All language subtitles for 1964.Francoise ou la vie conjugale (fr)

Jean-Marc, pourquoi
m'as-tu quitt�e si vite ?

J'avais tant de choses � te dire.

J'attendais.
Je n'osais pas te parler.

Ce n'est pas facile
de repartir � z�ro.

Effacer toutes nos erreurs,
tous nos malentendus.

Il va nous falloir beaucoup
de patience � tous les 2.

Mais cette fois,
je ne te cacherai plus rien.

Jamais.
Quoi qu'il arrive.

Ce que j'ai � me reprocher
n'est pas bien grave.

Roger, por exemple :

tu t'es toujours demand� ce qu'il
y avait eu entre nous avant notre rencontre.

C'est tout simple, il �tait le 1er
gar�on qui m'ait troubl�e.

Il voulait que je couche avec lui.
J'ai fini par accepter.

Tu n'�tais pas tr�s press� de me retrouver ?
Tu n'as pas chang� d'avis au moins ?

Quand j'ai d�cid� quelque chose,
je vais jusqu'au bout.

- Tu viens ?
- O� �a ?

Chez toi.

- Tes parents sont encore l� ?
- Non, ils sont d�j� partis.

J'ai dit aux miens que
je ne rentrerai que demain matin.

Je n'�tais pas vraiment amoureuse,

mais je voulais me prouver qu'une femme

peut �tre aussi
ind�pendante qu'un homme.

Quand je me suis retrouv�e seule
avec lui dans sa chambre,

j'ai compris que
ce n'�tait pas si facile.

- Tu as peur ?
- Un peu.

C'est normal la 1re fois.

Pas avec moi.
Tu dois me faire confiance.

Tu fais beaucoup plus
femme sans chignon.

Et plus sensuelle
avec un corsage ouvert.

Il est temps que
je te prenne en main.

Tu aimes Sch�nberg ?

Je vois que ton �ducation
musicale a �t� un peu n�glig�e.

Paix en Alg�rie !
Paix en Alg�rie !

Paix en Alg�rie !
Paix en Alg�rie !

La manifestation pour la paix
en Alg�rie, j'avais promis d'y aller.

� cause de toi, je l'ai oubli�e.

La prochaine fois, tu viendras
avec moi. �a compensera.

Il n'y aura pas de prochaine fois.
La politique, c'est un jouet pour les hommes.

Les femmes doivent se consacrer �
d'autres jeux. Elles sont faites pour le plaisir.

Seules ne veulent pas l'admettre
les insatisfaites, les laiss�es-pour-compte.

Ou les jeunes vierges qui n'ont
pas encore choisi leur voie.

Et naturellement, ma voie,
c'est d'�tre avec toi et pas autre chose ?

Naturellement.
C'est �a, l'amour.

Je vais te faire go�ter mon sak�.

Je le re�ois directement du Japon.

Tu l'aimeras.

Fran�oise !

Fran�oise !
Qu'est-ce qui te prend ?

Allez, allez !
Ne discutez pas !

- La suite !
- Je proteste !

La manifestation �tait autoris�e.
Il n'y a pas flagrant d�lit.

Article 41 du code d'instruction
criminelle : vous devez nous rel�cher.

Mon petit, on va s'occuper de vous.
Alors, qu'attendez-vous ? Avancez !

- Qui a �t� victime d'une agression ?
- C'est nous !

- Qui a commis un flagrant d�lit ?
- C'est lui !

�a suffit ! Foutez-la dans la cage,
�a la calmera !

L�chez-moi !
L�chez-moi !

Je porte plainte.
C'est une arrestation arbitraire !

Ta gueule !

Fran�oise !

Je t'en veux pas. Je comprends
tr�s bien que tu te sois d�gonfl�e.

Tu ne comprends pas. Faire l'amour,
ce n'est pas �a qui compte.

- C'est quoi, alors ?
- C'est tout le reste.

D�s que tu as �t� s�r de m'avoir,
en 2 minutes, tu as organis� ma vie.

Et quelle vie !

�tendue � tes pieds, d�coiff�e, d�collet�e,
�coutant du Sch�nberg et buvant du sak�.

Et le pire, c'est que j'aurais
peut-�tre trouv� �a merveilleux.

- Si tu m'aimes, c'est normal.
- Je ne t'aime pas.

Je ne veux pas t'aimer,
ni toi ni un autre.

L'amour, je sais ce que c'est.
Ma m�re s'y est laiss�e prendre.

Elle aurait pu devenir
une pianiste c�l�bre.

En 20 ans, mon p�re en a fait
sa femme de m�nage.

- Elle n'est pas heureuse ?
- Heureuse !

Ce que je veux, c'est �tre libre.
Et r�ussir toute seule.

- Et rester vierge toute ta vie ?
- Pourquoi ?

Des beaux gars qu'on s'offre pour le plaisir
et qu'on oublie le lendemain, �a court les rues.

Tu serais vraiment capable de
coucher avec le 1er venu ?

Les hommes le font bien,
pourquoi pas moi ?

Parce que tu t'estimes trop pour
prendre l'amour comme un m�dicament.

Tu te vois lucide,
allong�e sous un amant passe-partout,

suant et soufflant ?

�a donne envie de vomir.

Si tu en �tais capable,
�a te serait d�j� arriv�.

L'occasion ne s'est pas pr�sent�e.

Compte sur moi,
elle se pr�sentera.

Nous verrons
comment tu te d�brouilles.

Sophie, t'as fait des progr�s.

Jacqueline, c'est pas du jeu.
T'as chang� de rouge � l�vres.

- Dans le genre, difficile de trouver mieux.
- Mais qui est-ce ?

Enfin, en voil� un qui t'int�resse.

�a fait le 12e que je te pr�sente.

Je commen�ais � d�sesp�rer.

Nom : Dubreuil.
Pr�nom : Jean-Marc. �ge : 22.

Profession : �tudiant en droit.
Activit� r�elle : joli coeur.

Signe particulier : ne s'attache pas.

Nicole !

J'aime trop le go�t de tes l�vres.
Je ne pouvais pas me tromper.

C'est un champion !

Tu perds ton temps � faire l'article.
Ton Jean-Marc est d�j� en main.

Erreur. C'est pour f�ter sa rupture
avec Nicole que Jean-Marc organise cette soir�e.

Quelle d�licatesse !

�coutez, les filles.
�coutez, venez.

J'ai un cadeau pour vous.

Un jeune homme, bien de sa personne,
d�gag� de ses obligations sentimentales.

Tu vois, c'est facile.
Il suffit de s'inscrire.

C'est une occasion � profiter
tout de suite. D�cidez-vous.

- Je peux faire un essai ?
- M'essayer, c'est m'adopter.

Un homme parfait !
Mais d�cide-toi !

Le beau gars sans caract�re qu'on s'offre
pour le plaisir et qu'on oublie, le voil�.

- Bon, il n'y a pas d'autres volontaires ?
- Si, en voil� une.

Vas-y, Fran�oise.
Tu ne le regretteras pas.

Je vais d�j� vous soumettre
un petit �chantillon.

L�chez-moi, vous me d�go�tez.

Les enfants, venez voir !
�a vaut le coup d'oeil.

Si tu t'�tais vue dans ses bras :
la vraie pucelle effarouch�e.

Je crois que
l'exp�rience est concluante.

Tu n'as aucun avenir en femme fatale
qui laisse derri�re elle ses amants d'un jour.

Viens, on n'a plus rien � faire ici.

Il n'y a pas de honte � �tre sentimental.

Tu es s�r d'avoir gagn�, hein ?

Je vais me l'offrir, ton Jean-Marc,
et ce soir-m�me.

C'est toi qui l'aura voulu.

Alors ?

Qui est la vieille folle ?

C'est ma m�re.

J'ai l'habitude, vous savez.

Je vous demande pardon pour tout � l'heure.
Vous avez d� me prendre pour une oie blanche.

- C'est ma faute.
- Pourtant, j'avais bien envie de vous embrasser.

- Il n'est pas trop tard.
- Ici ?

Venez.

Cette fois, je ne pouvais plus reculer.

Le d�fi de Roger m'obligeait � choisir
le genre de partenaire que je m�prisais le plus.

Un Don Juan de surprise-partie, toi.

Vous n'avez pas menti.
Vous �tes dou�.

C'est un examen
que vous me faites passer ?

Vous �tes re�u, avec mention.

Oh pardon !

Il n'y a pas un endroit o�
on pourrait �tre plus tranquilles ?

Il y a bien ma chambre
� l'�tage au-dessus.

Alors, que fait-on ici ?

Je vous croyais
plus entreprenant.

Je le jouais bien, n'est-ce pas,
mon personnage de fille libre ?

Je l'ai jou� jusqu'au bout.

Lorsque c'�tait toi.

Avec un autre, je me serais
d�gonfl�e une fois de plus.

Qu'est-ce que tu as ?

Tu pleures ?

C'est rien.
Je te demande pardon.

C'est quand m�me important,
ce qui m'est arriv�.

Si tu m'avais dit que
c'�tait la 1re fois, je...

Je ne regrette rien, au contraire.

Oh, Jean-Marc, tu n'�tais
pas du tout comme je l'imaginais.

Je t'avais cru vaniteux et m�d�ocre.

Je te d�couvrais doux,
tendre et sensible.

J'�tais ravie.
J'avais gagn� mon pari.

