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Dans une boulangerie,
un client demande du pain.

"Du noir ou du blanc ?",
lui demande le boulanger.

"Peu importe", répond le client.
"C'est pour un aveugle."

Un type veut acheter un cheval.

Le marchand de chevaux lui demande :
"Quel genre de cheval voulez-vous ?"

"Peu importe, pourvu qu'il soit
assez long. Nous sommes huit."

Moi aussi, j'en connais une.
Un éléphant rencontre une souris.

L'éléphant dit à la souris :
"Mais comme tu es petite !"

"Forcément", lui répond la souris.
"J'ai été malade trois semaines."

"C'est encore loin
jusqu'en Amérique, maman ?"

"Tais-toi, mon fils !
Continue de nager."

Un homme assassine sa femme.
Ses yeux lui sortent de la tête.

Alors l'homme dit à sa femme :
"Tu n'en crois pas tes yeux, hein ?"

- J'ai eu un accident.
- J'ai vu.

Elle m'est rentrée dedans
par l'avant.

Comment ça ?

Elle a freiné comme une folle.
Sans raison.

Et alors moi...
Mais je ne suis pas fautive.

Y avait-il quelqu'un avec toi ?

- Non, j'étais seule.
- Tu as été imprudente ?

Non, je n'y étais pour rien.

J'avoue que la dernière fois,
j'étais en partie responsable.

Elle a freiné trop brusquement.

Maintenant, tu es nerveuse.

Cela ne coûtera pas plus
de 20 ou 25 marks.

- Davantage ?
- Il faut compter 90 marks.

Autant que ça ?

Tu pourras le faire, non ?

Oui, à la fin de la semaine.

Tu es un amour.

Hanna vient nous voir.

C'était une camarade d'école.

Elle nous attend à l'appartement.

- Que voulez-vous faire ?
- Nous promener, je pense.

Elle ne connaît pas bien Munich.

J'ai envie de m'acheter une jupe.

Pourquoi pas ?

Je ne vous accompagne pas.
Je reste à la maison.

- Pourquoi ?
- Je suis surmené.

Ça a été fatigant aujourd'hui ?

Que s'est-il passé ?

Des ennuis ?

- C'était ta faute ?
- Non...

- L'ambiance générale de la maison.
- Comment ça ?

Difficile à expliquer.
Il y a certaines choses...

Tu veux dire, un avancement ?

Je n'irai plus à ces invitations.

- Pourquoi ?
- Parce que j'en ai marre.

Tout le monde est assis...

Ces femmes mûres !

Puis on montre des photos
des enfants...

Il faut qu'on voie
qu'elles ont quelque chose.

Quand y es-tu allée
pour la dernière fois ?

Noël passé.

Qu'est-ce que vous avez
à leur reprocher ?

Rien !

Cela m'ennuie un peu.

Tu veux dire
que nous sommes pareils ?

Non, je ne crois pas.

Nous menons une vie normale.

Mais je ne crois pas
que nous soyons petit-bourgeois.

Non, mais pas non plus...

Je ne sais pas
quel est le contraire.

Quelle conversation bizarre !

- Tu trouves ?
- Vous êtes libre. C'est certain.

Vous pouvez vous exprimer librement,

vous habiller comme vous voulez.

Votre coiffure est jolie mais...

Vraiment ?

Un peu trop bouclée ?

Ma femme ne pourrait pas
se promener comme ça.

Nous avons certaines obligations.
Nous connaissons bien mon patron.

Vous ne comprenez peut-être pas.
Ou bien vous ne voulez pas comprendre.

Je vous comprends parfaitement bien.

Moi je la trouve chouette,
ta coiffure.

Tu ne pourrais pas te promener
comme ça.

Ça me plaît aussi. Mais une femme
doit être indépendante.

C'est une conversation inintéressante.
J'aimerais savoir ce que tu fais.

- Je m'attendais à ça.
- Ça m'intéresse.

- Que fais-tu ?
- Rien, au fond.

Ce n'est pas mal.
Et alors ?

Je fais ce qui me fait plaisir.

C'est encore mieux.

Et puis, je ne sais pas encore
ce que je veux faire.

Si vous pouvez vous le permettre...

Bien sûr. Autrement...

Vous avez de l'avance sur nous.
Vous êtes indépendante.

Il devient agressif !

Vous avez une tâche
sur votre revers.

- Où ça ?
- À gauche.

- Ici ?
- Oui.

Je ne vois rien,
ce n'est pas grave.

Je ne comprends pas
comment on peut dire :

"Je ne sais pas encore
ce que je veux faire."

La plaisanterie est finie
maintenant.

La plaisanterie ?
Quelle drôle de plaisanterie !

- Ne sois pas si agressif !
- Je ne suis pas agressif.

Je réponds à ce qu'on me dit.

J'aimerais un disque.

Je l'ai entendu à la radio
mais je ne sais plus son titre.

Je me souviens d'un long prélude
plein de sensibilité.

Quant au texte...

C'est un jeune homme qui chante.

Sa maîtresse l'a quitté.

Il chante
qu'il ne faut plus mentir.

Au milieu, il n'y a de nouveau
plus que des instruments.

Le refrain se répète très souvent.

Avez-vous une idée
de ce que cela pourrait être ?

II est passé à la radio
dimanche soir.

C'était une émission
des succès de la semaine.

"Le hit-parade."

Cela doit s'appeler ainsi.

Cette chanson nous a tellement plu
à ma femme et à moi.

J'aimerais ce disque
pour lui faire plaisir.

Est-ce un chanteur
ou une chanteuse ?

