All language subtitles for Lost.in.the.Arctic.2023.1080p.WEB.h264-EDITH-French

Pour moi, la définition de l'aventure

c'est quand
notre futur est incertain,

et qu'on est vraiment maître
de notre destin.

J'adore cette idée.

C'est pour ça que j'adore l'aventure,
et que j'adore les histoires

comme le mystère
de l'expédition Franklin.

L'explorateur arctique John Franklin
a quitté l'Angleterre en 1845

avec deux bateaux et 128 hommes...

PARTIS D'ANGLETERRE LE 19 MAI 1845

...essayant d'être les premiers
à traverser le passage du Nord-Ouest.

Une nouvelle route commerciale
par le haut du monde.

Et ils ont disparu
sans laisser de traces.

129 hommes, disparus, comme évaporés.

LA REINE OFFRE
20 000 £ DE RÉCOMPENSE

À QUI RETROUVERA LES NAVIRES
DE JOHN FRANKLIN

Et depuis cette année-là,
plus de 100 expéditions sont parties

en Arctique pour essayer
de comprendre ce qu'il s'est passé.

Personne n'a pu le découvrir.

Il y a des indices
sur ce qui s'est produit.

Je pense avoir trouvé comment

résoudre ce mystère
une bonne fois pour toutes.

PERDU EN ARCTIQUE

L'expédition Franklin a passé
son premier hiver...

AUTEUR NAT GEO

...sur l'île Beechey,

qui est un genre d'entrée
du passage du Nord-Ouest.

En 1984,

une équipe y est allée
pour examiner trois tombes.

Pour trois des hommes de Franklin.

C'est un peu décoloré.

Attention.

- C'est quelque chose.
- Regardez-moi ça.

Ils ont exhumé trois corps.

- Ce n'est pas de l'eau, c'est...
- Beaucoup de glace.

Ils étaient gelés,
de la glace solide.

On voyait le visage était desséché
et momifié.

Les tissus ont réduit en volume.

Pour moi, le plus frappant
dans cette histoire, c'est les images

des hommes de Franklin.
Elles nous hantent.

Waouh, regardez cette main.
Elle est très bien conservée.

On n'avait jamais vu
une chose pareille.

C'est absolument unique.

Je crois que personne
ne pourrait voir ces images

et rester indifférent,
sans se demander ce que ça fait

de mourir,
lors de ce premier hiver en Arctique.

Températures glaciales.
Il y a des ours polaires.

Le niveau de souffrance, comme
ça a dû être effrayant et morbide.

SACRÉ
EN MÉMOIRE DE JOHN HARTNELL

Cent vingt-neuf hommes,

et pas un seul n'est revenu
pour raconter ce qu'il s'est passé.

Imaginez si un de vos proches
avait disparu.

Imaginez si votre fils,
ou votre fille,

votre frère ou sœur, avait disparu.
Seriez-vous en paix avec ça ?

Ou seriez-vous rongé par le besoin
de savoir ce qu'il s'est passé ?

Il y a des gens
qui essaient encore...

LE MANTEAU DE JOHN FRANKLIN

...de comprendre,
de résoudre le mystère.

Le mystère de l'expédition Franklin
est une énigme.

C'est un puzzle
auquel il manque des pièces.

HISTORIEN DE FRANKLIN

Il faut essayer, non seulement
de rassembler ce qu'on a,

mais aussi de recréer ces pièces

pour les assembler.

Tom a dédié la majeure partie
de sa vie adulte

à essayer de résoudre le mystère
de l'expédition Franklin.

Il s'est surtout concentré
sur la recherche

la tombe de John Franklin.

Ce serait pour lui
le saint Graal du mystère Franklin,

car Franklin aurait été enterré
avec ses papiers.

Les papiers du bateau,
le journal de bord. Vous voyez,

un commandant
de la marine britannique...

Tous les jours, il tient un journal.

Et ces papiers
pourraient résoudre le mystère

sur ce qui est arrivé
à Franklin et ses hommes.

