All language subtitles for Plage Dangereuse

Il �tait tr�s angoiss�.
Tr�s inquiet.

Il ne savait plus o� il en �tait.
J'ai essay� de l'aider.

�a a commenc�
il y a un an.

Bonjour, monsieur.
Police.

Inspecteur Gaffier.
Vous �tes bien Michel Blanc ?

- Oui, c'est moi. Pourquoi ?
- On peut vous parler un moment ?

Vous me r�veillez.
Qu'est-ce qu'il se passe ?

On peut rentrer cinq minutes ?

Allez-y.

C'est Josiane Balasko ?

Elle est bonne.
Il para�t qu'elle est gouine.

Pas du tout.

C'est mon beau-fr�re
aux Stup qui m'a dit �a.

C'est Dutronc !

Un chauffeur de taxi
pr�tend que vous ne l'avez pas pay�.

Il nous a dit qu'avant de monter sur sc�ne,
vous vous seriez mis � taper une pute.

Il dit qu'il vous a amen� rue St-Denis, qu'il vous a
attendu une heure, et que vous n'�tes jamais revenu.

- �a ne tient pas debout.
- �a nous a surpris aussi.

D'autant plus que je croyais que vous �tiez
p�d� � cause de votre film de travelo.

Comment c'�tait d�j� ?
Putain de film.

�coutez,

j'ai pas pris de taxi
depuis deux semaines.

Hier j'ai pass� ma journ�e au lit
� �crire un sc�nario pour Carole Bouquet.

- Avec elle ?
- Non, seul.

Je ne suis pas all� aux putes
depuis juin 77. Il doit y avoit une erreur.

Michel ?

M. Blanc, bonjour !
Je peux faire quelque chose pour vous ?

Vous devez avoir une suite pour moi.

Je ne sais pas.
Je vais regarder.

Une seconde.

Je peux avoir un autographe ?
Mettez "pour nounours".

D�sol�, il doit y avoir une erreur.
Mais je ne trouve rien � votre nom.

- Qu'est-ce que c'est que cette histoire ?
- Je suis vraiment d�sol�.

On peut en avoir un autre ?
Pour Fifi.

J'en sais rien, appelez le festival.
Qu'ils se d�merdent !

On peut faire
une photo ensemble ?

Allez me chercher Gilles Jacob.

Une photo avec mon pote ?

Vous commencez
� me casser les couilles !

Pauvre mec !
Je ne te regarderai plus � la t�l� !

Viens, Fifi.
Laisse tomber ce connard.

- M. Jacob, on a un probl�me.
- C'est pas le moment.

Bonjour Michel, je croyais
que vous ne pouviez pas venir !?

- Qui vous a dit �a ?
- Votre agent la semaine derni�re.

- On nage en pleine folie !
- Il nous a dit que vous n'�tiez pas libre.

Maintenant que je suis l�,
je dors sur la plage ?

L'h�tel est complet,
je suppose ?

M. Depardieu est parti trois jours
go�ter des vins primeurs en Bulgarie,

mais il a laiss�
toutes ses affaires ici.

- Donnez-moi sa suite.
- C'est un peu d�licat.

Je ne vais pas me g�ner avec G�rard !

Si M. Jacob...

Allez-y, je ne vois pas d'autre solution.
Michel, on se voit plus tard;

On se voit plus tard...

Chambre 106.

Vous ferez changer les draps.
Avec Depardieu, je pr�f�re.

Elle est dans quelle chambre ?

- Room service.
- D'accord.

Allez-y, d�bouchez.

J'ai sign� Depardieu.
Il est au courant.

Bien, monsieur.

All�, Mathilda ?

C'est Michel Blanc.

�a va ?

Je viens d'arriver.

T'es toute seule ?

T'as un moment ?

J'ai une id�e de sc�nario pour toi.
J'aimerais bien t'en parler.

Un truc que je suis
en train d'�crire en ce moment.

OK, j'arrive.

Qu'est-ce qui te prend ?
Qu'est-ce qui se passe ?

Il se passe que Michel Blanc
va baiser Mathilda May.

T'es compl�tement malade !

Je suis avec quelqu'un en plus.
Tu le sais !

- �a n'emp�che pas de se d�tendre.
- Je me d�tends tr�s bien avec lui.

Il n'est pas l� !
T'es compl�tement bloqu�e ou quoi ?

Arr�te !

Tu sais,
je ne voudrais pas �tre brutale,

mais j'ai jamais eu
de d�sir sexuel envers toi.

T'es une fille bizarre.
Tant pis pour toi !

Michel !

�a va ? Je ne savais pas
que tu �tais � Cannes.

Je suis venu parce que
j'ai une id�e de sc�nario pour toi.

J'aimerais bien t'en parler.

- Maintenant ?
- Oui, c'est assez urgent.

Tiens ! Salut, Michel.
�a va ?

T'es l� aussi ?

Je ne veux pas vous d�ranger.
Je repasserai.

Tu ne nous d�ranges pas.
Viens.

�a se pr�sente mal.
Je pr�f�rerais repasser.

- Retire ta main, Michel.
- T'es s�re ?

Oui, je suis s�re.
Arr�te, je te dis !

Tu ne vas pas me gifler,
quand m�me ?

Arr�te !

Tu me d��ois beaucoup.
C'est d'un tr�s petit niveau.

Je ne t'ai jamais vu comme �a.

Je suis d�prim� en ce moment.

Je me sens tr�s seul.

D�s que je me r�veille,
j'ai envie de chialer.

Tout � l'heure,
je regardais le balcon de ma suite.

Je me disais que le mieux
serait de sauter.

Avec un peu de pot,
je m'�craserais sur une Rolls.

Ce serait une belle mort.
J'ai toujours ador� les voitures anglaises.

Tu n'as pas de copine
en ce moment ?

Elle s'est tir�e avec Patrick Bruel.

Je ne savais pas.

D�sol�e de t'avoir gifl�.
J'�tais pas au courant.

Je ne t'en veux pas.

J'ai une boule dans la gorge.
T'aurais du champagne dans ton minibar ?

Peut-�tre qu'avec deux T�mesta,
�a irait mieux.

Je vais voir.

J'ai que des demis.

Mets-en deux.
�a ira.

Les gagnants repartiront...

avec le poids des seins
de la Miss Festival en cassettes vid�os !

Et ce n'est pas tout !

Des cassettes d�dicac�es
par Michel Blanc lui-m�me !

On va pouvoir demander � Michel Blanc...

de venir sur sc�ne
nous donner son verdict.

Sous un tonnerre d'applaudissements,
Michel Blanc !

Arr�tez, sinon
on va y passer la nuit.

Alors je commence par la fin.

Class�e num�ro 10 : Nadine.

20.000 au black.
Vous pouvez recompter.

Il �tait question
que le repas soit en plus.

Vous �tes arriv�
au dernier moment.

Je devais d�ner au Carlton.
Si vous pouviez me rembourser, �a m'arrangerait.

500 francs, �a ira ?

J'ai d�n� pour plus.
La Carlton n'est pas donn�.

Si c'est votre maximum,
je prends.

Vraiment c'est super.
Comment vous remercier ?

Si vous avez cinq minutes,
on va bien trouver quelque chose, Karine.

C'est �a, c'est Karine ?

- On va o� ?
- Pas bien loin, vous verrez.

Vous n'avez jamais eu
envie de faire du cin�ma ?

On avait un projet ensemble.
Il m'avait envoy� un texte, pas mal d'ailleurs.

Mais un jour, en parlant avec Emmanuelle B�art,
elle m'a dit qu'il lui avait promis le r�le.

Alors je voulais voir Michel.
Qu'on en discute calmement.

Esp�ce de salaud !
Je vais t'�clater la gueule !

- Coupez !
- Clap de fin.

- C'�tait parfait, Carole.
- Merci.

� demain.

Ah, le pistolet !

- Vous allez bien ?
- �a d�pend ce que vous allez me dire.

Vous me raccompagnez chez moi ?
On bavardera en route.

Il faut tout de m�me que
je vous demande quelque chose, Michel.

Est-ce que je suis la seule
� qui vous ayez propos� votre id�e ?

Bien s�r, pourquoi ?

Parce qu'Emmanuelle B�art m'a dit
que vous lui aviez parl� � Cannes.

� Cannes, cette ann�e ?
Je n'y ai pas mis les pieds.

Vous ne me reconnaissez pas,
je parie ?

Non, d�sol�.

La semaine derni�re,
chez Denise.

Vous voyez ce que je veux dire ?

Pas du tout.
Je ne connais pas de Denise.

La bo�te coquine, dans les Halles.

Ma femme s'appelle Kathy.
Elle portait un string bleu.

�a ne me dit rien du tout.

