All language subtitles for S1E1_El barco_Un mill+¦n de millas_fr

Le vélo.

Valeria, chérie,

il n'y a pas de place sur un navire
pour les véhicules à roulettes.

Maman m'avait mis une sonnette sur le guidon,

et quand ça sonne, je me souviens d'elle.

Bon, à bien y réfléchir, un vélo, c'est pas si mal,

peut-être qu'au milieu de l'Atlantique, on
aura envie de faire une promenade sur le pont.

Ainhoa, on n'est pas obligé d'embarquer
si tu ne veux pas, hein ?

On revient à la ville et en 15 jours, j'oublie le bateau

et je me réhabitue à la vie sur terre, hé, mon petit oiseau ?

Papa, c'est seulement 2 mois,
ce sera des vacances.

De plus, ça fera du bien à Valeria de sortir un peu de la maison.

Là-bas, tout lui rappelle maman.

Et ne m'appelle plus 'petit oiseau'.
Et ne m'inscris pas sur les tours de garde.

Ainhoa

La petite jupe, attention...

Voyons, qui va faire une énorme bise à oncle Julian? Ma belle.

Mon Dieu, quelle beauté.

Mais où tu vas avec ce vélo ?
- Allez, tais-toi et aide moi.

Je me demande si je ne me plante pas avec
cette croisière familiale, De La Cuadra.

Quand Marisa est morte, je pensais
qu'embarquer nous unirait,

mais un navire, je ne sais pas
si c'est un endroit pour mes filles.

C'est quoi le problème avec le navire ? Hein ?

On fait la fiesta sur le bateau ?

On achète des drogues sur le bateau ?
Ou on fait des courses de motos à bord ?

30 ans sur un bateau,

et j'ai quelque chose qui ne va pas ?

Excusez-moi, désolée, une question, savez-vous où est l'Etoile Polaire ?

- C'est un bateau...
- L'arsenal est par là-bas.

Merci.

Ecoute, espèce de clown, je faisais
la fête, d'accord ? J'ai trop bu,

ça a été toi comme ce serait tombé sur un autre.

Alors efface mon numéro et crève !

Vous avez fait la 1ère communion de petit marin
et on vous a offert un vélo, officier ?

Pas de chewing-gum à bord.

Non, non, permettez, s'il vous plaît.

Dans un navire, le capitaine c'est Dieu.

Et il se trouve que je suis le
premier officier de Dieu.

Alors vous allez garder ce chewing-gum sur
le front durant les 24 prochaines heures.

Et vous savez pourquoi ?

Parce que si vous le jetez, je vous jette
par dessus bord, c'est clair ?

Quelles sont les trois choses dont a besoin
un bon chrétien ?

Travail, responsabilité et prière.

On regroupe les cordages et fin prêts
pour lever l'ancre, dans un instant, hein ?

Personne ne m'a informé de cette cargaison.
On peut savoir qui a donné l'ordre ?

C'est moi, capitaine.

Et plus précisément le Ministère
des sciences et de la technologie,

qui soutient ce voyage.

C'est du matériel scientifique, pour le bateau.

Le ministère commande sur terre,
mais sur le navire, c'est moi.

Qu'est ce qu'il y a dans ces caisses ?

Je ne suis pas autorisée.

- Où allez-vous ? Non non non.
- Voyons, aidez-moi à les déplacer.

- Que quelqu'un m'aide.
- On ne peut pas l'ouvrir. Non, on ne peut pas.

- Aïe, aïe... Je suis vraiment désolé.
- Non ! Non !

- Je suis désolé, vraiment, je le ramasse.
- Non, non, laissez, je le ferai.

Tenez la... petite culotte.

C'est un... un cadeau de mon petit ami,
je ne sais pas

pourquoi il l'a mise dans la valise.

Si c'est un souvenir joyeux et festif...

- Nous n'avons pas commencé du bon pied.
- Non.

Je suis Julia Wilson, scientifique,
coordinateur de la bourse Etoile Polaire,

et enseignante des étudiants
pour les deux prochains mois.

Ricardo Montero, le capitaine.

Tu sais s'ils t'ont vu ?

Toi, débarrasse-toi du cadavre. Moi, je me ferai
oublier sur le bateau le temps nécessaire.

Le navire arrivera au port tôt ou tard.

Tu auras besoin d'un miracle pour
qu'il ne te trouve pas.

Je crois aux miracles, mon frère.

Ramiro, ne pars pas.
Tu as déjà ta place, ils t'ont retenu.

- Tu n'as rien à prouver à personne.
- Je ne veux rien prouver à personne.

Je le fais pour moi. J'ai eu deux
ans de procès pour être ici.

Je t'appellerai, je t'écrirai, je serai
retour dans deux mois.

Mais maintenant je dois y aller.

Bon, je te laisse, tout le monde embarque.

Un gros baiser. Au revoir, ma tante, ciao.

- Je t'aide ?
- Je peux, je peux.

L'accélérateur de particules sera mis
en marche à 21h à Genève.

Ceci est un émetteur de radiofréquence
analogique à longue portée.

Ce sera le seul moyen d'entrer en
contact avec nous s'il y a un problème.

Dans la caisse n°23, vous trouverez tout
le protocole d'action en cas d'accident.

Ça aussi, c'est pour vous.

- Largage à la proue.
- Reçu. Nous largons.

Hey, je suis une scientifique,
J'ai pas besoin d'une arme à feu, tenez.

Si l'accélérateur échoue, vous devrez
prendre le contrôle du navire.

- Et l’arme pourrait être fondamentale.
- A quoi ça rime, Philippe ?

La probabilité que quelque chose échoue
au démarrage de l'accélérateur,

c'est de un sur un milliard.

Quelque chose est arrivé ?

C'est juste le protocole, mon amour.

Tu crois que je serais aussi calme si je
pensais qu'il pourrait t'arriver quelque chose ?

Un million de miles.

Mon papa m'a dit que
je devais écrire sur un cahier

tout ce qui se passera sur le navire,

et cela s'appelle un journal de bord.

Le premier jour sur un bateau,
c'est comme le premier jour à l'école.

