

Bon, je vais me d�brouiller autrement.

Rendez-vous � Beyrouth.

Ah, vous avez une poussi�re
sur le bout de nez !

Ah, vous avez une poussi�re
sur le bout de nez !

Regardez la poussi�re !
Elle est partie !

Un whisky.

�coutez, mes petites choupinettes,
�a peut pas durer comme �a.

�a fait 3 jours qu'on balance.
On va prendre une d�cision.

Vous savez ce qu'on va faire ?
On va faire pile ou face.

Pile, c'est vous. Face, c'est vous.

Compris ? Si, Si, Si !

De toute fa�on,
elles comprennent rien du tout.

Il faudra pas vous disputer quand j'aurai choisi.
Car vous me plaisez autant l'une que l'autre.

Comico, oui c'est �a.

Attention, on y va.

Eh ben dites donc, c'est pile !

I am sorry. D�sol�.

Veinarde !

Excusez-moi 2 secondes.
Je reviens.

- Je peux m'asseoir ?
- Si vous voulez.

J'ai l'impression
qu'on s'est d�j� vus quelque part.

Je me pr�sente :
David Ladislas, reporter, et vous ?

Olga Celan, photographe.

- On n'a pas d�j� travaill� ensemble ?
- Si.

Sur un bateau ?

C'est �a.

- Qu'est-ce que vous faites actuellement ?
- Rien.

Je vous observe.

Je trouve que
vous vous d�brouillez pas mal.

Vous savez, je fais ce que je peux
pour trouver une fille qui soit jolie,

qui me r�ponde quand je lui parle,

et qui me casse pas mon coup
quand j'en ai un.

Vous vouliez me casser mon coup, hein ?

Casser quoi ?

Vous voulez que je vous dise
ce que je pense de vous !?

Oui mais attendez.
2 autres.

Allez-y.

Vous vous prenez trop au s�rieux.
Vous �tes tout ce que je d�teste.

Vous �tes m�fiante,
r�tr�cie, renferm�e.

Service, service.
R�glo. Un flic !

- Vous permettez ?
- Vous voyez bien que je parle.

Il m'a coup�, cet imb�cile.
Je me rappelle plus ce que je disais.

Que j'�tais un flic.

Oui, une emmerdeuse.

J'ai envie de danser.

- De quel signe �tes-vous n� ?
- Je sais pas. Le b�lier ou le taureau.

Et vous ?

La vierge.

- Vous trouvez �a dr�le ?
- Non, je trouve �a �mouvant.

J'ai soif.

Baisers br�lants.

Elle avait de tout petits petons,
Valentine.

Elle avait de tout petits t�tons,
Valentine.

- Qu'est-ce qu'il y a ?
- Tu me pinces.

Pincemi et Pincemoi sont dans un bateau.

Pincemi tombe � l'eau.
Qu'est-ce qui reste ?

Pincemoi ?

A�e !

- Pourquoi tu mets tes lunettes ?
- Je ne veux pas voir �a.

Hypocrite !

C'est la 1re fois
que je garde mes lunettes.

�a t'a pas g�n� ?

Non, j'aime bien �a.

David Ladislas.
C'est votre vrai nom ?

C'est le nom qu'on m'a donn�
le jour o� on m'a trouv�.

Vous �tes un enfant trouv� ?

Oui, rue Ladislas
le jour de la St-David.

Si on m'avait trouv� rue Bonaparte le 15 ao�t,
t'aurais pass� la nuit avec Napol�on Bonaparte.

Pauvre David !

Je suis pas � plaindre.
Je d�pends de personne.

J'aime bien que vous soyez n� comme �a.

Comment, sans un ? Pas moi !

Qu'est-ce que �a veut dire, sans un ?

Sans artiche, sans galette,
sans pognon, sans flouze.

Sans argent, quoi.

Il est amusant, votre porte-clef.
C'est de l'or ?

C'est un demi-nuit.

Et l'autre moiti� ?

Les objets, Olga,
sont la moiti� de notre �me.

Raconter leur vie,
c'est livrer nos secrets.

J'adore les secrets.

Un copain me l'a donn�.

Un baron italien, Mario di Borelli.
Un �tre exquis et d�licat.

Un �tre rare.

� quoi tu penses ?

� vous... � ce que vous pensez.

Je pense � la bagnole, � l'or.

O� est-ce qu'ils l'ont planqu�.

C'est pour le savoir
que vous avez couch� avec moi ?

- Mais non.
- Mais si, c'est pour �a.

Pauvre David !

Vous vous �tes donn�
beaucoup de mal pour rien.

Regarde, on dirait des flics.

Bien s�r, c'est normal.
Dans tous les ports, y a des contr�les.

Je te dis que c'est pour nous.

Vous montrez vos papiers
et pas un mot.

S'ils vous disent que j'ai avou�,
ne les croyez pas. C'est le truc classique.

- Compris ?
- Compris.

