All language subtitles for 1964.Jean-Marc ou la vie conjugale (fr)

Fran�oise, j'ai tout quitt�
� cause de toi.

Je vais commencer seul
une nouvelle vie.

Je ne te reverrai peut-�tre jamais
mais rien ne me fera oublier

les 7 ann�es que
nous avons v�cues ensemble.

Tu m'as fait beaucoup de mal
mais je ne t'en veux pas.

Comment pourrais-je t'en vouloir ?
C'est moi qui ai eu tort.

J'attendais de toi
plus que tu pouvais me donner.

Je t'aimais tellement.

Pourtant, d�s notre 1re rencontre,

j'aurais d� pr�voir
ce qui allait arriver.

Tu �tais charmante.
Tu m'as plu tout de suite.

J'ai tent� ma chance.

Tu n'as pas eu l'air trop farouche.
Je n'en demandais pas plus.

� l'�poque, je ne voulais
rien prendre au s�rieux.

Surtout pas les filles.

Des complications sentimentales,
des drames passionnels,

je n'avais trop vu depuis mon enfance.

Tout ce que je cherchais,
c'�tait des aventures sans lendemain,

des ruptures sans larme.

Te s�duire �tait un jeu,
un passe-temps plus agr�able

que de pr�parer ma licence en droit.

Eh bien, ne te g�ne plus !

Moi qui avait peur d'arriver en retard !

Je ne pensais pas que
ton fianc� te l�cherait si vite.

Dommage, �a commen�ait bien.

Mais il y avait Nicole.

Nous �tions ensemble depuis un mois.
Une vraie liaison.

Heureusement pour moi,
elle devait bient�t se marier.

La c�r�monie a �t� fix�e au 15 mai.

D�j� ? �a ne nous laisse
plus beaucoup de temps.

- Si tu veux, je peux encore refuser.
- T'es folle ?

G�cher ta vie pour un type
comme moi, sans argent ?

Sans avenir,
sans beaucoup d'ambition.

Mais nous faisons bien l'amour ensemble.

�a ne suffit pas.

Au bout d'un an de difficult�s,
on ne pourrait plus se supporter.

Ton futur mari est riche, lui.

Des probl�mes, t'en auras pas.

Mais c'est toi que j'aime.

Tu verras,
tu finiras par l'aimer lui aussi.

Il nous restera un beau souvenir,

que plus rien ne pourra ab�mer.

Nicole, je t'en supplie !

�coute, si tu t'arr�tes de pleurer,
j'organise une partie du tonnerre

pour enterrer ta vie de jeune fille, tu veux ?

T'es contente de ta surboum ?

Je serais contente
si c'�tait pas la derni�re.

- On dirait que �a te fait rien.
- �a me fait autant de peine qu'� toi.

Je ne veux pas le faire voir, sans �a
les copains vont se foutre de nous.

Vous allez �tre libre.
Il serait temps de penser aux autres.

- T'aurais quelqu'un � me proposer ?
- Moi, bien s�r.

Je savais qu'on finirait
par se retrouver.

La photo, au Luxembourg ?

Ah oui !

Merci pour vos conseils,
mais elle �tait floue.

Vous �tes un habitu� de la maison ?

Jean-Marc Dubreuil, lequel est-ce ?

- Vous ne le connaissez pas ?
- Non.

- Vous n'y perdez rien.
- Je sais.

On m'a dit que ce n'�tait pas une lumi�re.
Il ne s'int�resse � rien ni � personne.

Il tra�ne au Quartier latin,
mais personne ne l'a jamais vu � la fac.

- Il se contente de vivre au crochet de sa m�re.
- C'est tout � fait lui.

Et pourtant,
il a toutes les filles qu'il veut.

Mais celle qu'il voudrait,
il ne l'a pas encore trouv�e.

- �a vous amuse de courir les surboums ?
- J'ai horreur de �a.

Mais ce soir,
je ne me suis pas encore ennuy�e.

- Et vous ?
- Je n'ai pas pu y couper.

Mais je ne le regrette pas.

- Si on s'en allait ?
- Qu'est-ce qu'on ferait ?

- Je vous parlerais de Jean-Marc Dubreuil.
- Ah, non.

Essayez de trouver mieux.

Alors, Jean-Marc,
comment trouves-tu mon amie Fran�oise ?

Passionnante.
Tu ne m'avais jamais parl� d'elle.

- Non, mais je lui avait parl� de toi.
- Je sais...

- Je l'avais d�j� rep�r�e.
- Tu n'as aucune chance. Elle est en main.

Si tu es press� de remplacer Nicole,
je suis libre en ce moment.

Beaucoup trop libre.
Je pr�f�re la difficult�.

Allons bon, ma m�re !

Elle m'avait promis de ne pas
rentrer avant 2h. Elle n'a pas pu r�sister.

- Elle a encore chang� de gigolo ?
- Ouais.

Celui-l� fait de la peinture.

�a revenait moins cher
que de jouer au polo.

Pourvu qu'elle ne s'excite pas trop.

Qui est cette vieille folle ?

C'est ma m�re.

D�cid�ment,
je n'ai pas de chance avec vous.

- Vous me pardonnez ?
- Oui, � une condition.

Que vous fassiez la connaissance
du vrai Jean-Marc Dubreuil.

- Volontiers.
- Vous venez ?

- O� m'emmenez-vous ?
- Chez moi.

� moins que vous ne pr�f�riez
assister � la fin du num�ro.

Vous n'habitez pas l'appartement ?

L�-haut, je suis chez moi.

Quand j'avais mon p�re,
nous allions y jouer en cachette.

Les souvenirs de mon enfance,
c'est pas compromettant.

Qu'est-ce que tu fais ?

Je te d�shabille.

J'aime bien ta peau.

Tu n'�teins pas la lumi�re ?

Si tu veux.

- Non, je t'en prie.
- Qu'est-ce qui te prend ?

Non, laisse-moi.
Je ne veux plus.

Non !

Je te fais tellement peur ?
Tu ne vas quand m�me pas me dire que...

C'est la 1re fois ?

Je veux m'en aller.

Pas dans cette tenue.
Habille-toi.

- Ils sont tous partis.
- Je prendrai le m�tro.

� cette heure-ci ?

- Un taxi, alors.
- O� habites-tu ?

- � Meudon.
- T'as assez d'argent ?

Je crois, oui.

160 et 80, �a fait 240.

En tarif de nuit,
tu n'iras pas loin.

Tu ferais mieux de dormir un peu.

Ne t'inqui�te pas.
Je ne te toucherai pas.

T'as encore peur de moi ?

Bon.

Je vais essayer de dormir, moi aussi.

Tu dois me trouver
compl�tement idiote ?

Tu es mieux que je l'esp�rais.

Bonne nuit.

Bonne nuit.

Tu peux dormir ici.
J'ai confiance en toi.

Tu sais, tu n'es pas du tout
comme je l'imaginais.

Toi non plus.

Tu avais tenu jusqu'� l'aurore,

comme la ch�vre de M. Seguin.

J'�tais devenu ton 1er amant.

J'aurais d� avoir des remords,

mais tu decouvrais le plaisir
avec tant de fra�cheur,

de sensualit� et d'abandon,

que pendant 3 mois,
j'ai tout oubli�.

Y compris de pr�parer
ma licence en droit.

Bravo.

�videmment, on ne peut pas
pr�parer sa licence

et passer toutes ses journ�es
� faire l'amour.

Fran�oise y est bien arriv�e, elle.

�a prouve que pour elle,
tu comptes moins que ses �tudes.

Tu ne crois pas
que cette liaison a assez dur� ?

Et la tienne avec Christian ?

Si tu avais eu un peu plus de tendresse
pour moi, je n'aurais jamais eu besoin de Christian.

Et des autres.

- Je te demande pardon, maman.
- Ne m'appelle pas maman !

Je t'aime bien, tu sais.

Tiens.

200 000 F,
qu'est-ce que c'est que ce ch�que ?

C'est ta r�compense
pour ton succ�s.

C'est le voyage � Florence
dont tu avais tellement envie.

Ce sera pour une autre fois.

Non, tu as l'air fatigu�, nerveux.
Tu te reposeras bien l�-bas tout seul.

Tu ne penseras plus
� tes probl�mes.

Tu auras tout le temps de r�fl�chir,
d'organiser ton avenir...

Et d'oublier Fran�oise,
voil� o� tu voulais en venir ?

- J'esp�re pour toi.
- Tu crois qu'il suffit...?

Entre.

Tu n'es jamais all�e � Florence ?

Tu peux pr�parer tes bagages.

Je t'emm�ne.

C'est Line qui nous offre le voyage.

Ne me remerciez pas.
Vous au moins l'avez m�rit�.

Je vous laisse.

- Qu'est-ce que tu en penses ?
- C'est trop beau !

Seulement papa ne voudra jamais.

Tu m'as dit que
ton p�re avait les id�es larges ?

Tant que je lui donne la chance
de fermer les yeux, on s'arrange.

L�, �a me para�t difficile.

Bon Dieu !
Il doit quand m�me y avoir une solution !

J'en connais une.

Tu demandes ma main � mon p�re
et nous allons � Florence en voyage de noces.

Pourquoi pas ?

Non, je disais �a pour rire.

Moi, je suis s�rieux.

�a t'amuse de me quitter chaque soir
pour aller dormir ailleurs ?

Alors...

Chiche ?

Chiche.

C'est ici.

Je crois qu'il vaut mieux
que je parle � mon p�re d'abord.

S'il te voit,
il risque de se buter.

Pourquoi,
je ne fais pas assez s�rieux ?

- �coute.
- Okay.

Je t'attends au bistro.

Surtout, ne te d�gonfle pas.

T'as d�j� fait tes bagages ?

On ne peut pas se marier.

Mon p�re ne veut rien savoir.
Il trouve que nous sommes trop jeunes.

Il ne veut pas que
je parte � Florence avec toi.

Si je pars,
il me flanque � la porte.

Tu ne voulais pas que je me d�gonfle ?

Eh bien voil�,
je suis partie.

Tu as tout quitt� � cause de moi ?

