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Il faut qu'on reste ensemble, Marc.

Vous aussi,

vous avez cette impression
de toujours faire un choix ?

Entre la gauche et la droite,
entre le bien et le mal,

entre votre tête et votre coeur ?

Tu sais que tu n'as pas le droit
d'être là ?

Vous êtes la gendarmerie.

Marc !

Le maréchal est là.
C'est Paul Latinus.

C'est le chef du WNP.

Le couple qu'on suivait a été tué.

Votre nom, brigadier ?

- De Vuyst, Marc.
- Le fils de... ?

Vous ne ressemblez pas
à votre vieux.

Oui, j'en ai entendu parler.

Le PIO.
De quel côté étaient-ils ?

Ils devenaient
de plus en plus dangereux.

Pour tout le monde.

Selon moi, ces attaques
sont le résultat d'un SSPT.

- Pas de psychiatre ?
- Du Valium ?

Ils ne s'arment pas pour rien,
Marc.

OK, Verhellen, parlez-nous
de la présomption d'innocence.

Il s'agit
d'un principe de droit pénal

et du fondement des règles
sur la charge de la preuve.

Toute personne reste innocente
jusqu'à preuve du contraire.

Le doute profite au détenu.

In dubio pro reo.

C'est du latin.

OK, c'est bien.

Pourquoi t'as choisi le droit ?

Pourquoi avoir choisi le droit ?

C'est plein de bourgeois.
C'est toi qui le dis.

Justement, pour éviter de laisser
la justice aux bourgeois.

Je le fais pour ma mère.

Elle rêvait d'avoir un avocat
dans la famille.

Et Franky n'était pas vraiment
une option.

C'est à la Chambre du Conseil...

de contrôler
si le maintien en détention

est justifié.

Hé, va te faire foutre !

Trois morts
pour quelques boîtes de chocolat,

de l'alcool et du café.

C'est le bilan
d'un bain de sang

orchestré
par les Tueurs du Brabant.

Les auteurs des faits ont volé
les armes de la gendarmerie

et ont fui
à bord d'une Saab 900 Turbo

et de la Mercedes
du couple abattu.

Le dossier
des attaques de supermarchés

est désormais dans les mains
du parquet de Nivelles,

sous l'égide
du procureur Jean Deprêtre.

Allez.
Léon, le voilà,

le troisième homme.
On va pouvoir jouer.

Goff, on ne doit pas bosser
sur Nivelles ?

C'est trop fort pour moi.

Un franc par pli,
dix pour un tour.

Tu n'es pas assez gros pour ça.

- T'es sur le bon chemin.
- Ce ne sont que des muscles !

Oui, des muscles qui ont mariné
dans le calvados et le beurre.

- Voilà.
- Allez, on commence.

Je suis le directeur
de la Banque Copine

sur l'avenue Louise.

Une banque privée.

Il est mon indicateur préféré.

Atout pique.

Bouffer, chier, tcha tcha tcha.

Bouffer, chier, tcha tcha tcha.

Ne t'étouffe pas, Léon.

Allez, lève les bras.
Donne-lui un verre d'eau, fiston.

Non, hein.

Les poissons ont pissé dedans.

C'est l'heure de rentrer
chez madame La Femme.

Elle doit apprécier.

On verra ça la prochaine fois.

23 francs.

Je peux te rendre.

Rien que du blabla sans intérêt.

Quel blabla ?

Ne te fous pas de moi, Léon.

C'est fini
"Bouffer, chier, tcha tcha tcha".

Il reste un truc dans le frigo ?

J'ai mal au ventre.

Que de la purée.

De la purée ?
C'est parfait.

Merci.

C'est vrai, tu crois,
ce coup d'Etat de Finné ?

Ce serait lié aux cambriolages ?

C'est une légende
qui circule déjà depuis des années.

Finné n'avait rien à me dire.
Il l'a donc ressortie.

Mais ce n'est pas impossible.
Hypothétiquement ?

C'est bizarre
tout ce qu'il se passe.

