All language subtitles for Pyšní _ Les Orgueilleux _ The Proud and the Beautiful _ The Proud Ones 1953, F - RU - EN tit

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- Tequila ? Tequila ?

Tequila ? Tequila ?

- Connaissez-vous un docteur ?
- Je ne comprends pas.

- Merci !

- Connaissez-vous un docteur ?

Quelle horreur !

Ah ! Goujat !

-Tiens.
- Merci, Georges.

- Je veux boire.

Je veux boire jusqu�au moment
o� je te verrai blonde.

Avec une peau toute rose,
des yeux bleus.

Je ne sais pas
si une bouteille suffira.

- C��tait bien ce que vous pensiez ?
Ulc�re au pylore.

Donnez-moi votre valise.
- Fous-moi la paix !

- Ne nous quittons pas brouill�s.
Qu�est-ce que vous avez contre moi ?

- Qui a fait un curetage � Rosa ?

- Ah... Bon.
- C�est toi, naturellement ?

- Si je ne l�avais pas nettoy�e,
elle se collait une belle infection.

- Tu n�as pas renonc� � la m�decine ?
- C�est pas de la m�decine, �a.

- C�est un petit service entre copains.

- Tu as fait �a �tant saoul.
Avec tes mains d�ivrogne.

Tu as perdu la m�moire, salaud !

�a ne te rappelle rien ?

Prends ma valise.

Un conseil.

Ne touche plus � ce genre de service
ou je te fous en prison.

- Bien, docteur.

- Je ne veux pas descendre.

- Il est pr�f�rable
que nous nous arr�tions.

Au moins quelques heures.

- Docteur, j�ai un passager malade.

- Je vais le voir.

Apporte-moi ma valise.

- Pauvre docteur !
Ils vous poursuivront jusqu�� la fin.

- Les aliments l�ont peut-�tre
incommod�s.

On n�est pas habitu�s.
On est arriv�s hier.

- Tu as peur de me laisser ta main ?
Tu crains la contagion ?

- Tu n�es pas contagieux, mon ch�ri.
Tu as un petit embarras gastrique.

- Ce monsieur ne peut pas voyager.

- Qu�est-ce qu�il a ?

- Et ma valise ? Ils l�ont mont�e ?

- �a ne va pas ?

Ici, il sera bien.
Il y a un bon h�tel.

Vous serez bien soign�e.

- Une serviette et de l�eau.

- Georges ? Tu as entendu ?

- C�est peut-�tre mon cigare.

- Ah non !
Tu ne vas pas la laisser essuyer �a.

- Oh non ! Pas lui !
- Ha, ha !

- Il est habitu�. Il fait toujours
ma toilette quand j�ai bu.

N�est-ce pas que tu vas le faire,
Georgito ?

Ensuite,
je t�offrirai un bon verre de tequila.

- Vous voulez me priver de tequila ?

- Tu as bien gagn� ton verre.

- Enterre tout. La cuvette aussi.
Pas besoin de te dire te laver.

- C�est mon affaire.
Je me lave quand �a me pla�t.

- Pourboire.
- Merci. Au revoir.

- Je vous le laisse.

- Que dit-il ?
- Il laisse le fauteuil.

J�ai beaucoup de fi�vre, n�est-ce pas ?

- Comment savoir, avec cette chaleur ?

- J�ai froid.

- Tu vois ?
Tu n�as pas vomi cette fois-ci ?

- Quelles vacances !
Elle finit mal, la semaine sainte.

- Aujourd�hui, c�est vendredi saint.

La joie, c�est pour P�ques.

Tu seras debout � P�ques, promis.

- Ou � la Trinit�.

- Tu n�as plus confiance ?

�a ne sera pas la 1re fois
que je t�aurai gu�ri.

Rappelle-toi l�h�pital d�Angoul�me.

Il �tait pas beau � voir le sergent
qui avait saut� sur une mine.