Reprenons, M. Ladislas.

� qui est cette voiture ?

� moi, je vous l'ai d�j� dit.
Vous avez les papiers.

- Et vous �tes venu faire quoi au Liban ?
- Un reportage.

Pour les �ditions du Phare,
si�ge social � Gen�ve.

Et en quoi �a consiste ?

Nous photographions
les chefs d'�uvre du Moyen-Orient.

Oui, vous �tes un artiste.

Et pour ce travail,
vous traversez la mer avec votre voiture ?

Bien s�r, et alors ?

- On loue des voitures ici, M. Ladislas.
- Je dis pas le contraire.

Mais quand on vient d'en acheter une,
on la quitte pas comme �a.

Transport ou location, c'est kif-kif.
Je pr�f�re me servir de la mienne.

Oui, je vous comprends.

Dites-moi, �a doit revenir cher,
ce genre de reportage ?

- On limite les frais.
- Quelle somme d'argent transportez-vous ?

Ce � quoi on a droit.

Et combien d'or ?

D'or ? Je comprends pas.

Ne faites pas l'imb�cile, M. Ladislas.

L'or, c'est mon plaisir.

Je le sens m�me
� travers les murs.

La contrebande de l'or,
c'est ma sp�cialit�.

Je connais aussi toutes vos
astuces de trafiquant.

Je sais aussi
comment elles finissent toutes.

Je comprends toujours pas.

Il ne s'agit pas de comprendre,
mais de parler.

On a fait parler Jory Beckman
en f�vrier 56.

Il transportait 75 kg d'or
dans ses pare-chocs.

On l'a fait si bien parler
qu'il n'a pas retrouv� sa voix depuis.

Quel rapport ?

En avril 1951, Karl Schwarz,
83 kg d'or dans les tubulures.

Il a tent� de prendre la fuite,
mais on conduit tr�s mal avec une balle dans le cou.

Une derni�re fois...
o� avez-vous cach� cet or ?

Dans la roue de secours ?
Les porti�res ? Les pare-chocs ?

Je vous jure que je comprends pas.

Ce n'est pas du tout l'avis
de votre partenaire.

Ce n'est pas du tout l'avis
de votre partenaire.

Nous allons faire un reportage
sur les chefs-d'�uvre du Moyen-Orient.

Un point c'est tout.
Je ne vois pas ce qu'il peut dire d'autres.

En mai 58, nous arr�tons 2 Espagnols.
L�, c'�tait le plancher qui �tait en or.

Ils sont en prison pour 15 ans.

Quel �ge avez-vous ?

- C'est �crit sur mon passeport.
- Vous avez tort de le prendre sur ce ton !

Alors, vous n'avez rien � dire
avant de signer ?

Rien.

Avant qu'il soit trop tard,
M. Ladislas.

Non, rien.

Eh bien, la voiture va parler.

Vous �tes libre.

Et la voiture,
qu'est-ce que vous allez faire des morceaux ?

D�sol�, mais c'est une question de
quelques heures pour la remonter.

Et la capote, vous la d�coupez pas ?
Des fois qu'elle soit en or �lastique !

Calmez-vous.
C'est fini maintenant.

Je crie parce que j'ai une voix d'or.
C'est le seul or que j'ai, d'ailleurs !

Dis donc,

comment �a se fait qu'ils ont
rien trouv� ? C'est bien de l'or qu'on transporte !

C'est bien de l'or.

Enfin, ils ont d�mont�
toute la voiture.

300 kg, �a se cache pas comme �a.

Explique-moi.

En Europe, le kg d'or vaut un demi-million.
Aux Indes, il vaut plus que le double.

Op�ration interessante, non ?

Je m'en fous. O� est l'or ?

Je vais vous expliquer �a.
Mais avant, on va chercher un h�tel.

Avec salle de bain.

Dites, vous avez pas vu une voiture
blanche conduite par une dame ?

Ouais, elle a dit
qu'elle reviendrait dans 1/4 d'heure.

- D'o� tu viens ?
- Je vous le dirai plus tard.

- Venez.
- Pour aller o� ?

Nous sommes ici pour faire
un reportage, rappelez-vous.

Qu'est-ce que t'as fait � cette bagnole ?
Elle n'avance plus.

On se tra�ne.

On peut m�me plus passer les vitesses !

- C'est pas celle que j'avais tout � l'heure.
- Non, David.

- Ils ont d�mont� une fausse bagnole ?
- Oui, David.

- Et tu viens de la changer contre la vraie.
- C'est fou ce que vous pouvez deviner vite.

Chapeau, c'est de l'organisation !

C'est l'Organisation.

Je me doutais bien d'un truc comme �a
quand j'ai vu les autres Triumphs dans la cale.

- Il a suffit de changer les plaques ?
- Exactement, avec la complicit� d'un m�cano.

- Et notre or, o� il est ?
- Partout.

Dans les tubulures,
dans les pare-chocs, dans les porti�res.