Vous �tes bien Michel Blanc ?

Oui, mais il doit y avoir une erreur.

Ah, d'accord.
Je vois le genre.

On est potes dans
les bo�tes � partouze,

mais devant ta copine,
tu ne connais plus personne.

La prochaine fois,
m�me si je tombe sur Mickey Rourke,

je ne le laisserai pas baiser ma femme !

Je ne connais pas ce type.
Je suis navr�, Carole.

Ne vous inqui�tez pas, Michel. Je suis discr�te.
Je ne le raconterai � personne.

Je ne fr�quente pas
ce genre d'�tablissement.

Votre vie priv�e ne me regarde pas.
C'est la premi�re � droite.

Au revoir, Michel.

Votre id�e me pla�t, mettez-vous au travail.
Arr�tez de fr�quenter des endroits douteux.

Carole, vraiment !

D�tendez-vous, Michel.
Je plaisantais.

Il m'a t�l�phon� � 2h.

Je pensais qu'il voulait me parler
du rendez-vous avec Carole.

Il m'a dit : "Non, on va chez R�gine."

"Je ne suis pas bien.
On va aller boire un verre."

J'ai senti qu'il y avait
un truc bizarre.

�coute, toi.

Je t'ai promis que si tu revenais,
je te foutais mon poing sur la gueule.

Alors, voil�.

Qu'est-ce qu'il vous prend ?
Vous �tre malade !

- Vous n'�tes pas bien.
- Je t'avais dit de ne plus revenir ici.

Je veux bien fermer
les yeux sur ce qu'il s'est pass�,

mais tu ne reviens plus, Michel.

C'est quoi, Surprise-surprise ?
Il y a des cam�ras planqu�es ?

Je n'�tait pas au courant.
Mon fils ne me parle jamais de rien.

Il te parle, mais tu n'�coutes personne.

Mais je me suis vite rendu compte
qu'il se passait quelque chose.

Tu parles !

Je suis content de te voir.
J'ai une envie de pisser �pouvantable.

Qu'est-ce que tu fais l�, papa ?

- Je t'apporte les pat�s de lapin.
- Quel p�t� de lapin ?

Ceux que tu as command� � ta m�re.
Ouvre, je n'y tiens plus.

Je n'ai jamais rien
command� � maman !

Prends les terrines
et ne discute pas.

En plus, il y en a pour un r�giment.
Qu'est-ce que tu veux que je fasse de tout �a ?

Qu'est-ce que tu veux faire avec du p�t� ?
Parfumer tes armoires ?

Tu sais bien que
je ne mange presque jamais chez moi.

C'est tellement plus simple
de claquer son pognon dans les restos.

On voit que tu gagnes
facilement ton fric !

Dis donc,

tu n'as toujours pas
r�par� la chasse d'eau ?

Non, j'ai oubli�
d'appeler le plombier.

Tu ne vas pas appeler le plombier pour �a !
Il y en a pour 5 minutes. Il va te prendre 500 balles !

Je n'ai pas le temps
de r�parer les chiottes en ce moment.

Je vais le faire moi-m�me.
O� sont les outils ?

Laisse tomber. J'ai un d�ner.
Il faut que je me change, je ferai �a demain.

Tu ne le feras, je te connais !
O� sont les outils ?

Je n'en ai pas.
Pourquoi tu veux que j'en ai ?

- Pour r�parer la chasse d'eau, par exemple.
- Je n'en ai pas.

Je vais me d�brouiller
avec une grosse fourchette.

� moins que tu n'en aies pas non plus
puisque tu ne manges jamais chez toi.

Tiens, am�ne les terrines
pour les mettre au frigo.

Quand est-ce que maman a dit
que je lui avait command� �a ?

La semaine derni�re.

Quand tu l'as crois�e.

Tu ne sais plus ce que tu fais,
mon petit gar�on.

T'aurais pas un casse-noix
pour faire pince ?

Je ne sais pas.
Cherche l�-dessous.

- La semaine derni�re ?
- Oui, la semaine derni�re.

T'as besoin de repos.

Ta m�re m'a dit
que tu n'�tais pas dans ton assiette.

Il para�t que tu la bouscul� sans la reconna�tre.
Il a fallu qu'elle te coure apr�s.

Si tu veux mon avis, il faudrait que
tu te trouves une gentille femme.

Au lieu d'essayer
de t'envoyer le top 50.

Sers-moi donc un petit coup de blanc.
Rends-toi utile !

Y a un truc qui se passe.

Y a un truc.

Il y a un certain temps
que je le trouvais bizarre.

Quand il �crit,
il est unsupportable !

Il ne fr�quente pas
que des gens fr�quentables.

Il passe son temps
dans les bo�tes de nuit.

Comme c'est toujours comme �a,
je ne me suis pas inqui�t�.

T'en es o� du sc�nario ?

Au m�me point
que la derni�re fois.

C'est emb�tant.
Tu vas encore laisser tomber.

T'as rien fait depuis Marche � l'ombre.
�a fait sept ans maintenant.

Pourquoi tu bloques ce coup-ci ?

Parce qu'il se passe des choses
bizarres dans ma vie en ce moment.

J'ai l'impression qu'il va me tomber
une �norme merde sur le coin de la figure.

Tu fais trop de choses en m�me temps.
Tu ne tiendras pas longtemps comme �a.

T'es bien pay� pour �crire ton film !
Pourquoi tes animations dans les bo�tes ?

Quelles animations ?

Je me fiche que tu te fasses payer
en liquide et que tu gardes mes 10 %.

Mais pour ton image,
vraiment, c'est mauvais.

J'ai jamais fait
d'animation de ma vie !

- Quelqu'un t'a vu.
- Vous voulez ma peau, ou quoi ?

Vous voulez me pousser vers la camisole ?
Qu'est-ce que c'est que cette connerie ?

- Pourquoi tu te mets dans cet �tat ?
- Parce que tout me fait chier en ce moment !

Les gens me font chier, mon p�re.
�crire me fait chier, et toi aussi.

Je peux vous parler
franchement, Michel ?

Je ne vous trouve pas en forme.
Vous avez une petite mine.

Il fait cinquante choses en m�me temps,
alors forc�ment !

Tu ne vas pas recommencer !?

Pourquoi vous ne viendriez pas
travailler chez moi � la campagne ?

La maison est grande.
Vous seriez compl�tement ind�pendant.

Vous seriez au calme.
Les premiers voisins sont � 5 km.

Pourquoi, c'est dans le T�n�r� ?

Non, le Lub�ron.
C'est beau, vous savez.

Je n'arrive pas � �crire
� la campagne.

Un peu de calme
vous ferait du bien.

Carole a raison.
Tu t'enfermes l�-bas trois mois,

- tu reviens avec le sc�nario termin�.
- Tu parles !

Au bout de 3 mois, j'aurai perdu le langage.
On me retrouvera en train de grogner.

R�fl�chissez quand m�me.
Je vous louerai une t�l� si vous voulez.

Parce qu'en plus,
il n'y a pas la t�l� ?

Ne vous inqui�tez pas, Carole.
J'ai une mauvaise passe, mais �a va s'arranger.

Je le sens.

On y va !

Qu'est-ce qu'il se passe ?
Qu'est-ce que vous voulez ?

Vous �tes Michel Blanc ?

Je ne sais pas.
Il est encore trop t�t, et vous ?

Je suis la police et j'embarque
les guignols. Perquisition !

Je vous pr�viens,
je connais Bernard Kouchner.

Qu'est-ce qu'on vous reproche ?

J'en sais rien, bordel !

Vous persistez � d�clarer que vous avez quitt�
le domicile de Carole Bouquet vers 1h ?

Oui !

Vous �tes rentr�
vous coucher directement ?

Oui, j'ai pris deux t�mesta
et je me suis couch�, c'est tout.

M. Blanc,
je vais vous faire une confidence.

J'ai jamais pu blairer les acteurs.
J'ai toujours r�v� de m'en farcir un.

Je ne sais pas pourquoi,
je sens que �a vient.

Pensez-y, �a nous fera
s�rement gagner du temps.

Confrontation.

Qu'est-ce que tu fais l� ?

� ton avis,
esp�ce de charogne !

- Arr�te, Josie, qu'est-ce qu'il te prend ?
- Tu le sais tr�s bien, vieille merde !

Esp�ce de gros pourri !
Enfoir� !

Je veux qu'il m'en reste un peu.
Rasseyez-le.

- Je vous jure que je ne comprends rien !
- Vous n'�tes pas raisonnable, M. Blanc.

On fleurette avec la bavure.
Enfin, c'est comme vous voulez.

Mme Balasko, vous pouvez r�p�ter
ce que vous nous avez d�clar� ?

Oui.