Connaitre tes petits amis,
tes professeurs,

et tu te souviens beaucoup de maman.

Sur le bateau il n'y a pas de cours de récréation

mais il y a beaucoup d'endroits pour
jouer et se cacher.

Oncle Julian dit qu'un bateau
c'est comme une planète en minuscule.

Et tout se passe à l'intérieur.

Ici vous prenez le petit déjeuner,

vous marchez, vous vivez et vous faites vos devoirs.

Et les plus âgés peuvent
rencontrer une fille,

Aller à la discothèque, tomber amoureux et se marier.

Celui qui les marie, c'est mon papa,
qui est le capitaine.

Et c'est le roi de cette planète,

et il dit toujours qu'avant de ne plus voir la terre,

Il faut faire un vœu.

J'ai demandé que ce voyage soit magique,

et qu'il ne finisse jamais.

5 heures avant la fin du monde.

Ceci n'est pas un hôtel 5 étoiles.

Ici, vous n'aurez pas maman
pour nettoyer votre merde.

Ici, ce qui ressemble le plus à une mère, c' est moi.

Alors, essayez de ne pas trop me casser les couilles.

Allez, circulez.

Le boiteux, viens ici.

Laissez passer le boiteux.

Ce monsieur ici,

nous a trainés au tribunal pour discrimination.

Mais comme vous pourrez vérifier,
ici, il n'y a pas de rampes,

ni d'ascenseurs pour les handicapés.
- Je ne suis pas handicapé, monsieur.

Je n'ai que la mobilité
réduite de niveau 3.

Très bien, tellement mieux.

À partir de maintenant, nous nous relaierons
pour lui tenir la main dans les WC à la turque.

Comme vous pouvez le voir, il n'y a pas de WC turc,
et les salles de bain sont mixtes.

Avec des vents de force 6 ou 7,

Vous trouverez les toilettes comme
les zones humides de l'Albufera.

Alors ne soyez pas trop douillets.

Ça suppose qu'on devra partager les douches ?

Voyons voir. Si les pudiques,
ou ici le prêtre a un problème,

vous pourrez prendre la douche avec les
lumières éteintes à 4 heures du matin.

Dégagez, dégagez.

- On va pas se lasser de zieuter...
- Allez, suivez moi !

Bonjour, Gamboa. Allez, à l'intérieur,

ne restez pas en tas,
laissez passer le boiteux.

Vous assisterez aux cours de 9h à 17h,
avec une pause de 15 minutes.

Les premières semaines, vous pourrez profiter
du pont pour aller vomir.

Et c'est ici qu'on vient laver les dégueulis,
les strings et les traces marrons sur les slips.

Sur ce bateau, pas de lessive de lingerie fine et de soie.

Charges maximales, 6 kg, allons-y.

Allez, allez, on n'a pas toute la journée.

Valeria... Laissez passer s'il vous plait, venez.

Allez, allez, on termine le Tour de France.

La salle des machines, le premier qui
touche quelque chose, je lui coupe la main.

Bonjour !

Dans cette salle, il y a toujours quelqu'un,
24 heures sur 24,

365 jours par an, pour assurer
le fonctionnement du moteur.

C'est vrai que les marins se la secouent plus qu'un singe ?

Comment ?

Est-ce que les marins se la font 'zambomba'...

On le fait au trombone. Andouille.

Conneries.

Allons-y.

Petits déjeuners à 8h, repas à 13h,
et dîners à 20h, toujours en deux services.

Là-haut ils ont le club, ça,
c'est la salle à manger et ça la cuisine.

Le bunker de notre cuisinière, le
sergent en acier de la marine.

Comme vous pouvez le voir,
elle n'a pas encore mis les barbelés.

Mais une chose que je dois vous dire,
Je vous préviens,

ici, on n'ouvre pas le réfrigérateur en milieu d'après-midi.

Et, bien sûr, on ne consomme pas le piscolabis, c'est clair ?

C'est clair, bouge ! Et laisse-moi
la place, cette cuisine est à moi.

La cuisine est ouverte 24 heures sur 24,

et j'apprécierais que vous veniez ici pour
une camomille, un chocolat ou papoter.

Je m'appelle Salomé. Bienvenus.

- Merci beaucoup.
- Bonjour Salomé.

Où vas-tu si vite ?
Dans ma cuisine, on ne fume pas,

je te l'ai déjà dit.
Allez dehors ! Fu fu fu dehors.

On y va ! Qu'est ce que vous regardez ?

- Nous continuons
- La pieuvre me bouffe !

Burbuja, Burbuja, ne m'énerve pas.
On ne joue pas avec la nourriture.

- Dis-leur "Bonjour", Burbuja.
- Bonjour Burbuja.

Est-ce que j'ai dit que
la visite était terminée ?

Tous derrière moi.

Et le boiteux, viens, je te veux
ici danser à la zamba avec moi.

Ma belle.

- Toi, des croquettes, moi, du melon.
- Elles sont très bonnes.

Raconte.

Comment vas-tu, par rapport à ta mère ?

Eh bien, je suis là.

Après 5 mois à l'hôpital,
j'ai envie de revenir un peu à la normale,

vraiment. Oui

Et ton père, comment il le vit ?

Comme ci, comme ça...

Il se sent très coupable d'avoir été en mer pendant la maladie.

Et il erre comme une âme en peine avec
les cendres de maman sous le bras.

Et il ne dit rien.

- Que peut-il dire ?
- Hum, oui...

Pour diriger un navire, c'est un roc,
mais pour la vie personnelle...

là oui, il a besoin d'un manuel d'instructions.

Ton père, ce qu'il doit faire, c'est se reconstruire.

Ecoute, Ainhoa, tu sais que j'aimais beaucoup ta maman.

Nous étions comme des soeurs,
mais c'est pas possible

que ton père devienne un fantôme pour la vie.

Il est jeune, vous êtes encore des enfants.
Vous ne méritez pas ça.

Et au final, l'amour...

n'apporte que du bonheur.

Mais Salomé, comment peut-il recommencer sur un bateau ?

- Salut.
- Salut.

Pardon. Je suis Julia.

Je peux ?