- On est dedans.
- Pour �tre dedans !

Allons, ne crois pas tes yeux.
Il faut qu'on touche, comme St Thomas.

- Qu'est-ce qu'on fait maintenant ?
- Nous rentrons � l'h�tel.

Demain matin,
on pars pour Damas livrer la voiture.

- Qui c'est ce type, Ilmaz ?
- C'est notre correspondant � Damas.

Il va nous mettre en rapport
avec le destinataire.

Parce que c'est pas encore � lui
qu'on remet la bagnole ?

Non, il y a une fili�re.
Ce sont les ordres.

Grosse Organisation !
Chef, sous-chef, agent de liaison.

Vous oubliez les tueurs.

- Nous allons arr�ter la voiture l�.
- Bon.

Allah soit avec vous !

Vous cherchez souvenirs ?
Chez moi, vous trouvez tout ce que vous voulez.

J'ai des chapelets, des mosa�ques...

Je cherche une miniature.

Comme celle-ci.

Vous nous attendiez. Nous voici.

Chez qui devez-vous nous conduire ?

Yalla, je peux plus le faire.
C'est plus possible.

- Le Ciel est contre nous.
- Oubliez le Ciel.

C'est une vraie catastrophe.
C'est plus possible !

Hier, l'homme a �t� arr�t�.

Pourquoi ?

Impossible de le savoir.
La police l'a mis au secret.

C'est vraiment catastrophe !

Regardez-moi, Ilmaz.
Cessez de vous plier comme �a.

Il est en prison.
Ce sont des choses qui arrivent.

En ce qui vous concerne,
vous connaissez les ordres.

Si on m'interroge, je sais rien.
Je suis muet comme le tombeau.

C'est �a, pensez au tombeau.

Allez, au revoir, Ilmaz.

Il commen�ait � me courir
avec ses catastrophes.

Il me d�go�te,
ce tas de graisse !

Il ne peut rien contre nous.

Il ne sait m�me pas ce que
nous transportons, ni comment.

Maintenant, il faut appeler Fehrman.

All�.

Gen�ve ?
Oui, c'est pour moi.

Olga ! All�.

All� ? Oui, c'est moi.

Bonjour, M. Fehrman.

Les albums ?

All�, Fehrman.
Bonjour, c'est Olga.

�a va, nous avons d�j� pris quelques clich�s.
Mais il y a un petit incident.

Notre Leica ne fonctionne plus.

Oui, c'est �a.

Nous ne pouvons plus
faire de photos avec.

C'est une excellent id�e.
Oui, tr�s bien.

� bient�t, Fehrman.

C'est parfait.
Il arrive dans 2 jours.

Ce sera parfait quand
on aura plus cette bagnole sur le dos.

Et plus que parfait
quand on aura le pognon dans les poches.

D�cid�ment, c'est une id�e fixe.

Et le mieux pour effacer les id�es fixes,
c'est une douche ou la marche.

Une bonne marche.

Mais tout � l'heure, je ne peux pas.

- Pourquoi ?
- Votre femme, qu'est-ce qu'elle dirait ?

C'est pas ma femme.

De toute fa�on,
je suis libre que le soir, tr�s tard.

Un moment.

[En anglais]
Une seconde, je vous prie.

[En anglais]
Masterkeller � l'appareil. Oui.

Mais vous m'avez mal compris.
Vous �tes l� tout � l'heure ?

Oui mais je vous le r�p�te :
le matin, je ne peux rien faire.

Mais si, justement.

Quand Mlle Celan
va se r�veiller, vous lui direz ceci :

Que M. Fehrman a appel� ce matin de bonne heure,
mais que sa ligne �tait en d�rangement.

Alors vous m'avez pass� la communication.

Compris ?

C'est pas tr�s r�gulier,
ce que vous me demandez.

Mais c'est une farce,
un enfantillage.

Et en ce qui nous concerne tous les 2,
on verra �a plus tard.

- Il marche pas, ton t�l�phone.
- Pourquoi ? Qu'est-ce qui se passe ?

- Je viens d'avoir Fehrman au bout du fil.
- Qu'est-ce qui vous a dit ?

Il nous attend demain soir � Alep.
Il faut partir illico.

- Illico ?
- Ben oui, tout de suite.

Tr�s bien.

Ah tr�s bien ! On vous siffle.
Contre-ordre, ordre, tout est parfait.

Moi j'en ai marre !

All�, on a essay�
de me t�l�phoner ce matin ?

En d�rangement ?

- C'est encore loin ?
- Pourquoi ?

- Je vais appeler Fehrman.
- Pour lui demander la route ?

- La bonne route, oui.
- La bonne route, c'est celle que je prends.

- � partir de maintenant, c'est moi qui d�cide.
- Et qu'est-ce que vous avez d�cid� ?

J'ai d�cid� de garder la voiture.

�a ne va pas, David.

Si, tr�s bien.