Il �tait � peu pr�s 3h. On a sonn�.
J'�tais toute seule dans la maison.

J'ai vu cette t�te de n�uds.
Naturellement, j'ai ouvert.

Vingt ans qu'on se conna�t.
Je ne pouvais pas imaginer !

J'ai pas eu le temps de dire ouf.
Il m'a cogn�e, attach�e et bais�e !

Enfin, si on peut appeler �a
comme �a ! Ordure, va !

- �a ne va pas ?
- N'imagine pas que j'ai joui, saloperie !

J'ai simul� pour que
tu foutes le camp plus vite.

C'est un cauchemar.
Je vais me r�veiller.

Vous persistez � nier ?
Parfait ! Garde-�-vue !

En route !

Vicelard du cul !

C'est un malentendu !

Ben voyons, comme toujours.
La vie est un malentendu.

Regardez, les mecs. Il commence
� nous arriver du beau monde !

On s'est tromp� de bo�te de nuit ?
Si �a se trouve, on est aux Bains Douches.

Mon pote, tu pourrais dire bonjour.
T'es moins bavard qu'� la t�l�.

C'est peut-�tre � cause de nous.
Il trouve qu'on n'est pas un public � sa hauteur.

C'est vrai ?

Pourquoi t'es l�, ma poule ?
Qu'est-ce qu'il nous vaut l'honneur ?

- Je n'ai rien fait.
- Ce n'est pas gentil de nous prendre pour des cons.

C'est une erreur.
Je suis innocent.

Mais nous aussi.
Qu'est-ce que tu crois !?

Le monde est rempli d'innocents.
Les prisons aussi.

Tiens, moi par exemple.
Je suis un innocent qui tue.

Le D�d�, c'est un innocent
qui fout le feu.

Et toi, mon Mimi ?

�a ne te d�range pas
que je t'appelle "mon Mimi" ?

- Vous me faites mal.
- Mais non.

Arr�tez ou j'appelle !

Ce n'est pas la peine.
Personne ne viendra.

C'est l'heure de Sacr�e soir�e.
Tous les flics sont devant leur t�l�.

Vous me faites mal, je vous dis !

Tu sais pourquoi t'as mal ?
C'est parce que t'es tendu.

Il suffirait que tu te d�tendes un peu.
Tu ne sentirais plus rien.

�a suffit !
Laissez-moi !

Regardez-moi
cette boule de nerfs !

On pourrait peut-�tre l'enculer.
�a d�tendrait tout le monde.

Vous �tes compl�tement cingl�s.
Je vous pr�viens, je vais hurler.

T'as tort. Ce serait bon
pour ta carri�re.

D'ailleurs, elle bande mou,
ta carri�re, en ce moment.

J'ai lu dans Studio
que tu ne m�ritais plus ton salaire.

T'imagines le coup de pub
que �a te ferait :

"Un comique sodomis�
pendant sa garde-�-vue", �a sent bon !

�a sent le C�sar d'honneur � plein nez !

Au secours !

Nomin� !

Je ne veux pas rester l�.
Ce sont des malades !

�a tombe bien.
Vous �tes libre.

La plainte a �t� retir�e.
Sortez de l�.

Cette fois-ci, vous avez du pot.
Mais on se reverra. J'ai toujours �t� m�dium.

C'est le livre d'or.
Un petit mot ?

Parce qu'on a d�j� plein
de coll�gues � vous, vous savez !?

Vous �tes l� ?
Vous m'attendez pour me gifler ?

Je vous ai viol�e aussi ?

Qu'est-ce que vous racontez ?
Calmez-vous !

Ils voulaient juste savoir � quelle heure
vous �tiez parti de chez moi hier soir.

Qu'est-ce qu'il se passe, exactement ?

Je n'en sais rien, Carole.
Je suis tr�s fatigu�.

Je veux qu'on me soigne.
Je veux voir un psychiatre.

Non, pas par l�. Par derri�re.
�a grouille de journalistes, l�-bas.

Il est trop tard pour aller voir un psychiatre.
Vous irez demain apr�s une bonne nuit.

Des bonnes nuits,
il y a longtemps que je n'en fais plus.

Je vais aller aux urgences.
Je veux qu'on m'hospitalise.

- Je vais vous conduire.
- Surtout pas, je suis peut-�tre dangereux.

Foutez le camp, Carole !
Si �a se trouve, je suis un monstre !

T'as vu ?

Les urgences en psychiatrie,
s'il vous pla�t ?

L'ascenseur du fond.
3�me �tage, vous reconna�trez.

- Vous n'�tes pas Carole Bouquet ?
- Si.

Vous ne voulez pas
me signer un autographe ?

Mais bien s�r,
si je trouve un papier.

- On y va.
- Attendez une seconde.

Ce n'est pas le moment, madame !

Si c'est une fille,
je l'appellerai Carole.

Vous croyez que c'est par ici ?

Oui. � mon avis,
on est arriv�.

M. Blanc, je pense que
vous n'�tes ni Dr. Jekyll ni Mr Hyde.

Je pense seulement que
vous �tes un acteur surmen�,

qui joue peut-�tre parfois
� �tre un autre Michel Blanc.

En se le cachant � lui-m�me.

Vous pensez que
je suis compl�tement secou�, quoi !

Non, je pense que vous avez besoin
de calme et de repos.

Je vais vous donner
quelques petites pilules,

qui vont vous aider �
transformer tout �a en mauvais souvenir.

Vous n'avez pas une maison de campagne
o� vous pourriez vous reposer quelques semaines ?

Si,
j'ai une maison dans le Lub�ron.

C'est parfait, le Lub�ron.
J'ai beaucoup de client�le dans ce coin-l�.

Reposez-vous bien.

Et continuez
� nous faire rire !

Emportez une arme avec vous.
On ne sait jamais.

Me reposer ne servirait � rien.
Je n'ai pas de la fatigue.

Qu'est-ce que
vous pouvez �tre n�gatif !

Pas n�gatif, angoiss�.
Il y a de quoi, non ?

Non.

Ah bon.

J'ai viol� Balasko, je ne me souviens
de rien, et vous trouvez que j'ai tort de m'angoisser ?

Je comprendrais que vous soyez angoiss�
si c'�tait elle qui se souvenait de rien.

Faites de l'humour, c'est le moment !
C'est de tr�s bon go�t, en plus !

J'essaie simplement
de vous d�tendre, c'est tout.

Comment vous voulez que je me d�tende ?
Je ne comprends rien � ce qu'il m'arrive.

C'est votre probl�me.
Vous cherchez toujours � tout comprendre.

Il faut accepter le myst�re.
C'est beau, aussi.

C'est de tourner avec Bu�uel
qui vous a rendue mystique ?

�a ne vous aurait pas fait
de mal de tourner avec Bu�uel.

Qu'est-ce que
vous voulez dire par l� ?

Rien, laissez tomber.
Prenez vos comprim�s.

Il y a des moments
o� vous �tes une femme froide.

Il y a des moments
o� vous �tes casse-couille.

R�veillez-vous.
On est arriv�s.

Alors, comment vous trouvez ?

Ah d'accord.

C'est encore pire
que ce que je pensais.

Vous imaginez qu'on peut �crire
une com�die l�-dedans ?

- Alors ?
- Je ne sais pas, on entend rien.

Il n'a pas touch� � son d�ner.
Par contre, il a fini le whisky et les m�dicaments.

Vous devriez aller voir.

Il n'est pas sorti depuis trois jours.
Ce n'est pas normal, quand m�me.

Il travaille,
je ne vais pas le d�ranger.

Il mangera
quand il aura faim.

Peut-�tre qu'il n'aura
plus jamais faim.

Qu'est-ce que vous racontez ?

L'alcool et les m�dicaments ensemble
ne font pas de bons vivants.

�a ferait plut�t
des vilains suicid�s.

Pourquoi voulez-vous
qu'il se suicide ?

Il n'avait pas l'air bien gai
quand il est arriv�.

Vous avez vraiment
le go�t du drame !

C'est la vie
qui me l'a donn�.

Tout ce que je sais, c'est qu'il
ressemble � mon pauvre cousin Albert.

Il est comme lui :
tout petit, tout vilain.

Un beau jour, on l'a retrouv�
pendu dans les waters.

Mais vous allez arr�ter
de raconter des b�tises !?

Je vais tout de m�me aller voir.
Vous me faites peur avec vos id�es.

Michel, �a va ?

Vous voyez que ce n'est pas normal.
Mon Dieu, il est arriv� un grand malheur !

Vous allez surveiller le d�jeuner
et vous calmer.

Michel, je rentre.

Merde, Michel !

Je vous jure
que ce n'est pas moi !

�a va ?

- Je suis o� ?
- Dans le Lub�ron.

