All language subtitles for Alla Ricerca Del Piacere.1972

Bonjour, je suis Greta Franklin.

Éditions Edward Stratten.

Oh oui, bien sûr, la nouvelle secrétaire.
Je suis si distraite.

M. Stuart est absent,
mais entrez s'il vous plaît.

- Je vais vous montrer votre chambre.
- Je vous remercie.

Guillemets. Qu’est-ce que le singe
pour l'homme,

un objet de mépris ou une vérité
douloureuse. Fermez les guillemets.

Il abaissa le livre, regarda
dans ses yeux, et poursuivit.

Guillemets. Et qu'est-ce que l'homme
pour un surhomme,

encore un objet de mépris, une vérité
douloureuse. Fermez les guillemets.

Nouveau paragraphe

Êtes-vous d'accord avec Nietzsche ?

La femme, donc, est plus rusée que
la brute et le surhomme.

Vous me regardez.

Oh, j’espère que vous m’excusez.
Je ne voulais pas.

Je vous assure,
je ne suis pas un fantôme.

Non, c'est juste que je
vous imaginais différemment.

Oh, différent comment ?

Je ne sais pas, après avoir
lu vos livres, eh bien…

Vous m'imaginiez en monstre marin,

avec une centaine d'yeux et
une bouche caverneuse.

Vous pensiez que la nuit, j'avais les mains
assez longues pour gifler la lune.

Vous pensiez que si je devais
redevenir petit,

je pleurerais une rivière de larmes.
C’est ça, n'est-ce pas ?

Hélas, vous me voyez
sous ce déguisement.

C'est la pudeur qui ne
permet pas d'être moi-même.

Venez, je vais vous montrer
quelque chose.

Maintenant, vous voyez ce crochet ?
Je l'ai mis là il y a exactement cinq ans.

Je savais ce que je voulais,

ça m'a pris cinq ans,
mais je l'ai maintenant.

C'est à moi.

Un chef-d'œuvre.

La Bacchanale de Lorenzo Lotto.

- Vous connaissez- son œuvre ?
- Non, j'en ai bien peur.

Eh bien, laissez-moi
vous la présenter.

Lorenzo Lotto, peintre.

Né à Venise en l'an 1480.

Et est mort en quelle année ?

Non-sens.

Un véritable artiste ne meurt jamais.
Il est immortel.

Notre jeune amie, ma chère
Eleanora, a lu mes livres.

Tous, si je comprends bien.

Mais je l'ai déçue aujourd'hui.

Elle m'a trouvé très ordinaire.

On pourrait vous définir de multiples
façons, mais jamais comme ordinaire.

Je n'ai rien dit de la sorte.
Je viens.

C'est tout, madame ?

Oui, vous pouvez y aller, Giovanni.

Giovanni vit sur
Torcello, une île des environs.

Richard préfère ne pas avoir
les domestiques ici la nuit.

Ils ont la vilaine
habitude d'écouter.

Oh, au fait, Sandro est venu
hier soir avec Christiani.

Et alors ?

- Vous vous êtes amusés ?
- Comme d’ habitude.

Rien de très excitant.

Vous devez être fatiguée.
Vous feriez mieux de vous reposer.

Oui, on se voit demain, Greta.

- Bonne nuit.
- Bonne nuit.

Voulez-vous un café ?

Non merci, j’essaye de perdre l’habitude.

Maintenant, vous dites que cette Sally Reese
n'a pas laissé sa nouvelle adresse ?

Oui, c'est vrai.

Et elle n'a laissé aucun message ?
Elle est partie comme ça, sans un mot ?

C'est vrai.

Pas un mot, ni à moi,
ni aux domestiques, rien.

C’est un comportement étrange pour
une secrétaire, M. Stuart.

- Vous ne pensez pas ?
- C’est très étrange, en effet.

Bien que, quelques jours
avant qu'elle ne disparaisse,

nous avions remarqué qu’un changement
était intervenu dans son comportement.

Comme si elle était
tourmentée par quelque chose.

Peut-être que c'était juste une impression.
Elle n'a rien dit,

et nous sommes assez discrets
pour ne pas lui avoir demandé.

Pas d'effets personnels ?
Pas de bagages ?

Non.

Rien du tout.

Dites-moi commissaire,

pensez-vous vraiment que Sally ait pu avoir
été victime d'un acte criminel ?

Une fille ne disparaît pas
comme ça dans l'air,

sans explication plausible.

Je suis d'accord.

Pourriez-vous au moins savoir
si elle voyait quelqu'un ?

Je veux dire un homme,
un petit ami ?

Je n’ai pas l'habitude de s'immiscer
dans les affaires de ma secrétaire.