Je m'y suis fait � cette voiture.

D'ailleurs, elle est � mon nom.

Je me doutais bien que �a se finirait comme �a.
Que ta t�te serait trop faible pour r�sister.

Ma t�te n'a jamais
aussi bien fonctionn�.

Je suppose que tu imagines
pouvoir la vendre ?

T'as mis dans le mille !

Pauvre David !

Vous ne vendez pas la moindre part.
Pas la moindre, nulle part.

Partout, l'Organisation se mettra
devant toi pour t'en emp�cher.

Tu n'as aucune chance de r�ussir.

Tout seul, peut-�tre.
Mais � 2, on peut y arriver.

� 2... toi et moi ?

- Tu n'y as pas song� s�rieusement.
- Si.

Tu es encore plus b�te
que je pensais.

Pauvre David.
Vous vous voyez d�j� milliardaire ?

Oui.

T'es pas forc�e de me suivre.

- Tiens, ta valise !
- ???

Pourquoi �tes-vous revenu ?

Vous avez chang� d'avis ?

Non.

Allez viens.

� Alep, y a le t�l�phone.
Tu pourras faire ce que tu voudras.

Et puis je vais entendre tes raisons.
Peut-�tre qu'en cours de route, t'arriveras � me convaincre.

All�, Mario ?

David. Quelle surprise !

[Dialogue en italien]

Arr�te un peu ton num�ro.
Parle fran�ais, tu veux ?

- Oui, oui. O� tu es ?
- En face.

- Monte, alors.
- En face, de l'autre c�t� de la mer.

Un voyage de noces, je parie.

Qu'est-ce qui se passe, mamma mia ?
Tu n'as plus d'argent ou elle t'a quitt� ?

Arr�te un peu !

Veinard !
Tu as toutes les autres maintenant.

Mario, �coute-moi.

Tu te souviens du porte-clef
qu'on avait achet� ensemble ?

Bien s�r que je me rappelle.
Tu l'as perdu ?

- Tu as perdu notre f�tiche ?
- Non, je l'ai toujours. Et toi ?

Je l'ai toujours � c�t� de moi.

- C'est pas du toc, hein ?
- Non, pas du tout.

J'en ai un plein wagon.

- Tu vois personne que �a int�resserait?
- Quoi, un wagon de porte-clefs ?

Mais non, pas de porte-clefs !
R�fl�chis un peu !

Pas un wagon de porte...

Ah oui.
Excuse-moi, je comprends.

Ah bon, quand m�me !

Je te dis que j'en ai un wagon.

- Tu veux le placer ici � Rome ?
- Non, plus pr�s si possible !

- Ath�ne, �a va ?
- Oui.

Alors... Stefanid�s. Il est dentiste.
Il est sur l'annuaire.

- Je viens de ta part ?
- D'accord, je le pr�viens tout de suite.

- Apr�s, tu viens me voir ?
- Oui, tr�s bien, d'accord.

Ciao!

E buona fortuna !

Qui est-ce ?

[En italien] - Le p�re No�l, ma ch�re.
- En avril ?

Alors, voil� le programme :

Fini les emb�tements pour toi.
T'auras qu'� dire � Fehrman que je t'ai sem�e.

- Et o� est-ce que vous allez ?
- � Ath�nes.

Moi aussi, je vais � Ath�nes.

J'en �tais s�r.

Je vais � Ath�nes
parce que la voiture va � Ath�nes.

Qu'est-ce que �a veut dire ?

Je veux voir comment vous allez la vendre.

Ce sera int�ressant
parce que vous ne pourrez pas la vendre.

C'est ce qu'on verra.

M. Stefanid�s ?
Je vous t�l�phone de la part de Mario.

Il s'agit d'une affaire tr�s importante.
Surtout tr�s urgente.

Qu'est-ce que vous savez ?

Ah bon ?

Je suis � l'a�roport.
Je viens d'arriver.

Bon, tout de suite, je viens.
Si, si, je vais trouver.

Je vais voir mon Grec et je reviens.
Attends-moi l�.

M. Ladislas ?

Je suis Stefanid�s.

Qu'est-ce que vous savez, au juste ?
Allez, accouchez !

Je sais tout.
L'Organisation m'a pr�venu.

Pardon ?

Il m'est arriv� plusieurs fois
de travailler pour eux.

Ils m'ont appris que vous �tiez en possession
d'une grande quantit� d'or

et que vous alliez s�rement
chercher � l'�couler.

Bien qu'il ne vous appartiennent pas.

- C'est moi qui l'ai. Il m'appartient, non ?
- C'est aussi mon avis.

- C'est � dire que vous �tes acheteur ?
- Bien s�r !

�coutez, �a vaut 1.000 $ le kg.
Y en a 300, �a fait 300.000 $.

- Je vous en offre 100.000.
- Le tiers, vous �tes fou ?

Si j'�tais raisonnable, je pr�viendrais
l'Organisation comme elle m'en a donn� l'ordre.

