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Allez, du calme.
Vous venez de voir le cœur. On continue.

On va au planétarium.

Il est fascinant de penser
que des milliards d'étoiles

se sont répandues
à travers ce volume d'espace infini,

si vaste qu'on ne peut l'imaginer.

Dans l'Antiquité,
on pensait que les étoiles...

Salut.

...étaient les dieux mythologiques,

mais on sait à présent qu'elles sont
le centre de leur propre univers.

Nos vies ne sont
que de petits grains de sable...

Ça fait peur, non ?

...comparées aux étoiles immortelles.

C'est comme imaginer la mort.

Malgré leur distance et leur mystère...

- Que ferais-tu si je mourais ?
- ...les étoiles célestes,

- les systèmes planétaires...
- Je mourrais.

...les géantes rouges,
les naines blanches...

Je mourrais aussi.

...fascinent encore les humains,
éblouis par ces superbes joyaux

qui brillent dans la nuit.

Ouais !

C'est tout pour aujourd'hui,
mais en retournant au bus,

arrêtez-vous pour admirer
la pierre de lune.

C'est stupéfiant.
Elle a plus de quatre milliards d'années.

Hé, toi. Que fais-tu ici ?
Tu n'es pas dans ce groupe.

- Comment tu t'appelles ?
- David.

David Axelrod, monsieur. Je...

Je suis en terminale.
C'est une activité parascolaire.

C'est bon, fiche le camp.

Allez, on y va.
Par ici, tout le monde. En avant.

Roy, ne t'en fais pas.
On a plusieurs solutions.

Je t'assure.

- On peut faire appel.
- On n'a aucun recours.

Mais si. On peut faire plein de choses.

Ce n'est que le tribunal de l'État.

On va faire un...

On va se faire trucider en appel,

- ici, dans l'Illinois...
- Non.

Mais si. Il faut aller
devant la Cour suprême.

Où va-t-on trouver l'argent ?

Il nous faut une approbation.

- Un sur vingt...
- Maman, je m'en vais.

- Rose, je les ai tous examinés.
- Maman.

Mais tu crois qu'on a une chance ?

Maman, je pars.

- Bonne soirée à tous.
- C'est Halloween ou quoi ?

Je pensais que c'était en octobre.

C'est une occasion spéciale.
Tout le monde se déguise.

C'est mon vieux smoking ?
J'ai déjà été aussi mince ?

Si tu ne manges pas ici, préviens ta mère.

- Je vais chez Jade.
- C'est qui ?

Une Chinoise ?

Oui. Elle vient de débarquer
de la République populaire de Chine.

Elle étudie le capitalisme.

- Quoi d'autre ?
- Qu'en dis-tu ?

On se dit socialistes, mais notre fils
s'habille comme un Rockefeller.

Fiche-lui la paix. Il est amoureux.

Tu es superbe.

Viens, entrons. Ils nous attendent tous.

David, trop class.
Où t'as trouvé ton costard ?

C'est le vieux smoking de mon père.

- Salut, Sammy.
- David est arrivé. On peut manger ?

- Salut !
- Salut, Hugh.

David, t'as vu les insectes
qu'on va manger ce soir ?

Tais-toi, crétin.
J'essaie d'éduquer le palais de ce garçon.

Ça sent bon.

Bon ?
C'est tout ce que tu trouves à dire ?

Le couteau va à gauche.

La fourchette va à gauche,
le couteau, à droite.

Le couteau va près du verre, à droite.

Mais non. La fourchette va à droite.

La fourchette va dans la main droite,
donc le couteau va à gauche.

David ! Il est arrivé ?

- David.
- Bonsoir, Ann.

Ne regarde pas.

Que se passe-t-il ? Qu'est-ce que...

- Ferme les yeux.
- Quoi ?

- Maman, où as-tu trouvé ça ?
- Où es-tu ?

- Non, garde les yeux fermés.
- Allez.

Attends de voir ça, David.

C'est incroyable, Ann.

C'est magnifique.

Avez-vous jamais vu
quelque chose de semblable ?

Je l'ai achetée
dans une friperie aujourd'hui.

Regardez-moi ce tissu.

- Elle tombe en lambeaux.
- C'est de la sole. N'y touche pas.

Elle a 2 000 ans.

- Ça se voit.
- Oh, tais-toi.

- David, tu es superbe.
- Merci.