Je suis Carole Bouquet.
Vous me reconnaissez ?

- Comment ?
- Vous �tes � la campagne.

Attendez,
je n'entends rien.

Vous �tes � la campagne.
Chez moi.

- Quelle heure il est ?
- 14 h.

Pourquoi vous dormez
avec des boules Qui�s ?

- Il n'y a pas de bruit la nuit.
- Ben justement.

Je suis r�veill� par le silence.
J'ai l'impression d'�tre mort.

Je suis d�sol�e de vous envahir.
Mais j'�tais un peu inqui�te.

On ne vous a pas vu depuis trois jours
et vous ne mangez rien.

Je suis nou�
depuis que je suis arriv�.

Normal, vous restez enferm�.
C'est sinistre ici.

Pourquoi vous n'allez pas
travailler dehors ?

Personne n'a jamais pu �crire dehors.
Il faut �tre � l'int�rieur pour �crire.

La lumi�re est tellement belle.

Qu'est-ce que vous voulez
que �a me foute ? Je ne suis pas peintre.

Oui, �videmment.

Vous devriez quand m�me
ouvrir les volets. On a une vue magnifique.

La vue m'angoisse. On a l'impression que
c'est tous les jours la Toussaint.

Un peu de soleil vous rendrait
peut-�tre de meilleure humeur.

Ce serait bien la premi�re fois.

J'ai fait une daube proven�ale
avec des c�pes.

Je me demandais si
un St-Joseph irait avec !?

�a ira sur la daube,
mais sur moi, c'est une autre histoire.

Vous vous imaginez que
je vais r�ussir � bosser apr�s une daube !?

�a ne changera pas grand-choses.

Hier vous avez mang� l�ger.
Vous n'avez pas �crit un mot.

Ah, d'accord.

Vous voulez
rentabiliser l'investissement !?

Vous me direz
combien je vous dois pour les c�pes.

Ne le prenez pas sur ce ton,
j'essaie simplement d'�tre gentille.

Oui, je vois.

Je me demande pourquoi
vous �tes si gentille, d'ailleurs.

Dites donc, Carole Bouquet,

vous n'auriez pas pour intention de
vous taper un comique, par hasard ?

La r�ponse vous suffit ou
il faut que je d�veloppe ?

- �a va, c'est clair.
- Parfait !

Vous allez me faire le plaisir de
prendre une douche, de vous habiller,

et de laisser tomber votre num�ro
de sous-Woody Allen franchouillard

parce que je trouve chiant
les clowns angoiss�s.

Vous avez 20 minutes
pour descendre vous mettre � table.

- �a aussi, c'est clair ?
- D'accord, Carole.

Et on mange dehors.

�a me fera peut-�tre du bien.

La daube est d�licieuse, Carole.
Vraiment.

Merci, Michel.

- Reprenez-en. N'h�sitez pas.
- Non, merci. Ce serait de la gourmandise.

- Je peux d�barrasser ?
- Je vous en prie.

Je suis d�sol� de ce qui
s'est pass� ce matin, Carole.

Ce n'est pas grave.
C'est oubli�.

Je ne sais pas ce qu'il m'a pris.
�a doit �tre le m�lange tranquilisant/whisky.

Vous allez me faire le plaisir
d'arr�ter �a, d'ailleurs.

Je vais essayer,
mais je ne vous garantis rien.

Pourquoi vous gardez votre chapeau ?
On est � l'ombre.

Il y a des trous entre les feuilles.
Je vais ressembler � Gorbatchev.

Je n'insiste pas.

Je vais venir vous voir
tant�t � la cantine.

- Pardon ?
- Ma petite fille vous adore.

Elle veut venir se faire
d�dicacer une cassette.

Je ne comprends pas.
Qu'est-ce que cette histoire de cassette ?

Elle a lu �a ce matin dans le journal.

- Quel journal ?
- Attendez.

- Vous avez le journal ici ?
- Oui, je m'en suis servi pour les �pluchures.

Ah �a y est, je l'ai !

"Michel Blanc d�dicacera les cassettes
de ses films au rayon sports et plein air,

hypermarch� Continent. Orange."

�a recommence. Et vous voulez
que j'arr�te les comprim�s !?

Cette fois, il faut prendre
le taureau par les cornes. Venez !

Attendez-moi.
O� est-ce que vous allez ?

On ne devrait pas y aller, Carole.

Le cauchemar
est bient�t fini.

- O� sont les sports de plein air ?
- Par l�, au fond.

Concentre-toi bien, Julien.
C'est ton deuxi�me ballon.

Vise-moi cette cible !

Ce n'est pas pass� loin,
mais tu as encore droit � un essai.

Pendant que tu te concentres,
je rappelle la r�gle du jeu.

Chaque candidat a droit � trois ballons
pour envoyer au bain notre ami Michel Blanc.

Voil� l'explication :
vous n'�tes pas fou, vous avez un sosie.

C'est vraiment mon sosie ?

C'en est m�me effrayant.
Je ne vois pas de diff�rence.

Vous �tes rassur�, j'esp�re ?

Vous trouvez que
c'est rassurant de ressembler � �a ?

Alors, mon petit Julien,
es-tu pr�t pour ta troisi�me tentative ?

Quand tu veux, vas-y !

En plus, il para�t
qu'il touche les Ass�dics. C'est lamentable !

On va l'attendre dehors.

Il faudrait pr�venir la police.
C'est un cingl�, il a viol� Balasko.

S'il essaie avec vous,
je vous prot�gerai.

- S'il vous pla�t, monsieur ?
- Les autographes sont finis pour aujourd'hui.

- Je ne veux pas d'autographe.
- Qu'est-ce que vous voulez ?

- Savoir qui vous �tes.
- Michel Blanc. �a se voit, non ?

- Et vous ?
- On est Michel Blanc aussi.

- Ah, putain !
- Attendez !

Arr�tez-vous !

Non, attendez !

Il faut qu'on se parle !

Il a une voiture de sport !

�a tombe bien,
j'adore la vitesse !

Ceinture !

Le voil� !

- �a va, vous ?
- Pas terrible.

- Arr�tez.
- Non, on le tient.

Arr�tez, je vous dis.
J'ai un �norme probl�me avec la daube.

- Excusez-moi.
- �a va mieux ?

Je suis navr�.
On l'a perdu, maintenant.

Peut-�tre pas.

- Vous avez son adresse ?
- Non.

Un nom de village revient tout le temps.

- Et alors ?
- On va y aller.

On ne sait m�me pas
o� est ce bled !

- On va cherche dans le Minitel.
- On ne trouvera jamais.

Ne soyez pas tout le temps pessimiste.
C'est fatigant � la longue !

Ceinture !

Qu'est-ce qu'on fait, maintenant ?

Vous prenez l'agenda et vous allez
demander au caf� s'ils connaissent ces gens-l�.

- Pourquoi ce serait moi qui irait ?
- Parce que je viens de conduire 400 km.

Arr�tez de poser des questions
et agissez un peu !

Okay, j'y vais.

Il va falloir changer de ton avec moi.
Vous n'allez pas tarder � me gonfler !

- J'en prends bonne note.
- C'est tout.

Bonjour.

Tiens, voil� la vedette.
Comment va M. Patrick ?

- Quel Patrick ?
- Le plus beau ! Bois un coup !

Tu ne devais pas venir ce week-end.
T'as chang� d'avis ?

Il ne peut pas se passer de nous,
tu ne comprends pas ?

Tu pourrais me faire la bise.
Il faut que je me l�ve ?

- Bonjour.
- Bonjour, mon beau.

T'as chang� d'eau de Cologne ?
Je pr�f�rais l'autre.

C'est qu'il n'est pas venu tout seul,
le voyou !

Tu te d�cides enfin
� nous en amener une !

Putain de merde !
C'est Carole Bouquet !

- Ce n'est pas vrai ?
- Ben tu ne te fais pas chier !

Quand je pense qu'on a �t� � l'�cole
ensemble et que tu te tapes Bouquet !

Pourquoi je n'ai jamais de pot ?

Et moi, salopard !?
Tu crois que j'ai du pot d'�tre mari�e avec toi !?

Si j'avais le choix, j'aimerais mieux
me faire tringler par Alain Delon, tu sais !?

Ne le prends pas comme �a.
Ce n'est pas ce que je voulais dire.

- Ouais.
- Arr�tez de vous bouffer le nez.

Je vais y aller.

Puisque t'es l�,
un paquet vient d'arriver pour ta m�re.

Donne-lui.
�a m'�vitera d'y aller.

- D'accord.
- Tiens !

Embrasse Carole pour nous.

Je n'y manquerai pas.

- Alors ?
- Je ne comprends rien.

Ils m'appellent Patrick.
Ils m'ont donn� �a pour ma m�re.