Je suis désolé,
je ne peux pas vous aider là-dessus.

Si vous entendez quoi que ce soit,
s'il vous plaît, reprenez contact avec moi.

Désolé de vous déranger, mais vous
savez comment sont les formalités.

Certainement, commissaire.
Venez, je vous raccompagne.

Voilà mon coiffeur.

Je vous retrouve ici dans deux heures.

- D'accord.
- Greta.

J'ai tellement besoin
d'une amie par moments.

Quelqu'un à qui me confier.

Je me sens si seule dans cette maison.

Vous êtes sûre que vous ne voulez
pas venir avec moi ?

J'ai vraiment beaucoup de
choses à faire Eleanora.

Sally et moi étions très proches.

Moi aussi, je pense que quelque chose
de terrible a dû se passer.

Vous aussi ?
Pourquoi, qui d'autre le pense ?

Vous, commissaire.

Je vous ai entendu parler avec M. Stuart.

Je vous assure, jeune femme, que je ne faisais
que suivre la routine de l’enquête.

Sally Reese et moi, nous nous connaissons
depuis l'école.

Nous avions l'habitude de travailler
ensemble, habiter ensemble,

jusqu'à ce qu'elle décide de venir à Venise.

Elle avait l'habitude d'écrire toutes les
semaines, au début, et puis de moins en moins.

Voici sa dernière lettre.

Vous remarquerez qu’elle a été postée peu
de temps avant qu'ils disent qu'elle est partie.

C'en est arrivé à un point
où je dois parler à quelqu'un.

Mais à qui je pourrais raconter ça ?

Oh, Greta, je vis dans un monde dont
je n'ai jamais soupçonné l’existence.

Parfois, j’ai l’impression d’être
commandée par une volonté étrangère,

une force supérieure qui m’envoûte
et qui me pousse.

Dans les moments de lucidité,
comme maintenant,

quand je réalise jusqu’où je suis tombée.

Je veux me retourner et fuir cette maison,
courir loin, très loin.

Mais alors, je reste encore une proie,

hypnotisée par leur pouvoir,
incapable de leur échapper.

Et puis je ne veux pas y échapper.

Esclave volontaire dans ce
monde de plaisirs pervers.

Si seulement je pouvais te voir, je serais
capable d'expliquer ce que je ressens,

mais parfois je me demande si
je ne te reverrai jamais.

Écris-moi, je t’en prie.

Mais pour l'amour de Dieu,
pas à cette adresse.

Écris poste restante,
s'il te plaît Greta.

Je t’aime, Sally.

Elle ne dit pas beaucoup
de choses, rien que des mots,

et un peu embrouillés.

M. Richard Stuart est un homme très
important, n’est-ce pas ?

Il y a plusieurs façons
d’interpréter cette lettre.

C'est tout sauf précis.
Aucune accusation directe.

Qu'est-ce que vous allez faire
maintenant, madame ?

Je vais rester dans cette maison, jusqu'à
ce que je découvre ce qui est arrivé à Sally.

Comment avez-vous fait pour
y avoir un emploi ?

Sally et moi avons travaillé pour Stratten,
l'éditeur de Richard Stuart.

C’était assez facile.

Si ce que vous suggérez est vrai,

vous êtes en grand danger
dans cette maison, vous savez.

Je dois y aller.

Greta, Greta !

Qu'est-ce que c'est ?
C'est moi, Richard !

Ouvrez la porte !

Qu'est-ce qui se passe ?

Il y a un homme dans le jardin.

À quoi ressemble-t-il ?

C’était un géant.

C'était horrible.

Remettez-vous,
c'était seulement Rocco,

un pêcheur qui habite près d'ici.
Il est parfaitement inoffensif.

Il a le corps d'un géant
et le cerveau d'un enfant.

Venez, essayez de vous
reposer maintenant.

Je vais vous tenir compagnie
jusqu'à ce que vous dormiez.

Bonne fille.

- Non, vraiment Eleanora, je vais bien.
- Plus un mot.

- Vous avez subi un choc, Greta.
- Faites de beaux rêves !

Alors ?

Combien de temps je dois attendre ?

Ne sois pas impatient.

Ce que je promets, je le donne.

Puisque vous ne pouvez pas dormir,
pourquoi ne pas vous joindre à nous ?

S'il vous plaît, venez, Richard vous attend.

Allez, habillez-vous.

Je ne vous dérange pas, n'est-ce pas ?

Respire profondément, chéri.

Tire sur le joint, mon ami.

Voici Greta.

Bienvenue à la fête.

Salut !

Tu veux vraiment dire qu'elle sait taper
à la machine, et prendre en sténo, aussi ?

Je suis content que vous ayez décidé
de vous joindre à nous.