Tu m'aimais et
tu ne me demandais rien en �change.

Je te voyais tous les jours.
J'�tais parfaitement libre.

Enfin presque...

Je devais quand m�me te quitter
tous les soirs pour retourner chez mes parents.

Maman ? Tiens, papa,
t'es d�j� rentr� ?

- Qu'est-ce que tu fais l� ?
- Pouce !

�a fait 15 jours qu'on joue
� cache-cache. �a ne m'amuse plus.

- O� sont mes parents ?
- Ils nous ont abandonn� le champ de bataille.

Alors...

Tu as couch� avec Jean-Marc ?

Le soir m�me ?

Le lendemain matin.

- Depuis, vous avez recommenc� ?
- �a ne te regarde pas.

- Alors, tu l'aimes ?
- Jamais de la vie !

Prouve-le !

Tu ne vas pas me refuser �a. Tu n'as plus
peur, maintenant. Tu as de l'exp�rience.

- L�che-moi.
- Cesse de jouer les pucelles.

Roger, je t'en supplie !

J'en �tais s�r.

Tu te prends pour une fille libre...

Tu es la femme d'un seul homme,
comme ta m�re.

Tu as refus� d'�tre � moi, r�sultat
tu vas devenir l'esclave d'un minable.

Tu finiras bien par t'en rendre compte.

J'esp�re qu'il ne sera pas trop tard.

La femme d'un seul homme ?

Bien s�r,
notre aventure �tait merveilleuse.

Mais j'�tais d�cid� � y mettre fin
avant les vacances.

D�s que nous aurions pass�
notre licence en droit.

- Alors ?
- Tu es re�ue avec mention bien.

- Et Jean-Marc ?
- Coll�.

C'est toi qui l'a �puis�.

Tu vas pas en faire un drame.
Un �chec � un examen, on n'en meurt pas.

Facile � dire quand on a d�croch�
une mention. Je suis un rat� !

Va-t-en.
Tu perds ton temps avec moi.

Retourne chez tes parents.
Ils t'attendent pour te f�liciter.

- Et toi, qu'est-ce que tu vas faire ?
- Ne t'inqui�te pas, je ne vais pas m'ouvrir les veines.

Tu m'avais renvoy�e.
J'�tais libre.

Je ne pouvais m'emp�cher de penser
� toi, tout seul, dans ta mansarde.

Si faible, si triste.

Tu avais besoin de moi.
Non, je ne pouvais pas t'abandonner.

Ma petite, j'ai les id�es larges,
mais l�, tu passes les bornes.

- Tu te rends compte de ce que tu me demandes ?
- Oui.

Enfin, ma chemise.
Ce n'est pas trop t�t !

Tu sais ce que ta fille
a le toupet de me demander ?

Eh ben, dis-lui.

La m�re d'un copain de fac,
Jean-Marc Dubreuil,

lui offre un mois
de vacances � Florence.

Il me propose de m'emmener avec lui.

- Et voil� !
- Elle a �t� re�ue � sa licence.

Alors, tu trouves �a normal ?

Leur g�n�ration est beaucoup
moins hypocrite que la n�tre.

- Souviens-toi.
- Oui, �a va !

Si ton petit camarade tient tellement � toi,
vous n'avez qu'� vous marier.

Vous iriez � Florence
en voyage de noces.

Mais naturellement,
c'est pas �a qui l'int�resse.

Si je l'avais laiss� faire,
il venait demander ma main aujourd'hui.

C'est moi qui n'ait pas voulu.

Ah, et pourquoi ?

Je ne tiens pas � finir comme maman.

Quoi ?

- T'es pas heureuse, mon poussin ?
- Si, mon ch�ri. Tr�s heureuse.

Enfin, ce n'est pas tout � fait
la vie dont j'avais r�v�e.

Ni celle que tu envisages
pour ta fille.

Il est temps que je prenne
en main son �ducation.

Ma r�ponse est non.
Tu n'iras pas � Florence.

J'irai. Je l'ai promis
� Jean-Marc et je tiendrai parole.

Si tu pars, tu ne remettras plus
les pieds dans cette maison.

- Et moi aussi, je tiendrai parole.
- Fernand, ta cravate !

Floren�e !

Jusque-l�, nous ne savions pas
ce que c'�tait que de vivre ensemble.

Au fond, nous nous
connaissions � peine.

C'est l� que je t'ai d�couvert,
avec tes qualit�s...

et aussi tes d�fauts.

Tes d�couragements soudains.
Tes d�robades devant la difficult�.

Mais je n'�tais pas d��ue.
Tout �a faisait partie de ta personnalit�.

Et de la volont�,
j'en avais pour 2.

D�p�che-toi de te lever.
Aujourd'hui, on visite Florence.

On n'a pas quitt�
cette chambre depuis 3 jours.

Tu n'as pas l'intention
d'y passer toutes tes vacances ?

Tu m'entends ?

Ah non, cette fois,
tu ne m'auras pas !

Toute notre journ�e est organis�e.
Tu n'auras qu'� me suivre.

Oh, non !

C'est pas s�rieux !

D�s que tu refermais tes bras sur moi,
toute ma volont� m'abandonnait.

Mais j'�tais sans inqui�tude.

Il me restait 3 mois
avant de penser � mon avenir.

Ces 3 mois-l�,
je te les ai consacr�.

Toi, tu n'as eu �
t'occuper que de ta licence.

Entrez !

- �a y est, tu as �t� re�u ?
- Bien s�r.

C'est merveilleux.
Tu es formidable.

Le bijoutier m'a dit
qu'elles �taient presque vraies.

Tu sais, sans toi, j'aurais jamais
eu le courage d'aller jusqu'au bout.

Du courage, il va t'en falloir encore.

- Demain, on se remet au boulot.
- Quoi ?

La licence, c'est bien joli,
mais �a suffit pas.

Pour �tre avocat, faut passer
le certificat d'aptitude.

- Nous avons un mois pour le pr�parer.
- J'ai jamais eu l'intention de devenir avocat.

Comme tu voudras.
En tous cas moi, j'ai d�cid� de l'�tre.

J'irai travailler ailleurs.

Si je m'y pr�sente � ton certificat,
on le pr�parera ensemble ?

- Bien s�r.
- Et on ne se quittera pas ?

Alors, vive le barreau !

Fran�oise ! Fran�oise !
Qu'est-ce que tu as ?

Ma petite Fran�oise, il faut
te faire une raison : tu es enceinte.

Vous ne vous �tes pas ennuy�s
� Florence, Jean-Marc et toi.

Il va �tre tout fier de lui,
ton petit ami.

Il ne le saura pas.
Tu le vois en p�re de famille ?

Il faut que je me d�brouille toute seule.

Enfin, avec toi, si tu veux bien m'aider.

Tu as fait ton droit.
Tu sais ce que je risque.

- Il me faut une petite compensation.
- Combien veux-tu ?

Pas question d'argent.

Il y a longtemps que j'ai envie de toi.
Maintenant que j'ai vu comme tu �tait bien roul�e.

Tu es fou !
Qu'est-ce qui te prend !

Tout � l'heure,
tu n'avais pas tant de pudeur.

Tu ne vas pas jouer les pucelles.
Le mal est fait, autant en profiter.

- Jean-Marc, j'avais peur que tu ne viennes pas.
- Pour ce que �a change.

Les donations d�guis�es. Une chance !
Nous savions la question par coeur.

Nous l'avions m�me r�vis�e
ensemble 3 jours auparavant.

Nous allions �tre avocat tous les 2.
Le cauchemar �tait termin�.

Brusquement,
l'avenir m'est apparu simple, facile.

Rien ne nous emp�chait plus
de nous marier, de garder notre enfant.

Oh Jean-Marc, tout ce que j'avais
esp�r� sans oser me l'avouer.

Et puis je t'ai vu,
devant ta feuille blanche.

D�courag�,
incapable d'�crire une ligne.

Tu allais �tre coll�
comme tu l'avais pr�vu.

Toi qui n'avais aucun courage,
tu trouverais celui de me quitter.

Ta peur de passer pour un gigolo
serait plus forte que ton amour.

Moi aussi,
j'aurais pu ne penser qu'� moi.

J'avais toujours r�v�
d'�tre une femme libre.

Je n'avais qu'� profiter de l'occasion.

Passer mon certificat,
m'inscrire au barreau, entrer chez Rouquier.

Seulement, la libert� sans toi,
�a ne me disait plus rien.

Puisque nous ne pouvions pas �tre
re�us ensemble, nous serions coll�s ensemble.

Une ann�e de perdue.
Je pouvais quand m�me te faire ce cadeau.

Dans le m�me cas, tu n'aurais
pas h�sit�, j'en �tait s�re.

Alors ?
Pourquoi as-tu fil� au bout d'une heure ?

- Tu as s�ch� ?
- Ma m�moire a l�ch�.

- C'est pas juste, tu m�ritais de r�ussir.
- Maintenant, il faut tenir le coup jusqu'� l'an prochain.

Ne t'en fais pas. Je m'en suis sorti.
Je suis s�r d'�tre re�u.

Au d�but, j'�tais inquiet.
Et puis apr�s ton d�part,

c'est venu tout seul.

Bon, d�s demain,
je commande ma robe d'avocat

et je pars � la chasse au client.

Et moi, que fais-je pendant ce temps ?