Il y en a m�me un
qui est all� � l'�cole avec moi !

Normal, il vous prenne pour votre sosie.
�a marche dans les deux sens.

Votre copain vous a mis du rouge.

Vous comptez aller o� ?

Aller faire la bise � votre m�re,
puisqu'on a l'adresse.

Oh ben, �a alors !

Bonjour, madame !

T'aurais pu me pr�venir, Patrick.
Pourquoi tu ne m'as pas dit ? Ce n'est pas gentil !

Regarde de quoi j'ai l'air !
Je suis en robe de chambre.

Ce n'est pas une tenue pour
recevoir Carole Bouquet, quand m�me !

Oh l� l� !
Il me fait de ces coups, celui-l� !

Entrez vite !
Vous allez attraper la mort.

Il est tard.
On vous emb�te ?

Mais non, voyons !
Allez-y, rentrez !

File � la cave chercher
une bouteille de grenache !

- � la cave ?
- Oui, la cave sous la maison, nigaud ! File !

� moins que Mme Bouquet
ne pr�f�re une Suze ?

Comme vous voulez. �a m'est �gal.
Je ne voudrais pas d�ranger.

Mais vous ne d�rangez pas du tout.
Au contraire !

C'est moi qui ai honte.
On se croirait chez les romanichels, ici !

C'est par l�.

Je vais vous montrer votre chambre,
en attendant.

Non, on ne peut pas rester.

Vous allez d�ner, au moins ?

Je n'ai pas grand-choses,
puisque cet idiot ne m'a pas pr�venue.

- Non, mais vraiment...
- Ne discutez pas, Carole.

Vous permettez que je vous appelle Carole ?
Moi c'est Marthe.

Asseyez-vous.

Vous regardez mes photos ?

Chaque fois qu'il y en a une
dans le journal, je la d�coupe.

Vous savez ce qu'est une m�re.
Vous avez des enfants aussi, Carole.

Ne lui dites pas, mais chaque fois que
je vois Patrick � la t�l�, je pleure comme une idiote.

Pourquoi vous l'appelez Patrick ?

Parce que c'est son vrai nom,
Patrick Olivier.

Michel Blanc est un nom d'artiste qu'il a pris
parce qu'il avait peur que son p�re ne soit pas d'accord.

Un soir, on �tait devant la t�l� avec mon mari.
On regardait un Maigret.

Et d'un seul coup,
on l'a vu dans le poste !

�a nous a fait plut�t plaisir.

Parce qu'avant, c'est surtout
chez les gendarmes qu'il �tait vedette.

Rien de bien grave :
des b�tises, des vols d'autoradio.

Mais on avait peur
que �a d�g�n�re.

Quand il s'est vu,
il a fait une dr�le de t�te.

Il nous a dit qu'il voulait nous faire
la surprise. Mon fils est un bon gars.

Carole, il ne faut pas qu'on tra�ne.

Je vous r�chauffe une b�tise
et je vous lib�re.

Prends le plateau.

On mange un morceau
et on y va.

- Mais on n'a pas faim.
- Parlez pour vous, Patrick.

- Alors, ils en sont o� ?
- � table.

- Depuis combien de temps.
- Trois bons quarts d'heure.

Ils en sont au plat. Ils ont commenc�
par une salade de tomates apr�s les charcuteries.

- Et ils ont bu quoi avec ?
- Du muscadet.

� sa place, je n'aurais pas servi du blanc
avec la salade de tomates.

Il y avait des miettes de thon dedans.

Il aurait mieux valu un C�tes du Rh�ne
un peu jeune, servi � la temp�rature de la cave.

- Elle aurait pu le garder pour la suite.
- C'est quoi, la suite ?

Un confit de porc
avec de l'ail en chemise.

Comme l�gumes,
ils ont des courgettes.

Pour ceux qu'ont besoin de fromage,
il m'en reste un.

Elle a dit qu'elle avait ce qu'il faut.

Pour l'instant, tout va bien.

Alors, elle est comment ?

Tr�s gentille, tr�s simple.

Elle a repris deux fois du museau.

Vous �tes compl�tement inconsciente.
On aurait jamais d� rester d�ner.

�a lui faisait tellement plaisir.

Elle est peut-�tre
de m�che avec son fils.

Si �a se trouve, elle est en train
de nous empoisonner.

On va finir sous un tas de fumier,
vous allez voir.

J'ai fait sauter quelques
champignons sauvages.

�a va faire glisser le porc.

Tu ne manges rien ?

C'est l'humidit�.

- Toc-toc ?
- Tiens, madame Baudet !

Je vous d�range, peut-�tre ?

On est en train de souper,
mais rentrez.

C'est madame Baudet.

Je ne vais pas vous emb�ter.
Vous �tes en famille.

Non, c'est � la bonne franquette.
Vous allez manger un bout de tarte avec nous.

Vous connaissez Carole Bouquet.
Elle a fait l'�cole � Patrick.

- Bonjour Mme Bouquet.
- Bonjour Madame.

Bonjour, petit.

Buvez un coup de rouge avec nous.

Je veux bien, mais apr�s
vous venez prendre le caf� � la maison.

J'habite juste � c�t�. Mon fils
serait tellement content de vous voir.

- Il vous adore.
- C'est-�-dire qu'on doit partir bient�t.

Ils font une nuit dans le coin.
Ils sont du deuxi�me plan.

Juste cinq minutes.
Venez nous faire coucou en partant.

Pour vous, ce n'est rien du tout.

Pour lui, ce sera le plus beau
jour de sa vie. Il est paralys� depuis 5 ans.

Carole, on y va maintenant.

D'accord,
mais vraiment 5 minutes.

Vous �tre tr�s bonne,
madame Bouquet.

D'ailleurs, �a ne m'�tonne pas,
�a se voit.

Venez, c'est par ici.

Venez.

Allez-y, entrez.
C'est par ici.

Allez-y !

Bonjour, je suis
bien contente de vous voir.

Maman...

- Ma main...
- On le d�range. On repassera.

- Tiens ma main.
- Oui, bien s�r.

�a va ?

- Vous �tes s�re qu'il va bien.
- Je ne sais pas. Il n'a jamais fait �a.

Qu'est-ce qu'il a ?

Je vais peut-�tre vous
laisser vous reposer maintenant.

Non, restez couch�.

- Oh, merde !
- Il marche.

Venez, Carole.

Je marche !

C'est un miracle !

Il marche !

- Je marche.
- S'il vous pla�t, venez.

Regardez, je marche.

Carole, �a suffit !
Venez !

Je marche.

Carole, merde !

Je marche.
Je bande.

S'il vous pla�t ?

Venez, Carole.

L�chez-lui la main, enfin !

Demarrez.

Vous ne vous �tes
jamais demand� � quoi tout �a servait ?

Le succ�s, le vedettariat,
toute cette com�die.

Je n'ai pas vraiment eu le temps,
surtout ces jours-ci.

Vous ne voulez pas qu'on discute
de tout �a � t�te repos�e ?

Qu'as-tu fait
de ton talent ?

Pardon ?

C'est peut-�tre la r�ponse.

J'ai fait marcher celui
qui avait perdu les jambes.

C'est moi que vous faites marcher.
Vous me faites une blague !?

Vous ne croyez tout de m�me pas
que vous avez gu�ri un paralytique ?

Ce type devait avoir un blocage inconscient.
Quand il vous a vu, il a eu un choc.

�a l'a d�coinc�, c'est tout.
Il n'y a pas de miracle l�-dedans.

Vous ne voulez vraiment croire en rien.
Vous avez vu et vous ne croyez pas.

Quand je pense que j'avais peur d'�tre fou !
C'est vous qui n'�tes pas net, Carole.

Si �a vous simplifie la vie
de penser �a, allez-y.

Ce qui me simplifierait la vie,
c'est qu'on aille tout raconter aux flics.

Non, on ne va pas aller � la police.
On va retrouver Patrick et lui faire peur.

S'il va en prison,
sa m�re en mourra.

Mais vous �tes incroyable !

De quel droit vous vous m�lez de mes affaires ?
C'est mon sosie, ce n'est pas le v�tre !

Ce n'est pas vous
qui avez les flics au cul.

Laissez-moi r�gler mes probl�mes
et aller multiplier les pains ailleurs.

Si vous voulez, mais ne comptez pas
sur moi pour vous conduire � la gendarmerie.

Je vais faire du stop.
Laissez-moi descendre.

� mon avis,
�a peut durer longtemps.

La providence y pourvoiera,
ma s�ur. Arr�tez-vous.

Tant pis,
je vous aurais pr�venu.

Je ne peux pas
le laisser faire �a.

Vous avez fini votre crise ?
Allez, montez.

