All language subtitles for Where.The.Truth.Lies.2005.720p.WEB.H264

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Jusqu'� ce que mort s'ensuive,
en direct...

du magnifique th��tre Carlou,

au c�ur de Miami Beach, en Floride,

en ce jour du 11 novembre,
le T�l�thon de la polio!

Veuillez accueillir vos h�tes,

les beaux, les talentueux,
Lanny Morris

et Vince Collins!

Tu r�alises qu'il va falloir se pr�senter

� ces gens charmants
pendant ces 3 prochains jours?

Salut, gens charmants
pendant ces 3 jours.

- Tu devrais avoir honte.
- Quoi?

Regarde, tes cheveux sont en bataille,
tes chaussures, sales, ta chemise.

- Ta cravate. De travers.
- Et la tienne? Elle ne tient pas.

Attention,

je suis f�ch�.

Et tu sais ce qui arrive
quand je me f�che.

Non, non. Arr�te.
Ne me fais pas mal, Vince.

La journ�e a d�j� �t� assez dure.
J'ai eu plein de probl�mes.

J'en ai assez de souffrir.

- T'as d�j� souffert, hein?
- Un maximum.

Quoi donc, je te prie?

- Tu veux prier ou savoir?
- Tu devrais prier, toi.

- J'ai vu cet inconnu
- Je ne sais pas

- si tu chantes ou parles.
- Sortir de chez moi

- Ce qui est s�r...
- Et j'ai dit; "Bichon,

- c'est quoi ton explication?"
- C'est � cause d'une femme.

Et elle a dit;

- La prochaine fois?
- La prochaine fois

Et j'ai dit; "ll n'y aura pas
de prochaine fois."

Tu as dit �a la derni�re fois,
et la fois d'avant aussi.

S'il n'y avait pas de premi�re fois,
il n'y aurait pas de prochaine fois.

Ou de derni�re fois.

- �a a �t� ma derni�re fois
- Comme tu voudras, Lanny.

Lanny Morris, messieurs dames.

Quinze ans plus tard

Mon manager m'a envoy�
un exemplaire de votre travail.

Vous vous mentionnez
beaucoup dedans.

Quand je lis des interviews
o� le journaliste dit:

"Voici comment je me sentais
juste avant de rencontrer le pape,

ce que j'ai ressenti
quand le pape m'a salu�,

il m'a fait penser � mon ami Mike."

Je me dis: "Qui c'est, ce Mike?"

Qui �tes-vous, alors?

J'�tais une jeune journaliste,

j'avais �t� prim�e...

j'avais eu deux ou trois articles
en couverture

et je voulais absolument
me faire un nom.

Si vous regardez mon portfolio,
vous verrez que j'essaye

d'approcher mes sujets objectivement.

Je laisse au lecteur
le soin de conclure.

Je n'aime pas l'objectivit�.

Ou de laisser le lecteur conclure.

J'ai l'habitude d'�tre regard�,
pas analys�.

Je rapporterais vos paroles.

Elles seront publi�es en transcription:

Mes questions, vos r�ponses.

Si vous le dites, je peux l'utiliser.

Sinon, je ne peux pas.

Et ils vont me payer
un million pour �a?

Un extrait sera publi�
dans un magazine

pour amortir l'investissement
fait dans le livre.

Ils recherchent des histoires...

provocantes pour le premier num�ro.

Qu'entendez-vous exactement
par histoires provocantes?

La rupture.
Pourquoi Lanny et vous avez cass�.

Et la fille.

Maureen.

Ce qui est arriv�
� Maureen O'Flaherty.

Personne n'a jamais pu
coincer Lanny Morris

ou Vince Collins
pour le meurtre de la fille.

Tout ce qui est s�r, c'est que

Maureen a �t� retrouv�e assassin�e
dans leur chambre d'h�tel.

Je n'avais jamais pu croire
que Lanny et Vince

y �taient m�l�s en aucune mani�re.

C'�tait mes h�ros.

"La raison pour laquelle
je me consid�re comme une miracul�e

c'est parce que j'ai eu la chance

de rencontrer Lanny et Vince
quand j'�tais malade.

C'est leur amour de la vie
qui m'a rendu espoir,

et c'est l'espoir
qui nous donne la force de vivre."

Merci, Lanny.

Merci, Vince.

Allez, on l'applaudit bien fort.

Denise �tait attach�e de presse
pour la fondation sur la polio.

C'est elle qui avait eu l'id�e
de mettre la fille dans le T�l�thon.

Le jour d'avant, j'avais eu l'id�e
de me mettre dans Denise, � l'h�tel.

Surtout n'arr�te pas!

N'arr�te pas!

On peut conna�tre une femme
d'apr�s son comportement

quand on baise et que
le service d'�tage arrive.

Certaines filles allument une cigarette

comme si c'�tait normal
de se trouver l� toute nue.

"De toute �vidence, on baisait,

alors pourquoi se g�ner
devant un �tranger?"

Entrez.

Il y a celles qui se cachent
sous les draps

et font semblant de dormir.

Je vous le mets o�, monsieur?

Ch�rie, o� vous voudrez.

Et puis, il y a celles
qui s'aplatissent � mort

pour faire croire que le lit est vide.

Avec Denise, je me demandais
ce qu'elle ferait.

Puis-je avoir votre autographe,
M. Morris?

Oui.

Je le fais au nom de Maureen?

Je veux dire
votre autographe sur l'addition.

J'aimerais avoir
votre autographe aussi.

Et peut-�tre quelques minutes
de votre temps.

Je suis une fan et...

je pensais

�crire un article sur vous
pour le journal du campus.

Je suis la r�dactrice en chef.

Les demandes d'interview
passent toutes par moi.

C'est juste un journal d'universit�.

Ppeez ans eure

Merci.

Non, c'est moi.

Merci, Maureen.

J'ai dit au revoir � Maureen,
en sachant que je la reverrais.

J'ai ferm� la porte
et j'ai regard� Denise

en me disant; "Je connais ce genre
de filles, elles sont partout."

Ce sont des carri�ristes.

Les plus faciles � baiser

dans notre beau pays.

Puisque vous lisez ceci,
�a vous int�ressera de savoir

que j'aimais plus que tout me faire
des intellectuelles.

Celle avec la petite robe stricte
et les cheveux noirs.

Du style n�vros�e,
� lunettes, qui aime le jazz, lib�rale,

et "Je baise tous les noirs
pour tenter de m'absoudre

du racisme en Am�rique".

Ce soir-l�,
on �tait dans un club du New Jersey

dans les ann�es 50,
et je me m�le � la foule.

"Je me m�le", �a veut dire

que je cherche
avec qui je vais coucher.

Peu importe
si elles �taient accompagn�es.

C'�tait le boulot de Reuben.
Reuben est mon valet.

J'ai jamais pig� comment
il les d�barrassait de leurs types,

mais ils �taient toujours partis
apr�s l'entracte.

Reuben y mettait de l'ordre
� chaque fois.

Excusez-moi. Il me semble

que vous avez les plus beaux yeux
que j'aie jamais vus.

J'ai bien dit: "ll me semble que
vous avez les plus beaux yeux."

J'en suis pas s�r.
J'�tais trop occup� par vos lolos.

�a suffit, Lanny.

- Je n'ai pas d� bien entendre.
- C'est inacceptable.

Madame, je suis d�sol�.
D�sol�, mesdames et messieurs,

excusez mon ami. Tu ne peux pas
parler ainsi � une �trang�re.

Mais son mari n'est pas vex�.

- Ah non?
- Non, il n'est pas vex�.

Il n'est pas l�. Ce type est son amant.

Et il n'est pas vex� non plus,
et tu sais pourquoi?

Je peux risquer une hypoth�se.

Arr�te ton baratin, hein?
Vince, on est en Am�rique.

On dit pas "risquer une hypoth�se".
On dit "oui" ou "non".

Alors, je te dis "non", Morris.

Pardon? Tu peux r�p�ter?

Je ne pense pas
qu'on t'ait bien entendu.

Retourne chez toi, salopard!

J'avais l'habitude d'�tre insult�,
mais ce gigolo �tait grave.

Il pensait que je venais d'o�?

Salopard! Salopard!
II m'a trait� de salopard.

�a ne se voit pas quand tu es de face.

Veux-tu bien ne pas me monter
dessus? C'est tr�s d�sagr�able.

Vince se plonge dans des paroles
que j'avais �crites

pour une chanson de notre 1 er film.

Je me sens honor�
de travailler avec ce cingl�

C'est un compliment?

Jamais ennuy� avec ce clown

Jamais, jamais.

Je m'amuse bien avec...

cet ami � moi

Arr�tez le baratin de ce youpin.

- Ah.
- Calme-toi.

On n'est pas souvent surpass�s
par un spectateur,

mais monsieur a r�ussi l'impossible.

Votre nom?