Un chanteur, je suppose.
Il est difficile de les distinguer.

Est-ce une chanson drôle ?

Non.
C'est une chanson très triste.

C'est chanté
avec beaucoup de sensibilité.

Le chanteur soupire souvent.

Et sa voix derrière fait...

Pourriez-vous me montrer
quelque chose ?

Si vous voulez jeter un oeil.
Une chanson de Heintje ?

Le chanteur n'était pas si jeune.

C'est un texte étranger,
n'est-ce pas ?

C'est chanté en italien ?
Non, ce n'est pas ça.

Freddie peut-être ?

Non, ce n'est pas Freddie.
Ma femme l'aurait reconnu.

Voilà un tube du moment.

Comment s'appelle-t-il ?

Ah oui, c'est possible.
J'aimerais l'écouter.

Non, ce n'est pas ça.
Il n'y a pas autant de tempérament.

La mélodie dont je parle est lente.

C'est une musique tendre.

Merci, mais ce n'est pas le bon.

Comme on dansait autrefois...

Quand j'ai connu ma femme,
on dansait serrés l'un contre l'autre.

Cette musique nous rappelait ça.

C'est peut-être
un genre de fox-trot, plus lent.

Vous pouvez essayer de nous la chanter ?

Attendez...

Peut-être le début.

- Et le texte vient ensuite ?
- Oui, il vient juste après...

Savez-vous
ce que cela pourrait être ?

II y a un solo de batterie.

- C'est bien une chanson allemande ?
- Oui, une chanson allemande.

C'est assez rythmé, non ?

Très légèrement seulement.

Celui-ci peut-être, c'est assez nouveau.
Je vous le fais écouter.

Oui, c'est bien ça.
Vous avez sauté le début ?

Oui, je le remets.

C'est bien celui-là.

Dis, tu te souviens de cette soirée
où nous devons aller ?

Tu veux dire que nous sortons ?

- Je n'en ai pas très envie.
- Tu ne te rappelles pas ?

- Je veux bien te croire.
- Cela conviendrait à Christian.

Il s'appelle Christoph.
Il n'y a pas de Christian.

- Il y en avait deux !
- Non, il s'appelle Christoph.

-C'était Christoph, à l'époque ?
-À l'époque ?

- Le grand ?
- Pardon ?

- Le grand, oui.
- Déjà à l'époque ?

À l'époque, c'était Christoph.
Et il n'y a pas de maintenant.

Je croyais que c'était Christian.

Tu les confonds
depuis que nous nous connaissons.

Ce grand type
s'appelait donc Christoph ?

Oublie donc ce Christoph !

Pourquoi m'as-tu offert ce disque ?

Tu me l'as offert, non ?

- Ce disque me plaît.
- À moi aussi.

Tu te souviens de la première fois ?

Je crois que nous étions allés danser.

Je parle de la première fois.

Je m'en souviens très bien.

C'était la première fois
que nous allions danser.

Il y avait une dizaine de personnes.

Vers la fin de la soirée...

Je t'ai dit :

"Je rentre avec toi."

- Devant ta porte.
- Mais tu n'es pas venu.

Tu m'as dit que ta logeuse
ne permettait pas les visites.

Tu n'es pas venu.

J'étais très fâché.

- Mais plus maintenant.
- Non, mais je m'en souviens très bien.

Nous nous sommes...
Ah, ce baiser !

- Tu as trouvé ça bizarre ?
- Pas du tout.

Mais tu m'as dit :

"Non, c'est impossible.
Ma logeuse est terrible."

C'était vraiment impossible.
Ce n'était pas une excuse.

Je te crois. Plus tard, j'ai fait
la connaissance de ta logeuse.

Je comprends.

- Ça fait combien de temps ?
- Un bon moment.

Tu es gentil.

Comment ça va ?

Et alors, cet avancement ?

Ce n'est pas un avancement
proprement dit.

Disons un meilleur poste.

Tu vas voir, ça ira mieux.

- Prends-en donc un peu.
- Il ne digère pas bien.

Chez grand-mère, on est plus sévère !

- Juste un peu.
- Ou tu préfères du lait ?

Oui, tu préfères du lait ?

Tu peux choisir ce que tu préfères !

Passe-moi ta tasse.

- On peut t'aider ?
- Non, c'est gentil.

Un morceau de gâteau ?

- Tu en as ?
- Oui.

- C'est toi qui l'as fait ?
- Non, ce n'est pas vraiment mon fort !

Tu en veux ? Toi aussi ? Bien !

Figure-toi que...

Excuse-moi de t'interrompre.

La semaine dernière,
je suis allée au théâtre.

- Qu'est-ce que vous avez vu ?
- Othello.

Que c'était beau !

Elle aime le théâtre, Mme Rinbeck ?

Oui. Je lui avais demandé
si elle en avait envie.

Nous avons mis une robe du soir
et nous y sommes allées.

- Quelle robe as-tu mise ?
- La robe bleue en dentelle.

Après le spectacle, nous sommes allées
boire un verre de vin.

- Tu y es allé, papa ?
- Non, je n'y étais pas !

- Et pourquoi pas ?
- Il s'en fiche !

- Et toi, tu t'intéresses à l'opéra ?
- Oui, je m'y intéresse.

- Qui était le metteur en scène ?
- Aucune idée !

Qui a interprété Othello ?
J'aimerais savoir.

Je t'apporterai le programme.

Tu pourras le lire,
tu comprendras mieux.

Lorsque j'ai vu Othello, l'ouverture
était trop forte. Et pour vous ?

Oh, surtout le dernier acte !
C'est assez sérieux.