Hé bien, De La Cuadra...

Qu'avons-nous ici ?

Les raquettes de Nadal ?
Une petite partie ?

A vos ordres mon capitaine.

Il y a quelques mois, on vous a procuré une liste

avec les effets personnels autorisés à bord,

mais dans cette liste il n'y avait ni raquettes, ni balles.

Ouvrez tous vos valises.

- Qu'est-ce que c'est ?
- Ce n'était pas sur la liste...

mais quand je mange trop,
ça me retourne.

Le sandwich mixte, c'est ce qui
me va le mieux, monsieur.

On dirait qu'il a apporté la Bible en vers.

Ce n'est pas la Bible. C'est la meilleure
encyclopédie marine qui existe, monsieur.

L'édition commémorative Shackleton.

Très bien. Vous pouvez la garder.

Bienvenue à bord.

Je m'appelle Ricardo Montero.

Et je serai votre capitaine dans le bateau-école
Etoile Polaire pour les 2 prochains mois.

Vous avez reçu une bourse
pour vos projets,

mais vos CV ne vont pas
pour servir beaucoup à 3000 miles.

Quand vous rentrerez, vous serez
meilleurs que vous n'êtes maintenant.

Vous aurez appris à vivre ensemble.

A vous connaître

Et surtout, vous respecter.

Installez-vous dans vos cabines, et profitez
du reste de l'après-midi.

Je vous verrai au dîner de gala,
à 8 heures pile.

Vous pouvez récupérer vos affaires et y aller.

Excusez-moi.

Je peux... enlever le chewing-gum
à présent, n'est-ce pas, monsieur ?

N'y pense même pas, morue.

Pourquoi es-tu dans une caisse ?

Je suis dans une caisse parce que
je suis venu caché.

Pourquoi ?

Parce que...

Je suis venu connaitre mon papa.

Je m'appelle Ulyses.

- Et toi comment tu t'appelles ?
- Valeria.

- C'est vrai, tu ne connais pas ton papa ?
- Non.

Et je veux lui faire une surprise.

Donc... tu ne dois dire à personne, personne, que tu m'as vu.

D'accord.

- Valeria...
- Ecoute, on va faire quelque chose.

Quand j'aurai besoin de toi, je t'appellerai comme ça, regarde.

Moi, je vois peu mon père, car
il voyage toujours...

mais je le connais.
Il s'appelle Ricardo.

Valeria, ma fille. Avec qui parles-tu ?

Eh bien... avec un ami.

Avec un ami ?

D'accord... un ami imaginaire...

Eh bien, enchanté, bienvenu
à bord, ami de Valeria.

Et maintenant, ma fille, tu ne préfères pas
venir jouer avec moi ?

Je préfère le vélo, papi.

Non, non, la cabine est à moi.

Hé bien, je n'ai pas vu le petit panneau indiquant:

"Cabine réservée aux idiots portant
un chewing-gum collé sur le front."

- Tu l'as vu, toi ?
- Non non non non.

- Et toi ?
- Non, pas du tout, non.

Ecoute, ce que je vois, c'est la
façon de régler ce problème.

Je demande quelques minutes
de silence, s'il vous plaît.

Comment peux-tu être aussi porc ?

Urbi et orbi, cabine baptisée.
Voilà, ça y est.

Écoute-moi bien, gros dégueulasse.

Tu en fais une autre dans le
même genre, et je te castre,

dans la salle des machines,
avec des tenailles rouillées.

C'est clair ?

Ricardo, n'y pense plus, laisse tomber.

Je te l'avais dit il y a 20 ans, Ricardo,
choisi. Ou l'équipage ou la famille.

Les deux ensemble,

ne se marient pas.

Ne se marient pas, ne se marient pas...
Toi, tu ne maries pas.

Laisse ce cigare.

Mais quoi ? J'ai pas raison ?

Cette gamine a grandi sans père.

Tu as passé combien de Noël avec elle ?

Combien d'anniversaires ?

Combien de petites souris t'as vu ?

Hein ? Combien ?

Bon, OK, aucune.

Voyons, elle n'a pas de mère et on dirait
que le père hisse les voiles.

Eh bien, la fillette ne s'est pas
cherché un ami, non,

mais un père imaginaire qui
lui parle en direct,

et ne lui souhaite pas bonne nuit via
satellite depuis Cuba, purée, c'est vrai ça.

Hé bien, il a peut-être un peu raison...

Tu n'as pas beaucoup été avec ta fille...

Est-ce que la fillette a besoin d'un père ?
Hé bien, oui.

Et si tu veux savoir, d'une une mère aussi.

Alors réfléchis-y.

Tu devrais être plus prudent.

Peut-être bien que toi aussi.

Vous avez vu dans quel état est le petit curé ?

Ça, vous l'aviez pas vu dans la sacristie, hein, mon père ?

Une petite question, révérend,
ça m'a toujours...

les prêtres se masturbent, non ?

D'accord, d'accord...

Je dois parler à ma fiancée, ici
il n'y a pas de réseau, bordel...

Qui veut boire un petit coup ?
Allez, on est déjà tous à moitié à poil...

alors... plus tôt on se jette à l'eau, mieux c'est, non ?

- Non, non, non merci.
- Allez Ramiro, donne-lui toi.

Et laisse ton portable, parce que si ta copine l'a déjà éteint...

c'est parce qu'il y a déjà quelqu'un qui lui souffle dans le cou.

Mais, mais... tu es taré ou quoi ?

Si tu crois que ta copine va rester 2 mois
à attendre un boiteux décérébré.

- Qu'est ce que tu fais ?
- Répéte ça. Répète le.

- Eh, ça va, ça va.
- Lâche-le, lâche-le.

- C'est ça.
- Là.

Latitude: 27º 30' N.

Longitude: 13º 20' W.

Oui, validé. C'est le point exact
dans lequel nous nous situons.

Ça m'a pris une demi-heure pour convaincre le
capitaine qu'il devait amener le navire

juste ici. Il est assez sympa, en vérité.

En fait, nous avons une
relation... euh... intime.

Comment ça, intime ?

Eh bien, il a vu la petite culotte
avec peluche que tu m'avais offerte.

