All language subtitles for Naked as we came

Traduit en franco-qu�b�cois par
Erick Scherer

Elle a menti � propos du b�b�,
pour sauver la carri�re du s�nateur.

En vain.

Aujourd'hui, des ann�es plus tard,
revenant � la charge,

il est pr�t � devenir le
futur pr�sident des �.-U.

Et elle a tout perdu.

Je lui ai demand� si elle
le dirait � son fils.

Elle s'est content�e de me regarder.

NUS COMME AU PREMIER JOUR

All�.

Qui est � l'appareil ?

�a fait 15 minutes que je t'attends.

C'�tait bloqu� partout.
�a a pris plus de temps que je pensais.

T'aurais pu appeler.
Ou m'envoyer un message,

au lieu de me laisser poireauter
dans la rue comme une idiote.

On va devoir s'occuper de �a rapidement.

On ne peut pas se permettre
de lui laisser le choix.

- Elle a son mot � dire, tu sais.
- Non elle ne l'a pas !

De toute �vidence, elle n'est plus
en mesure de s'occuper d'elle-m�me.

- Qui a dit �a ? Un fieff� inconnu ?
- Elliot.

C'est comme �a que les
choses se font, d'accord ?

On ne peut pas simplement la laisser
toute seule comme �a sans personne.

Laisse-moi lui parler, d'accord ?

Ai-je le choix ?

All� !

M'man ?!

All�.

M'man !

M'man ?

Qu'est-ce que vous venez faire ici ?

Contente de te voir aussi.

J'ai l'air si amoch�e ?

Tu as perdu beaucoup de poids.

Je sais.

C'est ma di�te caf�-cancer.

Je vais �crire un livre l�-dessus.

On croyait que t'�tais en r�mission.

Eh bien�

Quelqu'un m'a appel�e et m'a dit
que tu �tais partie de l'h�pital hier soir.

Oui ?

Qu'est-ce qui s'est pass� ?

Oh Laura, laisse tomber, tu veux bien.

Non, je ne veux pas bien.

- Qu'est-ce qui se passe ?
- Relax !

L'un de vous deux voudrait-il
bien me faire une tasse de th� ?

Bien s�r.

Tu veux du lait ?

Juste du miel, merci.

Tu sais, elle sait vraiment comment me faire chier.

Bonjour.

Navr�, je ne voulais pas vous faire sursauter.

Je m'appelle Ted Kingsley.

Je� vous ai appel�e hier soir.

Laura.

Et vous devez �tre Elliot.

Enchant�.

Votre m�re m'a beaucoup
parl� de vous deux.

Qui �tes-vous encore ?

- Je suis le jardinier.
- O� est pass� Hector ?

Il est parti.

Je crois que votre m�re
et lui ont eu un diff�rend.

Bon OK. Vous avez un num�ro
o� nous pouvons vous joindre ?

Je suis s�re que nous aurons
des questions � vous poser.

Je� hum, je vis ici.

Vous vivez ici ?!

J'occupe une chambre au bout du couloir.

Je vis ici depuis six mois � peu pr�s.

Six mois !

Je m'appr�tais � pr�parer le d�ner.

- Veux-tu bien me dire ce qui se passe ici ?
- Qu'est-ce que tu veux dire ?

Tu �tais � l'h�pital�
T'as l'air d�confite.

- Et tu vis avec un dr�le de type�
- Vous avez fait la connaissance de Ted !

C'est un ange.

Pourquoi vit-il ici ?

Pourquoi pas ?

Primo, parce qu'il veut probablement profiter de toi.

- Sois pas ridicule.
- Qu'est-il arriv� � Hector ?

Disons qu'on a eu comme un
p'tit d�saccord.

Pourquoi est-ce que le jardinier
doit emm�nager ici ?

Oh Laura, je n'ai pas envie de me battre avec toi.

Pas maintenant. OK ?

M'man�

Je veux juste savoir ce qui se passe ici. Rien de plus.

Ce qui se passe ici,

c'est que ton fr�re et toi n'�tes m�me pas
venus me voir une fois depuis un an et demi.

Alors ma vie est un peu diff�rente.

�a, ce sont mes affaires.

Alors ce type, euh, Ted, tu couches avec ?

J'aimerais bien.

Votre fr�re me disait que votre p�re d�testait cet endroit.

J'arrive pas � y croire.

Mon p�re ne d�testait pas cette maison.
Il d�testait ma m�re.

Eh bien, �a devait pas toujours �tre tr�s dr�le au souper.

C'est vraiment d�licieux.

Ted cuisine tout bio.

�a vient de vos serres apr�s tout.

Vous cuisinez tous les soirs ?

Pas tous les soirs,
mais la plupart du temps.

Pourquoi ?

Eh bien, je me fais � manger
tous les soirs de toute fa�on�

et puis c'est pas int�ressant de cuisiner
juste pour soi. N'est-ce pas ?

Donc vous �tes le jardinier et le cuisinier.

Il est meilleur cuisinier que jardinier.

Ted est aussi un �crivain tr�s talentueux.

Avez-vous publi� d�j� ?

Un roman l'ann�e derni�re.

Je te l'ai envoy� pour ton anniversaire.

Celui sur la femme qui revient de la guerre ?

Oui.

- Je l'ai lu celui-l�.
- C'�tait donc vous.

Non, j'ai vraiment aim�. Mais je crois
qu'elle aurait d� tuer la grand-m�re � la fin.