Tu sais, je crois
que tu n'en profiterais pas tellement.

Tu es jeune et gaie.
Il ne faut pas aller voir ça.

- Et toi ? Qu'est-ce que tu as fait ?
- Il a tout mangé.

Tu adores le chocolat, pas vrai ?

Grand-mère
aurait dû en apporter plus !

Et ta conjonctivite ?

Ça devrait aller mieux.

Tu es allé chez le médecin ?

On n'a pas besoin de lui,
ni d'aucun homme d'ailleurs.

Mais de notre argent, si !

C'est vrai !

C'est surtout pour cela
que vous êtes là.

C'est notre rôle principal.

Non, pas seulement,
vous le savez très bien.

Exactement. Que ferait une femme
sans un homme ?

- Et vice versa.
- Je l'espère.

Ce sont pour la plupart
des livres sur le droit.

Mais si tu as
une belle histoire d'amour...

Même quelque chose de Kolle...

- J'ai vu la pièce hier soir à la télé.
- Tu l'as regardée ?

Nous avions des amis hier soir,
je n'ai pas pu regarder.

- Ça m'aurait intéressée. Tu l'as vue ?
- Oui, c'était très beau.

C'était vraiment bien.

Il y avait de très belles scènes.

On voit que c'est une description
de la vie.

Que tout le monde
peut faire des erreurs.

C'était vraiment bien,
ça a duré longtemps.

On pourrait se payer une voiture.

La voiture est là !

J'ai démoli l'ancienne.

Chacun devrait avoir la sienne.

Si l'avancement se fait...

Il faudra que tu passes
ton permis de conduire !

Ce n'est pas une question de frais.

Mon fils est suffisamment intelligent.

Mais il est un peu peureux.

Il est plutôt d'un naturel calme.

À ses yeux,
je conduis trop imprudemment.

- Tu es une conductrice de classe.
- Je suis un peu nerveuse.

Tu es une enfant gâtée.

On remarque que chez toi,
tu étais l'enfant unique.

Tes parents t'ont gâtée.
Tu es de bonne famille.

Vous n'êtes pas
une mauvaise famille.

Pourrais-tu me passer une cigarette ?
S'il te plaît.

Kurt en a.
Il a tout un assortiment.

Il a toujours les meilleures, pas vrai ?

C'est à toi de répondre,
je ne sais pas.

Qu'est-ce que ça veut dire ?
Tu ne dis rien !

- Ne le mets pas dans l'embarras.
- Je t'en prie !

Je ne suis pas si méchante que ça.

C'est beau, cette neige.

C'est très beau,
ce sont des paysages magnifiques.

Sais-tu ce que nous avons fait ?

Nous avons acheté
une maisonnette pour les oiseaux.

Elle est sensationnelle !

Pour le jardin ?

- Amadeus a aussi une cabane à oiseaux.
- Je ne l'ai jamais vue.

Il faudrait qu'il me la montre.

Les oiseaux des bois viennent
chez nous. C'est tellement joli !

Ça donne au jardin des airs de Noël.

À propos, que vas-tu offrir à Kurt ?

Nous en avions discuté, ce...
Ah, non... À Kurt ?

J'ai pensé à un nouveau costume,
il en a besoin.

As-tu économisé ?

- Oui, un peu.
- Comment ça, un peu ?

Je veux dire, il ne faudrait surtout pas

ennuyer Kurt avec des histoires d'argent
pour les cadeaux de Noël.

Il reçoit une prime.

Il vaudrait mieux que tu finances
toi-même ces surprises.

Moi, à cette saison,
je travaillais temporairement.

- Pour une courte période...
- Kurt ne veut pas que je travaille !

Tu peux comprendre ça ?

II s'agit juste de Noël,
tu ne dois pas y aller tout le temps.

Il s'agit de ne pas rester là,
à seulement regarder.

Histoire d'avoir l'impression
que c'est aussi ton argent.

J'attends d'un homme
qu'il puisse nourrir sa famille.

Kurt en est capable.
Pourquoi irais-je travailler ?

Mais tu pourrais
lui faire une surprise :

"Regarde, ce cadeau que je te fais,

"je l'ai payé avec mon argent."

C'est le plus beau des cadeaux.

- Et le fils ?
- Où est le petit ?

II n'a pas le droit
de grimper aux arbres.

Je vais le chercher.
Amadeus !

Tu aurais pu faire attention.

Je parlais avec toi !

Peu importe. Il ne faut pas toujours
compter sur moi.

On devrait être plus prudent,
il faut faire attention.

Je devrais toujours le prendre
avec moi.

Il a dû grimper sur un arbre.

Pourtant,
ses souliers ne sont pas solides.

Pourquoi est-il toujours
si légèrement vêtu ?

C'est avant qu'il fallait
faire attention.

- Je le cherche.
- Je vois comme tu le cherches.

Je l'ai trouvé !

II est là ?

Qu'est-ce qui t'a pris ?

II voulait simplement
jouer à cache-cache.

Il faut le surveiller.

Moi aussi, je dois le faire,
surtout quand on est dehors.

Je ferai attention vers Noël.

Ce n'est pas grave.
Il a voulu se cacher.

Tu as froid ?

II faut le surveiller.
Tu en es responsable.

Je l'ai surveillé. Une seconde
d'inattention et il a filé.

- À huit ans, tu es trop grand pour ça.
- Toi et tes secondes !

Ne vous bagarrez pas !
C'est déjà oublié.

Maintenant, elle est fâchée
et elle part devant.

Je ne suis pas fâchée, mais je trouve
que nos bagarres sont inutiles.

Ne puis-je avoir une opinion à moi ?
Je suis plus âgée que toi.