Ah, la honte...

Il me contrarie, le capitaine,

à jouer avec les culottes de ma fiancée,
j'espère qu'il est plutôt moche.

La vérité, c'est qu'il n'est pas mal du tout.

Si c'était pas pour toi,
je lui mettrais bien le grapin dessus,

j'ai toujours voulu avoir un petit ami galonné.

- J'aurais du partir avec toi.
- Pour délimiter le territoire ?

- Au cas où quelque chose arriverait.
- Le projet est sûr.

J'ai conçu une partie du protocole
de sécurité.

Dans 2 mois, nous serons à
nouveau ensemble, tu verras.

Allez, allez, Pilar, Pilar, Pilar...

Vous vous l'êtes déjà mesuré les gars ?
C'est qui le plus macho ?

Peut-être que je... j'ai un peu déconné.

On repart à zéro ?

Désolé.

Passe-moi ton portable, s'il te plaît.

- Merde !
- Qu'est ce qu'il y a ?

Il n'y a toujours pas de réseau ? Ramiro.

Où vas-tu avec la hache, bon Dieu ?

Bordel de merde...

Sors tes gros sabots de mon lit tout de suite
ou je t'en colle une qui va te retourner la tête.

Va dans ta cabine...
- Je ne suis pas un élève...

- Ah non ?
- Non.

- Et alors qui es-tu ? Ton nom.
- Je m'appelle Ulyses.

- Très bien, très joli.
- Ulyses Garmendia.

Le nom de famille te dit quelque chose, non ?

Je ne suis venu ici que pour t'apporter ça.

Deux chemises.

Deux sous-vêtements usés.

Un flacon d'eau de Cologne,

et un briquet de l'Atletic.

C'est tout ce que tu avais laissé à la maison.

C'est drôle, non ?

Tout ce que j'ai su de mon
père pendant toutes ces années

c'est qu'il était de l'Atletic,

il sentait le Baron Dandy,

et il ne suivait pas trop la mode intime, hein ?

Tu sais, ma mère a toujours dit
que tu n'étais pas un mauvais homme,

mais que veux tu ?

J'ai toujours pensé à toi comme...

comme l'enfoiré qui était parti chercher
du tabac et l'avait laissée en vrac.

Elle est morte il y a 10 jours.

Elle voulait que je jette ses cendres à la mer,

dans un bel endroit,

et je suis sûr que tu les connais
mieux que moi, non ?

Alors quoi, papa ?

Tu m'embrasses...

ou on se serre la main ? Hein ?

Tu as crevé ?

Dommage que je ne sois pas mécanicien.

Je suis un devin et les devins, on sait pas
comment réparer les bicyclettes.

Tu ne me crois pas ?

Tu veux que je te fasse une démonstration ?

Hum ? d'accord...

Bien.

Ce vélo...

les Rois Mages te l'ont offert...

Il y a deux Noëls...

et aussi une... poupée...

que tu appelles...

Trencitas (petites tresses)...

un... puzzle

d'un petit canard, et...

un livre sur un enfant qui ne sait pas faire les additions.

J'ai juste ?

Tu ne me plais pas.

Laisse la hache, avec ta façon de marcher,

ça va finir par un accident...
- On peut savoir ce que tu as ?

Ma copine a été coupée par
SMS et il n'y a plus la portée.

Alors je vais détacher la barque et je retourne à terre.

C'est ça ton problème ?

Tu as peut-être l'habitude qu'on te quitte,

mais je suis avec elle depuis 5 années,
les plus heureuses,

Tu sais pourquoi ?

Parce que je lui ai raccroché au nez sur
le quai, et je suis dans cette merde de

bateau sans couverture.
Et je ne peux plus lui dire que j'ai besoin d'elle,

et que la seule chose qui compte pour moi, c'est elle.

- Le boiteux est devenu poète...
- Toi, tais-toi, hein.

Ramiro, Ramiro, la bourse, si tu pars,
tu la perds. 2 ans de vie gâchés.

Tu veux bien attendre une seconde ?

Tu as dit que tu l'as laissée par sms.

Cela signifie que ça fait une demi-heure, il y avait de la portée.

Ok, une demi-heure, c'est à peu près 3 miles.

Donc, tu peux parfaitement prendre la barque, naviguer 3 milles,

retrouver la portée, lui parler et
revenir dans une heure

C'est de la folie, partir à la rame,
la nuit est sur le point de tomber.

Et si le brouillard se lève, tu n'auras pas
de boussole pour t'aider à rentrer.

Ça m'est égal.

Même si je me perds,

même si je passe 2 jours à traîner jusqu'à
ce que le secours maritime me retrouve,

mais je ne la laisserai pas croire
que je n'ai plus besoin d'elle.

- Je peux t'accompagner ?
- Allez, manquait plus que ça.

Non mais, si à la fin on y allait tous, eh ?
En plus, elle, elle peut moucharder

à son père, parce que je ne sais pas si vous
êtes au courant, mais son père, c'est le capitaine.

Nous sommes tous dans le même bateau,

donc si quelqu'un a un problème,
c'est le problème de tous.

Allez, on y va.

Je voudrais que vous vous regardiez dans les yeux,

votre compagnon situé en face, à gauche,
à droite, aux autres tables.

Je vous assure que la prochaine
fois que vous mettrez pied à terre,

ceux qui sont aujourd'hui vos compagnons
seront devenus votre famille.

Bien.

Ici commence la traversée
de l'Etoile polaire.

A nouveau, bienvenus à bord tout le monde...

et... profitez du dîner.
Vous pouvez vous asseoir.

Tu veux que je le coupe, ma chérie ?

Tiens.

Pas comme ça... maman me le
coupait plus petit.

Bon ben, on le coupe plus petit et voilà, regarde.

Et voilà.

Mais pas si gros, papa,
ça me fait une boule.

Bien sûr,

pas si... gros...

Elle parle du nerf, capitaine.

Ne t'inquiète pas parce que
ça me fait une boule aussi.

Si vous me le permettez... je le lui couperai...

- Non, ne vous inquiétez pas, je vais le couper moi.
- Ça ne me dérange, vraiment.