En 2014, je me suis dit
"Il reste une chance

de la trouver, grâce
à une recherche aérienne

avec un avion."

Je regardais le sol, et j'ai vu
des genres de grosses pierres,

très grosses.
C'était une structure rectangulaire

parfaitement arrangée.

Donc j'ai tourné autour
pour essayer de mieux voir.

Et on ne l'a jamais revue.
Elle a disparu.

On la cherche depuis.

Tom a vu la tombe depuis le ciel.

Et il la cherche depuis. Il n'avait
pas relevé les coordonnées GPS.

Donc il élimine du territoire.

ÎLE DU ROI-GUILLAUME

Il ne nous reste plus
que 75 kilomètres carrés.

Donc tout ce qu'il reste à faire,
c'est d'aller

à l'Île du Roi-Guillaume...

pour rencontrer Tom
et voir si on peut trouver la tombe.

C'est étonnamment détendu aujourd'hui
pour un pré-départ.

La raison à cela,

c'est que j'ai passé un an
à m'assurer

qu'aujourd'hui
soit étonnamment détendu.

Mon processus d'enquête

et de me plonger dans l'histoire

autant que possible.

Dans le cas présent, pour ce faire,
je veux suivre le sillage

des deux navires de Franklin,
l'Erebus et le Terror.

Donc je veux naviguer
sur mon propre bateau.

Je veux croiser la route de Franklin.

Je veux aller là où ils sont allés.

Je veux voir de mes propres yeux.
Je veux le sentir.

Il m'a appelé, et il m'a dit
"Qu'est-ce que tu penses de ça..."

Il parle si lentement.

SECOND CAPITAINE

"Qu'est-ce que tu dirais d'aller

au passage du Nord-Ouest,
en bateau ?"

J'ai dit "Oui, si tu y vas, j'irai."

Parce que si quelqu'un
peut y arriver, c'est Mark.

Premier départ.

Hissez-la.

- Une assiette pour Renan.
- Merci, monsieur.

Désolé pour l'assiette en métal,
on est en expédition.

Je pars à l'aventure avec Mark
depuis plus de 15 ans,

j'ai grandi en mer,
mais si j'ai trop le mal de mer...

RÉALISATEUR NAT GEO

...je vais juste me rouler en boule

en position fœtale et compter
sur Rudy pour tout filmer.

ÉQUIPAGE NAT GEO

Il n'y a personne ici.
Pas d'autres navires.

Il n'y a que ce bateau. Rien que
le Polar Sun pour s'occuper de nous.

C'est un bon bateau.

Je suis très friand d'aventure,
d'exploration, et d'histoire.

C'est la boussole qui dirige ma vie

depuis que je suis gamin.

J'en ai fait ma vie.

J'ai mené une expédition
sur l'Everest pour chercher le corps

de l'explorateur perdu Sandy Irvine.

J'ai escaladé ces falaises de fou
en Amazonie pour chercher

de nouvelles espèces animales.

Un, deux, trois.

Quand on est dans ce milieu,
on se fait des amis

qui partent en expédition
et qui ne rentrent jamais.

Quand ça arrive,
quand des gens disparaissent,

il est dans notre nature
de vouloir savoir ce qui s'est passé.

C'est un peu ce qui a motivé
ce projet pour moi.

Ajouter, potentiellement,
un chapitre final à l'histoire.

John Franklin était
un explorateur arctique chevronné.

À l'âge de 59 ans, il a dit adieu
à sa femme et sa fille

et a mis les voiles vers l'Arctique
au printemps 1845.

GROENLAND
ÎLE DE BAFFIN

Les navires de Franklin ont été vus
la dernière fois

au large du Groenland

Quand les navires ont disparu,
un sillage d'indices a été découvert

sur la recluse
île du Roi-Guillaume...

incluant un rapport écrit en 1859.

Le document de Victory Point déclare
que les navires de Franklin

ont été complètement piégés
dans la glace.

...les navires Erebus et Terror...

Les hommes ont quitté le navire
pour l'île Roi-Guillaume.