Le médecin a dit
que tu ne devais pas t'énerver.

Ces garages m'inquiètent.

Les garages...

Il faut se rendre compte
que l'immeuble a cette proportion.

Le second bâtiment se trouve là.

Je n'ai pas voulu le dire
devant les autres...

Le problème des façades sud et ouest
a été résolu de façon satisfaisante.

Mais il me semble que l'angle
donnant sur les garages...

D'ici à là, donc la façade ouest...

Vous voyez ce que je veux ?
II va falloir rénover. Regardez.

Voici un exemple adéquat.

Vous avez fait une erreur.

Un dessin ne dispose
que de deux dimensions.

Il n'y a pas de troisième dimension.

Vous n'avez pas pu résoudre le
problème des différentes hauteurs.

Ce sera le bureau principal
qui s'occupera de l'immeuble même.

Nous aurons besoin de quelqu'un
qui élaborera tous les projets.

C'est pourquoi
je voudrais vous demander...

de rétablir les choses
et d'améliorer ce passage

notamment à l'est,
d'un bâtiment à l'autre.

Il y aurait une autre chose à faire.

Je ferai ça tout à l'heure.

Oui, merci.

Où en étais-je ?

II faut qu'il y ait une harmonie
entre les garages

et les terrasses
qui constituent la suite.

Et nous voulons conserver les hêtres
et les frênes, c'est très important.

Essayez donc de résoudre le problème
avec un modèle réduit.

Il ne nous reste
plus beaucoup de temps.

Mais vous savez que selon notre devise :
"Nos villas sont éternelles",

cette deuxième partie
sera suivie d'une troisième.

N'oublions pas cela.

Vous ne comprenez pas
ce que je veux dire.

Le dessin ne doit pas seulement
être parfait sur le plan technique.

Il faut essayer de dépasser
ce stade-là.

L'un de nous ira au siège.

Si, une place s'est libérée.
Enfin, va se libérer.

Ce ne sera pas moi.

Sûrement M. Raab.

Peut-être.

Ou bien M. Moland.

Je suis ici
depuis trop peu de temps.

Mais vous, vous êtes là depuis le début.

Je me plais ici. Je reste.

Ceux qui travaillent au siège
ne gagnent pas plus que nous.

L'autre jour, j'ai rencontré ce...
Waldemeyer. Vous vous souvenez ?

Oui, vous le connaissez.
Il râle tout le temps.

Je l'ai rencontré
et il m'a dit qu'au siège...

Vous dites, on ne gagne pas plus ?
Je ne vous crois pas !

- Moi non plus.
- Il a sûrement menti.

Restez donc ici !

Les attributions
sont peut-être plus importantes.

Vous ne croyez pas ?

C'est peut-être... moins monotone.

Quand prendra-t-il le café
avec nous ?

- Jamais !
- Jamais.

C'est bon ?

J'en ai déjà plus.

As-tu fini le chantier de l'hôtel Esso ?

Non...

C'est un gros morceau.

Surtout les fenêtres.

Vous n'aimez pas
dessiner les fenêtres ?

Elle est vraiment hystérique.
Il n'y a pas d'autre mot pour ça.

Lors de l'explosion de gaz,
elle a fait un véritable cirque.

C'est incroyable.

"Qu'est-ce que je ferai
quand mon mari rentrera ?

"Ce sera si cher !
J'ai failli mourir.

"Et s'il y avait eu une plus grande
quantité de gaz ?"

Elle était à deux doigts
d'une crise d'épilepsie.

Je ne peux pas les supporter.

Sans arrêt des critiques.

Ils font tant de bruit.

Toi, tu ne les entends que le soir.

Moi, je les supporte
toute la journée.

Regarde !

Tu aimerais ça chez nous ?

L'autre voisin ne vaut guère mieux.
Ils forment un beau tableau.

Mais vivre avec eux !

Regarde, là !

C'est joli, non ? Néo-classique.

C'est beau ! Et si on l'achetait ?
Allez, on va demander.

Pour savoir le prix.

Tu n'as aucun sens de l'art !

II faut savoir renoncer.

Au revoir.

Je viens me renseigner
au sujet d'Amadeus.

Je suis contente
que vous soyez venue.

Amadeus est un élève plutôt difficile.

- Il est avant tout faible en calcul.
- Oui, je sais.

Vous lui faites faire
des exercices ?

Je surveille ses devoirs
et je m'occupe de lui.

Je trouve qu'il a fait des progrès.

Il n'est pas mauvais
en calcul mental.

Pourvu qu'il se concentre.
C'est très important chez lui.

Il est souvent assez distrait.

Il lui arrive de ne toujours pas
avoir compris la question

alors que la classe
a déjà terminé l'exercice.

L'autre jour par exemple,

on faisait les multiplications.

Je leur demandais
combien font 6 fois 7.

Les autres enfants
savaient la réponse.

Alors j'ai demandé à Amadeus
de répéter ma question.

Il n'avait pas écouté.

Cela prouve
qu'il se concentre très peu.

Ce n'est pas
un manque d'intelligence.

En aucun cas.
J'ai parlé à la psychologue

qui lui avait fait faire un test.

Il était tout à fait normal.

Il devrait donc,
d'après son quotient intellectuel,

faire partie des bons élèves.

Il manque de concentration.

Et il est parfois
très renfermé sur lui-même.

Il s'adapte difficilement
à la communauté scolaire.

Comment se comporte-t-il chez vous,
se fait-il facilement des amis ?

II a deux bons amis,
un garçon et une fille.

À vrai dire, je n'ai pas remarqué...

