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LE PLUS HEUREUX
DES MILLIARDAIRES

PHILADELPHIE 1916

GLACE

Dites donc, c'est chic
comme quartier, non?

Ce qu'ils peuvent être bien habillés

Je suis à peine débarqué

Que j'ai déjà une job en vue

Une job chez un millionnaire
élégant et sa famille

Aujourd'hui, l'immigrant

Fait son entrée
dans le grand monde

Disons que je suis chanceux,
disons que j'ai de la chance.

Mais dans ma tête...

J'appelle ça

De la fortuosité

C'est un mot à moi

Quand je parle de fortuosité

J'ai l'œil qui pétille

Il arrive qu'un château
s'écrase par terre

Mais c'est par terre qu'on trouve
les trèfles à 4 feuilles

Quelques bonnes occasions

Quelques petits
événements heureux

Je ne m'en fais pas
parce que partout où je vais

La vie est illuminée
par la fortuosité

C'est mon mot à moi

Avec la fortuosité,
on ne se sent jamais seul

Au coin de la rue,
sous un arbre

La fortune vous attend peut-être

Il suffit d'attendre

Je garde le sourire
parce que ma philosophie

C'est de faire pour le mieux
et de laisser faire la fortuosité

Bonjour, ma bonne dame.

Est-ce que je serais par hasard
chez M. Anthony J. Drexel Biddle?

C'est en plein ça.

Je viens me présenter
pour la position de butler.

C'est Mme Biddle qui vous recevra
et elle n'est pas là.

J'avais rendez-vous, pourtant.

- Je lui dirai que vous n'étiez pas content.
- Non, non.

Je repasserai avec plaisir.

Au revoir.

De quelle région d'Irlande?

Du comté de Tyrone.

- Vous venez de débarquer?
- Avant-hier exactement.

Venez à la cuisine.
Mme Biddle ne va pas tarder.

Vous êtes trop aimable. Merci.

Ma foi, c'est bien chez vous.

Je suis la gouvernante.
Je m'appelle Mme Worth.

- Moi, je suis John Lawless.
- Par ici.

- Je vous fais un café.
- Ne vous donnez pas ce mal pour moi.

Vous ne me dérangez pas.
Le café est prêt. Assoyez-vous.

- Vous ne seriez pas Irlandaise, vous?
- Je suis arrivée toute jeune.

Il n'y a pas bien longtemps, alors.

Qu'est-ce qui est arrivé
à l'ancien butler?

Aucune idée. Il est parti une nuit.
Il n'a pas tenu un mois.

On a un problème de domestiques, ici,
il faut bien le dire.

Pas facile, avec ces richards
habitués à la perfection.

Ce n'est pas exactement ça.

C'est mal payé, alors?

Non, les Biddle sont généreux.

- Des horaires impossibles?
- On ne peut pas dire ça.

Superbes vos gâteaux.
On fête quelque chose?

M. Biddle suit une diète
de gâteau au chocolat.

- J'ai bien entendu?
- Cordelia!

D'après lui, ça contient
tous les éléments essentiels.

- Où est Mme Biddle?
- Partie magasiner.

- Diable! Et Cordy?
- Je n'en sais rien.

- Et les garçons?
- Pas vus depuis ce midi.

- Il n'y a donc jamais personne ici!
- Je peux vous aider?

Appelez le docteur Dunleavy.
J'ai été mordu par un alligator.

Un alligator?

Aussi bien se débrouiller seul.
Vous êtes marié?

- Moi? Non, monsieur.
- Vous ne pouvez pas comprendre, alors.

J'ai été mordu au doigt
Ç'aurait pu être à la jambe

Ç'aurait pu être à la tête
J'aurais pu mourir

Un homme en danger de mort
devrait logiquement

Voir sa famille accourir
à son chevet

Logique, n'est-ce pas?

Avoir sa famille à son chevet,
logique, n'est-ce pas?

Aucun doute là-dessus.

Je suis un bon mari,
généreux, au grand cœur

Peu de femmes
ont une vie aussi facile

Lorsqu'un bon mari est mordu,
il est logique n'est-ce pas

Que sa femme partage
les souffrances qu'il endure

Je veux que ma femme partage ma vie
Logique, n'est-ce pas?

Je comprends mieux certaines choses
maintenant!

Cordy.

Les garçons.

Diable!

J'ai 3 enfants,
intelligents et en bonne santé

Où sont-ils lorsque
leur père a besoin d'eux?

Je leur paie des précepteurs,
des leçons de gymnastique

En vain, tout ça...

Quelle souffrance!

Je crois à la Bible

Je crois à l'Oncle Sam

Et tant que le drapeau
flottera sur le pays

Je crois qu'un homme mordu
est en droit d'exiger

Que sa famille lui témoigne
sympathie et amour

Le drapeau, la Bible, l'amour
Logique, n'est-ce pas?

- Bonjour, papa.
- Où étais-tu?

À l'écurie. Ça ne va pas?

- Non.
- Ce n'est pas l'heure de te raser!

Je ne me rase pas,
surtout pas le doigt.

L'oreille non plus,
mais tu te l'es déjà coupée.

L'oreille est à proximité du visage.

- Comme ton doigt, quand tu te rases.
- J'ai été mordu.

- Non?
- Si.

- Par qui?
- Par George.

Il m'a attaqué sans prévenir.
Après tant d'années...

- Ce n'est pas si grave que ça.
- Tu n'as rien d'autre à dire?

Il y a du peroxyde dans la trousse.

Où vas-tu? C'est l'heure
de la leçon de Bible.

Tu vas te passer de moi aujourd'hui.
J'ai rendez-vous.

Le docteur est en route pour l'hôpital.

Essayez encore.
Qu'est-ce que vous faites?

- Rien.
- Justement, faites quelque chose.

- Diable d'alligator!
- Pardon?

- C'était comme un fils.
- Je dois faire quoi?

Dites aux garçons
d'apporter la trousse.

Au fond du jardin, dans l'écurie.
M. Tony et M. Livingston.

M. Tony et M. Livingston.

Un diable de traître,
c'est tout ce qu'il est.

Dites à Mlle Biddle
que M. Taylor est là.

- Monsieur...?
- M. Charles Taylor.

Mlle Biddle est au courant.

Le docteur doit être chez un patient.

- Je pourrais être à l'agonie.
- Pour sûr.

- Alors, ce peroxyde?
- Le voici.

- Enfin!
- On a fait au plus vite.

J'ai laissé un message pour le docteur.

C'est vrai?
Ce bon vieux George?

Oui, ce bon vieux George,
comme tu dis.

- Qu'est-ce que Charlie fait ici?
- Il vient voir Cordy.

Le gendre idéal, quoi!

Qu'est-ce que tu y connais?

Rien. C'est juste pour dire.

Charlie!
Cordy peut trouver mieux.

Bien sûr.
Le moment venu...

- Tu te lances dans le music-hall?
- Salut, Tony.

- Mon frère Liv.
- Salut, vieux.

Le bonhomme dans l'entrée,
ce n'est pas ton père?

- Qui d'autre alors?
- J'ai cru...

Des caramels!

- C'est pour Cordy.
- Elle déteste.

- Ça colle à son appareil.
- Mais nous, on adore.

- Pas vrai?
- Absolument.

Les gars, ça suffit.

Tu cachais bien ton jeu.
Tâte-moi ça.

- Tu boxes dans quelle catégorie?
- Boxer?

- Oui.
- Tu es boxeur, non?

- Je préfère d'autres sports.
- Tu ne boxes jamais?

- Non.
- Il ne boxe jamais.

- Tu es mal tombé.
- Je ne comprends pas.

Si tu es stoqué sur Cordy...

- Tu te souviens de Harry?
- Il est sorti avec Cordy

Une vraie carte de mode

- Bronzé comme un joueur de tennis.
- Je me souviens.

Il se prenait pour un tombeur

Il a voulu l'embrasser et...

Il s'est baissé trop tard

Mon père lui a offert un dentier

Attention à ton jeu de jambes

Pratique l'esquive et la parade

La petite sœur
a de la dynamite dans les poings

Quel jab!

Quel crochet!

Ne baisse pas la garde

- N'attaque jamais avec la droite.
- C'est fatal.

Laissons tomber.
Je suis venu pour autre chose.

Archie est venu 2 fois

La première fois, il a été parfait

Ils étaient sur un petit nuage

- Ils formaient un beau couple
- Splendide.

Puis il y a eu une danse

Il l'a un peu trop collée...

Cordy ne l'a pas trop amoché

Mon père a réglé à l'amiable

Quelle feinte!

Quel uppercut!

- Réveille-toi.
- Ça ne va pas?

C'est l'heure
de la leçon de Bible.

- C'est arrivé comment?
- Il s'est découvert.

Allez chercher de la glace.

Et... apportez un steak.

- Tu es en beauté.
- Tu as osé?

Osé quoi?

Évidemment que les garçons
ne veulent pas de moi. Ils sont terrorisés.

Je n'ai pas touché à ce jeune idiot.

Idiot ? Charlie est
la coqueluche de la ville.

- Il reprend ses sens.
- Ça va?

Tout va bien, bien sûr.

Je suis désolée.

Rien de grave.
Tout juste un œil au beurre noir.

- Que veux-tu?
- On va lui apporter un morceau de viande.

Tu veux un breuvage frais?

Merci.

Assieds-toi ici
et je t'apporte un thé glacé.

Peut-être un morceau
de gâteau au chocolat?

Désolés.
On n'a pas fait exprès.

- Il ne devait pas se découvrir.
- Je ne suis pas dans le coup.

Ah non? Tel père, tel fils.
Tous les 3 pareils.

Toujours prêts à vous moquer de tout.
Toujours prêts à vous battre.

Ne me touche pas ou je t'étampe.

Attends.

Diable!

Mlle Cordelia Drexel Biddle

Je croyais bien te connaître

Mais en ce moment,
Mlle Cordelia Drexel Biddle

Je ne te reconnais pas

Pour la Saint-Valentin,
préfères-tu des chocolats

Ou des gants de boxe?

Tu es bizarre
depuis quelque temps

Qu'est-ce qui t'arrive?

Tout change en toi

Es-tu Bibliothèque rose

Ou Bibliothèque verte?

Autrefois, la réponse
n'avait aucune importance

Pourquoi tout à coup
te demandes-tu

Quel genre de femme tu es?

