All language subtitles for Mob.Land.2023.1080p.WEB.H264-HUZZAH

On était en plein hiver,
il faisait un froid de canard.

Un homme hèle un taxi,
s'y engouffre,

et s'assoit dans la chaleur
du siège arrière.

Après quelques kilomètres,
le taxi franchit une couche de verglas,

il perd le contrôle, la voiture dérape

et se dirige droit sur le bord
du pont,

au-dessus du vide.

Le chauffeur hurle :
"On va tous mourir !"

L'homme se penche vers lui
et lui dit calmement :

"Pouvez-vous monter le son
de la radio ?"

Je ne comprends pas.
T'es lequel des deux ?

Le chauffeur
ou le type à l'arrière ?

Les deux.

Hé ! Hé !

On peut tous déraper
et s'approcher du bord,

mais c'est à toi de décider
comment tu gères ça.

Paye ta dette, l'ami.

LE TERRITOIRE DU CRIME

Oh, merde.

- Salut.
- Ça va ?

Bien. J'ai presque fini.

J'ai besoin que tu retournes
sur la 32 demain,

quand t'auras fini ici.

Ouais, d'accord.

Tu peux remplacer Jim deux fois
la semaine prochaine ?

Ouais, carrément.

Bien. Il va avoir besoin
de prendre sa semaine,

le gamin est mort.

Quoi ?

Merde. Caleb ?

Oui. Il va prendre sa semaine,
pour les funérailles, tout ça.

Ouais, normal.

Merde. Il s'est passé quoi ?

Une overdose. Des médocs,
ou je ne sais quoi.

C'est moche, c'était un brave gamin.

Avant, en tout cas. Je sais pas.

Ouais.

Allez, file.

- Merci Mike.
- Ouais.

Je ne comprends pas pourquoi
ça doit faire du bruit.

Le bruit, c'est la vitesse.

Pourquoi tu fais des courses
et pas Maman ?

Tu vois, ma fille, c'est parce que
ta mère est intelligente.

Et toi, tu es quoi ?

Moi, je suis un dur,
et je suis fort.

Et Maman n'est pas forte ?

Bon sang, ma fille.

Tu vois, on s'en fiche

de combien tu peux soulever,
d'accord ?

Il s'agit du poids
que tu peux porter,

c'est ça qui définit ta force,
tu vois ?

Je crois.

Tu te souviens de ce qu'on a appris

sur ces gros arbres
en Californie ?

Si gros qu'une voiture
pourrait s'y frayer un chemin ?

Oui.

Tu te souviens, ces gros arbres
ont survécu des milliers d'années,

ils ont poussé tranquillement,

et un jour, un petit bonhomme
de rien du tout,

peut-être bien plus petit que toi,
est arrivé,

et en quelques heures,
avec sa petite hache,

il a fait tomber un arbre énorme.

Maman est un petit bonhomme ?

Non, ma fille, c'est la hache.
Elle a beau être petite,

elle peut faire tomber
un arbre énorme.

Elle n'a pas besoin des courses
pour prouver sa force.

Elle n'a même pas besoin
de faire tomber un vieil arbre énorme,

comme cette hache, tu vois ?

Il suffit de la voir une fois

pour comprendre de quoi
elle est capable, ta mère.

Papa dit que tu es une hache.

Coucou.

Genre une vieille hache d'armes ?

Non, pas une hache,
mais plutôt

une lame fine et brillante, tu vois ?

Je pourrais te réduire en miettes.

N'est-ce pas ?

Punis-moi.

Trey va passer.

Cool. Il va pouvoir se glisser en dessous

et m'aider à changer
le train arrière.

Eh ben, bonne chance,

il ne fait pas la différence
entre une clé à molette et son cul.

Maman !

Viens m'aider à préparer le dîner.

Mais j'aide Papa.

Tu viens. Il peut ramasser
son barda tout seul.

- Allez.
- Merci quand même.

Bon sang ! Les repas maison
ne me manquent jamais

jusqu'à ce que j'en mange un.

La bière n'est pas un repas maison
quand tu vis dans un bar ?

Je vis au-dessus d'un bar,
je t'en prie.

Non, mais vraiment,
c'était délicieux.

Pas autant que la cuisine de ta mère,
mais ça allait.

Oh merde. Bon sang.

Tu le savais.

J'étais pas sûre que tu viennes, sinon.

- Je ne serais pas venu.
- Oui, je sais.

Bonsoir, Oncle Bodie.

Hé, Shelby. Comment va
mon pilote préféré ?

Bien, bien.

Quoi de neuf, Trey ?

Je suis venu pour la bouffe,
comme toi.

Je suis démasqué.

Tu as payé ton amende ?

C'est en cours.

C'est ce qu'on dit.

Comment ça va, Shérif ?

Je suis toujours debout.

Oh. Non. Non.
Mon cœur bat la chamade.

N'es-tu pas la plus belle des princesses
au monde ?

M. Bodie. Maman vous a préparé
une assiette.

Une assiette ? Je ne suis pas là
pour ça.

Je suis venu pour une affaire
de police sérieuse.

Oui, c'est ça.
Comme chaque semaine.

Quoi ? Mais c'est vrai.

Allons.

Tu es trop bonne avec moi, merci.

Tu nous as manqué à la messe, dimanche.

Oui, je sais, mais je n'aime pas trop
le nouveau pasteur.

Je suis peut-être vieux jeu,
mais je préfère

le style fervent qui pousse la repentance,
tu vois ?

Je suis bien d'accord.

Je suis pas du genre à filer
avec mon assiette,

mais je doute que vous vouliez
me regarder manger.

