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LA TARENTULE AU VENTRE NOIR

Oui ?

Madame Zani ? Elle est en
pleine séance de massage.

D'accord. Je vais la prévenir.

Oui ?

Oui.

- Madame ? - Oui ?

C'est M. Zani. C'est urgent.

D'accord.

- Merci. - De rien.

Écoute, je ne veux pas te parler.
En plus, ce n'est pas le moment.

Je t'ai dit que je ne pouvais pas. Tu
n'as qu'à passer ce soir, d'accord ?

Bien, mais évite les insultes.

Ça suffit !

Comment ça, je suis une nymphomane ?
Je savais que ça finirait comme ça.

Une nymphomane !

Une sale pute ! Voilà ce que tu es !

Pourquoi m'as-tu envoyé cette photo ?

- Pour me faire chanter, hein ?
- Non, je n'ai rien à voir avec ça.

- Je n'y suis pour rien.
- Tu ne briseras pas ma vie,

ma carrière, ou ma réputation.

Quel est le rapport avec ton travail ?
Qu'attends-tu de moi ?

En réalité, tu es jaloux.

C'est peut-être toi qui
as pris cette photo.

C'est une mauvaise blague. J'en suis sûre.

- Une sale blague, voilà ce que c'est.
- Je veux savoir qui c'est.

Donne-la-moi.

Sale brute !

- Que vas-tu faire ?
- Laisse-moi tranquille !

Ça suffit. Allez, viens.

Ça suffit !

C'est bien, hein ?

Qui est là ?

La pièce, de forme rectangulaire,

mesure neuf mètres sur six,

et quatre mètres de haut.

Elle est fermée par une porte vitrée,

composée de trois sections,

qui est située sur le mur principal,

et donne sur un jardin.

Aucune trace de sang apparente.

Rien de visible.

Autour de la pièce, sur la droite,

une bibliothèque avec huit étagères.

Sur la gauche,

une petite table en verre,

un saint en métal.

Il y a des traces de lutte...

De lutte violente.

Des suspects ?

Quoi ? Non, désolé. Personne.

- Vous étiez séparés depuis longtemps ?
- Non, merci. Quatre mois.

Comment étaient vos relations ?

Bonnes.

- Je peux en avoir une ? - Pardon ?

Une cigarette.

On y va. On verra le reste dans mon bureau.

Écoutez...

Après les renseignements personnels,
inspectez de chaque côté,

et fouillez la maison de fond en comble.

Il me faut les photos ce matin.

Merci.

- Pourquoi vous êtes-vous séparés ?
- Nous avions nos raisons.

Monsieur, j'ai trouvé ça.

Je m'occupe du canapé.

Je prends ce côté.

Saviez-vous que votre femme
voyait d'autres hommes ?

Non.

Étiez-vous jaloux ?

- Ça me regarde. - Je vois.

Quelle est votre profession ?

Je suis assureur.

Possédait-elle par hasard
une assurance vie ?

- Qu'insinuez-vous ? - Rien, rien.

Rien, pour l'instant.

Quand l'avez-vous vue
pour la dernière fois ?

Il y a dix ou douze jours.

Où étiez-vous hier matin ?

- Chez un ami. - Comment s'appelle-t-il ?

Gianfranco...

Carlini. 5B Viale Medaglie d'Oro.

Bien, on va vérifier tout ça.
Vous pouvez y aller.

- Vous avez fini avec les empreintes ?
- Pas encore.

Dépêchez-vous, s'il vous plaît.

- Ne quittez pas la ville. - Bien sûr.

Mon Dieu !

- À qui puis-je parler ?
- Voyez le Commissaire.

C'est de ma faute. Je ne
me le pardonnerai jamais.

Vous l'avez tuée ?

Hein, vous plaisantez ?

Je dis ça car elle m'a appelée hier matin.

Elle était en colère. Vont-ils
me prendre en photo ?

Je ne veux pas être dans les
journaux, je ne suis pas coiffée.

Non, ils ne vous prendront pas en photo.

Soyons clairs. Je ne veux
pas retarder votre enquête.