Nous l'avons quand m�me fait,
notre voyage de noces.

Le mariage, apr�s tout,
nous pouvions nous en passer.

Mais tu n'avais que 19 ans.
En Italie, c'est un d�tail qui compte.

En tous cas, pour les h�teliers.

Ils �taient tout dispos�s
� nous accueillir

d�s que tu aurais atteint ta majorit�.

On pourrait prendre chacun une chambre
et se retrouver la nuit.

5 000 lires par jour
plus le risque de se faire rep�rer ?

Regarde. Au lever du soleil,
�a doit �tre formidable.

Et le soleil, avant de se lever,
il va se coucher, lui.

�coute, j'ai une id�e.

Tu vas aller dans un h�tel toute seule.
Tu prendras une chambre au rez-de-chauss�e ou au 1er.

Quand il fera nuit,
tu ouvriras la fen�tre.

Allez, couch� !

Qu'est-ce qu'il y a ?
Qu'as-tu vu ?

Un voleur !
Vite, viens voir !

Au voleur !

C'est toi ? Pourquoi
tu n'es pas rest�e � l'h�tel ?

Je ne peux plus coucher seule.

Comment as-tu devin�
que je serais ici ?

Tu es assez �go�ste pour
profiter tout seul de ton lever de soleil.

Tu venais de me donner
une nouvelle preuve d'amour.

Tu trouvais �a tout naturel.

Comme tu as trouv� naturel de t'installer
dans ma chambre de bonne en rentrant � Paris.

Tu d�pendais
enti�rement de moi.

Pour la 1re fois de ma vie,
j'avais des responsabilit�s.

Il fallait que je devienne s�rieux.
Je l'ai �t�.

J'ai pr�par� ma licence.

Regarde-moi.
Qu'est-ce que j'ai de chang� ?

- Tu es licenci� en droit ?
- Voil� !

J'ai fr�l� la mention !

Maintenant, nous sommes � �galit�.

Dans un mois, nous pr�parons
le certificat d'aptitude.

15 jours apr�s,
nous plaidons l'un contre l'autre.

Comme �a, il y aura
toujours l'un des 2 qui gagnera !

Maintenant, nous allons f�ter �a.

Champagne, caviar,
saumon fum�, foie gras.

�a ne te pla�t pas ?

�a fait 3 mois que nous vivons
enferm�s dans cette mansarde.

J'�touffe, moi.
J'ai envie de sortir.

Une licence, c'est un �v�nement.
Il faut marquer le coup.

Allons nous amuser, danser,
rire, chanter, voir du monde !

Tu veux bien, dis ?

Le bijoutier m'a dit
qu'elles �taient presque vraies.

Jean-Marc !

- O� allons-nous ?
- Chez Maxim's.

- C'est pas vrai !
- Pourquoi, tu connais mieux ?

- Jamais on ne me laissera rentrer avec ce manteau.
- Pourquoi ?

J'ai l'air d'une
marchande de violettes.

Tu es folle.

Non, laisse-moi.
Emm�ne ta m�re chez Maxim's.

Elle sera ravie.
Elle a l'habitude.

Elle a de vrais bijoux,
de vraies fourrures, elle !

Moi, je me priverai
de tes chaussettes.

Il y a une autre solution.

On emprunte un manteau � Line.

"Paris by night"
de Christian Dior

"Soleil de minuit"
de Givenchy.

Alors, tu te d�cides ?

Tu es s�r que
ta m�re sera d'accord ?

Si je n'arrive pas � la convaincre,
Christian s'en chargera.

Pas d'h�sitation,
je prends l'astrakan.

Bravo !
Vous �tes un femme de go�t.

Elle a �t� s�duite
par la gr�ce du mannequin.

� 5 cm pr�s, c'est parfait.

Je t'apporte une aiguille et du fil.

Je proposerais
une coiffuse plus sophistiqu�e.

C'est l'artiste qui parle.

Permettez ?

� 20 ans, il suffit d'un rien
pour devenir irr�sistible.

Je vous en prie,
faites comme chez vous.

Viens, j'ai � te parler.

Alors, il ne suffit pas
que je l'entretienne.

Je dois aussi l'habiller.

Bient�t,
il lui faudra l'appartement.

�coute, Line,
elle n'a plus rien � cause de moi.

Une fille qui a couch� avec toi
le soir o� elle t'a connu,

elle est capable de se d�brouiller.

Tant qu'elle restera l�,
tu n'auras plus un sou.

Ou elle part,
ou tu te d�brouilles sans moi.

- Choisis.
- C'est tout choisi.

Elle reste.

Quand je serai c�l�bre, mes clients
m'emm�neront ici pour me remercier.

Le ma�te d'h�tel me conduira � ma table,
et sur mon passage, les gens diront :

"Vous savez, c'est Fran�oise
Aubry, la grande avocate."

- Tes clients seront si riches ?
- Bien s�r.

Ceux qui ne le seront pas,
je te les repasserai.

5, 10, 15, 20,
c'est pour notre soir�e.

5...

Et �a, pour vivre jusqu'� l'examen.

Et �a, pour marquer le coup !

Tu ne pensais qu'� sortir
et � t'amuser.

� part l'argent,
tu ne prenais rien au s�rieux.

Tu voulais toujours �tre avocate mais
tu ne pr�parais pas ton certificat d'aptitude.

Tu t'es fait coller.
Une ann�e de perdue.

En attendant, nous allions �tre
oblig�s de vivre � 2 sur mes honoraires.

� condition d'en toucher.

Regarde-moi.

C'est tout l'effet que je te fais ?

Fran�oise, pardon.
Je ne voulais pas te faire de peine.

Ce n'est pas un drame
d'�chouer � un examen.

Tu seras avocate l'ann�e prochaine.

Jean Marc,

je suis enceinte.

- Tu en es s�re ?
- Oui.

Qu'est-ce qu'on va faire ?

Je suis trop jeune pour avoir un enfant.
On ne peut pas le garder.

Il faut que je voie maman.
Elle seule peut m'aider.

Tu es folle.
C'est notre enfant.

Oui, je sais, tu es pr�t � faire ton devoir.
Apr�s, tu m'en voudras toute la vie.

Quand je voulais demander
ta main � ton fr�re il y a 6 mois,

j'�tais s�rieux.

Je n'ai pas chang�.

Cette fois-ci,
il ne pourra pas la refuser.

J'ai eu si peur.

Qu'est-ce qu'on va devenir ?

C'est tr�s simple : on va devenir
un p�re et une m�re de famille.

Un enfant !

Je savais enfin pourquoi
je me battais et pour qui.

Bien s�r, c'�tait dur. Un avocat stagiaire,
�a n'inspire pas confiance.

Je devais attendre 3 ans
avant de me faire une client�le.

J'�tais plein de courage.

Bravo, tr�s joli !

Pour eux,
nous sommes d�j� des anc�tres.

Ils ne savent pas qu'en r�alit�,
tu joues encore � la poup�e.

Il faut que je retourne travailler.
Tu rentres avec moi ?

Non, j'ai promis � maman
d'aller la voir avec Christine.

� Meudon, en poussant ta brouette ?

Papa doit venir
me chercher en voiture.

Ah bon, je ne savais pas
que vous �tiez r�concili�s ?

Nous n'avions plus
de raison d'�tre f�ch�s.

- �a t'ennuie ?
- Mais non, au contraire.

Pourquoi tu ne me l'as pas dit plus t�t ?

Tu voulais me faire une surprise ?

Tu comprends,
nous serons plus tranquilles.

Si jamais nous avons des ennuis,
nous pourrons toujours compter sur eux.

Si nous avons des ennuis,
c'est sur moi que tu dois compter.

- Tu me permets quand m�me d'aller � Meudon ?
- Bien s�r.

N'oublie pas que
c'est � Paris que tu habites.

Je rentrerai de bonne heure !

Je sais ce que tu vas dire :
je suis en retard.

Mais regarde
ce que j'ai rapport�.

Un �dredon tout neuf,
des coussins pour les chaises.

Une nappe pour la table.

- Qu'est-ce que tu cherches ?
- Et Christine ?

Oh, je l'ai laiss�e � la maison.
Maman ne voulait plus s'en s�parer.

Nous irons la chercher dimanche.

Papa a tr�s envie de te conna

Entre nous, ce ne serait pas
la meilleure solution ?

Un gars comme vous peut se
faire son trou dans la construction.

Venez habiter ici tous les 3.
Il y a de la place.

On sera en famille.

Regardez Fran�oise. Elle fr�tille
comme un poisson dans l'eau.

Avec nous,
elle n'a jamais manqu� de rien.

Je vous prends en main. Vous aurez
vite compris : l'argent roule.

Il suffit de le piquer au passage.

Pensez � tous ces corniauds
qui vivent dans des mansardes !

Ils ne demandent qu'� cracher.

Ils vous paient l'immeuble avant
qu'on ait achet� le terrain.

L'�t�, on exp�die les femmes
� Juan-les-Pins avec les gosses.

Et nous, on reste entre hommes.

Je suis un rigolo, vous verrez.
On file � Deauville, les poches bourr�es.

Un petit tour sur les planches,
un autre au casino,

le temps de jeter un coup d'oeil sur la
basse-cour et d'annoncer la couleur, hop !

elles rappliquent, les tourterelles.
Il n'y a qu'� faire son choix.

Je vous jure qu'on ne s'ennuiera pas.
C'est �a la bonne vie, non ?

- Je vois que vous avez un m�tier passionnant.
- Ben voyons !

Et les avocats,
je les ai � ma botte.

Un geste et hop !
ils viennent me manger dans la main.

- Tous ?
- Tous.

Ils ramassent les miettes.

- M�me Rouquier ?
- Ah, Rouquier...

C'est diff�rent. C'est le ca�d.
Nos affaires ne l'int�ressent pas.

Il vient de me proposer
d'�tre son collaborateur.

C'est un vrai avocat, tu sais,
ton petit camarade.

Il a r�ussi � m'�mouvoir.

Ma fille ne s'est pas tromp�e.
Vous ferez une belle carri�re.

- C'est un futur Rouquier.
- Ne le d�courage pas.