Bonne nuit, Shérif.

- Prenez soin de vous.
- Vous aussi.

Allez, ma grande, au lit.

Non. Non !

Bonne nuit, Papa.

Fais de beaux rêves, ma belle.
Je t'aime.

- Allez.
- Hé !

- Viens là !
- Bonne nuit, morveux.

Bonne nuit, morveuse.

Allons.

Tiens, Earnhardt.

Merci.

Tu vas faire ça longtemps ?

Je sais pas, le temps qu'il faudra.

Mais ça va, ces trucs
font leur boulot.

Ces trucs ont tué Muhammad Ali,
c'est pas de la blague.

Tu crois que je ne le sais pas,
Trey ?

Qu'est-ce que tu veux que je fasse ?

Laisse-moi nous sortir la tête de l'eau,

et après on s'occupera de moi,
d'accord ?

Tu peux rien lui cacher, tu le sais.
Ça marche pas avec elle.

Tu crois que ça me plaît
de faire des cachotteries ?

Fous-moi la paix, okay ?

C'est ta vie que tu joues.

Viens prendre ce côté.

Maintenant ? Mais on vient de manger.

Allez, enfoiré, viens m'aider !

Okay, d'accord. Bon sang.

Trey.

Qu'est-ce que tu fiches ici ?

Allons faire un tour.

C'est pas une bonne idée,

Caroline va rentrer
d'un moment à l'autre.

Allez, je veux te montrer un truc.

Je sais que t'aimes pas être vu
dans une caisse importée,

mais monte.

Il se passe quoi, Trey ?

Il se passe rien, viens juste faire
un tour avec moi, merde.

Je te ramène dans 30 minutes.

Bon, d'accord.

Si je me réveille au Mexique
sans pantalon,

Caroline va te les briser,
crois-moi.

Tu vas garder ton pantalon, promis.

J'espère bien.

Sauf si t'es d'humeur joueuse.

Paye-moi un milk-shake Oréo
et on en reparle.

Vendu.

Y a même une ceinture, et tout,
putain,

je n'arrive pas à croire
que je suis monté.

Je t'emmerde.

T'es ici depuis quoi, 20 ans ?

Et tu conduis toujours cette merde ?

Tokyo Green. Mon Hulk est invincible.

Putain, Trey, t'es pathétique.

Je refuse qu'on me voie là-dedans.

Écoute-moi ce ronronnement.

Voilà, c'est ça qu'on aime.

Évite de nous tuer, bon sang.

Quoi ? On est où ?

Regarde.

Tu veux devenir ceinture noire ?

Non.

Bon, alors quoi ?

100 000.

En liquide, du moins.

De quoi ?

Qu'est-ce que tu sais de l'oxy ?

Je sais rien sur l'oxy, Trey.
Rien du tout.

Ça m'intéresse pas.
Barrons-nous d'ici.

Y a un médecin là-dedans,
un putain d'amateur.

Les gens arrivent : "J'ai mal ici,
j'ai mal là."

Et le médecin leur fait une ordonnance,

des centaines par jour.

Et quel est le rapport avec moi ?

Eh ben, ces ploucs vont faire valoir
leurs ordonnances,

et devine quoi ?

Ils reviennent ici.

Les médicaments rentrent et sortent
par cette porte arrière

et sont vendus dans tout le comté.

Mais j'en ai rien à foutre,
ramène-moi chez moi.

Une fois qu'ils ont vendu
leurs médicaments,

ils ramènent le liquide ici,

des centaines et des milliers
de dollars

traversent ce putain de bâtiment
chaque semaine

et ce sont des arriérés consanguins
qui dirigent les opérations.

Trey. Tu te fous de ma gueule ?

Non.

Tu veux quoi ?
Qu'on rentre là-dedans

et qu'on prenne l'argent ?

On pourrait.

C'est complètement débile
comme idée.

J'ai jamais vu plus d'un ou deux camés

qui montaient la garde.

C'est pas sorcier.

Ça, c'est sûr.

Shel, ils tuent des gens
avec cette merde,

tu l'as vu.

Je sais.

On le voit tous. Cette ville
est en train de crever

et ces bâtards s'enrichissent.

Y a ton argent là-dedans,
notre argent,

on saigne, on sue et on pleure
pour cette ville,

et eux nous prennent tout.

Cet endroit devient un putain de cliché.

D'abord, les usines font faillite,

on perd nos boulots, notre espoir,

et ces sangsues arrivent

pour sucer ce qu'il reste
au fond de la marmite.

Ça me rend malade, Shel.

Et je refuse de voir Mila
laissée pour compte.

C'est de l'argent facile, Shel.

Ne me parle plus jamais
de ces conneries, compris ?

Ne me dis pas qu'il y a encore un mort,

j'ai pas la tête à ça.

Monte, viens profiter de la clim.

Qu'est-ce qu'il y a ?

Jim veut récupérer ses heures.

Merde. Okay.

Pour payer les funérailles.

Ouais, je comprends.

Bon, c'est pas tout.

Merde, Mike.

Tiens, bonjour, Shelby.

Comment tu vas, mon chou ?

Je tiens le coup, Mlle Whitney,
et vous ?

Eh bien, je suis toujours
à la verticale, Dieu merci.

Oui, je vous comprends.

Si tôt dans le mois, hein ?

Oui.

Oh, punaise. Je suis désolée.

Merci, Mlle Whitney.

- En fait, euh...
- Hum ?

Ajoutez ça aussi.

Très bien.

Tu veux ton relevé ?

Je ne peux pas payer l'encre.

