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NÉ EN ABSURDISTAN

un fiIm de Houchang AIIahyari

[ EIIe chante. ]

M. Ie Ministre: Ia patrouiIIe des
frontières est au grand compIet.

-M. Ie Ministre,

c'est ça, Ia forteresse Europe?

-Nos gardes-frontières
appIiquent nos Iois.

Quiconque craint pour sa vie ...

obtiendra, bien entendu, I'asiIe.

Nous ne pouvons pas Iaisser
entrertous ceux ...

qui veuIent améIiorer
Ieur situation économique.

Au fait, Ie programme ne prévoyait
pas de conférence de presse.

Ici, iI y a un enjeu,

cet enjeu important est Ia protection
de nos frontières.

Si vous avez d'autres questions,
adressez-vous à mon coIIaborateur.

-Stefan, à toi de jouer.

-Va faIIoir vous contenter
de ma présence.

Si vous avez des questions
sur Ia situation juridique,

je suis à votre entière disposition.

Comme Ie Ministre I'a dit, I'objectif
est d'endiguer Ies fIux migratoires ...

de régIementer Ies fIux migratoires
aux frontières.

Dans Ieurs fonctions,
nos gardes-frontières s'efforcent ...

d'agir humainement.

N'oubIions pas...

N'oublions pas que c'est une mission
fatigante et dangereuse ...

que de lutter contre la criminalité
transfrontière.

Nos gendarmes se considèrent comme
la carte de visite de notre pays.

Ton père va me rendre fou.
-II croit bien faire et veut t'aider.

-Qui suis-je, son porte-paroIe ?

-Tiens, ça vient de bouger.

Tu Ie sens ?

-Je veux qu'iI devienne
footbaIIeur et pas boxeur.

-Ou footbaIIeuse.

-Peu importe, garçon ou fiIIe,
tant qu'iI joue au foot.

-Tu sais quoi ?

Atout prendre,
Ie bébé peut prendre son temps.

QueI beau ventre.

Le pIus beau ventre du monde.

Excuse-moi, j'ai oubIié
que je devais faire attention.

-II est trop tard
pourfaire attention.

-Et demain, on aura
un canapé pIus grand.

[ La voiture ne démarre pas. ]

-Excusez-moi, pourriez-vous
m'indiquer mon chemin ?

-Deuxième étage,
au fond à gauche.

-Merci.

-Comment Ie savez-vous ?

-Stefan.

-Chérie, désoIé. Au bureau,
on m'a pas fait Ia commission.

Et puis Ia bagnoIe qui n'a pas démarré.
Comment ça va ?

-SaIut, Stefan.
-SaIut, Docteur.

-Au travaiI.
-Comment ?

-Et Ia gymnastique prénataIe ?
AIIons-y.

-Du caIme, voiIà
Ia contraction, inspirez...

Expirez ...

inspirez encore une fois ...

et maintenant, poussez...

Revenez en arrière. Respirez à fond.
L'enfant a besoin d'oxygène.

AIIez-y, inspirez ...

et poussez très fort.

Et continuez.
-J'y arrive pas.

Donnez-Iui 10 gouttes
d'EffortiI.

-Emmenez-Ie dans mon bureau.

[ dring! ]

-Strohmayer.

-FéIicitations.
Un magnifique garçon.

-Je suis devenu papa.

-Je vous remercie.
-II n'y a pas de quoi.

-Vous avez été très aimabIe.

[ II fredonne. ]

-Karl Karli est là !

[ EIIe sonne. ]

QueI cirque !

-Vous avez sonné ?
-Soeur SigIinde, vous êtes déjà Ià ?

-Marion.
-Stefan.

-Excusez-nous.
Nous ne vouIions pas vous déranger.

-Ma soeur, faites sortir
ce monde de ma chambre.

-Mais vous voyez bien
que nous avons peu de Iits.

-Je ne peux pas Ia Iaisser
dans Ie couIoir.

-Ça ne va pas se passer
comme ça,

mon épouse est épuisée,
eIIe a besoin de repos.

Je ne paie pas pour
une chambre individueIIe,

c'est pas un bazarturc !

-CaImez-vous, s.v.p.
Iaissez-nous parIer.

-Ça vous coûtera votre poste,
je vous Ie promets,

Soeur SigIinde.
Le patron du service est un bon ami.

-L'enfant de ce type me fait
déjà de Ia peine.

Avec un père teIIement con.
-Qu'est-ce vous dites Ià ?

Sortez de ma chambre
sur-Ie-champ,

sinon je porte pIainte ...
et vous vous retrouverez

dans votre pays d'origine.
[ turc ]

Si vous vouIez queIque chose,
parIez aIIemand.

-Ma soeur,
que se passe-t-iI ici ?

Qui vous a permis ça ?

-Nous n'avions pas Ie choix,
iI n'y avait pas d'autre Iit.

-Si ces messieurs-dames
veuIent bien sortir.

C'est une chambre à deux Iits.

II y a toujours eu assez
de pIace pour deux.

Raciste.

-Donnez-moi mon enfant !

-Vous feriez mieux
de vous taire.

-Le docteur
a tout à fait raison.

Vous feriez mieux de vous taire.

-Les braceIets avec Ies noms
viennent d'arriver.

-Qu'est-ce que ça veut dire ?
IIs n'ont pas encore Ieur braceIet ?

Nous en reparIerons.

-Ce n'est pas de notre faute,
iI y avait tant à faire.

-Occupez-vous-en immédiatement.
Non, attendez. Donnez-Ies-moi.

Je m'en charge moi-même.

-Docteur !

-Regina, attends dehors.

-Emre, sortons d'ici.
-Oui, chérie.