Un second écrit,
près d'un an plus tard,

nous apprend que 24 membres
de l'équipage ont perdu la vie,

incluant le Capitaine Franklin.

Les deux navires de Franklin
ont fini par être découverts au large

de l'île du Roi-Guillaume
en 2014 et 2016.

Mais la tombe perdue de Franklin
est toujours là...

attendant d'être découverte.

Notre première mission est
de traverser la Mer du Labrador

pour rejoindre la route de Franklin
aux îles Whale Fish.

Déprimant.

Oh, waouh, ce n'est pas...

pas accueillant, ce n'est pas
une île paradisiaque.

- C'est quoi cette maison ?
- C'est cool.

La cabane de chasse de quelqu'un.
Il y en a plusieurs. Tu les vois ?

ÎLES WHALE FISH

Trop cool.

Trop cool. Les îles Whale Fish.

On a parcouru 3 550 kilomètres
depuis la Maine

juste pour démarrer cette aventure.

C'est ici que Franklin est parti
pour le passage du Nord-Ouest.

1845.

C'était un village, une base
pour les baleiniers.

Complètement abandonné.

Regardez ça.

Voilà ce que je cherchais.

Une bitte en fer sur le rivage,
où Franklin attachait ses navires.

C'était le dernier point d'ancrage
de l'expédition Franklin

avant leur départ
dans le passage du Nord-Ouest.

À l'époque, naviguer
tout en haut du monde

n'était pas loin
d'une expédition sur la Lune.

En termes
d'histoire de l'exploration,

il n'y avait rien de plus épique.

C'était presque un truc du genre
des Chevaliers de la Table Ronde,

une expédition ici.

C'est fou de réaliser
que Franklin et ses hommes

ont marché ici, préparant leur voyage

dans le passage du Nord-Ouest.

À partir d'ici,
la joute de glace commence.

J'ai une visibilité
d'environ un bateau.

L'eau est plein de morceaux de glace.

Le radar montre les gros trucs.
Les icebergs,

mais pas les petits trucs.

Il ne montre pas les petits icebergs,
pourtant,

ils pourraient éventrer le bateau.

Traverser le labyrinthe d'icebergs
de la baie de Baffin,

c'était le premier vrai défi
de Franklin et ses hommes

lors de leur voyage vers l'inconnu.

C'est pour ça que je voulais aller
à l'île du Roi-Guillaume en bateau.

Pour rencontrer les mêmes
moments décisifs que Franklin

il y a 175 ans.

C'était l'expédition la plus moderne
et la mieux équipée

ayant jamais eu lieu à l'époque,
et ils ont disparu sans une trace.

La meilleure façon de décrire
comment c'est ici, c'est...

je dirais, une nature sauvage féroce.

Et voilà !

Regardez ce rebond.

- La météo est géniale !
- On voit la terre.

Je dois dire, j'aime beaucoup
quand la terre

et la mer se rencontrent.
Surtout avec des montagnes.

Après avoir traversé
a baie de Baffin à l'automne 1845,

les navires de Franklin
ont largué l'ancre pour l'hiver

sur une petite île perdue
appelée l'île Beechey.

ÎLE BEECHEY

Quand l'expédition a disparu,
les premiers indices

ont été découverts sur l'île Beechey,

ainsi que les corps
de trois membres de l'équipage.

SACRÉ
EN MÉMOIRE DE JOHN HARTNELL

MORT LE 4 JANVIER 1848
À L'ÂGE DE 25 ANS

L'autopsie a révélé, je crois,
que les trois étaient morts

de tuberculose. Peut-être combinée

à une pneumonie.

Mais pas de nouvelles informations
sur ce qui est arrivé

au reste des hommes de Franklin.

Si on trouve la tombe de Franklin,
on aura on seulement le corps

d'un explorateur légendaire perdu,

mais sûrement aussi ses papiers.

Il y aura
toutes sortes d'informations.

Des photos, peut-être des lettres

des membres de l'équipage,
qui devaient être expédiées.

Leur histoire, pour le monde.

Le Polar Sun est vraiment
dans son élément.