Elle l'a fait. Dans une version ant�rieure.

Ce livre a fait un certain tabac. Je me rappelle
l'avoir vu dans la liste des best-sellers.

Il s'est bien vendu.

- Alors vous pr�parez le prochain ?
- Oui.

Je me suis dit qu'un changement de d�cor
me donnerait une nouvelle perspective.

Ted, administrez-vous des
m�dicaments � ma m�re ?

- Je vous demande pardon ?
- Laura !

Je ne suis pas un infirmier � domicile,
si c'est ce que vous me demandez.

Quel r�le jouez-vous ici alors ?

La pr�sence de Ted ici n'a rien d'inappropri�.

Maintenant �a suffit.

Ted, vous voulez bien laisser
notre famille discuter en priv� ?

Je serai dans la cuisine.

Un peu plus et tu lui sautais au cou ma foi.

- Me semble que t'en as mis pas mal pour un livre.
- Assez !

Qu'est-ce que vous voulez � la fin ?

Tout est pris en charge.

Le service de soins � domicile vient lundi
et verra � ce que j'aie tout ce qu'il me faut.

Maman, peux-tu au moins y r�fl�chir ?

D�sol�e. Je ne crois pas que ni une ni
l'autre ne d�sirions vivre ensemble.

Tu ne m�langes pas tes m�dicaments
avec de l'alcool au moins ?

Si tu te souviens, j'ai cess� de boire il y a deux ans.

Bien, parfois c'est difficile de s'en passer.

Pas quand t'es mourante.

Regarde. J'ai pas envie de discuter. Je veux juste
que tu saches que tu es la bienvenue chez moi.

C'est tentant.

J'appr�cie ton offre n�anmoins.
Merci.

- Qu'est-ce que tu as ?
- Rien. �a va.

Je suis juste un peu fatigu�e.

Je crois que je vais regagner ma chambre.

- As-tu besoin d'aide ?
- �a ne serait pas de refus.

- Quoi ?
- T'�tais pas juste � l'universit� ?

Je voudrais bien �tre encore � l'universit�.

�a ne te r�ussit pas de grandir ?

Il y a certaines choses pour lesquelles on n'a pas le choix.

Tu as plus de choix que tu ne le penses.

Souviens-t'en.

Elliot, elle te manipule comme une marionnette.

Je t'avais dit qu'on ne pouvait pas lui laisser le choix.

Je ne crois pas qu'on puisse l'emmener
o� que ce soit. Tu vois bien qu'elle�

Donc pourquoi as-tu appel� mes enfants ?

Vous ne voulez pas les voir ici ?

Non.

Je ne veux pas qu'ils me voient dans cet �tat.

C'est la raison pour laquelle je ne
les ai pas appel�s moi-m�me.

Mais alors, que faites-vous de tous
ces discours sur le rachat de soi.

Voici une bonne occasion.

N'essaie pas de me manipuler.

Lilly�

Vous savez que je pense le plus grand bien de vous.

Mais j'ai peur de quitter la maison
au cas o� quelque chose vous arriverait.

�a d�passe mes comp�tences, �a.

Vous avez besoin d'aide ici.

Alors ?

Tu pars ?

Je pense que c'est ce qu'il y a de mieux � faire.

- J'veux dire, � pr�sent que vos enfants sont�
- Ne me laisse pas seule avec eux.

- Lilly, ils ne veulent pas de moi ici.
- Moi je te veux ici !

Juste� d'ici � ce qu'ils s'en aillent.

Peux-tu me promettre �a ?

Veux-tu m'expliquer, bon sang, ce que tu fais.

Je fume de l'herbe.

C'est incroyable.

Honn�tement, je sais m�me pas par o� commencer.

C'est pas si terrible.

Non, bien s�r que non.

- Ted, tu veux bien nous laisser seuls, les enfants et moi ? - Aucun probl�me.

C'est insens� tout �a, tu le sais bien, non ?

- Tu sais ce qui est insens�, Laura ?
- Quoi donc ?

C'est que nous n'ayons pas de relation toi et moi.

Aucun de nous.

Et c'est ma faute.

Et je vous fais mes excuses pour cela.

J'ai foutu pas mal de merde dans cette maison.

Mais il n'en reste pas moins que je suis seule.

Alors qu'est-ce que �a peut bien faire
que Ted habite ici. C'est un bon gars.

Et vous devriez vous r�jouir que quelqu'un
pr�pare les repas tous les soirs pour moi.

Alors pourquoi tu ne viens pas habiter avec moi.
Jeff parti, il y a plus d'espace.

Oh, ma ch�rie. T'as toujours pas compris.

C'est ici que la route s'arr�te.

Qu'est-ce que �a veut dire, �a ?

- Je vais pr�parer du th�.
- Je prendrais bien de la camomille. - D'ac.

Elle ne va pas bien.

Je vois bien �a.

Je suis navr�.

C'est juste�

Comment en est-on arriv�s l� ?

Est-ce que �a te fait peur ?

�a me faisait peur.

Plus maintenant ?

Je me rappelle, lorsque tu �tais enfant�

On t'avait inscrit � des cours de natation.

Et quand on est arriv�s � la piscine,

tu t'es aper�u que quelques-uns
des enfants nageaient mieux que toi.

�a y �tait. Il ne t'en fallait pas plus.

Si tu ne pouvais pas gagner, tu ne voulais pas jouer.

Point � la ligne.