Mes hommages, chère Madame.

Tout va bien ?
-Le mieux du monde,

-C'est magnifique, formidabIe,
un garçon vigoureux.

Bonjour.

EIIe est un peu fatiguée.

AIIons prendre un café dans mon bureau.
L'infirmière nous appeIIera.

Débarrassez-nous des Turcs !

-Bon appétit.

Comment se porte Ie jeune papa ?

FéIicitations.

C'est Ie beau-père
qui doit être ravi !

-Oui, oui, merci.

-Entre vous et moi,
voiIà queIque chose ...

qui ne ravit personne.

-Pourquoi ?

Le dossier est en règIe.

II n'y a pas de raison pour
I'interdiction de séjour.

-Si tout Ie monde fait ça,

on sera bientôt
une coIonie turque.

Ne joue pas Ies troubIe-fête,

et tu iras Ioin ...

-AIIez, ton père s'impatiente.

-Vous êtes Ie père ?

-Non, je suis Ia mère.
-Je posais Ia question.

-AIIons-y. Un vrai don juan,
Ie petit, comme son grand père,

tu verras, un Hoffmann
tout craché.

-Maman, pas besoin de m'aider.

-IIs ont vraiment Ie bon bébé ?
-Bien sûr.

Qu'est-ce que tu crois?

-C'est drôIe, je peux pas dire
à qui iI ressembIe.

-Pour moi, c'est Ie pIus beau bébé
que j'aie jamais vu,

Marion mise à part.

-Mon Dieu,
qu'est-ce qu'on a attendu Iongtemps.

-Je sais.

-J'avais déjà abandonné
tout espoir.

-Je sais.
-Marion est en parfaite santé.

-Et Stefan est
en parfaite santé.

-A peine un an après Ie mariage,
et Ie premier bébé était en route.

N'est-ce pas, Maria.

Vous vouIez que je vous aide
avec I'acte de naissance ?

-Une gaufrette, Maman ?

-On va voir queIqu'un ?

Pourquoi est-ce que
tu montes Ies bagages ?

-Attends un peu.

-On ferait pas mieux
de rentrer à Ia maison ?

-Viens.
-Où sommes-nous ?

-AIIez, viens.

-Qu'est-ce qu'on fait ici ?

-Viens. Viens.

-Qui habite ici ?

-VoiIà notre nouveau Iogement.

-Vraiment ?
-Bien sûr.

[ musique et cris de joie ]

Merci d'être venus.

-Mme NavratiI vous attend
pour son prochain shampooing.

-Et moi, je ne demande pas
mieux.

-Je peux ?
-Oui.

-Un Viennois authentique.

Le premier de Ia famiIIe
à naître en Autriche.

Naître ici ne signifie pas
qu'on soit Autrichien.

-Mais iI est né ici,
en Autriche.

-Turc ou Autrichien,

notre fiIs fera son chemin.

-1er étage...
II vous faudra des timbres fiscaux.

-C'est où pour
un acte de naissance ?

-Vous devez vous présenter.
Là-bas...

FéIicitations
pour ce magnifique bébé.

Mes saIutations à votre père.

-Regarde, tu Ie reconnais ?

-Est-ce que ce n'est pas
Ie type de I'hôpitaI ?

C'est notre tour ?
-Non,

nous attendons jusqu'à ce
qu'on appeIIe notre numéro.

II doit y avoir une erreur.

L'acte de naissance porte
Ie nom de mon épouse.

-C'est un acte de naissance
provisoire.

Si vous vouIez qu'iI porte
votre nom,

iI faudra fournir Ia preuve
que vous êtes bien Ie père.

-Vous vouIez dire que
je ne suis pas Ie père ?

-Vous vouIez nous insuIter.

-Vous ne comprenez pas,

votre acte de mariage
n'est pas vaIabIe chez nous.

Faut voir Ie juge des tuteIIes.
-Quoi ?

Le juge des tuteIIes,
mais pour quoi faire ?

-Je ne comprends pas,

je vous dis ...

que je suis Ie père,

mon épouse Ie dit aussi.

EIIe doit Ie savoir.

-Ne vous énervez-pas,

ce sont Ies formaIités.

-On va d'un bureau
à I'autre avec un nourrisson.

-Au revoir.

-Vous vous trompez de service.

-II reIit Ie dossier de A à Z.

-Tu crois qu'iI comprend
ce qu'iI Iit ?

-Vous avez eu un mariage
reIigieux, en Turquie,

isIamique, dans une mosquée,
et pas un mariage civiI.

-Vous ne comprenez rien,

chez nous, on ne se marie pas
à Ia mosquée.

-Mon épouse a raison.
-C'est vrai.

De toute façon, vous devez faire
traduire votre acte de mariage ...

et Ie faire certifier
par I'ambassade de Turquie,

ensuite, vous revenez ici,
d'accord ?

Au revoir.

Au revoir.
-Au revoir.

-Regarde...
Pas si près, tu Iui fais peur.

-Marion n'a d'yeux que
pour une seuIe bestioIe,

et contrairement à toute
probabiIité génétique,

c'est un véritabIe prince.

-Ça, je ne I'ai pas entendu.

-Notre scientifique découvre
Ies joies de Ia maternité.

Ton mari a réussi à te fixer
au foyer, sembIe-t-iI ?

Marion...

VoiIà ce qu'on
nous a envoyé d'Egypte.

Fritz I'a trouvé dans I'estomac
d'un crapaud :

cIavicornia insarena.

Enfin notre propre spécimen.

-CIavicornia insarena?
Nous en avons 40 dans Ia cave.

[ turc ]

Qu'est-ce qui t'amène ici?
-J'ai un probIème...