On avance vite, les conditions
sont juste parfaites.

On naviguait à pleine vitesse
vers l'île du Roi-Guillaume.

Puis on a appris
qu'une tempête se préparait...

un vent violent du sud est,
et c'est notre direction.

On a deux options.
Soit on va se réfugier

quelque part et on attend
quelques jours que le temps se calme,

soit on continue
au milieu de la glace.

Et on croise les doigts
pour arriver sains et saufs

avant que le temps ne se gâte.

On doit se décider dans les deux
ou trois heures qui viennent,

soit on retourne à la baie de Pasley,
soit on continue,

on doit se décider.

La glace est ici.

On pense que c'est
ce qui est arrivé à Franklin.

Franklin est arrivé jusque là.
Il a dû prendre cette décision.

Il ne pensait pas pouvoir aller là.
Donc il est allé par là.

dans le détroit de Victoria,
ce qui... les a condamnés.

Ils ont été pris dans la glace
et n'en sont jamais sortis.

On va à gauche, à droite, on attend ?

C'est la tension de la navigation
arctique qu'on doit gérer.

Six mètres devant,
on doit se préparer.

- Quelle profondeur ?
- 7,5 mètres.

C'était plus sûr d'aller
dans la baie de Pasley,

et d'attendre que la tempête passe.

On a bien fait.
Ne reste qu'à attendre.

On attend de voir ce qui se passe.

La tempête est arrivée dans la nuit,

La glace est arrivée et a encerclé
l'entrée de la baie.

Un énorme croissant de glace
recouvrait tout.

On est officiellement bloqués
par un mur de glace impénétrable.

On a trouve un petit endroit
où on pourrait s'abriter.

On ne peut pas s'approcher
plus du rivage

parce qu'il n'y a
que 5,7 mètres d'eau.

Attention ! Va dans ce recoin.

Allez, Ben, on peut y aller.
On doit rester en mouvement.

On a failli être piégés
dans ce passage.

C'est pas passé loin.

Être coincé dans la glace est
vraiment ce que je crains le plus.

J'ai lu toutes ces histoires
où ça arrive aux explorateurs

et leurs bateaux
sont broyés par la glace.

C'est vraiment catastrophique.

Je vais faire un peu plus confiance
à mon instinct qu'auparavant,

et il me dit qu'on soit économiser

toutes les énergies dont on dispose.

Même si on reste dans cette baie
deux semaines,

on doit aller à Gjoa.
Impossible de ne pas y aller.

Enfin, ce serait possible,

si ce bouchon de glace
ne quitte pas la baie.

Ça pourrait arriver.
Il fait 1,5 °C.

Étrangement, on a atterri

pas loin de là où Franklin était.
Et, 175 ans plus tard,

c'est assez préoccupant.

Le Victory Point rapporte
que les navires de Franklin,

l'Erebus et le Terror, ont été
complètement pris dans la glace.

On dispose des coordonnées exactes
de leur lieu d'abandon.

Mais les bateaux ont continué
à dériver, puis ont disparu.

Les années suivantes,
des témoignages ont été recueillis

de chasseurs inuits indiquant
avoir vu

les bateaux abandonnés
et les hommes de Franklin.

La partie la plus intéressante
de leur histoire selon moi,

c'est que les Inuits savaient depuis
le début où étaient les navires.

Ils n'ont retrouvé les navires que

quand ils ont
enfin écouté les Inuits.

Cent soixante-quinze ans plus tard.

Nous y voilà.

À la poupe du bateau.

Les chercheurs ont trouvé un trésor
d'objets parfaitement conservés,

mais aucun reste humain.

Les témoignages inuits
correspondent parfaitement

avec le lieu où Tom Gross pense avoir
vu la tombe de Franklin en 2015.

Je suis assez certain
que c'est ce qu'on a vu ce jour-là.

Et si c'est ce que j'ai vu,
on aura des rapports,

dans des conditions impeccables,
parce qu'ils seront gelés.

Ainsi qu'un John Franklin
gelé dans le passé.