Ces gens-l� n'aiment pas
beaucoup qu'on leur d�sob�isse.

Si vous n'allez pas jusqu'� 120,
y a rien de fait.

Mais si. Quand vous aurez vos 100.000 $,
vous dispara�trez rapidement, tranquillement.

Tandis que pour moi,
les ennuis commencent.

La meilleure affaire,
c'est vous qui la faite, M. Ladislas.

D'accord.

- Vous aurez l'argent quand ?
- Dans la soir�e. Passez chez moi entre 8 et 9h.

Dites, je voudrais aussi quitter
votre pays discr�tement.

Allez � Patras, au bar Le Zampi...

Vous y trouvez un p�cheur barbu.
Il s'appelle Libanos.

Il vous conduira o� vous voudrez.

Parfait ! � ce soir.
Mais pas d'entourloupette !

J'aime les affaires rondes, M. Ladislas.

Normal.

Olga.

�a y est, je l'ai vendue.

- Qu'est-ce que tu racontes ?
- J'ai l'acheteur.

Quoi ?

T'en reviens pas, hein !

C'est un lit de c�libataire.
Il tient pas le choc.

Olga, dans 2h, on est riches.
On part pour l'Argentine.

On s'ach�te un lit � 8 places.
On s'installe, quoi !

Soleil, piscine, portique, des valets
muets toujours l� quand tu le d�sires.

�a va, David.

Je te fais des enfants.
Le petit dernier, c'est un artiste.

Les femmes l'adorent. On lui demande :
quelle est cette charmante personne qui vous accompagne ?

Il r�pond : c'est ma m�re.

Arr�tez, David !

C'est toi. Tu as 50 ans,
mais tu en parais 18.

On te demande : quel est votre secret ?
Tu te retournes vers moi et tu dis : le voil� !

C'est un petit Fran�ais. Je l'ai connu
� Ath�nes devant le plus beau paysage du monde.

- Regarde, c'est pas super ?
- Tu as fini maintenant ?

Je n'ai pas besoin de piscine, ni de familles nombreuses,
ni de tes serviteurs, ni de tes r�ves.

- Il est temps que tu comprennes.
- Quoi ?

Que je ne supporte plus tes folies.

- Tu me l�ches ?
- Si tu es fou, oui.

�coute David, laisse la voiture.
Je t�l�phone � Fehrman, j'arrange tout.

Tu veux appeler Fehrman ?
Vas-y !

Quand il viendra, je serai loin.

R�fl�chis un peu, David.

All�, r�ception.

Voulez-vous me r�server une place
sur le 1er avion vers l'Allemagne, s'il vous pla�t.

Oui, merci.

- M. Stefanid�s?
- Oui, c'est ici.

Bonjour, M. Ladislas !

Vous venez voir Stefanid�s ?

Le voil�.

Triste fin pour un dentiste,
vous trouvez pas ?

Victime de ses propres instruments.

C'est Olga qui vous a t�l�phon�.

Elle n'�tait pas d'accord
avec vous, n'est-ce pas ?

Je m'en doutais.

Olga n'est pas folle.
C'est une personne raisonnable.

- O� est la voiture ?
- � l'abri.

Vous n'avez pas mal aux dents, M. Ladislas ?

Costa n'est pas un professionnel comme
ce pauvre Stefanid�s. Il est un peu brutal.

Mais vous pouvez crier s'il vous fait mal.
Les voisins sont habitu�s.

Elle est dans un garage.

Mais si je suis pas de retour dans 1/4 d'heure,
la personne � qui je l'ai confi�e pr�viendra la police.

Vous ferez pas long feu.

Vous bluffez.

Vous me tuez, vous perdez tout.
L'or et la libert�.

- Fehrman, je vous propose un march�.
- Sans blague !

Voyons tout de m�me.

Donnez-moi l'argent que devait
me donner Stefanid�s, et je vous rends la voiture.

Mon cher Ladislas,
vous avez un culot monstrueux !

Mais je suis d'accord.

De beaux billets, n'est-ce pas ?

Peut-�tre un peu trop beau
pour �tre vrai.

Ils sont � vous.

Le march� est conclu.

Et maintenant, la voiture.

�a va, on va au garage.

Attendez en bas.
J'am�ne la voiture devant la maison.

Un coup de klaxon
et vous sortez.

- Mlle Celan est dans sa chambre ?
- Non monsieur, elle est partie.

- Avec ses bagages ?
- Oui monsieur.

- Elle n'a pas laiss� de message ?
- Non monsieur, rien.

- C'est vous, Libanos ?
- Ouais, c'est moi.

- Je voudrais vous parler.
- Qu'est-ce que tu veux ?

Je peux pas ici.

Je t'�coute.

- Je voudrais passer en Italie.
- Naples ?

Si on veut.

L'Italie, c 'est loin.

C'est tout ce que je poss�de.

C'est bon, j'accepte.