Bonjour à ta femme et ta fille.

Merci, Mlle Whitney.

- Au revoir.
- Au revoir.

Je sais pas...

les flingues, la drogue,

ça me ressemble pas.

Non, c'est sûr.

C'est pour ça que c'est moi
qui gèrerai ça.

Toi, tu conduis et t'assures
mes arrières,

t'auras même pas à toucher un flingue,
c'est promis.

Écoute, je connais ces types,

c'est pas le genre
"Les Affranchis",

juste des petits camés
qui dealent.

Les filles vont à Tupelo
ce week-end.

Ça alors.

J'aurais aimé que tu viennes.

Oh non, je crois pas.

Tu aimes trop avoir
le grand lit pour toi.

Regarder tes émissions de télé-réalité
jusqu'à pas d'heure.

Ça va aller, ici ?

Bien sûr.

Tant mieux,
parce que j'adore ce lit.

Dis, tu pourrais prendre
quelques billets de cent

et aller voir Kenny
pour la réparation.

Ça peut se régler
en quelques week-ends.

Tu as dit que Mike
t'avait rajouté des heures.

Oh, bébé, je t'ai dit

que je pouvais pas la réparer.
Elle restera cassée.

Qu'est-ce que je t'aime, toi.

Vous parlez de quoi ?

Des petites filles qui ne font pas
leur sac

- et qu'on laisse sur le porche.
- Tu as trois minutes

ou je pars sans toi.

J'ai besoin que quelqu'un s'assoie dessus
pour que je le ferme.

D'accord, j'arrive
dans quelques minutes.

Mais on part dans trois minutes.

Pas de doute, c'est bien ta fille.

Ouvre.

C'est quoi, ce truc ?

Ouvre.

P'TITE HACHE D'ARMES

Bon sang.

C'est trop.

Maman.

Ta fille t'appelle.

Hum. C'est bien la tienne.

Ouais, ça ira.

Tu l'as trouvée où ?

T'inquiète pas de ça.

Putain, Trey.

La couleur est dégueulasse,

mais elle a un turbo,
comme tu voulais.

Ouais, et les plaques d'immat' ?

Je m'en suis occupé.

Un turbo V6, ça me plaît.

Voilà un Shelby Conners tout excité
par une voiture volée.

- Petit criminel.
- Hé !

On n'est pas à New York, okay ?

On est dans mon jardin.

Prétends au moins comprendre
qu'on enfreint la loi.

Prétends au moins comprendre
ce qui est en jeu.

Hé, c'est ma nièce. Je sais très bien
ce qui est en jeu.

C'est pas de moi
qu'on doit s'inquiéter.

Finissons-en.

M. Bodie.

C'est pas bon.

Je vais contacter l'oncologue
de Birmingham,

en attendant, rentrez chez vous
et profitez de la journée.

Nous procéderons étape par étape.

Bon sang.

À l'intérieur, t'as juste à surveiller
mes arrières, c'est tout.

Tout se passera bien
tant que tu me couvres.

Tiens.

Putain, t'es sérieux ?

T'as dit que j'en aurais pas besoin.

T'as juste à le tenir

et faire comme si t'allais l'utiliser.

Tu te fous de moi.

T'auras même pas à le brandir,
crois-moi.

Putain, mais merde !

Hé. On va y arriver, okay ?

Ça va le faire.

Merde, Trey. Putain.

Quoi, ça va pas avec ta tenue ?
Arrête un peu.

Je sais pas.

Pense famille.

On est une famille,
on doit se soutenir.

Ouais.

- D'accord ?
- Okay.

Merde.

Bon, allez.

Putain.

Prends-le.

Allez, on y va.

Sors de la bagnole, putain.

CENTRE CONTRE LA DOULEUR
ET POUR LE BONHEUR

OUVERT

Merde ! C'est quoi ça ?

Là-bas.

C'était peut-être un accident,

mais là, ça n'en sera pas un, compris ?

S'il bouge,
fais-lui sauter la cervelle.

Allez.

Vous savez à qui est cet argent ?

Vous savez à qui est cet argent, bordel ?

Ferme ta gueule !

Ça va ?

ZONE SOUS-SURVEILLANCE VIDÉO 24H/24

Arrête de me regarder, putain.

Hé, le gros dur,
vous allez le regretter.

C'est une grosse erreur.

Magne-toi, bordel !

Hé, toi ! T'es un fan de Bronson ?

Magne-toi ! On se casse !

T'as préféré quel Death Wish ?

Le un, le deux, le trois ?

Mon ami, là, par terre,
était un fan de Bronson,

pose-lui la question, okay ?

- Ferme-la.
- Tu veux savoir

- lequel je préfère ?
- Tourne-toi !

Celui où je vous retrouve,

où je vous bute,
vous arrache la tête,

et trucide votre chien !

C'est pas votre monde, ça,

mais vous allez y crever.

Ferme ta gueule.

Allez !

Je reconnais ta voix.

C'est ça, regarde-moi !

Oui, je te connais.
Je t'ai déjà vu.

Vous allez crever tous les deux.

Allez, on se casse !

Écoute ton pote.

Non !

Putain !

On se casse !

Oh, merde.

Putain !

T'as tiré sur ce type,

c'est quoi ton problème, putain ?

Merde !

C'est qui, Trey ?

Merde !

Un type qui nous suit !

Oh, merde !

Shérif Bodie, vous me recevez ?

Je t'écoute, Beth.

On a un signalement de coups de feu,
au 1911 Bass Lane.

Oh, merde.

Putain, ils se rapprochent, Trey !

Attends, arrête !