Mahmad, apporte-nous
deux thés. Viens.

''Pour avoir enfreint deux fois Ia Ioi
sur I'enregistrement à Ia poIice ...

une interdiction de séjour
est prononcée ...

à I'encontre
des personnes suivantes :

Dömnez Emre, Dömnez Emine.''

-Qu'est-ce que je vais Iui dire,
à Emine ?

-C'est scandaIeux.

Tu dois immédiatement
présenter un recours.

Tu ne dois pas rater I'échéance.

-Sortez, vous ne savez pas Iire ?
L'un après I'autre.

Fermez Ia porte.

-Suivant.

Vous venez me voir ?

-Bureau 73 ?
-Oui.

C'est bien moi.

-Excusez-nous.

-C'est à moi de m'excuser,
s.v.p.

Je vous présente mes excuses
pour I'hôpitaI,

j'étais un peu déboussoIé.

-Mais vous aviez payé
pour Ia chambre.

-Prenez pIace, s.v.p.

-Merci.

-C'est votre fiIs ?

-Oui, c'est KarIi.
-II a Ies yeux de son père.

-Bon, qu'est-ce que je peux
faire pour vous, M. ... ?

-Dömnez. Emre Dömnez.
-Dömnez.

-Je voudrais présenter un
recours contre Ia décision.

Ici, on dit que
nous devons quitter Ie pays.

-Si votre recours est motivé...

-Certainement, nous vivons ici
depuis 10 ans.

Je travaiIIe depuis 8 ans
dans Ia même entreprise.

VoiIà mes papiers.
-On a un nouveau Iogement depuis peu.

On s'est enregistré à Ia poIice
deux jours trop tard.

-Oui, c'était une erreur.

On était teIIement excité
à cause du bébé.

-Je paierai voIontiers I'amende.

-Vous rempIissez toutes Ies conditions,
pas de probIème.

-Ça veut dire que Ies raisons
sont vaIabIes ?

-Bon appétit.
-En fait ...

pas de probIème.

Ne vous en faites pas.

-Dieu merci.

-II a faIIu du temps ...

pour s'habituer à Ia vie ici,

on ne peut pIus
retourner au pays.

Merci.
-Je vous en prie.

-Merci miIIe fois.

Au revoir.
-Heureux d'avoir pu vous aider.

-Au revoir.

-De quoi s'agit-iI ?

-Rien de bien spéciaI.

II y a parfois de ces coincidences
dans Ia vie.

-Aurais-tu renvoyé
des étrangers chez eux ?

-Non, non,
c'était un recours dûment motivé.

Mince, j'ai oubIié de Iui dire
qu'iI doit faire son recours par écrit.

II croit qu'iI suffit
d'être venu me voir.

-C'est ce qu'iIs croient toujours.
-C'est trop bête.

C'est que je Ies connais,
ces gens-Ià.

-Ne sois pas ridicuIe,
Strohmayer,

tu vas quand même pas courir
après des Turcs ?

-II va bien s'en rendre compte.

-Assieds-toi.

Ce n'est pas notre bouIot de Iaisser
venir de pIus en pIus d'étrangers.

Tu ne veux pas bousiIIer
ton avenir,

avec tes quaIifications.

Tu vas pas adoptertous Ies métèques
qui se pointent chez toi.

Et maintenant, on va sortir.

[ ding! dong! ]

Tu peux y aIIer ?
-Oui.

-Oui?

-Je suis Ia soeur Regina
de I'hôpitaI Ste-Barbe.

-Bien sûr, montez.

-Merci.

-Bonsoir. De quoi s'agit-iI ?

Vous ne vouIez pas me dire I'objet
de votre visite ?

-Ne me dénoncez surtout pas.

Je sais que c'est horribIe,
un crime.

Je n'aurais jamais dû écouter
Ia soeur SigIinde,

mais je ne savais pas
qu'eIIe était si foIIe.

-DésoIé, je ne comprends rien.

-Vous devez me promettre
de ne pas me dénoncer.

Mon métier est tout ce que j'ai,

et je n'ai encore
jamais commis de faute.

-Où vouIez-vous en venir ?

-Vous ne vouIez pas rentrer ?

Prenez pIace.

-AIIez-y ...

-Ce n'est pas votre enfant.

-DésoIé, mais je sais pertinemment
que c'est notre enfant.

-On a inversé votre enfant,
à I'hôpitaI.

-Ça veut dire quoi ?

-MaIheureusement,
j'en suis tout à fait sûre,

soeur SigIinde a dit
qu'eIIe remettrait ceIa en ordre,

et je I'ai crue.

Mais hier, dans notre
guinguette habitueIIe ...

eIIe a dit que Ies enfants
sont inversés.

-Stefan.

-Qu'est-ce que
vous nous racontez ?

Vous êtes foIIe.
Vous venez ici...

-Mais c'est vous qui avez pris
Ie mauvais bébé

des bras de soeur SigIinde,
Iorsque Ies Turcs étaient Ià.

-Mon Dieu.

-Je veux que
cette femme sorte d'ici.

-Mais je sais qui a votre
enfant, j'ai Ie nom des gens.

-Ne Ie dites pas.
-La famiIIe Dömnez.

Si, Ia famiIIe turque
dans votre chambre.

-Marion, prépare Ie bébé.
Vous nous accompagnez.

Tout va s'arranger.
-Tout va s'arranger ?

Qu'est-ce qu'on va faire ?

-Récupérer notre bébé,
qu'est-ce que tu crois ?

-Qu'est-ce qui se passe ?

Arrêtez ce boucan,
sinon j'appeIIe Ia poIice.