Mangeons, buvons, amusons-nous !

- Ces crabes ont l'air super, papa.
- Spécialité de la maison.

- Du vin. Qui va chercher le vin ?
- J'y vais. Où est-il ?

- Dans le cellier.
- Je vais lui montrer.

- Là, prends la bouteille de rouge.
- Celle-là ?

- Oui
- J'adore le vin rouge. Et celle-là ?

D'accord. Deux, ça suffira.

Je débattais avec Sammy tout à l'heure.

Où va la fourchette ?

À droite ou à gauche de l'assiette ?

- Es-tu droitier ou gaucher ?
- Droitier.

Alors, mets-la de l'autre côté.

Allons-y.

Je t'aime.

- Et le vin, il arrive ?
- Allons-y.

Sammy, ramène le tire-bouchon aussi.

Riez, les enfants. Et buvez.
La boisson fait tourner le monde.

Bravo. J'en ai une.

J'en ai une.
Je m'en suis souvenue l'autre jour.

Le vin réjouit l'œil.

- Non, ce n'est pas ça.
- Et l'amour réjouit la bouche.

- Le vin réjouit la bouche...
- Voilà.

...et l'amour réjouit l'œil.

C'est mignon.

C'est la vérité que nous apprenons

avant de vieillir et de mourir.

Je porte mon verre à la bouche,

je te regarde, toi...

Et je soupire.

Merci.

Qui fait tout ce raffut ?

C'est Susan ?

- Qui est Susan ?
- Tu vas adorer sa nouvelle chanson.

- Tu aimes sa voix ?
- Oui, très sexy.

David !

Keith, où sont les toilettes ?
C'est quoi, ici, un gymnase ?

- Tu es ravissante ce soir.
- Merci.

- On te l'a dit ?
- Ne bouge pas.

Tu as du chocolat juste là.

Ah oui ?

Les voilà.

Les masses agitées.

Entrez. Soyez les bienvenus
dans mon humble demeure.

- Prenez ça. C'est lourd.
- Que dois-je en faire ?

C'est mon père, pas le majordome, idiot.
Va là-bas, tout est prêt.

Maman. Viens par ici.

Maman, je te présente Susan.
Voici ma mère.

Voici donc Susan.

Bonsoir, Susan.

- Ravie de vous rencontrer.
- Enchantée.

- Non, pas maintenant.
- Ils vont rester toute la nuit.

- On attendra.
- Non.

David, je te cherchais.
Tu devais nous aider à tout installer.

- Il est occupé.
- Je vois ça.

Papa ne veut pas
qu'on amène des gens ici.

David, c'est différent.
Il fait partie de la famille.

Papa veut sa trompette.

Apportez-la quand vous aurez fini
de jouer au docteur.

- Il croit commander tout le monde ici.
- Tu le penses ?

- Qu'il croit nous commander ?
- Non.

Non, quand tu as dit
que je faisais partie de la famille.

- Ça te plaît, hein ?
- Oui.

Fais attention,
on est une famille très spéciale.

On n'accepte pas n'importe qui.

- Viens.
- Allons-y.

Merci.

Susan, tu vas chanter ?
Allez, tu dois chanter.

Allez. Silence, asseyez-vous.

Mon amour

Tu es toute ma vie

Tu es tout ce qui compte

Mon premier amour

Je ne respire que pour toi

Je n'avance que pour toi

Et moi

Je veux partager tout mon amour

Avec toi

Je ne veux personne d'autre

Car tes yeux

Me montrent tout ton amour

Oh, oui

Tu seras toujours

Mon amour infini

Deux cœurs

Deux cœurs qui battent à l'unisson

Notre vie vient de commencer

Pour toujours

Je te serrerai dans mes bras

Je ne peux résister à ton charme

Et mon amour

Je sacrifierai tout pour toi

Je suis sûre

Que tu sais que ça m'est égal

Car toi

Tu es toute ma vie

Tu sais que j'ai trouvé en toi

Mon amour infini

Où est mon livre ? Jade, que fais-tu ?

On range.

Non. On le fera demain.

Annie ? Tu ne viens pas te coucher ?
Bon sang.

- Qui a allumé ce feu ?
- Nous.

- Pourquoi ?
- On était frigorifiés, papa.

C'est moi qui m'occupe de l'âtre, ici.

Personne d'autre que moi
n'allume de feu ici.