Il y en a toujours un
pour se rendre intéressant.

Comme Finné ?

Finné est un banquier

qui aime se faire plaisir
et boire un verre.

Il ne mène pas de coup d'Etat.

Au fait,

j'ai reçu un fax,

envoyé par le parquet.

Ils cherchent du monde
pour la cellule de Nivelles.

Bibi va passer l'entretien.

- Vous bosserez sur les Tueurs ?
- On verra.

Chaque chose en son temps, fiston.

Je verrai
si je peux te prendre.

Sinon, tu travailleras d'ici,
pour assurer mes arrières.

Sous les radars, n'est-ce pas ?

Il n'y a pas le choix.

Allez, un dernier.

Par là, il y a le bar.
Et par là, les toilettes.

Eh, les tourtereaux !
Ici, c'est pas l'hôtel.

C'est pas normal.
Partout où tu vas,

- tu vois ou tu entends les flics.
- Ils veillent à ta sécurité.

Ma mère, par exemple.
Elle n'ose plus aller au Delhaize.

Parfois, tu es si naïf, tu sais ?

- Ils n'assurent pas ta sécurité.
- Ah non ?

Ils font quoi, alors ?

J'ai envie de frites.

C'est un code ?

C'est une technique spéciale ?

Mon père le faisait tout le temps.
Je tiens ça de lui.

Ca se passe mieux entre vous ?

Il est resté coincé dans le passé.
C'est compliqué.

- Surtout pour toi et Franky.
- Pour lui aussi.

Au fait, tu as revu Franky ?

A cause du travail avec Goff,
c'est difficile de se voir.

Et toi ?

Tu t'entendais bien avec ton père ?

Oui, pour être honnête.

Mais il n'était pas beaucoup là.

- Je ne le connaissais pas si bien.
- Tu es devenu gendarme pour lui ?

- T'as étudié ça en psychologie ?
- Non.

Mais bon,

un mec aussi intelligent que toi
aurait pu faire mieux.

Mieux que quoi ?

Que d'envoyer de la pisse
aux gens ?

Que de lire
"le Petit Livre rouge" ?

Tu sais ce que je veux dire.

J'ai fait ce choix consciemment.

Peut-être que c'est lié à mon père,
mais je n'en suis pas sûr.

C'est autre chose.

Et pour l'uniforme, évidemment.

Ca plaît énormément aux femmes.

Espèce de macho.

Je dois aller...
Je reviens tout de suite.

C'était qui ?

Un pote. Chrisse.

Un amateur, ce Chrisse.

Quoi ?

Tu lui tends l'argent,
il le met dans sa poche,

puis il te donne la drogue.

Il ne fera pas carrière
comme dealer.

C'est vrai,
je suis en présence d'un expert.

Comparé à lui,
on est tous experts.

Tu ne serais pas en train
de me juger ?

Non.

Que veux-tu que je te dise ?

Qu'on va se louer un studio ?

S'abonner à un magazine ?

Aller manger des gâteaux
chez nos parents ?

- Avoir des enfants ?
- Je ne veux pas d'enfants.

- Pourquoi pas ?
- Je ne veux pas. Jamais de la vie.

Pourquoi ?

Mon père.
Ton père.

Tu veux d'autres raisons ?

Mon père est triste
d'avoir perdu ma mère.

Rien d'autre.

Le chagrin n'explique pas tout.

De toute façon,
le monde part en couille.

A quoi bon mettre des enfants
sur cette Terre ?

- Tu te produis où ce soir ?
- Au West Side.

Quelqu'un vient t'aider
pour tes disques ?

Un pote.

On doit se retrouver chez moi.

On se voit demain ?

On verra bien.

Pourquoi tu mets ton uniforme ?

On fait une descente ce soir.

On te renvoie sur le terrain ?

Un peu d'action
ne me fera pas de mal.

Mais enfin, chéri.

Tu vas te laisser humilier
encore longtemps ?

Pourquoi tu ne me l'as pas dit ?

