All language subtitles for Skyscrpr.2011.DANISH.720p.NF.WEB-DL.DDP5.1.x264-PAAI_fre

Une fois, Jon voulait être un gratte-ciel.
Je crois qu'il ignorait ce que c'était.

Avant que ça tourne mal,
et quand Jon était encore petit,

il vivait dans son monde à lui.

Perdu dans ses pensées.

Et tout le monde le laissait seul.
Livré à lui-même.

C'est bien, chérie.
Je vais être un peu en retard.

Son père, surtout, se fichait
de ce que faisait Jon.

Mais ne réchauffe pas les pommes de terre.
La dernière fois, elles étaient sèches.

Jusqu'au jour du feu tricolore.

Son père, le Grand chef, dirigeait l'usine
et, d'une certaine façon, toute la ville.

Il a acheté un feu tricolore
pour que la petite ville devienne grande.

C'était un grand jour,
la première fois qu'ils l'ont allumé.

L'épicier était le premier à traverser.

Tout le monde avait pitié de lui

parce que sa femme
était morte en accouchant.

J'ignore pourquoi il sourit toujours.
C'est comme ça. Tout le temps.

Le spectacle va commencer.

Non !

Chéri, tu saignes !

Oh, ce n'est rien.

Le zizi du Grand chef avait disparu.
On ne l'a jamais retrouvé.

Et tout était de la faute de Jon.

L'homme rouge du feu tricolore
rendait Jon triste.

Il n'avait pas le droit de marcher
quand l'homme vert marchait.

Mais il n'aurait pas dû faire ça.
L'épicier s'embrouille facilement.

Jon n'aurait jamais dû faire ça.

Après l'accident, le Grand chef
a abandonné l'idée d'une grande ville.

Il a fermé l'usine. Et presque
tout le monde a perdu son travail.

Et Jon est allé en prison.

Pas une vraie prison, mais presque.

Bonjour à tous. Est-ce qu'on devrait avoir
des remises quand le bus est en retard ?

Même si le Grand chef a tout perdu,
il essaie quand même de diriger la ville.

Le bus avait trois minutes
de retard, aujourd'hui.

Trois minutes pendant lesquelles les gens
ont dû attendre dans cet abri horrible.

Vous écoutez Le monde selon le Grand chef.

Je vais poursuivre
dans cet esprit optimiste ce matin.

Jon n'est pas allé à l'école
depuis l'accident. Il reste chez lui.

Attention au grain de beauté !
Si tu grattes dessus, j'aurai un cancer.

La mère de Jon, Vivi, mange des bonbons
pour cacher son haleine alcoolisée.

C'est une mauvaise vétérinaire.

Elle est plus douée pour euthanasier
les animaux que pour les soigner.

Après la fermeture de l'usine,
on aurait dit que la ville était morte.

Le train a été remplacé par un bus.

Le conducteur de train
est désormais conducteur de bus.

Il était tellement bouleversé
qu'il a eu le hoquet.

Et ça ne s'est jamais arrêté.
Au début, c'était plutôt drôle.

Mais quand on y pense vraiment,
ce n'est vraiment pas drôle.

C'est aussi la faute de Jon.
Il n'a pas le droit de prendre le bus.

Jon a été banni.

Quand on est à l'école,
Jon reste chez lui.

La fille de l'épicier, Edith,
est née aveugle quand sa mère est morte.

C'est le seul désastre du coin
qui n'est pas de la faute de Jon.

- Comment tu sais que c'est moi ?
- C'est ton odeur.

Jon et moi, on a une cachette.

Une cachette dans l'usine du Grand chef.

- Jon et moi, on est meilleurs amis.
- De quoi tu parles ?

- Tu es amoureux d'Edith ?
- Bien sûr que non.

Je suis pas amoureux d'elle, Ben.
Pourquoi tu dis ça ?

- Elle me déteste.
- Comme tout le monde.

Mais ça ne veut pas dire
que tu n'es pas amoureux d'elle.

- Elle trouve que je sens mauvais.
- C'est vrai.