-Ouvrez ! C'est urgent.
Je dois voir Ia famiIIe Dömnez.

-Connais pas.

-Je sais pertinemment
qu'iIs vivent ici.

-Ah, Ies Turcs. IIs sont partis.

-Partis ?

Et iIs reviennent quand ?
-PIus jamais.

IIs sont rentrés en Turquie.
ExpuIsés.

[ pIeurs du bébé ]

-Stefan... S'iI te pIaît.

-AIIez, avance.

-Stefan...

Supposons que nous retrouvons
ces gens,

qu'est-ce qu'on va Ieur dire ?

-On verra bien sur pIace.

Après tout, iIs voudront
récupérer Ieur enfant.

-Tu as Ies passeports ?

-Bonjour. Merci.

-Merci.

Chambre nº 4, s.v.p.

-On peut manger queIque chose ?
-DésoIé, iI n'y a pIus personne,

mais je peux vous
préparer une tartine.

[ dring! ]

-Ça doit être Marion,

je Ie sens.

-AIIo.

-C'est moi, Stefan.
Je vouIais vous contacter en vitesse.

Ici, tout va bien.

C'est un peu compIiqué
pour nous appeIer,

nous sommes de passage.

-Tout va bien ?
Le petit va bien ?

La voiture rouIe bien ?

-Nous sommes en Carinthie.

KarIi va bien. La voiture aussi.

Marion ne peut pas parIer.
Oui, je Iui dirai.

Je dois m'arrêter. Au revoir.

[kIaxons ]

-On aurait dû faire
une anaIyse de sang.

-Tu sais Ie temps que ça prend ?

D'ici-Ià,
on ne retrouvera jamais I'enfant.

-Tu en es si sûr ?

-Oui, j'en suis sûr.
-Tu es souIagée ?

-Je ne sais pas.
-S.t.p., ne recommence pas.

Nous étions d'accord.
Nous récupérons I'enfant et rentrons.

-Arrête-toi immédiatement.

[ kIaxons ]

Ici, Ie pavot est
beaucoup pIus rouge.

[ turc ]

-Pas AIIemand, Autrichien !

[ turc ]

-Nous aussi, on va a IncirIi,
suivez-nous.

IncirIi, ici ?
-Oui, oui, IncirIi.

-Merde !

[ turc ]

Moi, pas comprendre.

-Mustafa auto faire bien.

-Espérons que Ie radiateur
n'a pas de trou.

-Un instant. FamiIIe Dömnez ici ?

-Viens, viens. Mustafa. Viens.

-O.K., Mustafa. Marion.

-Bon, aIIons-y.

-Viens, Mustafa sait tout.

Viens, auto...
Mustafa ...

faire bien.

-Mieux vaut que tu restes ici.

-J'ai amené des touristes.
IIs ont une Mercedes.

EIIe est tombée en panne.
-Où est Ie type ?

Par ici.
-Dis-Iui de venir.

Dis-Iui qu'on ne peut pas réparer
Ia voiture aujourd'hui.

Demande-Ieur
pourquoi iIs sont ici.

-Qu'est-ce que vous faites ici ?

Qu'est-ce que vous vouIez ?

-Stefan,
qu'est-ce qui se passe ?

-II faut qu'on parIe.

-Ne t'approche pas de moi,
Autrichien !

-Dömnez!

-Suis-Ies.
Essaie de savoir ce qui se passe.

-II s'agit de nos enfants.

-Arrêtez-vous, Dömnez !

Vous n'avez pas Ie bon bébé.
-Dömnez!

M. Dömnez, iI s'agit du bébé,

de nos bébés.

-Arrêtez-vous.
Vous n'avez pas Ie bon bébé.

-Je ne veux rien avoir
à faire avec vous.

-On a inversé nos enfants
à I'hôpitaI.

-M. Dömnez, iI faut qu'on parIe.

-Votre expuIsion,
je ne I'ai jamais vouIue.

Dömnez, s.v.p.

[ discussion animée ]

[ turc ]

[ turc ]

[ turc ]

-Du café ?

Oui, voIontiers.

Si nous parvenons à un accord,

je veiIIerai à ce que vos probIèmes
à Vienne soient régIés.

-Je ne vais pas échanger mon enfant
contre un permis de séjour.

D'aiIIeurs, que peut faire un petit
fonctionnaire comme vous ?

-Primo, ce n'est pas
votre enfant.

Et deuzio, iI se trouve que Ie Ministre
de I'Intérieur est un ami à moi,

ou du moins,
je Ie connais personneIIement.

[ babiIIage de bébé ]

-Comment s'appeIIe-t-iI ?

-Heiri.

-Et Iui ?

-KarIi.

-Tonton, tonton...

-Pourquoi hurIes-tu
comme un âne ?

-J'ai entendu...
-Quoi ?

-Tu sais, I'Autrichien...
-Oui, et aIors ?

-II a couché
avec Ia femme d'Emre.

-II a couché avec Ia femme d'Emre ?
-Oui.

-Emre,

sors immédiatement.

Qu'est-ce qu'iI y a, M. Ie Maire ?
-Je vais te Ie dire, idiot !

Ta femme s'est fait faire
un gosse par cet incroyant !

-Qui t'a dit ça ?

Si c'était vrai,
ça fait Iongtemps que je I'aurais tué.

-Qu'est-ce qui se passe ?

-QueIqu'un Iui a raconté que
votre mari a couché avec moi.

-Non.

-Le type qui nous a expuIsés
d'Autriche,

Je t'en ai déjà parIé.
-Vraiment ?

Maintenant,
iI veut s'emparer de mon enfant.

-QueI saIaud !

Je vais m'occuper de Iui.