Tu cherches du travail.
Je t'embauche.

Je vais avoir besoin d'une collaboratrice
discr�te, admirative et efficace.

Je vais avoir besoin aussi
d'une cuisini�re, d'une femme de chambre,

et d'une vahin� sensuelle
et lascive pour charmer mes nuits.

Et tu comptes sur moi
pour tenir tous ces emplois ?

Mais tu en es capable.

Et si je suis content de tes services,
tu auras de l'avancement.

Tu seras la m�re de mes enfants.

La m�re de ses enfants !

Quand il m'a dit �a, j'ai compris
que le pi�ge s'�tait referm�.

J'ai cru que j'�tais capable de tout garder :
Jean-Marc et la libert�.

C'est impossible.
C'est toi qui avais raison.

Heureusement,
il n'est pas trop tard.

Voil� un ch�que
sur une banque suisse.

Ton billet de chemin de fer.
Un certificat m�dical.

Et une lettre pour
un gyn�cologue de Lausanne.

Et � ton retour, je te fais entrer
� Mondial Publicit�.

Tu crois toujours que
je veux te r�duire en esclavage ?

Mais attention ! Jean-Marc va
tout faire pour te retenir.

Son num�ro de la faiblesse.
Avec toi, �a prend toujours.

Non.

Cette fois, son num�ro,
il n'aura pas l'occasion de le faire.

- Le train pour Lausanne, c'�tait celui-l� ?
- Ah, il ne vous a pas attendu.

Entre nous, quand on manque un train,
c'est qu'on a pas tellement envie de le prendre.

Pas vrai ?

Voil�, c'est sur le quai de la gare de Lyon
que j'ai cess� de lutter contre moi-m�me.

Je n'avais qu'une h�te : retourner pr�s de toi.
Je voulais arriver avant que tu n'aies trouv� ma lettre.

� Et parce que je connais votre
conscience, messieurs les jur�s,

� je sais que vous direz avec moi :
cette femme est innocente �.

Si tu faisais cette t�te aux assises,
tu prendrais le maximum.

La robe,
t'�tais l� quand on l'a livr�e ?

C'est la concierge
qu'a d� la monter.

L'ann�e prochaine, on va faire la tienne chez Dior.
Je la paierai avec mes honoraires.

Tu n'as pas �chou�, tu sais. Tu as
seulement �t� re�u par personne interpos�e.

Parce que sans toi...

Je te prouverai que
tu as fait un bon placement.

Un placement de p�re de famille.

Jean-Marc, je suis enceinte !

Tu en es s�re ?

Fran�oise, tu es formidable !

- Maintenant, tu es � moi pour toujours.
- Qu'est-ce qu'on va faire ?

D'abord, on va se marier.
Cette fois-ci, t'y coupes pas.

Ensuite, tu t'occupes de rien.

Le chef de famille, c 'est moi.
Les probl�mes, �a me concerne.

Le 1er, c'est trouver de l'argent.
Le 2e, trouver un appartement.

On pourrait...

Quand l'enfant na�tra,
j'aurai tout r�gl�.

T'as confiance en moi ?

Oui, j'avais confiance en toi.

Enfin, je savais que tu �tais sinc�re.

J'esp�rais que la naissance de Christine
te donnerait le courage qu'il te manquait.

Alors, j'ai tout accept� :
les langes, la cuisine, le m�nage.

Mes ambitions,
c'est toi qu'allait les r�aliser.

Ta r�ussite serait la mienne.

Fran�oise, �a y est !

Tous nos ennuis sont finis.

- Tu as trouv� un appartement ?
- Non.

Celui dont on m'avait parl�
�tait pris.

- J'ai mieux.
- On va habiter chez ta m�re ?

Encore mieux.
Une villa avec un jardin.

- O� �a ?
- � Wesel, dans les Ardennes.

J'ai obtenu un poste
de juge pour enfants.

C'est pas vrai !?

50 000 F. par mois
et le logement de mon pr�d�cesseur.

Fallait pas laisser
passer l'occasion.

Et ta carri�re d'avocat ?

Un stage dans la magistrature,
c'est la meilleure formation.

Tu verras, nous serons heureux.

Le matin, nous serons
r�veill�s par le chant des oiseaux.

Nous verrons le ciel s'illuminer et
le soleil s'�lever au-dessus des Ardennes.

Une brise l�g�re nous
apportera des bouff�es d'air pur.

Le parfum des plantes
et le bruissement des branches.

Christine vivra en libert�.

Elle pourra jouer,
courir, d�couvrir la nature.

Elle aura un jardin,
un royaume enchant� � explorer.

Toi, tu auras ta villa.
Une maison claire, spacieuse.

Tu pourras passer des journ�es enti�res
� t'occuper de l'�ducation de ta fille.

Ou encore � soigner
ton jardin et � arroser tes fleurs.

Et l'hiver, dans le silence de
la campagne ensevelie sous la neige,

tu r�veras au coin du feu.

Quand il fera beau, le soir,
tu viendras me chercher au palais de justice.

Et nous irons d�ner ensemble en amoureux
dans une auberge sur les bords de la Meuse.

Madame Dubreuil !

M. le juge vous prie de l'excuser.
Il a �t� retenu par M. le pr�sident.

- Il en a pour longtemps ?
- Ensuite, nous devons mettre � jour

les statistique du mois pour le minist�re.
Elles doivent partir demain matin. C'est important.

- Je n'en doute pas.
- Je vous promets de le garder le moins longtemps possible.

Ne prenez donc pas cette peine.
Bonsoir, Mme Monnier.

Bonsoir.

Alors, ma petite dame.
�a vous tente de passer votre permis ?

Je n'en ai pas besoin.
C'est mon mari qui conduit.

Et l'�galit� des sexes, alors, hein ?

La bagnole, c'est la libert�.
On se prom�ne, on s'amuse !

On voit du monde. Vous me paraissez
dou�e. Je vous fais un forfait.

Non merci.
Je suis tr�s bien chez moi.

La femme au foyer ? La pauvre petite !
�a vous passera vite.

La femme au foyer.
C'�tait le seul r�le dont tu me jugeais digne.

Je me suis efforc�e de le jouer
consciencieusement pendant 2 ans, et puis...

Doucement, en souplesse.

Attention, ne freinez
jamais dans un virage !

Bravo ! C'est pas mal
du tout pour une 5e le�on.

Vous croyez que je vais
pouvoir passer mon permis bient�t ?

Vous voulez d�j� me quitter ?

Attention, il est m�chant, ce virage !

- Soyez gentil, enlevez votre main.
- Qui donne des le�ons ici ?

- Moi !
- Non mais vous...

Vous avez gagn� ! La prochaine fois,
allez faire vos galipettes dans l'herbe.

- Grossier personnage.
- �a va vous co�ter cher.

- Bien fait. Vous n'aviez qu'� vous tenir.
- Esp�ce de petite allumeuse !

Doucement, l'ami.
T�chez d'�tre poli avec les dames.

Je crois que
je n'ai plus qu'� vous raccompagner.

Venez.

Qu'est-ce qui vous a pris
de flirter avec un pareil abruti ?

Quoi ?

Vous n'avez pourtant
pas l'air d'une imb�cile.

Merci.

- � qui est cette voiture ?
- Aux Ferronneries des Ardennes.

Je vous en prie.

Et on vous permet
de vous en servir ?

Les Ferronneries des Ardennes, c'est moi.

- Philippe Ducret.
- Fran�oise Dubreuil.

C'est maintenant que tu rentres ?
T'as conduit toute l'apr�s-midi ?

Non. La voiture est d�molie.
Nous avons eu un accident.

- Tu trouves �a dr�le ?
- C'est la faute du garagiste.

Il est devenu entreprenant.

Pour l'obliger � me l�cher,
j'ai embouti le camion.

Bravo ! Comme �a,
tout Wesel sera au courant.

- T'aurais pr�f�r� que je me laisse faire ?
- Je t'en prie.

Quand un homme se permet de
peloter une femme, c'est qu'il a �t� encourag�.

Tu aurais pu penser � ma situation.
Tu es la femme d'un magistrat.

Laisse-moi t'expliquer.
Je te jure, c'est pas ma faute.

Inutile, j'ai compris.

J'ai pas le temps.
On m'attend � Charleville.

Quand reviens-tu ?

Dans une semaine. Je dois visiter
plusieurs centres de redressement.

Jean-Marc, emm�ne-moi.
Je ne sors jamais de Wesel.

Et Christine, qu'est-ce que tu en fais ?
Tu l'oublies ?

- Non, elle vient avec nous.
- Tu es compl�tement folle ?

Une tourn�e d'inspection,
c'est pas une partie de plaisir.

Comment veux-tu qu'on me respecte si
je doit tra�ner ma famille avec moi ?

Je t'en supplie,
ne me laisse pas seule.

Cette maison est tellement triste
quand tu n'y es pas.

Voyons, tu n'es plus une enfant.

Une semaine, c'est vite pass�.
J'essaierai d'avancer mon retour.

Tu es parti sans m'embrasser.

J'avais troubl� ta
petite vie bien organis�e.

Ce que j'�prouvais,
tu ne tenais m�me plus � le savoir.

Tu �tais s�r que je t'aimais
et �a te suffisait.

Et moi, j'�touffais. J'avais 22 ans,
envie de vivre, de respirer, de m'amuser.