- Joe.
- Joe,

on se demandait
si vous seriez assez chic

pour nous aider sur sc�ne.
Qu'en pensez-vous?

Allez.

Joe va tenir le r�le
d'un prof de coll�ge un peu fou

qui va nous faire passer un examen
� Lanny et � moi.

Excusez-nous un moment
pendant que nous aidons Joe � rev�tir

ce costume de prof fou.

Lanny, un peu de musique
pour se changer,

s'il te pla�t.

Par ici.

Je dirai � Lanny

qu'il n'aurait pas d� parler comme �a.

Ce ne sera pas n�cessaire.

Par ici.

Vous pouvez traiter les Juifs
de cette plan�te comme vous voulez.

Mais personne ne traite
mon partenaire de youpin. Compris?

On se tapait les filles et
on tapait sur les types.

Il n'y avait rien

que Vince et moi n'aurions fait
l'un pour l'autre.

Vous avez termin�?

Merci, Mamie.

Je suis d�sol�, Mlle O'Connor.

Nous voulions nous assurer
que vous ne preniez pas de notes.

Lanny a �t� tr�s pr�cis sur ce point.

Mais pourquoi voulait-il
que je lise �a?

Pourquoi vouloir que quiconque
d�couvre cet aspect?

Lorsque vous nous avez contact�s
au sujet du livre,

il ne s'agissait pas seulement de vous
dire qu'il ne voulait pas vous parler.

Mon client voulait
vous faire comprendre que lui-m�me

terminait un livre qui servirait

non seulement d'autobiographie,

mais �galement de t�moignage
sur la carri�re de Morris et Collins.

Vous avez eu la primeur
du style d'�criture de Lanny.

Oui, c'est vrai.

Ce livre, Mlle O'Connor,

si cru, si honn�te,

ferait appara�tre votre tentative...

Il y a bien eu

de bonnes traductions de la Bible
au fil des si�cles,

mais aucune qui puisse
�galer en popularit�

la d�couverte des v�ritables
Dix Commandements.

Le plus agr�able, avec le CE 1,
c'est que la diff�rence

entre les �l�ves brillants et les nuls
n'est pas si �vidente.

- En quoi est-ce agr�able?
- Les r�sultats de mon job

d'institutrice ne sont pas d�primants.

Pas de devoirs � corriger le soir,

et les m�mes ne se droguent pas.

Bonnie �tait venue de New York
me rendre visite, cet �t�-l�.

Nous �tions amies
depuis la maternelle.

A l'�cole, on avait cr��
le fan club de Lanny et Vince

et on avait r�colt� presque 200 $
pour le T�l�thon.

Envoyez un peu de votre argent.

Un petit peu. Dix centimes, la moiti�.

Les petits ruisseaux
font les grandes rivi�res.

Cette ann�e-l�, on voulait arriver

� 3,9 millions de dollars,
un sacr� paquet pour l'�poque.

Merci, Tom.
Vous �tes vraiment g�n�reux.

Doucement, Lanny.
Il y a des enfants qui regardent!

O� trouve-t-il cette �nergie?

Pour que les t�l�spectateurs

se souviennent du chiffre,
on avait pr�vu de faire 39 h non-stop.

Le show durerait de 21 h le vendredi
jusqu'au dimanche � midi.

On avait pr�vu que
Vince et moi serions ensemble

pour le coup d'envoi,
presque tout le samedi.

Puis � la cl�ture le dimanche,
les yeux larmoyants

devant l'Am�rique
s'appr�tant pour la messe.

Lanny, Lanny. Tu fais quoi?

Je commande une pizza.
Je meurs de faim.

Pas d'anchois pour moi, Lanny.
Tu parles � qui?

Je parle � la petite Suzie
de Whittier, en Californie.

Elle nous fait don
de trois semaines d'argent de poche.

- C'est pas mal, non?
- Suzie de Whittier, merci.

Trois semaines d'argent de poche.

Notre d�fi pour vous tous...

Il faut comprendre que Vince et moi

faisions un num�ro fille-gar�on.

J'�tais la fille d�lur�e, pr�te � tout

et Vince �tait le type

qui essayait de me contr�ler.

J'�tais le plaisir, et lui, le flic.

J'�tais le rock, et lui, la classe.

Sa pr�sence permettait
� l'Am�rique de m'aimer.

Mon contrat d'�dition me permettait
de voyager en premi�re,

un luxe in�dit pour moi.

Serait-il possible d'avoir un hublot?

D�sol�e, ils sont tous pris,
en premi�re.

Mais ces si�ges du milieu
sont formidables. Regardez,

si vous appuyez l�...
Puis-je vous montrer?

Oui.

Le si�ge tourne � gauche et � droite.

Et ceci devient une table pour d�ner

pendant notre service platine,

avec une nappe damass�e
et des couverts en argent,

pour �viter de manger sur un plateau.

Mais c'est seulement
pour les si�ges du milieu.

Qu'en pensez-vous?

A l'�poque, quand on voyageait
en premi�re classe,

les gens demandaient toujours
si on avait rencontr� des c�l�brit�s.

- M. Morris.
- Merci.

Je vous en prie.

Plus tard, il m'a accus�e d'avoir
maniganc� cette rencontre. Mais non.

C'est juste...

arriv� comme �a.

Reuben. Donc ils...
Ils enregistrent leurs chansons

dans un studio que je loue.

Ils les enregistrent pour moi,

ils sont sous contrat.

- Tu me suis?
- Oui, c'est que...

Non, c'est que rien du tout, lrv.
Laisse-moi terminer.

J'ai lu dans une interview que Lanny
insistait pour que son valet

voyage en premi�re et soit log�
dans les m�mes h�tels que lui.

La pr�venance de son valet
�tait impressionnante.

Vous allez d�ner avec Lanny Morris.

L'h�tesse aurait d� glisser
une bo�te d'allumettes sous l'avion.

Et voil�.

�a devrait tenir.

Voici mon ami Reuben.

Et voici un autre ami, en th�orie,

- et manager, lrv.
- Bonjour.

Je m'appelle Lanny.

Et vous?

Bonnie. Bonnie Trout.

Vous faites quoi, Bonnie?

Je suis enseignante.

De quoi?

- De CE 1.
- Nous avons des choses en commun.

Vous faites le CE 1,
je suis all� en CE 1.

- Irv, tu es all� en CE 1 aussi?
- Plusieurs fois.

Dites-moi, Mlle Trout,

sans vouloir vous offenser,

mais je me demandais

comment une institutrice peut
s'offrir une place en premi�re.

J'ai un passe

qui me permet d'utiliser le m�tro
gratuitement le week-end

et le d�jeuner � l'�cole
ne co�te pas cher du tout.

Et je suis la ma�tresse

d'un homme mari� tr�s riche,

et quand lui et sa femme
partent en vacances,

il me paye une place en premi�re
dans la direction oppos�e.

Mais assez parl� de moi.
Que faites-vous dans la vie?

Je suis un peintre impressionniste
� Tahiti.

C'est pour payer les factures.
Mon ambition est d'�tre

agent de change � Paris.

- Je ne comprends pas.
- Paul Gauguin.

Il �tait agent de change,
une profession

qu'il a abandonn�e pour aller peindre
dans les mers du Sud.

Vous pensez
qu'un quidam saurait �a?

II ne s'agit pas d'un quidam, lrv.

D'une certaine fa�on,

il n'avait jamais cess�
d'�tre un h�ros pour moi.

Et c'est pourquoi il m'�tait
impossible de l'imaginer en tueur.

Merci, c'�tait formidable.

Je vous raccompagne
jusqu'� votre appartement.

- C'est inutile.
- Ne soyez pas sotte.

Je ne cherche pas � m'imposer.

Je le promets.

Vous �tes absente depuis
combien de temps maintenant?

- Des si�cles.
- Vous avez peut-�tre �t� cambriol�e.

Je vous reconduis jusqu'� la porte.

Vraiment,
je n'essaye pas de vous s�duire.

Je dois faire le Today show � 7 h.

Ils veulent que je sois au maquillage
� 6h15.

Bonnie avait d�m�nag� � New York
pour enseigner

un an avant cela.

Je ne lui avais jamais rendu visite
et j'ignorais si j'�tais au bon endroit.

Quel �tage?

Eh bien...

- Quatre D.
- D?

II n'y a que des chiffres.

Quatre D.

Quatre D, au quatri�me �tage.

Par o�?

- Devinez.
- Pourquoi?

C'est un test.

Un test?

Par ici.

Pourquoi n'a-t-on pas pris
cet ascenseur?

II ne marche pas.

Bon, eh bien...

bonne nuit.

Non, je vous accompagne
dans votre appartement

puis, je vous laisse tranquille
jusqu'� demain.

Je ne sais jamais quelle cl�
va o� du premier coup.

Il est r�par�, on dirait.

�a va?

On devrait peut-�tre allumer.

Bien.

Je vous laisse, � pr�sent.