- On emm�ne aussi ma voiture.
- Ah non.

Toi oui, pas ta voiture.

Allons la voir.

Avec Stefanid�s, �a n'a pas march�.
Je te demande une derni�re fois.

David !

Tu me fatigues.
Je suis d�j� fatigu� par moi-m�me.

Tu m'appelles toujours
� des moments impossibles.

[En italien]
Un moment, tr�sor.

All�, Mario ?

Alors, va voir Nino...
� Naples, oui.

Il travaille au Vesuvio.
Oui, c'est le concierge.

Et ne me demande plus rien, hein !

Je t'embrasse quand m�me.
Au revoir.

- C'est vous, Nino ?
- Oui, c'est moi.

Je viens de la part de Mario.

Nous ne pouvons pas parler ici.
Je finis � 10h, je serai au Greco.

- Au Greco ?
- Un bar derri�re la Galeria.

Un sandwich.

- Comment vous le voulez, avec du prosciutto...
- Les 2 !

Disgraziato !

Pauvre David.
Tu te vois d�j� milliardaire ?

Je crois conna�tre un type
que �a pourrait int�resser.

C'est un Hollandais.
Il vit ici depuis 2 ans.

- Qu'est-ce qu'il fait ?
- Lui, rien.

C'est pas difficile � dire.
Lui, il ne fait rien du tout.

Et avant ?

Il trafiquait des diamants au Transvaal.

- Il a de l'argent ?
- �a alors, beaucoup !

- Et � part lui ?
- Je ne vois personne d'autre.

- Va pour le Hollandais. O� il habite ?
- Dans une villa. Momento.

Rosetta. Rosetta !

Rosetta va vous accompagner.

Merci.

- Dis donc, Nino...
- Ah ! J'arrangerai �a avec Mario.

Non, �a fera un compte rond.

Mario sait choisir ses amis.

C'est ici.

- Je vous attends ?
- Non, c'est pas la peine.

Ciao !

Bonsoir !

Je voudrais parler � M. Van Houde.

- Van Houde.
- N'insistez pas !

Mon portier est sourd-muet.
C'est un souvenir de guerre.

C'est vous, M. Van Houde ?

Oui, c'est moi.
Vous d�sirez ?

Je viens vous voir
de la part de Nino.

Ah, Nino ? Comment va-t-il ?
�a fait une �ternit� que je ne l'ai vu.

J'attendais sa visite
avec une impatience...

Mais pourquoi
n'est-il pas venu lui-m�me ?

Mais �a n'a aucune importance
puisque vous �tes l�.

Roc, au pied !

Il est capricieux, cet animal.

Venez.

Nous serons mieux l�-haut
chez moi pour parler.

Jusqu'ici, j'ai toujours �t� tr�s content
des services que Nino m'a rendus.

J'esp�re qu'il en sera
de m�me aujourd'hui.

Asseyez-vous.

- Bon, montrez-moi les photos.
- Je n'ai pas de photo.

Comment,
Nino ne vous a pas donn� de photo ?

Vous faites erreur, M. Van Houde.

Nino m'a donn� votre adresse
pour tout autre chose.

Quelle chose ?

�coutez, pas de finasseries.

Vous avez �t� m�l� � bon nombre
de trafics, c'est pourquoi je suis l�.

J'adore les ma�tres-chanteurs.

Ce sont en g�n�ral des natures riches.

Je vous �coute.

C'est pas une question de chantage.

Je suis venu vous proposer une affaire.
J'ai de l'or.

De l'or ?
L'heureux homme !

Je voudrais m'en d�barrasser.

Vous avez tort.
L'or est une valeur s�re.

J'en ai 300 kg.

Sous quelle forme
se pr�sente cet or ?

En vrac.

On peut le voir ?

Quand vous voudrez...
Ce soir ou demain.

Comment le transportez-vous ?

En voiture.

Eh bien disons demain.

Hein ?
Venez me montrer �a demain.

Non.

Prenons rendez-vous plut�t.

Sur la route du V�suve au km 15.
Je vous y attendrai � 2h.

Je serai seul.

Entendu, j'y serai.

Que Dieu vous garde, ami.

- C'est gentil de m'avoir attendu.
- O� tu vas ?

- Je sais pas.
- Viens. On va arranger �a.

Mon cher ami, vous �tes � l'heure.
C'est une grande qualit�.

Les jeunes gens aujourd'hui
ne connaissent plus l'exactitude.

- David !
- Ouais, David.

Mais quelle surprise !
Que je suis heureux !

Je vois que tu te portes bien.

Je retrouve le David de mes 20 ans :
vif, heureux, et te voil� riche � pr�sent.

- T'es schlass ou quoi ?
- Je me r�veille, mon cher.

Il est midi et je vais
te mettre les yeux en face des trous.

- Tu m'�coutes ?
- Oui, qu'est-ce qui se passe encore ?