Mais si vous pensez qu'il en faut une...

Pourquoi était-elle en colère ?

Parce qu'elle venait de se
disputer avec son mari.

- Où ça ? - Ici.

Je n'aurais jamais dû
attendre jusqu'à ce matin.

Si j'étais venue, il ne l'aurait pas tuée.

LE MARI DE LA FEMME
ASSASSINÉE EST INTROUVABLE

Anna ?

Anna.

Salut.

Salut.

- Tu ne devais pas être en retard.
- Désolé.

Regarde : 600 000 lires.

- Mais... - Tout est vendu, comme prévu.

- Quoi ? - Les meubles.

Maintenant, on peut redécorer.

On voulait le faire depuis un moment, non ?

Bien sûr... Oui.

- On m'a arnaquée ? - Non.

Non, parce que je peux encore tout annuler.

Non.

Je le vois à ton air, c'était une arnaque.

Ou alors tu t'es ravisé, et
tu ne veux plus rien changer.

Mais non, c'est parfait.

Quand les meubles sont vieux,
il faut les changer, non ?

Tu es fatigué.

- Je vais te faire à manger. - Attends.

- Encore des ?ufs ? - Non, du poulet.

Du poulet !

- C'est soit des ?ufs, soit du poulet.
- Alors, ta journée ?

Eh bien...

Allez, raconte. Qu'as-tu eu ?

- Une femme nue. - Jolie ?

Morte. Assassinée.

À vrai dire, je ne crois pas être
fait pour ce genre de travail.

Ce n'est pas un boulot pour moi.

Je n'y comprends rien.

Plus j'interroge des gens
et plus je m'embrouille.

- On est là pour les meubles.
- Quoi, maintenant ?

On fait ce qu'on nous dit,
on est que des employés.

- Anna, viens ici. - Excusez-moi.

Où va-t-on dormir, ce soir ?

Ne t'en fais pas. Je
m'occupe de tout, d'accord ?

- Allez. - D'accord.

Mon mari ne va pas dormir sur le sol !

- On est venus avec le camion.
- Eh bien, repartez dans l'autre sens.

- D'accord, mais... - Quand il s'énerve...

C'est un policier, vous savez.

Bonne nuit, alors. On reviendra demain.

Et voilà, tout est réglé !

- Ils sont partis ?
- Oui, j'ai trouvé une excuse.

Ils reviendront demain.

Tu sais ce qui les a décidés ?

- Je leur ai dit que tu étais policier.
- Voyez-vous ça !

Hé, ils n'ont rien dit.

Minou !

Joli minou.

Tu veux quoi, hein ? Viens ici.

Tu as faim ?

- Il est dehors toute la journée ?
- La nuit aussi.

Tu ne l'as pas entendu hier soir,

mais ce vagabond est venu gratter
la fenêtre à 2 h du matin.

Voici les empreintes de la victime.

On en a retrouvé un peu partout,
même sur la bouteille d'eau.

Là, nous avons les empreintes de
sa domestique, Dina De Filippo.

Les autres empreintes que
nous avons, dans le salon,

- sont celles du mari. - Oui.

Vérifiez s'il avait pris une
assurance vie pour sa femme.

Bien, monsieur.

Non, ce n'est pas la main du mari.

Qu'est-ce que c'est ?

Aucune idée.

Il faudrait encore agrandir.

D'ici deux jours, je pourrai savoir.

Donnez-moi le feu vert.

- On me surnomme Catapulte. - Pardon ?

Catapulte.

Avec les moyens dont je dispose...

c'est facile.

Je vous téléphonerai après-demain.

Malheureusement, il est en panne.

Si le téléphone ne marche pas, comment
ferez-vous pour me contacter ?

J'utiliserai celui du bar.

Allez-y, notez le numéro.

831-736.

831-736.

- Et qui répondra ? - Quelqu'un.

Dites juste : "La Catapulte est là ?"

et je rappliquerai aussitôt.

FOURRURES

Allez-y.

Amenez la cocaïne à la
brigade des stupéfiants.

Bien, monsieur. Je m'en charge.