C'est la seule chose
qui revient encore au maître de maison.

Je me retire dans la chambre. Viens, Hugh.

- Ce garçon doit rentrer chez lui.
- Quand le feu sera éteint.

Quand le feu sera éteint, monsieur !

- Oui, monsieur.
- Bien.

Bien, quand le feu sera éteint, alors.

Dieu du ciel.
Ces marches sont comme l'Everest.

- Tu as très bien joué de la trompette.
- Merci, ma douce.

Je suis un peu rouillé, cependant.

Je suis fatiguée.

- La fête était chouette.
- Oui.

Ton père a raison.
Il est tard, je vais rentrer.

J'ai une grosse journée
qui m'attend demain.

- J'ai biologie le matin.
- J'ai un examen de français.

- À demain. Bonne nuit.
- D'accord. Bonne nuit.

Nom d'un chien !

Je suis trop vieux pour ces folies.

Je peux à peine respirer.

Quel est ce livre ?

- Il me l'a donné.
- Qui ça ?

David. On parlait
des auteurs russes, de Gogol.

Et le lendemain, il me l'a donné.

- J'ai trouvé ça très gentil.
- J'en suis sûr.

Tu as dû lui faire un bécot sur la joue.

Hein ?

Rien ne m'échappe, mon amie.

Dors !

Salut, papa.

Salut !

Tu arrives ou tu t'en vas ?

Je m'en vais.

Keith dit qu'on doit se lever
à 5 h demain matin.

On va à la chasse aux canards.

Oui, il paraît.

Vous savez...

J'ai lu vos histoires.

Celles publiées dans The Atlantic.

On pourrait en parler à l'occasion.

À l'occasion.

Tu n'es pas obligé de tous nous courtiser.

Tu t'es invité tout seul
à cette partie de chasse, non ?

Keith en parlait
et ça avait l'air intéressant.

Je suis sûre que Hugh était flatté.

Mais n'insiste pas trop avec Keith.

Je sais que c'est lui
qui t'a amené ici en premier,

tu étais sa trouvaille.

Et finalement, tu es plus que ça.

Bon, il faut que j'y aille.

Bonne soirée.

Quel tir ! Il est stupéfiant.

Où a-t-il appris à tirer comme ça ?
À l'armée ?

Il était dans l'armée de l'air, non ?

C'est son père qui lui a appris.

Et mon grand-père
avait appris à tirer avec son père.

C'est une tradition familiale.

Mon grand-père l'a construite.

Papa ne l'a pas entretenue.

Je vais la retaper un de ces jours.

Ah oui ?

C'est une excellente idée.

Tu es doué pour ce genre de choses.

Je vais t'aider, si tu veux.
On viendra le week-end.

Ça plaira à Jade.

Imagine ! On se réveillera le matin
avec le lac devant nous.

Bien entendu, c'est un endroit familial.

Tu te tapes ma sœur,
mais tu ne fais pas partie de la famille.

Je sais pas toi, mais après ce film,
je vais me chercher un verre.

Je te rejoins tout de suite.

Salut. Le film était comment ?

Très bien.

- Bonne nuit.
- Bonne nuit.

Bon sang ! Il m'a vu.

Il a déjà vu des hommes nus.

Et puis, ils disent toujours
qu'ils sont très ouverts d'esprit.

Après tout, c'est ma chambre.

- Il n'a rien à dire.
- On parie ?

Tu vas faire quoi ?
Sauter par la fenêtre ?

S'il entre ici, il va me tuer.

Alors, on mourra ensemble.

Allez.

- T'en fais, une tête.
- David est là.

Je les ai vus les fesses à l'air
dans la chambre.

Mon Dieu, je pensais que c'était grave.

Ils voulaient que tu les voies,
j'en suis sûre.

Elle n'a même pas sourcillé.

Eh bien...

Tu ne lui as pas inculqué l'hypocrisie.

Enfin, tu savais bien
qu'il dormait ici, non ?

Oui. Il se cache dans la maison
jusqu'à ce qu'on s'endorme,

et bien entendu, il se sauve à l'aube.

Ils sont mignons.
Comme des chauves-souris.

Je ne sais pas quoi faire.

Ravie de l'entendre.

Tu es toujours
si catégorique avec les enfants.

N'ayons pas peur du sexe.

Eh bien...

Ce n'est pas tombé
dans l'oreille d'un sourd.