Ce n'est pas de refus.

Je pr�f�re monter derri�re
si �a ne vous d�range pas.

Je peux rouler doucement,
si vous voulez.

Non, ne changez rien.
C'est juste une envie.

Vous �tes un dr�le de mec, finalement.

�a ne va pas ?
Vous �tes encore malade ?

Pourquoi, j'ai l'air ?

Vous faites une dr�le de t�te !

- Quelle genre de t�te ?
- Celle d'un type qui a une id�e derri�re.

- Gagn� !
- Qu'est-ce qu'il vous arrive ?

Un grand bonheur. Je tripote
les seins de Carole Bouquet.

Oui, et alors ?

- C'est tr�s chaud et doux.
- Je voulais dire, et apr�s ?

Apr�s, je me disais qu'on pourrait
peut-�tre tirer un coup.

On va parler s�rieusement, mon cher Patrick.
C'est bien Patrick, votre petit nom ?

- Comment vous avez devin� ?
- Une intuition, comme �a.

Vous me faites tr�s mal.

Arr�tez-vous.
Je suis arm�e.

T'as vu ? C'est le petit chauve
des Bronz�s. Comment il s'appelle ?

- Michel Blanc ? Il est o� ?
- Sous les crudit�s.

- Et elle n'est pas Carole Bouquet ?
- Sortez de l� !

D�p�chez-vous !

Attendez, je sors.

Profitez-en,
je recharge.

Merde ! Je ne savais pas
qu'ils �taient ensemble.

- Vous ne voulez pas ranger votre arme ?
- Ta gueule, avance !

On peut savoir ce que
vous comptez faire ?

Ta gueule, et avance si tu ne veux pas
que je fasse un sosie � ton trou du cul.

Vous avez menti � tout le village ?

Oui, du jour au lendemain,
ils ont arr�t� de me traiter de feignasse.

Plus je devenais vedette, plus ils m'aimaient.
C'est vite devenu impossible de leur dire la v�rit�.

C'est quand m�me
pas bien m�chant, tout �a.

Il n'y a pas eu mort d'homme, que je sache.
Je n'ai rien fait de grave.

- Et Balasko ?
- C'est une bavure.

Je voulais juste
lui piquer un peu de pognon.

Quand je l'ai vue attach�e au radiateur
avec son grand t-shirt Mickey, j'ai craqu�.

Je ne suis pas de bois.

�coutez-moi bien, tout petit bonhomme,
je vais essayer d'�tre concise.

Je vous conseille
de jouer profil bas

parce que si je vous recroise sur mon chemin,
ce sera directement ma main sur la gueule.

- C'est compris ?
- Ne vous inqui�tez pas.

Vous avez cinq minutes pour dispara�tre
sinon je recommence l'entra�nement.

J'y vais.

J'ai voulu pr�venir la police
mais Carole Bouquet n'a pas voulu.

Le miracle l'a secou�e.

Elle pense que c'est un miracle.
� mon avis, c'est nerveux.

C'est comme les canards. Le type a d� retomber
comme une merde d�s qu'on est sortis.

Je pr�f�re tout vous raconter
parce que ce type est tr�s dangereux.

Si vous avez des questions � me poser ?

Bravo. Il y a quelque chose
que je me suis toujours demand� :

vous improvisez les textes ou
vous apprenez tout par c�ur ?

Si vous �tes libre, revenez pour la No�l.
On se d�guise, on fait une cr�che.

Vous �tes fier de vous ?

�a joue les mecs de gauche � la t�l�.
�a chante pour l'�thiopie.

Quand il n'y a pas les cam�ras,
tu peux crever. �a balance aux flics.

Vous vous foutez de ma gueule, en plus ?

- Je vais vous �clater la t�te, salopard !
- Qu'est-ce qu'il vous prend ?

- Calmez-vous !
- Je vais te tuer !

Vous �tes fou.
Laissez-moi vous expliquer.

Expliquer quoi ? Que vous �tes un sale escroc,
que vous m'avez foutu dans une merde noire ?

- L�chez-moi, vous m'�touffer.
- C'est �a que vous vouliez m'expliquer ?

- S'il vous pla�t.
- Ordure !

Dites donc, je vous signale que je n'ai pas
d�cid� d'�tre votre sosie en naissant.

Figurez-vous que si j'avais eu le choix, je me
serais arrang� pour ressembler � quelqu'un d'autre.

Vous croyez que c'est facile
d'avoir votre gueule ?

D'autant que vous avez
collectionn� les r�les de cons.

Vous ne pourriez pas varier un peu ?
Vous allez finir par lasser.

�pargnez-moi vos conseils.
Je n'ai pas attendu apr�s pour r�ussir.

Dommage, �a vous aurait �vit� quelques
navets. Vous voulez des titres ?

Si c'est si honteux,
pourquoi vous faites-vous passer pour moi ?

Parce que si j'ai tout les inconv�nients,
il n'y a pas de raison que j'ai aussi les avantages.

Moi non plus,
je n'ai pas de vie priv�e.

Moi aussi, tout le monde se marre
si je me casse la gueule dans la rue.

Seulement vous l'avez choisi.

En plus, �a vous rapporte du pognon.
Alors, vous seriez gonfl� de vous plaindre.

Tandis que moi,
j'ai que mes yeux pour pleurer.

Vous vous rendez compte
du tort que vous me faites ?

Qui fait plus de tort � l'autre ?

Quel m�tier s�rieux on peut faire
quand on a la t�te d'un guignol ?

Vous croyez qu'Hitler aurait pu r�ussir
s'il avait �t� le sosie de Fernandel ?

Vous avez foutu ma vie en l'air.
Voil� la v�rit�.

Je n'ai pas de temps � perdre
dans ce genre de discussion.

Je n'ai pas l'intention de changer de m�tier
ni de changer de gueule.

D�brouillez-vous pour trouver une solution
au probl�me parce que je vous pr�viens :

si vous recommencez vos saloperies,
je trouverai des flics plus compr�hensifs que ce soir.

OK, bonne nuit !

J'aurais bien une solution.

La solution,
c'est que vous me foutiez la paix.

On pourrait envisager
une esp�ce d'association.

On serait plus efficaces
si on se r�partissait le boulot.

Je ne vous comprends pas...
ou plut�t j'ai peur de comprendre.

Par exemple, les �missions de t�l�
qui vous emmerdent, je les ferai � votre place.

Vous r�alisez que c'est une escroquerie
que vous me proposez ?

Pourquoi ? Si le public
en a pour son argent.

Vous ferez les films et je ferai
la promotion. Pendant ce temps, vous �crirez.

Si vous avez plus de temps pour travailler,
les spectateurs s'y retrouveront.

Des fois, vous avez fait des trucs qui
sentaient la fatigue. Je ne critique pas, c'est humain.

Si vous voulez, je vous remplacerai
pour les films que vous tournez pour le pognon.

Vous ne ferez que les choses de qualit�.
C'est le r�ve pour un artiste, non ?

- Je n'ai jamais fait de film pour le pognon !
- Pas � moi !

En tous cas, pas uniquement.

Bien s�r, et les pubs,
c'est par admiration pour le produit ?

R�fl�chissez.

�a ne vous dirait pas,
une ann�e sabbatique ?

L'Inde, la Birmanie.

Le soir qui tombe sur la baie d'Along,
les trottoirs de Manille.

On nage en plein d�lire.

Vous ne seriez pas
le premier � faire �a, vous savez.

Vous vous �tes jamais demand� comment
Depardieu arrivait � tourner autant de films ?

M�me une b�te n'y arriverait pas.

Vous �tes un fou dangereux.
Vous commencez � me faire peur.

Je ne vous demande pas une r�ponse
tout de suite. Prenez votre temps.

Vous savez o� me trouver.

Bonne nuit.

J'avais un faux pressentiment. J'ai fait
une �norme connerie qui va me co�ter cher.

Qu'est-ce que c'est que ce cirque ?

�a se confirme.
Tout �a me fait une sale impression.

Carole est l� ?

J'esp�re que je ne vous d�range pas !?

Je vous avais pr�venu.

Mais c'est moi, Michel.

Jusque l�,
j'ai �t� tr�s patiente, Patrick.

Maintenant,
je vais vraiment me f�cher.

Je ne suis pas mon sosie.
Je suis Michel Blanc.

Ah vraiment ? Cette fois-ci,
�a ne marche pas. Suivez-moi.

Approchez.

Alors comme �a,
vous �tes Michel Blanc ?

�a tombe bien, parce que
je suis en train de d�jeuner avec lui.

Ce n'est pas de chance !

Pourquoi vous ne dites rien,
les mecs ?

Parlez-moi.

Vous n'allez pas vous
faire avoir par ce type ?