Il se passe que si je suis l�, c'est pas
gr�ce � toi et � tes tuyaux pourris.

- Pourris ?
- Oui.

Envoy� 2 fois � la mort, Mario.

Primo, ton Stefanid�s.
L'Organisation me tombe dessus et ils me doublent.

Secundo, ton Hollandais.
Un guet-apens de 1re !

R�sultat, j'ai tous les types sur le dos
et plus un rond, plus une lire !

� part �a, tu me trouves heureux
et frais comme � 20 ans. Bravo !

Mais qu'est-ce que tu me racontes ?
Je savais rien.

C'est toi qui m'apprend tout.
Ah, mon pauvre David !

Des bandits, hein ?

Bon, je prends l'affaire en main.

D'abord, tu n'as plus d'argent ?
�a, c'est un d�tail.

Et voil�, tiens.
Prends �a.

- Oh non.
- Ils sont vrais.

Ils sont pas � moi.
Mais �a lui fait plaisir.

Pourquoi tu vas te casser la t�te aussi !
Abandonne �a ! Laisse tomber !

Ce n'est pas de ton �ge !

Je te parle.
Regarde-moi !

Mes pyjamas en soie,
mes 25 costumes, ma gar�onni�re...

Il faut que tu fasses confiance aux femmes.
Elles sont �patantes.

Si tu sais les prendre,
elles te donnent tout.

C'est une question d'organisation.
Il suffit de ne pas les m�ler entre elles.

Et surtout de ne pas insister
quand elles n'ont plus rien � te donner.

J'ai commenc� par faire confiance aux hommes,
et mes affaires ont p�riclit�. Je me suis rabattu sur les femmes.

- Mario !
- Vengo, cara.

Tu vois, elle ne peut plus
se passer de moi.

David, viens ici.

Viens que je te pr�sente
la comtesse Urbine D'Olignano.

Ah oui, j'oubliais.
On t'a appel� de Br�me hier.

- De Br�me ?
- Oui, une fille.

- Olga ?
- C'est �a.

Tu pouvais pas le dire plus t�t ?
Qu'est-ce qu'elle veut ?

Elle m'a dit : quand vous le verrez,
dites-lui que je suis � Br�me.

J'ai regard� aussi son adresse.
Attends.

- Elle n'a rien dit d'autre ?
- Non, mais elle avait une voix charmante.

Pardon.

David.

C'est gentil d'avoir appel� Mario.

Alors quoi de neuf depuis Ath�nes ?

Rien.

�a va.

Et Fehrman... Pas de nouvelles ?

Mais si.

Il n'avait rien � me reprocher.
Je lui ai expliqu� ce qui est arriv�.

C'est-�-dire ?

J'ai fait ce qu'il voulait.

Je suis rest�e avec la voiture.

Vous l'avez vendue ?

Non.

Je l'ai laiss�e � Naples.
J'ai le temps. Je la vendrai dans un an ou 2.

�a me fait plaisir de vous voir.

Qui est ce type ?

Heinrich... c'est un ami.

Un gentil gar�on.

Ah oui, je comprends.

J'aurais fait un beau voyage quand m�me.

22 Schubertstra�e.
Attends-moi.

Je commence � me demander
si j'ai eu raison de vous faire confiance.

La patience de Grenner est � bout.
Et je ne parle pas de la mienne.

Vous aviez raison.

Ladislas est � Br�me.

Ah, c'est une excellente nouvelle !

Et la voiture ?

En Italie.

Il m'a dit qu'il l'a laiss�e � Naples.

Ma ch�re, s'il vous a dit � Naples,
c'est qu'il faut chercher partout sauf � Naples.

Mais nous n'avons pas le temps.
Il me faut tout savoir et tout de suite !

Mais rappelez-vous.
Nous sommes d'accord : c'est donnant-donnant.

Oui.

Mais jusqu'� demain.

Et si je n'arrive pas � le faire parler ?

Alors, nous changerons de m�thode.

Il y a celle du renard
et celle du lion.

Si la ruse ne r�ussit pas,
la force peut beaucoup.

Je ne doute pas de vos charmes.
Vous avez de quoi le faire parler.

Vous avez tous les atouts en main.

Voil�, voil�, voil� !

Excusez-moi, je suis dans mon bain.
Je suis en train de prendre mon shampooing.

�a va, David ?

- Vous avez tout ce qu'il vous faut ?
- Oh tout. Absolument tout !

Ah c'est vrai.
C'est �patant, chez vous.

C'est qu'il faudrait pas me pousser
beaucoup pour que je m'y installe, vous savez.

Il y a tout ce que j'aime !

Les flacons, les parfums...

Regardez, il y a m�me des sels !

Des sels parfum�s.

Vous savez ce qu'il y a de plus dur
quand on est fauch� ? C'est de rester propre.

Vous avez pas une cigarette ?

Merci.
Vous avez pas un rasoir ?

Bravo !