Ça fait huit jours qu'on est
dans la baie de Pasley.

Ça aurait été sympa

si ce n'était pas si stressant

toute la journée, tous les jours.

Attention, les gars !

On passe sur un gros bloc.

Une vis à glace, s'il te plaît.
Oh, ça va pas être simple.

On a commencé à s'ancrer
aux blocs de glace flottants.

Pour éviter que l'ancre
ne soit coincée sous la glace.

Je sais pas pourquoi,
on a l'impression

d'être à la fin de l'expédition,

alors que c'est que le milieu.

C'est parce qu'à l'heure qu'il est,

on devrait être
à 1 600 kilomètres d'ici.

On va continuer
à se battre comme il se doit.

Récupère ça rapidement.

Reviens. Juste... Reviens en arrière.
Prépare une corde.

Jette-moi une corde,
donne-moi une vis à glace.

C'est vraiment déprimant
de voir que c'est le seul endroit

de toute cette zone
dans le Golfe de Boothia

où il y a de la glace.

Et j'ai l'impression
qu'on a pris les mauvaises décisions.

Après avoir été coincés huit jours,
la glace commence à se briser.

Les morceaux se cassent,
on devrait pouvoir se libérer.

J'ai dit "Démarre le moteur,
on le fait.

On verra ce qu'il se passe."

Six à neuf mètres,
puis tu tournes à tribord.

Compris.

- En bonne voie. Continue.
- Compris.

On a cinq mètres sous la quille.

Oh, c'était... de costaud.

- Un port !
- Un port.

Oui, ralentis, Ben.

Je vois de l'eau claire.
Il n'y a pas de glace dans l'eau.

À 400 mètres.

On doit dépasser
ce passage compliqué.

Tout droit.

Tout est concentré autour d'un point.

Puis on dirait qu'on est débarrassés.

Renan est en haut du mât,
écartant la glace, tel Moïse

pour qu'on puisse passer.

Nickel.

Bon sang.

Oh, mon dieu. Oh, mon Dieu.
Je n'y crois pas.

On est libres, les gars.

Pleine vitesse, du soleil,
Port de Gjoa, nous voilà.

Le Polar Sun va accoster.
C'est incroyable.

J'arrive pas à croire
qu'on y est enfin.

On est au jour 87.
On a parcouru 6 600 kilomètres.

On a connu la glace, le brouillard.

On a vu les tombes
de ceux qui ne s'en sont pas sortis.

On en a bavé.

Bon sang...

C'est vraiment étrange.
La civilisation.

PORT DE GJOA,
ÎLE DU ROI-GUILLAUME

Le passage du Nord-Ouest est juste
là, et une antenne téléphonique, là.

Quand on est enfin arrives,
Tom Gross nous attendait là-bas.

Prêt à partir.

Pour un long, très long voyage.

J'ai cru qu'on allait
devoir partir sans vous.

- Je réalise pas que je suis là.
- Oui, cette chambre

transformée en salle de recherche
sur Franklin.

C'est le centre de commande.

Il y a quelque chose autour
de ce mystère. À chaque fois

que je suis prêt à abandonner,
c'est arrivé, en 28 ans,

il se passe quelque chose.
Quelque chose qui m'y rattache

et m'y raccroche,
pour lequel je dois y retourner

et continuer à chercher.

Cette photo de mars 1994.

C'est un de mes amis, qui est décédé,
Louie Qumakak.

Quand on me l'a présenté,
on m'a dit, "Voici Louie Qumakak,

et Louie a la même passion
que toi, Tom."

Donc ça a tout de suite accroché.

On a commencé à élaborer
différentes théories et idées.

Il m'a parlé de choses
trouvées sur l'île.

Le rêve de Louie
était de trouver cet endroit.

Le site de Franklin.

Ça ressemble beaucoup
à ce que j'ai dessiné là;

- Tu l'as vue du ciel.
- Puis je l'ai vie. Oui, voilà.

- Tu n'as pas relevé les coordonnées.
- On n'a pas les coordonnées GPS...