Reuben et lrv m'attendent en bas
dans la voiture.

Je dois aller dormir avant l'�mission
de demain.

Alors...

Ravi de vous avoir rencontr�e,
Bonnie.

A la fin du T�l�thon,
on �tait sans voix.

Trente-neuf heures
de spectacle non-stop.

Un T�l�thon demande
un effort surhumain.

Nous n'�tions pas des h�ros,
mais des dieux.

Des types �taient l�
pour assurer qu'on en sortait vivants,

pour retourner � New York.

S'il vous pla�t. Ecoutez. Ecoutez.

Messieurs. Messieurs, s'il vous pla�t.

Messieurs, une petite minute
d'attention.

S'il vous pla�t, M. Collins et M. Morris

r�pondront aux questions
� la conf�rence de presse

au Palace Del Sol.

Messieurs, il y aura amplement
de temps

pour r�pondre � vos questions
au Palace Del Sol.

Nous r�pondrons � vos questions
� la conf�rence de presse.

Merci d'�tre venus.

Nous avions une escorte de police,
des gardes du corps

pour nous prot�ger au cas o�
on aurait voulu s'absenter

avant cette conf�rence de presse.

Deux des meilleurs flics
nous encadraient

pour franchir le seuil de l'h�tel.

Cela prouvait � quel point
la mafia �tait devenue l�gitime.

Elle comptait sur la police locale

pour couvrir son racket.

Le chef de la police �tait un homme
du nom de Jack Scaglia.

Et bien s�r, les deux messieurs
� ma droite

qui n'ont pas besoin d'�tre pr�sent�s,
viennent directement

de leur T�l�thon, qui a battu
tous les records en Floride.

Nous aimerions tout d'abord annoncer
que M. Sanmarco...

J'aimerais pouvoir dire

que Sally Sanmarco
�tait un bel homme de 2 m

qui ressemblait � un prince,
avec un accent anglais.

�a m'aurait �vit� de perp�tuer
un st�r�otype.

L'ennui, c'est que Sally �tait
vraiment typique.

Un gangster dont l'aspect et la voix

�taient pile comme ce qu'on voit
au cin�ma.

�a vous fait quoi, de recueillir
cet argent pour la polio?

Merveilleux. Vraiment merveilleux.

D'un point de vue publicitaire
et pour sa cr�dibilit�,

c'�tait un �norme coup pour Sally.

Parce que, comme je l'ai dit,
on �tait des dieux.

On �tait � New York
depuis environ une heure,

sous la haute surveillance
des policiers et des journalistes,

ce qui s'est av�r�
une bonne chose pour nous.

Nous vous avons donn�
notre plus belle suite.

Pas mal, hein?

Les gens disent qu'ils ont dormi
dans les plus belles suites

de Manhattan. Pour voir quoi?

Ce putain de New Jersey.
Ici, on voit New York.

Malheureusement,
Vince et moi connaissions

la fille morte dans la baignoire
de notre h�tel dans le New Jersey.

Son nom de famille �tait O'Flaherty.

Et son pr�nom, Maureen.

Karen, on avait d�cid� d'�changer
nos appartements, pas nos identit�s.

Tu n'as pas invent� un nom?

Bonnie, il s'agissait d'un vol
de cinq heures.

Je ne voulais pas d'une vie
qui n'�tait associ�e � rien.

Je t'ai rendu la pareille.
J'ai fait semblant d'�tre toi.

- Quoi?
- Tu as re�u un paquet.

Par messager. J'ai sign� pour toi.

- De qui?
- Pas d'adresse. Tu veux que j'ouvre?

- Oui.
- Bien. C'est d�j� fait.

C'est un manuscrit.

"Extrait des m�moires de...

Lanny Morris."

Tous tes r�ves se r�alisent.
Il t'�crit d�j� des lettres d'amour.

Bonnie, je dois savoir ce qu'il a �crit.

- Je te l'envoie.
- Maintenant. Avant qu'il appelle.

- S'il te pla�t?
- D'accord.

Bien.

On y va.

"Laissez-moi vous expliquer pourquoi
deux types c�l�bres

se sont retrouv�s dans le New Jersey
apr�s leur T�l�thon national."

Pendant des ann�es,

le Palace Del Sol �tait
le lieu de prosp�rit� de la mafia.

Inutile de dire qu'un �v�nement
de cet ordre

avait permis de rendre l�gitime
toute l'op�ration.

Embrassez-le. Ouais, parfait.

Encore un. C'est �a. Super. Merci.

Vince et moi avions besoin
de rester en forme,

et c'�tait les ann�es 50,

on prenait de tout,
sauf par intraveineuse.

Ce n'�tait pas vraiment grave.
Comme br�ler un feu rouge.

On prenait tous de la benz�drine.
Vince les mettait dans son caf�.

�a se voyait � peine.

Quand on d�cidait finalement
de redescendre,

on prenait deux ou trois Tuinal,
ou trois ou quatre "Tu inhales pas".

�a marchait d'enfer.

Entre le moment o� on les prenait
et o� on s'�croulait,

on se sentait vraiment sexy.

Oui.

- Super spectacle.
- Merci.

Les murs de la Grotte bleue

�taient un m�lange de pl�tre
et de polystyr�ne.

Inflammables au maximum.
Mais �a revenait moins cher

de filer 200 $ � l'inspecteur
avec une bonne table

que de d�penser des milliers
de dollars en s�curit� incendie.

En plus, il �tait vital,
dans ce genre d'affaires,

de pouvoir y mettre le feu
� tout moment,

si le besoin s'en faisait ressentir.

Une nuit, apr�s le spectacle,
Sally a demand� � nous voir.

On s'attendait � une remontrance,

mais on a eu droit � des f�licitations.

Sally a commenc� par dire
combien il nous appr�ciait

et qu'on correspondait bien
au genre de sa client�le.

Ce qui voulait dire qu'on attirait
de gros buveurs,

des adult�res et des joueurs.

Les gars, on veut
que vous reveniez ici

dans trois mois
pour inaugurer notre nouvelle salle.

Un engagement exclusif, limit�,
de deux semaines,

que vous ferez pour nous
pendant six semaines.

Dieu vous prot�ge quand un tueur
s'entiche de vous.

J'ai regard� Vince en me grattant
le nez, pour dire absolument "non".

C'est un grand honneur, Sally.

- Vous avez foutrement raison.
- C'est juste

qu'on essaye de faire
moins de clubs, en ce moment.

On a refus� le Sands
pour faire une t�l�,

et on est l� uniquement au nom
de notre amiti� pour vous.

- C'�tait pour quelle date?
- On ouvre le 15 novembre.

Sally, n'importe quelle date,
on accourrait,

mais c'est le jour
juste apr�s le prochain T�l�thon.

On a toujours besoin de 2 semaines
pour r�cup�rer.

- Hein, Vince?
- Au moins.

- On est vraiment crev�s.
- C'est ce que je veux.

Apr�s votre putain de T�l�thon,
vous arrivez de Miami

pour une conf�rence de presse,
super-crev�s,

que les gens voient
que vous �tes des h�ros.

Je vous garde une suite avec
les meilleures putes ici.

Votre bordel personnel.

Et je vous fais monter

une caisse de homards et de crabes.

- Vous aimez les homards?
- On adore.

Et une caisse

de ces pamplemousses sp�ciaux

que je fais venir sp�cialement
de l�-bas.

La chose la plus d�licieuse
que vous ayez jamais go�t�e.

Juteux, une peau fine.

Des mois apr�s, la veille
du T�l�thon � Miami,

on rentre � l'h�tel
pour constater que Sally

avait plus que tenu parole.

Il y avait l� plusieurs caisses

dont l'adresse �tait notre destination;

notre suite au Palace Del Sol
dans le New Jersey.

"Vous aimez les homards?
A bient�t dans le New Jersey."

"Une peau fine, la putain de chose
la plus d�licieuse

que vous ayez jamais mang�e."

"Ce qui me paraissait �tre
un carton de balles de plage

contenait en fait les pamplemousses
les plus juteux

que j'avais jamais mang�s.

Le cageot de 1,80 m �tait rempli
de fruits de mer

�voluant doucement
sur un lit de glace."

All�, ici Lanny Morris.
Trois steaks, d'accord?

Ouais. Saignants, cette fois.

- Saignants.
- Comme du sang.

Saignants. Et deux bouteilles
de champagne.

- Trois.
- Trois bouteilles de champagne.

Et surtout, que ce soit Maureen
qui les apporte, hein?

Ouais, Maureen.

On avait demand� Maureen,

la fille du service d'�tage

qui voulait une interview
pour son journal.

Elle amena trois steaks, un pour elle,

pour c�l�brer son dernier service
de la journ�e.

J'ai beau adorer les homards,

de voir tous ces fruits de mer
nich�s sur de la glace

m'avait plut�t mis en app�tit
pour des sabots, pas des pinces.