Ecoute,

tu sais ce qu'on fait ici,
avec Ies gens comme toi ?

si vous croyez ces mensonges,
tout Ie viIIage va y croire aussi.

-Si Ies gens apprennent...
Dangereux...

Couché ensembIe...
-Attendez.

Qui raconte ces sottises ?
-O.K. O.K.

Je commence à aimer ce type.
On va en tirer queIque chose.

-Qu'est-ce qu'iI a dit ?
-Nous aIIons à I'hôteI,

mon hôteI,
HôteI Mustafa.

Bien ...

et sûr.

Bienvenue à I'HôteI Mustafa.

-BeIIe chambre.

-II est vraiment adorabIe,
Ie petit.

Qui ?
-Heiri.

-Je crois qu'iI a tes yeux.

-Tu trouves ?

[ babiIIage du bébé ]

Je ne sais pas.

-Tu sais...

Je crois qu'iIs ne vont jamais
rendre I'enfant.

IIs se sont déjà
trop habitués à Iui.

-Emine est une femme
sympathique.

-Fais attention, Marion.

Nous devons rester objectifs.

[ pIeurs de bébé ]

-Va t'occuper du bébé.

-Mme Dömnez.

Emine.

-Mon mari n'est pas Ià.

-C'est à vous que
j'aimerais parIer.

[ turc ]

-Entrez.

-Marion.

Bonjour.

-Bonjour.

-Avez-vous vu ma femme ?

-Femme partie !

-Vous ne I'avez pas vue ?

-Partie.

-Eau partie aussi ?

-Eau...?

Attendre encore une semaine.

-Je ne comprends pas ce que
Mustafa vient faire dans tout ça.

-Ça va te paraître bizarre,

Mustafa a tout Ie viIIage
bien en main.

C'est Iui qui prend
toutes Ies décisions.

-C'est Ia même chose chez nous.

-II n'est vraiment pas
sympathique,

maIgré tout, on a dû
faire appeI à Iui.

Nous sommes arrivés pratiquement
sans argent,

et ne savions pas quoi faire.

VoiIà pourquoi nous sommes
à sa merci.

-Mustafa est un type désagréabIe,
mais au moins iI vous aide.

-Pire encore,
iI est compIètement dingue.

II est teIIement dingue ...
qu'iI veut contrôIer notre avenir.

II sembIe que nous aIIons passer
Ie reste de notre vie dans ce viIIage.

Je ne sais pas ce que
nous aIIons devenir ici.

Je suis une étrangère, ici ...

et j'ai I'impression d'être
dans une prison.

Je ne suis pas chez moi, ici.

Je n'envisageais pas ma vie
comme ça.

Je ne sais pas ...

ce qu'iI adviendra de mon fiIs.

-Les deux garçons
pourraient vivre en Autriche,

iIs iraient ensembIe au coIIège
et vous pourriez Ieur rendre visite.

-Ne répète pIus jamais ça.

Ne répète pIus jamais ça.

Je commence
à te connaître, Marion.

Tu disais ça
sans mauvaise intention.

Je ne ferais jamais
une chose pareiIIe.

-Bien sûr que non, moi non pIus.

-Femme, apporte-nous
encore du thé.

Dis-moi.

D'où ce petit fonctionnaire a-t-iI
une Mercedes ?

-Je ne sais pas.
-Tu devrais savoir.

-Le pot-de-vin est répandu
dans Ie monde entier.

-Ne me dis pas qu'iI est corrompu,
Iui aussi.

-Ma femme est partie,
I'avez-vous vue ?

-Venez avec moi.

Merci, M. Ie Maire.

Je vais vous montrer.

-Auto réparée ?
-Auto cassée.

-Venez.

-Où est ma femme ?

-Nous I'avons ratée,
I'horaire réservé aux femmes est passé.

Vous devez absoIument
essayer ça.

Vous vous sentirez renaître à Ia vie.

Je dois aIIer au travaiI,
passez un bon moment.

II veut que je sois
aux petits soins pour Iui.

[ cri ]

-Dömnez!

-Comment veux-tu nourrir
ton enfant, dis-Ie-moi.

Tu es I'idiot du viIIage, ici.

-Mieux vaut ça que d'être
un chien au coeur de gIace.

Je ne peux pas Iaisser mon enfant
à un type comme toi.

-Ton enfant ?
Tu ne veux pas récupérerton enfant ?

-Qu'est-ce que ça veut dire ?

-Tu t'en fiches.

T'as pas compris ? Mon enfant est
Ie tien et ton enfant est Ie mien.

-Bon.

AIors, on échange Ies enfants.

Chacun récupère son bébé.

[ Le bébé éternue. ]

-Bonne coupe.

-Chère.

-Nous échangeons Ies enfants.

-Le moment est venu.

-II faut qu'on parIe caImement.

-ParIer, c'est bien beau.
Mais, iI faut agir.

-Ça n'a pas de sens.

[ turc ]

AIors, Hoca ?

-Nous aIIons à assister
à une circoncision.

Et on a vouIu vous dire bonjour.
-On a besoin d'hommes costauds.

Viens avec nous,
tu gagneras queIque chose.

Le Maire dit que tu aimes
bien notre viIIage.

C'est charmant ici...

Espérons que
vous resterez chez nous.

[ turc ]

Mon Dieu, ce qu'iI est adorabIe.

J'espère qu'un jour on céIèbrera
sa circoncision.

-Qu'est-ce qu'iI a dit ?

-Sünnet.

-Sünnet ?
-Sünnet.

-Quoi, circoncision ?
-Oui.

-Vous êtes fous ?
J'interdis ça.

Rendez-Ie-moi.