Ils se sentent libres
d'exprimer leur amour.

Ça vaut toutes les horribles discussions
en famille.

Je ne te parle pas de morale.

- Ce garçon croit pouvoir venir...
- Ils ont cru ce qu'on leur avait dit.

Une fille comme elle n'a pas
à accepter le premier venu.

Je ne savais pas qu'on la réservait
pour quelqu'un de spécial.

On la garde pour un homme riche ?

Diable que tu es injuste !
Elle n'a que 15 ans !

Quand va-t-elle étudier et dormir ?

Mais tu dis toujours qu'elle dort trop.

C'est difficile, mais n'es-tu pas heureux
qu'elle ait quelqu'un ?

Quelqu'un qui a eu le courage
de réveiller la Belle au bois dormant ?

Ça devait arriver un jour ou l'autre.

Prenez le livre intitulé
Les Fondements de l'histoire américaine.

Et ouvrez-le à la page 47,
"Guerre et mobilisation".

Allez. Page 47. Dépêche.

"Les membres du Congrès eurent pour tâche
d'enrôler les soldats..."

Entrez.

Tu es rentré tôt ce soir.

Comment va Jade ?

Bien. Elle a un examen de français demain,
et j'ai tout ça.

On a décidé d'étudier.

Tu as toujours de bonnes notes.

Dans quelques années,
qui se rappellera tes notes d'algèbre ?

Ce n'est pas ce que tu vas te rappeler
de cette période de ta vie, si ?

Non.

- Tu es heureux ?
- Oui.

Tant mieux.

- Bonne nuit.
- Bonne nuit.

Allô ?

Je viens de finir la traduction.
La partie où elle "attaque" le bus.

- Elle fait quoi ?
- Elle attaque le bus.

Elle attaque un bus ?

Non, ce n'est pas ça.

Elle attrape le bus.
Ça veut dire qu'elle prend le bus.

Allez, concentre-toi.

Et... Je t'aime.

Je t'aime aussi.

Les Français sont particuliers,
ils attaquent les bus.

Hé, mademoiselle.

T'es au téléphone depuis une heure.
Tu peux libérer la ligne ?

- Quand il n'est pas là, tu l'appelles.
- Je dois étudier.

Pétasse.

Je vais donner ton nom à une étoile.

Je vais la mettre...

Où ça ?

Tu trouves ma poitrine trop plate ?

Tu es parfaite.

Mes yeux sont trop rapprochés.

Ils sont parfaits.

Quand je serai ridée et grosse,
tu ne m'aimeras plus. C'est la vie.

Je ne cesserai jamais de t'aimer.

Ne dis pas ça. Tu n'en sais rien.

Si, je le sais.

Je l'ai su dès le début.

Je ne cesserai jamais de t'aimer.
Jamais.

Tu es tout ce qui compte.

Et moi aussi, la personne que je suis
quand je suis avec toi.

Ça m'effraie un peu.

C'est de plus en plus fort.

Je pensais que ce serait comme avoir soif.

Qu'à un certain moment,
notre soif serait étanchée.

Mais ça ne marche pas comme ça.

Il faut que tu y ailles.

J'ai besoin de dormir.

Je ne veux pas m'arrêter.

Jamais.

Je veux être avec toi.

Je ne veux pas m'en aller.

- Hugh ?
- Oui ?

Quelle heure est-il ?

Je ne sais pas. Rendors-toi.

- Qu'y a-t-il ?
- Attends un peu.

- Que fais-tu ? Donne-moi ça !
- Non ! Non !

Donne-moi ça ! Ouvre la main, bordel !

- Bon sang, je n'en reviens pas !
- Je n'arrive pas à dormir

- On ne joue pas avec ça !
- Je n'arrive pas à dormir.

Ni toi ni personne d'autre
dans cette maison !

Hugh, pour l'amour de Dieu.

Elle vient ici et prend des pilules.

Il me fallait quelque chose pour dormir.

Ce ne sont pas des bonbons.

Tu n'as qu'à verrouiller l'armoire.

Il est trop tôt pour tous ces cris.
Donne-lui une pilule.

Ne te mêle pas de ça.

C'est moi, le médecin,
et je ne veux pas qu'elle en prenne.

Donne-moi autre chose, alors.

Tu ramènes ton petit ami ici

et tu nous empêches de dormir.
J'en ai assez.