Un garçon,
tu préfères lui cogner dessus

Ou admirer les étoiles avec lui?

Est-ce que tu dois l'embrasser

Ou lui donner une raclée?

S'il t'offre des roses

Un jab sur le nez

N'est guère une façon
de le remercier

Tu es complètement perdue

Au milieu de tout ça

Mettras-tu un short

Ou une crinoline?

Un jour, accepteras-tu

Que quelqu'un t'aime?

Je ne suis pas curieux de nature,
mais je me pose des questions.

Oui, M. Lawless?

- C'est tous les jours comme ça?
- Comme quoi?

Ça doit être le docteur, enfin.

Après tout, il existe
d'autres jobs à Philadelphie.

Surtout, pour un gars dans mon genre.

Je fous le camp, maintenant.
Je reviendrai un autre jour.

Peut-être.

Qui êtes-vous?

- Un boxeur professionnel, sans doute.
- Madame?

- Vous préparez un combat?
- Non, c'est pour la position de butler.

Annoncez mon arrivée
et enlevez-moi ce chapeau.

Consolidons l'édifice du Seigneur

Fixons la charpente pièce par pièce

Nous voici à Son image

Qui construisons
Sa forteresse éternelle

Il est écrit...

Que le corps et l'esprit d'un homme

Doivent s'édifier selon Son dessein

- Une dame dans le salon de musique.
- Une dame?

Elle ne s'est pas nommée.
Comme si c'était inutile.

La tante Mary.
Dites-lui qu'il n'y a personne.

Nous devons donc consolider
l'édifice du Seigneur

Il n'y a personne à la maison.

Personne?

À part Mme Worth et moi-même
et quant à moi...

- Quelle bonne surprise!
- N'est-ce pas?

- C'est pour la position de butler.
- Prenez toujours ça.

Dites à M. Biddle
que la tante Mary est ici

et apportez du thé,
je vous prie.

Avec tout ce monde dans les magasins,
bientôt on ne pourra plus magasiner.

Vous n'imaginez pas la foule.
Asseyez-vous.

Je ne viens pas faire des mondanités.
Je viens dans un but bien précis.

Dans le journal d'aujourd'hui,
on annonce

que la semaine dernière,

Cordelia Biddle a participé
à un concours de danse à Atlantic City

avec un certain
Heine Fenstermacher.

- Le nom ne me dit rien.
- Et qu'elle a gagné.

Nous sommes allés au congrès
des classes de Bible là-bas.

Ça, je le savais.

Mais ce n'est pas une excuse
pour ce qui s'est passé.

Bonjour.

Quel plaisir de vous voir!

- Cordelia.
- Anthony.

- Ton doigt?
- George m'a mordu.

- Je ne sais pas ce qui lui a pris.
- En tout cas, il a pris ton doigt.

Avec un alligator,
on s'expose à être mordu.

Et c'est bien mérité.

George voulait seulement jouer,
j'en suis sûr.

- Tu crois vraiment?
- J'en suis sûr.

Ici, je vous prie.

Il en pâtit autant que toi,
sans doute.

C'est à voir.

Ce sera tout.

Il veut faire la paix.

Après cet intermède exotique,
revenons au but de ma visite.

- C'est-à-dire Cordy.
- Cordy?

Elle n'a pas
des relations convenables

pour une jeune fille de sa classe.

Ses relations, c'est moi,
sa mère et ses frères.

Ne fais pas le naïf.
Tu sais bien de quoi je parle.

Non, je ne sais pas
de quoi vous parlez.

- Tu as lu le journal?
- Oui.

Des sous-marins allemands coulent

des navires anglais dans nos eaux.
Bravo pour la neutralité!

As-tu lu autre chose?

La chronique de George Gray, chéri.

- Lait ou citron?
- Jamais.

- C'est un faiseux d'histoires.
- Non, il rapporte les histoires.

Ce Fenstermacher suit
tes leçons de Bible?

Oui et c'est un jeune homme honnête.

Les enfants ont-ils été
à l'école l'an dernier?

Ils avaient un précepteur.

- Qui surveillait le précepteur?
- C'est-à-dire?

Tu l'as engagé
comme entraîneur de boxe.

Il ne sait pas signer son nom.

Tony et Liv sont admis
à Saint-Paul la semaine prochaine.

Félicitations!
Venons-en à Cordy maintenant.

L'école pour jeunes filles
Loretta Wingfield

commence ses admissions.

Pas question d'envoyer Cordy
dans une prison.

Quel jeune homme de bonne famille
voudra d'une boxeuse pour femme?

- Au diable le jeune homme bien!
- C'est vite dit.

D'ailleurs,
Cordy est encore une enfant.

Tu es encore plus aveugle
que je le pensais.

Aveugle ou non...

- On parlait de toi.
- Je sais et j'aimerais aller à l'école.

- Bonjour.
- Bonjour.

- Maman.
- Chérie.

- Ai-je bien compris?
- Bien sûr que oui.

Tu es encore fâchée pour l'autre jour?
Tu veux que ce garçon revienne?

- Ce n'est pas à cause de Charlie.
- Alors, tu ne te plais pas ici?

- Bien sûr que si.
- On s'amuse bien, non?

Mais oui...
Ce n'est pas facile à expliquer.

- Je suis différente des autres.
- Quand on voit les autres...

Je t'aime comme tu es:
jolie, drôle, vivante.

Ton crochet de gauche
est excellent.

Je me fous
de mon crochet de gauche.

Reparlons-en plus tard,
ça vaudra mieux.

- Elle ne sait pas de quoi elle parle.
- Je le sais parfaitement.

Je veux aller à l'école de Mlle Wingfield.

Très bien. Tu iras.

Tu peux aller en prison aussi.

Merci.

Diable!

Il est tard
et j'ai beaucoup à faire.

Merci de votre visite.

Je n'aime pas me mêler des affaires...

mais il ne faut pas
négliger ces problèmes.

- Je sais.
- Bonjour.

Il faut laisser Cordy décider.

C'est de l'égoïsme de l'enfermer ici
dans un monde spécial.

Je ne vois pas où est le mal.

Tu prends tout trop à cœur.

Comment faire autrement?

Tu devrais éteindre
ton cigare puant.

Tu ne m'auras pas comme ça.

J'ai toujours été d'accord
pour l'éducation de Cordy

malgré son côté non-conformiste.

Et il n'y a rien de mal
à être non-conformiste.

Si je pensais autrement,
je ne serais plus mariée à toi.

On a mené une vie saine
et Cordy a été heureuse.

Mais elle vieillit
et elle veut s'extérioriser.

Elle va détester ça.

C'est à elle de décider.

Il y a d'abord eu Tony et Liv. Tu refusais
d'entendre parler de Saint-Paul.

Maintenant, c'est Cordy.

Diable,
j'ai pourtant accepté qu'elle y aille, non?

- Oui, mon chéri.
- Alors, pourquoi faire des embarras?

Je vais au gymnase.

Bien. Tu te sentiras mieux après.

- Si ça vous arrange...
- Oui... j'ai oublié votre nom.

John Lawless,
de l'agence Mayflower.

Bien. On soupe à 7 heures.

Vous êtes engagé?

Le souper est à 7 heures, dit-elle.
À la grâce de Dieu.

Rien de tel pour décompresser.

- Je suis désolée pour tout à l'heure.
- J'accepte tes excuses.

Je ne veux pas vraiment m'en aller.

Tu as raison de vouloir partir.
Tu n'es plus une enfant.

Vouloir te garder ici,
c'est de l'égoïsme.

- Ce n'est pas bien ici?
- Arrête ça.

Tu dois faire ta vie
comme tu l'entends.

Tu ne peux pas rester
avec nous éternellement.

Et pendant les vacances,
tout sera comme avant.

J'ai peur, tout à coup.

Je ne veux pas entendre ça.
Il n'y a rien à craindre

tant que tu ne baisses pas la garde,
que tu rentres le menton

et que tu les aides à se relever.

Quand j'étais petite,

je pensais que tu étais l'homme
le plus merveilleux au monde.

Je suis plus vieille et plus sage

et je le pense toujours.

Rentrons à la maison.

Si l'école ne te plaît pas,
tu fiches le camp.

- Vous êtes blanc comme un drap.
- Vous avez vraiment un alligator?

- J'en ai 12. Il n'y a pas de mal à ça.
- Non, non.

Je les ai capturés en Floride.

Je suis parti
avec un groupe de Séminoles.

- Avez-vous déjà chassé avec eux?
- À vrai dire, non.

Quand ils avironnent,
on n'entend rien à 2 pieds.

Pour attirer les bêtes,
on imite le mâle.

- Mais qui êtes-vous?
- Je suis le nouveau butler.

- Nous en avons déjà un.
- Il est parti.

- Déjà?
- Il y a longtemps.

Si vous voulez bien m'excuser.

- John Lawless, n'est-ce pas?
- C'est exact.

Avez-vous de la religion?

- J'essaie d'agir selon les Évangiles.
- Avec succès?

- Je ne suis pas sûr.
- On en reparlera plus tard.

- La boxe, ça vous intéresse?
- La boxe?

- Si on trouvait...
- L'autodéfense, vous connaissez?

J'ai été champion de boxe
à l'exposition du comté de Tyrone.

- Ah oui? Champion?
- Le comté n'est pas bien grand.

Champion? C'était où au juste?

- Le comté de Tyrone en Irlande.
- Vous voulez devenir Américain?

- Je vais faire ma demande.
- Vous ne le regretterez pas.

Le plus beau pays.
J'ai certains principes.

Dieu et les États-Unis,
en premier lieu.

Je sais ce que les États-Unis offrent.
C'est pour ça que j'y suis.

- Comme je le dis...
- Je sais aussi autre chose.

- On est ce qu'on est et pas autre chose.
- Pardon?

En devenant Américain,
on ne perd rien.

La veille de mon embarquement,
ils sont venus de loin

Les amis et les parents,
pour verser une petite larme

Nous ne nous reverrions plus

Mais tout le monde savait bien

Que je serais toujours
présent dans leur cœur

Et eux présents dans le mien

Je serai toujours un Irlandais,
parce que c'est de naissance

Je serai toujours un Irlandais,
je le crierai sur les toits

Quand je serai Américain,
j'en serai un vrai

Aussi Américain qu'un ragoût irlandais

Ce n'est pas mal, ça.