En réalité, Jon est
bien plus vieux que moi.

Mais en fait,
Jon ne vieillit pas vraiment.

Depuis l'accident, il a toujours neuf ans.

Voilà les camarades de jeu.
C'est toi qui hurles la nuit ?

C'est parce que sa bite lui fait mal.

Donc là, on a le même âge.

"Chérie ? On n'a plus de chutney."

"On en a encore plein."

"Tu sais que j'ai besoin de mon chutney.
Sinon, je fais des cauchemars."

"Des sales cauchemars." "Je sais, chéri."

"C'est vraiment du chutney ?" "Oui."

"Miam, miam."

Chutney…

C'est sympa d'avoir un ami dans une ville
qui n'en est pas vraiment une.

Et où tout est si loin.

Tout le monde en ville croit que Jon
est idiot et qu'on peut l'accuser de tout.

Mais le pire, c'est que Jon pense
qu'il mérite cette réputation.

L'expérience lui a appris
qu'il ne peut que créer des ennuis.

C'est pour ça que je dois être son ami.
Je n'ai pas le choix.

Princesse ? Tu ne vas pas à l'école ?

- Super.
- Écoute.

- C'est du Chopin ?
- Non, je l'ai inventé.

Tu entends ce bruit ?
Je joue en fonction de ça.

- C'est incroyable, Edith.
- Tu ne l'entends pas.

C'est comme…

Les anges t'aiment tant qu'ils veulent
jouer de la musique avec toi.

Quel ramassis de conneries.

- Ou bien c'est ton chevalier servant.
- Peut-être.

Si tu grattes, fais-le bien.
Là, ça chatouille.

Il n'y a rien de bizarre
à faire une fête un vendredi.

Alors, je peux y aller ?

Je peux prendre le bus.
Et je dormirai là-bas.

- Où vas-tu dormir ?
- Chez mon chevalier servant ?

J'ai décidé de ne plus être vierge.

Une fête, hein ? Ça a l'air amusant.

Je ne suis jamais allée à une fête.

- Oui, on est vraiment très occupés.
- C'est ça !

Les gens ne me parlent plus.

Je veux m'intégrer. C'est normal, non ?

Bien sûr. Mais Edith, tu es unique.

C'est ça qui te rend spéciale.

Je ne veux pas être unique.
Je ne veux pas pourrir ici.

Bien sûr que non… Au fait, tu pourrais
regarder si on a assez de monnaie ?

- Il y en a assez.
- Tu peux revérifier ?

Alors, je peux y aller ?

Papa ? Que s'est-il passé ?

Tu as poussé le couteau !
Il est tombé sur mon pied !

Ne touche pas !

Je dois aller voir Vivi,
j'espère qu'elle pourra m'aider.

Tu vas devoir rester à la maison
et t'occuper de l'épicerie et de moi.

Quel dommage, ma puce.
Mais il y aura d'autres fêtes.

Tu peux venir ce soir ?

- Moi ?
- Oui.

Moi ? Chez toi ?

J'ai besoin que tu m'aides.

Tu veux dire… Là où tu vis ?

Oui. À la nuit tombée.
Et assure-toi que mon père ne te voie pas.

- D'accord.
- Et prends une douche avant de venir.

- Ben, vite !
- J'en ai un !

"Dis donc, tu as remarqué
que j'avais commencé

"à tremper tes culottes dans du miel ?
J'ai fait mariner ton vieux corps."

- Dis donc.
- Dis donc.

Allons-y.

- Je peux venir avec toi chez Edith ?
- Non.

- Tu as le droit de faire ces trucs-là ?
- Quels trucs ?

- Les trucs avec les filles.
- Je fais rien avec les filles.

Tais-toi, Ben.

Tu ne regardes pas, hein ?

- Promis ?
- Oui, promis.

C'est ça…

C'est peut-être trop vieillot.
Ça appartenait à ma mère.

Bon. Tu peux regarder.

- C'est quoi, tout ça ?
- C'est la même couleur ?

Oui.

Ça fait vieille dame ou sexy ?

Aucune idée.