Comment joue-t-il avec ses amis ?

Est-il souvent à l'écart ?
Le rejettent-ils ?

Au contraire.
Il s'entend bien avec eux.

Je n'ai rien remarqué.

Vous n'avez pas l'impression
qu'on le dédaigne un peu ?

Non, pas du tout.

Bien que j'en aie eu peur car,
vous l'avez sûrement remarqué,

il a un défaut de prononciation.

Je l'ai remarqué, à l'oral et à l'écrit.

- A-t-il des difficultés ?
- Oui.

Mais la réaction de la classe
est plutôt amicale.

Personne ne l'a jamais taquiné
à ce sujet.

J'en suis contente.
Car il peut arriver qu'un enfant

qu'on taquine trop
ne veuille plus faire d'efforts.

Et alors c'est difficile.

Mais, il faut bien l'avouer,
Amadeus n'a pas peur

que la classe se moque de lui.

Nous avons un autre enfant
qui a du mal à distinguer le p du f.

Naturellement, il fait
beaucoup de fautes dans ses dictées.

On ne taquine pas cet enfant
non plus.

À ce point de vue,
la communauté de classe

n'est pas un problème.

Et à la maison,
prenez-vous le temps de lui parler ?

Oui. Je ne travaille pas,
j'ai donc le temps.

Vous êtes sans profession,
c'est très important pour les enfants.

Vous pose-t-il souvent
des questions ?

Justement, il est très renfermé.

En fait, c'est moi qui dois
lui poser des questions.

Il ne vient pas tout seul ?

II ne raconte pas ce qui s'est passé
à l'école, les sorties organisées ?

II est obligé puisque il a besoin
d'une autorisation,

mais sinon, il ne raconte rien.

C'est vrai qu'il est
extrêmement renfermé.

Il faudrait peut-être lui poser
une question précise

et le laisser ensuite
s'exprimer librement.

C'est très important
pour les enfants.

Ils doivent s'entraîner
à s'exprimer oralement.

Oui, c'est ce que je fais.

- "ll y a des cigarettes, servez-vous !"
- Merci !

- Vous fumez ?
- Volontiers.

Je vais en prendre une aussi.

- Il ne faut pas vous déranger.
- Pensez-vous !

C'est joliment meublé.

C'est vrai.

Relativement cher,
pour un employé technique.

Dessinateur technique.

Moi non plus,
je n'arrive pas à comprendre.

Elle ne travaille pas, je crois ?

C'est difficile de juger.

Vraiment ?

Comment font-ils ?

Voilà ! C'est prêt.

- Je vous sers de café.
- Vous tenez ?

Merci.

C'est un peu comme chez nous.

L'appartement doit être le même.

On ne sera plus longtemps voisins.
Le saviez-vous ?

Non. Comment ça ?

En effet, mon mari...

Aura bientôt une meilleure place.

- Dans son travail ?
- Tout à fait.

Je pense que nous allons louer
un plus grand appartement.

- Quelle place occupera-t-il ?
- Dans l'administration probablement.

Ce sera sûrement
dans une autre ville.

- Puis-je m'asseoir près de vous ?
- Je vous en prie.

- Est-ce une amélioration financière ?
- Oui, bien sûr.

C'est bien !

N'y a-t-il pas de possibilité
sur place ?

Si, mais c'est moins avantageux.

- Vous avez du feu ?
- Oui, un instant.

Je ne devrais pas en parler.

- Ce n'est pas encore tout à fait sûr.
- Mais ses revenus...

Il va gagner beaucoup plus,
j'en suis convaincue.

De la même manière,
votre mari a bien grossi !

Ne vous méprenez pas,
ça lui va bien ! Mais c'est vrai que...

Est-il en bonne santé ?

Oui, il est en bonne santé. Absolument.

Si vous changez de ville,
votre fils...

Mon fils m'a dit que le vôtre
n'était pas très bon à l'école.

Oui, vous savez...

Il fait surtout ce qui lui plaît.

Il n'aime pas le calcul, ça l'ennuie.

Mais il adore le chant
et la gymnastique.

- Ce sont ses points forts.
- Je trouve ça bien pour un garçon.

Absolument.

Il ne sera certainement pas
chanteur mais...

Mais il aime chanter...

Je ne sais pas si c'est déterminant
à cet âge.

Je ne crois pas.
Vous pouvez être tranquille.

À cet âge,
on ne peut encore rien dire.

S'il s'agit d'un don ou non.

Les nôtres sont aussi
assez distraits.

L'aînée se fait tirer les oreilles !

Votre Michael joue souvent avec Amadeus.

Il est déjà...

- Le café vous convient ?
- Il est très bon ! J'allais le dire.

Pourrez-vous utiliser des meubles
dans votre nouvel appartement ?

Je n'ai pas encore vu l'appartement.

Vous allez acheter
de nouveaux meubles ?

Peut-être. Si les chambres
sont trop différentes.

C'est très bien !

De toute façon,
vous n'alliez pas souvent au théâtre,

n'est-ce pas ?

Moi, j'aime bien y aller.

J'adore le théâtre. L'opéra aussi.

Nous ne pourrions pas nous en passer !

C'est évidemment lié
à la profession de votre mari !

Votre fils devra changer d'école.
Comment cela se passe-t-il ?

Ce sera difficile, c'est certain.

Mais une amélioration financière
est importante.

Notre fils est plus important.
Mais j'espère qu'il s'adaptera.

Je crois que ce n'est pas si dur
pour un enfant.

Ils s'habituent plus vite
que les adultes.

- Probablement.
- Je ne m'en ferais pas.