L'interview avec Maureen
se passa mieux que pr�vu.

Vince et moi aval�rent du Tuinal

pour pouvoir
dormir comme des b�b�s,

une fois l'excitation sexuelle pass�e.

Vince assura son pari
en ayant des filles sous la main.

Enfin, pas sa main � lui.

C'�tait pas son truc.

"Enfin, pas sa main � lui.
C'�tait pas son truc."

"Enfin, pas sa main � lui"?
"C'�tait pas son truc"?

"Le Tuinal, aval�
avec une bonne dose d'alcool,

nous faisait dormir
comme des b�b�s.

Tard, le lendemain matin,
on remercia Maureen,

et Vince et moi nous pr�par�mes
pour l'�mission du soir."

Voil� un livre que je ne donnerai pas
� lire � mes �l�ves.

Merci.

C'est bizarre de d�couvrir

que l'objet de tous tes fantasmes
d'ado est un cochon.

Il n'est pas comme �a.

Oh, alors, c'est juste sa fa�on
de se d�crire.

Elle avait raison.

Lequel �tait le vrai Lanny?

J'ai d�couvert plus tard que
l'histoire des putes

�tait une pure invention.

Ce soir-l�, Maureen �tait seule.

- Bonjour?
- Vous avez aim� l'�mission?

Lanny?

Le Today show.

Vous avez regard�, non?

- L'�mission.
- Vous n'avez pas regard�.

�a alors, c'est effrayant.

Vous savez, une vedette

vit dans la peur,
en se demandant si c'est fini.

On est � l'aff�t des signes.

On tourne une sc�ne dans la rue
� New York

et �a n'attire aucune foule.

On rencontre une fille dans l'avion,

on lui dit qu'on passe
� la t�l� le matin suivant,

et elle ne se r�veille pas
pour vous regarder.

C'est tr�s effrayant.

H�, j'ai parl� de vous, � l'�cran.

- Ah bon?
- Je vous ai demand� de m'�pouser.

Votre appartement est s�rement
assailli par les reporters,

- � l'heure qu'il est.
- Vous plaisantez.

Oui, je plaisante.

Alors...

on se voit � quelle heure?

CUISINE CHINOISE

Stanley, voici Bonnie.
Bonnie, Stanley.

Enchant�.

C'est presque pr�t, Stan?

Ouais. Je vous l'apporte tout de suite,
M. Lanny.

J'�tais affam�, alors j'ai dit � Stanley
de nous pr�parer un plat sp�cial.

Bonne id�e.

Dites-moi, � quelle conf�rence

une institutrice va-t-elle
pendant les vacances d'�t�?

Je cherche un nouveau travail.

- Dans l'�dition.
- �a s'est pass� comment?

Bien.

Avez-vous d�j� song� � �crire
un livre?

- Sur quoi?
- Votre vie.

Oui. A ma mort.

Non, s�rieusement.

Il faudrait le publier apr�s ma mort,

quand je me ficherais pas mal
de ce qu'on pense de moi.

Alors, de quoi s'agirait-il,
si vous vouliez dire la v�rit�?

Dans mon livre?

En v�rit�,
j'ai rencontr� quatre pr�sidents.

Ils �taient tous � c�t� de la plaque.

Comme s'ils ne savaient rien de rien.

Je n'ai pas �t� impressionn�
par J.F.K., il paraissait incomp�tent.

Vous pensez pouvoir dire �a?

Pas si je compte rester
dans ce pays. Non.

Je ne pense pas que Judy Garland
chantait si bien que �a,

apr�s l'�ge de 16 ans.

Ce tr�molo, on aurait dit
qu'elle ne le contr�lait pas.

On me tuerait si je disais �a.

Ou bien que Marilyn Monroe
n'�tait pas meilleure actrice

apr�s avoir �tudi�
avec Lee Strasberg qu'avant.

Je dis ce qui s'est vraiment pass�.

Pr�tendre �tre un type bien

quand on ne l'est pas,
c'est ce qu'il y a de plus dur.

De l'agneau avec une sauce au th�.

Du porc marin� avec des choux
r�p�s et mac�r�s.

Poulet Kung Pao.

Et homard Kung Ping Loh Haa

envelopp� dans des �corces
d'oranges

pour vous et votre charmante amie.

Vous n'auriez pas d�, Stanley.

Je ne mange pas de homard.
Je suis juif.

Mais vous mangez du porc.

- �a vous d�range?
- Non, je pensais juste que...

Pas de crevettes, pas de homard.
C'est d�go�tant. Reprenez-les.

Je les paierai
mais reprenez-les, s'il vous pla�t.

Je vais le changer.

Je suis d�sol�.

J'aurais d� demander.
Vous adorez peut-�tre.

�a va.

Vous avez d�j� go�t�
� la cuisine Szechwan?

C'est en Chine du nord.

�a doit �tre �trange pour vous.

Si vous vous plaignez � un serveur,
vous n'�tes pas juste difficile,

vous �tes Lanny Morris.

Je sais que tout le monde
r�ve de devenir c�l�bre,

mais ce serait int�ressant de savoir

ce que �a fait
de perdre tout anonymat.

- Les filles acceptent de sortir.
- �a vous d�range?

Qu'on veuille sortir avec vous
� cause de votre r�putation?

- Plut�t que?
- Eh bien,

le vrai vous.

Le vrai moi.

Le vrai moi a �t� �lev�
comme un m�me de classe moyenne,

ce qui n'est pas facile

quand vous vivez dans la pauvret�,
dans une banlieue.

Le vrai moi passait le plus clair
de son temps � se faire tabasser

et � r�ver d'une vie meilleure.

Comme d'�tre ici avec vous ce soir.

Quinze ans plus t�t,
il m'avait bri�vement fait

me sentir comme la personne
la plus sp�ciale au monde.

"Le miracle de ma vie
n'est pas d'avoir surv�cu � la polio,

ni d'�tre ici ce soir.

La raison pour laquelle
je me consid�re comme une miracul�e

c'est parce que j'ai eu la chance

de rencontrer Lanny et Vince
quand j'�tais malade."

Cet instant fut regard�
par des millions de personnes,

mais moi seule l'ai ressenti.

Cet instant avait chang� ma vie.

J'�tais sur le point d'entrer
dans le livre de Lanny...

apr�s qu'il soit entr� avec tant
de puissance dans le mien.

Vous partez?

Y a-t-il un message
pour Bonnie Trout?

- De l'un de nos h�tes?
- Oui, de Lanny Morris.

J'ai bien peur que non.

- Vous en �tes s�r?
- Oh, oui, j'en suis s�r.

D�sirez-vous un taxi?

Je ne comprends toujours pas
pourquoi Vince Collins veut bien

participer � un tel �talage de sa vie.

Vince est r�aliste.

Ses jours de gloire au box-office
sont compt�s.

Vu la somme que nous offrons...

L'investissement dans M. Collins
est si important

que j'ai compil� une liste
de questions pour la miracul�e.

Je ne veux pas de vos questions.
J'ai ma propre approche.

Nous ne payons pas un million
de dollars pour votre approche,

nous payons pour savoir
ce qu'il a � dire.

A moi. Ce qu'il a � me dire � moi.

Greg, ce n'est pas si facile que �a.

Si vous posez � Vince Collins
tout un tas de questions,

vous reviendrez ici avec un livre
de 300 pages.

J'ai toujours cru comprendre
que la r�gle de cette maison

est que pendant que l'on r�dige
un livre,

la relation entre l'auteur et l'�diteur
est sacro-sainte.

Il ne s'agit pas d'un contrat ordinaire.

Nous avons for� un puits de p�trole
appel� Vince Collins,

et accord� � Mlle O'Connor
le droit de l'exploiter.

Il nous revient...

d'en surveiller l'exploitation.

- Bonjour.
- Mme O'Flaherty?

Oui.

Je m'appelle O'Connor.
C'est moi qui �cris le livre.

Le livre tournera
autour de Vince Collins.

Je lui poserai
un certain nombre de questions.

J'aimerais savoir si vous-m�me
recherchiez des r�ponses.

Maureen et moi avons plant� cet arbre
le jour de ses cinq ans.

C'est surtout papa qui avait creus�,
bien s�r.

Elle aurait eu 38 ans.

J'en ai 59.

Si elle avait v�cu...

on parlerait de choses et d'autres,

entre femmes.

Comme vous et moi, l�.

Et le p�re de Maureen?

Frank est mort il y a six ans.

Il a mis fin � ses jours.

Une nuit, juste avant de mourir,

il a enlev� la terre de cet arbre...

a d�terr� l'urne contenant
les cendres de Maureen

et les a r�pandues sur ces racines.

Ceci est ma fille.

Ce qui m'en reste.

- Etes-vous catholique?
- Ma m�re l'�tait.

Vous comprendrez donc
mon dilemme.

Notre foi nous parle d'une vie
apr�s la mort.