Tout �a s�est tr�s bien recousu.

- Pas tellement bien.

Il y a toujours un truc qui ne va pas.

Tu auras eu une belle vie.
- Tr�s belle.

Je savais que tu aurais besoin de moi.

Je t�ai peut-�tre aim� pour �a.

Tu aurais d� en prendre ton parti.

Je te jure... que ce n�est pas fini.

Ni pour toi...

ni pour moi.

Alors ? On continue ?

- Attention.
Je suis peut-�tre contagieux.

- La sant� aussi, �a s�attrape.

- C�l�brer la mort du Christ
avec des p�tards !

- C�est comme si on �tait dans la rue.

�coute, Tom.

Soyons raisonnables et allons
� Vera Cruz, dans une vraie clinique.

- Mais le m�decin...
- Tant pis. Je prends �a sur moi.

- O� vas-tu ?
- Chercher un taxi.

- Tu sauras ?

- � Livre para Vera Cruz. �
C�est �a ?

- Bravo !

- Je reviens tout de suite.

Et � tout de suite � ?

- Ahorita mismo.

- Ahorito mismo.

- Pourvu que je me trompe
et que je puisse partir demain.

- Vous pouvez encore
vous faire ouvrir le ventre.

- Je ne pense pas � mon ventre.
Je pense que je suis seul ici.

On n�a pas grand-chose.
Si d�autres cas se d�clarent...

bueno.

Si.

- Vous craignez une �pid�mie ?
- Un malade ne fait pas une �pid�mie.

- Un malade ne fait pas une �pid�mie,
une hirondelle ne fait pas le printemps.

La mobilisation n�est pas la guerre.

- Pourquoi dis-tu �a ? Expr�s ?
Pour nous porter malheur ?

- La paix, vous deux !

- Qu�est-ce que c�est, la m�ningite ?
C�est...

- Une petite b�te que tu avales
sans t�en apercevoir.

Elle fait des petits.
Le lendemain, tu es morte.

- Toujours ?
- Non...

On en r�chappe quelquefois.

Mais alors, il s�est tromp�.
C�est pas la m�ningite c�r�bro-spinale.

- Anna ?

Donnez-moi une paire de draps.

- Pour le malade ?
Vous m�avez pas regard�e ?

Je devrais les br�ler ou les enterrer,
comme cette cuvette !

- Donne-lui une paire de draps.

- Lopita ?

- Faites-la porter chez moi.
- On travaille.

- Georges va la porter.

- T�auras un petit verre pour ta peine.

- Non. Apr�s.

- Tout de suite. En temps d��pid�mie,
faut jamais remettre �a.

Un de nous deux peut �tre mort.

Il rit.

- O� sont les draps ?

- Tom ?

- Il est mort, madame.

Ne le touchez pas.
Je vous le d�fends.

- L�chez-moi !
- Il est contagieux.

Il a la m�ningite c�r�bro-spinale.
Vous ne comprenez pas ?

Il est mort d�un arr�t du c�ur.
Il n�a pas souffert.

Promettez-moi de ne pas le toucher.

Vous promettez ?

- Je vous le promets.

- Excusez-moi.

- Je ne peux pas le laisser comme �a.

- Non, bien s�r.

Mais on peut pas le changer beaucoup.
Qu�est-ce que vous feriez, vous ?

- Croisez-lui les mains.
- Oui.

- Comme �a ?
- Oui. Merci.

Vous n�avez pas peur de le toucher ?
- Moi, je peux.

J�ai des gants de crasse. �a prot�ge.

Mais vous...
Vous �tes vraiment trop propre.

- Laissez-moi faire �a.

- Donnez.
- Non ! Moi.

- Les bijoux,
�a peut servir en cas de coup dur.

- Non, ce n�est pas vrai.

Ce n�est pas vrai.
Je ne pleure m�me pas.

- �a ne prouve rien.
Au d�but, on n�est m�me pas malheureux.