Qu'est-ce que tu fous ?

Trey, remonte dans la bagnole !

Merde, ils nous tirent dessus !

Merde, putain !

Putain !

Les mains en l'air !

En l'air !

Allez !

Levez les mains en l'air !

On se dépêche. Levez-les !

Oui !

Regarde.

On a réussi !

- Enfoiré !
- Arrête ! Non !

C'était quoi ça, bordel ?

On a l'argent.

L'argent ? Trey, on a tué deux types,
putain!

Tu lui as tiré dessus !

Pourquoi, putain ?

C'étaient pas des types,
c'étaient des dealers,

des vermines, des trafiquants,
on les emmerde.

Mais t'es qui, putain ?

On a la thune.

Je m'en fous de la thune !

Qu'est-ce que tu foutais
avec les cachetons ?

Hein ?

On n'était pas là pour ça !

Espèce de bâtard.

J'étais pas d'accord pour faire ça,
merde !

Si, si, tu l'étais !

Ouais, on a l'argent.
Dieu sait combien,

et ouais, on a aussi
une tonne de cachetons.

Désolé si t'as cru que t'allais
faire ça qu'à moitié.

Il a dit qu'il te connaissait, Trey.

C'est vrai ? Tu connais ces types ?

Ça n'a plus d'importance.

On n'a qu'à rester discrets un moment,

on se fait pas remarquer, okay ?

Oh, tu le prends ?

Tu le veux ? Tiens, prends-le,
vas-y, il est à toi.

Ça s'appelle la confiance, mec.

Mets-le à l'abri, cache-le
dans ta boîte à outils, je sais pas,

loin des filles en tout cas.

On les a tués, putain.

Oui, on les a tués.

De mon point de vue,
c'était nous ou eux,

et si c'était à refaire, j'hésiterais pas.

On est une famille,
alors ce qui s'est passé,

ça s'appelle prendre soin
de sa famille.

Allons.

Approche.

Rentrons à la maison.

Voiture en feu sur Old Fence Road,
à la sortie de la 58.

Deux décès et une fuite,

une Buick Regal rouge,
sans numéro d'enregistrement.

Bien reçu, Bodie. Le Central
va vous localiser.

Laissez-la brûler.

Ma chérie, tu fais quoi ?

Je vais dormir.

Eh oui. Tu me manques.
Tu es belle.

Je sais.

Allez, couche-toi. J'arrive.

Fais de beaux rêves.

- Allez.
- Je t'aime.

Bonne nuit.

Qu'est-ce que tu fais ?

Je suis là dans mon bureau.

Tu dors bien ?

Pas sans toi.

Bébé, tu m'as déjà,

tu peux arrêter
de faire le beau-parleur.

Je sais que tu aimes ça.

C'est vrai.

Comment tu vas ?

J'ai passé une bonne journée.

Ça fait du bien d'être ici.

Mais j'aimerais que tu sois ici.

T'es tout seul ?

Y a que moi. Ça va, toi ?

À fond. Ça fait longtemps
que j'ai pas été sur une baston,

mais ça va.

Pas là-dedans. Le comté
a envoyé le légiste

voir ce qui reste.

Ben, c'est quoi, ça ?

Je venais d'enlever mes bottes
quand j'ai reçu l'appel.

Bon sang, on est comme des boy-scouts
quand on sort.

Bon, allons-y. Y a des caméras ?

Oui, mais les enregistrements
ont été enlevés.

Y en a une au lavage auto.

Allons voir ça.

J'ai déjà les images
sur mon ordinateur.

Ça m'étonne pas de toi.

Deux hommes sont entrés et sortis,

ils étaient pressés.

Voyons ça.

Bon sang.

Qu'est-ce que t'en penses ?

J'en pense que cet enfoiré
a pas eu de bol,

voilà ce que j'en pense.
On a des témoins ?

Oui. Mlle Whitney.

Quoi ?

Oui, elle bossait ici à mi-temps.
Et le médecin,

il ne parle pas pour l'instant.

Okay. Bon,

on n'a qu'à attendre l'histoire
de Mlle Whitney.

Mais je vais te dire de quoi il s'agit,

il s'agit de cachetons, d'oseille
et d'insultes.

Deux hommes, un fusil et un flingue.

Ouais. Ça, c'est le flingue,

et là, y a eu un coup de fusil.

Mais la cible n'est pas là.

Non, en effet.

Les timbales contenaient du whisky.

Et ce bras dit que ce sont
des junkies qui se volent entre eux,

comme les deux types de l'autoroute.

C'est aussi tordu
que la rivière Chattahoochee.

Bon, eh bien,

appelle-moi si t'as du nouveau.

C'est tout ?

C'est tout, on doit attendre
la version de Mlle Whitney

et l'état décidera
si on garde l'affaire.

Tu ne veux pas regarder
les images ?

Bon, allons les voir.

Le type au volant sait ce qu'il fait.

Okay, bon, je vais aller dormir.

Appelle-moi si t'as besoin de moi,
sinon, ne m'appelle pas.

Tu es sûr que ça va ?

Ben, mets tes satanées bottes.

Le serviteur de Dieu pour votre bien.

D'abord, on a le serviteur de Dieu.

Vous avez besoin d'autre chose ?

Non, madame.

Ça m'a suffi.

D'accord.

Un instant.

L'un d'eux est votre pourboire,
qui sera déterminé

par votre réponse à ma prochaine question,
d'accord ?

Qu'est-ce que vous vouliez devenir
quand vous étiez petite ?

J'en sais rien. Je crois
que je disais à ma mère

que je voulais travailler
avec les chevaux.