Alors, j'ai revu Philippe.
Bien s�r, j'aurais d� t'en parler,

mais tu n'aurais pas compris.

Pourtant, je n'avais rien
� me reprocher.

Pour moi, Philippe �tait un
camarade de jeu, rien de plus.

Enfin, j'en �tais persuad�e.

Alors, vous vous ennuyez
toujours en province ?

Je ne l'ai pas cherch�, mais je savais
que �a finirait par arriver.

- Nous avons tout g�ch�.
- Inutile de nous cacher la v�rit�, Fran�oise.

Vous en aviez envie autant que moi.

C'est vrai. Quand je m'en suis aper�ue,
je n'aurais pas d� vous revoir.

Mais je n'ai pas pu.
Maintenant, je dois tout dire � Jean-Marc.

Adieu, Philippe !

C'est pas vrai, Fran�oise !
Vous n'en avez pas le droit.

Je vous en prie.
Laissez-moi partir.

Pendant des mois, pour me distraire,
je n'ai eu que les mariages et les enterrements.

Il m'en a fallu
du courage et de la patience.

Et tu ne t'en es m�me pas aper�u.

J'�tais capable de tenir jusqu'au bout,
� condition de ne plus revoir Philippe.

Vous connaissez ma femme ?
M. Ducret.

M. Ducret a accept� de prendre dans
son usine de jeunes d�linquants lib�r�s sur parole.

Votre mari plaide la cause de ses jeunes
prot�g�s avec une telle passion

qu'il est impossible de lui r�sister.

Vous �tes le seul industriel
que j'ai r�ussi � convaincre.

Je vous aiderai �
forcer la main aux autres.

Je suis en retard. Je ne peux pas
te d�poser, je suis attendu au palais.

- Pas grave, je prendrai l'autobus.
- Je ne le permettrai pas.

Je vous en prie !

Vous m'en voulez ?

J'ai essay� de vous oublier.
Je n'ai pas pu.

C'est pour m'oublier que
vous vous occupez de jeunes d�linquants ?

Je voulais conna�tre
l'homme qui a su vous retenir.

J'avoue que je ne comprends pas.

C'est un petit
fonctionnaire sans ambitions,

bien install� dans sa routine.

Vous perdez votre temps avec lui.

Alors que je pourrais devenir
la ma�tresse d'un riche industriel,

me laisser couvrir
de fourrures, de bijoux.

O� m'emmenez-vous ?

Vous avez parfaitement
le droit de g�cher votre vie,

mais avant, vous allez savoir
� quoi vous renoncez.

L'usine marche toute seule. Ce qui
m'int�resse, c'est la ferronnerie d'art.

Je re�ois des commandes de partout :
Washington, Tokyo, S�o Paulo.

Je ne peux pas courir le monde,
voir mes clients et cr�er en m�me temps.

Je ne peux pas m'absenter.
Je dois rester ici � l'atelier.

Et vous comptez sur moi pour aller �
Washington, Tokyo ou S�o Paulo ?

Oui, exactement.

Je ne cherche pas
� vous s�duire, Fran�oise.

Je suis s�r que vous �tes
capable de faire ce travail.

Nous nous ressemblons beaucoup tous les 2.
Notre vie est de lutter et de vaincre.

Vous �tes la femme que j'attendais.

Si j'avais pu me contenter
d'une bonne m�nag�re,

il y a longtemps que je serais mari�.

- Imposs�ble. J'aime Jean-Marc.
- Vous essayez de vous en persuader, par orgueil.

Dans le fond, vous refusez
d'admettre que vous vous �tes tromp�e.

Ce n'est pas vrai. J'aime mon mari,
c'est la seule chose dont je sois s�re.

Je l'aime assez
pour l'arracher � Wesel.

En faire un avocat
et l'obliger � r�ussir.

En �tes-vous tellement s�re ?

Comment pouvais-je en �tre s�re ?

Petit � petit,
tu t'installais dans ta routine.

Les projets d'avenir
que nous avions fait ensemble,

tu paraissais les avoir oubli�s.

Quand je t'en parlais,
tu devenais �vasif, tu ne r�pondais pas.

La vie dont j'avais r�v�,
une vie de lutte, d'espoir, de succ�s,

c'�tait maintenant
Philippe qui me l'offrait.

Bien s�r, c'�tait
toujours toi que j'aimais.

Mais �a ne me suffisait plus.

Il fallait que tu me rassures,
que tu me prouves que malgr� les apparences,

rien n'avais chang�.

Et puis j'ai vu ton visage d�fait,
path�tique. Un visage que je connaissais bien.

Tu �tais perdu et
tu m'appelais � ton secours.

Tu venais
d'apprendre la mort de ta m�re.

Brusquement, tu d�couvrais qu'il n'y avait
plus que moi sur qui tu pouvais compter.

Alors, je n'ai rien dit.

J'ai �touff� mon impatience, j'ai �t�
la femme attentive, tendre,

d�vou�e dont tu avais besoin.

Patricia, il faut que m'aides, sinon
je resterai enterr�e � Wesel jusqu'� ma mort.

Il y a 3 ans, tu m'as propos�
de me faire engager par ton p�re.

La proposition tient toujours.

Pour t'aider � reprendre ta libert�,
je suis pr�te � me tra�ner aux genoux du paternel.

Mais je ne veux pas quitter Jean-Marc,
je voudrais simplement...

que tu le fasses
engager � ma place.

�a, c'est une autre histoire.

�coute, Patricia !
Tu n'as pas vu Jean-Marc depuis 3 ans.

Ce n'est plus un gamin. Il a prouv�
de quoi il �tait capable dans la magistrature.

- L�-bas, ils ne demandent qu'� le garder.
- Et lui ne demande qu'� y rester.

Il s'est attach� � ces gosses
dont personne ne s'occupe.

Ils lui rappellent son enfance, il voudrait leur
donner l'affection dont il a �t� priv�.

C'est attendrissant !

Que veux-tu que le p�re Rouquier fasse d'un
St Vincent de Paul dans son usine � proc�s ?

C'est justement ce qui lui manque
au p�re Rouquier : un avocat honn�te.

C'est assez rare pour
qu'il saute sur l'occasion.

� force de rouler tout le monde,
il doit commencer � fatiguer les magistrats.

Jean-Marc est sinc�re.
Il inspire confiance.

Rien que pour �a,
ton p�re devrait lui faire un pont d'or.

En plus, Jean-Marc a du talent.

Belle plaidoirie.
La cause est entendue.

Dis � ton honn�te avocat
que je l'engage.

Mais je ne peux pas lui en parler.
Il ne sait pas que je suis venue.

Il est parti visiter un centre
de redressement. J'en ai profit�.

�a va, j'ai compris.
Je vais lui �crire.

Je lui dirai qu'� Paris, on parle d�j�
de sa valeur, de son int�grit�.

Tu d�nes avec nous ?
La tenue de soir�e n'est pas de rigueur.

Non, j'ai mon train � prendre.
Je veux rentrer avant Jean-Marc.

Bonsoir et merci.

Et quand daignera-t-il nous honorer
de sa pr�sence, ton grand homme ?

Le 10 juin. Le 9, le pr�sident
du tribunal donne sa r�ception annuelle.

Nous ne pouvons pas y couper.

� partir d'aujourd'hui,
vous �tes membre actif du cercle Saint-Hubert.

1er Parisien � notre tableau de chasse !

Mais je revendique
l'honneur de la capture.

Ch�re petite madame, venez donc
f�liciter notre nouveau r�cipiendaire.

Vous voil� devenue
citoyenne des Ardennes � part enti�re.

H�las, citoyenne d'honneur seulement.

Ce sera un souvenir
de notre bref s�jour � Wesel.

Allons, vous n'allez pas me dire que
vous avez toujours l'intention de nous quitter ?

Pour une fois que j'ai
un collaborateur consciencieux

qui rend ma pr�sence
au palais presque inutile.

Je n'ai pas l'intention
de le laisser filer.

Mme Monnier, venez � mon secours.
On veut nous enlever notre prot�g� !

Vous avez des droits sur lui.
C'est vous qui l'avez form�.

Je suis tomb�e sur un stagiaire
particuli�rement dou�.

- J'aimerais pouvoir compl�ter mon oeuvre.
- N'insistez pas.

Dans un m�nage moderne,
le mari doit suivre sa femme partout.

Alors, ch�re madame,
c'est vous que je dois convaincre.

Pendant ce temps, occupez-vous
de votre poulain : faites-le danser et boire.

Il aura peut-�tre son mot � dire.

Vous permettez ?

Tenez, regardez cette arme.

C'est une pi�ce unique. J'avais
l'intention de vous la pr�ter cet automne.

C'est aussi facile
� manier qu'un jouet d'enfant.

Voyez ?

Quelle l�g�ret� !
Quelle �l�gance !

Elle convient parfaitement
� une jolie femme.

Essayez-la.

C'est l'arme id�ale
pour la chasse aux sangliers.

En ce moment, ce serait plut�t sur
les magistrats que j'aurais envie de tirer.

Oui, mais attendez
l'ouverture de la chasse.

Vous pourrez abattre
tous les magistrats que vous voudrez.

Ce sera excellent
pour l'avancement de votre mari.

Mon cher pr�sident,
voil� un engagement bien imprudent.

Car je suis s�r que vous allez le garder,
votre jeune collaborateur.