�a commence au retour du cimeti�re.

Alors, l�, c�est tr�s important.

On se rend compte
si on fera un bon veuf.

Enfin...

Pour vous, une bonne veuve.

- Vous aviez une femme ?
- On dirait, oui.

- Et vous n�avez pas pleur� ?
Ah si. Moi, j�ai pleur�.

Mais j�avais des raisons.

Je lui devais bien �a.

Vous, vous n�avez rien � vous reprocher.
Y a qu�� vous regarder.

- Qu�aviez-vous fait ?

- �a vous regarde ?

- Pourquoi me raconter vos histoires ?

- Parce que je suis saoul, madame.

Un merveilleux ivrogne !

Oh, pardon. J�allais oublier
de vous laisser les draps.

Faites pas �a vous-m�me.
Quelqu�un va venir.

Et ne vous forcez pas � pleurer.
Attendez que �a coule.

- Tu vois, mon pauvre Tom.
Je ne pleure pas.

�a ne prouve rien.

Tu as entendu ce qu�il a dit ?

-Farmacia.

Farmacia !

Siete pesos.

-Si. Siete pesos.

- Je n�ai pas d�argent.
Pas besoin de rem�des ni de taxi.

No dinero !

- Vous parlez un peu fran�ais ?
- Pourquoi un peu ? Je suis parisienne.

- Vous pouvez m�indiquer
o� je peux vendre ce bijou ?

- Comment va votre mari ?

- Il est mort.

- Alors, c��tait bien l��pid�mie ?
Nous v�l� propres !

Vous �tes contamin�e.
- Pas les bijoux.

- Tout est contamin� :
votre jupe, votre sac, vos mains.

- Quel courage, mademoiselle.

- Madame !

- Madame.

- Pourquoi je prendrais des risques ?
- Vous avez raison.

- Vous n�avez pas d�argent ?
- Je ne trouve plus notre portefeuille.

- Pas d�histoires !
Je suis arriv�e sans argent.

Je n�en ai pas honte.
Je n�avais pas. .

. . de petite croix.

- Vous aviez sans doute mieux.

- Je ne vous conseille de me d�fier.
Je suis la femme de quelqu�un.

- Et moi, d�un mort.
Vous avez raison.

- En la faisant bouillir, peut-�tre.
Avec du vinaigre.

On vous a vol� votre portefeuille ?
- Je n�ai pas parl� de vol.

Dans le car, mon mari l�avait.
Tout � l�heure, il ne l�avait plus.

- Je le dirai � Georges.

- Qui ?
- Le Fran�ais qui vous a port� les draps.

- Je ne l�accuse pas.

- Non. Georges peut peut-�tre
vous le retrouver.

Si vous l�avez perdu.
- Il n�a rien � faire avec.

- Bon. Tenez. Voil� 100 pesos.
�a vous va ?

- Pour un c�ble pour la France.

- Je ne compte pas les draps
ni ma cuvette.

Et ne me dites pas merci.
La Poste est � gauche, en sortant.

- Tu es folle ? Tu mets une croix
dans l�eau bouillante ?

- C�est une croix contamin�e.

Et touche pas � la poule
qui me l�a vendue.

Il rit.

- Si tu tiens � ta peau.

Son mari vient de claquer.

- Vous avez une plume ? Une plume ?

- Tenez, madame.

- Merci.

Dieu, faites que je reste calme.

Du papier.

- Vous permettez, madame ?

� D�sesp�r�e vous apprendre
mort subite Tom. Stop. �

� Suis seule sans ressources
dans un village perdu. Stop. �

- Non, monsieur.

- Pardon.

- Fran�aise ?

- �crivez.

Rendez-moi mon texte.

- Madame ?
- Oh, non !

- Donne.

Je croyais que c��tait le vaccin.

- Et moi, le cercueil.

- Je pense aux vivants,
Vous, aux morts.

- Non. Je pense � moi.
� ce qui m�attend.