Passez-moi tout ça au peigne fin.

On trouvera peut-être encore de la drogue.

Reculez ! Reculez !

Laissez passer ! Laissez passer !

Y a rien à voir.

Là, voilà le dossier complet...

Les dépositions, le rapport
d'autopsie et celui du labo.

On a même le rapport des stups.

Trafic de drogue.

On a affaire à de grosses
quantités de cocaïne.

Pour résumer...

La première était nymphomane.

La vendeuse trafiquait de la drogue.

La méthode est toujours la même.

Les deux victimes n'étaient pas liées,
mais une chose doit les rapprocher.

- Bien sûr. - Pour la vendeuse...

il faut identifier ses fournisseurs.

Commençons par les noms
de son carnet d'adresses.

Elle ne devait être qu'un intermédiaire.

Tant qu'on y est, on a quelque chose
sur l'aiguille plantée dans sa nuque ?

Oui ! Venez, que je vous montre.

Là.

Vous voyez ?

C'est une aiguille d'acuponcture.

L'assassin s'en sert pour
paralyser ses victimes.

La victime est tout à fait consciente
des atrocités qu'elle subit,

sans pour autant pouvoir réagir.

Puisque les cas sont identiques,
vous enquêtez ou je m'en charge ?

C'est votre tour, désolé.
Vous avez enquêté le premier.

Allez, bonne chance.

Descends.

Descends !

C'est là ?

Oui, Commissaire.

Je connais bien le coin.

C'est comme si j'y étais né.
Je l'ai vu entrer.

Tu es sûr que c'était Zani ?

Sûr, c'était bien lui.

En mieux.

- Mieux que quoi ?
- Que sa gueule dans les journaux.

À qui est cette maison ?

Un genre de docteur, je crois.

Un peu étrange.

Étrange ?

Parce qu'il n'y vient jamais.

C'est pour ça que j'ai remarqué
que quelqu'un était là.

Je ne vais nulle part. Ce
ne sont pas mes affaires.

Je suis agnostique.

Monsieur, j'ai trouvé un bouton.

Il pourrait être à Zani.

C'est le tien.

Reste ici, au cas où il reviendrait.

Remettez tout en ordre.

Vous n'avez pas l'air
d'un patient ordinaire.

C'est vrai.

Je pourrais vous inculper pour complicité.

Complicité ?

De quoi ?

Jusqu'à hier, Paolo Zani se cachait
dans votre maison du bord de mer.

Cette maison est à moitié abandonnée.

L'année dernière, j'y ai
même trouvé un vagabond.

Paolo Zani n'est pas un vagabond.

Vous le connaissez très bien.

Et sa femme, aussi.

Et alors ?

Eh bien, vous auriez pu montrer à Zani
comment se servir de ces aiguilles.

Dans quel but ?

Tuer.

Doucement !

Posez votre pistolet sur le siège.

Vous faites une erreur de plus.

J'ai besoin de votre aide.

Je suis innocent.

- Pourquoi ne pas vous rendre ? - Non.

Je n'ai pas confiance. On m'enfermerait.

Tant que je suis libre, je
peux rechercher le meurtrier.

Je ne plaisante pas.

La vie d'un policier vaut cher.

- Vous espérez de l'aide en faisant ça ?
- Non.

Laissez-moi tranquille.

Pas un geste.

Je ferai ce que j'ai à faire.

Ne bougez pas.

Pourquoi devrais-je vous croire ?

Parce que je suis ici.

J'aurais pu vous téléphoner

sans prendre de risque.

Oui, la tarentule est un animal terrifiant.

Elle n'a qu'un ennemi capable de la tuer.

Pepsis formosa, aussi appelée
"Guêpe des chemins".

Comme vous le voyez, c'est
toujours la guêpe qui attaque.

Et des deux, elle est toujours la gagnante.

La tarentule n'a aucune chance.

Là, soyez attentif. Vous voyez ?

La guêpe a gagné.

La tarentule a été piquée. Elle
est paralysée par le venin.

La guêpe l'éventre afin
de pondre ses larves...

dans son estomac.