Il sera aussi Américain
qu'un ragoût irlandais

Essayez de commander
un ragoût irlandais en Irlande.

En Irlande,
tous les ragoûts sont irlandais.

Je serai toujours Irlandais,
je ne le nie pas

Je serai toujours Irlandais
et fier de l'être

Je porterai du vert
pour la St Patrick,

Mais je serai aussi Américain
que le baseball

Il sera aussi Américain
que le baseball

Ce n'est pas mal comme exercice.

Quand on gagne un concours de danse,
on peut danser ça.

- Je croyais que tu détestais danser.
- Je déteste la valse.

C'est bon pour les vieux.

Si j'allais vivre à Paris

Je mangerais en terrasse

Je porterais un béret,
mais qu'est-ce que je serais?

Un Irlandais.

Si j'allais au Tibet
et voyageais à dos de yak

Que diraient les Tibétains?

- Un Irlandais?
- Bien.

En Espagne, si je me faisais
pousser la moustache

Que je grattais de la guitare
et portais une écharpe

Si je devenais torero
et affrontais un taureau

En me donnant les oreilles et la queue,
que diraient-ils?

Bravo l'Irlandais.

Venez.

Ça va vous détendre.

Si vous aviez vu mon père, c'était
une tornade sur un plancher de danse.

- Il sera toujours Irlandais
- Je vais le crier haut et fort

- Il sera toujours Irlandais
- Et fier de son patrimoine

Je suis fier du bagou des Irlandais

Et de la sentimentalité irlandaise

Je gage qu'un jour
on aura un président irlandais

Magnifique.

L'agence Mayflower?

Oui, bien sûr.

Je crois que M. Lawless
fera très bien l'affaire.

Je veux que George nous voie.

ÉCOLE DE FILLES WINGFIELD

Qu'est-ce qui te fait tant rire?

La classe de Bible
s'entraîne à la guerre.

Ils défilent avec des balais
à la place de fusils.

Cette invitation, quelle splendeur!

- Elle est de qui?
- Lis, si ça te démange.

Ça ne me démange pas.
Je disais ça pour être polie.

Les parties chez les Thaw
sont très célèbres.

En quel honneur es-tu invitée?

Je suis très recherchée
dans le monde.

Pour tes exhibitions de boxe,
sans doute?

Comment as-tu fait pour deviner?

Et je vais commencer
à m'entraîner tout de suite.

- J'appelle Mlle Wingfield.
- Avec le visage tout maquillé?

Ne dis pas à Mlle Wingfield
que je me maquille.

Même si tu es très en colère.

Ne sois pas si méchante.

Rosemary?

Peux-tu me donner
des leçons de flirt?

Ma tante Gladys dit qu'il y aura
à ce party des garçons

de Yale et de Princeton.

Ta tante Gladys?
L'invitation vient d'elle.

Les Thaw sont ma tante et mon oncle.

Comme je suis dans cette école,
c'est presque une obligation.

- J'aurais dû deviner.
- Ça sert d'avoir une grande famille.

Je veux m'amuser follement.
Es-tu prête à m'aider?

Si tu suggères
que j'ai des connaissances...

Tu dois être championne du monde.

Même si les hommes m'admirent,
je ne suis pas une fille facile.

Si tu veux, je jure de ne rien dire
à Mlle Wingfield pour le maquillage.

- C'est du chantage.
- Un échange.

Ces parties chez les Thaw
sont-ils si spectaculaires?

- C'est un prêté pour un rendu, non?
- D'accord, j'en parlerai à ma tante.

Viens.

Si une fille veut
être populaire de nos jours,

elle doit absolument
savoir une chose.

Quoi donc?

Il faut être

Très misterioso!

L'enthousiasme,
c'est très passé de mode

Il faut effleurer le plancher
comme si tu t'ennuyais à mort

Sur le rythme de bail-ioum poum poum

Nita Naldi, Theda Bara

Joues creuses et mascara

Et après?

Les étudiants apprécient toujours

Une fille qui danse

Comme en transe

Alors, tu fais bail-ioum
jusqu'à l'aube

Comme si tu voulais bâiller

Sur le rythme de...

Attitude!

De nos jours, pour être désirée

Il suffit de glisser
comme si on te pourchassait

Pied droit, pied gauche,
pied droit derrière...

- Je me lance.
- Droit, gauche, droit derrière.

Tes bras. Bouge les bras.
Ensemble.

Tu effleures, deux, trois.
Bail-ioum et tu effleures, deux, trois.

Tu tourbillonnes comme un moine.

Parfait.

Tu es diabolique. J'adore.

Quel exotisme!

Bravo.

Tu es un danger public
et un scandale.

Quand tu prends ton air misterioso

Les hommes sont à ce point subjugués...

Honteux!

Tu dois dissimuler les sensations
que tu ressens

Lorsque tu danses
au rythme de bail-ioum poum poum

Tante Gladys.

Ma chérie.

Je t'ai cherchée partout.
Où étais-tu passée?

Les deux plus charmants garçons
de la soirée.

Ma nièce, Cordelia Drexel Biddle,

M. Roger Fitzsimmons
et M. Walter Blakely.

Ils arrivent de New Haven.

- Comment allez-vous?
- Enchanté.

Je vous laisse faire connaissance.

Avec les jeunes d'aujourd'hui,
la glace est vite rompue.

- Bonne ambiance.
- Comment?

Oui, très bonne ambiance.

- Une cibiche?
- Comment?

Non, merci.

Vous n'êtes pas le genre,
mais on ne sait jamais.

C'est mauvais pour le souffle.
Les sportifs ne fument pas.

Il faut que je parle à cette amie.

- C'est si urgent?
- Je ne veux pas la rater.

Ma mère ne me le pardonnerait pas.
Mlle Biddle.

C'est tout simplement divin.

Oui, divin.

Avec tous ces hommes élégants.

- Qui est-ce?
- Ma colocataire.

On joue contre Harvard
la semaine prochaine.

- Qui joue?
- Yale.

Je suis désolée.
J'ai déjà promis cette danse.

- Ah bon?
- Oui.

- Le premier one-step. Vous permettez?
- Oui. Bien sûr.

Demandez à Rosemary.

- Je ne peux pas...
- Dites que c'est de ma part.

J'attends que votre cavalier soit là...

Ce n'est pas la peine,
il ne va pas tarder.

Qui est-ce? Je peux le chercher.

- Vous ne le connaissez pas.
- Son nom?

Son nom? C'est...

Angie Duke.

C'est notre danse, non?
Le premier one-step?

M. Duke, M. Blakely.

- Elle n'est pas pour vous tout seul.
- Non, bien sûr.

Pas méchant type, lorsqu'on le connaît.
On danse?

- Pourquoi avoir fait ça?
- Je voulais vous connaître.

Et j'ai réussi.

Pourquoi voulez-vous me connaître?

Vous êtes différente des autres.

C'est un compliment de ma part.

Je n'aime pas les filles agressives
qui veulent vous mettre le grappin dessus.

Vous m'avez vue pratiquer.
Ça ne vous a pas fait fuir?

Non, vous n'étiez pas bien fameuse.

Une valse.
C'est bon pour les vieux, ça.

Ah oui?

Je ne suis pas un très bon danseur.

Des bêtises tout ça.
Vous êtes une vraie gazelle.

- La valse, ce n'est pas pour les vieux.
- Quelqu'un m'a dit ça un jour.

Sommes-nous en train de danser?

Sommes-nous vraiment sur terre?

Et cette sensation, est-elle réelle

Ou va-t-elle s'évanouir?

Sommes-nous en train de danser?

Est-ce la musique qui monte d'un ton?

Cette jolie chanson que j'entends

Est-ce que je l'ai déjà entendue?

Vos yeux dévoilent-ils des choses

Que je suis seul à voir?

Ou est-ce mon imagination

Qui vagabonde?

Sommes-nous en train de danser?

Dites que c'est la vérité

Je saurai alors

Que je me suis envolé au firmament

Je me suis envolé au firmament

Et j'ai capturé une étoile

C'est joli, n'est-ce pas?

Plus que joli.
C'est un chef-d'œuvre de fabrication.

Une Rolls-Royce Silver Ghost.

Elle est très belle.

Le châssis est assemblé
à l'aide de boulons spéciaux

qui s'adaptent
aux trous alésés à la main.

- Ah bon?
- C'est du travail d'horloger.

Je ne suis pas
une experte en automobile.

Pas besoin d'être un expert
pour apprécier une Rolls.

Si vous étiez montée juste une fois...

Il fait frisquet, non?

Vous voulez votre manteau?

Mon oncle a une Silver Ghost.

Je l'ai conduite.

J'ai fait du 120 à l'heure.

Pas la moindre vibration.

La suspension
est vraiment remarquable.

Est-ce que je vous reverrai?

C'est obligé, maintenant.

RÉÉLECTION DU PRÉSIDENT WILSON

"PRÉPARONS-NOUS" INSISTE BIDDLE

IL ORGANISE UNE UNITÉ
À PHILADELPHIE

UN CARGO ANGLAIS EST COULÉ
17 AMÉRICAINS TUÉS

BIDDLE SE REND À WASHINGTON

MESSAGE DE PAIX
DU PRÉSIDENT WILSON

BIDDLE RENTRE DE WASHINGTON

LA GUERRE TOTALE
DES SOUS-MARINS

BIDDLE DE RETOUR À WASHINGTON

Excusez-moi.

Mes amis,
je voudrais porter un toast

à nos invités d'honneur
et au corps des Marines,

l'institution la plus glorieuse
que Dieu nous a donnée.

Je suis allé à Washington
pour sonder les uns et les autres

sur cette guerre
qui enflamme la moitié du monde.

J'ai eu droit à des faux-fuyants
et des discours, sauf chez les Marines.

La soirée n'est pas finie.

Le commandant m'a compris lorsque
je lui ai parlé d'état de préparation.

En apprenant que 5 000 hommes
à Philadelphie désiraient s'entraîner,

il s'est montré intéressé.

Ces jeunes gens attestent
de sa sincérité.

Ils travailleront avec nous
et nous préparerons la guerre.

Je crois en ce pays,
mais nous ne sommes pas prêts

Notre défense
ne vaut pas 5 cents

Quand on aime son pays,
est-ce qu'on fait le geignard

Ou est-ce qu'on appelle les Marines?

Logique, n'est-ce pas?