Au voyage de retour avec ce cercueil.

- Quoi ? Non.
Votre mari ne quittera pas le Mexique.

- Il sera dans notre caveau,
avec son p�re et ses oncles.

- Il sera enterr� demain.
J�en ai donn� l�ordre.

- Donnez le contre-ordre.

- Mes ordres comptent.

- Quelle loi vous autorise
� disposer de mon mari ?

- Votre mari est dangereux � approcher,
� toucher, . .

. . tant qu�il ne sera pas dans la terre.

- Il aurait refus� d��tre enterr� ici.

- C�est ici qu�il attendra
le jour de la R�surrection.

Excusez-moi, madame.
On a frapp�.

- Et le respect des morts ?

- On a surtout celui des vivants.

- Bonsoir.

- Je vais vous faire la piq�re.
- Non.

- Vous n�avez pas le choix.
- Vous ne me forcerez pas.

- Si. Georges ?
- Il ne me touchera pas.

- Soyez raisonnable. Je ne veux pas
me battre avec vous. Venez.

D�shabillez-vous.

Ne t��loigne pas.
Tu as bien cinq minutes ?

- J�ai toujours cinq minutes.

- Quand vous voudrez, docteur.

- Asseyez-vous l�.

- C�est douloureux ?
- Je vous ferai le moins de mal possible.

Asseyez-vous.

- Pourriez-vous tirer les rideaux ?
- Vous auriez pu le faire vous-m�me.

Courbez-vous.

- Une ampoule de fichue.
J�en ai peu. Georges ?

- Il ne me touchera pas
avec ses mains sales.

- �tes-vous s�re de rester tranquille ?
- Non.

- Georges, lave-toi les mains.

- C�est bien pour vous, ma p�tite dame.
Une belle crasse comme �a.

J�en ai pour 8 jours � la refaire.

Vous croyez que j�ai pris
le portefeuille ?

- �a ne m��tait pas venu � l�id�e.

J�ai pas une t�te
� d�pouiller les cadavres ?

- Non. Vous avez l�air m�chant,
mais pas d�un voleur.

- Mais pourquoi me d�testez-vous ?
- Vous �tes trop belle.

Vous �tes trop propre.

Que venez-vous vous faire ici ?

- Ce n�est pas expr�s.

Non... M�me l�,
vous n�avez rien � vous reprocher.

- Georges ?

�te ta chemise. Elle est crasseuse.
- Je suis aussi crasseux en-dessous.

Tiens-la solidement.

- Vous n�avez pas cri�.
- �a vous aurait fait plaisir.

- �tendez-vous l�.

Vous allez voir le massacre.
C�est l� ? L� ou l� ?

- On n�a pas fini, Georges.
C�est � toi.

- Foutez-moi la paix, avec vos drogues.

Seuls les imb�ciles y croient.

- Il fallait le piquer de force.
Il risque la mort.

- Vous croyez qu�il l�ignore ?

- Non.

- Eh ben...

Vous n��tes pas encore parti.

- J�allais me proposer.

On ne peut pas se passer de moi.

- Tu te rappelles ton ancienne maison ?

Arr�tez. Il s�est fait mal.

- Pensez-vous.
Quand il le voudra, il se tuera.

- Au revoir. Que le Bon Dieu vous garde.

- Vous parlez bien fran�ais.

- Un peu, un peu.

- Avec votre permission,
je ferai prendre vos valises.

La se�ora nous fait l�honneur
d��tre l�h�te de notre modeste maison.

- Tout � fait enchant�e, madame.

- Vous permettez ?

Ainsi, nous pouvons vous recevoir
comme une amie.

- �a alors !
Vous avez le culot d�accepter ?

On m�y reprendra � vous rendre service !

- Bonjour. Excusez-moi.

Elle est occup�e.
Par ici, vous serez tr�s bien.

Celle-ci est libre.
On va vous apporter des fleurs.