C'est vrai qu'il y a quelque chose.

Chouchou, c'est �vident
que ce n'est pas lui !

Je ne me serais pas laiss� avoir.
Ils ont de la merde dans les yeux.

Les regard n'est pas du tout �a.

Arr�tez, ce n'est plus dr�le !

C'est la voix qui me g�ne.
Michel n'a pas autant une voix de p�d�.

Voil� le salopard qui m'a viol�e.

Josie, d�conne pas.

Dis donc, tu bandes plus beaucoup,
mon bonhomme !

Je ne te plais plus
ou c'est le radiateur qui te manque ?

- Josie, je t'en supplie.
- Je vais te calmer pour un moment.

Patrick, tout �a
va mal se terminer.

D�sol�e d'avoir �t� brutale mais
c'�tait pour vous ramener � la raison.

Je serais la premi�re � vous aider
si vous arr�tez vos folies.

Je voudrais me r�veiller maintenant.
J'en ai assez.

Un double cognac, s'il vous pla�t.

�a marche.

Un autre.

Vous pourriez me regarder ?

Juste comme �a...
Pour savoir si vous me reconnaissez.

Je ne reconnais personne
et la maison ne fait pas cr�dit.

Non, ce n'est pas pour �a.

Vous ne m'auriez pas
d�j� vu quelque part ?

Je n'en sais rien.
Tournez-vous, voir.

Si peut-�tre.
On dirait le connard qui pr�sente la m�t�o.

Non, ce n'est pas � la t�l�.
Ce serait plut�t au cin�ma.

Vous tombez mal. Le cin�ma
me fait chier. Je n'y vais jamais.

Finissez votre verre et tirez-vous !

Vous ne trouvez pas que
vous poussez le bouchon un peu loin ?

J'esp�re que vous avez bien ri.
Maintenant, la plaisanterie est termin�e.

On rentre les jouets.

Vous me rendez mes papiers et ma cl�
et vous disparaissez de ma vie.

Malgr� les apparences,
vous �tes optimiste, Michel.

Un peu midinette, m�me.

C'est d'ailleurs
un des points faibles de vos films.

� partir d'aujourd'hui,
c'est moi qui �cris le sc�nario.

�a ne ressemblera pas �
La m�lodie du bonheur, en tous cas pour vous.

Il faut vous y faire.

La roue tourne, la main passe.
C'est chacun son tour.

Notre gueule ne vous appartient pas
plus � vous qu'� moi.

On l'a en copropri�t�,
un peu comme un studio � la montagne.

Je vous en ai laiss� la jouissance
pendant les quarante premi�res ann�es,

Maintenant je d�barque avec
mes valises et je proc�de � l'expulsion.

Vous vous imaginez que
je vais me laisser faire ?

Vous n'avez pas le choix.

Sauf si vous me tuez.
Mais ce n'est pas votre genre.

Vous �tes trop conformiste,
mon cher Patrick.

Je vous interdis de m'appeler Patrick.

Il va falloir vous y faire.
Patrick, maintenant c'est vous.

Allez voir ailleurs si on y est,
avant que j'appelle les flics

pour leur raconter qu'un petit voyou
se fait passer pour moi et viole mes copines.

Saloperie, va !

Tu ne vas pas profiter
longtemps de la copropri�t�.

Foutu pour foutu
je vais saborder Michel Blanc !

Dans 24 h, c'est une affaire qui
ne vaudra plus un clou. Saloperie !

M. Blanc, qu'est-ce que
je peux faire pour vous ?

Je voudrais voir ce que vous avez
comme tr�s grosse rivi�re de diamants.

Si vous voulez vous asseoir.
J'appelle le directeur.

- Qu'est-ce qu'il se passe l�-bas ?
- Des conneries.

Ils sont en train de tourner
un film de gangsters.

Ils ne savent plus faire que �a � la t�l� :
de la violence, du sang, des morts.

Moi je le pr�f�rais avec la moustache.
Surtout qu'il a pas mal grossi.

Dans ce m�tier, ils picolent tous.
Alors forc�ment, ils s'emp�tent.

Couchez-vous !

Vous allez ouvrir ce coffre ?

Ouvrez-le, putain de merde !

Ils sont bien fait,
les trucages.

L'alarme vient de se d�clencher.
La police sera l� dans deux minutes.

Vous leur raconterez
ce que j'ai fait aux flics ?

Si vous partez maintenant,
tout restera entre nous.

Personne ne dira rien.
Je prends �a sur moi.

C'est trop b�te. Vous allez flanquer
votre carri�re par terre !

Et alors ? Et si �a me pla�t
de la foutre en l'air.

Ce sont mes oignons.
�a ne vous regarde pas.

Si, �a nous regarde.
On adore vos films.

Surtout Le p�re no�l est une ordure !

J'ai pas jou� dans le P�re no�l !
Ouvrez ce coffre maintenant !

C'est du boulot, finalement.
Je ne pensais pas.

- Il y a une sortie en bas ?
- Non, juste des bureaux.

Tant pis, on descend.

Allez-y, vite !

On attend le journal de 20h.
On va passer en direct.

Il faut que j'appelle ma femme.
C'est sur quelle cha�ne ?

Je ne peux encore rien dire.
J'attends la contre-proposition de France 2.

Si on me demande,
je suis au maquillage.

Michel �tait en train de tourner une sc�ne
tr�s difficile quand il a appris la nouvelle.

Bien s�r,
�a l'a boulevers�.

O� est-il en ce moment ?

L�-haut dans son appartement.
Il va descendre vers 20h15 faire une d�claration.

D�sol�e, il faut que j'y aille.
La vie d'un homme est en jeu.

Finalement,
�a se termine bien pour lui.

C'est terrible pour tout
ces innocents qui sont menac�s.

Mais j'avoue que pour nous...

ses amis, sa famille, les gens qui l'aiment,
c'est un grand soulagement.

Personne ne s'est rendu compte
de rien depuis le d�but ?

Si bien s�r. On a mis �a
sur le compte du stress.

Ils sont compl�tement
fous dans ce m�tier.

Je voulais qu'il fasse de la danse, comme moi.
Mais avec sa m�re, il a toujours raison.

Je m'en suis dout�e,
mais mon mari n'a pas voulu me croire.

Elle est plus maligne que les autres.

Bon dites-moi, docteur...

Est-ce qu'on peut dire qu'il s'agit d'un fou,
d'un d�s�quilibr�, d'un malade ?

Il est venu me consulter
en se faisant passer pour Michel Blanc.

J'ai tout de suite constat� qu'il pr�sentait
tous les sympt�mes de la maladie de Zinss.

Tendant � l'auto-d�nigrement.

Angoisse obsessionnelle.

D�go�t du p�nis.

�a aurait d� m'alerter.
Mais c'est fr�quent dans ce milieu.

Vous voulez dire qu'il n'est pas
responsable de ses actes ?

Bouquet.

Inspecteur, donnez-moi cinq minutes et
je vous le ram�ne sans coup de feu.

D'abord, je vous rappelle que
les tribunaux sont encombr�s.

Ensuite, je vous conseille vivement
de vous occuper de vos affaires.

Parfait. Si vous le prenez sur ce ton,
je me passerai de votre accord.

Arr�tez-la !

Arr�tez-la, nom de dieu !

Qu'est-ce qu'il vous prend ?

�a m'a fait tout dr�le
de la voir en vrai.

Devinez qui est l�.

Je faisais les courses dans le quartier
et on m'a dit que vous �tiez ici.

Tout d'un coup, je ne sais pas pourquoi,
j'ai eu terriblement envie de vous voir.

Je peux descendre ?

Vous �tes en bas ?

Je ne voudrais pas
d�ranger non plus.

On a peut-�tre �t�
un peu durs avec vous hier.

J'aimerais bien qu'on prenne
le temps de se parler un peu.

Vous savez ce qu'on
devrait faire tous les deux ?

Fausser compagnie � tout le monde
et partir au bord de la mer.

On bavardera
en ramassant des coquillages

Qu'est-ce que vous en pensez, Patrick ?

Ne m'appelez pas Patrick !
Et arr�tez de me parler comme � un d�bile !

Vous n'�tes pas fou.
Je crois que vous �tes fatigu�.

Moi aussi parfois,
je me demande qui je suis.

Je sais qui je suis.
Michel Blanc.

Allez-vous-en, Carole.
Ne faites pas de connerie.

Et si j'avais terriblement
envie de faire une connerie ?

Depuis longtemps.

Depuis que j'ai senti vos mains
chaudes sur ma poitrine.

Et si je n'�tais venue
que pour �a ?

Plus je vous regarde
et plus j'ai la t�te qui tourne.

Je vais m'�vanouir.

Ne me faites pas ce num�ro.