Quelle couleur me va le mieux ?

- Allez. On n'a pas tout notre temps.
- Que va-t-il se passer ?

Ne t'inquiète pas. Fais-moi belle.

Viens.

C'est bon. Tu peux rentrer, maintenant.

- Rentrer ?
- Oui. Merci.

Hé, regardez ça.

- Salut, Edith.
- Salut.

- Tu t'es faite belle ce soir.
- Oui.

Si c'est pas mignon.
Maintenant, Pølse a un rencard.

- C'est ta chance, ce soir.
- J'ai toujours de la chance.

Qu'est-ce qu'elle fait ?

- Je peux avoir une cigarette ?
- Bien sûr.

Je savais pas que tu fumais.

- Tu veux du feu ?
- Oui.

Tu veux boire ?

- Qu'est-ce que tu fais là, Edith ?
- Je fais la fête avec vous.

Sympa, tes sous-vêtements.

- C'est joli.
- Sale catin.

- Merde, que t'es moche.
- Tu vas où, Edith ?

Elle veut juste danser.

T'es tellement moche
que même Pølse voudrait pas te baiser.

Enlève ta robe.

Qu'est-ce que tu fous ?

Jon, viens là.

Où étais-tu ?

- Nulle part.
- Ne commence pas à me mentir.

- J'étais dehors.
- Près de l'abribus ?

- Non, pas du tout.
- Doucement, je ne t'accuse pas.

Je sais que tu ne traînes pas
avec ces monstres.

Je te l'ai dit cent fois. Cet endroit
tente tes recoins les plus sombres.

- Je n'ai rien fait. C'est promis.
- Je sais.

Tu es mon fils. Mon petit garçon.

Je t'aime, bon sang. Tu le sais, hein ?

Tu en veux, avant de te laver les dents ?

Ben ?

- Tu es là ?
- Je fais mes devoirs. Plus tard, OK ?

- Bonjour, Jon.
- Bonjour.

Edith travaille ici à plein temps,
maintenant que je ne peux plus.

Tu dois être au courant.
C'est un bon entraînement pour elle.

- Entraînement pour quoi ?
- C'est la princesse héritière.

Un jour, elle prendra la relève
de ce royaume.

Je ne rajeunis pas.

- Salut.
- Salut.

- Tu vas bien ?
- Pourquoi ça n'irait pas ?

Bonjour.

- Tu dois coucher avec moi.
- Quoi ?

Tu dois me dépuceler.

Personne d'autre ne veut le faire.

- Être ton petit copain ?
- Non, c'est que du sexe.

Pas besoin d'en faire toute une histoire.

- Mais c'est…
- N'en fais pas tout un plat.

C'est comme goûter des olives
pour la première fois.

Ou plonger d'une falaise.
Il ne faut pas réfléchir.

- Voilà la nouvelle épicière.
- Eh oui.

- Tu es sûr de l'avoir bien comprise ?
- Oui.

Mais tu ne peux pas.

- Elle est au courant pour ton bidule ?
- Bien sûr que non.

Jon a un problème au zizi,
mais pas autant que le Grand chef.

Jon en a un, mais il a un problème.

C'est comme quand on regarde les jumelles.
Elles ont vécu à Dubaï.

Elles sont sorties avec le même homme,
se sont disputées avec lui

et sont revenues chez elles.
Jon est bizarre quand on les regarde.

Et il ne peut pas les regarder longtemps.

Si Jon pense trop aux femmes nues,
son prépuce se tend,

et ça lui fait mal. Depuis l'accident,
le Grand chef dit toujours

qu'il n'y a rien de bon
à penser avec son zizi.

Il nous met en garde contre l'abribus.
Des trucs sales et interdits s'y passent.

Alors il se dit que c'est bien
que son fils soit automatiquement stoppé

avant qu'il ne pense au sexe.

Je sais ce que ça fait, ta phimosis.

C'est comme porter un pull qui a rétréci.
Tu ne peux pas l'enlever.

- Bon sang, ça fait mal.
- Oui, c'est un peu comme ça.