- Merci. Ce n�est pas la peine.

- Qu�est-ce que c�est ?

Entrez.

Posez �a l�, sur la table.
Non, l�.

Merci.
- De rien.

- Vous n��tes pas partie, encore ?
C�est la quarantaine.

- Quelle quarantaine ?

On va crever comme des mouches
dans le coin.

On risque d��tre tous bloqu�s
par la troupe.

- Entrez.

- Anna n�est pas l� ?

- Que lui veux-tu ?
- J�ai soif.

- Anna est de mauvaise humeur. C�est pas
le moment de lui demander � boire.

- Tu m�offres pas un verre ?

- Patron, offre-moi une petite goutte.

Juste le fond de votre verre.

- Tu mendies pour boire ?
Tu n�as qu�� le gagner.

- Je veux bien. Je demande pas mieux.

- T�as pas dans� depuis longtemps.

- Oh non ! Pas aujourd�hui. Trop chaud.

- Alors, tant pis pour toi.
Tu n�auras rien.

- Je suis pas assez saoul.
- N�en parlons plus.

Laisse-la.

- Vous savez, je me sens pas en forme.

Le cimeti�re, �a m�a coup� les jambes.

- Bois une gorg�e.
�a te les fera repousser.

- Oui ! La droite va mieux.

- Ouille ! Regarde la gauche.

-Tiens, bois.

- Ah non !

- Allez, Georges.
Tu vas nous danser quoi ?

La petite fille l�encourage.

- Du champagne � 80 pesos.
C�est la veuve qui paie ?

- Elle est assez riche pour �a.

- Elle ? Riche ? Ha, ha !

Tu rigoles ? C�est une putain.

- Entrez.

- Accepteriez-vous
une coupe de champagne ?

- Je n�ai pas soif.

- Vous en boirez bien une gorg�e.
C�est du champagne fran�ais.

- Non.

Le pays va �tre mis en quarantaine ?

- Qui vous a parl� de �a ?
- Georges, l�, tout � l�heure.

- Vous �coutez ce boniment d�ivrogne ?
Il sait pas ce qu�il dit.

- Il avait toute sa t�te.

- Oui !

Eh bien, venez voir.

S�il y avait le moindre danger,
je serai le 1er � vous avertir.

Tenez. Regardez-le.

- Allez, continue.

Continue !

Danse ! Musique !

C�est qui, le meilleur ?

- Tu t�arr�tes d�j� ?

- Je suis fatigu�.

- Elle est venue pour te voir danser.
Je t�ai promis une bouteille.

Et tu dis que tu es fatigu� ?

- La bouteille...

Je crois que je l�ai gagn�e.

Mais si la dame est venue expr�s
pour me voir.

- Il est ivre.

- Il n�a jamais �t� aussi � jeun.
Tu n�es pas saoul ?

- Je n�aurais pas besoin
de votre bouteille.

- Il est ignoble.

- Lui ? C�est un type �patant.
Il a un c�ur.

Vous ne pouvez pas le comprendre.

- �a suffit ! Il a gagn� sa bouteille.

Pedro ? Donne-la-moi.

On f�licite pas la vainqueur ?

C�est pour vous que j�ai dans�.

Envoyez la musique !

- Eh bien, riez.
�a ne vous amuse pas ?

- Ils sont aussi affreux
l�un que l�autre.

- Ha, ha !
Tu as bien loup� ton coup, Rodrigo.

- Laissez-moi vous aider.

On va l�emmener � la sacristie.

- Ouvre la porti�re.

- Beaut� ?

- Non !

- Comment vous allez l�installer ?
- Tu voudrais voir comment on cr�ve ?

Ici, c�est pour les malades
et ceux qui les soignent.

On n�accepte que ceux
qui ont envie de vivre.

Pauvre homme.

Un ancien m�decin.

Il est venu ici il y a cinq ans.