Les enfants s'adaptent facilement.

- Ils sont très souples.
- Si vous le dites !

Où avez-vous passé vos vacances ?

Nous ne sommes pas allés loin,
dans le pavillon de mes parents.

Cher directeur,

Mes chers...

Ma chère collègue...

Mes chers collègues,

Permettez-moi

de prononcer aujourd'hui,

pour une fois...

quelques mots...

au sujet de notre climat de travail.

Lequel,

à mon avis, est excellent.

On pourrait peut-être dire...

qu'il est...

qu'il est non seulement bon,

mais que l'ambiance est amicale.

C'est-à-dire que l'ambiance
est amicale.

Pour résumer,

elle est, pour ainsi dire, coopérative.

Mais comme je l'ai dit,
nous ne constituons pas...

Dans l'ensemble...

Nous ne sommes pas...

Nous ne formons pas un tout.

Notre bureau se compose,

dans un certain sens,

d'individus.

Et je voudrais
profiter de l'occasion

pour mentionner une personne :

notre chère madame Eder.

Que je remercie chaleureusement.

Chère madame Eder,
vous êtes une personne...

Une personne aimable et serviable.

S'il est quelqu'un qui oeuvre
pour l'ambiance au travail,

c'est bien vous.

Mais aussi notre M. Moland,

bien qu'il soit...

si vous me permettez,
d'un esprit assez critique.

Mais c'est un collègue très agréable,
et notre benjamin,

son état actuel prouve
qu'il se plaît chez nous.

Vous l'excuserez, cher patron.

Il est un peu ivre.
Mais ce n'est pas grave.

Nous ne travaillons pas demain.

Mais je ne voudrais pas
manquer d'adresser à notre chef...

un mot de remerciement.

Pour sa poigne de fer,

et sa bonté.

Je vous invite à lever votre verre...

- Je crois que nous devrions...
- Non, merci !

- Nous avons un si bon...
- Assez d'alcool.

De telles conditions de travail !
Vous pouvez bien prendre un verre.

Tu ne pourras jamais conduire,
elle a raison.

Je dois rentrer chez moi.

Pourquoi rentrer si tôt ?

Je dois m'excuser, mais Sybille
habite assez loin d'ici.

Je vais la reconduire chez elle.

Je dois conduire
et il y a de la neige dehors...

Ce serait bon pour le travail !

Vous n'avez qu'à continuer !

On aurait pu se tutoyer.

Au revoir !

Tu te fiches de ton avancement.

- Qu'est-ce que j'ai dit ?
- Ton comportement !

Tu ne sais pas ce qu'on doit faire
et ce qu'on ne doit pas faire.

J'ai fait des erreurs ?

Plus tu vieillis,
plus tu deviens bête... et gros.

Les voisins en parlent déjà.

- Mme Eder a trouvé ça bien.
- Mme Eder n'est pas nos voisins.

Ne parle pas trop avec les voisins.

Tu devrais être un peu plus réservé.

À la maison,
tu es muet comme une carpe.

Ici, tu n'arrêtes pas de dire
des idioties.

Viens là.

Lis-moi ça.

"L'aigle.
L'aigle est un grand oiseau.

"ll a de grandes ailes."

II faut t'exercer à mieux prononcer.

Répète un beau "ch".

La langue un peu plus en arrière.

Encore un peu.

Bon, maintenant, répète.

Ce n'est pas encore parfait.
Encore une fois.

Lorsque tu rencontres des "ch",

il faut bien t'entraîner, autrement
tu auras des difficultés plus tard.

Allez, depuis le début.

"ll vole très haut.

"Quand il vole dans le ciel,
tout lui semble très..."

- Qu'est-ce que c'est ?
- Un z.

Encore, la même phrase.

"Tout lui semble très petit.

"ll peut voir très loin.

"Quand les jeunes aigles
ont grandi, ils s'envolent.

"lls partent,
pour ne plus jamais revenir.

"J'ai vu un aigle
au jardin zoologique.

"Enfermé dans une cage,

"il est triste et il ne bouge pas.

"Mais quand il est en liberté,
il s'élève dans le ciel.

"Ce grand oiseau noir
décrit de grands cercles."

Tu veux aller voir
quelqu'un d'autre ?

Je ne sais pas
où ils sont maintenant.

Ils sont dispersés à la campagne.

Tu veux faire ça en même temps ?

On pourrait y aller ensemble
à la fin de la semaine.

J'y retournerais volontiers.

Je n'y suis pas allé depuis longtemps.
Tout a bien changé.

Ne pourriez-vous pas réduire
vos coups de fil privés ?

Limitez-vous au moins
aux fichus horaires de pause !

Ça fait une demi-heure
que j'essaie de joindre Cologne.

Excusez-moi.

À ce soir !
On se verra vers 19 h.

Je ne t'ai pas du tout reconnu.

En fait, tu n'as pas changé !

Je me souviens, il voulait me donner
une gifle. J'ai oublié pourquoi.

Une course autour de la table.

Une chaise à la main, il criait :
"Je t'aurai !"

Je me tordais les côtes.

À la porte, je me suis retourné
et je lui ai dit : "Vas-y, frappe !"

II a hésité un moment,
et puis il a frappé.

Tous ceux qui assistaient
à cette scène ont ri comme des fous.

Alors il les a aussi rossés,
puis il a continué à te poursuivre.

Les gifles qu'il nous donnait
étaient plus bruyantes que nos rires...

Il a fait la chasse
à travers les couloirs,

jusque dans la chambre !

Et Warscht a fini dans...

Ça se voyait déjà à l'époque.

Dans un asile.