Qu'elle me le coupe elle, papa.

- Bien.
- Bien.

Voyons voir...

Ricardo, tu dois venir un moment.

Nous avons navigué avec plus de
cargaison dans la cave.

Nous avons un putain de passager clandestin à bord.

- Quoi ?
- Un passager clandestin.

Un mort de faim, qui s'est planqué dans la cabine

en sous-vêtement et un pot de cendres.

Il dit que c'est mon fils.

Toujours rien. Tu es sûre que nous allons
dans la bonne direction ?

Sûre.

Dis-moi quelque chose d'elle.

Allez, dis-moi quelque chose.

Nous étions ensemble depuis 3 mois,

et elle ne m'avait jamais parlé de mon handicap.

Un jour je lui ai demandé pourquoi elle ne
m'avait jamais demandé comment c'était arrivé.

Elle sourit,

elle fut surprise,

Et me dit...

"Tu boites?
Je ne m'en étais pas aperçue."

Il y a un contact. Il y a un contact !

Allume le moteur, qu'on puisse entendre,
et en avant toute, allez ! allez !

32 jours que j'avais passés dans la pension.

Et la propriétaire, bonne personne, séparée,

avec des grosses chevilles, elle vivait seule.

Et j'étais venu pour passer
6 mois dans ce thonier...

enfin, il y avait des frictions, des bagarres...

Tu l'as là.

Je suis marin, capitaine.

J'ai le diplôme de plongeur profond
et 735 jours dans la marine marchande.

Regardez mon CV, ça peut aider.

Alors mon père est premier officier ?
Hein, papa ?

Papa ? mon cul !

Dès qu'on rentre au port, je te remets à la garde civile.

Ne t'avise pas de sortir d'ici,

ou je te brise.

C'est clair, espèce de clown ?

De la Cuadra, arrête de faire le con

et sort ton fils de là maintenant, merde !

C'est un ordre du capitaine...

ou tu me le dis en tant qu'ami ?

Si c'est un ordre, j'obéis, mais si c'est un conseil,
tu peux te le mettre où je pense.

Commission européenne pour le développement
Nuclear (ECND), Genève

Putain, ils ne sont pas encore rentrés.

Ils vont voir que la barque n'est pas là
et on va morfler, vous verrez.

On voyait bien que le boiteux n'avait pas
la lumière à tous les étages...

Tu sais ce que c'est, ne pas avoir
la lumière à tous les étages, Piti ?

Monter à bord et croire que les nanas
vont perdre leur culotte en haute mer.

Mais ici comme à terre,
tu continues à être aussi gauche.

T'as pigé ?

Là, il faut la laisser seule,
je crois qu'elle a ses règles.

Mais question intérêt, on les intéresse.

Elles ont dû écouter derrière la porte.

C'est la loterie des premiers embruns marins,
mon père, et on a déjà les billets.

Voyons Piti, comment dois-je te le dire ?

Je ne suis pas venu pour ça. Je suis prêtre.

- J'ai fait vœu de chasteté.
- D'accord...

Mais si ça peut t'aider avec les nanas.

Oui ou non ?

Laisse moi... laisse moi rêver un jour, un seul jour...

Regarde, toutes les terres sont entourées
par les mers qui communiquent.

Comme les routes qui unissent les pays.

Eh bien, mon travail consiste à naviguer
sur toutes ces routes.

Sur toutes ?

Alors tu es comme un routier des mers ?

Oui ma chérie. Si le navire avait des roues,
Papa serait le camionneur des 7 mers.

Tu te souviens que...

Je ne pouvais pas t'accompagner
ton premier jour d'école ?

Parce que papa était... ici.

A Athènes, c'est en Grèce. C'est un
pays qui est 1984 miles de l'Espagne.

Et ça fait combien ?

Eh bien... comme... 15 jours de voyage plus ou moins.

Ou à Noël...

Tu te souviens, tu étais très triste

parce que papa ne pouvait pas là, pour ouvrir les cadeaux ?

Eh bien, parce que papa était là,
en Chine, un pays

où les gens mangent beaucoup de riz,
et les petits chinois ont les yeux comme ça.

Papa, je sais déjà ce qu'est un Chinois,

dans ma classe, il y en a deux, Xang et Luis.

Et bien...

Et c'est loin comment ?

La Chine? La Chine est à 7900 miles,
et il faut y aller... eh bien...

environ 25 jours, ça dépend des vents.

Et maman, elle est où ?

Maman... elle est dans un endroit
qui n'est pas sur la carte, ma chérie.

Oui, mais à combien de miles ?

Beaucoup.

Combien ? Mille ?

Un million.

Maman est à... un million de miles, chérie.

Eh bien, ça fait loin, mais comme
on n'est pas pressés...

on peut y aller petit à petit avec le bateau,

Non ?

Tu me serres...

Pilar ?

Pilar ?

J'ai besoin de toi.

Plus maintenant. Tu es monté sur le bateau,
et le bateau a appareillé.

Tu te souviens quand on m'avait enlevé la béquille ?

Tu disais que les incapables sont ceux
qui sont toujours pris en charge.

Je suis venu ici pour te montrer
que ne suis pas un incapable,

je n'ai d'appui de personne.

Ramiro, tu ne peux pas cacher que tu boîtes,

comme on ne peut pas cacher qu'on est aveugle.

Pilar ? Ecoute-moi. Je ne te connais pas,

mais ton gars a quitté le navire et

traversé la moitié de l'océan à la rame
à la recherche de couverture pour te parler.

Il te demande de l'attendre.

Je n'ai jamais... je n'ai jamais eu un petit ami
aussi attentionné, mais...

si un garçon est capable de faire pour moi...

la moitié de ce que Ramiro fait pour toi...

je ferais qu'on soit cousu ensemble
et je ne m'en séparerais plus jamais.

Pilar ?

Je t'attendrai, d'accord ?

Je t'aime.

Philippe ?

Mais que fais-tu ?

Qu'est ce que tu fais ?!
Mais tu te rends compte...

Qu'est-ce que tu dessines là ? Enfin !