Une fille a besoin de sa m�re.

Je dois vivre cette vie en dehors
de tout p�ch�.

Je ne reverrai jamais mon mari.

Il s'est mis lui-m�me en enfer.

Et si Maureen s'�tait tu�e aussi?

Elle est en enfer, avec mon mari.

La vie que je m�ne
me guidera alors au ciel...

uniquement pour �couter
leurs cris de tourment.

Commissaire
Scaglia, vous �tiez � l'h�tel

quand le corps de Maureen
fut trouv� dans la baignoire.

Et aussi Sally, Lanny, et Vince.

Et aussi l'attach�e de presse
de l'h�tel.

Comment est-elle morte?

Dans un accident d'auto
deux semaines plus tard. Horrible.

Non, Maureen.

- Comment est-elle morte?
- Elle s'est noy�e.

- Pourquoi?
- Comment �a, pourquoi?

Vous et moi, on prend des bains.
On ne se noie pas.

Vous et moi ne m�langeons pas
les somnif�res et l'alcool.

- Elle s'est suicid�e?
- Le rapport officiel cite l'overdose.

Que dit le rapport officiel sur le fait
que le personnel de l'h�tel savait

qu'elle avait fait le service
dans leur suite

trois jours avant,
et qu'on ne l'avait plus revue vivante?

Que lui est-il arriv�e?

Comment a-t-elle atterri
dans un h�tel dans le New Jersey?

Sally n'a jamais eu de probl�mes
pour d�placer les filles. D'accord?

II avait deux h�tels.

- Sally s'en �tait occup�?
- Je ne pense pas.

Elle avait �t� envoy�e l�-bas
pour le plaisir des gars

et elle s'est mise � faire
la f�te un peu trop t�t.

Elle �tait �tudiante.
C'�tait un boulot d'�t�.

Ecoutez-moi...

le Palace Del Sol �tait tr�s important
pour Sally, d'accord?

II a ouvert sa nouvelle aile

avec l'aide de Lanny et Vince

et cette idiote est retrouv�e morte.

Rien ne la fera revenir.
On a donc fait au mieux pour tous.

On a exp�di� l'enqu�te
et on l'a incin�r�e. D'accord?

C'est tout.

- Et voil�.
- Voici votre homard.

- Bon app�tit.
- �a a l'air bon.

"Sally a dit: 'Je vous enverrai
une autre caisse de homards.

Vous aimez le homard?"'

On a dit que oui
parce qu'on aime vraiment �a.

Vous n'auriez pas d�, Stanley.
Je ne mange pas de homard.

Y avait-il des traces de violence
sur son corps?

Non. De petites �gratignures
sur le torse.

Pourquoi ma fille est-elle morte?
S'est-elle tu�e?

Que lui ont-ils fait
pour qu'elle en arrive l�?

Que lui ont-ils fait?

II y a longtemps,

quand quelque chose de terrible
arrivait aux gens,

�a demeurait un myst�re.

M�me les journaux � sensation
se tenaient � l'�cart.

Certaines choses avaient le droit
de reposer en paix.

Pas de probl�me
avec mes indications?

- Juste quand je devais tourner.
- D�sol�.

C'est le prix � payer
pour vivre en reclus.

Vous n'utilisez pas de cassettes?

- C'�tait � mon p�re.
- Que fait-il?

II �tait aussi journaliste.

Il a fait un article � succ�s sur vous.

Il a suivi une petite fille
qui avait la polio.

Vous l'avez prise sous votre aile...

et elle s'appr�te � vous interviewer.

Il doit �tre fier que sa fille
soit devenue si c�l�bre.

Je pense qu'il le serait.

- Il est mort l'ann�e derni�re.
- D�sol� de l'apprendre.

- Voulez-vous une tasse de caf�?
- Oui.

Vous vivez seul, ici?

Oui. L'id�e d'une aide domestique
m'horripile.

Pourquoi �a?

II faudrait lui parler,

lui demander comment va
sa famille,

entendre parler de choses et d'autres,
la pr�senter,

et dire aux invit�s
comment va sa famille.

Tout �a pour faire semblant
d'�tre gentil,

ce qui repr�sente du travail,

puisque ce que j'ai de plus pr�cieux
dans ma vie,

c'est de ne pas �tre Vince Collins.

Pas de Reuben dans votre vie?

Comment connaissez-vous Reuben?

On le cite dans pas mal d'articles
que j'ai lus.

Non, je n'ai jamais eu de Reuben.

Lanny le payait directement.
C'�tait l'homme de Larry.

Oui.

Vous savez,

j'aime lire...

r�fl�chir.

Avoir la libert�

de partir sans le dire � personne,

� tout moment.

Sans m�me dire au revoir.

En coulisses, d'�tre entour�
d'acrobates, d'acteurs, de magiciens,

c'�tait enivrant.

J'avais seulement 12 ans.

C'est un...

On est impressionnable, � cet �ge.

- Toutes ces histoires de tourn�e...
- Mon p�re me disait

que rien n'avait d'importance
si ce n'�tait pas consign�.

Mais les choses avaient chang�.

Comme Vince l'avait fait remarquer
la 1 re fois,

c'�tait une mode de se mettre
au c�ur de l'histoire.

La question �tait de savoir
jusqu'o� on voulait aller.

- Excusez-moi. Ce n'est pas � moi.
- Oh, je suis d�sol�e.

Vous �tes Mlle Trout?

Nous nous sommes rencontr�s,
dans l'avion, � New York.

- Reuben.
- Pardon.

Puis-je vous laisser
juste un instant, s'il vous pla�t?

Je suis vraiment d�sol�
de la fa�on dont vous avez �t� trait�e.

- Il aurait pu laisser un mot.
- Bien s�r.

Mlle Trout, j'aimerais que
vous compreniez quelque chose.

Je suis tr�s loyal envers M. Morris.
Il me traite tr�s bien.

Je lui en suis reconnaissant.

Il a tant fait pour tant de personnes

et j'ai eu l'honneur de travailler
pour lui.

Mais j'ai des principes sur la fa�on
de traiter autrui,

surtout sur la fa�on de traiter
et de respecter les femmes.

M. Morris peut �tre tr�s attentionn�,
mais s'il a une femme...

Oh, Dieu, je crois
que c'est comme une maladie.

Quand il vous a quitt�e ce matin-l�,

�a a �t� difficile pour vous,
mais croyez-moi, Mlle Trout,

ne plus l'avoir dans votre vie,

c'est la meilleure chose
qui puisse vous arriver.

Vous vous �tes sans doute
sentie bless�e.

Mais non.

Vous avez �t� sauv�e.

Vince, j'ai �t� tr�s claire avec vous
depuis le d�but.

Je ne joue � aucun jeu avec vous.

C'est pourquoi on vous paye
autant d'argent.

Il ne s'agit pas que d'argent.

Un million de dollars repr�sente plus
que votre dernier film.

J'avais l'�trange impression
que ma vie

repr�sentait quelque int�r�t
pour vous.

Mais si mes br�ves rencontres
avec une Maureen O'Flaherty

sont vraiment ce qui vous int�resse,
alors, parlons-en.

Je dois me pr�senter
� la clinique, demain.

On peut se voir juste apr�s.

C'est le pays des merveilles.

Vous vous en souvenez, j'imagine.

Il avait raison. Je me souvenais
du pays des merveilles.

- Pr�te?
- Pr�te.

Quand j'�tais enfant, l'h�pital tout
entier �tait pour les poliomy�litiques.

Depuis, c'est devenu
une clinique pour enfants

avec des handicaps
physiques diff�rents.

Une fois par an, les enfants
font un spectacle

et jouent diff�rents personnages
d'Alice in Wonderland.

Vince, qui soutenait encore l'h�pital,

avait engag� un groupe
et une chanteuse.

Qui est-ce?

Je ne sais pas.
Elle est dou�e, qui que ce soit.

Karen, est-il possible de continuer
cette conversation demain?

C'est que...
Je ne me sens pas tr�s bien.

- Vince
- En fait, �a ne fera pas

de diff�rence, l�-bas.
Le bureau est ferm�.

Ils travaillent tard.

Ils travaillent beaucoup trop.

Demain matin. D�s potron-minet.

J'esp�re que vos �diteurs
ont �t� compr�hensifs.

Compr�hensifs? Non, pas du tout.

On peut terminer tard.

C'est bien.

Il se peut que �a dure.

J'en avais bien peur.

J'ai donc command� un buffet
froid et chaud.

On peut travailler en d�nant.

- Vous attendez quelqu'un?
- Oui.

J'ai...

une surprise pour vous.

En fait, c'est important pour moi aussi.

J'ai demand� � Lanny de venir.

Lanny?

En voil� une surprise.

Neuman et Newberry en auront
certainement pour leur argent.

J'ai pens� que si je devais
parler d'une chose

qui a eu un tel impact dans notre vie,

ce serait juste que Lanny
entende ce que j'ai � dire.