J'ai obtenu l'accord
des industriels de la r�gion

pour le placement des jeunes d�linquants.

Le r�ve de votre mari. Il ne laissera
jamais � d'autres le soin de le r�aliser.

D'ici l'ouverture, j'esp�re persuader Mme Dubreuil
de renoncer � ses intentions homicides.

Et m�me, si on restait.

Apr�s tout, c'est moi
qui la gagne, notre vie.

J'ai quand m�me le droit
de faire le m�tier qui me pla�t !

Tu les as entendus ?

- Ils veulent tous me garder.
- Bien s�r.

Le pr�sident a besoin de toi pour faire
son travail pendant qu'il va � la chasse.

Quant � Mme Monnier, elle
te m�ne par le bout du nez.

- Le v�ritable juge pour enfants, c'est elle.
- Ce n'est pas vrai.

Tu n'aimes pas ce m�tier. Seulement,
il te rassure, c'est tout ce que tu demandes.

Dans 30 ans, si tu es bien sage et modeste,
tu finiras dans la peau d'un pr�sident de tribunal.

Ben quoi, c'est pas si mal.

Jean-Marc, je te demande
d'avoir un peu de courage, une seule fois.

Tu peux devenir un grand avocat.

En travaillant avec Rouquier,
tu as toutes les chances de ton c�t�.

Moi, je serai l� pour t'aider.
Je prendrai tous les risques avec toi.

Inutile d'insister.
Ma d�cision est prise.

Je reste !
Je viens de leur donner mon accord.

Alors, vous �tes au courant ?

J'�tais s�r que
nous arriverions � le convaincre.

Soyez belle joueuse, vous
ne serez pas malheureuse avec nous.

Et ma carabine est
toujours � votre disposition !

Je vous attendais, Philippe.

Gr�ce � vous,
Jean-Marc va rester � Wesel.

Vous m'avez prouv� qu'il n'�tait
qu'un petit fonctionnaire sans ambitions.

Maintenant, je n'ai plus qu'� vous suivre
et � refaire ma vie avec vous, n'est-ce pas ?

Oui, si vous voulez toujours de moi.

Vous ne m'avez pas laiss� le choix.

Alors, vous acceptez ?

Partons tout de suite, Fran�oise.
Nous n'avons plus rien � faire ici.

Non, Philippe... non.

Vous n'auriez pas d� intervenir, pas vous.
Il fallait laisser une chance � Jean-Marc.

J'�tais pr�t � faire
n'importe quoi pour que vous le quittiez.

Vous en avez trop fait.

Avec vous, j'aurais pu oublier
que je recommen�ais ma vie sur un �chec,

que j'abandonnais Jean-Marc
� sa m�diocrit�.

Vous le pouvez encore.
Nous serons heureux ensemble, Fran�oise.

Heureux, comme 2 complices
qui profitent sans remords de leur mauvais coup ?

Non, pas dans ces conditions.
Je ne me le pardonnerais jamais.

Maintenant,
il ne me reste plus qu'une solution.

- Fran�oise, qu'allez-vous faire ?
- Reprendre mon mari.

- Je vous en prie !
- Ne vous inqui�tez pas. J'ai toute ma raison.

Ce serait dommage de quitter Wesel
sans un beau tableau de chasse.

Ce n'est pourtant pas
le gibier qui manque !

Qu'est-ce que je vais bien
pouvoir m'offrir ?

3 petites dindes sur canap� ?

Non, ce que je veux,
c'est du gros gibier !

Le voil� !

Un vieux sanglier, pr�t
� mourir pour sauver le troupeau.

Alors, on n'aime plus
la chasse dans les Ardennes ?

Tiens, un renard !

Donnez-moi cette carabine !

La plus belle pi�ce !
Celle-l�, il me la faut !

Je l'accrocherai au-dessus
de ma chemin�e !

Tu n'avais plus le choix.
Tu m'as suivie.

J'avais bris� ta carri�re de magistrat,
mais je ne regrettais rien.

Je savais qu'un jour, tu comprendrais.
Ta r�ussite prouverait que j'avais eu raison.

Tu pouvais �tre un grand avocat,
et gr�ce � moi, tu allais le devenir.

C'est gentil de venir me voir.

J'aurais pu attendre
longtemps ta visite.

Depuis notre retour,
je n'ai pas une minute � moi.

Mais je ne t'ai pas oubli�.

[En espagnol] - Mais qu'attendez-vous ?
- Rien, madame.

Je sais que tu fais des �tincelles
� Mondial Publicit�.

Alors ?

Fran�oise,

On m'a propos� la direction
d'une grosse bo�te � New York.

La diffusion
des produits fran�ais.

- Qu'est-ce que tu en penses ?
- Moi ? �a ne me regarde pas.

Malheureusement.

Pendant 4 ans, j'ai attendu que
tu viennes me dire : � Roger, tu avais raison �.

Je me suis tromp�.
Je laisse tout tomber et je repars � z�ro.

On aurait fait
une �quipe formidable tous les 2.

J'en suis s�re.

Mais c'est avec Jean-Marc
que j'ai choisi de faire �quipe.

Il commence une belle
carri�re d'avocat.

Et toi ?

Une belle carri�re
de femme de m�nage ?

Non.

Moi, je m'occuperai de sa publicit�.

Je me ferai des relations.
Je trouverai des clients, des gens importants.

Tu veux conna�tre des gens importants ?
Jeudi, je t'emm�ne au Pr� Catelan !

Le concours des
plus belles jambes de France.

Comme membre du jury.
Je te pr�senterai Quentin Lacroix.

- Quentin Lacroix ?
- Mais oui, Quentin Lacroix...

des Filatures du Nord,
des plastiques, du crynile,

des laines d'Argentine,
des sucreries du San Salvador...

Le comit� national d'�lectronique,
les chemins de fer du Pakistan...

Tout le monde conna�t Quentin Lacroix.

Et toi, tu le connais
particuli�rement bien ?

On ne se quitte plus.
Je l'ai rencontr� au Pr� Catelan.

Je lui ai donn� quelques conseils.
Depuis, il ne jure plus que par moi.

J'ai pens� qu'il aurait besoin d'un juriste
comp�tent pour s'occuper de ses affaires.

- �a vous int�resse ?
- Eh, doucement.

Tu te rends compte du paquet
que �a repr�sente, un contentieux pareil ?

- Et tu te crois capable d'enlever le morceau ?
- Quand je voudrai.

- � une condition.
- Nous y voil�. Laquelle ?

Vous confiez le dossier
Quentin Lacroix � Jean-Marc,

et vous lui donnez
un pourcentage sur l'affaire.

J'ai mieux � te proposer :

Tu reprends ton mari, tu lui passes
la machine � laver et l'aspirateur,

et toi, tu viens ici t'occuper
des dossiers Quentin Lacroix.

50 / 50.

Ne te laisse pas abattre.
Je plaisantais.

On finira bien par en faire
un avocat, de ton mari !

Je viens de l'envoyer � Marmande
pour une affaire assez difficile.

Je sais.

S'il la r�ussit,
j'accepte tes conditions.

Il la r�ussira.

Alors, tu auras m�me droit � ta
petite commission, de la main � la main.

Ma commission, je vais me l'offrir
moi-m�me et tout de suite.

Je l'ai d�j� rep�r�e dans une vitrine.

Qu'est-ce que tu fais l� ?
Je te croyais � Marmande.

- Tu vois, je n'y suis pas all�.
- Pourquoi ?

C'est tr�s important
pour toi, cette affaire.

J'aurais pas
une chance sur 10 de la r�ussir.

Une sur 10, il fallait la tenter.

Et Rouquier, tu l'as pr�venu ?

Je viens de lui t�l�phoner.

- Il t'a mis � la porte ?
- Pas du tout.

- C'est moi qui lui ai donn� ma d�mission.
- Le r�sultat est le m�me.

De toute fa�on, j'en avais assez
de faire le gar�on de course.

Et nous, avec quoi allons-nous vivre ?

Comment allons-nous le payer,
l'entrepreneur ?

Je sais pas. On c�dera l'appartement,
on vendra la voiture, les meubles...

On n'�tait pas mieux
dans notre petite mansarde ?

- Qu'est-ce que ce manteau ?
- Je l'ai achet� � cr�dit.

Il faudra le rendre.

Naturellement, il n'y a
que l'argent qui compte pour toi.

Tu as raison, Jean-Marc.

Tu n'es pas fait pour travailler avec Rouquier.
Tu vaux mieux que �a.

Tu vas t'installer ici.
Tu travailleras tout seul.

Tu deviendras un grand avocat.

Ce sera long,
mais tu y arriveras.

Et pour le reste, les probl�mes
pratiques, moi je m'en charge.

Finalement, pour nous sauver,
il n'y avait plus qu'une solution :

que je gagne ma vie, moi aussi.

Un peu plus de soleil
sur les cheveux, s'il vous pla�t.

Encore.

L�.

Tu peux y aller.

Fran�oise,
qu'est-ce que tu fais l� ?

Je cherche du travail.
Ta proposition tient toujours ?

- Enfin ! Tu as plaqu� Jean-Marc ?
- C'est une condition ?

Danielle ! Fran�oise, le
grand amour de ma jeunesse.

Va t'habiller.

Tu vas pas d�jeuner
dans cette tenue, non ?

Viens.