Ça, c'est pas une table d'écolier, tu comprends ?

Ce sont des cartes de navigation,
Ça a de la valeur, tu sais ?

C'est ça ton problème ?
- Regarde, la gamine a dessiné un dauphin

dans le détroit de Magellan, et des
canetons, là, aux Malouines.

Tiens, chérie, tiens, peins tout ce
que tu voudras, hein ? regarde...

la côte Cantabrique... et le
détroit de Gibraltar.

De Tanger à Tarif, peins ce que tu voudras.

J'espère que tu ne me donneras pas de leçons
sur l'éducation de ma fille quand tu as ton fils

enfermé à fond de cale, qui d'ailleurs...

n'a pas un mauvais CV, hein ?

Ce n'est pas mon fils, bordel !

Et pourquoi tu te promènes avec l'urne
de la défunte sans savoir qu'en faire ?

Peut-être que tu l'aimais...

mais que tu t'es dégonflé parce que
tu t'es vu loin de la mer...

et que la mer et la famille...
ça ne va pas ensemble...

Tu me sors les cendres de là
et tu leur cherches un autre endroit,

le poste de commande, ce n'est pas approprié.

Papa !

Qu'est-ce qui se passe, ma fille ?

C'est quoi, ça, papa ?

Nom de...

C'est pas croyable.

- Les prévisions ne disaient rien à propos d'une tempête.
- Ici le bateau-école Etoile Polaire,

nous avons une tempête en formation
avançant vers nous, vous me recevez ?

Vous me recevez ?

Allez, chérie, même ici,
on risque de se mouiller un peu.

Ordre de démarrer les machines, et de
fermer les portes et les écoutilles.

Je veux tout fermé sur le pont principal,

et les cordages sécurisés.

Equipage, attention: une tempête nous tombe dessus.
Je veux tout le monde dans sa cabine avec les gillets de sauvetage.

Je répète, tout le monde dans les
cabines avec les gillets.

Et maintenant ?

On doit faire quelque chose.

Il sont dehors à la dérive sans aucune connaissance en marine.

Allez, vite ! On va se faire écraser par les vagues.

Parce que parfois, les tempêtes ont sommeil et bâillent beaucoup, comme ça.

C'est pour ça qu'on bouge beaucoup,
mais ce n'est pas grave, hein ?

Et s'ils bâillent... ils peuvent
avaler des bateaux ?

Pfff, peut-être sans faire exprès.
Mais les bateaux sont

très difficile à avaler, chérie, parce qu'ils sont pleins de poteaux qui se plantent

dans la bouche et ils finissent par les rejeter, hein ?
Viens me donner un petit bisou.

Papa, tu vas me laisser avec
les cendres de maman là-bas ?

Non, ma chérie. Endors-toi, ta soeur arrive bientôt, hein ?

Tu veux que je laisse la lumière
allumée comme à la maison ?

Papa, je dors déjà avec la lumière éteinte.

Mais tu peux la laisser un petit moment.

Pourquoi vous ne portez pas les gilets de sauvetage ?

- Papa, nous avons un problème.
- Que se passe-t-il ?

Ramiro et Estela sont partis il y a une heure
dans le bateau auxiliaire et ils ne sont pas revenus.

Quoi ?

- Ramiro avait besoin de couverture pour parler à...
- Tu es en train de dire que deux andouilles sont

partis faire un petit tour en pleine
nuit au milieu de l'océan ?

Mais vous ne réalisez pas
qu'ils peuvent mourir ?

Que cette bande de clampins n'aie pas idée de ce qu'est un bateau, je comprends.

Mais que tu sois mêlée à ça, ça me dépasse.

J'espère que tu auras le même cran quand
il faudra appeler leurs proches

pour reconnaitre les corps. Allez, dehors et mettez vos gilets immédiatement.

Et toi aussi.

Allez, vous n'avez pas entendu ? Allez.

Elle m'aime ! Huuuuu !

Quel crâne d'oeuf peut sortir
en barque comme ça ? Bordel...

- Oui, donne l'ordre, va.
- J'y vais.

Fallait que ce soit le boiteux...

Poste de commande aux machines...

On vire à babord, à babord toute !

Vitesse du vent de 30 noeuds, forcissant.
Ricardo, j'ai mis le cap à l'ouest,

voir si on peut les sauver de la
tempête et les rejoindre.

Alors c'est pas un lieu pour les cendres de ma défunte mais

pour la tienne, c'est très bien, bien sûr...

Ca lui fait plaisir à la gamine, ou quoi ?

Non, dormir avec sa mère ?
Ça l'angoisserait plutôt...

Et viens pas m'emmerder parce que c'est ma femme,

la mère de mes filles, pas la dame
aux chevilles larges d'une pension.

- Voyons, où les avons-nous ?
- 3 miles.

- Ca va prendre au moins 20 min.
- Ce n'est pas le problème, regarde.

C'est nous, c'est le canot des jeunes, et ça ...

c'est la mère de toutes les tempêtes.

Et ça grossit vite...

Et nous nous dirigeons vers elle.

Active le protocole.

Tu grondes plus que maman, hein ?

Tu as peur ?

Un petit peu.

J'ai essayé d'aider mes amis,
mais c'est complètement raté.

Hé, moi aussi je dois aider quelqu'un...
Je te dis un secret ?

Où tu vas ? Valeria...?

Valeria...

Quittez vos cabines immédiatement
et dirigez-vous vers la salle à manger.

La tempête est plus forte que prévu.
N'oubliez pas de mettre des gilets.

Pourquoi le bateau est-il en mouvement ?
Où allons nous ?

Mettez votre veste immédiatement et
retournez à la salle à manger avec tout le monde.

Il ne faut pas bouger. Aller vers la tempête
c'est du suicide. Vous n'avez pas le droit

de mettre nos vies en jeu.
- Écoutez-moi un instant, docteur.

Il y a deux jeunes dans une barque
au milieu de l'océan.

- Si on ne va pas les chercher, ils mourront.
- Et là, nous mourrons tous.

- Prévenez les machines, manœuvre de sortie.
- Capitaine.

- Route directe vers l'auxiliaire.
- Si on y va, on va tous mourir !