Puisqu'on n'en a jamais parl�.

J'aurai s�rement des tas de questions.
Il arrive quand?

II devrait arriver
d'un moment � l'autre.

Voil� qui est passionnant.

Merde.

- Oui?
- Bonnie, je dois parler vite.

Tu dois faire ce que je te dis
mais je peux rien expliquer, vu?

D'accord.

Excusez-moi, c'est peut-�tre lui.

Oui, merci.

C'�tait mon bureau.

Il y a une femme.
Une amie ou une parente � vous?

Elle a appel�
le num�ro que vous lui avez donn�.

Elle va rappeler.

- Oui?
- Salut, toi.

Ton fr�re Clifford
vient d'�tre transport� � l'h�pital.

Il �tait sur un chantier quand...

- Une poutrelle en acier?
- Oui.

Viens vite ici
pour te r�concilier avec lui.

Tu as une place
dans le prochain avion.

Je t'attends devant l'a�rogare.

J'ai une place d'avion
pour San Francisco.

- Je vous y conduis.
- Non, non.

Sharon m'attend � l'a�roport.
Ne d�cevez pas Lanny.

Pr�sentez-lui mes excuses.

- H�.
- Je peux tout expliquer.

Tu as commis un d�lit,
salope de Bonnie Trout.

Tu as usurp� l'identit� d'une autre

pour soutirer des informations
� un concurrent.

J'ai menti sur mon identit�.
Je suis d�sol�e.

C'�tait un �norme mensonge.
Pas planifi�.

J'ai paniqu� � l'id�e de me retrouver
dans le m�me avion...

que toi.

Comment as-tu fait pour te retrouver
derri�re moi?

- Un pur hasard.
- Foutaises!

C'est vrai.

Comment...? Comment as-tu pu
me laisser � l'h�tel comme �a?

Tu dormais.

Reuben m'a r�veill�
pour remplacer quelqu'un

� un concert pour les bonnes �uvres.
J'ai pris le premier avion.

Tu aurais pu laisser un mot.

- J'ai laiss� un mot.
- O�?

Je ne sais pas pourquoi on parle, l�.
Je ne t'aime pas.

D'accord? J'aurais pr�f�r�
ne jamais te rencontrer.

Bonjour, Vince.

C'est quoi, ce bordel?

Vince, un peu apr�s
vous avoir rencontr�,

je me suis retrouv�e sur un vol
avec Lanny.

Tout � fait par hasard.

- Il a demand� mon nom.
- Et elle a menti.

Je venais juste de lire le 1 er chapitre
de la biographie de Lanny.

Son avocat me l'avait donn�
pour faire �chouer notre projet.

Par r�flexe, je savais
qu'il me verrait comme une ennemie,

je lui ai donn� le nom d'une amie

qui m'avait pr�t� son appartement
� Manhattan.

Je pensais avoir juste � surmonter
le moment inconfortable du vol,

- mais le probl�me...
- Vous avez couch� avec lui.

- Vince.
- Avec mon ancien partenaire.

Th�oriquement.

�a ne me para�t pas
particuli�rement th�orique.

Ecoute-moi, mignonne.

Vince ne fait pas toujours
ce qui est dans l'int�r�t de Vince.

C'est pourquoi il avait besoin
de moi aujourd'hui.

L'histoire de cette fille est la chose
la plus douloureuse de sa vie.

Que lui est-il arriv�, Lanny?

Tu ne d�couvriras rien.

Pas maintenant.

Pas apr�s ce que tu lui as fait.

Et merde.

J'ai fait une grave erreur � New York.

J'aimerais m'en excuser,
je ne sais que dire de plus.

Je suis vraiment d�sol�e.

Vince, ce projet
sur l'histoire de votre vie

ne doit pas s'�crouler par ma faute.

Laissez-moi continuer
� travailler avec vous.

Je vous aiderai � la raconter
comme il faut.

Revenez ce soir.

Je dois y r�fl�chir.

- Vous aimez le vin?
- Superbe, c'est quoi?

Haut-Brion, 1961.

On parle beaucoup de 1959,

mais pour moi, aucune autre ann�e
ne peut �galer 1961.

Une grande ann�e
pour les vins fran�ais.

En voulez-vous?

C'est quoi?

C'est un peu moins fort
que de la m�thaqualone.

Ce n'est certainement pas
votre 1 re fois, si?

Vous �tes s�r, avec l'alcool?

Oh, encore mieux avec l'alcool.
Faites-moi confiance.

Allez. L'eau est bonne.

Toute ma vie, j'ai pens� pouvoir
garder le contr�le.

Depuis ma maladie,
j'avais l'impression

que je pouvais ordonner � mon corps
ce que je voulais.

Je m'�tais d�barrass�e de la polio,

je pouvais s�rement me d�barrasser
des effets de la drogue.

Je peux fermer les rideaux?
J'ai le soleil dans les yeux.

C'est un clair de lune.

Allez-y.

Je me souviens de vous.

Vous �tes Alice.

Au pays des merveilles.

Oh, je ne sais pas.

Je me sens d�j� pas mal partie.

C'est bon?

Putain, Vince. �a d�coiffe.

Tu prends toujours ce truc-l�?

Tout le temps.

Vous �tes Alice.

Vous �tes si belle.

Elle est � nous.

N'est-ce pas, Alice?

Je suis � vous.

Je t'aime bien.

J'avais toujours �t� fascin�e
de voir quelqu'un franchir le pas

entre qui il �tait
et qui il pouvait devenir.

Maureen...

Alice...

et maintenant,

moi.

Bonjour.

Ce n'�tait pas de la m�thaqualone,
j'en ai d�j� pris.

J'ai dit tout comme.

Vous n'avez rien pris.
Elle est rest�e dans votre main.

L'un de nous devait pouvoir conduire.

Pas de soucis,
vous n'�tes pas enceinte.

Pas d'Alice, ni de moi.

Je ne me suis pas d�v�tu,
que vous vous en souveniez ou non.

C'est ill�gal de droguer les gens.

Vous l'avez prise de votre gr�.
Je ne l'ai pas mise dans votre verre.

Et vous l'avez prise avec l'un
des vins les plus chers au monde.

Vous �tes paniqu�e par la d�couverte
que vous aimez les femmes.

Voyez-vous...

il me fallait quelque chose sur vous.

Votre comportement avec Lanny
aurait pu surpasser ceci.

Mais j'avais d�j� fait les pr�paratifs.

Et je mourais d'envie de vous voir
vous acoquiner avec Alice.

En voici un petit �chantillon.

Pourquoi a-t-elle accept�?
Ne veut-elle pas une carri�re?

C'est votre carri�re
qui me pr�occupe le plus.

Une journaliste
qui se joue des r�gles.

Elle, c'est juste une jeune chanteuse
que vous avez s�duite.

Une jeune... oh, mon Dieu.

Une jeune artiste prometteuse
dont je suis le manager.

Je vous l'ai pr�sent�e

et vous en avez profit�.

Qu'attendez-vous de moi?

Vous allez continuer � �crire
mon livre.

Je continuerai � vous raconter
des histoires savoureuses et dr�les,

des histoires � faire pleurer.

Et vous ne me poserez pas
une seule question

sur ce qui est arriv� � la fille
du New Jersey.

Vous direz � votre maison d'�dition
que vous avez tout essay�,

mais que vous n'avez rien d�couvert
de bizarre ou de louche.

J'essayerai m�me de pimenter
l'histoire, de dire que

la veille du T�l�thon,
je voulais dormir comme un b�b�,

et que pour assurer mon pari,
j'avais des filles sous la main.

Enfin, pas sous ma main � moi,

c'est pas mon truc,
comme vous l'avez devin�.

Vous aurez votre best-seller,
j'aurai mon million.

Tout le monde est content.

Vous redoutez de parler de
Maureen O'Flaherty depuis le d�but.

Si c'est un sujet � �viter � tout prix,

pourquoi accepter de faire ce livre?

J'ai besoin de cet argent.

Vince, je peux utiliser
tout ce que vous me dites.

Tout ce que vous m'avez dit hier
et ce que vous venez de dire.

Et comme j'ai le droit d'inclure
des situations s'y rapportant,

je peux raconter
ce que vous avez maniganc�

et votre chantage.
Je peux m�me inclure les Polaroids.

Votre parole contre la mienne. Il y a
un contrat. Tout doit venir de moi.

Nous vous accordons les r�ponses,
mais rien ne m'emp�che

d'y ajouter les informations que
je veux dans une de mes questions.

Des informations que je souhaite
rendre publiques...

ou que la police aimerait examiner.

Aimeriez-vous que je vous mitraille
de ce genre de questions?

Oui.

Vince...

dans votre suite
de l'h�tel Versailles � Miami...

c'est vous ou Lanny qui avez eu l'id�e

de mettre Maureen dans la glaci�re
contenant les fruits de mer

pour l'envoyer dans le New Jersey?