-Etes-vous devenu fou ?

L'Imam nous a invité à assister
à une circoncision, c'est tout.

-NormaIement,
Stefan n'est pas comme ça.

ProbabIement, iI a pensé ...

qu'on aIIait Iui couper
une partie de sa viriIité.

-Les hommes circoncis
font mieux I'amour.

C'était une bIague.

-Regarde,

mes coIIègues de travaiI
me I'ont offert.

-Tu devais être très apprécié.

-Oui, c'est vrai.

Ici, Ia bière ne me pIaît pIus.

-Ce n'est pas très patriotique !

Ton histoire à Vienne me fait
énormément de peine.

Je vouIais que tu Ie saches.
-Je Ie sais.

Je Ie sais.

Mais, ici, je me sens étranger,

je ne me sens pIus chez moi.

-C'est quand même ta patrie ?

-II y a bien Iongtemps de ceIa.

Je reviens au pays ...

sans avoir atteint
quoi que ce soit.

La seuIe différence,
c'est que maintenant j'ai un fiIs.

-Chez moi ...

c'est pratiquement
Ia même chose ...

un enfant.

-Je croyais que chez vous,
c'était pas si important que ça.

Mais ça I'est pour moi,
tu comprends ?

-J'ai réfIéchi ...

et je mourrai de honte,

mais iI faut faire ...

cette anaIyse de sang.

-Oui.

Pour être fixé
une fois pourtoutes.

Mais pas en Turquie.

En Autriche.
II faudra nous confier Heiri.

-Heiri ne partira pas
sans nous.

-Tu ne me fais pas confiance ?

-Non.

-C'était une bIague.

Et si on vous ramenait tous ?

Tous Ies trois ?

-Tu veux nous faire passer
cIandestinement Ia frontière ?

-Tu crois que je manque
de cran ?

-Tu dois être bourré.

Tu dois être bourré.

Nous n'avons même pas
ta voiture.

-EIIe sera bien prête un jour.

-II faudra attendre Iongtemps
avant que Mustafa ...

ne Ia rende.

Jamais.

-C'est ce qu'iI croit,

iI ne sait pas encore
à qui iI a affaire.

-A Ia vôtre, mes amis !

A Ia vôtre, M. Ie Maire.

Oui, regardez Ies pachas
issus de ma famiIIe,

n'est-ce pas ?
-AbsoIument.

Pourquoi végéter dans ce trou ?
-Bien sûr que non.

Une bonne chose que
I'Autrichien soit venu.

J'ai fait savoir à IstanbuI ...

qu'on s'intéressait à nous.
Faut réagir,

sinon je ne peux rien pour vous.

IIs sont tout feu tout fIammes,
et seront Ià dans queIques jours.

[ II démarre Ia voiture. ]

Ceux qui doutent verront bien
que ça marche, Ie tourisme.

-Tonton.
-Tu dis ?

-Tu sais ce que j'ai vu ?
-Quoi ?

-L'Autrichien...

-BoucIe-Ia. Lorsque Ie Maire
parIe, on ne I'interrompt pas.

Je reviens tout de suite,
M. Ie Maire.

Tu as aussi des projets pour moi ?

-Bien sûr, je pense aussi
à toi, mon fiIs.

Tu seras Ie directeur
de I'un de mes hôteIs.

Oh merci, merci.

-Tu passes ton temps
avec tes amis ?

Ta famiIIe est à Ia maison.
Tu n'as pas honte ? Ton fiIs pIeure.

AIIez, rentre.
[ rires ]

-Tout s'est bien passé ?
-Oui, très bien.

-Que Dieu vous protège.

''Dors, mon enfant, dors,

''dors et tu grandiras,

''tu feras de grandes enjambées,

''et tu seras un homme important''

-Tu gicIes, oui ou non ?

-Pourquoi tu te crispes ?
-Ne sois pas idiot.

AIIez, on continue,
on avait presque fini.

-Si on se bécotait,
je gicIerais pIus vite.

-Pour 500 schiIIings,
qu'est-ce que tu crois ?

Tu veux bander ?
-Avec Ies Ièvres.

-Si tu fais des histoires,
je me tire.

-Ici, on va en trouver un.

-Tu t'en occupes.

-Souhaite-moi bonne chance.

-Enfonce ta Iangue dans ta mère !
-Ne parIe pas comme ça de ma mère.

Tire-toi, vieiIIe pute !
-Connard !

Excusez-moi, mademoiseIIe.

Vous avez un moment ?

-Autrichien ?

Où est ta voiture ?
-Doucement.

AIIons par Ià.

Dites-moi,

Ie camionneur, iI a...
ou iI a pas...?

-Vous me prenez
pour une idiote ?

II veut fourrer sa Iangue
dans ma bouche,

je ne suis pas une chienne.

-Et si vous faisiez
une exception, avec Ia Iangue,

je ne sais pas,
ca coûterait combien ?

Approximativement ?

-2.000.

-Pourtoute Ia nuit,
n'est-ce pas ?

-Si tu veux marchander,
fiche Ie camp.

-Doucement...

Je te donne 1.150 schiIIings,
c'est tout ce que j'ai,

et tu Iui fais Ie grand jeu.

-Quoi ?

Pas de cochonneries. Si tu crois...
tous Ies deux avec moi...

-Non, Iui et toi.
AIIez, prends Ie fric,

vas-y et dis-Iui
bonjour de ma part.

AIIez, vas-y.

Merde, merde, merde.
-Quoi?

-Tu sais ce que je risque...?

T'as pas idée de ce que je risque
si je me fais coincer avec toi.

5 ans de tauIe...

5 ans de tauIe
pour une mauvaise pipe.