C'est pour ça qu'il reste
75 kilomètres carrés.

- C'est ça.
- Qu'on va explorer.

Oui.

Si on trouve la structure en pierre
qu'on a vue du ciel,

je suis sûr qu'on aura
la tombe de John Franklin.

Je suis honoré d'avoir la chance
d'y aller avec toi.

J'arrive pas à croire que ça soit
réel. L'occasion de peut-être...

trouver quelque chose
qui pourrait résoudre ce mystère...

Une chance qu'on n'a
qu'une fois dans une vie.

On va faire nos valises.
On part demain matin

à l'aube avec les quads
chercher la tombe de Franklin.

Je fais ça depuis longtemps.

J'ai une bonne intuition,
on va la trouver.

Je n'ai jamais eu ce sentiment
à ce point avant.

Il n'y a qu'une colline
où elle peut être.

Je suis presque sûr qu'elle y est.

Vous savez, ce sont
les trucs de dernière minute,

on ne veut rien oublier.

Parce qu'une fois qu'on y est,
si on l'a pas, on l'a pas.

C'est 130 kilomètres
de trajet accidenté du port de Gjoa

jusqu'à la zone de recherche.

Tom avait aligné les quads
devant la maison où on logeait.

Je me suis dit "Oh, mais en fait,
je ne suis jamais monté

sur un de ces engins."

- Suis-nous juste.
- D'accord.

On va passer et trouver
le bon chemin,

et quand on passe, tu nous suis.

GUIDE D'EXPÉDITION

- D'accord.
- Il faut faire attention

- tout le temps.
- Reste proche.

Oui.

L'expédition terrestre
sera notre chance

de résoudre ce mystère
une bonne fois pour toutes.

Se rendre dans la zone de recherche
est incroyablement difficile.

C'est long, c'est dur.
Il faut traverser des marécages.

- C'est normal ?
- Oui.

C'est assez risqué
de se rendre là-bas.

Personne ne connaît mieux cette île
que Jacob.

Mon rôle en expédition
est de m'assurer

qu'on rentre tous sains et saufs

à la fin du voyage.

Je crois que je devrais reculer.

C'est pas le premier rodéo de Jacob.

C'est quoi ce...

C'est une blague ?

Mais non...

C'est pas
le meilleur départ qui soit.

PORT DE GJOA

La toundra a quelque chose
d'unique au monde.

C'est difficile à décrire.

On a une visibilité
à des kilomètres à la ronde.

Il n'y a personne d'autre que toi
pour prendre soin de toi.

Je réalise, modestement,
ce que Franklin et ses hommes

ont dû ressentir,
on est au milieu de nulle part.

Au fil des années, des restes humains
de l'expédition Franklin

ont été découverts
sur l'île du Roi-Guillaume.

En 1854, un chasseur inuit
a raconté avoir trouvé

les os de 30 hommes empilés.

Certains présentant des signes
de cannibalisme.

Je crois vraiment que
si Franklin et ses hommes

GARDIEN CULTUREL INUIT

avaient reçu l'aide
des peuples inuits du coin

avec les tenues traditionnelles,
la chasse,

et leurs compétences,
ils s'en seraient sortis

à travers le passage du Nord-Ouest.

Je me suis toujours dit
que Franklin ne voulait pas d'aide,

parce que je crois vraiment
qu'il voulait y arriver seul,

sans l'aide des inuits.

Leur vie nomade
leur aurait montré que,

"Oui, on peut se déplacer ici
en tout sécurité."

- On est au campement.
- Waouh.

Voilà la rivière Collinson.

La crique Collinson.

- Waouh, tellement cool.
- On a réussi.

Tom a ciblé la crique Collinson
d'après les témoignages inuits

quant au campement Franklin
de cette zone.

Le premier hiver où ils sont arrivés,
ils ont dû finir par ici.

Espérons qu'on arrive à le prouver,

et qu'on trouvera un campement
quelque part par ici.

Si c'est bien le cas,
on devrait trouver la tombe

de John Franklin
dans cette zone également.

Waouh.