Les chevaux. Et vous travaillez ici
depuis combien de temps ?

Neuf ans, je crois.

Vous avez des enfants ?

Oui, une fille. Elle a huit ans.

Et qu'est-ce qu'elle veut faire

quand elle sera grande ?

Danseuse.

C'est à ça que servent
mes pourboires.

C'est mignon.

Merci pour la tarte,
elle était délicieuse.

Et donc...

quel billet est mon pourboire ?

Peu importe.

OFFICE DE TOURISME

T'en es sûr ?

Absolument certain.

Donc, c'est bon ?

On est quittes, hein ?

Je décide pas,

je m'en fous que tu aies tout fait foirer.

C'est pas le cas de tout le monde.

Allez, mon frère.

Je suis en train de crever,
fous-moi la paix.

C'est pas obligé de se passer comme ça,
y a pas de raison.

Ce sera tout ?

C'est tout.

- Merci, Shérif.
- Allez.

- Bonne journée.
- Vous aussi.

Ben.

- Bodie.
- T'as des infos ?

Tu as vu les dépositions du médecin
et de Mlle Whitney ?

Elles sont sur ton siège ?

Comment veux-tu que je les aie vues ?

Le médecin demande l'immunité.

- Vraiment ?
- Oui.

Il dit que ce qu'ils font
va jusqu'au sud,

un tas de types à La Nouvelle-Orléans.

Cachetons, dispensaires, filles, argent.

Il dit que c'est un empire, Bodie.

Tu sais ce qu'ils disent ?
Que ces types, c'est une mafia.

Arrête, on dirait une ado en délire

à un concert des Beatles. Merde !

Et l'État ? Il s'en occupe ?

- Non.
- Ils s'en occupent pas ?

- Non.
- Mais pourquoi ?

Un autre État est impliqué,
ils parlent de la DEA, les stups.

Tu imagines la DEA ici ?

Qu'a dit Mlle Whitney ?

Pas grand-chose.
Elle n'a jamais posé de question.

Mais elle était payée en liquide.

Seigneur, on est dimanche.

C'est pas tout.

T'as trouvé la victime
du coup de fusil ?

C'est un voisin qui l'a trouvé.

Tu l'as embarqué ?

Il est mort.

Comment ? Une hémorragie ?

- Pour sûr.
- Cachetons ?

Cachetons et sang, c'est sûr,
mais c'est pas ce qu'il l'a tué.

Le fil électrique d'une lampe de chevet
l'a tué.

Merde.

Merde ? Y a quelqu'un qui fait
le nettoyage, Bodie. Une mafia.

Au moins, tu portes les bonnes chaussures,
aujourd'hui.

Hé, Bodie, tu crois que la DEA

me filera une de leurs vestes ?

Toi, je vais t'en mettre une.

Allez, bouge.

Bonjour, Shelby.

Debout.

Écoutez, je ne dirai rien.

À terre.

Donne tes mains.

Je vous connais pas.

Non, monsieur.

Vous voulez quoi ?

Il paraît que vous vous êtes dit
que ce serait une bonne idée

d'aller voler les types
de La Nouvelle-Orléans,

vous pensez qu'on est des abrutis finis,

et qu'on allait rien faire, c'est ça ?

J'ai rien compris. Rien du tout.

Mais si quelque chose vous a été volé

et qu'il vous était rendu,

vous pourriez oublier
que c'est arrivé,

chacun reprendrait sa vie,

ici, ou là d'où vous venez.

Non. Non !

S'il vous plaît, écoutez,

on peut s'arranger. Okay ?

Peu importe ce qu'il s'est passé,

on peut rectifier le tir.

Je suis venu pour ça.

Bon, alors, faisons ça,

on peut en parler.

Dites, vous avez
ce que vous vouliez, non ?

Presque.

Non !

Non, putain ! Trey ! Non !

Arrêtez, putain !

2292 Kent Street, à Tupelo
dans le Mississippi.

Ouais, il m'a donné cette adresse aussi.

Elles n'ont rien à voir là-dedans.

Maintenant, si.

Si t'essayes de quitter la ville,
d'appeler les flics, que sais-je,

mon gars de Tupelo va s'agiter,
tu vois ce que je veux dire ?

T'auras de mes nouvelles.

C'est un tulipier ou un cornouiller ?

Bonjour, Shel.

Bonjour, Oncle Bodie.

Qu'est-ce que vous faites dans le coin ?

Comment tu vas, mon grand ?

Oh, j'ai quelques pièges à cochons
au bout de la 5-79,

le barrage a dû se relever un peu,

ils sont tous sous l'eau maintenant,

donc j'ai dû les remonter.

Vaut mieux que tu t'en occupes,
moi je leur tirerais dessus.

Bref, je cherche Trey.

Ah oui ?

Ouais, tu l'as vu ?
T'as eu des nouvelles ?

Non, pas depuis quelques jours.

Caroline rend visite à sa famille,

donc, euh, il n'est pas venu.

- Okay.
- Pourquoi ? Que se passe-t-il ?

C'est sans doute rien,
mais j'ai reçu un appel tôt ce matin

du High Bar,

une plainte à propos de bruit
ou de je ne sais quoi,

donc je dois aller voir ça,

parce que si un bar se plaint

du bruit d'un appartement au-dessus...

Mais, comme j'ai dit,
c'est sans doute rien. Tu connais Trey.

Oui, je le connais.

Il s'est passé quoi, ici ?

Je me suis enfermé dehors.

Et quand tu as cassé la vitre,
le verre est tombé de ce côté ?