Je ferai tout mon possible pour que
cela n'arrive pas, allez à la salle à manger.

Changez de cap.

Vous n'avez pas idée des conséquences de
la décision que vous prenez.

Virez de cap !

- Nous devons rentrer, maintenant.
- Mon devoir est...

de protéger tout le monde, tout le monde !

Alors...

Si vous voulez que j'arrête le bateau...

il faudra me tirer dessus.

S'il vous plait.

Rassurez-vous.

Tout ira bien, vraiment, tout ira bien.

De la Cuadra, prends les commandes.

Valeria, allez, on doit aller à la salle à manger,
la tempête arrive.

Ne t'inquiète pas pour la tempête,

comme les bateaux ont des grands bâtons,
elle ne les avale jamais.

C'est ici. Salut l'ami.

Eh bien... mais c'est toi.

D'abord au port et maintenant ici.
Tu me tournes autour, ou quoi ?

- Pourquoi es-tu enfermé ?
- Petites affaires de famille.

Si tu m'ouvres, je te raconte.

C'est le fils de l'oncle Julián.
Il est venu le connaître sur le bateau,

mais l'oncle l'a enfermé
parce qu'il ne sait pas qui il est...

et papa a été en colère contre lui.

S'il te plait.

Hé !

Hé bébé, tu vas m'ouvrir ou pas ? Hé !

Putain.

Je vais t'ouvrir,

mais je te préviens, je suis armée,
alors pas conneries, OK ?

Recule.

- Recule, je te dis !
- Va, va, va, va.

Plus, jusqu'au fond.

Plus.

Lève les mains.

- Comment ?
- Lève tes mains !

- Salut.
- Salut.

Un harpon ?

Je sais pas, je pensais qu'après...
notre première rencontre...

tu m'accueillerais de façon plus romantique.
- Tu fais quoi ? Tu fais quoi ?

Je prends toujours en photos les
belles choses que je vois.

Regarde.

C'est chouette.

Il t'a appelée 'jolie chose',
tu veux qu'elle soit ta fiancée ?

- On s'en fout Valeria.
- Valeria...

Me viser avec un harpon, c'est le premier pas
avant un rendez-vous, tu verras.

Essaie, parce que je pourrais bien changer d'avis...

Bon, d'accord. Mais garde à l'esprit

que je te sors d'ici parce que je serais désolée
que tu meures noyé sous la tempête.

Quelle tempête ? Il tombe seulement
quatre gouttes.

- Ça va ?
- Oui.

Nous devons aller sauver deux
compagnons à la dérive dans un canot.

Quoi ?

Capitaine !

C'est vrai que vous nous amenez au
centre de cette foutue tempête ?

Que fais-tu ici misérable ?

Nous allons sauver des enfants,
tout ira bien. Retourne à l'intérieur.

Julian, donne-lui un gilet.
- Des clous.

Non, ne me racontez pas d'histoires.
Vous essayez de déplacer une coquille

de 500 tonnes et 75 mètres de long
dans une zone à 35 noeuds

alors qu'on n'effleure même pas
encore la tempête. Je vais y aller.

Toi, tu vas à la salle à manger ou
je t'explose la tête.

Vous savez que ce n'est pas
assez rapide pour faire un sauvetage.

J'irai avec le zodiac, Capitaine. Je peux y aller et revenir 4 fois plus vite que vous le feriez, vous le savez.

Tu ne vas nulle part.

Ces jeunes sont sous ma responsabilité.
Et les 40 autres, ils sont sous la responsabilité de qui ?

Dites-moi, vous allez aussi risquer leurs vies ?

Capitaine, s'il vous plait.

C'est définitivement non.

Je te l'interdis, tu entends Ulyses ? Non !

- Es-tu sourd ? C'est un putain d'ordre !
- Lâche-moi !

Je ne suis pas marin, et tu n'es pas
mon père, n'est-ce pas ?

Ulyses, attends !

Tiens. Donne-moi en permanence
ta position, hein ?

Et fais attention.

Mais putain, d'où il sort son fichu caractère ?

Alors, comme disait ma mère,
"tempête en haute mer, estomac à re-remplir".

Juste sorti de la friteuse.
Allez, donne-moi ton petit plat...

Je veux les assiettes propres, hein ?

Pour toi mon chéri.

C'est OK tout le monde ? C'est rien, c'est rien.

Il faut patienter, ça va passer, hein ?

Du calme, c'est rien.

- Il arrive, il arrive, il arrive.
- Prête ?

- Maintenant à tribord. Là.
- Je n'ai pas mes gants.

Alors, t'as vu comme les tempêtes
peuvent être amusantes ?

C'est super.

Ici Ulyses, vous me recevez ?
- Je te reçois.

Vitesse et direction
du vent constant

- 36 noeuds, en direction nord-est.
- Reçu.

Merde, c'est de pire en pire, capitaine.

Sortez de là en vitesse, je continue à les chercher.

On reste ici jusqu'à votre retour.

Ulyses, écoute,

tu es sur le point d'entrer au centre de la
tempête. Sois très prudent, hein ?

Si j'étais quelqu'un de prudent,
je ne serais pas là, monsieur.

Je tourne 15º pour mettre la proue
face à la mer.

C'est clair, c'est pas un dégonflé.

C'est clair que c'est un grand con.

Ça va ?

Vous allez bien, docteur ?

Ulyses,

Ulyses, donne-moi ton cap et ta direction.

Donne-moi ton cap et ta direction, Ulyses.

Désolé, je faisais trempette, capitaine.

J'ai des vagues de 3 mètres
et la force du vent est 6-7.

On va au lit.

Ça, c'est le... bôme du mât... principal,

il ne supporte pas... la pression... du vent.

Que se passerait-il si ce mât se cassait ?

- Et ton gillet ?
- Je l'ai laissé une seconde dans la salle de bain,

Ulyses l'a emprunté.

Non, vraiment Palomares,
c'est pas la peine, je t'assure.

- Oui, prends.
- Non, sérieux.

Sur moi, l'attache s'accroche sous le bras.