Ce n'est pas un num�ro.

Quel effet �a vous fait de me voir
�tendue devant vous, vuln�rable.

Comme une proie sans d�fense ?

Carole, c'est Michel.
Je vous en supplie, croyez-moi !

Quelle importance �a a ?
Qui vous �tes, qui je suis...

Tout ce que je vois, c'est deux corps
terriblement proches l'un de l'autre.

Comment trouvez-vous cette soir�e ?

Je ne sais pas. Douce,
comme une soir�e de printemps.

Je la trouve moite et torride.

Comme les nuits de Malaisie
avant la mousson. On voudrait...

pouvoir arracher tous ces v�tements.
On �touffe. J'�touffe.

Vous ne le sentez pas ?

C'est votre ceinture.
Elle est trop serr�e.

Ma vie est trop serr�e.
Toute cette com�die m'�touffe.

Si tu savais comme j'en ai marre
d'�tre glac�e, inaccessible.

Si tu savais comme
j'en ai marre de faire peur.

Je r�vais de lambada brutale,
de grand gar�on en sueur et de f�te de l'huma.

Et surtout, deux bras
costauds qui vous emprisonnent,

qui vous prot�gent,
qui vous bousculent.

On me prend en photo, on m'admire
mais on ne me bouscule pas.

Bouscule-moi, Patrick.
Manque-moi de respect.

Qu'est-ce que j'ai
de moins que Balasko ?

Je ne suis pas Patrick.

Vas-y, salaud ! Prends-moi
comme une ouvri�re !

Ne me regardez pas comme �a, Patrick.
J'ai fait �a pour vous sauver la vie.

Ils allaient vous tirer dessus.
Votre m�re en serait morte.

Ce qui peut arriver de mieux
� un mec qui a des probl�mes,

c'est de ne jamais vous rencontrer !

J'ai tout de suite vu
que ce n'�tait pas le vrai.

C'est pour �a que j'ai
d�clench� l'alarme.

Conf�rence de presse.

Un jour,
vous me remercierez.

On va s'occuper de vous.
On va vous donner des tas de cachets.

Vous allez ressortir en pleine forme !

Si vous avez besoin de moi
� ce moment-l�, n'h�sitez pas.

Vous allez voir,
�a va �tre comme des super-vacances !

En voil� une bonne surprise !

Regardez, les mecs !
Un revenant !

Tu nous as beaucoup manqu�, tu sais ?

D�d� a refus� de s'alimenter
pendant trois jours apr�s ton d�part.

C'est une erreur.
Je ne suis pas Michel Blanc.

Je suis beaucoup plus petit.

Beaucoup plus gros aussi.

�a fait rien,
on t'aime quand m�me.

Au secours !

Olivier, Patrick.
Chez le directeur.

- Asseyez-vous.
- Non, �a va, merci.

M. Olivier, j'esp�re que vous garderez un bon
souvenir de votre passage parmi nous.

J'esp�re surtout que ces quelques
mois vous auront rendu la sagesse.

N'oubliez pas que la maison
vous est grande ouverte.

- Pr�nom ?
- Patrick.

Vous avez jou� dans quel spectacle ?

Des tas, mais je ne me rappelle
plus bien les titres.

C'est emb�tant.
Il faut de la m�moire pour faire ce m�tier.

J'accepte aussi la figuration.
Enfin, dans un premier temps.

Ce sera plut�t dans un deuxi�me temps.
Pour l'instant, je n'ai rien pour vous.

Allez jeter un �il � c�t�
sur le tableau des offres d'emploi.

On ne sait jamais.

Notez aussi que
je peux jouer en anglais.

Vous avez raison de me le signaler.
Spielberg m'appelle souvent.

Suivant.

Bonjour, je viens pour l'annonce.

- Vous pensez �tre le sosie de qui ?
- Michel Blanc.

- Vous croyez ?
- C'est parce que je suis fatigu�,

mais avec un coup de maquillage...

Il ne faut pas trop r�ver
quand m�me...

Au revoir.

Prochain !

Ils ne vous ont pas pris,
je suppose ?

Je vous attendais.
Je vous ai rep�r� tout � l'heure.

- Vous aussi, vous venez de...
- Eh oui !

Vous �tes le sosie de Noiret ?

D'habitude, je fais Catherine Deneuve,
mais l�, je sors d'une mauvaise grippe.

Je plaisante.

On peut plaisanter, quand m�me.

�a ne vous ennuie pas
si je vous fais un petit pas de conduite ?

Je vais nulle part de pr�cis.

�a tombe bien !
�a va me rapprocher.

Pourquoi on est l� ?

Parce qu'on a � parler
tous les deux.

Vous ne mangez rien !?

Mangez !

Vous me faites de la peine.
Vous avez une mine de d�terr�.

Grignotez donc un morceau de fromage
si vous n'aimez pas l'andouillette froide.

Apr�s, on se fera une bouche
avec un gentil verre de porto.

On fumera un cigare
en bavardant tranquillement.

Merci,
je n'ai pas tr�s faim.

Bien s�r que vous avez faim.
On a toujours faim quand on sort de prison.

Pourquoi vous dites �a ?

Parce que vous sortez de prison.

�a se finit toujours
de la m�me fa�on.

Toujours le m�me sc�nario.

Regardez-moi bien, Michel.
Je suis Philippe Noiret.

Je connais votre histoire.
C'est la m�me que la mienne.

Au d�but, on se fait
remplacer pour les corv�es.

Et puis un jour,
on va trop loin.

Et la clef ne rentre plus
dans la serrure.

On s'est fait virer
comme un malpropre.

Je ne suis pas le seul, alors ?

Bien s�r que non
que vous n'�tes pas le seul !

Au d�but, �a m'arrangeait. Ma femme
commen�ait � m'emmerder s�rieusement.

Et puis apr�s, on s'y fait.

Je ne veux pas me faire une raison.
Je veux me battre.

Vous battre ?

Pourquoi vous battre ?
Je vais vous montrer quelque chose.

Vous permettez que je rame ?

Vous savez ce qu'il y avait l� avant ?
Un cin�ma.

Et l�,
un autre cin�ma.

L� o� on vendait de l'aventure, de l'amour
et du r�ve, on vend de la nourriture pr�-chi�e.

Il reste des salles, quand m�me.

Pour en rester,
il en reste !

Vous avez jet� un �il sur les programmes ?
Vous voyez beaucoup de films fran�ais ?

Voil� ce qu'on entend maintenant.

Il sent le sapin,
le cin�ma fran�ais.

On va tous finir d�guis�s en souris
dans leur parc � la con !

Vous n'exag�rez pas un peu ?

Putain de bordel
de nom de dieu !

�a ne vous arrive jamais
de regarder les chiffres, non ?

Vous devriez. Parce que
les chiffres ne sont pas rassurants.

Vous voulez que je vous montre
� qui ressemble le cin�ma fran�ais ?

Le voil� !

Il est l�-dessous.

Maintenant, le cin�ma fran�ais
est le soldat inconnu.

Venez, Philippe.

Vous ne trouvez pas que
�a ressemble � la c�r�monie des C�sar ?

Il me reste un peu d'argent.
Venez prendre un caf�.

Vous allez voir vos films
depuis que l'autre les tourne ?

Non, il para�t qu'il fait
syst�matiquement du Noiret, alors. Et vous ?

Non.

Vous devriez aller voir le dernier.
�a vous amuserait.

Ah bon, c'est quoi ?

Une histoire de sosie,
avec Carole Bouquet.

Coupez !

Il y a deux mecs au milieu.
Tu ne les vois pas ?

T'as pas bloqu� ou quoi ?
Messieurs, s'il vous pla�t ?

On tourne un film ici.
Si vous voulez d�gager ?

Pardon.

Allez, moteur !

J'ai l'impression qu'on va encore
avoir une journ�e d�licieuse.

Je pousserais bien jusqu'�
la roseraie de Bagatelle, pas vous ?

Messieurs ?

�a ne vous dirait pas
de faire du cin�ma ?

- Pardon ?
- Faire du cin�ma, vous savez...

Il nous manque deux gar�ons de caf�.
Alors, si �a vous dit...

Non, merci.

Venez, mon vieux.
Ne tra�nons pas par ici.

Tu leur donnes �a,
et puis apr�s...

�a serait quoi,
les conditions ?

Vous voulez combien ?

Il faut en parler avec nos agents.
Mais pas moins de 2.500 par jour.

Il faudrait aussi pr�voir un d�fraiement,
mes enfants. Parce qu'on n'habite plus Paris.

On travaille surtout
sur Londres, en ce moment.

Et puis la caravane.
C'est important.

Am�ne-les au maquillage.
On y va d�s qu'ils sont pr�ts.