Caroline a emmené Mila
dans sa famille

à Tupelo pour quelques jours,

parce qu'on s'est disputé l'autre soir.

J'ai jeté une bière dans la fenêtre.

C'est pour ça qu'elle est partie,

tout ce qui se passe
est en train de nous monter à la tête.

Oui, je vois. J'ai été marié 38 ans,

mais tu devrais nettoyer ça
avant le retour de Mila,

si ses petits pieds... tu sais
qu'elle est ma princesse.

Oui, monsieur, je le ferai.

Bien. Tiens-moi au courant
si Trey se pointe,

et bonne chance pour ce soir.

Merci.

Dis, est-ce que Trey conduit toujours
sa japonaise ?

Oui, il l'a toujours,

je l'ai pas encore convaincu
de prendre une américaine.

D'accord. Fais attention à toi.

- Vous aussi.
- Okay.

Un paquet de Camels.

Tenez.

Huit dollars tout rond.

Merci.

Voilà.

Dites, qu'est-ce que vous faites tous
dans cette ville ?

Pardon ?

Sauf votre respect, mon vieux,

mais comment s'occupent les gens ?

Pour s'amuser ?

Les gens s'amusent ici ?

Ben, oui, enfin,

y a les courses le lundi soir,

la chasse et le foot en automne,
je dirais.

Donc, entre tirer sur des écureuils
et l'équipe de foot du lycée,

les gens errent en attendant la mort ?

J'imagine.

Non, je ne crois pas.

Vous avez grandi ici ?

À moins de 2 km par là.

Quand vous étiez gosse,

vous rêviez de tenir
la station essence du coin ?

Ben, vous savez,

mon père tenait la station là-bas,
sur la 24,

j'ai juste suivi ses traces.

Et donc, vous voilà.

Oui, monsieur, me voilà.

Vous avez des enfants ?

Un fils, mais il est grand.

Je vois. Et qu'est-ce qu'il fait ?

Vous en posez des questions.

Je m'intéresse.

Cette ville m'intrigue.

D'accord.

Eh bien, revenez.

Excusez-moi.

Va te faire foutre, le bourge.

- Il me faut de l'essence.
- D'accord.

C'est très au nord pour vous.

Pas dans la voiture.

À quoi a-t-on affaire ?

Rien qu'on ne puisse pas régler
rapidement.

Des locaux non affiliés,
c'est tout ce qu'il y a à gérer.

Je vais récupérer ce qui a été pris,
il me faut encore un peu de temps.

J'aimerais que la partie responsable

me soit amenée personnellement.

- C'est noté.
- Bien.

Et le médecin ?

Oui. Et une femme aussi.

Ils ont parlé ?

Oui, mais je ne sais pas
à quel point,

mais assez pour que ça s'agite.

Ils ont commencé ?

En ce moment même.

Non.

Non.

Parce que tu es ici à me parler,

et si je t'écoute parler,

alors ils sont dehors

en train de parler à des gens
à qui ils ne devraient pas parler.

Tire la sonnette d'alarme.

Besoin d'aide ?

De locaux ?

Non, j'ai pas besoin de ploucs
aux chaussures dépareillées.

Je gère.

Alors, gère.

Oui.

Allume une cigarette dans ma voiture
encore une fois

et je t'explose la tête

avec un morceau de béton.

Tes conneries à la Steve McQueen
et Johnny Cash,

c'est du déjà-vu.

Ressaisis-toi.

Compris.

Qu'est-ce qu'on a là ?

Un 9 mm, calibre 45 ?

Non, 38.

Tu comptais me tuer ?

Oui, j'y pensais.

Sors-le.

Vas-y.

Parce que leur sang recouvrira
les murs

de ce putain de taudis sur Kent Street.

Tue-moi, ne me tue pas,
peu importe,

c'est pas moi qui le ferai.

Je ne tue pas les innocents.

Non, ce sera le gorille de là-bas

qui observera ta petite fille
jouer dans le jardin,

il les butera et dansera sur leurs corps.

Alors garde bien ton petit calibre 38

sagement dans ton pantalon,

parce que mon frère, je suis ton seul ami.

Et la suite ?

Tu vas où ?

Je pars travailler. Allez.

Pourquoi moi ?

Eh bien, c'est ton lait que t'as renversé,
et tu vas le nettoyer.

Je déteste ces petites villes.

L'Illinois, le Mississippi,

le Massachusetts, l'Arizona,

tu sais ce qu'ils ont en commun ?

Tout.

T'es qui, en fait ?

Juste un homme.

Un homme venu détruire mon monde ?

Ton monde ?

C'est pas ton monde ni ta vie,

tu ne contrôles pas tout ça.

Ouais.

Tu fais quoi avec ça ?

On est rien que des formes floues

qui se croisent les unes les autres

jusqu'à temps de se briser
ou de s'éteindre.

C'est tout.

Okay...

Donc, si rien n'a d'importance
ni d'explication,

pourquoi on est ici ?

Pour lui.

C'est la fin pour le médecin.

Suis-le.

Bon, quand il sera sur l'autoroute,

tu vas avancer à sa hauteur
et le serrer,

comme si t'allais le doubler.

Non, je peux pas faire ça.

Conduire, c'est facile,

mais ne pas pouvoir faire ses adieux,
ça, c'est dur.

Attendez. Non !

Shérif, vous me recevez ?

Je t'écoute.

Ils vont avoir besoin de vous

sur Bakersfield Road,
au nord de la 24.

Pour quoi ?

Un véhicule sur le bas-côté,
une victime blessée par balle.

D'accord, j'y vais.