- C'est ta petite amie ?
- C'est une camarade.

Si elle est ta ma�tresse,
je ne vois pas pourquoi tu me le cacherais.

T'es jalouse ?

Non, Jean-Marc n'a pas abandonn� le barreau.
Il va travailler seul.

�videmment, il faudra
du temps avant d'avoir une client�le.

Pendant ce temps-l�, tu dois
gagner ta vie et la sienne.

Il n'y a pas d'autres solutions.

M. Roger !

On a failli tomber en pleine conf�rence.
Granjouan est un type dans le genre Napol�on.

Toutes les filles de la maison y passent
entre 2 portes et 2 rendez-vous, c'est la r�gle.

- J'esp�re que tu seras l'exception.
- Jaloux ?

La voie est libre.

- O� est Riquet ?
- � la projection.

M�dor, vous g�tez cet homme.
Toujours en train de le bichonner.

Oh vous savez,
je les adore, les hommes.

Bien s�r, les meilleurs amis du chien.

Mais ce qu'il faut avec eux,
c'est de l'autorit�.

Je ne pourrais jamais.
Regardez ses yeux : on dirait qu'il va aboyer.

S'il le pouvait,
savez-vous ce qu'il demanderait ?

Bien entendu, le seul objet
qui fait la joie de tous les hommes...

Coupez, lumi�re.

Et c'est pour �a
que vous m'avez d�rang� ?

Je dois pr�senter un projet dans 15 jours.
Un budget de 50 millions.

Et je n'ai rien, absolument rien !

- Quoi ?
- Rien.

Vous travaillez ici ?

Pas encore,
mais elle voudrait bien.

Fran�oise Dubreuil,
je t'en ai parl�.

Ah, oui.
C'est vous, l'oiseau rare.

Et naturellement, vous avez toutes
les qualit�s qu'il faut pour r�ussi dans la publicit�.

- Donnez-moi l'occasion de le prouver.
- D'accord.

Voil� tous nos projets, pour
savoir ce qu'il ne faut pas faire.

Vous avez 3 jours pour trouver.

Toi, qu'est-ce que tu as d�cid�.
Tu vas � New York ou tu restes avec nous ?

- Je reste.
- Alors viens. Nous avons du travail.

Ma petite Dubreuil, une exposition � Formes
italiennes � au Grand Palais, �a va faire du bruit.

Si nous r�ussissons, nous avons l'Europe.
Si c'est le fiasco, nous sommes coul�s.

C'est ce que j'aime dans ce m�tier.

Je vous ai pr�par�
la liste des artisans de Florence.

Je vous fais confiance.

Et un petit speech pour la r�ception
demain matin � la gare de Rome.

Merci.

Maintenant, allez vous coucher.

Je veux que vous soyez en forme demain.

Bonne nuit.

Fran�oise !
Fran�oise !

Je voulais vous dire
encore quelque chose.

Ma petite fille, voil� plus d'un an
que nous travaillons ensemble.

Vous ne pourriez pas
me dire tout �a demain matin ?

Vous avez cru que l'heure
�tait venue de passer � la casserole ?

� Granjouan le croque-mitaine �,
il faudrait que je raconte �a � Roger.

Je m'int�resserais volontiers
� ce que vous cachez sous cette chemise,

mais je tiens davantage
� ce qu'il y a l�-dedans.

Vous m�riteriez de ne pas
savoir ce que j'�tais venu vous annoncer.

Vous vous occuperez seule
de cette exposition.

Moi, je pars en Sicile.
J'ai besoin de vacances.

N'oubliez pas de fermer le verrou.

Vous permettez ?

Merci.

Vous �tes la secr�taire de M. Granjouan ?
Comte Ettore Baldini.

Je suis d�l�gu� aupr�s de M. Granjouan
pour lui servir d'interpr�te.

- Vous connaissez Rome ?
- Non, Florence seulement.

- Bienvenue dans la ville �ternelle.
- Merci.

Vendredi 11h, industrie d'art.
1h, d�jeuner au minist�re du commerce.

16h, visite des usines Vanzetti,

18h, conf�rence avec le comit�
d'organisation de l'exposition.

Il me faudrait une dactylo
connaissant le fran�ais.

Granjouan attend mon rapport.

- Entrez !
- Donnez-le-moi !

J'ai une machine � �crire.
Je vais vous le taper.

Soyez gentil,
demandez-moi d'abord Paris 30085.

J'ai peur de ne pas
me faire comprendre.

- Ils vont rappeler dans une minute.
- Mon pauvre Ettore.

Je vous fait faire tous les m�tiers.
Enfin, dans 3 jours, vous serez d�barrass� de moi.

La Chambre de commerce
m'envoie aussi � Paris, sur ma demande.

- All� ? Paris ?
- Oui, madame.

- Jean-Marc ?
- Oui.

�a me fait du bien
d'entendre ta voix.

Tu me manques beaucoup.
Comment va Christine ?

- Mal.
- Quoi ?

- Qu'est-ce qu'elle a ?
- 40 de fi�vre.

Jean-Marc, c'est affreux ! Il faut
appeler un m�decin tout de suite.

Merci du conseil.

Tu me promets de me rappeler
d�s que le m�decin sera venu ?

Entrez !

J'avais entendu, � entrez �.

Excusez-moi, j'avais oubli�.

Retenez-moi une place
dans le 1er avion pour Paris.

Bien.

Je n'aurais m�me pas
eu le temps de voir Rome.

Allez, sois sage.
Fais dodo !

Tu n'as plus de fi�vre.

Non mais papa m'a dit
que j'avais �t� tr�s malade.

Maintenant, il faut dormir
si tu veux �tre gu�rie demain.

�a ne devait pas �tre bien grave.

Tu regrettes que
je t'ai fait revenir ?

Non, �a prouve que toi aussi,
tu avais envie de me voir.

Maintenant, j'aimerais
qu'on parle s�rieusement.

Assieds-toi.

- Ferme les yeux.
- Pourquoi ?

Pour me faire plaisir.

Et donne-moi ta main.
La gauche.

C'est pour que je compte
les minutes quand tu seras pas l� ?

Oh, Jean-Marc !

Ne me fais pas de sc�ne.

Pas ce soir.

J'aime bien sentir ta peau.

Serre-moi fort dans tes bras.

D�sol�, mais j'ai un travail
urgent � terminer.

- �a ne peut pas attendre ?
- Non.

Tu en as pour longtemps ?

J'en sais rien.

Bon,

moi aussi,
je vais travailler.

J'ai fini.

- T'en as encore pour longtemps ?
- Oui. Ne m'attends pas, va te coucher.

Laisse-moi, sinon je n'aurai
pas le courage de terminer.

Attention � mon plan !

Tu es fou ?
Tu vas tout m�langer !

Je t'en supplie !
Jean-Marc, non !

- L�che-moi, je ne veux pas.
- Tu vas voir.

Non !

Non !

Salaud, tu m'as encore eue !

Tu regrettes ?

C'�tait le d�sir qui te jetait vers moi,
ce n'�tait plus de l'amour.

C'�tait pour toi le moyen
d'affirmer ta sup�riorit�.

Nous devions nous ressaisir,
nous retrouver tous les 2 loin de Paris

pour faire le point.
Nous pouvions encore tout sauver.

- Patron, j'ai � vous parler.
- Moi aussi.

J'aimerais prendre
15 jours de cong�.

Oui, j'ai un peu d�laiss�
mon mari et ma fille depuis quelques mois.

J'aimerais les emmener
aux sports d'hiver.

Et votre exposition ?
Elle commence dans 6 semaines.

� ma place,
vous l'accorderiez ce cong� ?

- Certainement pas.
- Alors, venez voir !

Voil� ! Maintenant,
vous �tes � ma place.

Les cong�s,
c'est vous qui les donnez.

Moi, je passe � l'�tage
au-dessus : pr�sident-directeur g�n�ral.

Je n'ai pas fait enlever la lampe rouge.
�a peut toujours servir.

Regarde. Tu vois,
les pieds bien parall�les.

Le poids du corps en avant.

Y a que les hanches qui bougent.

Fran�oise, vous me reconnaissez ?
Nicole.

Voyez, je me donnais l'illusion
d'aller moi aussi aux sports d'hiver.

J'�tais juste venue dire 2 mots �
Jean-Marc au sujet de mon divorce.

Rassurez-vous,
je ne veux pas vous l'enlever.

Bon, je vous laisse.

Au revoir.
Je te reverrai � ton retour.

Regarde, maman !

Nicole m'a demand�
de m'occuper de son divorce.

Je pouvais difficilement lui refuser.

Je ne peux pas
partir � Meg�ve maintenant.

Mais c'est pas s�rieux ?

Christine, tu entends ?
Ta m�re veut nous priver de vacances.

- C'est vrai, maman ?
- Mais non, voyons.

Nous partirons
un peu plus tard, voil� tout.

Je t'en prie, Jean-Marc.
Essaie de me comprendre.

Je te demande seulement de retarder
ce voyage d'un mois, le temps de m'organiser.

Il fallait y penser plus t�t.

Je ne pouvais pas pr�voir
que je serais nomm�e directrice.

C'est important
pour mon avenir.

Ton avenir, ta carri�re !
C'est tout ce qui t'int�resse !

Christine et moi,
on ne compte plus.