- T'en as d'autres, de ces gentils souvenirs d'enfance � me rappeler ? - C'est �a que je crains pour toi.

- Que tu ne tentes jamais rien
hors de ta zone de confort.

- Je fais plein de choses
hors de ma zone de confort.

D'accord. Mais la prochaine fois
que quelque chose se pr�sente,

saute sur l'occasion.
Juste pour voir. D'accord ?

D'ac.

Mais est-ce que je peux te dire quelque chose ?

Je me rappelle que tu m'as forc� � prendre ces cours. Afin que je ne sois pas dans tes jambes.

C'est �a, mon souvenir � moi.

- C'�tait pas �a�
- Non ?

Est-ce que �a, �a te rappelle
quelque chose ?

��Ne discute pas, j'en ai assez de t'avoir
dans les jambes tout l'apr�s-midi.��

C'est �a que tu as dit.

C'�tait pas mal merdique. Je suis navr�e.

Tu te foutais de tout except� tes sacr�es fleurs et l� tu voudrais passer pour la m�re mod�le de l'ann�e ?

Je n'y souscris pas.

Parfois il faut que quelque chose de grave arrive

pour te faire voir � quel point
tu as g�ch� les choses autour de toi.

Je ne peux pas y changer quoi que ce soit.

Mais je suis vraiment d�sol�e.

Bonjour docteur Klein,
ici Laura Garcia, la fille de Lilly.

L'�tat de ma m�re commence � m'inqui�ter s�rieusement

et j'esp�rais pouvoir �tre mieux
inform�e de ce qui se passe.

Je sais que j'appelle en dehors des heures
de bureau, mais si vous avez ce message,

j'appr�cierais beaucoup que vous me rappeliez.

- Est-ce qu'elle dort ?
- Oui.

Cette journ�e promet assur�ment d'�tre l'une
des plus longues que j'aie jamais connues.

Elliot, qu'est-ce qu'on va faire ?

Allons nous baigner.

- All�.
- H� !

Dites euh, je voudrais vous faire mes excuses
pour mon comportement tout � l'heure.

Merci. J'appr�cie.

- J'suis d�sol�, j'peux peut-�tre�
- Non, j'suis juste, j'suis vraiment fatigu�e.

Je m'appr�tais � aller dormir de toute fa�on.
Bonne nuit, les gars.

C'est pas mal beau ici.

Oui, je sais.

�'a �t� g�nial de vivre dans cette maison.

Je n'en doute pas.

- Qu'est-ce que tu vas faire lorsque�
- J'verrai bien.

Comment tu composes avec tout �a ?

Du mieux que je peux, je suppose.

Ta m�re est une personne bien.

Ouais, ben� Elle n'a pas toujours �t� une
victime du cancer qui fume de l'herbe.

Elle m'a racont� qu'elle �tait une mauvaise m�re.

� quel point ?

Juste� des conneries� tu sais ?

- Je venais ici tous les soirs quand j'�tais ado.
- Je croyais que tu avais grandi � Manhattan.

J'ai d�m�nag� � Manhattan quand j'avais 17 ans.
Mon p�re vivait l�-bas.

- Ma m�re a toujours pr�f�r� rester ici.
- J'comprends pourquoi.

Est-ce qu'il y a de quoi boire dans c'te maison ?

Pourquoi ton p�re d�testait-il ta m�re ?

Il voulait baiser toutes les femmes sur lesquelles il mettait la main. Et lorsque ma m�re faisait la m�me chose, c'�tait une putain.

Mais peu lui importait.
Elle a pris sa revanche.

- Est-ce que tu aimes ce que tu fais � New York ?
- Non.

Ma s�ur et moi exploitons une cha�ne de blanchisserie. C'est une entreprise familiale.

Je sais. Lilly m'en a parl�.

Ah bon ?

Elle m'a tout racont� sur vous deux.

Ah oui ? Comme quoi ?

Comme le fait que tu as eu toute
une s�rie de relations qui ont foir�.

- Elle a dit �a ?
- C'est pas vrai ?

Je crois que j'ai eu des relations formidables.

T'es vraiment tr�s beau.

Merci.

Je le pense s�rieusement.

Qu'est-ce que tu fais ?

- D�sol�.

�a fait un temps�
Euh�

Non, �a va. C'est juste�

Je pense que je devrais aller au lit.

Bonne nuit.

H� !?

Je crois que �'a peut-�tre �t�
une mauvaise d�cision de ma part.

�a alors. J'peux pas croire que
tu viens juste de dire �a � voix haute.

Non, c'est pas ce que je voulais dire. J'veux juste
dire avec ma m�re dans la chambre voisine.

Mourante.

�a me semble juste, au mieux, �tre une d�cision douteuse.

Honn�tement,

je crois qu'elle voulait que �a nous arrive.

Penses-tu !?

Est-ce que �a va ?

�a va.

Ta m�re m'a dit ce qui
s'est pass� avec le s�nateur Adams.

Je ne veux pas parler de �a.

Est-ce que tu l'as connu ?

Je ne sais rien � son sujet.

J'voulais pas �tre indiscret.

C'est qui le gars dans la photo ?

C'est Eric.

OK.

Il n'est pas ici.

Et c'est pour quoi ce chef-d'�uvre avec
des pommes de pin � c�t� ?

- Des pens�es ? Des excuses ?
- C'est ta m�re qui a fait �a.

Menteur.

Non.

Ouvre-la.

Tu as tu� mes orchid�es !
- Elle �tait en maudit.