-Qu'est-ce qui se passe ?

Qu'est-ce qu'iI y a ?

-Je voudrais bien savoir
ce qui se passe.

Tu peux pas faire ça,
on n'est pas à Ia frontière.

-C'est vrai, on n'y est pas.
-Mais c'était Ie marché.

-Ecoute, mon vieux,
s'iIs me pincent, je suis fichu.

Je pourrais toujours faire
cocher de fiacre,

mais j'ai pas envie de
faire ça toute ma vie.

-II n'y a aucune raison que ça foire,
tu Ie Iaisses monter à I'arrière.

-T'iras en tauIe à ma pIace ?

T'as eu une gonzesse,
t'en veux une autre ?

-Je ne vais pas en tauIe
pourtoi.

Tu remontes dans ton engin.
-Ne me touche pas.

Le sac...
-Laisse tomber.

Tu I'as promis.

-Putain de ...

conducteur de Mercedes.

-S'iI vous pIaît.

-SaIe connard.

SaIigaud de merde.
Enfoiré. EnfIure.

CouiIIe moIIe, fainéant,
bon à rien, trouiIIard.

EncuIé. Lâche.

-Marion, arrête.
-Impuissant.

-Je ne suis pas impuissant.

-Maintenant, je ferme Ie coffre.

Tout va bien ?

-Merci.

-Du caIme.

[ pIeurs de bébé ]

-Mince, je savais
que ça devait arriver.

-KarIi, vas-y, pIeure.

KarIi, je t'ai dit de pIeurer.

-IIs fouiIIent Ies voitures.

-Ne t'énerve pas,
ça va bien se passer.

IIs ne fouiIIent pas une Mercedes.

-Marion...

Espérons que Emre ne se sera pas
coincé par Ia sonde CO.

Bonjour.
-Bonjour,

bienvenue en Autriche.

-Vous pouvez vous garer Ià-bas,
sur Ia droite ?

S'iI vous pIaît.

-On est fait.

On est coincé.

On Ies fait sortir,

on aura peut-être des
circonstances atténuantes.

-M. Strohmayer,

mes coIIègues vont ont reconnu.

Vous avez accompagné
Ie Ministre de I'Intérieur.

-Je pensais que vous
aIIiez fouiIIer ma voiture.

-Mais pas du tout.

-Je vouIais vous inviter
à prendre un café,

pour que vous jetiez un coup d'oeiI,
sans cette meute de reporters.

-Tout va bien.

Tout va bien.

-Nous nous battons avec acharnement
pour garantir Ia sécurité.

Je pensais que vous pourriez
reIayer I'information ...

au Ministère de I'Intérieur,
officieusement.

C'est généraIement efficace.

-Ce ne sont pas mes compétences.

-Si nous vouIons combattre Ia traite
des êtres humains ici,

Ie Ministère de I'Intérieur doit
faire un pIus gros effort.

Nous avons Ies appareiIs,

mais pas suffisamment
d'effectifs,

de personneI bien formé.

Souhaitez-vous tester
Ia sonde CO ?

-DésoIé, je dois continuer ma route.
Le bébé s'agite.

Ne m'en veuiIIez pas.
La prochaine fois, peut-être.

Après tout, pourquoi pas ?

-Bien sûr.

Vous mesurez tout d'abord I'air.

Ça fait combien ?
-C'est parfait.

Et maintenant Ia sonde.

Attention...

AIors ?

-II n'y a rien dedans.

Merci. II peut passer.

Merci.

VoiIà ma carte.
N'hésitez pas à m'appeIer.

Je vais voir ce que je peux
faire pour vous. Au revoir.

Marion.

[ pIeurs de bébé ]

-Des cIandestins !

[ siffIet ]

-Sauve-toi, idiot, sauve-toi.
-Emre!

Emre!

-Je ne vous ai jamais vu
dans cet état, Monsieur.

En quoi cette histoire
vous intéresse-t-eIIe ?

Ceci se produit tous Ies jours.

Ce sont des cas pénibIes.

-Ecoutez,

ce n'est pas simpIe pour moi,
mais j'ai mes raisons,

et vous pourriez m'accorder
cette faveur.

-Oui, oui, je sais.

-Les bébés sont vraiment
touchants.

-C'est une histoire qui pourrait
aIIer droit au coeur.

-Une main Iave I'autre.

-Parfait,

c'est exactement
ce que je vouIais.

-On a un peu de temps,
on est encore en pIayback.

Pas d'inhibition, si vous avez
envie de chiaIer, aIIez-y, c'est super.

Pas de nervosité,
ça va bien marcher.

Laissez Ies Strohmayer répondre
aux questions,

on Ies comprend mieux
et ça fait meiIIeure impression.

-Vous venez de voir Ies dames
du cIub de danse du ventre ...

de Linz,
et ce sont toutes...

Des femmes au foyer.
-Merci d'être venues.

Ces invitées spéciaIes
nous ont montré ...

comment Ia danse
et I'exercice ...

contribuent au bonheur
et à Ia santé.

Pour eIIes, ce n'est pIus
un simpIe passe-temps,

c'est devenu une passion.

Et maintenant,

une histoire incroyabIe ...

d'amour parentaI
et de désespoir.

Une histoire qui a fait
Ia une des médias.

Un enfant autrichien
expuIsé en Turquie ...

et un père courageux
et déterminé ...

qui veut récupérer son enfant
à tout prix.

Et que faites-vous,
Iorsque vous aimez un enfant,

que vous Ie soignez ...

que vous Ie dorIotez,

et que vous découvrez
que ce n'est pas Ie vôtre ?

Nous accueiIIons ...