Je l'aurais vite mis
dans la machine à laver.

Je te prépare vite une tartine ?

- Non, merci.
- T'es sûr ?

Oui.

Une grande avancée a été faite

dans le dossier
dit des Tueurs du Brabant

lorsque le procureur de Nivelles
a procédé

à l'arrestation de divers membres
du gang hennuyer "Les Borains".

Un revolver de Type Ruger SP38,

trouvé lors d'une perquisition
chez le chef des Borains,

pourrait avoir servi
lors de l'attaque

du Colruyt de Nivelles,

ayant fait trois morts
et un blessé grave.

Une telle avancée dans l'enquête
juste après le braquage de Nivelles

est une victoire pour la justice.

Le procureur de Nivelles,
Jean Deprêtre, a déclaré

que c'est grâce
au travail minutieux

dans son arrondissement

que ces bandits n'étaient plus
un danger pour la population.

- Je croyais que tu étais parti.
- Ah, non.

C'est quoi, ça ?

Oui, c'est un masque antiride.

- Pourquoi tu es revenu ?
- J'ai oublié mon portefeuille.

Je viens aussi embrasser tes rides.

Tu vas avoir la bouche toute verte.

- Ne fais pas de bruit en rentrant.
- Oui.

- T'en as encore sur toi ?
- Pour toi, oui.

Vos papiers, s'il vous plaît.

Tous les deux.
Mademoiselle ?

Nom, prénom ?

Vicky Verhellen.

Date de naissance ?

C'est d'en avoir trop reniflé ?

C'est quoi ça, mademoiselle ?

Je ne sais pas.

C'est la fin de vos études
de droit.

Monsieur, je suis vraiment désolée.
Je le regrette.

Moi aussi.

Vous savez qui vous devez appeler ?

Vos parents ?

Mes parents ?
Pas vraiment. Non.

Vous serez interrogée plus tard,
le temps d'évacuer vos saletés.

Emmenez-la.

Monsieur,
puis-je téléphoner à quelqu'un ?

Allez, notez le numéro ici.

Je le connais pas par coeur.

Dans ce cas,
je ne peux pas vous aider.

Si, je crois bien.

- Le voilà.
- Bonsoir, major.

C'était rapide.

- Où est-elle ?
- Le bâtiment de derrière.

Elle redescend sur terre
avec ses compagnons.

Combien elle avait sur elle ?

Deux grammes, je pense.

Vous faites les nuits ?

Depuis l'affaire François.

Mais ça a ses avantages.

- Ah bon ?
- Oui.

On peut se revoir.

Viens, on va d'abord causer un peu.

Et ?
Goffinard enquête sur Nivelles ?

- Il devrait commencer lundi.
- Ah, oui.

C'est ce que je me disais.

Il a dû bénéficier
d'un fameux coup de pouce.

Il est bon dans son domaine.

Oui, oui.
Mais pas pour les bonnes raisons.

Comment ça ?

Il est trop vaniteux.
Beaucoup trop.

Il se penche sur cette affaire
pour s'attribuer tout le mérite.

Rien d'autre.

- Tu as pu parcourir le dossier ?
- Oui.

Avec tout mon respect, major,

en quoi êtes-vous lié
à cette l'affaire ?

J'étais le premier officier
sur place.

- Je l'ignorais.
- Un truc cloche, Marc.

Ca cloche vraiment.

- Qu'est-ce qui cloche ?
- Tout !

Les Borains n'ont rien à voir.

Deprêtre a mis sur la touche
deux juges d'instruction.

Il est en train
de manipuler tout ce dossier.

C'est ainsi qu'une affaire
est habilement étouffée.

C'est possible qu'un procureur
supplante un juge d'instruction ?

Apparemment, oui.

Et personne
ne trouve rien à dire ?

Si, mais à qui ?

A qui ?
C'est lui, le procureur.

Et toi ?

Vas-y.
T'as trouvé quoi ?

La Saab 9000 Turbo.

Elle a servi une semaine
avant Nivelles, à Temse.