Il n�a pas support� la chaleur. Il �tait
saoul quand il a accouch� sa femme.

- Et elle est morte ?
- Oui.

Il n�a plus dessaoul� depuis.

Vous �tes venue me parler de Georges ?

- Vous allez demander la quarantaine ?

- �a me regarde.
- Moi aussi.

Si c�est le cas, je dois partir.

- Si vous voulez. Mais jusqu�� demain,
vous n��tes pas hors de danger.

- Je peux d�une minute � l�autre...
- Moi aussi. Prenons-en notre parti.

- C�est toi, Pepe ?

- Le m�decin ?

Oui, le docteur.

Docteur ?

- All� ?

Oui.

- D�accord.

- D�crochez le wagon !

- Mon p�re ?

Je voudrais communier pour P�ques.
Puis-je me confesser ?

- J�ai une bonne surprise pour vous.

On m�a donn� ce portefeuille pour vous.

- Qui vous l�a remis ?
- Un homme.

- Au nom du p�re, du fils,
du Saint-Esprit.

B�nissez-moi, car j�ai p�ch�.

(En latin) Au nom du p�re, du fils
et du Saint-Esprit.

Je vous �coute.

- Je confesse � Dieu tout puissant,
� la bienheureuse Marie, . .

. . aux ap�tres, tous les saints
et � vous, . .

. . que j�ai beaucoup p�ch�
en pens�e, en parole, en �uvre.

Me comprenez-vous un peu ?

- Un peu, un peu.

- Je n�ai aucun chagrin
de la mort de mon mari.

On avait vol� son portefeuille.
Vous venez de me le rendre.

Ce sont ces petites choses, ces riens
qui m�ont occup�e depuis qu�il est mort.

J�ai pleur� lorsque j�ai vu
qu�on l�avait d�pouill� de son argent.

Sa mort devrait �tre
un malheur pour moi.

Je n��prouve rien.

Rien.

J�ai cru que Dieu me faisait
une gr�ce en m��tant la peine.

Qu�Il endormait ma peine
pour que j�affronte les difficult�s.

Cette nuit, les difficult�s
me semblaient peu de choses.

Cette vie n�est pas la mienne.

Sa mort ne me faisait rien.
Je ne pensais pas � lui.

Est-ce que le climat,
est-ce que c�est la chaleur ?

Il semble que je doive vivre
sans m�moire, sans souvenirs.

C�est absurde.

Demain, je serai loin.

Pourtant, tout ce qui m�est arriv� ici
compte plus que tout le reste.

Je n�imagine pas d�avenir,
je ne me vois pas ailleurs.

Si c��tait les derniers moments
de ma vie ?

Non, non.

Il y a un homme � qui je pense.

- On risque l��pid�mie.
C�est la 2e couronne depuis ce matin.

Le train ne partent plus.

- Comment �a ?

- On a fait descendre les gens.
Y a eu de la bagarre.

- D�ici demain,
vous serez bloqu�s par la troupe.

- Pas moi.
Je vais me d�bloquer tout de suite.

- Vous pouvez m�accompagner
jusqu�� la maison de Joaquin ?

- Qu�est-ce qu�elle a ?
- La m�me chose que les autres.

- C�est tr�s dangereux,
ce que vous faites l�.

- Je suis blind�. Aucun microbe
ne peut vivre dans l�alcool.

- Vous vous croyez tr�s fort.

- Oh non. Regardez.
Je souffle comme un b�uf.

C�est pourtant pas son poids.

- Je vais arranger �a.

- La semelle ne tient plus. Je l�enl�ve ?
- Non !

- Enlevez la chaussure.

Je la ferai recoudre.
C�est ma seule paire.

Et la saison des pluies va commencer.

Vous verrez ce qui descend.

Tous les crabes grimpent sur la route.

- Vous vous moquez de moi ?

- Non. Vous verrez.

Non, vous ne verrez pas.
Vous serez d�j� partie.