Dépasse pas les 80.

Faut changer de voiture.

Non, j'en ai fini.
J'ai fait ce que tu m'as demandé.

On n'a pas fini. Ralentis.

Écoute, si tu les laisses tranquilles,

je ferai tout ce que tu veux.

Oh, je sais.

Mlle Whitney.

Bon sang, Shérif,
c'est quoi votre problème ?

Je vous prie de m'excuser,
mais c'est urgent.

J'ai des raisons de croire
que votre vie est en danger,

alors je vais vous demander
de prendre des affaires

et de venir avec moi.

De une, sans blague ?
Et deux, dans vos rêves.

- Mlle Whitney.
- J'en ai rien à faire

de ce qui s'est passé au dispensaire,

je préfère rester en dehors de tout ça.

Okay, vous avez gagné.
Mais si vous êtes d'accord,

avec votre permission,
j'aimerais placer un policier

devant chez vous pour surveiller.

Tant qu'il est pas sur ma propriété,

je me cogne pas mal
de ce qu'il peut faire.

Je comprends, merci...

Seigneur.

On dirait qu'on est dans le pétrin.

T'as capté ?

Tu veux que je fasse quoi, bon sang ?

J'ai l'impression que tu es en colère
contre moi,

en colère comme si
tu n'avais pas choisi

de voler les très riches et puissants
en brandissant ton flingue

et que tu t'en étais pas sorti indemne.

Comme si ce qui t'arrive

n'était pas en lien direct
avec tes actes.

C'est l'impression que tu donnes.

J'ai pas demandé tout ça.

Bien sûr que si.

Bureau du Shérif.

Oui, bonsoir, euh,

vous devriez aller à la gare
après la 46,

y a un corps dans le coffre
d'une voiture.

Dépêchez-vous.

Viens.

Non.

Si.

Merde.

Bon sang. Elle est morte ?

Pas encore.

T'es sérieux, putain ?

Vas-y.

Non.

Va te faire foutre,
dégage loin de moi !

Shelby, je ne tue pas les innocents.
Je te l'ai dit.

Tu peux être sûr
que je vais pas le faire.

Je vais te montrer quelque chose.

Mais d'abord, je dois te prévenir
d'une chose.

Ça va pas te plaire.

Je vais te tuer.

Je jure devant Dieu que je vais te tuer.

D'accord.

Finis-la.

On se tire.

J'ai dit, on se tire.

Vas-y.

Allez.

Allez !

Merde !

T'étais où, bon sang ?

C'est pas juste, Bodie.

On a tous reçu l'appel.

Tu t'es planté.

Elle est morte.

J'ai envie de te tuer.

Je sais.

Ta famille est en chemin.

Quoi ? Pour ici ?

Non, mais tout près. Elles vont bien.

Merde.

Reste tranquille.

Hé, Shérif.

Shelby.

Je ne vous ai jamais vu.

C'est mon nouveau sponsor.
De La Nouvelle-Orléans.

Fred Ellsworth,
des Constructions Ellsworth.

La Nouvelle-Orléans ?

La majorité du temps.

Je vais ouvrir un petit magasin
dans le coin,

et j'ai reconnu le pouvoir
du marketing local

grâce à ce jeune talent.

Ici pour affaires, hein ?

Et là, vous vous êtes fait quoi ?

Ouais, je me suis cogné...

Cogné... contre la porte
en sortant de cette vieille caisse.

Juste une maladresse.

Et là, vous êtes en réunion
de bon matin ?

Chasse au cochon.

Ah, vraiment ?

C'est ça. "Pour montrer au citadin snob
comment font les vrais,"

pour reprendre ses mots.

Avec ces bottes-là ?

Mon Dieu, j'espère pas.

Je les ai payées bien trop cher
pour les salir.

Non, je ne vous ferai pas ça.
J'en ai des pourries pour lui.

Tant mieux.

Vous pouvez vous joindre à nous
si vous le souhaitez, Shérif.

Non. Shelby utilise un arc,
c'est pour les jeunes, ça,

je ne peux plus courir
dans tous les sens.

Je préfère rester à distance,
vous voyez ?

Qu'ils ne me voient pas arriver.

Maintenant, je sais à quoi m'en tenir.

Exactement.

Sinon, Caroline et Mila
sont toujours vers Tupelo ?

T'as des nouvelles ?

Oui, je crois qu'elles rentrent
cette semaine.

C'est que Mila

aime tellement la petite maison
de Kent Street.

Shelby, j'ai à te parler.

Oui, je vous laisse.

As-tu vu Trey ?

Non, pas depuis la semaine dernière
quand il est venu.

On a trouvé sa voiture.

- Sérieux ?
- Sérieux.

À l'usine Firestone,
elle était cabossée.

Merde.

Vous le pensez disparu ?

Tout va bien ?

Oui, je me prépare
à faire le grand saut.

As-tu quelque chose à me dire ?

Rien ?

Je t'écoute.

Le vol au dispensaire
d'il y a quelques jours.

Euh, je crois que c'était Trey.

Oh, vraiment ?

Oui. Et le meurtre...

du médecin dont j'ai entendu parler,

ouais, je crois que peut-être,
c'était Trey qui essayait,

je ne sais pas, de couvrir ses traces.

Bien.

Je suis vraiment inquiet pour lui,
Oncle Bodie.

Oui, y avait plus de 100 000 $,

ça peut changer la vie d'un homme,
ça peut la briser.

Tu me dis la vérité ?

Très bien,

surtout dis-moi
si tu croises Trey.

Sans faute.

C'était quoi votre nom ?

Fred.