Elle adore ses orchid�es.

Tu voyages avec ton arc personnel ?

Non. Je l'ai trouv� dans votre garage.
Je crois qu'il appartenait � ton p�re.

Y'a quelques mois, j'pouvais
m�me pas atteindre la cible.

T'essaies ?

Allez. Essaye.

Voici une fl�che.

Redresse le bras.
�carte les jambes.

- Tire.
- Vraiment ?

C'est comme �a qu'on enseigne le tir � l'arc l� d'o� tu viens ?

Concentre-toi.

Tends l'arc.

C'est �a.

Un peu plus.

Maintenant vise le centre de la cible.

Et�

L�che.

Bon. C'�tait marrant.

M'man ?

M'maaan!!!

Y'a un probl�me ?

Non. Tout est beau.

As-tu faim ?

Veux-tu bien me dire ce qui te prend ?

- Bonjour. - H�.
- Bonjour.

- Qu'est-ce que tu fais ? - Je pr�pare mes fameuses cr�pes aux canneberges.

�a a l'air bon. J'peux t'aider ?

Non. Assis-toi et pr�pare-toi � une exp�rience inoubliable.

J'ai h�te d'y go�ter.

Est-ce qu'on fait des �ufs aussi ?

- �a m'est �gal.

Dans ce cas, il y a du persil frais dans la serre.
Je reviens tout de suite.

On dirait que tu te crois en vacances.

Qu'est-ce que t'entends par l� ?

T'as couch� avec lui ?

Pourquoi cette question ?

T'as couch� avec.
T'es dingue ou quoi ?

Je ne peux m�me pas te regarder.

Au moins tu ne me juges pas.

- Oh non, pour juger, je te juge.
- Ouais, ben c'est pas nouveau.

Tu t'attendais � quoi ?

Peux-tu m'expliquer c'est quoi ce besoin
que tu as d'avoir toujours un mec ?

C'est triste.

Elliot, pourquoi tu ne m'as jamais dit que tu savais
cuisiner. Je t'en aurais charg� il y a longtemps d�j�.

J'ai d�j� pr�par� les repas pour toi plus d'une fois.

Ah oui ?

Je suis s�re que c'�tait excellent.

Je pr�parerai le souper avec plaisir si tu veux.

Ce serait charmant.

Je me disais que nous pourrions peut-�tre
sortir faire une petite promenade aujourd'hui.

Tu es s�re que tu peux ?

Bien s�r, puisque c'est moi-m�me qui le propose.

� quoi pensais-tu ?

Juste s'asseoir sur la pelouse,
prendre un peu d'air frais.

Ted, j'esp�re que tu te joindras � nous.

�'a l'air invitant. Merci.

Excellent !

- C'est �a mon ch�ri, passe sur toutes les
roches devant toi. - Je ne le fais pas expr�s.

Je sais. C'est juste moi qui me fais des id�es.

- Sacrament, pas encore ! - Bon, �a �a ressemble
plus � la m�re avec laquelle j'ai grandi.

Je ne me lasse jamais de ce lieu.

M'maaan !

Puis apr�s ? J'suis presque d�j� morte.

La belle affaire.

Honn�tement, �a soulage la douleur.

Non merci.

As-tu d�j� fum� de l'herbe ?

Elle a plan� pendant � peu pr�s 7 ans.

Oui, et apr�s j'ai vieilli.

Grandir n'est pas aussi sensationnel qu'on le pr�tend.

De toute �vidence.

- Qu'est-ce qu'il y a l�-dedans ? - J'sais pas mais j'ai juste envie de me rouler en boule.

Avez-vous achet� cette maison
ou vous l'avez construite ?

Quand nous avons achet� cette propri�t�,
il y avait une autre maison.

C'�tait une sorte de monument historique dans cette ville.

Et on l'a fait d�molir.

C'�tait avant l'existence des r�glements
municipaux visant � prot�ger ces monuments.

- Mon Dieu !
- Je sais.

J'�tais si pompeuse.

J'ai grandi sans rien et pour moi
rien n'avait de valeur.

Et mon mari ? Tout ce qui l'int�ressait, c'�tait de
d�penser son argent pour montrer qu'il avait r�ussi.

�a c'est une de ces choses que je changerais
bien si on pouvait revenir en arri�re.

Laura ?
Est-ce que tu chantes toujours ?

Non, non, pas vraiment.

Tu chantes ?

Je chantais.

Elle avait du talent.

Tu te rappelles quand on avait jou� � l'universit�.

�'avait �t� une d�couverte pour moi.

Vraiment ?

Bien s�r.

T'en n'as jamais touch� mot.

Jamais ?

J'aurais d�.

Dites les gar�ons, vous voulez bien
me rendre un service ?

Bien s�r.

Pourriez-vous aller me chercher quelques cailloux.

Pardon ?

Je confectionne quelque chose et j'ai besoin
de petits cailloux. Des beaux cailloux.

Petit, �a veut dire quelle taille ?

Pas plus gros que mon ongle.

Et il m'en faut de 3 � 9.

Trois � neuf. Pourquoi pas juste neuf ?

Je ne suis pas tout � fait s�re
de ce que j'en ferai.

J'suis bourr�e !

Viens t'asseoir ici.

Alors ? Qu'est-ce qui s'est pass� ?

- Est-ce que �a va ?
- Que veux-tu dire ?

T'as les nerfs � fleur de peau depuis ce matin.