Je ne peux pas mieux témoigner
de mon admiration pour les Marines

Au corps des Marines!

Messieurs, bienvenue parmi nous.

Vos soldats sont aussi vos élèves?

Les élèves de la classe de Bible
forment le noyau central.

Le cœur du corps.

Si l'on veut.

C'est épatant
d'avoir réuni tous ces hommes.

Un grand homme comme vous
qui s'engage à ce point.

- Un homme comme moi?
- Oui, un homme âgé et riche.

Ils vont apprendre à défiler,
je vous le promets.

C'est déjà commencé.
Maintenant, à vous de prendre la relève.

- Je renouvelle?
- Non, merci.

Ils ont surtout besoin
d'un entraînement rigoureux.

Je compte sur vous à ce sujet.

Dites à Mme Worth que le souper
doit être servi le plus tôt possible.

On gagnera dans les tranchées.

Montrez-leur
le maniement de la baïonnette.

Le corps à corps
fait partie du programme.

Une part importante, j'espère.
J'ai hâte de m'y entraîner.

C'est un exercice violent.

- Ah, oui?
- Vous pourrez observer, bien entendu.

Aimeriez-vous visiter
nos installations?

D'abord les écuries.
Par ici.

C'est au bout du terre-plein.

Il ne faudrait pas
que tout le monde sorte.

Je crois qu'Anthony va prendre une leçon.
J'ai bien envie de voir ça.

- Anthony a boxé contre des champions.
- Oui, mais des amis.

Ces jeunes ne le sont pas

et il n'y a rien de plus dangereux
qu'un amateur plein d'enthousiasme.

J'ai voulu assurer
détente et loisirs sains

pour toute la famille.

Si on boxait une ronde
ou deux avant le souper?

Alors, les Marines,
vous savez boxer?

Ça fait partie
de notre entraînement.

Bien.

- Vous voulez boxer avec moi?
- Une ou deux rondes. Merci.

Bien des gens âgés font du sport
pour passer le temps.

- Vous avez appelé?
- Prenez le chronomètre.

Règles universitaires:
rondes de 2 minutes.

Merci.

- Prêt?
- Oui.

- Très bien.
- Allez!

Nos hommes ont beaucoup à apprendre
au point de vue militaire.

Mais il sont disciplinés
et en bonne forme.

C'est votre style?
O'Brien penchait du côté gauche.

Le pauvre,
il était un peu limité.

N'oubliez jamais
que vous avez affaire à des civils.

Vous en tirerez plus
en les guidant qu'en les brutalisant.

Vous me comprenez?

C'est juste un coup chanceux.
La même chose aurait pu m'arriver.

C'est très gentil d'avoir accueilli
Jim Corbett sur vos genoux.

Il est au mauvais endroit.
C'est sa douzième chute au moins.

Nous nous sommes entraînés ici,
lui et moi. Un grand boxeur.

- Au suivant.
- On devrait peut-être rentrer.

Le souper n'attend pas, lui.

C'est très courtois de votre part.
Rejoignons ces dames.

Apportez de la glace
pour sa lèvre.

Tout de suite.
Dès que j'aurai raccroché M. Corbett.

Ça m'a ouvert l'appétit.

Je vous propose un marché.

Ne dites pas à vos hommes
que vous avez gagné en une ronde

et on vous entraînera
au corps à corps.

Bien. J'ai hâte de commencer.

Avant le souper,
venez voir mes alligators.

Je ne peux pas mieux témoigner

De mon admiration pour les Marines

Les voitures faites sur mesure,
c'est dépassé.

La standardisation est une nécessité.

Non seulement pour le manufacturier,
mais pour l'automobiliste aussi.

- Une voiture comme la Marmon...
- S'il te plaît.

On ne peut pas parler
d'autre chose que de voiture?

- La politique internationale, la météo.
- Je suis désolé.

J'aimerais bien
t'entendre parler de toi.

Moi?

- Quel genre de musique aimes-tu?
- La musique?

- Quel est ton livre préféré?
- Voyons... mon livre préféré.

- Parle-moi de ta carrière.
- Ma carrière?

Il n'y a rien à en dire.
On est dans le tabac.

Tu aimes le tabac?
Professionnellement, je veux dire.

- Je crois.
- Tu crois?

Je n'y ai pas beaucoup réfléchi.

C'est une affaire de famille
que je dirigerai un jour.

Tu aimerais mieux faire autre chose?

Oui, mais tu ne voulais plus
qu'on en parle.

Tu veux faire carrière
dans l'automobile?

À l'ouest, il existe une ville radieuse

Où on réalise ses rêves à grande vitesse

Ce n'est pas une ville triste
de fonctionnaires

C'est une ville dynamique

Et pleine de vie

Des étincelles d'or éclairent le ciel

Comme des milliers de feux d'artifice

Si je pouvais m'y faire une place!

Je retrousse mes manches

Et je me fais un nom

À Détroit

- Détroit?
- Dans le Michigan.

Écoute le bourdonnement de cette ville

Où qu'on aille, il est là

C'est déjà demain

L'avenir apparaît à l'horizon,
lumineux et radieux

C'est un pays où des carrosses d'or

Sortent tout droit de nos rêves

C'est Détroit!

Là-bas, j'aurais toute ma liberté

Et je serais mon seul patron

J'inventerais de nouveaux moteurs

C'est moi qui conduirais

Tous mes rêves deviendraient réalité

La réussite me sourirait

À Détroit

Bien d'autres essaient
de réaliser leurs rêves

Si les autres peuvent rêver

Pourquoi pas moi?

Tu n'imagines pas
ce qu'ils inventent.

Une transmission à 2 vitesses.
Des freins sur les 4 roues.

Les sièges,
ils pourraient les améliorer?

- Bien sûr. Sans problème.
- Et le chauffage?

Avec l'eau chaude du radiateur.

Un gramophone pour les longs voyages?

- C'est possible.
- Et un choix de couleurs?

Ça, il faudrait voir.

D'accord. La couleur que tu veux.

Tu vois où se termine
l'arc-en-ciel?

Directement, franco à bord,
à Détroit

- Un problème?
- Je ne sais pas.

Je vais vérifier.

Tu me trouves fou, pour Détroit?
C'est l'opinion de ma mère.

Si tu entends le bourdonnement

Si tu y vois ton avenir

C'est là qu'il faut aller

Mais pour te faire un nom là-bas

Il faut y faire ta place

Et ne permettre à personne
de te dire non

Tu ne me trouves pas fou?

Mes rêves de carrosses d'or

À Détroit peuvent donc se réaliser

Puisque tu entends le bourdonnement

Et que tu y vois l'avenir

Et que toi aussi

Rêves d'être là-bas

Dépêche.

Mes hommes avaient fière allure.

Comme des troupes aguerries.
Ce n'est pas ton avis?

Oui, mon chéri.
Ils avaient froid aussi.

- Je les plains.
- La guerre se gagne dans le froid.

Ce n'était pas une critique.
La parade était jolie.

On gèle ici.
La fournaise doit être arrêtée.

- Le radiateur est chaud.
- Sens-tu le courant d'air?

Ça vient de la serre.

Mes alligators!

Vous avez appelé?

- Les fenêtres sont ouvertes, pourquoi?
- Sûrement la nouvelle bonne.

- Quelle nouvelle bonne?
- Elle s'appelle Florence.

- Elle se plaignait de l'odeur.
- Quelle odeur?

- Les alligators dégagent...
- Quoi?

Nous, nous avons l'habitude.

Elle a voulu aérer
et a oublié de refermer.

Quelle stupidité!
Va chercher une hache.

Pas pour la bonne,
pour les alligators.

Une hache, vite.

Mort.

- D'autres serviettes.
- Tout de suite.

Il est minuit passé.

- Je ne suis pas le genre à lâcher.
- Je sais, chéri, mais...

J'y vais.

Mort.

Oui, je suis M. Biddle.
De la part de qui?

Oui?

Depuis quand?

Avez-vous prévenu la police?

- Prévenez-la.
- Qu'est-ce qui se passe?

Qu'on fouille
la ville de fond en comble.

Rappelez-moi
dès qu'il y a du nouveau.

- Cordy?
- Elle a disparu.

Elle devrait être rentrée
depuis 3 heures.

Jolie prison!
Elle a peut-être été enlevée.

- Bonté divine!
- Ça arrive.

- Mademoiselle.
- Ne fais pas de bêtise.

Ma fille est je ne sais où et...
Mademoiselle?

Maman!

- Tu vas bien?
- Évidemment.

- Tu n'as rien?
- De quoi tu parles?

Mlle Wingfield vient d'appeler.

Nous n'avons pas pu arriver à temps.

- Nous?
- Tu es venue avec quelqu'un?

Oui.

Mon fiancé.

Quoi?

Il s'appelle Angie Buchanan Duke.
Il est dans la voiture.

Tu me dis qu'un garçon là-bas dehors
espère t'épouser?

- S'il te plaît.
- Il attendait que je sois bien rentrée.

Il peut partir maintenant.

- Bonne nuit.
- Bonne nuit?

- Tu ne le fais pas entrer?
- Non, je ne crois pas.

Je t'appelle demain matin.

On ne le verra même pas?

Tu le verras quand tu seras prêt.

- Je suis prêt.
- Tu ne l'auras pas en pâture ce soir.

- Fais-toi d'abord à l'idée.
- Où l'as-tu rencontré?

À un party chez les Thaw.
Je vous l'ai écrit.

- Tu ne parlais pas de ton fiancé.
- Il vient de demander ma main.

Il en a mis du temps!

Tu vas beaucoup l'aimer,
mais il faut le connaître.

Nous voulons bien le connaître.

- Je rêve, non?
- Bonsoir.

- Vous avez bonne mine.
- Je suis fiancée.

C'est trop beau!
Je suis content pour vous.

Ce n'est pas une bonne nouvelle?
Ce n'est pas...

- J'apporte les serviettes au salon.
- Les serviettes?

Il y a eu comme un accident ce soir.

On devrait tous aller se coucher
et en reparler demain matin.

Je suis fatiguée.

On a été pris dans la neige
et on a failli casser un essieu.

Puis, la courroie du radiateur.

Mais on s'est bien amusé.
Bonne nuit.

- Bonne nuit.
- C'est bon d'être à la maison.

Je t'aime, tu sais.

Bonne nuit.