Spécialement pour vous,
pour vous réchauffer.

Laissez-le si vous n'en avez pas envie.

Bonne fille.

Vous êtes une personne à l'esprit
très simple, n’est-ce pas ?

Il est temps que je vous présente
aux amis d'Eleanora.

Je suis plutôt
intéressée par Eleanora.

La dame est un mystère
que je préfère ne pas résoudre.

Et vous ?

Je suis juste un amalgame
de ce qu'ils sont,

décadent, corrompu,

perdu dans la multitude de
façades d'une ville condamnée.

Je les aime tous.

C'est un autre reflet de
Venise, peint sur l'eau.

Nous allons être de bons amis.

Qu'est-ce qui vous fait penser ainsi ?

C'est peut-être juste
à propos des secrétaires de Richard.

Vous voulez dire que vous
connaissiez celle qui était avant moi ?

Sally ? Oh, elle était la chérie
de mon cœur.

Nous nous aimions profondément.
Nous étions inséparables.

Et maintenant ?

Pourquoi, pourquoi pas nous.

Connaissez-vous l'histoire
du petit chaperon rouge ?

Sandro pourrais-tu éteindre la lumière,
s'il te plaît ?

J'ai envie de regarder un film.

En tant que femme, j'aimerais
votre opinion sur celui-ci.

Bien sûr.

- C'était le petit quoi rouge ?
- Le bleu serait plus juste.

Oh, j'aime les contes de fées.

Ouvrez les yeux, les filles.

Grand-mère, quel grand bâton tu as.

Oh, c'est trop terrible.
Je ne peux pas regarder ça !

Oh.

Ce n'est pas très digne d’une grand-mère,
n'est-ce pas ?

- Elle n'a pas un pouce de plus que moi.
- Eh bien, regarde ça.

Vous savez où faire un porno.

Tu veux dire que tu n'étais pas à la fête
de Georgio, la semaine dernière ?

Tu aurais vu un porno vierge.

Je te dis que les critiques
ne savent pas de quoi ils parlent.

C'est du cinéma vérité.

Je suis sérieux.

Je ne peux pas le croire.

Ça doit être un gode.

Il me fait penser à Sandro.

Où est Sandro, au fait ?
Oh, il est là.

Notre Sandro n'a pas perdu
de temps, hein ?

Je ne peux pas dire que je le blâme.

- Regarde ce mouvement de langue.
- C'est ce que j'étais juste...

- Non, ma chérie, sur l'écran.
- Guido, c'est ta main ?

Je ne sais pas, regarde-moi.

Vous êtes merveilleux,
juste merveilleux.

Là, ils recommencent.

As-tu vu la version porno
de Blanche-Neige et les Sept Nains ?

Croyez-moi, seuls les Allemands disent...

Oh, pauvre vieille
chose, il est fatigué.

- Trop d'équitation pour un chaperon.
- Tu es trop, tu as entendu ça ?

J'ai dit pauvre vieille chose, il est fatigué,

et Guido a dit: "Trop de
cheval pour ce chaperon. "

Voilà pour le Petit
Chaperon Rouge, et maintenant ?

- Qu'est-ce qu’on a ici ?
- Plus de cinéma vérité ?

- Dis, n'est-ce pas...
- Mais bien sûr,

je l'ai à peine reconnue
avec ses vêtements.

Sally.

Fantastique, absolument fantastique.

À peine chérie, regarde la mienne.

Arrêtez ce que vous êtes en train
de faire, Greta.

J'ai une introduction pour une nouvelle
histoire, et je voudrais que vous la tapiez.

Prête ?

Eh bien.

Quand elle réalisa le danger,
c'était déjà trop tard.

Parce que sa propre
mort violente s’approchait.

Elle avait voulu découvrir la vérité
sur la disparition de son amie.

Voilà pourquoi elle avait manœuvré
pour obtenir le travail,

juste un prétexte pour entrer
dans cette maison.

Car c'était là que son amie avait été vue
vivante pour la dernière fois.

Que pensez-vous de mon
paragraphe d'introduction ?

Je ne sais pas encore.

Eh bien, ce n'est qu'une idée, bien sûr,

mais ça pourrait être développé,
vous ne pensez pas ?

De quelle histoire parlez-vous ?

J'ai décidé d'écrire un polar.

Vous plaisantez, Richard.
Un écrivain de votre niveau ?

C’est stupide !
L'idée est plutôt exaltante.

Un crime parfait, ma chère, est possible.

Pour un esprit supérieur, bien sûr.

J'ai déjà tracé les
événements en ordre chronologique.

Et ils ne seront pas trop
agréables pour notre héroïne.

Vous savez, Greta.