Tu vas devoir annuler avec Edith.

Salut, Jon.

- Tu traînes souvent par ici.
- Et alors ?

- Qu'est-ce que tu fais ?
- J'attends le train pour Paris.

- Tu es déjà allé à Paris ?
- Je suis jamais allé nulle part.

- J'ai fait le tour du monde.
- Vraiment ?

- Dans mes rêves.
- Oh. D'accord.

- C'est triste, hein ?
- Oui, j'imagine.

Tu te dégonfles pas, hein ?

Non… Je…

Tu te souviens de ce camion
qui avait renversé des oranges ?

- Quoi ?
- Il y en avait partout.

On les a toutes retrouvées.
On était les seuls.

Les gens ne comprenaient pas
comment tu faisais pour en trouver autant.

C'est toi qui en as trouvé le plus.

Ensuite, tu as proposé qu'on tienne
un stand de limonade. Toi et moi.

- Vraiment ?
- Oui.

- C'était la première fois qu'on parlait.
- En dehors de l'épicerie ?

- Oui. Ce jour-là, oui.
- D'accord. Et pour notre projet…

- Tu l'as déjà fait ?
- Non, jamais.

- Alors on devra s'entraîner.
- S'entraîner ?

Oui, il y a un film à l'épicerie
qu'on peut regarder.

Tu veux savoir si tu peux faire
des trucs sans être circoncis ?

Tu ne peux pas avoir de rapport.
Pas si la peau ne se retire pas.

Maman, s'il te plaît…

- Donc je ne pourrai jamais…
- Seulement si…

On devra aller en ville discrètement.
Sans que ton père le sache.

- C'est impossible, non ?
- Non, c'est impossible.

Je ne crois pas.

Qu'en penses-tu ?

La phimosis peut être un gros problème.

- Pourquoi tu parles de ça maintenant ?
- Le prépuce est serré, ça fait mal.

- Me parle pas de ça quand je mange !
- Il peut être circoncis.

- Comment ?
- À l'hôpital.

Dans la grande ville ? Tu es folle ?

Jon n'ira nulle part.

Mais ça lui fait mal.
Et il ne pourra jamais…

Jon ne devrait rien pouvoir faire.
C'est un petit garçon.

Il a 17 ans.

Tu veux être circoncis ?

Je peux te dire un secret ?

Avant, j'étais un véritable connard.

- Tu me l'as dit.
- Je buvais, baisais, mentais, tout ça.

Comme si vivre était un droit fondamental.
Je n'en avais jamais assez.

Je partais le matin pour une réunion.

Je récupérais une fille en ville,

et je la baisais là, dans la voiture.
Dans tous les trous.

Encore et encore.

Tout le monde ne peut pas
faire ça, tu sais.

J'adorais que ta mère me la suce
quand elle sentait encore…

- Papa, tu m'as déjà dit ça.
- Bon sang…

Une fois, j'ai baisé une fille
qui n'avait pas de tétons.

Pas de tétons du tout.

Mais des seins superbes. Énormes.

Mais pas de tétons en vue. Rien.

Au début, elle ne voulait pas me montrer,
mais j'ai insisté.

"Allez." Et puis elle les a sortis.

Ils étaient là. Comme des petits Moomins.

T'es pas obligé de me raconter ça, papa.

Quand l'usine a fermé, tout le monde
t'a accusé. "C'est ce petit connard !"

J'ai dit : "Non, n'approchez pas de lui."
Je t'ai protégé.

Si tu cours après les filles,
c'est comme si tu te fichais de moi.

"Je vais continuer à faire des ennuis."
Tu vois ?

Il y avait une rumeur qui vient
d'être confirmée par des témoins.

Je sais que je le dis souvent,
mais c'est incroyable.

On sait maintenant pourquoi
on a eu autant de porcelets difformes.

Une créature affreuse a violé
une grande partie des truies de la ville.

On a attrapé ce petit enfoiré.
Et comme d'habitude,

la ville m'a demandé
de résoudre le problème. Et je le peux.

La solution de facilité serait de le tuer.
Mais non.