"Mon fiancé", qu'elle nous lance.
Et tu n'as pas bougé.

Et je n'ai pas bougé non plus.

Que faire d'autre?
On ne le connaît pas.

C'est une enfant.

C'est une jeune femme.
Tu retardes.

Je ne sais pas de quoi tu parles.
Elle n'est pas mûre pour se marier.

- C'est toi qui n'es pas mûr.
- Ça ne se passera pas comme ça.

Tu ferais une grave erreur
en t'objectant à ce mariage.

- Je ne peux plus protéger ma fille?
- Cordy a sa personnalité.

Toute opposition ne ferait
que renforcer sa détermination.

Tu devrais pourtant le savoir.

Il ne faut pas la pousser à s'enfuir.

J'ai hâte de voir la tête qu'il a.

On dirait que ça t'amuse.

Oui, d'une certaine façon.
C'est très passionnant.

Passionnant?

- Tu me surprends, parfois.
- J'espère bien.

Un malheur en attire un autre.

Perdre sa fille et ses alligators,
tout ça dans la même soirée.

- Ça ne va pas?
- Cette fille est folle.

Sa teinture doit
lui ramollir le cerveau.

Pouvez-vous m'expliquer...?

Qu'est-ce qui se passe?

Pas possible...

Quoi donc?

Tout va bien maintenant.
Cette imbécile t'a fait peur.

Ils ne sont pas morts.

- Monsieur?
- Ils ne sont pas morts.

Oui, je sais.

Allons.

C'est George.

- Qu'est-ce qui se passe?
- Ils ne sont pas morts.

Avec votre permission.

Ne va pas dehors.
Il fait trop froid.

Tiens.
Très bien. On sort par là.

On se presse. Dans la serre.

Merci.

Vous avez entendu maman?
Dans la serre.

- George est-il revenu?
- Je ne l'ai par vu.

Regardez dans la salle à manger.
Où peut-il être?

Il faut mettre la table
pour le déjeuner.

Vous restez calme
avec ces monstres en liberté?

Ils savent qu'il ne faut pas m'énerver.

Remplis le pot à lait et mets la table.

- Cette idiote!
- Elles ne restent jamais longtemps.

Je vais te montrer où est ta place.

Sors de là.

Mon balai tout neuf.

Lâche ça.
Lâche ça, j'ai dit.

Tu serais déjà un sac à main,
si ça ne dépendait que de moi.

Vous auriez dû m'appeler
pour vous aider.

Merci. Je me débrouille
très bien toute seule.

Déjeuner dans une demi-heure.
Il faut refaire du bacon.

Merci.

On va s'habiller. Cette fille pourrait
revenir avec la police.

J'ai bien réfléchi et je crois
que je me suis mal comporté hier.

Invite ce jeune homme à souper
pour qu'on apprenne à le connaître.

Merci.

Ça m'a ouvert l'appétit.
Je vais prendre des croquettes.

- Merci.
- Pourquoi, ma chérie?

- Pour avoir convaincu papa.
- J'ai vraiment fait ça?

Tu es sûre?

Un vieux proverbe irlandais dit:

si, le même jour, vos alligators dégèlent
et que votre fille vous pardonne,

c'est de la fortuosité.

- À qui parlez-vous?
- À personne.

Vous savez ce qu'on dit
de ceux qui parlent tout seuls.

Comme je le dis, c'est aussi un cas...

De fortuosité

C'est un mot à moi

La fortuosité...

On prend le virage

Ma patience a des limites.

Dans ton bassin.

Tu vas entrer dans ton bassin, oui?

Bien.

Est-ce que je vous ai fait peur?

Pas dans le salon de musique.

Allons. Par ici.
Voilà qui est bien.

Comme je le disais,

La moindre parcelle de vie
est illuminée

Par la fortuosité

Demandez à ma mère

J'arrive.

C'est une question de semaines.

Même Wilson l'admet:
il faut entrer en guerre.

J'ai voulu m'engager.
"Trop vieux", selon eux.

Moi, un homme
dans la force de l'âge!

- Un peu de vin?
- Merci, mon verre est plein.

Un vin différent peut-être?

Merci. Je ne bois pas beaucoup.
Ça me monte à la tête.

C'est là que ça doit se passer.

- Vous habitez New York?
- Oui, madame.

- Ça vous plaît?
- Oui, oui.

J'ai toujours détesté cette ville.

- Non, merci.
- Et le travail?

- Pardon?
- Vous aimez travailler?

Non, pas beaucoup.

Vous avez raison.
Le bureau, c'est mortel.

C'est la prison,
spirituellement et physiquement.

- Vous avez un passe-temps?
- Un passe-temps?

- Vous faites du sport?
- J'ai un bateau.

- Un bateau?
- Un yacht.

Le yacht, ça peut être une passion.

- C'est votre cas?
- Quoi donc?

Votre yacht, c'est votre passion?

- Je n'en ai pas fait récemment.
- Vous vous préparez pour la guerre.

Angie va armer son bateau.

L'armer?
C'est essentiel pour un bateau.

Pour la garde côtière.

C'est une idée de maman.

Je vois.

Vous aimez d'autres sports?
La randonnée, le ski?

Je me suis blessé en skiant.

- Avez-vous remis vos skis tout de suite?
- Non.

- Vous auriez dû.
- L'os était à vif.

Ça vous monte à la tête,
n'est-ce pas?

La pêche ou la chasse?
Faites-vous de la boxe?

Non, je n'ai pas beaucoup de temps.

Vous devriez le prendre.

J'étais un enfant chétif, asthmatique.
À 10 ans, j'ai eu la fièvre typhoïde.

On me donnait pour mort,
mais j'ai survécu.

La fièvre a tué l'asthme, si l'on veut.
Un vrai miracle.

Quelle leçon j'en ai tiré?

La vie est un bien précieux et merveilleux.
Et il ne faut pas passer à côté.

Il faut se jeter sur elle, la goûter.
Il faut la connaître et l'utiliser.

Plus vous utilisez la vie,
plus elle vous en donne.

Vous reprendrez du dessert?

Merci. Mais c'était délicieux.

Qu'est-ce qui ne va pas?
Oh, regardez.

Lucy!
Elle a dû passer la journée là.

Regardez qui j'ai trouvé.

Ça va?

Oui, merci. Je ne me sens pas bien.
Je couve un rhume.

Si tu conduisais M. Duke
au salon?

- Oui, madame.
- Servez le café au salon.

Petite garce!

Tu as pris des vacances?

Je t'avais parlé de ses alligators.

Ce n'est pas ça. Pas juste ça.

Il me fout la chienne.

C'est ça ton problème.
Il faut lui tenir tête.

- Il va me cogner.
- Cogne à ton tour.

- Mieux, cogne le premier.
- Quoi?

Parle-lui en face.
Quand il dit blanc, tu dis noir.

- Même s'il a raison?
- Surtout s'il a raison.

Je ne peux pas faire ça.

Je veux qu'il t'apprécie
et je te donne le moyen d'y parvenir.

- Vous vous sentez mieux?
- Oui, je manquais d'air.

En ce moment, il faut faire attention
au chaud et froid.

Le froid, ça dégage les poumons
et stimule le cœur.

J'aime la chaleur.

- Pas vrai?
- Oui, c'est comme ça.

C'est bon à savoir.

Là-bas, je vous prie.

Vous êtes un amateur de boxe.

Oui, depuis plusieurs années...

Pour moi, ce n'est pas un sport.

Regarder deux hommes
qui se cassent la gueule.

Je ne vois rien de subtil là-dedans.

- Vous ne voyez pas?
- Non.

Allez chercher les gants.

- Les gants de boxe?
- Oui.

Qu'est-ce que tu mijotes?

Je veux montrer à M. Duke
quelques subtilités de ce sport.

- Une ou deux rondes entre John et moi.
- Vous et moi, monsieur?

- Dans mon salon?
- Une petite démonstration.

Vous pouvez bouger ce fauteuil?

Les gants moyens.

Excuse-moi.

Le moment est peut-être mal choisi...

On va pas faire de chichis
avec M. Duke.

Il est presque de la famille, non.

En fait, je me demandais
si je ne pourrais pas essayer?

- Vous dites?
- Essayer de boxer contre vous.

Savez-vous ce que vous faites?

Ça ne doit pas être si compliqué.

Je ne suis pas de votre avis.

Je croyais qu'ici un homme
pouvait espérer un combat loyal.

- Donnez vos gants à M. Duke.
- Avec plaisir, monsieur.

Tu peux me les enfiler?

- Tu en fais un peu trop, non?
- Je t'en prie.

Tenez le chronomètre.

Il l'aura voulu. Tu es témoin.

- Tu sais ce que tu fais?
- Ne t'inquiète pas pour moi.

Ce n'est pas ce qui m'inquiète.

Prêts, messieurs?

- Prêt?
- Oui.

La boxe, ce n'est pas
ce que vous pensez.

- D'accord.
- Allez!

Gardez toujours l'adversaire à l'œil.

On a raison de parler
d'art de l'autodéfense.

Vous devez vous protéger.

- Votre estomac. Votre menton.
- Ton jeu de jambes.

Si je frappais à ma force,
vous seriez en difficulté.

- Rentre le menton.
- Mon menton?

Rentre-le.

Derrière votre épaule
pour éviter les coups.

À vous de me frapper.

Ouverture idéale
pour un crochet de gauche.

Essayez de nouveau.

Votre estomac.
Vous ne vous protégez pas.

Vous voyez les subtilités?

Attendez.

Vous voyez...

- Vous avez heurté mon gant.
- La glace?

- Il n'a rien, n'est-ce pas?
- Tout va bien.

- Vous n'êtes pas fâché, j'espère?
- Si je l'étais, vous y auriez droit.

- J'y aurais droit?
- Oui.

J'émets quelques doutes.

- Vous doutez?
- Évidemment.

Excusez-moi.

Faites comme si vous deviez boxer.

Reste là.

Et après?

C'est très fort, votre truc.

- Aurez-vous besoin de glace?
- Tout va bien?

Il m'a pris au dépourvu,
voilà tout.

On recommence?
Prévenu, cette fois-ci.

J'ai été mêlé à bien des bagarres.

Vous ne pouvez pas attendre?
Le café refroidit.

Personne ne va se faire mal.
Pas moi, en tout cas.

- C'est de la lutte?
- Du jiu-jitsu. Une sorte de lutte.