On le sait que tu r�ussis,
on le sait que tu gagnes plus d'argent que moi !

C'est pas une raison
pour faire la loi.

Nous avions d�cid�
de prendre des vacances ensemble.

Moi je m'�tais arrang� pour �tre libre.

Et mon m�tier
compte autant que le tien.

Tu veux venir, oui ou non ?

Pas tout de suite.

- Laisse-moi au moins 15 jours.
- Non !

- Christine et moi, nous irons sans toi.
- �coute...

N'insiste pas !
C'est une question de principe.

Si jamais tu changes d'avis,
pr�viens-moi. Bonsoir.

All�, l'h�tel des Neiges ?
Je voudrais parler � M. Dubreuil.

- De la part de sa femme.
- M. Dubreuil est sorti, madame.

- Et ma fille, elle est couch�e ?
- Mlle Dubreuil n'est pas � l'h�tel.

Comment �a ?

Elle est au home d'enfants Les Poussins.

Demandez le 60 � Meg�ve.

Merci.

Bonne ann�e !

Que fais-tu ce soir?

Je vais rejoindre Danielle chez des amis.
Pourquoi, tu avais besoin de moi ?

Je pensais qu'on aurait pu
sortir ensemble.

Il y a si longtemps
que �a nous est pas arriv�.

- � qui la faute ?
- Oh, pardon !

Que faites-vous ici ?
Je vous croyais parti.

Je travaillais sur une maquette.
Vous voulez la voir ?

Elle attendra bien
jusqu'� l'ann�e prochaine.

Alors, � l'ann�e prochaine.

Pauvre Ettore !
Il croyait te trouver seule.

O� allons-nous ?

- Et Danielle ?
- Bah...

Danielle doit
se demander ce que tu es devenu.

�a te fait plaisir, hein ?

Tu l'aimes ?

Tu l'aimes ?

Tu veux savoir si je l'aime
comme je t'ai aim� ?

Tu le sais tr�s bien.

Attention ! Dans 10 secondes,
nous serons en 1963 !

9, 8, 7, 6, 5,

4, 3, 2, 1 !

Bonne ann�e !

Bonne ann�e, les amoureux !

Je suis bien avec toi.

J'ai l'impression de revenir
d'un long voyage.

Tu as pris ton temps...

Tu n'as pas chang�.

- O� allons-nous ?
- Chez moi.

- C'est pas possible.
- Pourquoi ?

- Parce que j'ai rendez-vous.
- � cette heure-ci ? Avec qui ?

- Avec ton amant, peut-�tre ?
- Justement.

- Toi, un amant ?
- Pourquoi pas ?

- Naturellement, je ne le connais pas !?
- Justement, si.

- Qui est-ce ?
- Ettore.

O� veux-tu le rejoindre,
ton amant ?

� son h�tel ?

Tr�s bien.
Je te d�pose.

Non, je t'en prie.
Je pr�f�re rentrer.

Jamais de la vie ! Une nuit d'amour,
tu ne vas pas t'en priver � cause de moi.

Surtout, ne le fais pas attendre.

Apr�s cette soir�e,
j'ai pr�f�r� ne plus sortir.

Je t'ai attendu en travaillant.

J'esp�rais que notre s�paration
t'aurait fait comprendre � toi aussi

� quel point
nous avions besoin l'un de l'autre.

Qu'est-ce que tu fais l� ?

Je ne vous attendais pas
avant la fin de la semaine.

Il n'y avait pas de neige et tous les
les autres enfants sont partis.

C'est gentil d'avoir
avanc� ton retour.

- Je m'ennuyais sans toi.
- Vraiment ?

Je ne d�range pas tes projets,
au moins ?

Tu vois ?
Je n'ai pas cess� de travailler.

Pour ne pas trop penser � toi.

Tu aurais d� sortir,
te distraire.

Tu n'es pas sortie du tout ?

- Si, une fois.
- Ah, quand m�me.

Et avec qui ?

Va te faire couler un bain.
Je te rejoins tout de suite.

J'ai pass� le r�veillon
du jour de l'an avec Roger.

C'est moi qui lui ai demand�.
Je me sentais seule.

- Nous sommes all�s...
- ...� l'�l�phant rose, je sais.

Ne prends pas cet air �tonn�.
Tu sais tr�s bien qu'on vous a vus.

C'est pour �a que tu m'en parles.

- Qui nous a vus ?
- Nicole !

Vous vous embrassiez � pleine bouche !

�a fait combien
de temps que �a dure ?

- Nicole ! Quand t'a-t-elle dit �a ?
- � Meg�ve.

� Meg�ve ? Je croyais
qu'elle restait � Paris.

Ah, je comprends maintenant
pourquoi tu voulais tellement partir.

Pourquoi tu as mis
Christine dans un home d'enfants !

Non, non, non, c'est trop facile.

C'est de toi qu'il s'agit.
De toi et de Roger.

T'as le culot de me parler de Nicole !

Comme si t'avais attendu que
je couche avec elle pour me tromper !

Vous vous �tes bien moqu�s de moi,
tous les 2 !

J'aurais tort de me priver.
Apr�s tout, nous sommes un m�nage moderne !

Jean-Marc, �coute-moi,
je t'en supplie !

Inutile. Nous n'avons
plus rien � nous dire, tu entends ?

C'est fini, fini !

Non, c'�tait pas possible.
Je ne pouvais pas le croire.

Tu voulais me quitter, et plut�t que
de l'avouer, tu n'avais pas h�sit� � m'accuser.

Mais j'�tais pr�te � tout
pour te retenir.

� supplier Nicole,
s'il le fallait.

Je n'avais plus
ni orgueil, ni fiert�.

J'�tais trop malheureuse.

- All� ?
- All�, l'h�tel L�vis ?

S'il vous pla�t, est-ce que Mme Nicole
Davison est � Paris, en ce moment ?

Oui madame.
Elle est rentr�e cet apr�s-midi.

Pouvez-vous me la passer ?

D�sol�, Mme Davison a demand�
qu'on ne la d�range sous aucun pr�texte.

Voulez-vous laisser un message ?

O� on va ?

Je te l'ai d�j� dit.
On va habiter chez m�m�.

- Et papa ?
- Il est en voyage.

- O�, maman, o� ?
- Je t'en supplie, arr�te ces questions !

Je t'avais attendu toute la nuit.

Cette fois, c'�tait bien fini.
Je renon�ais � lutter.

All� ?

Non, Jean-Marc,
Fran�oise n'est pas l�.

Si elle �tait l�,
elle refuserait de vous r�pondre.

Non, il ne faut pas
non plus lui �crire.

Si vous avez quelque chose � lui dire,
adressez-vous � son avocat.

Bonsoir, Jean-Marc.

J'ai essay� de tenir le coup,
mais c'�tait plus fort que moi.

J'ai couru vert toi,
je t'ai cherch� partout.

Je ne savais m�me pas ce que j'allais te dire
mais il fallait absolument que je te parle.

Halte !
On ne passe pas.

Avoue-le :
c'est Jean-Marc que tu venais voir ?

Alors maintenant, c'est contre
toi-m�me que je dois te d�fendre ?

Tu n'es pas
une cliente facile, tu sais ?

Ne te d�sole pas.
De toute fa�on, Jean-Marc n'est pas l�.

Nicole l'accapare.
Il n'a m�me plus le temps de travailler.

- Ils vivent ensemble ?
- Pas tout � fait. Ce serait trop beau.

Entretien d'une concubine au domicile conjugal,
flagrant d�lit : le divorce est dans le sac.

�a finira par arriver.
Tu verras. Je l'attends au tournant.

Il faut le comprendre,
ce pauvre Jean-Marc.

Il a enfin trouv�
plus faible que lui.

Avec Nicole, il se sent un homme.
Il a des responsabilit�s.

Cette pauvre enfant a
tellement besoin d'�tre prot�g�e.

Toi, tu ne lui as
jamais donn� cette chance.

Il est normal
qu'il prenne sa revanche.

Entre nous, tu ne crois pas
qu'il est plus heureux maintenant ?

Et toi,
profite de mon exp�rience.

Contente-toi des hommes
qui te donne du plaisir.

Pour les femmes comme nous,
c'est la meilleure solution.

Ciao.

Ce jour-l�,
j'ai perdu tout espoir.

J'avais cru que
tu �tais aussi malheureux que moi.

Et d�j�, tu avais
commenc� une nouvelle vie.

Une vie dans laquelle
je n'avais pas de place.

Un peu de silence, s'il vous pla�t.

Vous buvez trop de caf�.
Vous allez vous rendre malade !

C'est sur le film
que je veux votre avis.

- Danielle...
- et Roger.

Ils sont heureux de
vous faire part de leur mariage

- qui a �t� c�l�br� aujourd'hui...
- dans la plus stricte intimit�.

Ils invitent tous leurs amis
� sabler le champagne

� l'issue de cette projection.

Coupez ! Lumi�re.

Qu'est-ce que c'est que cette plaisanterie ?

Ce n'est pas du tout une plaisanterie.

Nous sommes mari�s.

Mes f�licitations. Je vous donne
jours de cong� � tous les .

Voici les clefs
et la carte grise.

La voiture est devant la porte.

- Comment est-elle ?
- Elle est digne de vous.

Vous allez m'apprendre � la conduire.

Ne t'en fais pas. La conciliation,
c'est la derni�re formalit�.