Un auteur a la possibilité de ressentir
une affection presque morbide

pour l'héroïne qu'il crée.

Il est douloureux de la voir souffrir,

ou d’être forcé de la faire mourir.

- Vous êtes New Yorkaise, n'est-ce pas ?
- Oui.

Combien de temps avez-vous travaillé
aux Éditions Stratten ?

Plus de quatre ans.

Oh, eh bien, vous devez avoir connu Sally.

Sally Reese.

Pas nécessairement.

Je veux dire, il y a plus de 300 employés
chez Stratten.

New York.
Ville fabuleuse.

J'ai vécu là pas mal
d’années, juste après la guerre.

Oh, c'était magique alors.

Tu es vraiment très adroite,
avec ce fusil de chasse, Eleanora.

Deux canards et moi aucun, je suis
déshonoré. Que dirait Hemingway ?

Eleanora ?

Eleanora ?

Qu'est-ce que c'est ?

M. Stuart garde la clé sur lui.

Oh, j’ai plusieurs
choses à faire en ville.

Ils devront attendre, je suppose.

Bonjour, Greta.

Aujourd'hui, nous allons écrire
la disparition de la fille.

En cette nuit fatidique, le
le vent a balayé la lune.

Il était debout,

plongeant et soulevant sa rame,
selon un rythme continu et ancien.

La rive s'éloignait,

et maintenant la villa n’était plus
qu'une tache blanche dans l'obscurité.

Au fond du bateau gisait le corps de la fille.

On aurait pu croire qu'elle dormait,
car sa tête reposait façon naturelle,

et les marques bleuâtres sur son cou

contrastaient violemment avec
la blancheur de sa peau.

Ses cuisses et ses jambes nues
balançaient doucement,

avec le mouvement du bateau, comme si la vie
et le plaisir les animaient toujours.

Le bateau était maintenant sorti des
roseaux et à l'air libre.

Furtivement, le rameur regarda autour de lui.

Il avait atteint un endroit où il
savait que la lagune était profonde.

Il se pencha pour attacher les
chevilles de la fille à une ancre de métal,

puis le battement d'un moteur diesel
le fit s’arrêter et regarder dans les ténèbres.

Un bateau de pêche approchait.
Il resta immobile dans l'obscurité.

Il n'avait pas peur, mais il avait fait un pari
avec la mort, et il ne voulait pas le perdre.

Le pêcheur s’éloignait.

Le rameur souleva alors le corps de la fille
et le jeta dans la mer,

suivi par l'ancre.

Et l'eau s'est refermée.

C'était un meurtre sans
possibilité de découverte.

Le corps ne serait jamais retrouvé.

Le poisson et la mer avaient déjà commencé
à effacer les dernières traces.

- Oui.
- Giovanni, Mlle Franklin est-elle là ?

- Oui.
- Pourrais-je lui parler, s'il vous plaît ?

Très bien.
M. Stuart aimerait vous parler.

Il n'était pas en panne, alors,
le téléphone ?

Non.

Oui ?

Bonjour, Greta.
Nous avons décidé de dîner.

Je ne pense pas que nous serons
de retour avant ce soir.

Allô ?

Il y a quelque chose qui ne va pas ?

Non, non.

Eh bien, reposez-vous
si vous ne vous sentez pas bien.

Le travail peut attendre.

Non, je vais bien, vraiment.

Bien.

Oh, nous aurons un
invité à la villa ce soir.

- Sandro.
- Oui très bien.

On se voit plus tard, alors.
Au revoir.

Au revoir.

Bonjour, c'est Greta Franklin.

- Je suis désolé, je n'ai pas compris.
- Greta Franklin,

je veux parler au Commissaire
Antonelli, s'il vous plaît.

Pouvez-vous me dire de quoi il s'agit ?

Non, non, je veux juste parler
au commissaire, s'il vous plaît.

Ce n'est pas possible, il est à Milan.

- Quand revient-il ?
- Demain.

Peut-être que je peux vous aider,
mademoiselle.

Non, non, tout va bien.

Laissez-lui juste un message disant
que Greta Franklin a appelé.

Merci, au revoir.

Je ne savais pas que quelqu'un vivait ici.

Je passais juste par hasard.

Je vis à la villa.

La secrétaire de M. Stuart.

Je suis vraiment désolée,
je m’en vais maintenant.

Je n'en ai jamais mangé.

Oh, c'est une mauvaise blessure.

Là.

Je dois partir maintenant.

Si le ciel nous l’annonce bien,
demain sera une belle journée.

Celui-ci devrait peser le bon
poids pour vous, Greta.

Mais je ne connais rien aux armes à feu.

- Vous allez apprendre assez vite.
- Je n'ai pas de permis non plus.