Ils y avaient volé
sept gilets pare-balles.

Bizarrement, personne
n'était au courant pour ces gilets,

sauf l'état-major général,
qui les avait commandés.

Ils ont été surpris et ont
directement commencé à tirer.

Le concierge a tout de suite
été abattu.

Sa femme a été grièvement blessée.

Pour voler la Saab,
ils ont tué un chien

avec la même arme
que le chauffeur de taxi.

On dirait
qu'ils laissent des indices

pour relier toutes ces affaires
entre elles.

C'est exactement
ce qu'ils cherchent.

Quoi ?

C'est la stratégie de la tension.

Une technique de la CIA.

Le gouvernement finit
par terroriser ses concitoyens

qui demandent
plus de policiers dans la rue.

- Le gouvernement.
- Oui.

Vous croyez aussi
à la théorie du coup d'Etat ?

Pourquoi ?
D'autres oui, peut-être ?

Un informateur.

Léon Finné ?

Qui serait derrière cette stratégie
de la tension ?

Peut-être Gladio.

Ou un groupe armé,
qui serait anticommuniste.

C'est officiel ?

Jusqu'à un certain point.

Qui serait à sa tête ?

J'ai déjà enquêté
durant l'affaire sur François.

- Le PIO peut-être.
- Le PIO ?

Mon père y aurait pris part ?

C'était l'objet de mon enquête.

Pourquoi ne pas me l'avoir dit ?

Je le fais maintenant.

Vous vous êtes servi de moi ?

Vous m'avez approché
pour avoir des infos sur lui ?

Et Vicky ?

Ca faisait partie de votre plan ?
- Non, c'est du pur hasard.

Et avoir traîné Goffinard
dans la boue.

C'est classe, major.
Très classe.

Ca ne va pas ?

Vous vous sentez bien ?

C'est votre coeur ?

Doucement.
Asseyez-vous.

Ca va ?

Je dois appeler quelqu'un ?
- Non, une minute.

Ca va passer.

J'aimerais
que cela reste entre nous.

Sinon ma carrière de gendarme
est terminée.

Je ne dirai rien.

Je vais encore rester un peu assis.

Tu peux repartir avec ta copine.

Dis-lui qu'elle a un avertissement.

Et ?
Tu dois être fier, non ?

- De quoi ?
- D'avoir sauvé la brebis égarée.

Non, pas vraiment.

On le sait tous.

Les flics arrêtent
les étudiants toxicos

plutôt que les Tueurs du Brabant.

Vraiment ?
Une brebis égarée ?

Ou une chèvre stupide.

Quoi ?

On joue à quoi, là ?

Je ne sais pas.

Qu'est-ce que tu crois ?

Qu'on est en train de tout foirer.

Moi, c'est sûr.

Ce serait pas mieux
si on en restait là ?

D'accord.

Je ne vais pas te changer
et tu ne vas pas me changer.

Salut.

- Tu ne dors pas ?
- Non.

J'ai trouvé ce flacon.

Embrasser mes rides ?

Ce n'était pas un vrai baiser.

Depuis quand
tu prends du Valium ?

Dirk m'en a prescrit.

Je ne voulais pas t'inquiéter.

C'est raté.

Enfin, chéri.

Ce ne serait pas le moment
de quitter la gendarmerie ?

J'ai demandé ma mutation.

Pour où ?

Nivelles.

Un jour ou l'autre,
on fait tous une chose stupide.

Une connerie qu'on regrette déjà
alors qu'on est train de la faire.

Tu vois de quoi je parle ?

Oui, bien sûr que tu vois.

On est tous une chèvre stupide
à un moment de notre vie.

On pourrait se consoler
avec une chanson d'Elton John,

"Sorry seems
to be the hardest word."

Mais vous écoutez FM Bruxel.

Ici, on emmerde Elton John
et son piano.

On peut le dire, ce mot difficile,
quand on a tort.

Je suis donc désolée.
Et merde à ces deux mondes.

Mon monde est aussi ton monde.