Que ce jour apporte le beau temps.

On est sur le point
de lancer le drone.

C'est un rêve de longue date
de faire voler ce truc.

On utilise ces drones
pour cartographier la toundra,

et observer
les changements climatiques.

Nous, on l'utilise pour cartographier
la zone en haute résolution

pour essayer de trouver la tombe.

Regarde ça. On voit le drone
sur la carte. C'est vert.

Ouais !

Cette zone, là,
c'est ça que je veux voir.

- Par là, non ?
- Oui.

Alors on fait voler le drone.

On va faire comme si ce drone,
c'était toi, dans l'avion,

il y a sept ans.

Si on peut recréer
comment c'était pour toi

ce jour de 2015.

Parfait, on essaie.

On va documenter précisément
cette crête,

c'est vraiment comme chercher
une aiguille dans une botte de foin.

Si Rudy n'était pas là, tu penses
que tu saurais le faire ?

Non.

Je ne saurais même pas
ouvrir cet ordinateur, bon sang.

On crée un genre de grille
sur la zone à explorer.

Puis le drone prend
des photos séquentielles

conçues pour s'entre-croiser.

On est à 180 mètres.
Dis-moi où aller.

Cette colline.

- Tu peux aller là-bas ?
- Oui, tu veux que je descende ?

Oui, descends là.

Je descends.

Tu vois cette île ?

- Par là ?
- Par là.

J'ai vu ça.
J'étais en train de la regarder.

Ramène le drone,
télécharge les images,

et le logiciel assemble les images
entre elles

en une photo énorme.

Fichiers terminés.

Regarde la qualité, c'est incroyable.

- Tu peux même zoomer.
- C'est cette zone.

Chaque bloc blanc
représente une photo différente

- de la zone couverte.
- C'est génial.

Près de 1300 photos
ont été utilisées.

Tu vois ça ? C'est la zone.

Il n'y a plus de questions.
C'est cette zone.

Tom est catégorique
sur ce qu'il a vu en 2015.

Il a vu la tombe du ciel.

La retrouver, c'est demander
"Où Franklin a-t-il atterri

en quittant les navires ?
Où était ce campement ?"

Si on a le campement,
on a la tombe de Franklin.

On a parcouru la plaine inondable...

...vers la zone
que Tom a identifiée.

J'ai garé le quad, je suis descendu.

Il y avait des cailloux intéressants

arrangés de façon peu naturelle.

Regardez la taille de ces cailloux.

Bon sang, sérieux ?

Nom de dieu...

- C'est quoi, ça ?
- Eh, Tom !

C'est un campement.

C'est incroyable.

- C'est une sardine de tente.
- Sérieux.

C'est une blague.

Une sardine.

Est-ce qu'ils auraient eu ça
sur les navires

- ou ils l'auraient fabriqué ?
- Oui.

Oui, ils ont dû les fabriquer.

C'était super excitant,
parce que je cherchais un campement,

et je trouve une sardine de tente ?

On l'a trouvé
dans les 40 premières minutes

de sortie, ce qui est incroyable.

C'est vraiment... improbable.

On devrait encore
explorer cette zone.

Et ça ?

Sérieux.

Oh, waouh. Regardez-ça.

- C'est quoi ?
- Regardez-ça.

- C'est pas inuit, ça, si, Jacob ?
- Ça ? Non.

Il y avait des objets que
nos ancêtres n'auraient pu fabriquer,

comme la flèche de cuivre
et la sardine de tente.

Ça a pu être un campement
à un moment de l'expédition.

On a des témoignages inuits
disant qu'il y a une maison de pierre

et un campement dans cette zone.

On a trouvé des artefacts
qui semblent indiquer

que c'est vrai.

Et Tom voit une maison de pierre
qui correspond parfaitement

à la description de 2015.

On a senti qu'on était proches.

C'était vraiment juste là,
"On va le trouver."

La météo est idéale.

- On se rapproche.
- Oui.

- On continue.
- On continue.

Jolie colline.

Tout droit, oui, par là.
Je ne sais pas si c'est loin.