Pas de r�ponse, M. Collins?
C'est not�.

Oh, et au passage,
si vous ne r�pondez pas,

vous �tes en rupture de contrat.

Quel dommage.
Vous qui aviez besoin de cet argent.

Oh, non. Oh, Dieu.

Oh, Dieu.
Oh, Dieu. Oh, Dieu!

C'est comme �a
que vous l'avez tu�e?

Demandez � Lanny.

C'est lui qui sait.

Ce n'�tait pas difficile pour lui
d'avoir la suite qu'il d�sirait.

Le Versailles �tait l'un des h�tels
les plus chics de la plage.

Mais sa gloire avait fan�.

Merci, monsieur.

Les meubles �taient tout neufs.

�a faisait 15 ans...

mais la disposition

�tait la m�me.

A cet endroit,

c'est l� que la v�rit� avait �clat�.

C'est pourquoi elle devait mourir.

Vous �tes Japonaise ou Chinoise?

Vietnamienne.

La cuisine dit vous c�l�brit�.

Pourquoi vous c�l�bre?

Lls ne vous ont pas dit mon nom?

Non.

C'est quoi?

Lanny Morris.

C'est un nom juif,

mais je suis timide.

Vous commander trois bouteilles
de champagne.

Vous voulez j'en ouvre une?

Ou attendre un ami?

Ouvrez les trois.

Vous �tes vraiment c�l�bre,
M. Morris?

De mon temps.

Vous �tiez trop jeune, je pense.

Je viens du nord du Vi�t-nam.

Dans ma ville, pas de t�l�vision.

Elle expliqua que les films
am�ricains �taient interdits chez elle.

Elle obtenait de meilleurs pourboires
� jouer les Madame Butterfly

plut�t qu'en disant
d'o� elle venait vraiment.

Vous avez fait quoi, M. Morris?

J'ai rendu la vie de Vince Collins...

tr�s difficile.

Elle ne comprit pas, mais pr�f�rait
ne pas s'attarder dans les chambres

des messieurs seuls.

Il signa la facture de service
au nom de Lanny.

Merci.

Il n'y avait plus de glace
dans les seaux � champagne

quand on d�couvrit son corps
le matin suivant.

Il avait vers� la glace dans
la baignoire et �tait mort dedans.

Il pensait sans doute
que c'�tait po�tique.

Il voulait avaler assez de champagne

et assez de somnif�res

pour pouvoir accepter d'en finir.

�a, il pouvait le supporter.

Il savait qu'il ne pouvait
plus rien supporter d'autre.

Je croyais que tu t'absentais
tout l'apr�s-midi.

Je suis d�sol�e.

Ce n'est rien.

C'�tait sous la porte.

C'est quoi?

Le chapitre trois.

John, vous �tes mon avocat,
et je veux que ce prochain chapitre

ne soit publi�
qu'apr�s ma mort et celle de Vince,

et utilis� uniquement dans
des circonstances extraordinaires.

Nous voulions nous coucher t�t

� cause du T�l�thon, et Vince
sugg�ra de d�ner dans la chambre

pour que Maureen puisse faire
son interview.

C'est un cadeau pour nous
qui vient du public,

des gens, des gens, l�-bas.

T�t ou tard, il faut dire:
"On va donner de nous".

C'est vraiment important.

Pas beaucoup de gens prendraient
le temps de le faire. Merci.

Elle avait cach� son magn�tophone
dans le chariot

parce qu'elle ne voulait pas
que l'h�tel le sache.

L'interview termin�e,
on lui a demand� de rester.

Pour nous mettre dans l'ambiance,
j'ai pris un Tuinal,

elle en a pris un,

et Vince en a pris deux,
car il en prenait toujours deux.

On a ouvert le deuxi�me des trois
Mo�t qu'on avait command�s.

On pensait qu'il valait mieux choisir
un terrain d'action neutre.

Mon Dieu,

comme elle �tait belle.

J'ai verrouill� la porte de devant
du salon

pour �tre s�r que le service d'�tage

ne d�range pas une employ�e
en plein m�nage � trois

avec les c�l�brit�s de l'h�tel.

Puis, j'ai verrouill� la chambre
de Vince.

J'ai pris une douche rapide,
j'ai mis un peignoir

et j'en ai pris un pour Maureen,
au cas o� elle serait un peu timide.

Pas vraiment timide.

J'ai jet� le peignoir sur le lit
et je suis entr�

� moiti� inquiet qu'ils terminent
sans moi.

J'ai toujours pr�f�r�
la position du missionnaire.

Je dois voir leurs visages,
regarder dans leurs yeux.

A moins qu'elles jouent la com�die,
et je crois pouvoir le d�celer,

il vient un moment,

o�, lorsque vous regardez,

o� vous regardez vraiment,

vous voyez qui elle est vraiment.

Ceci �tait diff�rent.

C'est comme si elle voyait
qui j'�tais vraiment.

Attention, l�, compadre.

Difficile de dire qui est qui,
dans ces circonstances.

C'est moi qui suis un peu plus
que dur, esp�ce de rosbif.

Et moi, je ne suis pas circoncis.
Ne l'oublie pas.

Oh l�. Tu as le mauvais trou, Vince.

- Allez, merde.
- Tu vas aimer.

C'est comme une autre plan�te,
quand tu jouis.

- D�gage, bordel.
- Je te ferai pas mal.

- Je te ferai pas mal.
- D�gage, bordel!

- Crois-moi. C'est deux fois...
- D�gage, bordel!

On ne baise pas, Vince!

On est des potes, des copains,
des partenaires, un duo.

On s'adore, mais on ne baise pas!

On est des vedettes!

- On voyage ensemble.
- O.K.

On sort ensemble, on vit ensemble,
mais on n'est pas des p�d�s!

Ce n'est pas dr�le!

Je suis d�sol�. Vraiment d�sol�.

De quoi?

Pour ton nez.

Il n'est pas cass�, hein?

Je suis comme �a.

La question, c'est qui va me payer?

�a m'a �tonn�.

La fille n'�tait pas une pute.

Mon portefeuille
�tait sur mon peignoir.

J'ai pris de l'argent.

Je ne sais plus combien.

�a m'�tonnerait.

Tu gagnes moins que �a
en un mois de pourboires.

C'est pas un pourboire que je veux.

�a veut dire quoi?

Mon chou, je termine l'universit�,
cette ann�e.

C'est un boulot d'�t�.

Je veux �crire.

Devenir journaliste.

Je peux soit utiliser cette information...

soit utiliser beaucoup d'argent.

Je promets,
vous ne paierez qu'une fois.

Je suis fatigu�e, je ne pense pas
pouvoir rentrer.

Je crois que c'est le Tuinal.

Allons, Lanny,
ne prends pas �a pour toi.

Tu es un amant merveilleux.

Tu as un super beau petit cul.

Vince est bien d'accord, d'ailleurs.

Bonne nuit, Lanny.

Je ne l'ai jamais revue en vie.

J'ai mis le signe "Ne pas d�ranger"
sur ma porte,

j'ai verrouill�, au cas o�
la bonne ne saurait pas lire.

J'ai demand� un r�veil � 8 h

et je me suis endormi
en sachant que le T�l�thon

�tait le moindre des soucis
qui m'attendaient au r�veil.

Le Tuinal m'avait vraiment abruti

et le r�veil t�l�phonique
ne m'a pas r�veill�.

La r�ception a appel� Reuben
au bout du couloir

pour qu'il vienne me r�veiller,

mais il n'a pas pu � cause
des verrous sur les portes.

J'ai hurl� pour qu'il r�veille Vince
et moi, je secouais Maureen,

tout en essayant de me convaincre
qu'elle dormait encore.

Merde.

Non, non. Merde.

L'autopsie r�v�la la drogue
et l'alcool dans son syst�me,

mais la dose n'�tait pas
assez forte pour la tuer.

Les trois portes de la suite

�taient ferm�es de l'int�rieur
quand je l'ai trouv�e.

Je ne l'avais pas touch�e.

C'est comme �a que j'ai su que
mon partenaire et ami, Vince Collins,

avait tu� Maureen O'Flaherty.

Vous avez devin� que
Vince et moi avons trouv� moyen

d'acheminer le corps de Maureen
dans le New Jersey.

C'est notre seul crime en commun,

mais nous �tions paniqu�s
et avions besoin d'un alibi en b�ton.

Les caisses furent livr�es
dans notre chambre.

L'attach�e de presse avait ouvert
les caisses pour faire une photo.

Officiellement, on a dit

qu'elle avait retrouv� Maureen
dans la baignoire.

Le commissaire de police, Scaglia,
a tout vu.

Pendant le T�l�thon,

je me disais que je pouvais
pardonner Vince pour deux raisons.

D'abord, il ne pouvait pas savoir
ce qu'il faisait.