La nouvelle g�n�ration me prend
pour une vieille crapule, c'est pas vrai ?

C'est vrai, mais il ne suffit pas
d'�tre une crapule pour r�ussir.

Il me pla�t, ton ami.

Il y a toujours une place
pour vous dans mon �quipe.

Arrangez �a avec Patricia,
c'est mon chef du personnel.

Alors, tu poses ta candidature ?

Tu parles, �a pouvait
pas mieux tomber !

- Voyons tes r�f�rences.
- Eh, doucement !

C'est pour �tre avocat
que ton p�re m'engage,

pas pour calmer
les ardeurs de sa fille.

Dans ton cas, le cumul est obligatoire.

Tu m'as bien envoy�e promener,
le soir o� tu as embarqu� Fran�oise.

Eh bien, on se retrouve.

N'oublie pas qu'entre-temps,
je me suis mari�.

Moi, l'oublier ?
Fran�oise est ma meilleure amie.

Je ne veux pas d�truire
votre m�nage, au contraire.

J'adore les maris fid�les, �a m'excite.

Il faut que j'en croque un
de temps en temps.

Alors ?

C'est � prendre ou � laisser.

Combien ton p�re a-t-il
de collaborateurs en ce moment ?

5.

Eh bien, en mettant les bouch�es doubles,
ils doivent arriver � te satisfaire.

J'�tais bien oblig�
de me d�brouiller tout seul.

Toi, tu avais trouv� une solution :

Tu �tais partie en vacances
� Juan-les-Pins avec ta m�re et Christine.

Notre 1re s�paration.

Tu m'�crivais souvent,

et dans chaque lettre,

tu insistais pour que je demande � Linn
de nous c�der la moiti� de son appartement.

Malheureusement, Christian
venait de la plaquer.

J'attendais pour lui parler
un moment plus favorable.

M. Jean-Marc,
il faut venir tout de suite.

- O� ?
- Chez votre m�re. D�p�chez-vous !

Gardenal !

Elle a forc� la dose,
comme tout le monde.

Et c'est ce qui l'a sauv�e.

Vous pouvez la voir
mais ne la fatiguez pas.

Elle est au bord de la d�pression.

C'est la faute de Fran�oise !
C'est � cause d'elle que Christian m'a quitt�e.

Ils se voyaient tous les jours.
Je les entendais rire dans l'escalier.

- Ils se moquaient de moi, et de toi !
- Calme-toi, LInn. Je t'en prie.

Mais il va revenir. Et c'est bien
� cause de lui que j'ai failli mourir.

Tout ce que je demande, c'est d'�tre
heureuse pendant quelques mois seulement.

J'ai bien le droit de profiter de la vie aussi.
Tu ne peux pas m'en emp�cher !

Mais non, voyons !

Emm�ne Fran�oise loin d'ici. Sinon,
d�s qu'elle sera de retour, �a va recommencer !

Je la d�teste, tu entends ?
Je ne veux plus la voir !

Si je le pouvais, je la tuerais !

Ne t'inqui�te pas, Line,
nous allons partir.

On m'a propos� d'�tre juge
pour enfants � Wesel, dans les Ardennes.

Pendant 3 ans.

Nous aurons la ville
de mon pr�decesseur.

Il faut accepter tout de suite !

Oui, c'est la meilleure solution.

Un stage dans la magistrature,
c'est bon pour un avocat.

Quant � Fran�oise,

elle a besoin en ce moment
de stabilit� et de s�curit�.

Elle veut une maison, un jardin,
avoir des relations, recevoir...

Elle aura tout �a � Wesel.

Je ne m'�tais pas tromp�.

Wesel, loin de ta famille,
entour�e de nouvelles relations,

tu avais oubli� tes inqui�tudes.

Moi, j'�tais devenu
un fonctionnaire consciencieux.

10h par jour, je ne voyais des Ardennes
que les 4 murs de mon bureau.

Je faisais un travail
ingrat, difficile, �puisant.

Tu peux t'asseoir.

Dis-moi, tu n'�tais pas seul pour
le cambriolage de la villa ?

Tes complices se sont enfuis
d�s que les gendarmes sont venus.

Ils n'ont pas eu
le courage de te pr�venir.

T'as peur que je te batte ?

Allez-y, vous ne me taperez
jamais aussi fort que mon p�re !

�coute, si tu ne m'aides pas,

je suis oblig� de t'envoyer dans
une maison de redressement jusque ta majorit�.

- Qu'est-ce que tu feras quand tu en sortiras ?
- Le trottoir.

Faut bien gagner sa vie
avec la bourgeoisie.

Je vais quand m�me
essayer d'emp�cher �a.

Tant pis pour
le bourgeois comme moi.

T�l�phonez Au bon pasteur.
Demandez-leur s'ils ont un lit.

Tu ne tiens pas
� passer la nuit en prison ?

La prison ou les bonnes soeurs,
vous savez...

De toute fa�on, vous n'avez pas
l'intention de m'inviter chez vous.

Jean-Marc, �a fait
1h qu'on t'attend !

D�p�che-toi d'aller te changer.

Tu n'as pas oubli� que nous
sommes invit�s ce soir au Ch�teau de Les� ?

Qu'est-ce que c'est que �a ?

Minouche.

Une cliente.

Il n'y avait pas
de place Au bon pasteur.

C'�tait ici ou la prison.
J'avais pas le choix.

Justement, tu avais le choix.

Bon, viens.

Si la maison �tait plus grande,
on pourrait supprimer les centres de redressement.

- Qu'est-ce qui t'es arriv� ?
- Elle m'a mordu.

Tu avais tellement faim ?
Tiens, commence par �a.

�a t'ennuie tellement
de renoncer � cette soir�e ?

Mais je n'ai pas
l'intention d'y renoncer.

Il y aura Frisquet, le d�put� UNR.

Il y en a partout, des d�put�s UNR.

Et nos amis se seraient
d�rang�s pour rien ?

Tu ferais mieux
d'aller t'excuser.

Je te le rends, ton juge.
Vous d�nerez ensemble.

Au revoir.

Tu trouveras des draps dans la chambre
du haut, et des biftecks dans le garde-manger.

Puisque tu restes l� pour garder Christine,
je vais dire � la propri�taire de ne pas venir.

Ne m'attends pas trop t�t.

Il �tait une fois
un petit ours dans un arbre...

il y avait plein d'abeilles,
mais lui avait vu du miel.

Il a voulu manger le miel
mais les abeilles sont arriv�es...

- Qu'est-ce que tu fais l� ?
- N'avance pas ou je te cr�ve la paillasse.

Donne-moi ce couteau.

- Milou !
- T'es pr�te ? Barre-toi, je te rejoins.

- Qu'est-ce que tu vas faire ?
- Je vais me le farcir, ton juge.

Sinon, il va lancer
les flics � nos trousses.

Minouch, aide-moi !

�a suffit, maintenant.
On a assez jou�.

Vous avez failli le tuer.

Ne t'en fais pas.
Il va mieux.

Tu croyais qu'il suffisait de te pr�senter
pour emmener ta petite amie ?

�a va, ne cr�nez pas. Vous avez gagn�
ce coup-ci mais on se retrouvera.

Tu serais bien avanc�
si tu m'avais crev� la paillasse.

Solte Minouche!
Ningu�m pode nos separar.

Elle n'a que moi, il faut que je la d�fende.
Vous, vous vous en foutez.

Vous avez votre femme,
votre baraque, votre paye.

Vous ne pouvez pas comprendre.

Ce que je comprends, c'est que quand elle
sortira de la maison de redressement,

toi, tu rentreras en Centrale
pour un coup dur.

Alors, elle fera le tapin
pour t'envoyer des colis.

Puis quand tu seras lib�r�,
c'est elle qui sera boucl�e pour racolage.

Eh ben, vous vous pr�parez
une belle vie tous les 2.

�videmment, prendre un boulot,

attendre qu'elle soit lib�r�e
et se marier ensuite, c'est moins dr�le.

�a n'�pate personne.
Il faut aussi un peu plus de courage.

Je vous vois venir. Et ce boulot,
c'est de votre part que j'irai le demander ?

Mais pourquoi pas ?

C'est plus la peine d'en parler,
je suis fait.

Petit cr�tin, je ne fais pas
le boulot des gendarmes, moi.

Si jamais ils te ram�nent,
je ne te louperais pas.

Va-t-en, je t'ai assez vu.

Allez, embrassez-vous.

Si tu te pr�sentes avec une feuille de paie,
je te permettrai de la voir 2 fois par mois.

Maintenant, du vent !
�a suffit pour aujourd'hui.

Toi, au lit tout de suite,
sinon la fess�e.

Heureusement, tu n'avais pas
assist� � cette tentative d'enl�vement.

Elle ne t'aurait pas amus�e.

Pas plus que tu n'as �t� touch�e
par la morte de Line.

Je suis all� seul � Paris
pour la conduire au cimeti�re.

Elle m'avait envoy� des lettres
navrantes dont je ne t'avais pas parl�.

� quoi bon ?

Tu n'avais jamais
essay� de la comprendre.

Pourtant, je ne t'en voulais pas.

Si je ne t'avais pas rencontr�e,
je me serais retrouv� seul dans mon appartement vide,

continuant � mener
une vie futile et sans but.

J'avais h�te de te rejoindre,
de te serrer dans mes bras,

de te faire sentir l'immense
tendresse que j'�prouvais pour toi.

- Mauvaises nouvelles ?
- C'est Rouquier.

Il me propose de nouveau
de rentrer dans son �quipe.

150 000 F. par mois,
plus un pourcentage sur les affaires.

Formidable ! Nous n'avons
plus d'ennuis. Tout est arrang�.

Tu entends, Christine ?
Nous allons rentrer � Paris.

�videmment, je ne te demanderai pas
de pr�parer les bagages tout de suite.

C'est quand m�me curieux
qu'il ait pens� � moi.

Les avocats ne manquent pas � Paris.

Tu sous-estimes ton talent.
Rouquier sait ce que tu vaux.

Surtout si Patricia lui a
rafra�chi la m�moire sur ta demande.

Jure-moi que tu ne lui as pas �crit !