Ma s�ur sait qu'on a couch� ensemble.

Et alors ?

Elle croit que c'�tait de mauvais go�t.

Au diable ta s�ur.

Crois-tu que c'�tait une mauvaise d�cision ?

En quelque sorte.

Vraiment ?

Honn�tement Ted, tu ne crois
pas que c'�tait un peu l�che.

Non.

Je ne le crois pas.

Et je ne plaisantais pas hier.

Je crois que ta m�re se r�jouirait de �a.

Il n'y a pas de ���a �.
Il y a eu ��hier soir �.

Et ce matin.

Mais on n'est pas oblig�s de le refaire.

Tu vois ?
Le probl�me est r�gl�.

Qu'est-ce qu'on est venus chercher encore ?

Des pommes de pin ?

T'as aucune id�e de ce qui s'est pass�.

Alors comment peux-tu pr�sumer
que c'est moi la coupable.

Je n'ai jamais dit �a.

Alors qu'as-tu dit au juste ?

On a tous une part de responsabilit�
dans ce qui nous arrive.

Reconnais-le,

puis t�l�phone � Jeff et pr�sente-lui
tes excuses pour tes agissements � toi.

�a devrait le secouer.

Je suppose que si.

Il n'y a pas de honte � admettre qu'on s'est tromp�.

Pourquoi est-ce moi qui ai tort ?
Que fais-tu de lui ?

Vous avez tous les deux tort.

Pourquoi tiens-tu tant � avoir raison ?

C'est juste que� j'peux pas� J'ai l'impression que je ne peux pas discuter avec toi.

Vraiment ?

Je pense, moi, que c'est la premi�re
fois qu'on parle r�ellement toi et moi.

On ne se parle pas. Tu ne fais que me d�biter
ce charabia nouvel �ge. C'est stupide.

Bien, y'a une chose ou deux qui sont
devenues plus claires ces derniers temps.

Non, t'as remplac� l'alcool par la mari.

Et � pr�sent, tu te prends pour Hare Krishna.

Laura, tu as ce que je n'ai jamais eu.

Pourquoi as-tu si h�te de voir �a dispara�tre ?

Si j'avais su que j'en arriverais l�,
j'aurais fait asphalter tout le jardin.

Tu ne parles pas s�rieusement.

�a, c'est ce que toi tu penses.

H� !

Qu'est-ce que c'est que �a ?
- Des pommes de pin.

Je vous avais demand� des cailloux.

J'croyais que tu avais dit des pommes de pin.

Qu'est-ce que tu veux que j'en fasse ?

Assure-toi que c'est toi qui prendras
les dispositions fun�raires.

Connards.

Donc qu'est-ce que tu veux pour tes obs�ques ?

Rien du tout.

Je veux �tre incin�r�e.

Et puis peut-�tre apr�s vous pourriez disperser
mes cendres � l'arri�re du jardin.

Je ne crois pas qu'il faille un service tr�s �labor�. Je doute que quiconque viendrait de toute fa�on.

Dis pas �a.

C'est la v�rit�.

Ted est mon seul ami et il ne le sait m�me pas.

Non. Il t'aime bien.

�a ne fait rien. C'est pas la peine
de s'en faire pour des v�tilles.

Crois-en ma parole.

La bonne nouvelle, c'est que tu n'es pas morte encore.

Je vais chercher des l�gumes dans la serre.
Voulez-vous quoi que ce soit d'autre ?

Non, mais est-ce que je peux
te demander quelque chose ?

Va me chercher une orchid�e dans la
petite serre. Je vais la mettre pr�s de mon lit.

D'accord. Vous avez une couleur pr�f�r�e ?

Quelque chose de beau.

Elliot, c'est toi qui cuisines. Pourquoi n'irais-tu
pas chercher les produits que toi tu veux ?

Ton fr�re semble un peu perdu.

Oui. On est tous un petit peu perdus.

Eh bien �a, c'est de ta faute.

Ces derniers jours ont �t�
un peu bizarres, tu ne trouves pas ?

Tu crois ?

Et je ne pense pas que ce qui s'est
pass� hier soir �tait une mauvaise chose.

OK.

- Je viens juste de recevoir un message
du docteur de maman. - Oui ?

Les nouvelles sont vraiment mauvaises.

Je crois que nous devons la ramener � New York
pour voir si on peut faire quelque chose.

O� �tais-tu ces derniers jours ?
On ne peut pas la d�cider � venir.

Peut-on au moins se mettre d'accord pour essayer ?

Bien s�r.

Bien.

Elliot, tu t'es surpass�.

C'est vrai.

Ton p�re savait cuisiner, tu sais.

Il avait toute sorte de recettes de Porto Rico.

C'est dommage qu'il ait arr�t�.

En tout cas, Elliot n'a pas h�rit� �a de toi.

Certainement pas.

Je veux revenir � cet apr�s-midi.
Je veux t'entendre chanter.

- Euh, non, j'crois pas.
- Ma ch�rie, �a serait merveilleux.

- M'man, j'en n'ai pas envie. - Je n'aurai
p't'�tre plus jamais l'occasion de t'entendre.

Oh, allez !

OK. Voyons un peu.

Comme une fleur sous le soleil,

Comme un samedi paisible,

Comme un brillant clair de lune,

Tu peux me coupler le souffle.

Perdue dans ton amour,

Trouv�e dans ton �treinte,

Je d�sire tant

Savoir qui tu es.