Il �tait compl�tement hors du coup,
encore plus que d'habitude.

Et deuxi�mement, il �tait terrifi�

� l'id�e que cet incident n'�clate
au grand jour.

A l'�poque, la moindre suspicion
qu'il pouvait �tre bisexuel

aurait arr�t� net sa carri�re
dans le showbiz.

En fait, c'est nous que �a a d�truits.

On termina le T�l�thon,

mais on savait tous deux
qu'on �tait finis.

Le mariage...

�tait termin�.

A un moment, au beau milieu
du T�l�thon,

je me suis effondr�.

Je ne pouvais plus me retenir.

Je me souviens avoir murmur�
quelque chose

� la petite fille qui racontait
son exp�rience de la maladie.

Je ne sais plus ce que j'ai dit,

mais je me souviens m'�tre senti
bon � rien.

Tout le monde a pens� que
ces larmes �taient pour elle.

�a a fait une superbe photo
pour les journaux du lendemain.

M. Morris est pr�t.

Je pensais te voir
aux obs�ques de Vince.

C'est plut�t sans c�ur, de ne pas
�tre venue, n'est-ce pas, Karen?

Surtout quand on sait que c'est
sans doute toi...

qui l'y a pouss�.

Je ne r�pondrai pas � �a.

Inutile.

Fous le camp de mon bureau.

J'ai les propos de Vince
jusqu'au moment de votre rencontre.

Ce serait bien si ce c�t� chaleureux

et dr�le de Vince
puisse parvenir au public.

Qu'est-ce que tu y connais, au c�t�
chaleureux et dr�le de Vince?

Et le c�t� chaleureux et dr�le
de son suicide, hein?

- Pourquoi a-t-il fait cela?
- Je ne sais pas.

C'est ma r�ponse pour toi

et pour quiconque me le demandera.

- "Je ne sais pas."
- Mais tu sais, hein, Lanny?

Tout ce que je sais, ma mignonne,

sera dans mon livre.

Mais tu ne le finiras jamais, ton livre.

C'est inutile.

Celui qui avait besoin de ton livre
est mort.

C'est toi qui �crivais les textes
des spectacles.

Chaque mot �tait r�p�t�.

Le livre �tait un manuel,
une s�rie de notes

pour donner � Vince
chaque d�tail de la version officielle.

"Quelques filles pour lui
avec qui coucher ce soir-l�.

J'avais des filles sous la main.

Enfin, pas sa main � lui.
C'�tait pas son truc."

- O� tu veux en venir?
- Il m'a cit� cette phrase texto.

Cit� de ton manuscrit,
comme s'il la disait pour la 1 re fois.

Tu l'as �crite parce que tu l'aimais.

Et que tu avais peur pour lui.

Et peur pour toi.

Puis, tu as �crit �a.

Putain, o� as-tu eu �a?

- Livr� dans ma chambre.
- Mon cul. Tu l'as vol�.

Maureen O'Flaherty a �t� tu�e
dans ta chambre, � l'h�tel Versailles,

la veille du T�l�thon.

La veille de notre rencontre.

Sors de mon bureau.

Mlle Trout?

Nous nous sommes promen�s
dans les d�cors d�serts du studio

et j'ai avou� que
je n'�tais pas Bonnie Trout.

Que j'�crivais un livre
sur Vince Collins

et que j'essayais de d�couvrir
le secret

de la mort de Maureen O'Flaherty.

Je lui ai dit ce que je savais.

Il a pri� d'�tre pardonn�

d'avoir �t� l� lors du camouflage
du meurtre.

Mlle O'Connor,

j'ai un enregistrement du soir
o� Mlle O'Flaherty a �t� tu�e.

Elle avait un magn�tophone.

- Pour l'interview.
- Oui.

Je l'ai retrouv� en me d�barrassant
de ses affaires.

Il �tait allum�?

Pourriez-vous l'utiliser
dans votre livre?

Bien s�r.

Mlle O'Connor...

est-ce quelque chose...?

Bon Dieu.

Quelque chose
que je pourrais vendre?

Je ne peux pas parler
au nom de ma maison d'�dition,

mais je pense qu'on pourra s'arranger.

Merci, Mlle O'Connor.

J'essayerai m�me de pimenter
l'histoire, de dire que

la veille du T�l�thon,
je voulais dormir comme un b�b�.

Et que pour assurer mon pari,
j'avais des filles sous la main.

Enfin, pas sous ma main � moi,

c'est pas mon truc,
comme vous l'avez devin�.

J'ai besoin de cet argent.

Vous avez un chiffre en t�te?

Pensez-vous qu'un million
de dollars serait trop?

Vince devait �tre pay�
un million de dollars pour sa vie.

Il s'agit d'un seul soir.

Le soir le plus important.

Tu aurais pu laisser un mot.

- J'ai laiss� un mot.
- O�?

Lanny l'a laiss�
dans mon appartement.

C'est sa version
de ce qui s'est pass� ce soir-l�.

Tout seul,
�a n'a aucun int�r�t pour moi.

J'aurais pu le r�diger moi-m�me.

Mais si �a correspondait
� l'enregistrement...

�a n'aurait pas de prix.

C'est pourquoi vous me l'avez envoy�.

Vous venez de dire que
M. Morris l'a laiss� chez vous.

Il �tait surpris que je l'aie.

Comme il �tait surpris
que je ne trouve pas son mot � l'h�tel.

Le mot que vous avez d� jeter
en nettoyant la chambre.

Mais lui et les femmes... J'avais peur.

Peur de ce qu'il vous ferait.

Ou peut-�tre peur de ce que

moi, je lui ferais � lui. Et � vous.

Pourquoi avoir peur d'une institutrice
appel�e Bonnie Trout?

Parce que vous saviez que j'�tais
Karen O'Connor.

En m'�veillant, j'ai vu que
vous aviez pli� mes affaires

et mis mon agenda sur le lit.

Mon agenda contenant mon nom
et la lettre de mon �diteur.

Je m'int�ressais � la seule chose
que vous vouliez contr�ler:

Collins et Morris.

Vous avez tout fait
pour me d�courager

d'essayer de contacter Lanny.

Vous vouliez que je pense
n'�tre rien pour lui,

car vous aviez
votre propre enjeu complexe.

Et de quel enjeu complexe s'agit-il,
Mlle O'Connor?

Vous �tiez dans la pi�ce.

Ce soir-l�.

Lanny portait un peignoir.
Il l'a pos� sur le lit.

Quand Maureen
lui a demand� de l'argent,

son portefeuille �tait dessus.
Il �tait pli�.

Oui, je rangeais toujours les affaires
de M. Morris.

Apr�s qu'il aille au lit.
Vous y �tiez juste avant.

Comment serais-je sorti?
Les trois portes �taient verrouill�es.

Par la chambre de Vince.

Le lendemain matin,

vous avez d� verrouiller la porte
avant d'aller le r�veiller.

Merde!

Lanny m'a laiss� lire
le premier chapitre.

Vince m'a envoy� le second.

Et vous avez vol� celui-ci.

Pour m'app�ter.

Je veux �crire.

Devenir journaliste.

Je peux soit utiliser
cette information...

soit utiliser beaucoup d'argent.

C'est pour �a que vous l'avez tu�e?

Pour les prot�ger?

Pendant 15 ans,

il avait tourment� Vince et Lanny.

Il ne pouvait pas faire chanter Vince
tant que Sally Sanmarco �tait vivant.

Il a donc attendu que Sally meure
pour engager son plan de retraite...

un million de dollars de Vince.

Un million de dollars
pour la m�me cassette qu'il m'offrait.

Il n'a jamais eu son argent,
et je ne l'ai jamais revu.

Il avait pris sa vie,

et aussi l'�me de sa m�re...

ainsi que l'�quilibre de son p�re.

Et � pr�sent,

tout ce qui restait
de Maureen O'Flaherty

�tait un arbre
dans le jardin de sa m�re.

Votre fille a appris des choses
sur Vince Collins

qu'il voulait garder secr�tes.

C'est pour cela

qu'on l'a tu�e.

Si cela peut vous rassurer,
elle n'a pas souffert.

Je veux que la v�rit�
sur cet homme �clate.

Je veux qu'on sache
pourquoi il l'a tu�e.

Il y a quelqu'un dans cette histoire

qui est compl�tement innocent
de toute implication

dans les �v�nements de ce soir-l�,

mais dont la vie va devenir un enfer
si je dis la v�rit� maintenant.

Je veux prot�ger cette personne
d'une douleur inutile.

Je vous promets...

que j'�crirai toute la v�rit�
que j'ai apprise,

mais je dois la taire
jusqu'� la mort de cette personne

et que la v�rit� ne puisse plus
la toucher.

Rien sur son visage n'indiquait

qu'elle savait que je parlais d'elle.

Vous �tes
une jeune fille remarquable.

Pardonnez-moi.

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