Tu es devenu fou?

Oui, je crois.
Et je me sens bien.

- Vous n'avez rien?
- C'est à lui que tu demandes ça?

- Vous n'êtes pas blessé?
- Rien de chronique.

C'est du grand style.
J'aimerais bien m'y mettre.

- Ça peut servir un jour.
- On devrait tous s'y mettre.

Tous les hommes de notre unité.

Je tiens à vous remercier.
C'est remarquable.

Ça peut sauver des vies
dans un corps à corps.

- Vous m'apprendrez?
- Mais oui, bien sûr.

Un jour, j'aurai ma revanche.

Ces jeunes gens
n'ont pas été un instant seuls.

Il est l'heure de vous quitter.

J'ai été très heureuse de vous voir.
Puis-je vous appeler Angie?

- Je vous en prie.
- Bonne nuit et à bientôt.

Bonne nuit, ma chérie.

Bonne nuit. Jiu-jitsu, le nom?

- Exactement.
- C'est remarquable.

Bonne nuit.

Merci.

- Pourquoi? Il pouvait me tuer.
- On annonce les fiançailles?

- Bien sûr.
- Pourquoi pas?

Je peux aller rencontrer
la famille d'Angie?

Les Biddle et les Duke
doivent apprendre à se connaître.

Le plus tôt sera le mieux.

Petit cachottier.
Qu'est-ce que tu as encore fait?

Je te présente Cordelia.

Voilà donc la demoiselle?

Celle que tu as choisie
parmi toutes les jeunes filles du monde.

Mon Dieu!

J'ai failli m'évanouir
quand tu m'as appelée... Fiancé!

Et à une jeune fille de Philadelphie.

Nous avons un programme très chargé.

J'espère que tu n'as pas alerté...

Quelques personnes bien choisies.

Venez, ma chère.

Tout le monde tient absolument
à vous recevoir.

Lorraine Mansfield a téléphoné 3 fois.

SOIRÉES EN L'HONNEUR
DES FIANCÉS

CHRONIQUE MONDAINE

LE TOUT NEW YORK
ACCUEILLE Mlle BIDDLE

- Je ne t'attendais plus.
- J'ai été agrafé par ma cousine Margaret.

- Je gèle.
- Je m'en occupe.

Où êtes-vous?
Vous voilà, derrière un buisson.

On voulait prendre l'air.

Pas question d'attraper
un rhume en ce moment.

- On rentre tout de suite.
- Les gens vous réclament.

Excusez-moi.

Tu vas devenir une grande beauté
si tu n'y prends pas garde.

- Je suis si heureuse de te voir.
- Moi aussi.

Viens t'asseoir.

Ça te plaît la grande ville?

Très. Il y a toujours du nouveau.

- Ça va avec les Duke?
- Parfaitement bien.

- Comment allez-vous?
- Bien.

Vous perfectionnez votre jiu-jitsu?
Moi-même, je m'entraîne.

Puis-je te présenter M. Biddle?

- En voilà une bonne surprise.
- Enchanté de vous connaître.

Suis-je en sûreté?

Une dame l'est toujours avec moi.

Permettez-moi d'en douter.

Nous sommes désolés d'avoir dû refuser
vos généreuses invitations.

La guerre occupe tout mon temps.

Tout le monde était très déçu.
Qu'est-ce qui vous amène à New York?

Je suis en tournée. Les Marines
expliquent le maniement de la baïonnette.

Dans des auditoriums, des théâtres, etc.

- Dans quel but?
- Pour aider au recrutement.

Ces corps à corps font leur petit effet.

J'en suis sûre.

Nous passions par New York
en route pour Boston

et je n'ai pas résisté à l'envie
de voir ma fille.

C'est un plaisir pour tout le monde.
Vous restez avec nous?

Malheureusement non.
Mon train est à 10 heures.

- Je te reconduis à la gare.
- Ça me ferait plaisir.

- Si vous voulez bien l'excuser.
- C'est tout naturel.

- Je prends mon manteau.
- Je vais chercher un taxi.

Merci.

C'est pour très bientôt,
ce mariage à Philadelphie.

Oui, pour très bientôt.

- Et qu'en pensez-vous?
- Ils forment un joli couple.

Ça vous déplaît autant qu'à moi.

On s'y fait avec le temps.

Récemment encore, Angie me consultait
avant d'acheter un vêtement.

Aujourd'hui,
une fin de semaine à Lakewood

suffit pour qu'il choisisse
la femme de sa vie.

Oui.

Merci de ce que vous faites
pour ma fille.

C'est un plaisir. J'adore le spectacle.

Philadelphie n'a rien de spectaculaire,
mais nous ferons de notre mieux.

Je n'en doute pas.

Bonsoir.

Bonsoir.

Je vais peut-être rentrer dans 8 jours.

Je croyais que tu restais
jusqu'à la fin du mois.

Je suis très fatiguée.

- Tout va bien, tu es sûre?
- Mais oui, je suis sûre.

Je veux juste me vautrer
dans mon lit, dans ma chambre,

pendant une semaine, disons.

Ils sont différents de nous.

Quand on a une fille

On la garde toujours dans son cœur

On prie toujours pour son bonheur

Quand on a une fille

On veut que sa vie

Soit aussi douce que le ruban de satin

Qu'elle porte

C'est logique, n'est-ce pas?

Qu'elle rentre à la maison
où aucun souci ne l'attend

Je veux entendre ses pas
dans l'escalier

LE TOUT PHILADELPHIE
FÊTE Mlle BIDDLE

LES DUKE ARRIVENT
PAR WAGON SPÉCIAL

Oui?

- J'ai des gens à vous présenter.
- C'est trop aimable.

La future belle-mère de Cordy.

- Je vous présente Joe Turner.
- Enchantée.

Joe est un pilier
de ma classe de Bible.

C'était un ivrogne
lorsque je l'ai connu.

M. Biddle m'a sauvé.
C'est mon idole.

- Je comprends.
- Vous entrez dans une bonne famille.

On tâchera d'être à la hauteur.

Bill O'Brien, qui a disputé
le titre des lourds.

Si j'avais pu finir la 3ème ronde,
je l'étampais drette-là.

Un championnat, ce n'est pas rien.

Mme La Farge, le meilleur professeur
de chant de la ville.

- Vous aimez l'opéra?
- Parfois.

Mme La Farge est une grande Carmen.

Excusez-moi.

- Beau party.
- Fancy, itou.

On ne va pas se laisser
battre par New York.

Merci.

J'en prendrais bien
un autre petit verre.

Et vous?

Non, merci. Je n'ai pas encore
vidé mon petit verre.

M. Biddle se produit-il
souvent en concert?

De temps à autre, madame.

Il a chanté un vrai opéra.

Habillé en clown,
avec une voix forte et claire.

Le costume devait parfaitement
habiller la voix.

Papa a chanté Paillasse
avec l'opéra de Manhattan.

- Pas vrai?
- Au moins, il aime le chant.

Moi aussi,
mais je ne l'impose pas aux autres.

Vous n'avez rien à manger?
Des cornichons au vinaigre, peut-être?

Ta gueule!

- Tu pleures?
- Tu es en retard.

- C'est pour ça que tu pleures?
- Non.

Je pleure parce que...
je ne sais pas pourquoi.

Il y a bien une raison.

On se marie dans 3 jours exactement.

Je sais.

J'ai peur.

Je ne te vois jamais seul.
On ne se parle pas, on ne se touche pas.

Je suis comme un étranger?

- Tu ressens la même chose?
- Ça explique mon retard.

J'étais nerveux et inquiet.

J'ai décidé de prendre une marche
pour m'éclaircir les idées.

J'ai marché jusqu'à la Delaware.

On ne peut pas laisser faire ça.

Ça ira mieux après tous ces parties,
loin de la famille,

et on partira pour Détroit.

Qu'est-ce qu'il y a?

Ne bougez pas.

- Une autre photo, s'il vous plaît.
- Plus tard.

Il y a un problème?

Il faut que je te dise
à propos de Détroit.

Oui?

J'ai bien réfléchi
et j'en suis venu à la conclusion...

Où étais-tu? Je suis comme Daniel
dans la fosse aux lions.

Excusez-moi.
Il faut que je m'occupe de mes invités.

Tu ne peux pas t'empêcher...?

Je ne crois pas que ce soit moi
qui manque d'éducation ici.

Les cartons d'invitation?

- Je n'en sais rien.
- Mais il faut savoir.

Je passe des moments difficiles

et j'aimerais que tu m'aides
en t'adaptant aux habitudes des Biddle.

Après tout, ils sont chez eux.

C'est sur ce ton que tu me parles?

Ça ne te ressemble pourtant pas.

Ne t'inquiète pas. On va s'entraider.

Je promets de tout faire
pour détendre l'atmosphère.

Merci.

Quand tu auras quitté ce cirque
et que tu seras en route pour les Ozarks...

Tu ne dois pas mentionner ce sujet.

Vraiment? Y a-t-il des sujets
qu'il me soit permis d'aborder?

Personne ne vient ouvrir?

- Où sont les domestiques?
- Ils essaient de sauver leur peau.

Jeune homme, dites à M. Biddle
que je suis au salon.

Je ne veux pas me mêler à la foule.

Bien, madame.

Vous connaissez ce jeune homme?
C'est Angie Duke.

J'en connais qui trouveraient déplacé
le choix d'un très riche héritier

comme garçon de courses.

D'autres sont si accoutumés
à la richesse

que leur choix n'est guidé

que par les talents de coursier
du jeune homme.

Bonjour Mme Drexel.

J'ai l'intention de l'examiner
de plus près tantôt.

Il doit être très bien si,
après un mois à New York,

Cordy veut toujours l'épouser.

Si ces dames veulent bien s'installer,
j'apporte les rafraîchissements.

Certains considèrent New York
la seule vraie ville du pays.

Et certains mangent avec un bavoir,

mais ne sont pas
des personnes d'influence.

En effet.

Punch au champagne
et des sandwichs tout mignons.

Certains ont un standing social

Dont les exigences sont permanentes

Le moindre de nos gestes
est épié par le public

Il y a une strate inférieure

Où les convenances ne comptent pas

J'imagine

Certains...

Pour certains, la position sociale

Est acquise dès le berceau

Et se porte comme de vieilles
chaussures confortables

Bien que les nouveaux riches le nient

Tout leur argent ne peut l'acheter

La classe se perd,
on ne le sait que trop

Certains...