Apr�s �a, tu seras
compl�tement libre.

Et surtout, ne flanche pas.

Tu oublies Jean-Marc !
Tu ne le regardes pas, tu ne l'�coutes pas.

C'est le juge qui compte.
Tu ne t'adresses qu'� lui.

S'il te pose des questions, n'oublie pas
que la v�rit�, c'est ce qu'il y a dans le dossier.

Mme Fran�oise Dubreuil !

Vas-y, � toi de jouer.

Je t'attends � la buvette.

M. Jean Marc Dubreuil !

M. le juge vous prie de l'excuser.
Il sera l� dans quelques minutes.

Mais non, Patricia.
Je ne suis pas folle.

Je sais ce que je fais.

Tout est arrang�.
Mais oui.

Jean-Marc m'a jur�
qu'il n'avait pas couch� avec Nicole.

Et il sait qu'il ne s'est rien
pass� entre Roger et moi.

Et puis je l'aime, tu comprends ?

Oui, nous allons � Florence.
Un nouveau voyage de noces.

On repart � z�ro.

Ma pauvre Fran�oise !
On ne repart jamais z�ro.

On repart toujours de l� o� l'on est.
Tu t'en apercevras vite.

Tu ne comprendras
jamais rien � l'amour, ciao !

Bien s�r, elle avait raison.
C'�tait une folie.

Mais nous 2 nous savions que
nous ne pouvions pas vivre l'un sans l'autre.

Il ne nous restait plus
qu'� tout recommencer.

Florence, tu te rappelles ?

Nous y sommes
quand m�me revenus ensemble.

Rien n'a chang� depuis 6 ans.

Et nous,
nous n'avons pas chang� non plus.

Viens.

J'esp�re que madame est contente
d'avoir retrouv� sa chambre.

- C'est une chance qu'elle n'a pas �t� retenue.
- Grazie.

- Tu es d�j� venue ici sans moi ?
- Un aller-retour il y a 3 mois,

pour signer un accord
avec la Chambre de commerce.

T'as eu ce grand lit pour toi toute seule ?

� qui la faute
si j'�tais toute seule ?

T'aurais pu venir avec un autre.

Apr�s tout, je ne sais pas
ce que tu as fait pendant 6 mois.

- Tout ce que j'ai fait, je peux te le dire.
- Tout ?

Si t'as eu des amants,
tu me le diras ?

Je pourrai pas le supporter.

Fran�oise,
c'est pas vrai ?

Tu m'en crois capable ?

Non.

Entrez !

[En italien] Bonjour monsieur,
bonjour madame.

- Ils n'ont pas mont� vos bagages ?
- Nous n'avons pas de bagages.

Pourriez-vous nous apporter
des brosses � dents, du dentifrice,

un rasoir, un peigne,

une chemise de nuit pour moi
et un pyjama pour monsieur.

- En somme, tout ce qui nous manque.
- Oui, madame. Je l'apporte tout de suite.

Merci.
Vous avez tout le temps.

L'avantage des h�tels de luxe, c'est qu'ils ne
cherchent pas � savoir si on a de l'argent.

�a ne les emp�chera pas
de nous pr�senter la note.

Il me reste 10 000 lires, et toi ?

Ne t'inqui�te pas.
Je me d�brouillerai.

Les industriels de Florence
ne peuvent rien me refuser.

Voil� toujours 300 000 lires
pour commencer.

Quand vous les aurez d�pens�s,
revenez me voir.

- Ne me tentez pas.
- Tout ce que je poss�de est � vous.

Gr�ce � votre exposition, j'ai d�j�
plusieurs commandes pour la France.

Vous devriez venir travailler en Italie.

Avec votre intelligence et votre beaut�,
vous feriez fortune. Pensez-y !

Des Italiens qui
n'ont rien � te refuser ?

La preuve.

Il y a longtemps
que tu es l� ?

2 minutes. Je voulais pas
troubler votre intimit�.

Notre intimit� ?
Je le connais � peine.

Il m'a pourtant paru
tr�s familier avec toi.

Pour 300 000 lires,
il peut se le permettre.

Il n'a peut-�tre pas
attendu que t'aies besoin de son argent !?

Une Fran�aise jeune, jolie, libre...

�a devait les exciter,
tous ces Italiens.

Tu n'avais aucune raison de te priver.

Ne fais pas cette t�te.
Je plaisantais.

Non, tu ne plaisantais pas.
Tu �tais jaloux.

Et je ne savais que faire
pour retrouver ta confiance.

Tu t'installais dans ta jalousie.
Tu me surveillais.

Tu cherchais les
occasions de me surprendre.

Tu �tais m�me capable de
les provoquer, de me tendre un pi�ge.

M. Dubreuil,
un t�l�gramme pour vous !

J'ai rendez-vous au minist�re
de la justice demain matin.

- C'est important ?
- Pour moi, oui.

Si on part tout de suite,
on peut y arriver.

Non, en voiture,
c'est trop risqu�.

On est � la merci d'une panne.
Je vais prendre l'avion.

Il y a un avion pour Paris ce soir ?

Il y en a un qui
part de Pise dans une heure.

Mais Pise est � 60 km.

D�p�chons-nous.

Et les bagages, la note d'h�tel,
la voiture, qu'est-ce qu'on va en faire ?

Tu restes ici, tu t'occupes de tout.

Tu rentres demain par la route.
Je ne veux pas que tu roules de nuit.

- Mais je ne veux pas te quitter.
- Viens, ne perdons pas de temps.

- Qu'est-ce que tu attends ?
- Je ne retrouve plus la clef.

J'ai d� la laisser � la r�ception.
Je vais la chercher.

Tant pis, je vais prendre un taxi.

- Pise !
- Mais tu n'as pas assez d'argent.

- Tiens.
- Merci.

Tu ne m'embrasses pas ?

Surtout, ne roule pas comme une folle.
Et ne pars pas avant demain matin.

[En italien] Allons-y !

Vous cherchez vos clefs ?

Les voil�.

Fran�oise, je ne comprends pas.

Vous aviez l'air de tenir � moi
et brusquement, vous �tes partie sans rien dire.

Quand j'ai appris que vous �tiez � Florence
avec votre mari, je n'ai pas voulu le croire.

- Pourtant, c'est la v�rit�.
- Je sais.

Alors moi, vous me cong�diez ?

Disons que je vous rends
votre libert�.

Qu'est-ce que j'en ferai ?

Je vous aime.

Moi, je ne vous ai jamais cach�
que je ne vous aimais pas.

Non, jamais.
Mais j'esp�rais qu'un jour...

J'ai r�v� de revenir
� Florence avec vous.

De vous recevoir
dans le palais de ma famille.

Trop tard.
Je pars demain matin.

Alors, je vous en prie,

venez une fois,
une seule fois au palais Baldini.

Je voudrais simplement garder
le souvenir de votre pr�sence.

C'est tout ce qui me restera de vous.

Vous n'avez pas le droit de refuser.

C'est un repas improvis�.

Seule la vaisselle
n'est pas indigne de vous.

Vous �tes merveilleux, Ettore.
J'ai l'impression de vivre dans un r�ve.

Ce palais n'est plus
habit� que par des fant�mes.

Il s'�teint tout doucement, comme
la glorieuse famille des Baldini.

Seule une femme comme vous
aurait pu lui rendre la vie.

Si vous aviez accept� d'y rester.

Vous pouvez me quitter, Fran�oise,

mais ce qu'il y a eu entre nous,
vous n'arriverez pas � l'effacer.

Je ne tiens pas � l'effacer.

Gr�ce � vous, j'ai compris
qu'il n'y avait qu'un seul homme dans ma vie :

Jean-Marc.

- Il est tard. Je dois m'en aller.
- Fran�oise !

Je vous en supplie.
Ne partez pas.

J'ai fait pr�parer votre chambre.

Giuseppe va vous y conduire.

Soyez sans crainte.

Je ne vais pas vous
imposer ma pr�sence.

Mais cette nuit,
je saurai que vous �tes encore l�,

tout pr�s de moi,
pour quelques heures.

Soit.

La voil� la v�rit�. Elle est toute simple
mais difficile � dire.

J'esp�re que
je trouverai les mots qu'il faut.

Je ne suis pas tout � fait
innocente, bien s�r.

Mais si tu fais
un effort pour me comprendre,

il te sera facile
de me pardonner.

Tu souffriras peut-�tre un peu,
mais nous serons ensemble.

C'est la seule chose qui compte.

Fran�oise !
Vous alliez partir sans me dire au revoir.

J'aurais pr�f�r�.

Je dois aller � Florence.
Je peux vous accompagner ?

Bon.

Fran�oise,
nous ne nous reverrons plus jamais.

Avant de vous quitter,
laissez-moi vous embrasser encore une fois !

Je sais que pour vous, �a compte
si peu, tandis que pour moi...

Oh, Jean-Marc, tu ne m'as
m�me pas laiss� une chance de t'expliquer.

Ta d�cision �tait d�j� prise.
Tu n'es revenu que pour me prendre en faute.

Tout est fini maintenant.
Je ne te reverrai plus.

Non, ce n'est pas possible !
C'est trop b�te !

Tu m'aimes encore, j'en suis s�re.
Tu finiras par comprendre.

Tu verras, je te prouverai
qu'il n'y avait que toi dans ma vie.

Il n'y aura jamais que toi !