Il avait la manie de la persécution.

À la fin, il allait à la gare

et quand on lui demandait
où il allait, il disait :

"Je vais à Paris, car ici,
on me poursuit."

II ne parlait pas que de ses élèves,
de ses collègues professeurs aussi.

Ils étaient ses ennemis
et ils voulaient le tuer.

Sa voisine aussi !

Elle aussi voulait le tuer.

Il a ensuite disparu
pendant quelques mois.

Mais à présent,
il enseigne de nouveau l'anglais.

Je me souviens qu'à l'époque,
il cherchait toujours

celui qui lui brisait les vitres.

Il inventait tout cela.

Et pendant les cours,

lorsque les élèves parlaient...

Il le prenait pour lui, il croyait
qu'ils parlaient de lui.

Il croyait qu'on l'imitait.

Tu te souviens de tout ça ?

Le jour le plus drôle,
c'était le vendredi.

Oui, au cours de violon !
Tu étais le plus fort, notre chef.

Tu nous grondais
quand on se moquait des gens.

Ou quand on faisait une erreur,
même si personne ne le remarquait,

en lisant l'Évangile ou les épîtres.

Et celui-là, Mohlern je crois,
qui, pendant les cours,

chantait trop grave,
c'était toujours faux !

II était toujours trop bas
et ça nous énervait terriblement.

Malgré tes efforts,
tu n'as pas pu améliorer son chant.

Pour le consoler,
on le laissait lire les épîtres.

Tu entonnais les cantiques

et nous gueulions tout fort.

Dans l'église,
les gens chantaient avec nous.

Le curé se tenait près de l'autel,

il abandonnait ses prières
parce qu'il avait honte de nous.

Puis il chantait lui-même,
tout fort.

Ça appartient au petit ?

On chantait de belles chansons.

- C'est vrai.
- Avec beaucoup d'âme.

Tu me disais toujours :
"ll faut aller à l'église le dimanche."

Tu me poussais
car j'étais un peu paresseux.

Le dimanche, j'avais envie
de faire la grasse matinée.

J'étais un fervent croyant, à l'époque.

Tu disais : "Même si tu ne crois pas,
il faut y aller."

Tu m'as vraiment convaincu, j'y allais.

En tout cas de temps en temps !

Je reviens vous voir pour procéder
à la visite médicale professionnelle.

Notre patron nous envoie chez vous
tous les six mois.

C'est très intelligent.

Cela nous a souvent permis...

De déceler des maladies graves.

Avez-vous eu des troubles
ces derniers temps ?

Je ne parlerais pas de troubles,
mais il m'arrive d'avoir mal à tête.

Régulièrement ?

- Quand avez-vous mal à la tête ?
- Le plus souvent après le travail.

Le soir, donc. Il vous arrive de vous
réveiller avec un mal de tête ?

Non, c'est plutôt le soir.
Vous m'avez prescrit des pilules.

J'en prends deux ou trois.
Une seule ne fait pas d'effet.

Il faudrait peut-être...

Nous allons changer de traitement.

Je vais vous examiner.

Laissez-moi voir.

- Ça vous fait mal ?
- Non. Seulement le coup !

Mais... Et ici, vous avez mal ?

- Non.
- Bon, pas ici. Et là ?

Toujours pas ? Eh bien, c'est...

Cela peut être du surmenage.
Ou vous fumez trop.

Combien de cigarettes fumez-vous ?

40 cigarettes par jour.

C'est un peu trop.

Vous devriez réduire
la consommation.

Je vais contrôler votre tension.

Retirez votre veste.

Veuillez remonter votre manche.

Bien, allongez votre bras.

Votre tension est légèrement élevée.

Et les cigarettes n'arrangent rien.

Je vous conseille d'arrêter de fumer.

Et vous verrez rapidement,

les maux de tête vont disparaître.

- Il faudra peut-être...
- J'ai parfois...

Vous devez vous reposer davantage.

Je ne sais comment dire,

ça commence derrière,
dans la région des tempes.

Ce n'est rien de grave.
Votre tension est légèrement élevée...

Certainement en rapport
avec votre consommation de cigarettes.

Et j'ai l'impression
que vous vous surmenez au travail.

Prenez quinze jours de repos.

Profitez-en pour arrêter de fumer !

Ce ne sera pas facile,
n'est-ce pas ?

J'imagine.

Mais je crois
que cela vous fera du bien.

Revenez me voir dans 4 à 8 semaines.

Nous verrons alors
si la tension a baissé.

- Comment va votre femme ?
- Elle passera la semaine prochaine.

Merci beaucoup. Au revoir !

Ce n'est rien d'organique.

- Tout va bien, entendu ?
- Très bien, au revoir.

Il faudrait essayer
de travailler au siège.

Je crois que c'est difficile.

Il n'y a pas tant de postes. Surtout
maintenant qu'il y a un nouveau.

L'autre jour, on m'a fait une offre.

On m'offrait un salaire plus élevé
et plus de possibilités d'évoluer.

- Ici, à Munich ?
- Oui.

Ce serait avantageux.

Je n'y connais personne,

à part ce copain
qui m'a proposé la place.

Mais je ne sais pas.

- Je ne suis pas sûr.
- Cette place serait-elle meilleure ?

- Le travail serait plus varié.
- C'est peut-être moins personnel.

Chez nous, c'est agréable.
On se connaît tous.

C'est une bonne chose que de bien
s'entendre avec ses collègues.

Que pensez-vous de Mme Eder ?

Je la trouve un peu bizarre,
elle dit toujours qu'elle va bien.

Je la crois,
elle m'en donne l'impression !