Maintenant, vous devez venir,
j'insiste. Vous allez vous amuser.

Je n'ai rien à me mettre.

Ah, Eleanora va vous prêter
quelque chose.

Étrange.

Ce feu qui ne dégage pas de chaleur.

Vous ne sentez rien ?

Le courant d'air froid.

Probablement une
fenêtre mal fermée.

Elle est évanouie, allez chercher
quelque chose à boire.

Eleanora, Eleanora.

Réponds-moi, c'est moi, Richard.

- Voila.
- Non, ne lui donnez rien.

Étrange, ça devait bien se reproduire
après tant d'années.

Se reproduire ?

Eleanor a un pouvoir de
perception extrasensorielle.

Ils sont partis !

Ne nous laissons pas abuser,
c'est seulement l'horloge.

Oui, mais pourquoi a-t-elle
sonné seulement trois fois,

alors qu’il est 11 heures ?

Elle essaie de nous dire quelque chose.

Greta.

- Oui.
- Tu veux parler à Greta.

Greta.

Qu'est-ce que tu dis ?

Qu'est-ce qu’il y a, Eleanora ?

- Sally.
- Sally.

Tu es Sally, et tu
veux parler à Greta.

Vas-y.

Qu'est-ce que tu dis ?

Morte.
Que tu es morte.

- Greta !
- Greta.

Greta va mourir ?

- Nous devons tous mourir.
- Très drôle.

Bientôt.

Bientôt.

- Mourir bientôt ?
- Bientôt !

- Sandro, donne-moi un coup de main.
- Oui.

On l’emmène dans sa chambre.

Très impressionnant, mais pas
pire qu’une nuit d'insomnie.

Le phénomène existe, c'est vrai.

Il y a même une science obscure qui s'y intéresse,
on appelle ça la parapsychologie,

mais ce n'est pas démontré
par les lois naturelles.

Les âmes perdues, les morts,
les esprits, les faux dieux.

Il y a assez de diableries ici
sans leur intervention.

Pourquoi vous me regardez comme ça ?

Vous êtes très belle.

Je pourrais même tomber amoureux
d’une fille comme vous.

Pourquoi ne pas vous reposer ?

Bonne nuit, monsieur Stuart.

Restez parfaitement immobile.

Quand je donne le signal,
faites feu.

Ok.

Maintenant, feu !

Hé !

Maintenant, je pense que vous réussiriez
mieux sur un sol plus stable.

Vous pouvez faire quelques bons
coups d'ici.

Je reviendrai vous chercher plus tard.

Au secours !

Au secours !

Au secours !

Sauvez-moi !

S'il vous plaît !

Aidez-moi !

S'il vous plaît, quelqu'un peut m'aider ?

Aidez-moi !

Donnez-moi,...

votre main.

- S'il vous plaît, aidez s'il vous plaît.
- Attrape !

J'ai reçu votre message.

Le majordome m'a dit que vous
étiez partie à San Zeno.

J'ai décidé de venir voir.

Ils ont essayé de me tuer.

Qu'est-ce qui s’est passé,
exactement ?

Ils ont essayé de faire croire
à un accident de chasse.

Ils m'ont donné une arme qui ne tirait pas,

et puis ils ont tiré sur moi.

Je me suis mise à courir et j'ai couru...

Maintenant, c'est une accusation très sérieuse.

Êtes-vous sûre de ce que vous dites ?

Oui.

Eleanora a tiré sur moi
à plusieurs reprises.

- De quelle distance ?
- 100, 200 pieds, je ne sais pas.

Un tir d'expert, ce qu'elle est,

elle abattrait un moineau en
vol à cette distance.

À 200 pieds, une cible humaine,
pratiquement immobile.

Je ne vois pas comment elle aurait
pu vous manquer

si ce que vous dites est vrai.

Maintenant, pourquoi m’avez-vous appelé ?

Vous avez trouvé quelque chose
concernant Sally Reese par hasard ?

Ils l'ont enterrée dans la lagune.

Ils ont quoi ?
Qui a fait ça ?

Richard Stuart.

Je veux dire, je ne suis pas catégorique à propos
d'Eleanora, mais je pense qu'elle était impliquée aussi.

Dans la lagune.

Et comment le savez-vous ?

- Il me l'a dit.
- Il a avoué ça ?

Non, vous voyez, il écrit un livre.

Je veux dire, il dicte tout
sur un magnétophone, et...

Oh, c'est trop difficile à expliquer.

Vous avez été soumise à un énorme stress.

Je pense qu'il est temps pour
vous de quitter cette maison.

C'est exactement ce qu'ils veulent
que je fasse.

Je vous ai apporté quelque chose de chaud.