Cresson sur rôtis, madame?

Certains honorent
de leur nom le bottin

Est-ce un nouveau livre?

Quand on est quelqu'un,
on y est inscrit.

Ah oui, l'annuaire téléphonique.

Pas exactement.

Certains noms datent
d'avant la Constitution.

Et certains étaient
contre la Révolution.

- Des conservateurs.
- Des réactionnaires.

Fromage blanc et concombre?

Philadelphie est le berceau de la liberté

Assoupie
comme une page d'histoire jaunie

Foie haché?

Certains étalent leur prospérité

Certains étalent leur austérité

Gardiens nantis
d'un aimable statu quo

Rate, non, tarte aux raisins?

Certains ont beaucoup d'influence

Certains sont inconséquents

- Certains...
- Certains...

J'imagine.

Certains...

Vous avez fait connaissance
avec ma tante Mary?

- Je vous cherchais au jardin.
- Avec cette foule!

Bonjour.

- Je vous présente Angie.
- C'est déjà fait.

J'aurais une ou deux questions
à vous poser

sur l'organisation d'un mariage
dans la bonne société locale.

Tu avais promis.

L'organisation d'un mariage?

- Sandwich, peut-être?
- Merci.

- Quelque chose qui ne va pas?
- Ça ne va même pas du tout.

- Un sandwich, s'il vous plaît.
- À propos de ce mariage?

Délicieux! Tu n'en veux pas?

- J'en ai mangé un.
- À propos de ce mariage, diable.

J'aimerais savoir pourquoi les Duke
n'ont pas reçu d'invitation.

Si je comprends bien, les Drexel
et les Bidding viennent en horde.

La coutume veut qu'on invite aussi
la famille du futur marié.

Il y avait une boîte
d'invitations pour les Duke.

- Oui, je me souviens.
- Une erreur de la poste?

Je les ai portées avec John.
Vérifiez si vous trouvez quelque chose.

- Bien, monsieur.
- L'explication doit être enfantine.

On s'occupe de l'affaire.

- Un détail peut leur avoir échappé.
- Un détail?

Que diriez-vous si les Drexel
n'étaient pas invités?

Ils viendraient quand même.
C'est la famille.

Sachez que le droit de la filiation

s'applique à New York
et en Caroline du Nord.

- Je ne veux savoir qu'une chose...
- Un instant.

Attendez juste un instant...

Assez, vous tous.

L'honneur des Duke,
des Drexel, des Biddle.

Philadelphie contre New York.
Ça suffit!

Angie et moi ne comptons pour rien
dans ce mariage dont on veut faire

le plus grand spectacle
et la plus grande bataille de l'histoire.

Je vais mettre un frein à tout ça
même si Angie et moi devons nous enfuir.

Vous enfuir?
Nous aurions l'air de quoi?

Je me fiche de l'air que vous avez.

Tu devrais parler à ta future.

Ce mariage aura lieu comme prévu
et selon les convenances.

Une fois en route pour l'Arkansas,
vous pourrez vous montrer capricieuse.

- En attendant...
- L'Arkansas?

Pourquoi l'Arkansas?

- Je suis désolé.
- Désolé de quoi?

J'ai tout arrangé: notre wagon spécial
vous amènera à Hot Springs

et vous ramènera à New York à temps
pour le conseil d'administration.

Comment as-tu pu?

Dites-moi,
que reprochez-vous à Hot Springs?

Je ne reproche rien à cet endroit,

mais je ne vais pas y faire
mon voyage de noces.

Si on pouvait discuter...

- Et je ne vais pas habiter New York.
- Bien sûr que si.

- Parce que je ne vais pas t'épouser.
- Quoi?

Vous allez l'épouser, sans discussion.

Personne ne peut l'obliger.

Où est le garçon
dont je suis tombée amoureuse?

Un garçon qui avait un idéal,
en qui je croyais et que je soutenais.

Un garçon capable de fabriquer
une voiture de la couleur de mon choix.

Non, je ne me marie plus.

- Moi non plus, alors.
- Je les ai trouvées!

200 invitations.

Elles étaient sous les vêtements
pour les missions chinoises.

Très, très drôle.

Sans farce!

Excusez-moi si je ne ris pas.

- Vous devriez le suivre.
- Oui.

- Quelles sont vos intentions?
- Mes intentions?

Vous allez bien faire quelque chose?

- Mais quoi?
- Je ne sais pas. Que suggérez-vous?

Je suggère
que vous raisonniez votre fille.

- J'approuve complètement Mme Duke.
- Un instant.

Si vous raisonniez votre fils
de votre côté.

Angie, je m'en occupe.

Je vous dépose à votre hôtel?
Ma voiture est à la porte.

Vous êtes très aimable.

Il est réconfortant de trouver des gens
dont l'appui vous est assuré.

Ils essaient
de tout me mettre sur le dos.

Il faut rejoindre nos invités.

Tout le monde peut égarer
une boîte d'invitations.

Tu sais bien que les invitations
sont un prétexte.

C'est le destin
qui te donne un coup de main.

Diable!

Je n'ai rien à me reprocher.
Pas vrai, George?

- Le voilà.
- Viens.

- On va boire un toast.
- Au père de la mariée.

- Un instant.
- À l'extérieur.

Il est des nôtres...

Pardon, messieurs.

Une brune. Connaissez-vous
la brune irlandaise?

- Poussez-vous de là.
- Une suggestion comme ça.

- Vous m'avez suivi.
- Mon œil!

Vous vous croyez le seul à venir
vous détendre chez Clancy?

Laissez-moi
et gardez vos conseils pour vous.

Une brune.

J'en ai assez de ces gens
qui veulent gérer ma vie.

- Et me dire quoi faire.
- C'est criminel.

- Un homme doit agir en homme.
- Bien.

Ça mérite de boire un coup,
comme disait mon père

Quand une vérité est bien énoncée,
elle mérite le respect

Remplissez votre verre
et levez-le comme ça

Pas question de tourner autour du pot,
ça mérite de boire un coup

Les 15 derniers jours ont été durs.

C'est vrai.

Quand on veut plaire à tout le monde,
on finit par ne plaire à personne.

C'est la triste vérité.

- Je vais tout quitter.
- Bravo.

Je ne remettrai plus
les pieds à Philadelphie.

Après tout,
je n'y ai eu que des ennuis.

Partout, il n'y a que des ennuis.
Même en allant au bout du monde...

- Eurêka! J'entre à la Légion étrangère.
- Un groupe d'élite.

- Je serai indépendant, non?
- Bien sûr.

Ils méritent qu'on boive un coup,
ces courageux légionnaires

À leur avant-poste dans le désert,
à leurs Croix de guerre

Partir pour Benghazi sur un rafiot

- Je vous serai toujours reconnaissant.
- Où allez-vous?

- À Benghazi, comme on disait.
- On ne va pas arriver à les rabibocher.

Écoutez-moi un instant.

Que ferez-vous sans eau
et sans espoir de retour?

Vous êtes à 4 jours du fort,
les renégats arabes attaquent

Le soleil brûlant continue à taper

Les renforts ne peuvent pas passer

Que faites-vous dans ce cas?

- Vous avez la peau sensible?
- Oui.

La Légion, ce n'est pas pour vous.
Buvons.

Vous avez raison.
Il ne sert à rien de fuir.

- Vous avez raison, j'ai raison.
- Il faut faire face.

Quel est mon problème? Mon problème,
c'est ma famille. Depuis toujours.

Je change de nom.
Je renonce à ma fortune.

- Bonne idée.
- Je prends une job, dans une usine.

Ou une ferme.
Je pourrais acheter une ferme.

- Splendide.
- Je serai comme les autres: pauvre.

C'est vrai, non?

Ça mérite qu'on boive un coup,
la vie simple d'un homme moyen

La paye tous les vendredis
qu'on rapporte à la patronne

La sueur de l'honnête travailleur
sur le front de l'homme moyen

Tournée générale, Clancy.

C'est les Duke qui paient.

Merci.

Cette conversation m'ouvre
de nouveaux horizons.

- Je vous écrirai dès que je serai établi.
- D'où allez-vous m'écrire?

Quand on arrive à un tournant de sa vie,
pourquoi perdre du temps?

Que ferez-vous si vous perdez votre job
et que le loyer n'est pas payé?

Le propriétaire vous jette à la rue,
avec femme et enfants

Il y a du verglas et de la neige

Et vous ne savez où aller

Ta gueule!
Je parle au monsieur.

Qu'est-ce que vous pourrez y faire?

La vie simple de l'homme moyen?
Non.

On boit un coup.

J'ai toujours eu de l'argent,
je l'admets.

Je pourrais créer ma propre fortune.
Le pétrole du Texas.

- Pensez-y bien.
- L'or de l'Alaska.

- Pas de précipitation.
- Attendez.

Le commerce des perles en Chine.

L'Orient mystérieux.
Quelles aventures m'y attendent?

- Pas vrai?
- Faux.

Elle mérite qu'on boive un coup,
cette Chine

À ces chères petites huîtres
et aux perles qu'elles donnent

On peut y faire fortune

Moi, en tout cas

Pas question de tourner autour du pot,
je pars pour la Chine

Le voilà parti en Chine

Encore une

On boit un dernier coup
et vous voilà en route

Et si votre sampan fait une voie d'eau
en baie de Chine?

Quand une vérité est bien énoncée,
elle mérite le respect

Ces pirates orientaux
qui volent vos perles?

Remplissez votre verre
et levez-le comme ça

Mangez-vous la tête des poissons?

Êtes-vous immunisé
contre la fièvre jaune, la peste noire?

La mousson? Les criquets migrateurs?

Le delirium tremens?

C'est bien dommage.

Écoute, le jeunot,
si tu continues, tu n'iras pas loin.

Deux autres.

Buvez un coup. À la bonne vôtre.

Ça va? Pas de fracture, j'espère.

À mon avis,
il vaut mieux rentrer à l'hôtel.

Excusez-moi.

Que personne ne bouge.

Silence!

D'abord, qui a commencé la bagarre?
Allez-y, parlez.

Ou bien je vous enferme tous,
aussi vrai que je m'appelle Flanigan.

Punir des hommes
qui défendaient la mère patrie.

Expliquez-vous.

Je n'y ai pas participé,
mais j'ai tout vu du début à la fin.