Ma chère femme, Vivi, est actuellement
en train de retirer la cause du problème.

Et si papa te voit boire ?

Tu peux tenir ses pattes arrière ?

Je crois qu'on devrait d'abord les raser.

- Que fais-tu ?
- Ton père les veut.

- Qu'est-ce que…
- On va le faire. C'est pas difficile.

- On ne peut pas. Papa…
- Chut. Ton père n'en saura rien.

- Je vais t'arranger.
- Mais tu es véto.

- Et tu es saoule.
- Évidemment que je suis saoule.

Évidemment que je suis saoule.

La vache ! Alors plus de prépuce ?

- Non.
- Et ton père ?

Il ne sait rien.
Tout ce qui compte pour lui, c'est Junior.

C'est qui, Junior ?

Le cochon. Mon père l'adore.

- Je vais le faire.
- Pas le truc avec Edith ?

- Quoi ?
- Tu crois qu'une opération t'a changé ?

Je veux aider Edith.
J'ai plus de raison de ne pas le faire.

- Tu penses que c'est une bonne idée ?
- J'en sais rien.

Pourquoi tu ne cours pas là-bas
pour t'en débarrasser ?

- Ça ne marche pas comme ça.
- Si.

Maintenant, tu peux
réaliser tes fantasmes.

Tais-toi.

- Jon ?
- Salut.

On devrait regarder ce film.

- Maintenant ?
- Oui.

- Ça peut pas attendre ?
- Non.

Mon père n'est pas là.
C'est le bon moment.

Tu viens ?

Allez, Jon.

Il y a une femme assise à un bureau.
Elle écrit à la plume.

- Une plume d'oie, comme à l'époque ?
- Oui.

Un homme entre.
Il est habillé comme un mousquetaire.

- Que font-ils ?
- Il enlève sa veste.

Incroyable. Continue.

La femme est penchée sur le bureau.

L'homme se tient là.
Il a enlevé son pantalon.

Juste comme ça ?

Oui. Juste comme ça.

- Ils utilisent la plume ?
- Oui.

Je pensais bien. Comment ?

- Elle est dans les fesses.
- Les fesses de qui ?

De la femme.

- Maintenant, il met son doigt dedans.
- Elle aime ?

Je crois.

Maintenant, il met le même doigt
dans sa bouche.

- Elle sait que c'était ce doigt-là ?
- J'en sais rien.

Ça va ? Tu trembles.

Où est ton pantalon ?

Peut-être qu'on réfléchit trop.

Si on se met nus, ça finira par marcher.
Tu penses pas ?

Je pense pas que ce soit si difficile.

La première fois que j'ai cru que j'allais
embrasser un garçon, c'était en 4e.

Ce garçon et moi, on allait
chercher du lait et on s'est perdus.

Je me suis dégonflée.
J'étais sûre qu'il y avait un secret

que j'ignorais.

Mon père passe à la radio jeudi.
On le fera à ce moment-là.

Et laisse la plume chez toi.

La mère de Jon avait oublié de lui dire
de ne pas avoir d'érection

après l'opération.
Pas avant que la plaie ait guéri.

J'ai trouvé ça drôle, mais pas Jon.
Pas du tout.

Jon.

On partageait toujours tout, Jon et moi.

Mais depuis le truc avec Edith,

il ne pense qu'à elle et à être prêt.

Ben ?

Il est prêt. Ben ?

- Ça ne fait plus mal.
- Tu étais où aujourd'hui ?

- J'ai réussi. Il est prêt.
- D'accord.

- Super.
- Complètement prêt.

Je n'ai pas fait de thé.

Ce n'est pas pour ça qu'on est là.

- Juste pour qu'on sache où ils sont.
- Malin.

- Ça va ?
- Oui. Bien sûr.

C'est comme plonger d'une falaise.
J'ai dit ça, non ?

Oui.

Tu l'as déjà fait ?

- Plonger d'une falaise.
- Non.

Je peux éteindre la radio ?

- Qu'est-ce que tu fais ?
- J'allais t'embrasser.