Eh bien m�me si je l'avais fait.

Jean-Marc, tu m'en veux ?

Ainsi, tu es capable
de me cacher ce que tu fais,

de me mentir...

C'est la 1re fois
que je m'en aper�ois

Oui, j'en suis capable.
Dans ton int�r�t.

Redescends sur terre,
mon pauvre Jean-Marc.

Tu n'as pas le courage de
quitter tes jeunes d�linquants.

Tu te prends pour leur ange gardien,
mais pour eux, tu seras toujours un juge.

Si seulement tu en avais trouv�
un seul qui t'ait fait confiance !

Qui ait chang� de vie
� cause de toi.

Apr�s tout, nous n'en avons
plus que pour 3 mois.

Mon cher pr�sident,
vous me d�cevez.

J'esp�rais que celui-l� au moins,
vous arriveriez � le convertir.

Dans mon centre
d'�ducation surveill�e,

les gosses commen�aient d�j�
� parler du juge de Wesel.

C'�tait bon signe.

Ils vont apprendre que lui aussi,
il les laisse tomber.

J'ai toujours dit
n'�tre l� que pour 3 ans.

Quand on s'est embarqu� dans
ce boulot, on n'a plus le droit de le quitter.

Mon vieux, mettez-vous � sa place,

un m�tier sans argent � gagner,
sans reconnaissance � attendre,

sans gloire � esp�rer...

Oui, faut �tre cingl� pour le faire.
Je croyais que vous l'�tiez autant que moi.

Je voulais vous parler du nouveau
centre qu'on va construire...

mais �a me para�t inutile maintenant.

Vous n'avez jamais chass� ?

- Jamais.
- Vous me le jurez ?

Sinc�rement, vous �tes dou�e.

Une femme du monde se reconna�t
� sa fa�on de monter � cheval

et d'�pauler son fusil.

Cette arme est vraiment faite pour vous,
une petite merveille.

Tenez, un chevreuil passe.
Vous le suivez.

Et pan ! vous l'arr�tez en plein bond.

Et si c'est un magistrat ?

Gr�ce au ciel, ch�re madame,
les magistrats ne bondissent pas.

- Non ? Dommage.
- Fran�oise, je t'en prie.

Pourquoi ? J'ai bien le droit
de m'amuser, on va s'en aller.

M. Dubreuil, vous voulez bien
venir un instant, s'il vous pla�t ?

Par ici.

Vous m'aviez dit de
vous amener une feuille de paie.

�a fait un mois que tu travailles ?

Tu as l'intention de continuer ?

Minute...

Vous m'aviez propos� un march� :
une feuille de paie, une visite � Minouche.

�a tient toujours ?

�a tient toujours.

Passe me voir demain
au palais, on arrangera �a.

Si tu tiens le coup encore un an,
je fais lib�rer Minouche...

et vous vous marriez.

D'accord ?

D'accord. � demain.

J'ai votre parole.

Vous ne me laissez pas tomber ?

Le laisser tomber, alors que
j'attends �a depuis 3 ans !

C'est pourquoi j'ai pr�f�r�
vous l'amener tout de suite.

Avant qu'il apprenne
que vous nous quittez.

J'avais oubli�.

Maintenant au moins,
vous savez � quoi vous renoncez.

Mais j'ai suivi vos conseils.

Vous avez tout fait
pour me d�go�ter de ce m�tier.

C'est vrai,
mais je n'y suis pas arriv�.

Il vous tient maintenant,
vous aurez du mal � l'oublier.

Vous �tes comme mon mari.

Vous avez toujours admir� votre mari,
avouez-le.

Non.

Non, mais j'avais tort.

C'est en travaillant avec vous
que je m'en suis rendue compte.

J'aurais d� le soutenir, l'encourager.

Il s'est battu tout seul,
jusqu'au bout.

Je n'ai pas �t� la femme
qu'il lui fallait.

Vous venez de m'ouvrir les yeux,
vous et Milou.

Notre collaboration
n'est peut-�tre pas termin�e.

Oh, les tourtereaux !

Qu'est-ce que vous attendez
pour vous embrasser ?

Ne vous g�nez pas pour moi,
j'ai les id�es larges.

�a fait 3 ans que vous en mourez d'envie.
Allez, d�p�chez-vous !

- Il ne vous reste plus beaucoup de temps.
- Fran�oise !

Mais au fait, vous n'avez peut-�tre pas
attendu ma permission ?

Alors, tu t'es laiss� s�duire ?
Elle t'a persuad� de rester � Wesel ?

Si je restais � Wesel, ce ne serait pas
� cause de Mme Monnier, tu le sais bien.

Non, seulement pour
dorloter tes petits voyous.

Tu penses � rester ?
Tu viens de me l'avouer !

C'est vrai, j'y pense.

Au moment de quitter ce m�tier,
je me demande si je ne fais pas une erreur.

Je renonce � quelque chose de tr�s
important, pour moi et notre avenir.

N'essaie pas de m'avoir.
Moi, je ne marche pas.

Je sais que tu as terriblement envie de rentrer
� Paris, mais je voudrais que tu me comprennes.

De toute mani�re,
je ne d�ciderai rien sans toi.

Nous en reparlerons demain.
Ce soir, tu as trop bu.

Moi, j'ai bu ? �a alors !
Juste 2 coupes.

Tiens, regarde : la preuve.

Les Pierreux, un village
enti�rement abandonn�.

50 maisons en ruine.
Je fais tout raser et je construis mon centre.

Voil� le plan.

3 �tages,
des terrasses partout.

Cette fois, on ne dira pas
que c'est une prison.

En 2 ans, je pourrai
y envoyer 500 gosses.

Vous pourriez peut-�tre les y envoyer
cet �t� et �conomiser des millions.

Oui, tout le monde
veut restaurer les vieilles fermes.

Pourquoi pas nous ?

Vous donnez aux gosses un village
entier � faire revivre, leur village.

Ils seront eux-m�mes ma�ons,
charpentiers, menuisiers...

et ensuite, cultivateurs.

Ils g�reront leur coop�rative
et vendront eux-m�mes leurs produits.

Comprenez, dans nos centres, les
pensionnaires ne savent rien du monde,

tandis que l�, le jour
de leur lib�ration, ils seront adapt�s.

Vous avez raison. � partir de
maintenant, c'est votre projet.

Vous vouliez �tre avocat ?
Vous avez trouv� une cause � d�fendre.

On n'aime plus la chasse en province ?

Je vais vous faire sortir
de vos terriers, moi !

Votre femme a
un peu abus� du champagne.

Allez, emmenez-la et couchez-la
avant qu'elle n'ait tu� quelqu'un.

Attention !

Fran�oise, �a suffit !

Laisse-moi, va-t-en !

Tu crois que
je ne sais pas ce que tu penses ?

Que j'ai g�ch� ta vie,
que je t'emp�che de faire une carri�re.

Et ma vie � moi,
tu n'y penses pas ?

�a t'est �gal que je perde
ma jeunesse dans un trou de province.

Que je n'ai ni argent, ni bijoux,
pas m�me un joli manteau.

Va leur dire que je suis folle
et que tu m'as quitt�e.

Ils t'accueilleront les bras ouverts,
trop contents de te garder.

Et moi, je m'en irai toute seule.

De toute fa�on, je ne peux pas
rester un jour de plus ici.

Ils se moqueraient de moi.

Alors, il ne nous reste plus
qu'� partir tous les 3.

Pour commencer notre vie
dans un appartement de 8 pi�ces.

Je savais bien que
je finirais par te convaincre.

Le jour-m�me o� j'avais pris conscience
de ma vocation, j'avais d� y renoncer.

Tu �tais pr�te � m'aider et � me suivre,

mais seulement
dans la voie que tu avais choisie.

Si je ne voulais pas te perdre,
je devais ne plus penser � moi.

Te donner tout ce que tu souhaitais.

L'argent, l'appartement,
les bijoux, les fourrures...

Avec Rouquier, c'�tait facile.

Un peu trop facile.

100, 200, 300 000.

Ta part sur l'affaire des compteurs.

Inutile d'en parler �
ton percepteur, �a reste entre nous.

Tu t'es bien d�brouill�. Maintenant,
je vais te confier une mission plus d�licate.

- Tu pars ce soir pour Marmande.
- Marmande ?

- L'affaire Gaffner, le monstre de Villeneuve ?
- Lui-m�me.

Il me faut un assassin merveilleux.

un jardinier ing�nu � l'�me tendre

qui enterre ses victimes
sous des massifs de b�gonias.

De la po�sie, quoi !

Rien qu'avec �a, je fais les manchettes
des journaux pendant 6 mois.

Tiens, tu liras la presse
r�gionale dans le train.

Ma�tre Morlaas, du barreau local,
a �t� commis d'office.

Un bavard poussi�reux, besogneux,

imbib� de Guignolet Kirsch,
toujours en retard d'une note de gaz.

Avec lui, dans 2 mois,
tout le monde aura oubli� Gaffner.

- �a vaudrait mieux pour lui.
- �a te g�ne ?

Au point o� j'en suis.

Un criminel de cette envergure,
�a ne court pas les rues.

Il a droit au grand jeu, et c'est toi
qui va me le ramener sur un plateau.

Tu peux aller jusqu'� 500 000.

300 pour la femme de Gaffner,
200 pour la conscience de Morlaas.

C'est bien pay�.

Naturellement, tu le baratines un peu.
Tu lui parles de l'int�r�t de son client.

Du respect que mon nom inspire aux jur�s,
des experts que j'ai dans la manche.

- Enfin, tu connais la musique.
- Par coeur.

Tu es dou� et tu as une bonne t�te.
Tu inspires confiance.

Dans le m�tier,
c'est un atout formidable.

Moi, je suis bien oblig�
de m'arranger autrement.

Pilar, preparez ma valise.
Pronto, por favor.

Je pars en voyage tr�s dias.
Haga la maleta.

[En espagnol]
Il y a une dame qui vous attend.

Une dame pour moi ?
Une cliente ?

Minouche, vous me reconnaissez ?

- Minouche, qu'est-ce que tu fais l� ?
- Je me suis taill�e.