- Et ceci est pour vous.
- Je vous remercie.

Voilà.

Prenez quelques gouttes.

C'est un bon stimulant.

Allez.

Ça va vous faire du bien.

Vous vous conduisez comme un enfant.

Je repasserai demain.

Je suis le seul à blâmer.

Et je dois admettre, le seul à punir.

Je savais que la jeune femme
n'avait pas de permis de chasse,

pourtant, j'ai insisté pour
qu'elle vienne avec nous.

J'espère que vous pourrez
minimiser l'incident.

Et d'ailleurs, elle n'a pas tiré un coup
de feu.

C'est vrai, parce que
mon arme ne fonctionnerait pas.

Bien sûr, quand les chambres
sont ouvertes pour le chargement,

la sécurité se verrouille automatiquement.

Vous ne pouvez pas tirer,
sauf si vous la libérez.

- Vous ne le saviez pas ?
- Rendez-vous demain.

Nous avons appelé le médecin.

Eleanora a insisté,
elle est très inquiète pour vous.

C'est la fin, alors.
Vous ne venez pas.

Vous imaginez Richard passer
deux semaines sur la mer Rouge ?

Peu de distractions peuvent l’intéresser
loin de sa Venise bien-aimée.

C'est une honte. C'est le meilleur site
de plongée au monde.

Et d'ailleurs,
tu sais que le monde entier y va.

Passez un bon moment, vous aussi.

Et quand vous rentrerez,
venez directement nous voir, on vous attend.

Pas vrai, Richard ?

Richard, je te parle.

Hein ?

Je disais à Sandro...
Oh, c'est sans importance.

Bon voyage.

Je vais te ramener un poisson.

Que faisait ce policier
avec toutes ses questions ?

Ce qui lui est le plus naturel.

Le peintre peint, l'amant aime,
et le détective cherche.

La disparition de Sally ?

Tu ne penses pas qu’une fille peut disparaître
sans éveiller une sorte de curiosité.

- Tu veux dire qu’il nous suspecte ?
- Probablement.

Le pauvre a très peu d'imagination.

Et ta nouvelle secrétaire ?

As-tu reçu cette information de Londres ?

- Je n'ai pas écrit, finalement.
- Pourquoi ?

J'ai réfléchi et j’ai
décidé que ce ne serait pas bon.

Que penses-tu qu'il va se passer
maintenant ?

Rien, de quoi tu t'inquiètes ?

Juste ici.

Maintenant, Richard Stuart lui-même, décrit
comment il a pu se débarrasser du corps de Sally.

Bien sûr, il ne mentionne aucun nom.
Il laisse délibérément la description vague.

Pourquoi dirait-il tout ça, Greta ?

Pour le plaisir sadique
de jouer au chat et à la souris.

Il sait très bien pourquoi
je suis venu ici.

Mais il n'a rien à craindre

parce qu'il peut toujours
dire que toute similitude

avec toute personne vivante ou
morte est purement fortuite.

- Il a tout effacé.
- Mm-hm.

Vraiment, je...

Attendez, j'ai fait une copie.

Elle a disparu aussi ?

Oui.

Vous ne me croyez pas, n'est-ce pas ?
Vous pensez que j'ai tout imaginé.

J'ai vraiment besoin de preuves.

C'est M. Stuart.
Il est au téléphone.

Merci beaucoup.

- Allô ?
- Allô, Greta.

Écoutez, avez-vous déjà tapé
le nouveau chapitre ?

Le nouveau chapitre ?

Oh, vous voulez dire que
vous ne l'avez pas trouvé ?

Je l'ai enregistré seulement
la nuit dernière.

Je n'ai absolument rien trouvé.
Je ne comprends pas.

Bien sûr.

Maintenant je sais pourquoi
vous ne l'avez pas trouvé.

Je mets les bandes dans une
vitrine dans la bibliothèque.

Allez jeter un coup d'œil, Greta.

Oui, tout est là.

La nuit dernière, je voulais
vérifier ce que j'avais fait.

J'ai fini par tout mettre dans le meuble.

Je suppose que j'ai oublié
de vous en parler.

Vous pensez que vous pouvez taper
le nouveau chapitre par ce soir ?

Oui, certainement.

Bien.
À plus tard.

Au début,elle a négligé la possibilité qu'il pourrait
y avoir plus d’une solution au mystère.

Mais maintenant, elle a les faits, et pourtant,

elle est encore trop déroutée
pour comprendre leur signification.

En vivant dans cette maison,

son amie était devenue une
esclave pour tous leurs caprices,

pourtant personne ne l'avait forcée à le faire.
D'une certaine manière, elle était sûre de ça.