La tarentule vit tandis que
les larves la dévorent.

Elle ne peut pas se défendre,

tout en étant consciente d'être
éventrée et dévorée petit à petit.

Je vois.

Je voulais vous montrer les similitudes
avec le meurtre de la vendeuse.

Merci, Professeur. C'était
très intéressant.

Parlez-moi plutôt de vos
relations avec madame Zani.

Juste une connaissance.

Rien de plus.

Si c'est tout, Commissaire,
j'ai du travail qui m'attend.

D'où viennent-elles ?

D'Orient.

- Attention. Elles sont dangereuses.
- Ne vous en faites pas.

Les boîtes ne sont pas scellées.

Mais bien sûr, aucun
douanier ne se risquerait

à mettre sa main à l'intérieur.

Pourquoi le ferait-il ?

Parce que ce n'est pas du sable.

Ouvrez cette boîte et sortez l'araignée.

- Mais, Commissaire...
- Je n'ai pas de temps à perdre.

Voilà pour les stupéfiants.

Il y a de quoi faire planer
la moitié de la ville.

De l'air.

Salut. Tu veux du café ?

Non, attention ! Je viens de le peindre.
Tu t'es taché ?

Non.

C'est pour quoi faire ?

C'est pour le divan.

Bien sûr, ce n'est que provisoire.

C'est un peu dur.

- Non, il manque les coussins. - Oh, oui.

Crois-moi, ce sera magnifique.

Je l'ai mis en vitrine au magasin,
il a eu un succès énorme !

Pardon, mais avec les 600 000 lires
du mobilier que tu as vendu,

qu'as-tu acheté ?

Eh bien, le lit, la lampe,
et ces deux trucs-là.

Peut-on espérer avoir une
table sur laquelle manger ?

- Oui, on me l'envoie. - Qui ?

Le fournisseur suédois qui
travaille avec le magasin.

Je dois juste m'occuper
d'une vitrine pour lui,

et il me la fait parvenir.

Je n'aime pas trop ce type.

- Que fais-tu ? - Je retourne me coucher.

Je préfère rester au chaud, le dimanche.

- Tu veux du café ? - Avec plaisir.

Allez. Allez, minou.

De l'air. Va faire un tour.

Monsieur ?

Votre café est servi.

Tu adores avoir une serveuse
comme moi, pas vrai ?

Maintenant ?

- Maintenant. - Je dois peindre.

J'ai trop de choses à faire.

- Je t'aiderai après.
- Bien sûr, tu vas m'aider.

Tu vas m'aider comme ça.

Allô ?

La photo.

Attends avant de l'envoyer.

- Attendre quoi ?
- Fais ce que je te dis. J'arrive.

C'est quoi, ce bruit ? Je ne t'entends pas.

C'est un avion qui atterrit.

On a fini par trouver.

Peut-on calculer l'angle,

pour savoir de quel endroit ça a été pris ?

On peut essayer.

JEUDI 18 H BAR LE PLATANE

Voilà, monsieur. Merci !

- Là ! Par là ! - Où ça ?

De ce côté.

Ils ont sauté la barrière. Vite !

Commissaire !

C'est moi qui ai trouvé Zani. Commissaire !

Souvenez-vous de moi ! La Catapulte !

Ici, patrouille 2. Le commissaire
poursuit deux hommes. À vous.

Arrête, Zani !

Faites développer ça. Vite.

La voiture rouge, celle du
crime, appartient au jeune type.

D'accord. Bien... Comme d'habitude.

Je rentre. À demain.

BAR AMÉRICAIN LE PLATANE

- Monsieur ? L'addition.
- Oh, oui. C'est vrai.

- Voilà. - Merci.

Madame Valentino.

Je suis le commissaire Tellini.

Ouvrez.

Ouvrez. Je sais que vous êtes là.

Que voulez-vous de plus ?

Je vous ai donné tout ce que j'avais.

Partez. S'il vous plaît, partez.

Du calme, madame. Ça va.

Vous voyez ? Je suis le
commissaire de Police Tellini.

Je ne sais rien. Rien du tout.