Et Milou ?

Le nouveau juge lui a
refus� les permis de visite.

Alors, il a plaqu� son boulot
et il est all� retrouv� ses copains.

Le hold-up de Charleville, c'�tait lui.

Bon Dieu, j'ai �cris � mon successeur
pour lui expliquer 2 fois.

Vous pensez que �a suffisait ?

Les juges, Milou et moi, on les connaissait.
On leur faisait pas confiance.

On a cru que vous,
c'�tait pas pareil.

Vous �tiez seulement
plus malin que les autres.

Tu as bien fait de venir me voir.
Nous allons le sortir de l�.

Trop tard.

Il s'en est sorti tout seul.

Je voulais seulement voir
votre t�te en apprenant la nouvelle.

Minouche, ne pars pas.
Je vais t'aider.

Merci...
Je crois que vous en avez assez fait.

Je me d�brouille,
comme vous l'aviez pr�vu.

�a a l'air de rapporter,
le m�tier d'avocat.

Si le coeur vous en dit,
je suis tous les soirs au Bijou Bar.

Tu es encore l� ?
Tu vas rater ton train.

Je ne pars pas.

Pendant un an, j'ai essay� honn�tement
de devenir un avocat marron.

�a demande des qualit�s
que je n'ai pas.

J'ai donn� ma d�mission � Rouquier.

Ah, il t'a pris au s�rieux ?
Ne t'en fais pas.

Patricia arrangera �a.

- Il te pla�t, mon manteau ?
- Beaucoup.

Je l'ai eu pour 900 billets.
J'ai vers� un acompte.

Maintenant, j'ai plus un sou.

On fait un joli couple, tous les 2.

- J'ai repens� � ce que nous avons dit tout � l'heure.
- Moi aussi.

J'ai trouv� une solution.

Ah, laquelle ?

J'installe mon cabinet ici.

Tu passes ton certificat d'aptitude et nous
travaillons tous les 2 comme d�cid� il y a 5 ans.

Au d�but, ce sera difficile.

Mais nous serons ensemble.
C'est �a qui compte.

Trop tard.
Je suis d�j� cas�e.

Dans la publicit�.

�a fait un moment que Roger
me propose d'entrer dans sa bo�te.

Tu voulais que je travaille ?
Alors, j'ai accept�.

La publicit�, ce n'est pas s�rieux.

Peut-�tre, mais l'argent roule.
Il suffit de le piquer au passage.

Tu as d�cid� de quitter Rouquier.
Tu t'installes � ton compte.

Je ne te reproche rien.

Alors, laisse-moi faire
ce qui m'amuse, moi aussi.

Je viens � exprimer mon admiration
� mon jeune confr�re Me Dubreuil,

qui, malgr� son inexp�rience,

n'a pas h�sit� � mettre son talent
au service d'une cause ind�fendable.

En quelques mois, il s'est fait
une r�putation d'avocat int�gre,

sensible et passionn�,
qualit�s que j'ai pu appr�cier,

et dont j'ai favoris� l'�panouissement
au cours de notre trop br�ve collaboration.

Aussi je comprends l'�motion qu'il a d�
�prouver quand cette pauvre fille est venue

lui avouer en pleurant :
� j'ai c�d� � un homme par amour �.

� Il m'a fait un enfant
et il m'a abandonn�e �.

N'�coutant que son coeur
Me Dubreuil jura de lui faire rendre justice.

Et il tra�na devant les tribunaux le l�che,
le perfide, l'inf�me s�ducteur.

Un gamin de 18 ans,

sans d�fense,
mais avec une grosse fortune.

�lev�e par une m�re
h�las trop indulgente.

Occasion r�v�e, car l'innocente victime

d�laissait volontiers son humble chaumi�re
pour courir les bo�tes de nuit.

De nombreux t�moins
s'accordent � rendre hommage

� sa beaut�, � son amabilit�,

et � sa complaisance.

Les occasions de se faire faire un enfant
ne sont pas rares entre Pigalle et St-Germain-des-Pr�s.

Mais il est aussi difficile de
retrouver le v�ritable p�re

qu'une �pingle dans
une pelotte d'�pingles.

On choisit par hasard le partenaire
le plus riche et le plus vuln�rable.

Je n'aurais pas le mauvais go�t d'insister.
La cause me para�t entendue.

Ma�tre Dubreuil !

Ma�tre Rouquier
a raison : la cause est entendue.

J'avoue avoir fait preuve
dans cette affaire d'une grande na�vet�.

Quand ce jeune homme a annonc�
� sa m�re qu'il voulait se marier,

elle lui a interdit de revoir ma cliente.

Il �tait faible. Il a c�d�.

Mais je croyais que
ses sentiments �taient toujours sinc�res.

Ce proc�s, c'�tait pour eux
la seule occasion de se revoir,

leur derni�re chance.

Je comptais aussi beaucoup
sur l'�loquence et le talent de Me Rouquier.

Je savais qu'il ne m�nagerait pas ma cliente,

qu'il fouillerait dans son pass�,
collectionnerait les ragot,

et susciterait des t�moignages accablants.

Il l'a fait avec
une remarquable efficacit�.

Je penais qu'aucun homme,
m�me le plus l�che,

ne pourrait laisser calomnier
et insulter la femme qu'il aime sans se r�volter.

Mais le client de Me Rouquier l'a �cout�
jusqu'au bout sans r�agir.

Vous vous �tes tromp�e.
Le p�re de votre enfant, ce n'est pas lui.

Ce n'est pas lui qui vous a dit :

� Notre vie a commenc�
le jour o� nous nous sommes rencontr�s,

� je ne veux pas savoir
ce que tu as fait avant �.

Ce n'est pas lui qui a cherch� du travail pour
vous offrir une bague de fian�ailles.

Ce n'est pas lui qui s'est �cri�
en apprenant que vous attendiez un enfant,

� Maintenant, je vais avoir une vraie famille,

� plus rien ne pourra nous s�parer �.

L'homme que vous aimez n'existe pas.
Vous l'avez imagin�.

Vous le rencontrerez peut-�tre un jour
et ce sera lui le p�re de votre enfant.

Mais celui-ci n'a rien � vous offrir.

Ni tendresse, ni protection.

Seulement une pension alimentaire,
c'est ce que vous voulez ?

Alors renoncez � lui pour toujours.

Vous n'avez plus rien � faire ici.

Qu'est-ce que vous attendez ?

- Yvette, attends-moi !
- Reste ici.

Me Dubreuil, on a t�l�phon� de chez vous.
Il faudrait que vous rentriez tout de suite.

[En espagnol] Monsieur, je suis content
que vous soyez l�. Je ne savais pas quoi faire.

[En espagnol] La petite
est tr�s malade. Elle a 40� de fi�vre.

[En espagnol] Vous aviez dit que vous seriez
de retour mercredi et nous sommes d�j� vendredi."

40,2�. O� elle a mal ?

[En espagnol] - O� elle a mal ?
- Aqui.

Infection intestinale, s�rement.

Le plus urgent,
c'est de faire tomber la fi�vre.

Allez cherchez de la gaze
dans le frigidaire.

- Qu�?
- Hielo, glace !

T�l�phone, allez r�pondre.

Bon, j'y vais.
Maintenez-lui �a contre la t�te.

[En espagnol] - La cabeza!
- Non, �a va la tuer !

Faites ce que je vous dis,
nom de Dieu !

All� ?

Jean-Marc ?

C'est toi, Fran�oise ?
D'o� m'appelles-tu ?

De Rome �videmment.
J'ai d� prolonger mon s�jour.

Les Italiens ne veulent plus me l�cher.
Ils sont adorables.

Je suis invit�e partout : cocktails,
soir�es... on fait des affaires formidables.

Fran�oise, �coute-moi.

- Christine est malade
- Qu'est-ce qu'elle a ?

Beaucoup de fi�vre.
�a a l'air assez grave.

Chez les enfants, la fi�vre monte vite.
Tu n'as qu'� appeler le docteur.

�a va s'arranger.
Je vais essayer d'avancer mon retour.

Mais ce n'est pas facile.
J'ai encore des tas de choses � faire ici.

Une seconde, tu permets !?

Mais comment as-tu su
que je rentrait aujourd'hui ?

J'ai t�l�phon� � ton bureau.
Ils m'ont dit qu'ils t'attendaient.

- Ils ne peuvent plus se passer de moi.
- Comment va Christine ?

- Elle est presque gu�rie.
- Tu vois, tu t'inqui�tais pour rien.

- Tu n'as pas de bagages ?
- Si, bien s�r. Des tas.

J'ai m�me ramen�
un aristocrate florentin.

- Comte Ettore Baldini. Mon mari.
- Enchant�.

Ettore m'a servi de guide � Rome.
Sans lui, je ne sais pas ce que j'aurais fait.

Il vient repr�senter les industriels italiens
pour notre exposition au Grand Palais.

- Nous pouvons vous d�poser.
- Non, le chauffeur de la bo�te va venir.

Tu ne rentres pas avec moi ?
Christine t'attend.

Tu lui as dit que je revenais ?

On n'a pas cess� de t'attendre.

Je l'ai soign�e aussi bien que j'ai pu,
mais sa m�re, personne ne pouvait la remplacer.

Je lui ai dit que tu avais avanc� ton
retour parce qu'impatiente de la revoir.

Ettore, prenez mes bagages
et allez directement au bureau.

Je passerai en fin d'apr�s-midi.

Tu dois trouver que
je suis une m�re d�natur�e.

Ce n'est pas si facile d'�tre en m�me temps
une femme d'affaires et une m�re de famille.

�tre en m�me temps une femme d'affaires
et une m�re de famille, rien de plus facile.

Aucun m�tier, m�me passionnant,
ne remplacera jamais l'amour d'un enfant.

N'est-ce pas, Cristine ?

Vous venez de nous en donner,
d'une fa�on tr�s jolie, la preuve.

C'est chez elle que Fran�oise
Dubreuil, pourtant follement occup�e,

a bien voulu nous accueillir
alors que nous sommes quelques millions.

Vous nous prouvez qu'on se trompe quand on dit qu'on
ne peut pas faire bien plusieurs choses en m�me temps.