Comment, alors, ce comportement
pourrait-il être expliqué ?

Elle a été effrayée par sa question même.

Elle pourrait imaginer aussi facilement le monde
interdit que son amie avait découvert,

et les sombres désirs,
qui ont déjà commencé à la troubler.

Ça semble de plus en plus probable
tous les jours.

Quoi ?

Que je tomberai amoureux de vous.

Que dirait Eleanora ?

Eleanora ?

Mon sentiment pour elle en surtout
de l'admiration.

Je suis fasciné par sa capacité à
assumer deux personnalités,

totalement différentes.

Un imbécile pourrait la juger hypocrite,

mais j'aime la performance.

Récemment, elle a joué le rôle de la femme
sans défense, le besoin de protection.

Personne ne soupçonnerait que chaque
mouvement est parfaitement calculé.

J'admire une supercherie fantastique.

Mais je ne l'aime pas.

Et pourquoi m'aimez-vous ?

Parce qu'avec vous, tout est honnête.

La vie est ce qu'elle devrait être.

Simplicité.

Comment Sally est-elle morte ?

Qui vous a dit qu'elle était morte ?

Je le sais, je l'ai toujours su.

Mais je veux connaître la vérité.

C'était un accident.

C'est arrivé l'hiver dernier.

Ed Stratten passait passait par Venise,
et m'a demandé de déjeuner avec lui.

Eleanora et Sally étaient seuls
à la maison.

J'avais appelé pour dire que ce déjeuner
s’étirait jusqu’au dîner,

et que très probablement, je serais
dehors jusqu'aux petites heures.

Un peu plus tard, Eleanora est sortie
dans le jardin pour pratiquer son tir.

C'est alors qu'elle a vu
le pêcheur, Rocco.

C’était notre habitude de lui confier
des travaux occasionnels.

Pour l’aider, un peu.

Toujours à la recherche d'un plaisir inédit,

Eleanora a vu son physique puissant
à travers la lunette télescopique,

et a décidé de l'inviter
à une fête ce soir-là.

- Tu n'aimes pas ?
- Non, non, j'aime.

Je te regardais aujourd'hui
quand tu étais en train de couper du bois.

Tu es un homme très fort,
n'est-ce pas ?

Je dirais l’homme le plus puissant
que j'ai connu dans toute ma vie.

Préférerais-tu de la vodka ?

Eleanora !
Eleanora, au secours !

Au secours !

Non, non !

Non, non, je ne veux pas !

Non, tu me fais mal !

Non !

Laisse-la !

Laisse-la !
Laisse-la !

Quand je suis revenu,
Rocco était parti.

Eleanora était toujours inconsciente,
et Sally était déjà...

Vous savez, dans mon esprit,
je ne vous ai jamais accusé.

J'ai toujours su que vous protégiez quelqu'un.

Je ne peux pas prétendre être innocent.
J'aurais dû signaler l'affaire.

Mais cela aurait causé un énorme
scandale, et j'aurais été ruiné.

Je n'avais pas d'autre choix que de
me débarrasser du corps.

Qu'est-ce qui la dérange ?

Greta.

C'est moi, Richard.

Je dois te parler.

S'il-te-plaît je t'en prie.

Juste comme je l'ai signalé, monsieur.

Quand le pêcheur a tiré son filet, il a vu
qu'il n’y avait pas que du poisson dedans.

Tous les éléments
d’identification, docteur.

C'est une femme.
Jeune, je dirais, 20 ou 25.

J’en saurai un peu plus
quand nous l'aurons examinée.

Pas beaucoup, cependant.
Il reste très peu d'elle.

Quand est-ce arrivé ?

Eh bien, à mon avis, elle a
été dans l'eau pendant des mois.

Probablement depuis l'hiver dernier.

Madame.

Le journal d'aujourd'hui.

Le corps d'une jeune femme
retrouvée dans la lagune

Les jours ne finiront jamais sans toi.

Je ne serai pas à Londres
pour plus de trois jours.

- Maintenant, je vais t'embrasser.
- Richard, tu ne peux pas.

Oui je sais.
Notre ami nous espionne.

Je dois dire qu'il est très accommodant.
Il est venu au moment où tu as appelé.

Je vais le convaincre, tu verras.
J’en suis sûre et certaine.

Je vais penser très fort...

À toi chaque minute.

- Bonjour, Greta.
- Bonjour.

Pourquoi m'avez-vous appelé ?
Quelque chose de nouveau ?

Non, je voulais juste vous dire que
toute cette histoire, c'était une erreur.

Les choses que je vous ai racontées
faisaient simplement partie d'une histoire,

- un fantasme, c'est tout.
- Qu'est-ce qui vous a fait changer d'avis ?