Ies famiIIes Strohmayer ...

et Dömnez.

Bonsoir,

prenez pIace.

-CeIui qui arrive,
c'est mon pote,

Regarde, Ie voiIà, c'est Iui.

C'est mon pote.

Mon pote de Ia poIice
des étrangers.

Depuis, je transporte des cigarettes.
C'est Ia bonne pIanque.

Ça, c'est Ie mec
dans mon camion.

Le métèque.

Je transportais des Iégumes.
Avec Ieur sonde, iIs I'auraient eu ...

en pIein dans Ie baba,
parce que Ie corps humain produit ...

Ies mêmes exhaIaisons
que Ies Iégumes.

Regarde, Ies gosses,

Ies deux gosses.

Bien rouIées, Ies deux nénettes.

Un peu exotiques, peut-être.

-Mais que faites-vous ...

lorsque vous aimez
votre enfant,

que vous le soignez
et le dorlotez,

et que vous découvrez que
ce n'est pas le vôtre ?

Nous accueillons ...

les familles Strohmayer...

et Dömnez.

-ExceIIente occasion
avant Ies éIections,

pour mobiIiser Ies éIecteurs.

-Laissez-moi réfIéchir :

Si je ne fais rien,
je suis Ie saIaud

qui arrache Ies enfants
à Ieurs parents.

-Mme Strohmayer,
pourriez-vous nous dire ...

-Si j'interviens...

-Personne ne dira rien.

Et c'est Iui qui passera
pour un saIaud.

II faut miser sur une poIitique
où Ies sentiments I'emportent.

-Pas de cynisme.

J'aimerais savoir qui a bien pu
mobiIiser Ia presse de Ia sorte.

-Voici Ies deux famiIIes

dont Ies sentiments ont été poussés
au paroxysme.

L'enjeu, ici,
c'est Ie pIus fort des sentiments :

I'amour materneI.

-Evidemment,
au début, ça a été un choc...

parce que Karli a vécu
avec nous 3 mois,

et que c'est notre enfant.

-Ça,je peux le comprendre,

mais lequel des bébés
aimez-vous ?

-Je saurais pas vous dire.

-Mme Strohmayer,

racontez-nous ...

ce que vous
avez ressenti en apprenant ...

que Ie bébé n'était pas
Ie vôtre?

-Evidemment,
au début, ça a été un choc ...

parce que KarIi a vécu
avec nous 3 mois, et ...

que c'est notre enfant.
-Oui, ça, je peux Ie comprendre,

mais IequeI des bébés
aimez-vous ?

-Je saurais pas vous dire.

Je ne peux pas m'imaginer
ne pas aimer I'un des deux.

-Et vous, Mme Dömnez ?

-Je les aime autant,
tous les deux.

-Vous voyez,
Mesdames et Messieurs,

cette tragédie doit émouvoir
tous ceux qui ont un coeur.

Mais les lois sont
ce qu'elles sont,

le petit Heiri doit rentrer
en Turquie.

Et vous,

Mme Dömnez ?

-Je Ies aime autant,
tous Ies deux.

-Vous voyez,
Mesdames et Messieurs,

cette tragédie doit émouvoir
tous ceux qui ont un coeur.

Mais Ies Iois sont
ce qu'eIIes sont,

Ie petit Heiri doit rentrer
en Turquie.

On arrache aux deux coupIes

un enfant
qu'iIs aiment comme Ie Ieur.

Dites-moi, M. Strohmayer,

est-ce que c'est vraiment grave pour
un père que de perdre son fiIs ?

-FiIs ?

C'est pas ça qui compte,
ça serait Ia même chose avec une fiIIe.

Bien sûr, c'est grave ...

Vous n'avez pas d'enfant,
n'est-ce-pas ?

-Et vous, M. Dömnez ?

-Heiri et KarIi sont
tous Ies deux mes fiIs.

-Oui. Pour moi,
c'est Ia même chose.

Nous vouIons que I'on donne
à Ia famiIIe Dömnez ...

une chance en Autriche.

-Mesdames et Messieurs, nous avons
un téIéspectateur en Iigne ...

II s'agit ...

du Ministre de I'Intérieur.

-Je ferai tout ce qui est
en mon pouvoir

pour mettre un terme
à ce drame.

Je suis sûr que nous trouverons
une solution juste et équitable.

[ appIaudissements ]

-Regarde-moi ça.

Pas maI, tout ce cirque.

-J'aurais dû empêcher
qu'on inverse Ies enfants.

-Idiote.

Tu crois que j'aurais permis
qu'on inverse Ies enfants ?

-Quoi ?

Les enfants n'ont jamais été...?

-Je ne pourrais jamais faire ça.

-J'ai été bien bête
d'aIIer Ies voir.

-Ça faisait partie de mon pIan.

-On va être fixé,
une fois pourtoutes,

I'anaIyse garantit
une précision à 100%.

-Oui.

-On n'a pas Ie choix.

-C'est juste.

-Bientôt, tous nos probIèmes
seront régIés.

-QueIques jours d'attente.

-QueIques jours de grâce.

-On pourrait se tirer,
qu'est-ce que tu en penses ?

-On se tire.

-IIs sont devenus fous ?

-Magnifique. QueIque chose au bord
de Ia mer avec des paImiers.

-Et aIors, cette anaIyse ?

-Et Mustafa sera
notre animateur.

-Pas besoin d'être grand,
notre hôteI.

-Non, nous aIIons vendre
I'appartement.

-C'est pour quand Ie résuItat ?
-Jamais...

-Quoi ?

-Nous n'avons pas fait
I'anaIyse.

-On n'en a pas besoin.

-On n'en a pas besoin,
très juste.