�tre jolie, avoir une Christine,
s'occuper de sa maison,

et pr�parer une tr�s importante
exposition au Grand Palais.

- Pour f�vrier, je crois ?
- Oui.

- Ce sera � Formes italiennes � ?
- C'est �a.

Pouvez-vous nous dire comment
vous avez eu l'id�e de cette manifestation ?

Je ne suis pas 1re � avoir pens� que
l'art et le g�nie fran�ais

pouvaient se renouveller
et s'�panouir au contact

des r�alisations
de grands cr�ateurs italiens.

Nicole !
Qu'est-ce que tu fais l� ?

Oh, Jean-Marc !

J'en peux plus, il faut que tu m'aides.
La police me recherche.

La police ?
Qu'est-ce que tu as fait ?

Mon mari veut me faire arr�ter.
Si tu le connaissais... il ira jusqu'au bout !

Si tu commen�ais par le d�but,
j'arriverais peut-�tre � comprendre.

- Assieds-toi.
- Tu me donnes � boire ?

Je suis � bout.

Il m'a �pous� comme il engage son personnel.
J'�tais charg�e de lui faire des enfants.

2 gar�ons et 1 fille, en 3 ans.
Oh, je suis une bonne ouvri�re.

Et puis un jour,
j'ai rencontr� un homme qui me comprenait.

- Je suis partie avec lui.
- Vous vivez ensemble ?

Non, il �tait mari�.
Il m'a quitt�e.

S'il n'y avait pas les enfants,
je te jure que je me serais tu�e.

Ton mari a demand� le divorce
et il a obtenu la garde des enfants !?

Je les voyais pendant les vacances.
Et puis cet �t�...

cet �t�, j'ai pas eu
le courage de m'en s�parer.

Je les ai cach�s chez des amis.

Ton mari a port� plainte !?

Nicole !

Tu vas m'aider, hein ?
Tu es avocat.

Je veux le garder.
Je ne peux pas vivre sans eux.

SI tu veux que je t'aide,
tu dois d'abord les rendre � leur p�re.

Jamais !

Jean-Marc ?

- Pardon, madame.
- C'est Nicole. Tu ne la reconnais pas ?

Nicole ?
Mais oui, bien s�r.

Je suis d�sol�e
de vous avoir d�rang�s.

Fran�oise, Nicole
a des ennuis graves.

Je vois que tu as trouv�
ce qu'il fallait pour la r�conforter.

Tu peux venir une minute ?

Je vous le rends tout de suite.

Je vous pr�sente Jean-Marc, mon mari.

- M. Grandjouan, le grand patron.
- Enchant�, j'avais tr�s envie de vous conna�tre.

- Naturellement, vous d�ner avec nous ?
- Je regrette, mais je ne peux pas ce soir.

Laissez-vous tenter. Nos amis italiens
ont envie de conna�tre Paris.

On va faire la tourn�e des grands ducs.

N'insistez pas, il est accapar�
par l'une de ses anciennes conqu�tes.

M�fie-toi, j'ai l'intention de rentrer de bonne heure.
Vous venez, Ettore ?

Alors, tu as pris ta d�cision ?

Je suis bien oblig�e
de faire comme tu veux.

Je n'ai que toi.
Jean-Marc !

Je t'en prie,
ne me laisse pas tomber.

Oh, Fran�oise, le plus p�nible
n'�tait pas de t'attendre.

C'�tait chaque fois la peur
de te retrouver plus marqu�e par un milieu

qui jugeait ridicule et d�mod�
les sentiments les plus sinc�res.

Oh, tu m'as attendue ?

Tu m'avais dit que tu rentrerais
de bonne heure. Il est 3h.

Tu es un amour de petit mari !

J'ai pas pu me d�barrasser d'eux.
Les Italiens voulaient voir un strip-tease.

�a valait le coup d'oeil.
Pas les filles, la t�te des gars.

Pour savoir ce qu'il se passait sur sc�ne,
il suffisait de les regarder.

Tu aurais d� venir.

Apr�s, c'est moi qui les excitait.

Ils me d�shabillaient du regard.
J'avais l'impression d'�tre nue.

Et �a ne te g�nait pas ?

Dis donc, ne commence pas
� jouer les puritains.

Toi aussi, tu te fais ton petit strip-tease
dans ta t�te quand une fille te pla�t, non ?

Les autres en font autant
avec ta femme. �a ne fait de mal � personne.

Il y en a qui donneraient cher
pour �tre � ta place.

Mais ils n'ont aucune chance.

- Arr�te, Fran�oise, tu m'�coeures.
- Ah, vraiment ?

C'est ce que nous allons voir.

Tu veux jouer les indiff�rents ?

Essaie toujours, mon bonhomme.
�a ne durera pas longtemps.

Je connais la technique.
Elle a fait ses preuves.

Tu vas voir.

Alors, �a ne te donne pas
envie de sauter sur moi ?

De me serrer dans tes bras ?

Maintenant, tu ne peux pas l'avouer
mais tu n'en peux plus.

Tu as le coeur qui bat,
les mains moites, la gorge s�che.

Pourquoi te retiens-tu ?
Tu n'as qu'un geste � faire.

Alors, qu'est-ce que tu attends ?

Pourquoi tu ne dors pas avec maman ?

Je dormais pas. Je suis venu ici
pour r�fl�chir. Apr�s, je me suis endormi.

� quoi tu r�fl�chis ?

- � ce que le p�re No�l allait t'offrir.
- Il le sait. Je veux de la neige.

De la neige ?

D'habitude, la neige est r�serv�e
aux petits enfants qui vivent en montagne.

Il n'a qu'� y aller
dans la montagne.

Christine, c'est une tr�s bonne id�e.
Je vais essayer d'arranger �a avec le p�re No�l.

Je l'ai sentie passer, ta gifle.
Je crois bien que je l'ai m�rit�e.

Jean-Marc, j'ai honte.

Moi aussi. �a ne nous ressemble ni � l'un,
ni � l'autre, ce qui s'est pass� cette nuit.

On s'est un peu perdus de vue
depuis quelques mois.

C'est le temps
de refaire connaissance.

Fran�oise, je voudrais
te demander un conseil.

Je suis amoureux fou
d'une femme d'affaires.

Je crois
que je ne lui suis pas indiff�rent.

Mais elle est tellement accapar�e par son m�tier
qu'il m'est difficile de la convaincre.

- Qu'est-ce que tu ferais � ma place ?
- Pas d'h�sitation : je l'enl�verais.

Je l'emm�nerais loin de Paris,
en montagne pendant les vacances de No�l.

L�, j'aurai 15 jours pour lui prouver que
notre amour est la seule chose qui compte.

Elle en est peut-�tre d�j� persuad�e.

Et... si cette femme a une petite fille ?

Nous l'emm�nerons avec nous.

Jean-Marc, �a va �tre merveilleux.

La derni�re fois que j'ai fait
une fugue avec un amoureux, c'�tait...

il y a 5 ans � Florence.

- Pourquoi maman n'est pas venue ?
- Elle a trop de travail.

Pourquoi il n'y a pas de neige ?

On n'a pas besoin de neige
pour s'amuser.

Pour se promener,
faire une tour dans le t�l�ph�rique.

- Tu veux que je t'ach�te une poup�e ?
- Non !

Bon, on va aller voir
s'il y aura de la neige demain.

Ben non, tu vois.
Ce sera pour apr�s-demain.

Tu pr�f�res jouer avec eux ou
venir te promener avec moi ?

Jouer avec eux.

J'ai trouv� ton mot � l'h�tel.
Tu as de nouveaux ennuis ?

J'avais besoin de te voir, de te parler.

Je suis bien avec toi, Jean-Marc, tu sais.

J'ai bien fait de faire le voyage.

Tu te souviens au Quartier latin,
quand on �tait ensemble ?

On n'aurait jamais d� se quitter.

J'ai g�ch� ma vie � cause de toi.

Pendant 6 ans, j'ai essay� de t'oublier.
C'est long, 6 ans !

Un jour, j'ai cess� de lutter
et je suis venue chez toi.

Je me suis aper�ue que
je t'aimais toujours autant.

J'ai pas os� te le dire,
� cause de Fran�oise.

Tu comprends, je croyais que
vous �tiez heureux ensemble.

Maintenant,
je n'ai plus de raison de me taire.

- �coute, Nicole !
- Jean-Marc, je t'en prie,

embrasse-moi.

Viens danser.

Je ne veux pas te faire divorcer.

Simplement, quand tu auras
envie de moi, tu viendras me voir.

Avec la b�n�diction de Fran�oise.

�a lui est bien �gal.

- Elle a Roger.
- Quoi ?

Tout le monde le sait.
Ils ne se cachent pas d'ailleurs.

Je ne te crois pas.

Comment ?

T'es vraiment trop b�te !

Je les ai vus moi-m�me,
le soir du r�veillon � l'�l�phant rose.

Ils s'embrassaient � pleine bouche !

Tu crois que je serais venue
si ce n'�tait pas vrai ?

Nicole, pourquoi me joues-tu cette com�die ?

Je sais que tu ne m'aimes pas.

Tu as besoin d'un homme pr�s de toi
parce que tu n'as pas le courage de vivre toute seule.

N'importe lequel, et pour l'avoir,
t'es pr�te � faire n'importe quoi.

�a t'avancerait � quoi
de coucher avec moi ?

- Alors, tu ne veux plus me revoir ?
- Mais si.

Rien n'est chang�.

Quand tu auras besoin de moi,
t�l�phone-moi et je viendrai.

Jur� ? J'ai d�j� essay� de me tuer.
Je peux recommencer.

Bien s�r, je te le jure.

- Maman !
- D�j� de retour ?

Je ne vous attendais pas
avant la fin de la semaine.

Tu nous manquais � tous les 2.

Tu aurais pu me pr�venir.
J'aurais mis un peu d'ordre.

- � Pilar de le faire.
- Pilar n'est pas l�.

Pourquoi ?

Je lui ai donn� des vacances.

Tiens, va te faire couler
un bain. Je te rejoins.