Mais ça m'a l'air parfait.

C'est le moment de trouver la tombe
avant que le temps ne se gâte.

L'idée est d'explorer les crêtes
ressemblant à la description de Tom

en 2015.

Si on trouve le journal de Franklin,
on changera le cours de l'histoire.

On s'approche. C'est cette zone.
Cette colline, je pense.

La lumière m'induit en erreur.

Encore une colline parmi celles
que j'avais marquées.

On devrait y aller.

Pour moi, tant que je ne trouve pas
la structure en pierre que j'ai vue,

je ne trouverai pas le repos.

J'ai besoin de la voir.
De voir ce que c'est

pour pouvoir tourner la page.

- Continue à descendre.
- Oui, je sais.

Il y a tous ces rochers
noirs et pointus sur celle-là.

Aujourd'hui est le jour cinq ou six.

On a parcouru 650 kilomètres,
environ.

Mais on n'a trouvé aucun nouveau
signe des hommes de Franklin.

Il n'y avait pas des petits lacs
sur le côté, Tom ?

Non, pas de lac.

- Ce serait de ce côté, hein ?
- Oui.

Ça a coupé. Connexion perdue.

Oh, ça a encore coupé !

Comment tu te sens, Jacob ?

Tu as encore bon espoir ?

Je ne perds espoir
que quand on rebrousse chemin.

C'est quoi ce délire ?

Le bouchon de l'évacuation du carter
d'huile est tombé.

J'enlève ce sac aussi ?
Jacob à la rescousse.

Ça a pris 20 minutes à Jacob
de trouver un morceau de bois flotté

et l'huile reste dans le quad,
maintenant,

mais je ne sais pas combien
de kilomètres on peut faire.

On a passé huit jours à arpenter
ces eskers caillouteux.

On tourne en rond,
on monte, on descend.

On est passés
d'un enthousiasme débordant,

"On est proches."
"On est en bonne voie."

Et puis c'est juste...

un enchaînement
de journées frustrantes,

à rouler sur ce terrain
terriblement accidenté

qui détruit les quads.

On passe la moitié de notre temps
à réparer les quads.

On en est à ce point.
Après une semaine de recherches.

Il y avait
pas d'autre endroit à explorer.

On était dans la baie Erebus,

le lieu où 23 des hommes
de Franklin sont morts.

Il y a eu des signes de cannibalisme.
Les os avaient des marques,

c'est là qu'on sait
qu'ils ont été vraiment désespérés.

Il y a peut-être des inuits
qui savent où Franklin est enterré,

mais ils ne veulent pas toucher à ça

parce qu'il y a un tabou très fort
dans leur culture

autour des morts.

Nous, en tant qu'inuits,

croyons toujours
que des esprits sont là.

Ils sont perdus
et veulent retourner chez eux.

Mais pour moi, on devrait étudier ça
pour comprendre ce qui s'est passé,

et transmettre cette histoire
aux générations futures.

On a fait de notre mieux pour filmer
les principales zones de recherche.

On a ces données maintenant.

On les a regardées,
on peut continuer à les regarder.

Ça pourrait être ce qui permettra
de trouver la tombe de Franklin.

20 000 £ POUR QUI RETROUVERA
LES NAVIRES DE JOHN FRANKLIN

Je sais ce que j'ai vu en 2015.

Je pense qu'on est
à deux doigts de le trouver.

Je pense que ce sera trouvé
dans un an ou deux.

Pas seulement Franklin,
qui sera gelé dans le temps.

Mais aussi d'autres officiers,
avec lui.

Ce sera aussi là
que les rapports seront enterrés,

tout est ensemble.
Quand on trouvera un élément,

on aura tout.

Ce n'est qu'une question de temps,
et ce sera là.

Je sais que le mystère
de l'expédition Franklin

va continuer à fasciner les gens.

Sa tombe est quelque part,
en ce moment même.

Quelqu'un va la trouver
et résoudre le mystère Franklin

une bonne fois pour toutes.

Sous-titres : Hélène Desay