Frappez. J�ai les mains prises.

- Georges...

Vous ne voulez pas la soigner ?

Je vous attend.

- Je n�ai pas pu lui faire la piq�re.

- Vous l�avez demand� ?
- Oui, j�ai �t� assez b�te.

Mais on m�a remis � ma place.

- Georges ?

- Pardon.

- J�ai retrouv� le portefeuille.

- Bravo.

- Pourquoi ne pas rentrer en France ?

- Pour quoi faire ?

- Pour apprendre votre m�tier.

- J�en �tais s�r.

Vous aviez �a derri�re la t�te.

M�arracher � mon vice.

Me remettre sur le chemin
de la m�decine.

Je n�ai plus envie d��tre m�decin.
Je n�ai plus envie de rien.

Je suis tr�s bien comme je suis.

Et je souhaite que �a dure.

- �a ne peut pas durer.

- Tant mieux, si �a ne dure pas.

Mais ne vous en m�lez pas !

Georges...

Si vous souhaitez rester un clochard
et un ivrogne, . .

. . si vous le souhaitez
du fond du c�ur, . .

. . je le d�sire aussi.

Mais je ne le crois pas.

-Tiens, vous savez �a, vous.

- Georges.

Je vous ai vu
quand vous avez voulu soigner la petite.

Ce n��tait pas pour me faire plaisir.

- Vous �tes tr�s s�re de vous.

- Oh non, je ne suis pas s�re de moi.

Je sais pas ce qui m�arrive.

Je suis perdue.

Peut-�tre plus que vous.

Je ne veux pas retourner en Europe.

Voil� les billets de retour.

�a existe, l�Europe ?

- Pas pour moi.

- Pour moi non plus.

- Merci.

- Pas commodes, tes copains.
Ils ont failli me massacrer.

La petite est � l�infirmerie ?
- Oui.

- Bravo, Georges.

- On ne refait pas ce coup deux fois.

Il faudrait une infirmerie l�-bas.

- Je suis trop fatigu�.
J�envoie mon infirmier.

- Votre infirmier ?
Il est malade.

- D�j�.

Si je te chargeais de �a, . .

. . tu pourrais tenir 24h
sans te saouler ?

- N�acceptez pas, Georges.

- J�ai d�j� accept�.

Pourquoi voulez-vous que je refuse ?

- Si je n��tais pas l�,
vous n�auriez pas accept�.

- Faudrait savoir ce que vous voulez.

- Je ne veux pas que vous mouriez.
- Moi non plus.

Je vais me faire vacciner.

- Georges ?

- Et moi ?

Que vais-je devenir ?

- Vous allez partir, Nelly.

Vous allez prendre votre bateau.

C�est la seule chose � faire.

Anna n�a pas d� partir.
Filez avec elle.

- Je crois que vous avez raison.

- Eh bien, Anna ?

Tu d�m�nages la maison ?

- C�est mon bien.

Ce que j�ai mis de c�t�
en 7 ans de vie honn�te.

- On ne se quitte pas pour toujours ?

- On est en temps d��pid�mie.
On br�le tout, l� o� il y a des morts.

- Je te remercie, Anna.
Enterre-moi tout de suite.

- C�est pas moi qui le ferai !

Ce sera cette horrible veuve.
Elle enterre les maris des autres.

J�ai envie de t�en d�barrasser.

Je vous offre une place dans ma voiture.
Si vous voulez partir.

- Je ne sais pas ce que je veux.
Pas encore.

- Comme si on connaissait pas
ses intentions !

- Mon pauvre Rodrigo,
tu ne lui �chapperas pas.

Voil� pourquoi tu m�exp�dies
� Vera Cruz.

- Je t�exp�die ?
- Tu n�as rien fait pour me retenir.

Adieu, feu Rodrigo !

Si tu en r�chappes, tu me le paieras.

- Enfin seuls. Faisons le tour
du propri�taire : caf�, entrep�ts...