S'il vous plaît, partez.

D'accord. Je ne peux pas vous forcer.

Mais reprenez ça.

- Qu'est-ce que c'est ? - Votre argent.

Laissez-moi entrer. Je dois vous parler.

Je sais qu'on vous fait
chanter pour des photos...

prises alors que vous étiez en
compagnie d'un jeune homme.

Ce jeune homme a été tué.
Vous êtes en danger.

Comme vous le voyez, j'ai dû
jouer au maître chanteur,

pour vous faire avouer. Sinon,
vous n'auriez rien dit.

Madame, vous êtes notre seul lien
avec l'assassin. Dites-moi tout.

Non, je ne peux pas.

Je ne peux pas.

- Il y a trop de choses... - Vous devez !

Ce n'est qu'une question de courage.

Il n'y aura pas de scandale.
Vous avez ma parole.

Oui.

D'accord. Je vous dirai tout,

mais pas maintenant.

Je suis fatiguée.

Vraiment fatiguée.

Je suis désolée, mais je
ne peux vraiment pas.

Demain, si vous voulez. Hein ?
Repassez demain matin.

N'importe quand, à vous de voir.

Maintenant, partez.

S'il vous plaît, partez.

Allez-vous-en. Je n'en peux plus.

S'il vous plaît !

Est-ce le film qui a été trouvé
dans la maison de la victime ?

Oui, monsieur.

- Je l'arrête, patron ? - Non, laissez-le.

On va peut-être trouver quelque chose.

Très bien, Tellini. Voilà de
l'investigation en profondeur !

Que fais-tu là ?

- Je t'espionne.
- Allez, arrête de plaisanter.

Il y a un problème ?

Je démissionne.

Pourquoi ?

Je ne m'en sors pas. Voilà pourquoi.

Je ne suis pas fait pour ça. Hier,
je n'ai pas pu sauver une femme.

Il y a plus grave : notre vie
privée est mêlée à tout ça.

Toi et moi.

Et je m'y oppose.

Tu ne dois pas être impliquée.

Tu n'y es pour rien.

Je t'ai souvent dit de
décrocher, c'est vrai.

Mais tu ne vas pas arrêter.

Pas maintenant.

Et je me moque bien de ce film.

S'il fait ça, cela veut dire
que tu fais peur au meurtrier.

Ça veut dire que tu es dans le vrai.
Il te craint.

Mais, je n'ai rien commandé.

Allons. Mangez, Mme Fluzzi.
Je sais que vous le voulez.

Plus c'est gros, plus c'est beau.

Allons, couvrez-vous. Vous
allez attraper froid.

Je m'en fiche, ce n'est pas un problème.
Je m'en vais sur-le-champ !

- Ne soyez pas hystérique.
- C'est vous, l'hystérique !

Vous ne voyez pas que
nous avons un problème ?

- La police... - Taisez-vous !

Idiote.

Tout va bien, Mme Massari ?

Je crois qu'elle dort.

Il ne voit pas, mais pour
comprendre, il comprend.

Eh bien, ma petite.

Que se passe-t-il ?

J'ai peur. Peur de tout ça.

Même de vous, Laura.

Ils ont tous connu le même sort
: Zani, Ricci et Valentino.

- Et maintenant, Mario !
- Non, ma chère. C'est trop simple.

Quand ça te rapportait de l'argent,
tu ne faisais pas la difficile.

Vous voulez savoir ?

J'en ai assez, surtout de vous !

Puisque c'est comme ça,

j'irai à la police moi-même.

Je leur dirai tout.

Ça ne me fait pas peur.

Tu as trop à perdre.

Peut-être, mais je sauverai ma peau.

Comme tu veux.

Mais écoute mon conseil.

Sois prudente.

- Très prudente. - Qu'est-ce que c'est ?

- Une menace ? - À toi de voir.

Je ne sais pas encore où dormir.

Juste pour une nuit. Après,
je me débrouillerai.

Merci.

Merci. C'est gentil.

Ça ne va pas ? Qu'est-ce que vous voulez ?