Alors montre-moi

Et dis-moi.

Ouvre-moi ton �me et ce sera facile

De donner tout mon amour � ton c�ur entier.

Je suis tout ce que tu es.

- Maman ? Qu'est-ce qu'il y a ?
- Maman ?

T'as vraiment �gay� ma soir�e.

Merci.

Tu devrais chanter.

Je n'en dirai pas plus.

- J'appuie.
- Ouais, ben �a devra attendre mon retour en ville.

�a, c'est une r�ponse plut�t �vasive.

- Je crois que c'est ce qu'on appelle une fin de non recevoir. - Je crois que tu as raison.

Tu prendras soin de cette maison, n'est-ce pas ?

- Que veux-tu dire ?
- Cette demeure te revient.

Et Laura ?

Elle aura la maison au bord de la mer.
Elle adore cet endroit.

Cette demeure t'a toujours ressembl� davantage.

- Tu joues d'un instrument ?
- Du piano. Un peu.

J'ai suivi des cours de piano pendant 3 ans.
C'�tait d�sastreux !

Je suis s�re que tu n'�tais pas si mauvais.

Je ne suis pas en train de me d�nigrer.
Dieu n'a jamais eu l'intention de faire de moi un pianiste.

Quelles �taient donc Ses intentions alors ?

J'aurais d� jouer de la batterie.
Mais ma m�re n'�tait pas d'accord.

Il n'est pas trop tard pour jouer de la batterie.
Tu n'as m�me pas 30 ans. Prends des cours.

Tu reprends le chant et je prends
des cours de batterie. Qu'en dis-tu ?

Ted, il y a de fortes chances qu'on ne se revoie jamais toi et moi.

Alors si j'�tais toi, j'attendrais pas apr�s moi.

OK. Ce repas-l� c'est vraiment� �poustouflant.

Bien d'accord.

Dis donc maman. Elliot et moi on en a parl�
et on s'est dit que, peut-�tre�

tu pourrais m'accompagner � la maison
et consulter un sp�cialiste.

Une derni�re tentative, tu comprends ?

Je croyais qu'on avait d�j� parl� de tout �a.

Je veux juste �tre s�re qu'on a
explor� toutes les possibilit�s.

Et tu crois que je ne l'ai pas fait ?

- Je dis juste que�
- Qu'est-ce que t'en sais ?

Tu n'�tais pas ici.

J'ai fait de la chimio, du yoga, du tai-chi et j'ai essay� tous les traitements possibles et impossibles.

Ne t'avise jamais d'insinuer que
je n'ai pas tout essay� pour m'en sortir.

C'est juste que ma pr�sence ici pour toi commence � m'inqui�ter.

Nous avons une entreprise sous notre responsabilit�. Nous devrions �tre � la maison.

Alors pars.

Elliot, tu veux pas ajouter quelque chose ?

M'man�

Laura veut que tu fasses ce que elle veut,
pas ce que toi tu veux.

Alors r�fl�chis-y.

Qu'est-ce que tu dis de �a ?

Qu'est-ce que tout �a signifie ?

H� !

Je comprends pas pourquoi tu lui as dit �a.

- Peut-�tre pour la m�me raison que tu� - Tout ce que je t'avais demand�, c'est du soutien. Est-ce si difficile ?

Elle ne veut pas partir d'ici. Tu veux peut-�tre la tra�ner chez toi ? Qu'est-ce que tu veux � la fin ?

Elliot !

Il arrive un moment o� tu dois �tre responsable. Pas faire ce qui te tente, mais ce que tout adulte sens� ferait.

Encore �a. Je ne suis plus ton petit fr�re � pr�sent.

Il y a dix ans qui nous s�parent. Tu seras
toujours mon petit fr�re.

Je ne suis pas un enfant.

Tu ne seras plus trait� comme un enfant le jour
o� tu prendras des d�cisions d'adulte.

Eh bien, que penses-tu de cette d�cision d'adulte :
je d�missionne.

- Ah c'est si simple que �a ?
- Absolument !

Papa n'a jamais voulu de moi dans cette entreprise.
Il voulait que �a soit toi qui la g�re.

- Elliot�
- T'as ce que tu voulais Laura. L'entreprise est tout � toi.

- J'ai jamais dit que je voulais �a.
- Eh bien tu l'as et je me fous si tu l'entra�nes � sa perte. C'est pas plus compliqu� que �a.

Alors quoi. Depuis que tu baises avec cette esp�ce de stoner t'es devenu un libre penseur ?

Qu'est-ce que vous avez � vous disputer tous les deux ?

Elliot vient juste de d�missionner.

Tu parles s�rieusement ?

Oui.

Grand bien te fasse.

Qu'est-ce que tu vas faire ?

Je ne sais pas.

Peu importe ce que �a sera,
j'esp�re que �a te plaira.

Moi aussi, m'man.

Oh Laura. Tu devrais te r�jouir pour lui.
Il d�testait ce travail.

- Mais c'�tait le r�ve de papa.
- Ce n'�tait pas celui d'Elliot.

- Ni le tien, d'ailleurs. - Alors quoi ? On abandonne l'affaire, tout simplement ?

Oui. As-tu une id�e de l'argent que �a
pourrait te rapporter ? Vends-la.

Pars � l'aventure. Ne perds pas une seconde de plus de ta vie pour le r�ve de quelqu'un d'autre.

- C'est facile � dire quand tu n'en as jamais eu un.
- J'ai des p'tites nouvelles pour toi, Laura.