Tu ne m'as m�me pas embrass�.

Qu'est-ce que c'est
que cette histoire de poussin ?

J'ai t�l�phon� � l'h�tel. On m'a dit
que tu avais mis notre fille dans un home d'enfants.

Christine s'ennuyait un peu avec moi.

Apr�s, je me suis ennuy� tout seul.

Tu tenais tellement � aller � Meg�ve.

- Avec toi, oui.
- Je t'en prie, tu vas pas recommencer.

Moi aussi, je me suis
ennuy�e toute seule ici.

� cause de toi.

- T'as quand m�me eu des distractions ?
- Aucune.

Je ne suis sortie
que pour aller au bureau.

- Et le soir du r�veillon ?
- J'ai pris un somnif�re et j'ai dormi.

Fran�oise,
pourquoi mens-tu ?

On t'a vue � l'�l�phant rose avec Roger.

Ah, tu me fais espionner.
J'ai droit � une sc�ne de jalousie ?

J'ai des raisons d'�tre jaloux ?

- Et d'abord, qui nous a vus ?
- Nicole.

- Je l'ai rencontr�e � Meg�ve.
- Ah, je comprends tout.

Voil� pourquoi tu tenais tant
� y aller � Meg�ve, surtout sans moi.

Voil� pourquoi tu as mis Christine
dans un home d'enfants, pour �tre tranquille.

Naturellement, pour �viter des questions
g�nantes, tu m'accuses de coucher avec Roger.

Pourquoi je me serais priv�e ?
Apr�s tout, je n'aurais fait que te rendre la pareille.

Et puis je n'ai pas de comptes � te rendre.

Je suis libre, je gagne ma vie.
Tu n'as jamais pu le supporter.

Puisque tu as trouv� une autre femme,
tu n'as plus besoin de moi.

Qu'est-ce que tu attends ?
Va donc la retrouver !

Nous n'avons plus rien � nous dire !

Je m'y attendais depuis des mois.
Pourtant, je n'arrivais pas � le croire.

J'�tais pr�t � te pardonner
une d�faillance, une erreur.

Mais c'�tait plus grave.

Ce n'�tait pas Roger qui t'attirait.

Mais le genre de vie
qu'il repr�sentait.

Une vie de complaisance,
de trahisons tol�r�es.

Je suis revenu au milieu de la nuit,
�puis� et d�sempar�.

Au moment de te retrouver,

je ne me suis pas senti le courage
d'affronter une nouvelle sc�ne.

Si je t'avais dit la v�rit�,
tu ne m'aurais pas cru.

Alors, je suis all� dormir
dans cette chambre de bonne

o� nous avions �t� tellement heureux.

Tu ne m'avais pas attendu.
Tu �tais partie avec Christine chez tes parents.

Tu avais choisi la
solution la plus facile.

Celle de tous les couples
qui ont rat� leur vie.

Le divorce.

Du jour au lendemain de toutes ces ann�es
de joies et d'�preuves �troitement m�l�es,

il ne restait plus rien
que mes souvenirs.

Fran�oise compte sur moi
pour son divorce.

Je n'ai pas encore accept�.
Je voulais t'en parler.

Du moment qu'elle veut divorcer,
que ce soit toi ou un autre...

Pardon, si elle en prend un autre,
je m'occupe de toi.

Ton dossier est beaucoup plus solide.

Elle voit Roger tous jours.
Ils sortent ensemble.

Elle doit passer la moiti�
de ses nuits chez lui.

- Si nous avons besoin d'un flagrant d�lit.
- Inutile.

J'ai d�cid� de prendre tous les torts.

Dans ce cas,
tu ne m'int�resses pas.

Comme client...
Comme homme, c'est diff�rent.

J'ai un projet pour nous 2.

- Toujours le m�me ?
- Tu vas bient�t �tre libre.

Tu n'as pas envie de te remarier ?

- Quoi ?
- Mais je ne plaisante pas.

Nous nous connaissons bien.

Tu n'as plus d'illusions.
Moi, j'ai de l'exp�rience.

Pour faire un bon m�nage,
c'est mieux que l'amour, non ?

Au bout de 15 jours,
tu fileras avec un autre.

Certainement pas.

Des coucheries, j'en ai assez.

Moi aussi, j'ai besoin de tendresse.

Les quelques hommes
qui en donnent la font payer cher.

Toi, tu es tendre naturellement.

�a ne m'a gu�re r�ussi...

De toute fa�on, si je perds Fran�oise,
j'ai envie de tout laisser tomber.

Passer ma vie � pr�tendre que le droit et
la justice sont du c�t� de mon client

simplement parce qu'il me paie...

C'est pas tr�s exaltant.

Quand je m'occupais
de mes gosses � Wesel,

j'avais l'impression de
servir � quelque chose.

En les abandonnant,
j'ai cru changer de m�tier.

C'�tait ma vocation que je sacrifiais.

En somme, tu as de nouveau
envie de rentrer dans les ordres.

C'est un peu �a.

Eh bien, nous n'allons pas
contrarier ta vocation.

Fran�oise est d'accord
pour acc�l�rer la proc�dure.

Naturellement, nous serons
raisonnables pour la pension alimentaire,

mais nous exigeons la garde de l'enfant.

Tu pourras voir
Christine une fois par semaine.

Disons le jeudi.

Alors, �a ne t'amuse plus,
la ferme mod�le ?

Qu'est-ce que tu veux
que je t'ach�te, jeudi prochain ?

Papa, pourquoi tu ne nous aimes plus ?

Qu'est-ce que tu vas imaginer ?

- Je t'aime toujours autant.
- Et maman ?

Ta maman aussi, bien s�r.

Alors, pourquoi tu ne veux pas
qu'on habite avec toi ?

Moi, je ne veux pas ?

Tu sais, les histoires des grandes
personnes, c'est toujours compliqu�.

Mais elles finissent par s'arranger.

Seulement, il faut que
les petits enfants aient de la patience.

Tu veux bien venir
avec nous chez m�m� ?

Bonjour, Jean-Marc.
Je suis un peu en avance.

Fran�oise m'a charg�
de vous rendre ces lettres.

Vous voyez,
elle ne les a m�me pas ouvertes.

Elle vous demande
de ne plus lui �crire.

J'oubliais : Christine ne pourra
pas venir jeudi prochain.

Elle est invit�e �
une matin�e chez des amis.

Mais c'est le seul jour o� je la voie.

Vous ne voulez pas
la priver d'une distraction.

- Tu es pr�te ?
- Papa !

Viens avec nous !

Allons, ma ch�rie.
Sois raisonnable.

Vous voyez,
ces visites ne lui font que du mal.

Papa, papa !

- Vous cherchez quelqu'un ?
- Madame Dubreuil.

- Vous avez rendez-vous ?
- Bien s�r, elle m'attend.

Alors, suivez-moi.

- Elle n'est pas dans son bureau.
- Elle est peut-�tre avec M. Roger Walter ?

S�rement pas. M. Walter
s'est mari� avant-hier. Il est en voyage de noces.

- Quoi ?
- Oui.

Ginette, tu n'as pas vu Mme Dubreuil ?

Si, elle sortait de conf�rence.
Elle doit �tre chez le compte Baldini.

Par ici, monsieur.

Eles acabaram de sair.

Qu'est-ce que c'est ?

Je voudrais voir
M. le juge Rancoule, s'il vous pla�t.

Il n'est pas l�.

Je vous en prie, madame.
C'est tr�s important.

Je suis ma�tre Dubreuil,
avocat � la cour.

Tant pis, fais entrer.

- Entrez.
- Pardon.

Apr�s ce penalty qui marquera dans les
annales du football, l'�quipe mon�gasque...

Je prends mes pr�cautions.

Un candidat au divorce est d�j� venu
me d�charger son r�volver dans le ventre.

Un avocat, c'est diff�rent.

Justement, c'est en qualit� de candidat
au divorce que je viens vous voir.

Ah bon !

Enfin, puisque vous �tes l�.

J'ai essay� de vous joindre au t�l�phone.
C'�tait toujours occup�.

Quand je suis chez moi,
je n'aime pas �tre d�rang�.

Asseyez-vous.

- Qui a marqu� ?
- Reims, 2 � 1.

Naturellement,
vous n'avez pas la t�l� !?

Sinon, vous ne seriez pas ici.

Ma femme et moi, nous passons
devant vous en conciliation demain matin.

Et vous ne voulez plus divorcer ?

Ben c'est tout simple :

arr�tez la proc�dure,
prenez votre femme dans vos bras,

et repartez � z�ro.
�a durera ce que �a durera.

C'est elle qui a demand� le divorce.
J'ai accept� de prendre les torts.

Dans ce cas, c'est diff�rent.

Naturellement,
elle a un amant.

Elle ne avait un.
Maintenant, elle est seule.

Et vous �tes pr�t � lui pardonner ?

Je n'ai rien � lui pardonner.

Elle a commis une erreur. C'est pas
une raison pour qu'elle la paye toute sa vie.

Nous avons une fille.
Elle a 6 ans.

Notre s�paration serait
un coup terrible pour elle.

Oui, les enfants,
on y pense toujours apr�s,

quand il est trop tard.

Si votre femme est d�cid�e � divorcer,
qu'est-ce que vous voulez que j'y fasse ?

Je suis s�r qu'elle m'aime encore.

Sinon, pourquoi refuserait-elle
de me voir, de me parler ?

Demain, nous nous reverrons pour la 1re fois.

10 minutes.
J'ai 25 affaires dans la journ�e.

Des dossiers bourr�s de mensonges,
pr�par�s par les avocats.

Vous connaissez la musique.
Alors, les cas particuliers...

Monaco a d� �galiser.

Vous n'esp�rez tout de m�me pas
la convaincre en 10 minutes ?

Si vous m'aidez,
j'y arriverai.

Bon, d'accord.
Je ferai ce que vous voulez.

M. Jean-Marc Dubreuil !

10 minutes, pas plus.
Bonne chance.

Mme Fran�oise Dubreuil !

- O� est le juge ?
- Il va revenir.

Tu as chang�.

Il y a si longtemps
que je ne t'ai vue.