Allez, ne perdons pas de temps.

Ne savez-vous pas qu'une femme
poilue est pleine de vertu ?

Je ne sais pas pour vous, mais
j'aurais voulu voir leur allure.

On dit qu'à Turin, la prostitution
est la deuxième source de revenus.

Juste après Fiat.

Que du net, pas de charges.

Pour vous. Et pour vous.

Ginetto ? Une cigarette.

Plus haut. Plus haut.

Désolé. Je suis désolé.

- Où est Laura ? - Mlle Unisexe ?

Je viens juste de la voir au sauna.

Madame, la police est ici.

Vous m'avez devancée.

- Je venais vous voir.
- Pour me dire quoi ?

Pour vous parler de Jenny.
Elle travaillait pour moi.

Les filles qui travaillent ici
sont un peu mes protégées.

On dirait que Jenny était
un peu plus que ça.

Un peu plus, un peu moins,
ça ne regarde que moi.

Et votre associé ?

Quel associé ?

Celui du chantage.

Vous faisiez chanter
certains de vos clients,

et ces clients sont morts.

Si vous m'accusez de faire
chanter certains de mes clients,

dites-moi pourquoi je les tuerais.

Je n'ai pas dit ça.

J'enquête. Mais tout d'abord,
j'aimerais interroger vos employés.

Mais, il y a des clients.
S'il vous plaît, Commissaire.

Je les verrai ici, un par un.

J'ai travaillé ici pendant trois ans.

Et pourquoi partez-vous ?

J'ai trouvé un boulot avec
de meilleurs horaires.

Je préfère, même si je gagne moins.

Oui. Bien sûr.

Asseyez-vous.

Puis-je ?

- Quel est votre travail ?
- J'assure le service.

- Comment vous appelez-vous ?
- Gino Pallotta.

Mais on m'appelle Ginetto.

- Marié ? - Grand Dieu, non !

C'est bon. Merci. Allez-y.

Enlevez vos lunettes, je vous prie.

Bien sûr.

C'est bon. Merci. Allez-y.

- Mais... - Pardon. Je vous accompagne.

Béatrice.

Commissaire.

Je pense pouvoir trouver l'assassin.

Mais, en échange, je vous
demande d'oublier...

certaines choses que nous
sommes seuls à savoir.

Madame, si vous savez quelque
chose, dites-le-moi.

Dans votre intérêt.

Attendez jusqu'à demain.

Le temps pour moi de
rassembler des preuves.

Allô ?

Commissaire, j'ai les preuves.

Venez à l'institut tout de suite.

Ne perdez pas de temps.

- J'ai peur. Si peur. Vite !
- Qu'y a-t-il ?

Rien, rien.

Allô ?

Si tu dois rentrer tard, appelle-moi.

Que je ne m'inquiète pas trop.

- Salut. - Salut.

Allez, entre.

Tu dois venir, toi aussi.

Ce ne serait pas drôle, sinon.

Tu dois être consciente
de ce qui va t'arriver.

Stop !

L'état de votre femme n'est pas critique.
Elle s'en remettra.

Le meurtrier a avoué. C'est un
psychopathe et un paranoïaque.

Son impotence était le sujet de ragots
et de moqueries de la part de sa femme.

Sa personnalité anormale

s'est alors transformée en maladie.

Dans un mouvement de
colère, il a tué sa femme.

Le crime fut commis il y a cinq ans.
Une affaire non résolue.

Il décida alors de jouer les aveugles,

pouvant ainsi évoluer parmi des femmes.

Là, il rencontre Maria Zani,

une nymphomane qui aime le provoquer,

l'humilier, ravivant sa paranoïa.

Notre homme a l'impression
d'être face à sa femme,

et alors...

il tue encore, une fois, puis
une autre, et encore une autre.

Désolé, mais...

Je n'en peux plus.

Nous en reparlerons plus tard.

Ne vous en faites pas pour votre femme.
Tout va bien.

Elle va s'en remettre.

- Je peux...
- Pas encore. Elle doit se reposer.

Allez vous reposer, vous aussi.
Vous en avez besoin.