La blanchisserie, ce n'�tait pas le r�ve de ton p�re.
Son r�ve, c'�tait l'argent.

Et tu vois o� �a l'a men�.
Un infarctus � 55 ans.

Ma ch�rie. Tu ne l'emporteras pas en paradis.

Ce ne sont que des choses.

Et au bout du compte� on s'en va tous
de la m�me fa�on qu'on est venus.

Nus et seuls.

Qui t'a mis ces conneries-l� en t�te ?

Ma ch�rie, j'ai perdu l'amour de ma vie.
Tu n'es pas oblig�e de perdre le tien aussi.

Tu aurais d� dire �a � papa quand il �tait en vie.

Je ne parlais pas de ton p�re.

M'man ?

Oui. Je, je pense que je vais retourner au lit.

Tu veux bien me pousser ?

- �a va ? - Ted, tu veux bien la conduire � sa chambre. Je vais chercher ses analg�siques. - Bien s�r. - Merci.

Peut-�tre devriez-vous envisager de partir avec Laura.

Et peut-�tre que toi, tu pourrais commencer �
penser � ce que tu feras apr�s.

Peut-�tre que je devrais.

As-tu obtenu ce dont tu avais besoin ?

- S'il vous faut quoi que ce soit.
- Merci.

Maman, pourquoi tu ne nous as pas t�l�phon� ?

J'ai pens� que c'�tait trop tard.

Comment �a va ?

�a va.

Qu'est-ce que tu regardes ?

Personne ne pr�te jamais attention
� ce c�t�-ci de la maison.

C'est une all�e.

C'est un jardin.

Oui, je suppose.

Je vais aller d�barrasser la table.

Je vais te donner un coup de main.

- On n'en a pas termin� toi et moi.
- OK.

Pourquoi as-tu choisi pr�cis�ment
cette soir�e pour brasser toute cette merde ?

- Elliot, commence p� - Tu essaies de tout contr�ler et quand tu ne peux pas, tu disjonctes.

- Il faut au moins qu'il y en ait un qui essaie d'avoir le contr�le. - D'une situation que tu ne peux pas du tout contr�ler ?

J'ai des nouvelles pour toi. Maman va mourir d'un jour � l'autre. Et ni toi ni moi ne pouvons y faire quoi que ce soit.

Alors quoi ? Entre-temps, tu te contentes de baiser avec Ted et de faire des cr�pes ?

- Va au diable, Laura.
- Je sais. C'est moi la chiante.

Mais qui crois-tu s'occupe de tous les d�tails ici ?

Toi Laura. Parce que tu te sens coupable. Tu te fous de maman. Tu veux juste tout h�ter pour qu'on voie la bonne fille en toi.

- Ah tu crois �a. - Absolument.
Tu parles de responsabilit�s ?

- O� �tais-tu au cours de la derni�re ann�e et demie ? - Je faisais la m�me chose que toi, Elliot !

Ou faut-il que je porte le bl�me pour ne pas avoir
fait ta valise et ne pas t'avoir conduit ici ?

Non. C'est pour �a que tu es un enfant, Elliot. Parce
que tu attends toujours qu'on s'occupe de toi.

As-tu seulement pens� que nous
devons pr�parer les obs�ques ?

Non. � quoi bon ? puisque tu sais que quelqu'un
d'autre va le faire � ta place.

Et pourquoi ne peux-tu pas rester seul ? T'es la personne la plus d�pendante que j'aie jamais connue.

Alors ne viens pas me dire que tu n'es pas un enfant, Elliot. Parce que c'est exactement ce que tu es.

- T'as r�ponse � tout, n'est-ce pas ?
- On peut dire �a.

Oui ? Ton mari t'a quitt�e. Pourquoi tu crois ?

Penses-y.

H� !

�coutez, tout �a ne me regarde pas.
Mais pensez � votre m�re.

Tu as raison Ted, tout �a ne te regarde pas.

C'est juste� Elle peut vous entendre.

Pourquoi es-tu encore ici ?

Ne me mets pas �a sur le dos.

Non. Quelle personne normale reste dans une maison o� quelqu'un est en train de mourir ?

Par respect pour notre famille, tu aurais d� partir
d�s notre arriv�e.

Votre m�re m'a demand� de rester afin qu'elle
ne soit pas seule avec vous deux.

Et je comprends tout � fait pourquoi. Vous en faites tous les deux une affaire personnelle sit�t que vous le pouvez.

Je ne connaissais pas votre m�re � cette �poque, mais en ce moment, elle se meurt.

Et toi, Laura, tu te disputes sans cesse avec tout le monde. C'est malsain.

Et toi t'es plus malin que les autres, c'est �a ?

Toi qui gardes une photo de ton ex qui s'est servi de toi�! Fais-nous gr�ce de la le�on de morale.

- Tu ne sais rien de ce qui s'est pass�.
- Bien s�r.

Tu es un �tre si complexe, que t'es impossible � cerner.

Ta s�ur avait raison. T'es juste un hostie de b�b�.

Qu'est-ce que tu veux, Elliot ?

Je suis d�sol� de ce que j'ai dit.
C'�tait stupide.

En effet.

Oui. Je suis navr�.

Est-ce que je t'ai r�veill� ?
Excuse-moi.

�coute, je voulais juste te dire que j'ai beaucoup
pens� � nous deux.

Et�

je veux te faire mes excuses pour toutes
les conneries que j'ai faites.