Nous n'avions plus rien � nous dire.

Je voudrais pourtant que tu saches...

C'est pas pour t'influencer.

Il ne s'est rien pass�
entre Nicole et moi.

Tais-toi, je t'en prie.

Quand nous vivions l'un pr�s de l'autre,

je croyais que c'�tait tout simple,
que �a durerait toujours.

Si � chaque minute que nous avions
pass� ensemble, je m'�tais dit

que c'�tait peut-�tre la derni�re...

nous n'en serions pas l�.

Je serais arriv� � te faire comprendre
� quel point je t'aimais.

Rien n'aurait pu nous s�parer.

Tais-toi, je t'en supplie.

Je n'aurais jamais d� venir ici.

7 ans, tu te rappelles ?

C'est ici que j'ai compris
qu'il n'y aurait qu'une femme dans ma vie.

Toi !

Il y a 7 ans,
il faisait beaucoup plus chaud.

On s'en va ?

Nous avons d�cid�
de repartir � z�ro.

C'est ici que
notre nouvelle vie commence.

Pour la commencer, on serait
quand m�me mieux dans un lit, non ?

Tu viens !?

Nous allons chercher une petite
auberge pr�s de Wesel en pleine campagne.

Nous serons seuls.

Tu veux bien ?

Mais tu trouvais les petites auberges
inconfortables ou trop isol�es.

Tu voulais bien faire un p�lerinage
vers notre jeunesse

mais sans renoncer
� tes nouvelles habitudes.

- Buongiorno, signora
- Buongiorno.

C'est �a que tu appelles
un petit h�tel tranquille et discret ?

Nous sommes partis sans un sou,
nous ne pouvions descendre que dans un palace.

Avec ton carosse, on nous
aurait fait cr�dit partout.

Elle est belle, hein ?

Quand je l'ai achet�e, j'ai cru
qu'elle pourrait te remplacer.

Signora Dubreuil, je m'occupe
de vos bagages imm�diatement.

Nous n'avons pas de bagages.
J'ai �t� enlev�e par l'homme de ma vie.

Comment as-tu fait
pour apprendre l'italien aussi vite ?

Par la m�thode directe.
En fr�quentant les Italiens.

Mme Dubreuil, quelle agr�able
surprise. Vous auriez d� nous pr�venir.

Vous avez de la chance. L'appartement
que vous aimez est libre dans quelques minutes.

Napoleone, l'appartement n� 1
pour Mme Dubreuil !

- N'oubliez pas les fleurs.
- Et le champagne.

Et pour manger, du saumon,
du poulet � la truffe et de la salade.

Tu as envie d'autre chose ?

D'une brosse � dent,
d'un peigne et d'une savonette.

La clef.

Je donne � votre ami la chambre
qui communique avec la suite.

Non, je tiens � la garder avec moi.
C'est mon mari.

F�licitations.

- Tu vois, je fais des miracles.
- Des miracles ?

- Il en faudra un pour la note.
- �a aussi, je m'en charge.

Viens vite, il y a longtemps
que j'ai pas fait l'amour avec toi.

Les jours passaient.

J'essayais de m'adapter � cette vie de luxe
et d'occupations futiles qui �tait la tienne.

Tu avais souffert de notre s�paration,
mais elle ne t'avait rien appris.

Tu ne faisais aucun effort
pour te rapprocher de moi.

Bien s�r, nous nous
retrouvions dans le plaisir.

Mais sans �prouver les �motions qui
nous avait li�s l'un � l'autre 7 ans plus t�t.

Bonjour, monsieur.
Vous d�sirez des fleurs ?

- Combien, �a ?
-300 lires.

Grazie.

Regarde, je n'ai pas besoin de sortir
pour trouver ce qui nous manque.

200 000 lires, on vient juste
de me les apporter.

Je sais qui te les a apport�es.

Ton aristocrate florentin,
le comte Baldini ?

Ce n'est pas vrai.
Pourquoi dis-tu �a ?

- Parce que je l'ai rencontr� dans la rue.
- C'est normal. Il habite Florence.

Si tu veux tout savoir,
c'est un client qui m'a avanc� cet argent.

- Tu veux son adresse ?
- Non, �a va.

Je n'ai rien dit.

Je n'ai pas vu ton Baldini,
il n'a jamais exist�.

Tu peux plaisanter, va !
Tu crois que je ne sais pas ce que tu penses ?

Tu me surveilles. Tu es jaloux
de tous les hommes que je connais.

Tu t'imagines que pendant les 6 mois que
nous avons �t� s�par�s, je n'ai pas cess� de te tromper.

Fran�oise !

Et Roger, avoue-le que tu penses
qu'il a �t� mon amant.

Je te jure, sur la t�te de Christine,
qu'il n'y a jamais rien eu entre lui et moi.

Et puis � quoi bon ? De toute fa�on,
tu ne me croiras pas.

Mais si, Fran�oise, je te crois.

C'est vrai. Pendant ces 6 mois,
j'�tais tr�s malheureux.

J'ai dout� de toi.

Maintenant, c'est fini.
J'ai tout oubli�.

Et puis tu �tais seule. Si tu m'avais tromp�,
je n'aurais pas le droit de te le reprocher.

Nous repartons � z�ro.
C'est l'avenir qui compte.

Entre nous, il n'y aura jamais plus
de mensonges ni de malentendus.

Non jamais, je te le jure.

Mme Dubreuil, j'�tais s�r
que je finirais par vous rencontrer.

J'ai d�n� avant-hier soir avec Ettore Baldini.
C'est lui qui m'a dit que vous �tiez � Florence.

Ettore Baldini ? Comment est-ce possible ?
Je ne l'ai pas vu depuis mon arriv�e.

Vous devez vous tromper.

C'est possible. Je ne me souvient plus tr�s bien.
Excusez-moi. Passez une bonne soir�e.

Quoi, c'est tout simple.

Ettore t'a rencont�.
Il a d� penser que j'�tais avec toi.

Pourtant, il savait que
nous �tions en instance de divorce.

Depuis 8 jours, tout Paris �tait
au courant de notre r�conciliation.

Bien s�r.

Bon, j'en ai assez de cette bo�te.
Demande l'addition.

- Un t�l�gramme pour vous, M. Dubreuil.
- Merci.

Le comit� d'aide � l'enfance va �tre
re�u demain par le ministre de la justice.

L'audience a �t� avanc�e.

Je devais pr�senter un projet pour
la cr�ation d'un centre exp�rimental.

C'est important pour toi ?

- Nous ne pouvons pas rentrer dans la nuit.
- Si, en avion !

Vous avez les horaires de Pise � Paris
ce soir ? N'importe quelle ligne.

Il y a un vol Air Italia qui part pour
Zurich dans une heure,

et de l�, un avion d'Air France
vous am�ne � Paris � minuit.

Tu as juste le temps. Voulez-vous
t�l�phoner pour retenir une place ?

Une place ?
Tu ne viens pas avec moi ?

Je ne vais pas laisser la voiture ici.
Je rentrerai par la route.

- Viens, nous avons juste le temps.
- Et mes affaires ?

Tu n'en as pas besoin.
Vite, Pise est � 60 km.

- J'aurais pr�f�r� rentrer ensemble.
- Mais la clef ?

Je ne trouve plus la clef de la voiture.
Ce n'est pas toi qui l'a ?

- Non.
- J'�tais s�re de l'avoir laiss�e sur le tableau de bord.

Pardon, vous n'avez pas vu
les clefs de la voiture ?

Non, madame.
Je ne les ai pas vues.

C'est trop b�te !

- Nous sommes condamn�s � rester ensemble.
- Je vais me d�brouiller.

Il va t'emmener.
D�p�che-toi.

Tiens, pour le taxi et ton billet.

- Tu viens pas avec moi ?
- Il faut que je retrouve cette clef.

- Et si tu la trouves pas ?
- Je demanderais au concessionnaire d'arranger �a.

- Tu ne m'embrasses pas ?
- Si, bien s�r.

Apr�s-demain, nous serons
ensemble chez nous � Paris.

Avanti !

Sois prudente quand m�me !

L'avion avait du retard. Cette longue
attente m'�tait insupportable.

J'avais envie de revenir vers toi,

de trouver enfin les mots
qui dissiperaient cette g�ne

que j'�prouvais
depuis notre arriv�e.

Attention, en raison des mauvaises
conditions m�t�orologiques,

le vol 133 � destination
de Zurich a �t� annul�.

Nous nous excusions
aupr�s de nos passagers.

M. Dubreuil, vous pouvez quand m�me
�tre cette nuit � Paris, via Rome.

- Si vous voulez attendre, il y a un d�part...
- Je vous remercie.

Finalement, je crois que
je vais prolonger mon s�jour en Italie.

- Bonsoir.
- Bonsoir.

Florence.

Votre clef, monsieur.

Madame n'est pas l� ?
Elle est sortie ?

- Il y a une heure environ, monsieur.
- Seule ?

Je vous remercie.

Ettore !
Bien s�r, c'�tait lui.

Tu pouvais me jurer qu'il
n'avait rien eu entre Roger et toi.

Tout devenait clair.

Ton s�jour prolong� � Rome,

notre retour ensemble � Paris,
les pr�paratifs de ton exposition,

qui te retenait tous les soirs.

Et enfin, ton empressement
� me faire quitter Florence.

Et pourtant, si c'�tait vrai,

pourquoi avais-tu �t�
si heureuse de me retrouver ?

Pourquoi �tais-tu revenue
� Florence avec moi ?

Toute la nuit,
j'ai attendu ton retour

avec l'espoir fou que tu donnerais
� ces questions une r�ponse

qui mettrait fin � mon angoisse.

Je ne pouvais plus avoir de doute.

Je ne me sentais pas le courage
d'entendre des explications.

Tu avais �t� capable de me
mentir pendant des mois,

des ann�es, peut-�tre.

Et tu �tais revenue vers moi
pour g�cher en quelques jours

nos plus beaux souvenirs.

De notre vie commune,
il ne restait plus rien que Christine,

que je ne verrai pas grandir.

Et cette vocation qui m'aiderait
peut-�tre � vivre sans toi.