Je ne peux pas dormir avec ce boucan.

Tu ne vas pas détruire cette famille.

David ne peut pas dormir ici !

Si ! C'est ma chambre.
On n'est pas des gamins.

Il se fiche de toi.

Tout ce qu'il veut, c'est sa satisfaction.

Je ne veux plus le voir
dans cette maison !

- Arrête.
- Tu es jaloux de nous !

- Ma chérie, calme-toi.
- Tu n'es qu'un hypocrite.

Tu dis une chose à David
et à moi, le contraire.

Tu changes d'avis toutes les minutes.

Ce type a un problème.
Il fait de la lèche à tout le monde.

Ne t'en mêle pas.

C'est moi qui l'ai amené ici.
Je tiens à m'excuser.

Retourne dans ta chambre.

- Tu m'as compris ?
- Si tu veux jouer au père, vas-y.

Si tu refuses que je le voie, d'accord,

mais décide-toi
une bonne fois pour toutes.

Veux-tu bien venir parler à ta fille ?

Quel bon médecin tu fais.
Elle est hystérique.

Tu as encouragé ça, pas moi !

Occupe-t'en. J'ignore ce que tu veux.

Il veut anéantir notre amour !
On s'aime.

Je ne veux pas qu'il vienne traîner ici.

- Elle le verra à l'école.
- Je vais l'en retirer.

- Tu iras vivre chez ton oncle !
- Laisse-nous.

Et merde !
Depuis que ce gamin est entré ici,

elle est devenue impertinente.

Bonjour, Hugh.

Salut, Keith.

Keith ?

David.

Je ne veux pas
que tu entres dans cette maison.

Pourquoi ? Qu'y a-t-il ?

Tu ne vas plus voir Jade
pendant un moment.

- Quoi ?
- Tu m'as entendu.

Votre relation a pris trop d'ampleur.

Je n'aurais pas dû vous donner
autant de liberté.

Jade a pris du retard dans ses études,

elle ne dort plus.

Attendez, Jade ne m'en a pas parlé.

Moi, je te le dis.

Ne reviens que quand l'école sera finie,
dans 30 jours.

Vous ne pouvez pas faire ça.

Ne me dis pas ce que je peux
ou ne peux pas faire. Jade est ma fille.

Elle n'a que 15 ans.

Dans 30 jours,
on réévaluera la situation.

Tu as compris ?

- Elle est là ?
- N'entre pas dans cette maison.

- Je vais parler à Jade.
- Fiche-moi le camp d'ici.

Non.

Je veux que tu partes !

Que se passe-t-il ?

Hugh !

- Je veux parler à Jade.
- Va parler à Mme Baxter.

Rappelle-la. Elle a appelé trois fois.

Moi, je vais parler à David.

- David...
- Je dois parler à Jade.

Hé.

- Tu me fais confiance ?
- Oui.

Hugh doit faire ça.

Il essaie de nous séparer.
Voilà ce qu'il veut faire.

Il veut nous permettre
de reprendre notre souffle.

Jade et toi avez poussé
cette relation trop loin.

On n'est pas des gamins

à qui on interdit de jouer ensemble.

On s'aime. Ce n'est pas juste.

- Il a dit un mois ?
- Trente jours.

Bien. 30 jours, ce n'est pas si long.

Tu as le bac et la remise des diplômes.
Jade a des examens.

C'est pas vrai.
Je parle comme une mère.

Ne m'inflige pas ça, s'il te plaît.

Promets-le-moi.

Donne-moi ta parole.

N'oblige pas Hugh à faire quelque chose
qu'il regrettera.

Qu'on regrettera tous.

Ça ne va rien changer.

Tu fais partie de notre vie.

Jade. Jade !

Tu viens à ma fête, ce soir ?

Jade sera là ?

Oui. Bien sûr que oui. Allez, viens.

- Il paraît qu'elle a un copain.
- Elle a rompu.

Je suis libre. À quelle heure ?

Tu connais ma maison.
Viens quand tu veux. À plus tard.

À plus.

J'ai une idée. On pourrait l'enlever
et demander une rançon d'un million.

Tais-toi.

Si une femme me faisait ça,
je brûlerais sa baraque.

Je l'ai déjà fait.

Je vous l'ai dit ? J'avais huit ans
et j'aimais mettre le feu.

- N'importe quoi.
- Non, c'est vrai.

J'ai allumé une pile de journaux.