C'est juste�

Je sais que je peux �tre chiante, mais j'ai jamais
voulu �tre ainsi.

Tu m�rites mieux que �a.

Alors je suis d�sol�e.

Non, je ne suis pas ivre.

Qu'est-ce que tu fais ?

J'esp�rais plus ou moins que� peut-�tre�

je pourrais rester avec toi ce soir.

Parles-tu s�rieusement ?

Oui.

Elliot. Cette situation commence � devenir un peu tordue.

Je crois qu'elle l'�tait d�j� avant qu'on arrive.

T'es pas oblig� de faire quoi que ce soit.

Je veux juste�

�tre avec toi.

OK. Essaie de te relaxer. Je vais faire le 911.

Non ?

Je crois que�

OK.
As-tu besoin de quelque chose ?

Je ne sais pas ce que je suis cens�e faire.

Lorsque tu as chant�, ce soir�

Je t'ai vue�

Ah oui ?

Tu es si belle.

Pourquoi vis-tu ici ?

Je suppose que j'ai eu besoin d'essayer, pendant un temps.

C'�tait bien.

Qu'est-il arriv�.

Que veux-tu dire ?

Avec Eric.

Que penser ? Tu vis dans une maison avec une mourante deux fois plus �g�e que toi.

Qu'est-ce que �a signifie ?

T'es pas oblig� d'en parler.

Mais �a ne doit pas �tre facile de rester dans la m�me demeure qu'une personne qui se meurt.

Ce n'est rien.

J'ai lou� une chambre � une dame
qui a perdu les jambes en Iraq.

Qui devrait se tra�ner sur les mains.

Comme la femme dans ton livre.

Est-ce de cela qu'il s'agit ?

C'est �a ?!

Je ne sais vraiment pas quoi r�pondre � �a.

� quoi ?

� l'honn�tet� ?

Tu te sers de nous, c'est tout.

- Ce n'est pas comme �a que je le vois.
- Comment est-ce que tu le vois alors ?

Elliot�

Ta m�re �tait si seule lorsque je l'ai rencontr�e.

Tu voulais juste apprendre ce qui a ruin� la carri�re politique du grand Ralph Adams.

Au d�but.

Mais je le lui ai avou� il y a des mois d�j�.
�a lui est �gal.

Donc t'es pas le jardinier.

J'essaie.

Dis-moi ? Quelle diff�rence y a-t-il entre maintenant et une demi-heure plus t�t ?

Tu t'es introduit dans cette maison par tromperie.

Et le fait que ma m�re n'en ait cure ne
justifie pas pour autant ton geste.

- Tu dramatises.
- Tu crois ?!

Elliot, quand je suis arriv� ici, ta m�re avait
d�sesp�r�ment besoin d'attention.

Et elle a tant d'histoires passionnantes � raconter�

Et votre famille tout enti�re est tellement tordue�

�je veux dire, je n'ai pratiquement pas eu
besoin d'�crire le livre.

Qui est Eric ?

Mon petit ami.

Depuis 5�ans maintenant.

On a une relation ouverte. Il est au courant de tout.

Est-ce que je suis dans ton livre ?

C'est �a que je suis pour toi ?

Non.

Qui suis-je alors pour toi ?

Je n'ai pas encore trouv� la r�ponse � cette question.

L'honn�tet�, hein ?

M'man ?

J'trouve pas m'man.

Je sais o� elle est.

M'man ?

M'man ?

Elliot !

Elle est si froide.

Depuis combien de temps t'es l� ?

Est-ce que �a va ?

Elliot ?

Chante.

Essaie.

H�.

Ma m�re a laiss� �a pour toi.

Merci.

Je sais que tout �a n'a pas �t� facile.

Elle te consid�rait comme un ami� alors,

merci pour cela.

Beau tir, la sauterelle.

Ta s�ur vient juste de me remettre �a.

Qu'est-ce qui est �crit ?

� Quitte Eric. �

L'as-tu fait ?

Non.

H� ?

�a va toi et moi ?

Je n'ai pas encore trouv� la r�ponse � cette question.

C'est de bonne guerre.

- Vaudrait mieux qu'on y aille.
- Je vais chercher mon sac.

Jeff !

Je suis venu aussit�t que j'ai su.

Comment l'as-tu appris ?

Elliot m'a t�l�phon� ce matin.

- Quoi de neuf, mon vieux ?
- Pas grand-chose.

Rentrons � la maison.

- Conduis prudemment.
- Sois sans crainte.

Est-ce d�plac� si j'assiste aux fun�railles ?

Plus rien n'est d�plac� � pr�sent.

H�, euh ?

Tu veux bien venir avec moi ?

Non. Je vais m'y rendre seul.

OK.

Cette derni�re nuit-l�, tandis
qu'Elliot �tait � son chevet,

Lilly lui a dit la v�rit�. Et il n'en a pas �t� offusqu�.

Il avait toujours entendu la rumeur courir.

La peur l'avait emp�ch�e de la lui dire.

La peur l'avait emp�ch� de la lui demander.

Mais c'est lorsque nous allons au-del� de la crainte

que de nouvelles occasions s'offrent � nous.

M�me lorsque nous croyons qu'il est trop tard.

Merci � Fran�ois Guernon pour ses quelques conseils et � mon ami francophile am�ricain Gary Sambol pour m'avoir aid� � saisir plusieurs mots inaudibles � mon oreille de francophone.