Eh bien, j'y ai réfléchi, et, je suppose
que j’étais à bout de nerfs.

C'était très stupide de ma part
d'avoir ces doutes.

Ils n’étaient basés absolument sur rien.
Je le réalise maintenant.

Faites attention.
Vous jouez un jeu très dangereux.

Les restes d'une jeune femme
ont été retrouvés dans la lagune.

Sally ?

Le coroner examine le corps maintenant.

Nous le saurons bientôt.

Oui, vous pourriez me dire à quelle heure

le train qui est parti ce matin
à 9h30 arrive à Londres ?

Oui.

Ok, merci.

Allô ?

Greta, pouvons-nous vous voir dans
le salon immédiatement ?

Oui, eh bien,
quelque chose ne va pas ?

Rien, mais s'il vous plaît venez,
voulez-vous ?

Eleanora ?

Oh, au téléphone,
je pensais que vous aviez dit « nous ».

Il y a quelqu'un ici.
Mon vieil ami.

Venez, je veux que vous
le rencontriez.

C'est Rocco. En tant que spécimen
physique, sans précédent,

et le mâle le plus viril
que j'ai jamais connu.

Même quand il est saoul.

Faisons une petite fête.

Ces derniers temps, tout le monde
a été si triste par ici.

Allons.

Buvez.

Rocco est le compagnon parfait.

Aucune inhibitions, pas de complexes.

C'est une expérience à ne pas manquer.

Est-ce que tu l’aimes ?
Greta est une fille splendide.

Sa peau est douce et
lisse comme du velours.

Ses cheveux, comme de la soie.

N'est-elle pas merveilleuse ?

Réponds.

Elle est à toi.

Emmène-la, Rocco.
Prends-la.

Richard !

Il y avait une légère omission
dans mon récit de la mort de Sally.

J'ai oublié de mentionner que
j’étais là aussi ce jour-là.

Qu'est-ce que ça veut dire ?

Ils ont trouvé un corps dans la lagune,
c'est partout dans les journaux.

S’ils identifient Sally, vous feriez
un témoin très dommageable.

Vous en savez trop.

J'ai aimé vous gaver d'information.

C'était un jeu dangereux
mais palpitant.

J'ai éveillé vos soupçons sans vous donner
aucun moyen de les prouver.

Il y avait toujours cette marge de doute.

Mais je ne pensais pas
qu'ils trouveraient le corps.

Le jeu est fini maintenant.

- Que voulez-vous dire ?
- Que tu dois mourir.

Comme ce fou de majordome,
qui pensait qu'il pourrait nous faire chanter.

Vous êtes fou, ils vont vous trouver
ils sauront que c'est vous.

Comment ?
J'ai un alibi parfait.

Je suis à Londres.
Votre ami Antonelli m'a vu partir.

Dans un sens, vous l'avez invité.

Ni Richard ni moi ne pourraient être
tenus pour responsables, pour le geste

d'une brute à moitié débile.

La police comprend ces choses.
Rocco vous a attaqué.

Le majordome est venu à votre
aide et a été tué.

Il a ensuite tourné comme un
animal et vous a assassinée.

Non, non !

Je vous en prie, non !

Vas-y, Rocco, prends-la.
Elle est à toi.

Prends-la.

Non !

Les corps seront retrouvés
dans la hutte de Rocco.

Un examen mental prouvera
qu’il est déséquilibré.

Il sera également accusé
de la mort de Sally.

L'affaire sera close.

Non, non !

Le crime parfait est possible

avec un esprit supérieur.

Vous.

Vous vous souvenez,
n'est-ce pas ?

Vous vous êtes coupé le doigt, et
je vous l’ai bandé.

Richard.

C’est quoi, ton problème ?
Idiot.

Vas-y.
Fais ce que je dis !

Vas-y !

Obéis moi, stupide animal !

Vas-y, vas-y !

Prends-la !
Prends-la !

Ça va ?
Eleanora !

Qu’est-ce qu’on fait ?

Eleanora.

Rocco !

Greta, je...

Je suis désolé de vous voir partir.

- Vous avez été si correct.
- C'était facile.

Oh, je suis allé rendre visite
à ce pêcheur, Rocco.

Il reçoit des soins psychiatriques.
Il voulait savoir comment vous alliez.

Je ne peux rien faire pour l'aider,
n’est-ce pas ?

Non.

Merci.

Je reviens dans une minute.

Bon voyage.

Je vous remercie.

Au fait, la fille qu’ils ont trouvé dans
la lagune n'était pas Sally Reese.

Si Richard l'avait su...
de toute façon, ça n'a plus d'importance.

Au Revoir.

Sous-titres traduits en Français par GG92.