- Vous �tes un gros commer�ant ?

- Vous vendez des chaussures ?
- On vend de tout. M�me des chaussures.

Pas assez fines pour vos pieds.

- Je mets des chaussures d�homme.
- D�homme ?

- Oui.

- Mais, quelle pointure ?

- Je ne sais pas.

Celles-ci sont trop petites.

- Et celles-l� ?

- Je crois que �a va.

- �a vous �tonne, hein ?
- Un peu, oui.

Mon pauvre Rodrigo !

Si vous saviez tout,
vous seriez encore plus �tonn�.

Merci.

- Eh bien ?

- Pardon.

Mais je crois que j�ai devin�.

- Devin� quoi ?

- Les chaussures, c�est pour Georges ?
- Oui.

- Pourquoi dites-vous
que je serai �tonn� ? Y a pas de quoi.

Ce pauvre diable !
�a prouve que vous avez bon c�ur.

Et que vous �tes raisonnable.
S�il avait eu l�argent, il l�aurait bu.

- �a vous regarde ?

Donnez-moi aussi
deux bouteilles de tequila.

- Ah oui ! Tr�s bien. Comme vous voudrez.

- Je ne le ferai pas danser pour �a, moi.

- Ben, quoi ?
Ce n��tait pas bien m�chant.

- C��tait assez ignoble.

Vous �tes vraiment ignoble.

- Vous �tes fran�aise, comme lui.
C�est naturel que vous soyez choqu�e.

- Je m�en fiche qu�il soit fran�ais.

- Eh bien alors ?

- Alors, je l�aime. �a vous �tonne ?

- Non.

- Eh bien, c�est du joli.
Vous ne perdez pas de temps.

- Moi aussi, �a m��tonne.
Mais c�est comme �a. Je n�y peux rien.

Et vous, encore moins !

- Quoi ? Ce voyou qui a tu� sa femme,
qui supplie pour un verre d�alcool !

- Oui, celui-l�.

Parlez-moi encore de lui.

- Une minute.
J�ai mieux � faire, pour l�instant.

- Il ne passera pas le 1er. Respecte-toi
d�abord si tu veux qu�on te respecte.

- Je ne suis pas une femme qu�on viole.
Ou alors, tuez-moi avant.

Mais je vous tuerai d�abord
� coups de bouteille.

- Maintenant, appelle-le,
pour qu�il vienne � ton secours.

- Non, je ne veux pas qu�il vienne
et que vous lui fassiez mal.

- Il n�y a pas de danger.
Il ne viendra pas.

�a n�est pas le genre.

- �a m�est �gal.

- Et � moi aussi. �a m�est �gal.

Je raconterai � tout le monde.

� tout le monde, que je t�ai eue.

- Si �a peut vous faire plaisir.

- Ils le croiront
quand ils te verront avec lui.

- Eh bien, tant mieux pour vous.

Moi, je serai avec Georges.
C�est tout ce que je demande.

- C�est dommage.

- Je ne crois pas.

Tenez-le-moi, voulez-vous ?

Merci.

- Connaissez-vous la cabane de Georges ?
- Pas encore.

- Je vous souhaite du plaisir.
C�est pire qu�une porcherie.

Des porcs y cr�veraient.
- Oui, il n�est pas tr�s soigneux.

- C�est pour �a
que vous vous faites belle.

- Pas encore assez.

Merci.

Vous savez, je ne suis pas bien s�re
qu�il veuille de moi.

- Georges est d�j� au travail.
Il tient l�infirmerie de son quartier.

Vous ne pouvez plus quitter Alvarrado.
La ville est bloqu�e par la troupe.

- Je n�esp�re pas quitter Alvarrado.

- Je vous donner un guide. Vous risquez
de ne pas reconna�tre Georges.

Au revoir et merci.

- Alors, tu me laisses tomber.

Georges ?

Sous-titrage : C.M.C.

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