On ne sort pas ensemble ni rien.

Allez. Déshabille-toi.

- Tu n'as pas l'air prête.
- On s'en fiche.

Ferme les yeux et fais-le.
Qu'on en finisse.

On recommence.

Je vais m'allonger.
Déshabille-toi. Mets-la dans moi.

Non. Arrête.

- Tu me trouves affreuse.
- Non. Je veux vraiment…

- Non, tu ne veux pas.
- Si. Mais je suis perdu.

- Et la tasse de thé ?
- Va te faire voir !

- Je veux vraiment rester.
- Dégage ! Tout de suite !

- Elle était vraiment fâchée.
- Et alors ?

- Je vais lui dire quoi ?
- Rien. Elle est bête.

- Mais…
- Oublie-la.

Il y a deux fraises. Une vieille et moche,

et l'autre est belle et fraîche.
Laquelle vas-tu manger ?

- Celle qui n'est pas vieille et moche.
- Évidemment.

Ça, c'est une belle fille.

Et ça, c'est moi.

- Tu sais qu'elle est aveugle, non ?
- Oui, bien sûr.

C'est petit de lui faire ça.

De l'embêter. Toc toc.
De faire du bruit pour l'embrouiller.

Elle sait qu'elle est aveugle.
Pas besoin de se moquer d'elle.

Je ne me moque pas d'elle.

J'ai l'impression de tout faire mal.

Mais quand je suis avec Edith,
c'est pas comme ça. Tout va bien.

- Rien ne va mal, peu importe…
- Tu as fait des choses avec elle ?

- Qu'as-tu fait ?
- Rien.

Alors qu'est-ce que tu racontes ?
Me dis pas que tu es amoureux.

Tu ne peux pas. Tu crois
que ton prépuce est un hasard ?

Ça a un sens. Ce n'est pas pour toi.
Jamais ! Compris ?

C'est l'heure, chers voisins.
L'heure de nettoyer la ville !

J'ai l'impression
que je dois ouvrir la marche.

C'est entre nos mains. C'est notre choix.
Croyez en le Grand chef.

On peut le faire. On en reparle après ça.

- Non. Reste ici.
- Je dois aller éplucher des patates.

Personne n'aide ma sœur
sans être récompensé.

Kitty ? Je t'ai dit
de ne pas mettre ton manteau ici.

- Tu as quel âge ?
- Dix-sept ans.

Tu penses qu'elle a quel âge ?

Je n'en ai aucune idée.

On a essayé de cacher
les ravages du temps.

Mais l'âge finit par nous rattraper.

Et te regarder nous rend si tristes.

- Moi ?
- Tu es une belle fleur fraîche.

- Mais tu es dans l'ombre.
- Sans eau et sans attention.

Tu flétris. C'est si triste.

- Il y a encore une lueur dans tes yeux.
- Mais elle mourra, si tu n'agis pas.

Que dois-je faire ?

Ce n'est pas trop tard pour toi.

Tu devrais profiter de la vie.

Merci.

- On peut faire ça un autre jour ?
- Quoi ?

Tu peux partir ?

Qu'est-ce que tu fais ?

- Non !
- Non quoi ?

- Ne l'amène pas ici.
- Comment tu sais ?

C'est notre cachette !

- Qu'est-ce que tu fais ?
- Rien. Rentre chez toi.

Je ne peux pas jouer qu'avec toi.
Je ne suis pas un enfant.

- Moi non plus.
- Si, tu l'es.

Salut.

Idiote.

- Il te faut quelque chose ?
- Oui.

- Alors prends-le et va-t'en.
- C'est là-dessous.

Edith ! Réveille-toi.

- À quoi tu joues ?
- Quoi ?

Qu'est-ce qu'il fabrique ?

Je ne savais pas où tout ranger, alors…

Ça a l'air dangereux.

- C'est la tour Eiffel ?
- Oui.

Essaie celui-là.

- C'est une autre tour.
- C'est un gratte-ciel.

- Comme en Amérique.
- Oui, peut-être.

New York.

J'ai quelque chose à te montrer.