- Allez, mets-le.
- Mais... courage les gars...

on peut survivre à... un naufrage...

Moi, moi...J'en ai eu un... 4 minutes
sans oxygène dans le cerveau,

et je suis là.
- Mais oui, mon coeur.

- Tout normal
- Oui... allez...

Ulyses, Ulyses, tu es tout près d'eux.
Tu peux les voir à tribord.

À environ 200 mètres.

Ulyses, tu me reçois ?

Je ne vois rien, on ne voit rien.

La tempête est très forte, on dirait une tornade,
je ne peux pas.

Merde, on ne voit rien.

Mais qu'est-ce que tu fous à mélanger
les cendres, bordel ?

Je les mélange pas, c'est tombé !

Et si Marisa c'est ta défunte,
l'autre c'est la mienne.

Putain, tu veux bien revenir à ton poste, merde ?

Madame, donnez-moi un coup de main
au lieu de rester plantée là.

Capitaine, j'ai perdu la position exacte
des naufragés. Capitaine, vous me recevez ?

Je te reçois, Ulyses.

Ulyses ?

Ulyses ?!

Ulyses ?

Ulyses, tu les vois ? Réponds,
Bon sang, Ulyses, réponds.

Ulyses, ça va ?

Ulyses ? Réponds, Ulyses.

C'est quoi ce bordel ?

Du calme, du calme, ça finira par s'arrêter.

Ulyses, Ulyses, réponds.

Ulyses

Réponds, Ulyses.

On dirait... que le pire est passé.

Ne paniquons pas, les gars.

- Vous voulez qu'on prie, mon père ?
- J'ai déjà prié tout ce qu'on peut prier.

Mais si vous voulez, on pourrait
se raconter quelques blagues.

Oui !

Allez, Vilma.

Piti ?

Vous connaissez... celle des ancres ?

Le capitaine qui dit à un marin:
"Tu sais combien il y a d’ancres sur un bateau ?

Et le marin dit: 11
Comment ça, 11 ?

"11 mon capitaine, 11, sinon, pourquoi
commandez-vous toujours eleven anclas ? "

Moi !

C'est un français... un... anglais et un... espagnol...

Ulyses, c'est toi ?

Ulyses, réponds, c'est toi ?

Capitaine, ici Ulyses, vous m'entendez ?

- Capitaine, je les ai.
- Ulyses, je t'entends.

Capitaine, je les ai, je reviens à l'Etoile Polaire.

Le moteur ne donne plus, capitaine.

Mets la vitesse ou l'eau entrera par l'arrière.

Lancez une fusée,

j'aimerais voir une putain de lumière quelque part,

et commencez à préparer des daiquiris...

C'est fait, gamin. Nous lancerons
une fusée toutes les 2 minutes.

Toi !

Stop !

Si jamais tu contredis à nouveau un ordre du capitaine...

Entre !

Je suppose qu'on ne peut plus revenir aux coordonnées...

Qu'est ce qui se passe encore ?

Nous avons reçu un SOS de la Valkyrie, un navire
marchand avec 32 membres d'équipage à bord.

Il a des voies d'eau.

Répond au SOS, je vais corriger le cap.
On va les aider.

- Capitaine, c'est trop tard, on n'a plus le temps.
- Plus le temps pour quoi ?

Ricardo, un autre SOS.

C'est quoi ce bordel ?

Chaque point rouge est
un navire qui lance un SOS !

Ce sont des centaines et des centaines de vies.

Pour l'amour de Dieu capitaine,
revenez aux coordonnées

si vous ne voulez pas que nous soyons
le prochain point rouge, s'il vous plaît.

Quelle est la situation ?

Eh bien, meurtris mais vivants.

3 épaules disloquées, un bras cassé
et beaucoup de bleus.

Rien de grave, Ricardo.

Quant au bateau, à la poupe il y a 2 voies
d'eau, et plus un ordinateur ne marche.

Mais on flotte toujours.
Les coordonnées que la scientifique a désigné

nous ont placés juste au-dessus
du sommet de Santa Teresa,

là, l'ouragan nous a juste frôlé.
C'est ce qui nous a sauvé.

On a pu contacter la Capitainerie
Générale de Tenerife ?

Non, ni la capitainerie,
ni le centre de secours, rien.

C'est comme si tout
le monde avait disparu.

- Bonjour.
- Bonjour capitaine.

Monte au poste de commande et mets le cap
sur Santa Cruz. On rentre au port.

Nous devons réparer le navire.

Oui, et livrer le passager clandestin à la garde civile.

Ce garçon n'est pas clair, Ricardo,
tu peux me croire. Si c'était un vrai marin,

jamais de la vie il n'aurait enfreint
les ordres du capitaine du bateau.

Jamais, ça, jamais.

- Attends là.
- Mais tu vas où ?

Un moment.

C'est... les cendres de ta défunte.

En fin de compte, j'ai partagé équitablement.

Moitié-moitié.

Je pense que la mienne était plus
lourde que ta Marisa, mais...

Je sais pas, on va pas pinailler sur les cendres.

Okay, d'accord, d'accord. Laisse.

On y va ?

Allons-y.

Ici le capitaine.

Je vous donne l'ordre de disposer
du reste de la journée librement...

et je vous invite à vous amuser,
bronzer, discuter,

et boire une bière à ma santé.

Buah, gamin...

Je vais rester ici couchée jusqu'à
ce que le soleil se couche, collègue...

Et après, je vais continuer
jusqu'à ce qu'il ressorte à nouveau.

Les gars,

je veux que vous sachiez que...
je vous suis redevable.

Merci de m'avoir aidé.

Mais oui, tu m'en dois une, beau gosse,

mets-moi un peu de crème, allez.

Mon père...

Non Piti, pas de blague.

Non, non, Piti !

Hey, et toi, d'où tu sors ?

Je suivais une fille...

La plus grosse tempête du
monde ne m'a pas fait peur.

Ce qui me fait peur, c'est le professeur
qui dort au bout du couloir.

Parce qu'il connaît nos secrets,
mais moi, je ne connais pas les siens.

AMIS ET CONNAISSANCES

... TOUS ...

Etoile Polaire 02/11