- Alors vous n'aviez plus d'argent ?
- Non, plus un sou !

- Depuis quand ?
- Naples.

Comment vous avez fait ?

J'ai fait appel au bon c�ur des populations.
Pour le reste, c'est une question de course � pieds.

Et pour venir jusqu'ici ?

J'ai fait du stop.

�a vous va bien, la raie au milieu.

Vous ne trouvez pas ?

Si, si.

- Vous me rappelez quelqu'un.
- Qui ?

Un professeur de fran�ais.

Un professeur de fran�ais ?

Belle marquise,
vos beaux yeux d'amour mourir me font.

Mais j'aimerais que cela f�t dit
d'une autre mani�re.

J'aimerais que cela f�t tourn�
plus gentiment.

Belle marquise,
vos beaux yeux me font mourir d'amour.

Et maintenant,
qu'est-ce que vous allez faire ?

Et qu'est-ce que tu vas faire,
maintenant ?

Je vais suivre les conseils
de mon grand ami Mario.

Je vais me faire entretenir.

Par qui ?

Mais par vous !

Merci.

Je vais passer la moiti�
de ma vie � dormir...

- Et l'autre moiti� ?
- Je te ferai l'amour.

- C'est tout ce que tu as trouv� ?
- Oui, �a te plairait pas ?

Non.

Bon alors, je vais travailler.

- Tu dis �a parce que tu es au lit.
- Non, sans blague.

Avec toi, je travaillerai bien.

Un homme ne trouve
jamais rien tout seul.

Il lui faut toujours une femme
pour se d�couvrir.

Autrement dit,
j'ai eu beaucoup de chance de te rencontrer.

Mais oui.

Tu es contente de toi ?

Pas tout � fait encore.

Qu'est-ce qui te manque ?

Qui c'est ?

C'est Heinrich, le gar�on
qui �tait avec moi ce matin.

Pauve Heinrich !
Demain, faudra lui donner des explications.

[En anglais]
Demain est un autre jour.

- Qu'est-ce qu'on disait ?
- Des b�tises.

Non, je disais que
je voulais travailler avec toi.

- C'est bien �a, des b�tises !
- Pourquoi ?

Parce que tu ne crois pas ce que tu dis.
Tu ne penses pas � �a.

Tu penses � la voiture.

Oui.

�coute Olga, on travaille quand
on n'a pas d'argent. Moi j'en ai.

De quoi vivre un bon bout de temps � l'aise.

Je croyais que tu l'avais laiss�e � Naples.
Que tu voulais attendre un an ou 2.

Je t'ai menti.

O� est-elle ?

Qu'est-ce que �a peut te faire ?

Je pourrais t'aider.

Tu m'aiderais, c'est vrai ?

Formidable !

Tu sais ce que j'ai pens� ? On va la d�monter
et on va la revendre morceau par morceau.

Comme �a, ni vu ni connu,
tout dans les poches.

O� est-elle ?

Sur un bateau.
Elle d�barque demain.

Alors, tu t'en vas ?
Tu viens pas avec moi ?

Non, il faut que je m'en aille.
Je peux pas l�cher le travail.

�a fait un jour que nous sommes au lit.

Non, �a fait 38h exactement.

Dis donc !

� midi, je vais aller te chercher avec la voiture.
On ira manger en banlieue.

Bonjour, mon cher Ladislas !

Vous cherchez un taxi
et me voil� !

Voyes, j'ai toutes les cordes � mon arc.

Papier !

Et maintenant, debout !

C'est pas la peine.
Ce que vous avez � faire, faites-le vite.

Vous me prenez pour un imb�cile, Ladislas ?

Vous voulez que je me mette,
moi et mes amis, un meurtre sur le dos ?

Et puis supposons que vous mourez l�,
c'est fini pour vous !

Plus de probl�me,
plus de souci !

Il faut que vous go�tiez la d�faite
dans toute son ampleur.

Il faut que ces 300 kg d'or
p�sent tous les jours sur vous.

Que vous y r�viez chaque matin
et que chaque matin, il vous passe sous le nez.

La salope !

C'est Olga.
C'est pas une salope, c'est m�me le contraire.

J'ai fait un march� avec elle.
Vous contre la voiture.

Vous valez moins, croyez-moi.

Elle a accept�, � condition que
nous ne touchions pas � un seul de vos cheveux.

Nous sommes des gens de parole, M. Ladislas.
�videmment, vous ne pouvez pas comprendre.

Un accord est un accord.
Je veux que Mlle Celan sache...

que vous nous avez quitt�
en pleine forme.

Et maintenant, raus !

Viens !
C'est fini, maintenant.

300 millions.

Tu les retrouveras.

- Comment ?
- Petit � petit.

- On a toute la vie devant nous.
- Oh, devant nous !

- Chut.
- Quoi, chut ?

Je fais ce qui me pla�t,
quand �a me pla�t, o� �a me pla�t !

�a me pla�t.

J'esp�re bien.