C'est toi qui as fait ça ?

Ça vient de vieux magazines
et d'emballages.

C'est incroyable.

Tu arrives à savoir ce que ça représente ?

Tu aimes les gratte-ciels, non ?

On dirait qu'on voyage.

Jon !

Jon ?

Est-ce que c'est…

C'est le prépuce de Jon.

Des bougies. C'est romantique.

Oui.

- J'ai été trop bizarre.
- Non.

Si, carrément.

D'accord, peut-être un peu.

Pour l'autre fois,
c'est pas que je ne voulais pas.

- On peut juste être amis.
- Oui.

- Je sais que j'ai envie d'être ton amie.
- Moi aussi.

Et peut-être, dans quelques semaines,
on pourra se tenir la main.

Oui.

C'est une sensation différente
de ce à quoi je m'attendais.

On dirait la peau des paupières.

- Papa ?
- Oui, ma chérie ?

Jon ? Que se passe-t-il ?

Jon, dis quelque chose !

Jon ?

Voilà. Plus de secrets.

- Regarde ce que tes secrets ont fait.
- De quoi tu parles ?

Maman ?

Bonjour, chers voisins. Le Grand chef
n'est pas optimiste aujourd'hui.

Aujourd'hui, je ne suis pas content.

Mais je le suis peut-être,
parce qu'aujourd'hui, on va nettoyer.

Papa ? Dis quelque chose.

Pourquoi tu ne m'engueules pas ?

Ou félicite-moi. N'importe quoi.

- Pourquoi je t'engueulerais ?
- J'ai perdu ma virginité.

Super !

Tu n'es pas obligé de sourire
tout le temps.

- C'est normal de ne pas être heureux.
- Bien sûr.

J'aimerais bien te voir triste.

D'accord. Mais pourquoi je serais triste ?

- Tu as des tas de raisons de l'être.
- Tant que tu es là, tout va bien.

Et tu es heureuse. Et on a l'épicerie,
qui marche du tonnerre.

- Et tu as ton piano.
- Papa.

Tu sais quoi ? On a de nouveaux
biscuits avec un glaçage rose.

- Edith, où vas-tu ?
- Voir Jon.

Je suis tellement maladroit.

Tu peux m'aider, Edith ?

S'il te plaît.

- Qu'est-ce qui s'est passé ici ?
- Il l'a détruit.

- Qui ça ?
- À votre avis.

On ne se cache plus.
Aujourd'hui, on règle le problème.

On va mettre les ténèbres en lumière.

Plus de conneries.

Aujourd'hui, mon fils demandera pardon.

On repart à zéro. Aujourd'hui.

Excuse-toi, Jon.

Avoue tout.
Commence avec la nuit dernière.

La nuit dernière ?

La fille…

La fille que tu as violée.

Je ne l'ai pas violée.

Tu l'as forcée.

Une pauvre fille handicapée.

Comme tu as forcé ta mère
à enlever ton prépuce.

- Quoi ?
- Tu es fou et tu dois te faire soigner.

Excuse-toi, Jon.

En fait…

Je ne veux pas m'excuser.

Il ne veut pas s'excuser.

Ça en dit beaucoup sur là où on se trouve.

On est dans le gouffre.
On est dans l'enfer, dans l'obscène.

On est à deux doigts
de perdre la bataille.

Regarde Junior. Il était comme toi.
Contrôlé par sa luxure dégoûtante.

Mais on a enlevé le problème.
Et regarde comme il est heureux à présent.

- Qu'y a-t-il ?
- Il va couper les noix de Jon.

- Il va couper quoi ?
- Ses couilles !

C'est parce que je t'aime.

Non.

Personne ne traite ainsi
les gens qu'il aime.

Dis ce que tu veux.
Je ne serai plus d'accord avec toi.

Putain de merde !

Pars, mon chéri.

Pars.

Désolé de t'avoir balancé.
Je pensais pas que ce serait si terrible.

C'est rien. Moi aussi, je suis désolé.

Je comprends. Tu n'es plus un enfant.

Sous-titres : Elsa Barféty