Fred, c'était un plaisir.

Ravi de vous rencontrer, Shérif.

Faites attention avec les cochons.

Ce sont d'affreux salopards
qui vous attaquent le derrière

et vous transpercent
avec leurs défenses

avec grande aisance,

et ils vous laissent gésir
en vous vidant de votre sang.

Bon sang.

Merci de me prévenir.

Très bien. Alors, bonne chasse.

À bientôt, Shérif.

Contacte la police de Tupelo,

lance une alerte sur Caroline
et Mila Conners.

Trouvez le nom de jeune fille de Caroline.

Kent Street, c'est tout ce que j'ai.

Ben, fais vite.

- Bien reçu, Bodie.
- On se voit au bureau.

De quoi vous parliez
tous les deux ?

Il cherche le type que t'as tué
avec le sac poubelle, c'est tout.

Et où se trouve-t-il ?

Loin.

C'est presque l'heure,
amène-moi à ma voiture.

Tu vas me poignarder
ou me trancher la gorge ?

Peut-être les deux.

C'est qui, la hache d'armes ?

Celle qui m'a appris que l'important
n'est pas la force,

il faut être fin et brillant.

Si j'ai bien compris,

un pilote de course d'une petite ville
qui a Parkinson

galère à faire vivre

sa femme et sa fille.

Ça alors !

Chacun joue avec les cartes
qui lui ont été distribuées.

Mais tu continues,

tu continues à te battre
avec la force qui te reste.

On n'a pas le choix.

Qui ça, "on" ?

Nous... nous tous.
J'en sais rien.

Tout le monde, non.

Qu'est-ce que ça peut te foutre ?

Hein ?

Putain... Après hier soir,

après toute cette semaine,

tu continues à me chier
dans les bottes ?

T'as tué le frère de ma femme,

tu m'as fait tuer une femme.

J'ai pris de la thune
aux mauvaises personnes,

j'ai compris, putain.

Je fais tout ce que tu me dis.

Je veux retrouver une vie normale,

ou un semblant de vie.

On va tous dans la même direction.

Toi aussi ?

J'en suis certain.

C'est la différence entre moi

et les gens de petites villes,

ils sont pas conscients.

Tu dis tout le temps
que rien n'a de sens.

Mais c'est pour justifier
la merde que tu fais.

Y a un monde où tout ça a du sens,

et on vit dedans.

Vous n'êtes pas seul.

Chez La Maison Funéraire
de la Famille Healy,

nous serons à vos côtés
pendant cette période particulière

grâce à nos services et pierres tombales
de qualité à prix abordables.

Nous proposons différentes formules.

Ouais, compte là-dessus.

Quand tu marchandises la mort
dans une telle ville,

les affaires vont bon train.
Moins 50 % sur les pierres tombales.

Quand les gens s'entretuent
pour des picaillons

et les échangent contre des pierres

pour les mettre sur ton corps
en décomposition.

Appelez-nous au 4249.

Quand mes parents sont morts,

ils n'avaient pas un sou.

Il m'a fallu des années
d'économies pour remplacer

la pierre tombale en bois
offerte par l'église.

Tout ça pour quoi ?

On devrait tous avoir la chance

d'avoir un endroit adéquat
où reposer en paix

une fois que tout ça prend fin.

Quelque chose qui dit :
"Hé, on était là."

J'avais neuf ans,

je revenais de l'école

et j'ai trouvé mon père mort
sur le sol de la cuisine.

Il s'était fait sauter le caisson
avec un fusil.

Mais pas avant d'avoir tiré deux balles
sur ma mère

pendant qu'elle prenait son bain.

Le légiste les a emmenés,
je savais pas où, j'observais.

Une sorte de cousin éloigné
s'est dit que ce serait mieux

pour tout le monde de les brûler
et jeter les cendres.

Je sais pas.

Où sont-elles ?

En sécurité.

Je t'ai dit que tu pouvais
me croire sur parole.

Donc, c'est lui ?

Hé oh. C'est quoi, ça ?

Il ne sait pas ?

Je sais pas quoi ?

Eh bien, vas-y.

Non. J'ai fait
tout ce que tu m'as demandé.

C'est vrai.

Tu as dit que tu ne tuais pas
les innocents,

tu l'as dit.

Je t'ai vu tuer cette femme, Shel.
Je t'ai regardé le faire.

Merde !

On va tous dans la même direction.

Ouais.

Je pense que c'est tout.

Je pense aussi.

Tu repars à La Nouvelle-Orléans ?

Peut-être.

Très bien.

Ouais.

Autre chose ?

Ouais.

Merde.

Putain, Clayton.

On est une famille.

On n'a jamais été une famille.

Hé, Caroline.

Bonsoir, M. Bodie.

Qu'est-ce que tu fais là ?

Je ne sais pas trop, honnêtement,

je voulais juste
être dans un endroit bruyant.

Oui, c'est bruyant.

Comment va Mila ?

Elle est avec ma famille.

Vous savez,
avec tout ce qu'elle traverse,

j'en sais rien, je me suis dit
que ce serait mieux pour elle

de s'éloigner d'ici un moment.

Oui, c'est une bonne chose,
c'est vrai.

M. Bodie, où est-ce qu'il est ?

Je ne sais pas, Caroline.

Vous pensez que je le reverrai ?

Je l'espère.

On va encore faire un jeu ?

Non, juste un café.

Alors dites-moi,

qu'est-ce que vous voulez devenir
quand vous serez grand ?

Silencieux.

Bodie.

Ben.

Bon,

ben c'est tout.

Hé, Ben.

T'es pas si mal.