C'est une femme très modeste,
qui demande peu.

- Elle est serviable.
- Mais un peu vieille fille.

- Je ne trouve pas.
- Moi aussi, je l'aime bien.

On n'a plus de lait.

C'est très mauvais ?

Demain, tu auras les deux.

Tu as pu t'arranger avec Fischer ?

- Pas tout à fait.
- Je suis désolée pour toi.

Tu en veux un peu plus ?

C'est Andréa qui t'a ramené ?

Tes devoirs sont faits ?

Tu as vérifié ses devoirs en calcul ?
On devrait le faire.

Je n'ai pas eu le temps.
Tu te souviens ?

C'est vrai ?

On a beaucoup de devoirs.

Vous avez quoi ?

Des exercices à l'oral.

À l'écrit aussi ?

M. Raab, passez-moi le feutre vert.

J'en aurai besoin ensuite.

Nous partons faire du ski.
Là-bas, nous nous levons à 7 h du matin

et à 9 h, nous sommes sur les pistes !
C'est l'heure où il n'y a personne.

Car à 10 h, il faut faire la queue
pendant des heures.

Une fois en haut,

nous faisons de longues descentes,
c'est tellement magnifique !

Je ne saurai pas le décrire.
La neige, le soleil !

- Comme en plein rêve.
- Vraiment ?

S'ensuit une longue descente,

18 kilomètres.

On glisse pendant des heures,
libres de choisir plusieurs pistes.

C'est fabuleux. Les pentes au sommet
sont très abruptes...

Je me souviens d'il y a deux ans,
j'ai eu tellement peur !

Je skiais beaucoup moins bien !

J'ai pris confiance en moi depuis.

Naturellement,
j'ai aussi pris des cours !

J'ai appris très vite,
je me suis entraînée tous les jours...

Tu fais du chasse-neige.

Les jambes bien pliées.

Et plus tard, quand tu es plus forte,

quand tu as tout vu,
alors tu attaques les virages.

On est comme une petite reine
quand on arrive enfin à faire ça !

L'année suivante, j'y suis retournée
pour me perfectionner.

C'était divin !

II faut être rapide.
Et c'est très difficile.

Une descente raide
est beaucoup plus facile.

On se donne moins de peine,
poussés par la pente...

Mais quand c'est assez plat,
il faut utiliser les hanches.

Ça a l'air si facile,
on dirait un jeu d'enfant !

Mais c'est vraiment dur,
surtout avec mes skis de 2,10 m.

Anormalement longs,
ils mesurent d'habitude 1,80 m...

Je dois vous raconter quelque chose !

La dernière fois,
un de nos amis

a donné le signal de départ

de la course pour voir qui de nous
est le plus rapide.

Un de nos amis s'est cassé la jambe.
C'était horrible.

J'ai été déprimée toute la journée.

Finalement,
les sauveteurs sont arrivés...

Entrez !

- C'est vous, le patron ?
- De quoi s'agit-il ?

Police criminelle.
Nous cherchons M. Raab.

Il travaille chez nous.
De quoi s'agit-il ?

- Ne vous a-t-on pas téléphoné ?
- Non. Qui ?

- Vous ne savez rien ?
- Personne ne m'a informé.

On a découvert les corps de son fils,
sa femme et d'une voisine,

dans son appartement.

Pourrais-je lui parler ?

- La femme de M. Raab ? Mon Dieu...
- Je peux lui parler ?

Bien sûr, je vous en prie.

Où est M. Raab ?

Aux toilettes.

Il a tué sa femme et son fils.

- Qu'est-ce qui vous fait penser ça ?
- Vous venez à l'instant de le dire.

Excusez-moi.

Mais sa femme et son fils sont morts !

C'est également tout ce qu'on a dit.

Quand est-il arrivé au bureau ?

À l'heure...

Il est arrivé
en même temps que moi...

Il était donc un peu après 8 h.

Avez-vous remarqué quelque chose
de bizarre dans son comportement ?

- Vous étiez tous là ?
- Oui.

Ce serait donc arrivé
la nuit dernière ?

M. Raab n'a pas pu faire ça.

Cela fait longtemps
que vous travaillez ensemble ?

C'est l'employé le plus ancien.

Avez-vous des contacts personnels
avec M. Raab ?

Je ne le connais
qu'en tant que collègue.

- Et vous ?
- Nous parlons très peu.

Avez-vous été chez lui ?
Connaissez-vous sa femme ?

Avez-vous été chez lui ?

Oui ? Vous aussi ?

Je connais sa femme de vue.
Je n'ai jamais été chez lui.

Nous nous connaissons à peine.

Mais je trouve ça affreux.

C'est terrifiant. Il doit travailler ici
depuis 18 mois.

C'est horrible.

Vous n'avez rien remarqué
de spécial ?

Si, peut-être. Il était plus calme
ces derniers temps.

Ça ne veut rien dire, bien sûr...

Attendez ! L'autre jour,

il a eu une drôle
de conversation au téléphone.

C'était un parent.

- Un ami d'école, c'est ça.
- C'était quand ?

- Je ne sais plus exactement.
- Il y a déjà un moment.

- Une semaine, quinze jours ?
- Ça remonte à quand ?

Je sais en tout cas
qu'ils ont reçu de la visite.

C'est pour ça que sa femme
lui a téléphoné.

Comment savez-vous
qu'il avait une visite ?

- Parce qu'ils en ont parlé.
- Au téléphone ?

Je le vois mais il ne bouge pas.

POURQUOI MONSIEUR R. EST-IL
ATTEINT DE FOLIE MEURTRlÈRE ?