Et alors?

Le début,
c'est quand ce jeune homme

a déclaré que les Irlandais
étaient des cochons

et que la verte Erin
était une porcherie.

- Il a dit ça?
- Mot pour mot.

Vous deux, occupez-vous
de ce jeune péteux de broue.

Venez aussi. Vous raconterez au capitaine
ce que vous venez de me dire.

- Je ne fais que mon devoir.
- Amenez-le.

Rien à craindre.
Je m'occupe de vous.

Bonjour.

Comment va Cordy? L'as-tu vue?

Après une marche de santé,
je suis affamé.

Merci.

Madame? Monsieur?

D'abord, un jus d'orange...
Mais vous êtes qui?

- Je m'appelle Deborah.
- Bonjour.

Bonjour.

Après, je prendrai des céréales.

Pas vilaine, cette fille, non?

Le diable t'emporte!
Tu ne vas pas bouder pour l'éternité.

Parce que tes enfantillages,
je ne les prends pas.

Qu'est-ce que tu cherches?

Tu veux que je me confesse?

Oublie ça,
parce que je n'ai rien à confesser.

- Chaudes ou froides, vos céréales?
- Ni l'un, ni l'autre. Je n'ai pas faim.

Je me suis demandé
si Angie convenait à Cordy.

Mais c'était son choix
et je l'ai accepté de bonne grâce.

- J'ai agi selon ma nature.
- Ta nature, tu l'as un peu boostée.

Où as-tu appris
ce langage de charretier?

Tu as fait le jeu de tous ces gens
qui nous causent des ennuis.

Les ennuis étaient bien là.

Sans les créer, tu en as profité.

C'est faux.

As-tu fait la moindre chose
pour soutenir ce mariage?

- Ce n'est pas ma responsabilité.
- Ah non?

Je n'ai rien fait de répréhensible.

Rien.

Tu le sais trop bien,
sinon tu ne serais pas en colère.

Bonjour.

Bonjour.

Si on allait courir un peu?

Ou boxer quelques rondes?

Comment peux-tu débarquer ainsi,
gaie comme un pinson?

Je devrais être comment?

- Quelles sont tes intentions?
- À quel sujet?

- Ton mariage.
- Tout est annulé, tu le sais.

Je serai à l'écurie.

Je ne veux pas en parler.

Moi non plus,
mais je vais le faire quand même.

Il n'y a rien à dire.

Angie ne t'a jamais vraiment plu
et tu avais raison.

C'est un bébé, un fils à sa mouman.
Il ne connaît rien de la vie.

Il va apprendre.
Vous apprendrez ensemble peut-être.

- Tu prends son parti?
- Je ne prends pas son parti.

Je n'ai rien contre ce garçon.
Je n'ai jamais rien eu contre lui.

Cependant, je voulais te garder ici.

La voilà la vérité.

On essaie de se faire une belle vie,
pour soi et sa famille,

et ça finit par être trop beau.

Alors on essaie de s'y accrocher.

Quoi que tu décides,
je te soutiendrai à 100 %.

Tu dois décider, toute seule.

C'est ta vie.

Je la remets enfin entre tes mains.

Où est-il?

Si vous le savez, dites-le moi.

- Je saurai bien le trouver.
- Vous parlez d'Angie?

- Évidemment.
- Qu'est-ce qui se passe?

Il a disparu.
Il n'a pas passé la nuit à l'hôtel.

Son lit n'était pas défait.
Dieu sait ce qui lui arrive!

Nous allons le retrouver.

- Vous avez appelé?
- J'ai crié.

- Vous deviez surveiller M. Duke.
- Je l'ai fait.

- Votre œil?
- Il m'a frappé.

- Quand?
- Hier soir, au poste de police.

Au poste de police?

Ils attendent que je retire
ma plainte pour le libérer.

- Il faut vite aller là-bas.
- Je m'habille.

Vous devriez nous attendre
sur la terrasse.

- Sortez la voiture.
- Tout de suite.

On va tout savoir,
ce ne sera pas long.

- Je vais m'évanouir.
- Ici? Je vous le déconseille.

Je suggère que ces dames
attendent ici.

- Vous êtes libre.
- Je préfère rester ici.

Attitude idiote.

Pas du tout. Si je me lève,
j'ai peur que ma tête tombe.

Connaissez-vous
la brune irlandaise?

Venez. Il est temps de partir.

J'aurais préféré
que vous me libériez hier soir.

Où vouliez-vous aller hier?

J'avais choisi la Chine.

Comment va la Chine ce matin?

Très mal.

- Vous pouvez nous laisser un instant?
- Bien sûr.

Jeune homme, il est temps
que vous preniez vos responsabilités.

Il y aura d'abord le mariage,
puis le voyage de noces dans les Ozarks.

Et enfin le retour au bureau
à New York.

- Comment?
- Vous aviez peut-être d'autres plans.

Peut-être quelques rêves personnels.

Mais il faut oublier tout ça,
comme tout un chacun.

- Vous n'avez pas oublié vos rêves, vous.
- On n'est pas nombreux dans ce cas.

Écoutez-moi,
monsieur le donneur de leçons.

Personne ne va gérer ma vie
à ma place. J'y suis décidé.

- Mal de bloc ou pas mal de bloc.
- C'est ainsi?

Oui, c'est ainsi.

La porte est ouverte.
Essayez de gérer votre propre vie.

Voyons jusqu'où vous irez.
Mal de bloc ou pas mal de bloc.

Je vais demander à Cordy
de partir avec moi.

- Un instant.
- N'essayez pas de m'arrêter.

J'ai une chose à vous dire.

Cordy refusera de s'enfuir avec vous.

Alors, je le lui dirai.

Bonjour, maman.

Nous allons nous enfuir.

- Il faudra me passer sur le corps.
- Si nécessaire seulement.

On passe chez toi
prendre tes affaires.

- Non.
- Pourquoi?

Car je pense que c'est lui
qui t'a vendu l'idée.

Je t'aime et je veux t'épouser.
Il n'a rien à voir là-dedans.

Je n'en suis pas si sûre.

Adieu, on vous écrira.

Où allez-vous?

Écoute le bourdonnement de cette ville

Où qu'on aille, il est là

C'est déjà demain,
l'avenir apparaît à l'horizon

Lumineux et radieux

C'est un pays où des carrosses d'or
sortent tout droit de nos rêves

C'est Détroit!

Vous voyez, pendant quelques instants,

il m'a rappelé son grand-père.

Celui qui a créé la compagnie Duke.

À mon avis, la compagnie Duke
a de beaux jours devant elle.

Tu entends?

C'est le parquet, chéri.

Je n'avais jamais remarqué.

La maison n'est pas neuve.

Non.

Non, c'est vrai.

J'ai faim.

Pauvre toi, tu n'as pas déjeuné.

- Je sonne John.
- Juste une collation.

Ce bruit?

L'horloge.

- Une nouvelle horloge?
- On l'a depuis 20 ans.

Vous m'avez sonné?

Pouvez-vous faire du thé?
Et apporter les sandwichs du party.

Bien, madame.

Tout s'est bien terminé?

Angie et Cordy
sont partis pour Détroit.

Excellente nouvelle.

Oui, nous sommes très contents.

- Donnez-moi votre chapeau.
- Merci.

On devrait téléphoner
aux garçons, non?

- Ils sont en classe.
- Tu as raison.

Il vaut mieux attendre ce soir.

Il faudrait le dire à la tante Mary...

- Pardon?
- Je réfléchissais.

On devrait voyager un peu,
maintenant que les enfants...

- Bonne idée.
- J'ai toujours voulu voyager.

Allons à Détroit
voir Cordy et Angie.

Oui.

Laissez-les partir,
Laissez-les déployer leurs ailes

Les petits oiseaux
sont faits pour voler

Tant qu'ils n'ont pas roulé leur bosse
la maison ne leur manque pas

Et dans peu de temps ce sera Noël

Lorsque les arbres sont nus

La brise de décembre

Nous apporte le frimas et la nostalgie

Ils brûlent de se retrouver

Autour du sapin

Dans peu de temps ce sera Noël

Les années passent

Et tous les soirs

Vous répétez:
"Fais de beaux rêves, dors bien"

Puis un beau jour

Vous êtes obligé de lui dire:

"N'oublie pas de nous écrire"

Il y aura du houx, du popcorn

Et du gui

On chantera
à la lueur de la cheminée

- Qui ça peut bien être?
- Aucune idée.

La maison est presque vide.

Mme Worth est en train de crémer
un superbe gâteau au chocolat.

- Entrez.
- M. Biddle est-il là?

Si vous voulez bien me suivre.

- Des messieurs pour vous.
- Quelle bonne surprise!

Nous avons reçu des consignes
concernant votre statut chez les Marines

et nous tenions à vous
les transmettre personnellement.

- C'est incroyable.
- Quoi donc?

Lorsque j'ai voulu m'engager,
on m'a dit que j'étais trop vieux.

Bonté divine!

J'ai été fait capitaine
à titre provisoire.

- Je dois rallier Parris Island.
- Félicitations.

Merci.

- Monsieur?
- Nous appartenons aux Marines.

- Nous?
- Apportez le vieux madère.

J'ai beaucoup réfléchi à une chose
ces derniers temps.

Depuis le début de la guerre,
la France et l'Angleterre

ont dû perfectionner
leurs techniques de corps à corps.

Il faudrait envoyer quelqu'un
pour enquêter.

Quand on n'appartient aux Marines
que depuis 5 minutes, on ne décide pas

de leur stratégie.

Il finira bien par commander.
Autant commencer tout de suite.

Merci.
Vous auriez dû vous en servir un.

Je ne suis pas un orateur, mais vous
connaissez nos sentiments à ce sujet.

M. Biddle a débarqué
et les Marines sont entre bonnes mains.

Ça mérite de boire un coup,
comme disait mon père

Lorsque la vérité est bien énoncée,
elle mérite le respect

Remplissez votre verre
et levez-le comme ça

Pas question de tourner autour du pot,
ça mérite de boire un coup

- Excusez-moi.
- Félicitations, capitaine Biddle.

Merci.

- Où est M. Biddle?
- Venez par ici.

Qu'est-ce qui se passe?

Si je comprends bien,
M. Biddle part pour la guerre.

Bonne nouvelle.
On aura enfin la paix dans le quartier.

FIN