Vous avez déjà allumé
des journaux humides ?

Ça fait une fumée d'enfer.
J'ai eu très peur.

Vous savez le plus dingue ?

Je suis un héros.
Ils ont cru que j'avais sauvé l'immeuble.

Ma mère me prend encore pour un héros.

Mais ne lui dites rien.

- À plus tard.
- Tu vas où ?

David. David !

Ils vont appeler les flics.

Ça le réveillera peut-être
de parler à la police.

On dramatise trop les choses ici.

J'espère qu'il finira
par oublier cette fille.

Ça ne nous regarde pas.

Bien sûr que si.

Tu n'as pas entendu
ce que Margaret a dit sur cette famille ?

- Margaret...
- Ce qui se trame là-bas.

Si elle m'en avait parlé plus tôt,

je l'aurais prévenu contre ces gens.

Ce n'est plus un bébé.
Il sait ce qu'il fait.

Non, il ne le sait pas.
Il est amoureux de cette fille.

Cette famille est la risée du quartier.
Ils se droguent.

Des relents des années 60.

Pour qui tu te prends,
à parler d'eux comme ça ?

Tu ne les as jamais rencontrés.

- Dieu merci ! Sinon...
- Tu ne les comprendrais pas.

Bonne ou mauvaise,
au moins, ils forment une famille.

Ils se parlent et s'écoutent.

- Mets-la en veilleuse.
- Ils font des choses ensemble.

Ce sont des gens merveilleux.

Toi, tu n'écoutes jamais
que tes fichus clients.

Tu n'as qu'à aller vivre avec eux, alors.

Tout est mieux
que ta propre famille, apparemment.

J'ai eu un amour qui était charmant

Mais il avait un cœur défaillant

J'ai pensé que c'était l'amour vrai

Après des doutes, l'amour est retombé

J'ai eu un amour qui était céleste

Mais j'en ai vite perdu la tête

J'ai cru à l'amour, j'étais aveuglée

Après des doutes, l'amour est retombé

Entre les deux

J'ai trouvé ça plaisant

Et j'étais heureuse

Mais l'amour est perturbant

Je n'ai pas l'esprit tranquille

J'ai peur de te voir me quitter

C'est inutile

De me tourmenter

J'ai eu un amour qui était charmant

Mais il avait un cœur défaillant

J'ai pensé que c'était l'amour vrai

Après des doutes, l'amour est retombé

Perdue dans d'adorables illusions

Je ne puis me cacher

Tu m'utilises à foison

Ne me mets pas de côté

On n'aurait pu y aller doucement

En flottant

Sur nos sentiments

Entre les deux

J'ai trouvé ça plaisant

Et j'étais heureuse

Mais l'amour est perturbant

Je n'ai pas l'esprit tranquille

J'ai peur de te voir me quitter

Hé, Keith ! Téléphone.

Ne répondez pas, ce sont les voisins,
ces connards. Fermez la porte.

Merde.

Merci, chouette soirée.

J'ai des billets pour la Floride.

Elle est magnifique.

- Alors...
- À demain.

- Salut.
- Bonne nuit.

Jade.

Jade.

Jade.

Jade.

Jade ! Jade, la porte !

Jade ! Jade ! Jade !

- Quoi ?
- Viens vite ! La maison brûle !

On ne peut pas sortir par là.
Il faut passer par derrière.

Sammy, vite ! Tout le monde dehors !

- Non !
- Vite, par l'arrière !

Où est Keith ? Vite !
Tout le monde dehors.

Mon Dieu !

Keith !

Keith !

Keith !

Tout le monde dehors !

- Reste ici.
- Laissez tout.

Sortez de la maison !

Sortez !

Sortez !

Keith !

Qu'est-ce que tu fous ici, pauvre type ?

- Sors de la maison !
- Je vais t'arracher la tête !

- La maison brûle !
- Sors d'ici !

Reculez.

Allez, sors !

David ? Allez, sors d'ici !

David, allez.

Où est l'escalier ?

Y a encore quelqu'un ?

Allez, allez !

Les incendies criminels sont
les délits les plus affreux qui soient.

Votre client a avoué
avoir déclenché cet incendie.

Il a été reconnu coupable
d'incendie criminel.

Et j'ai le pouvoir de le condamner
à une peine de prison de 20 ans.

Mais pour fixer la sentence,
je dois tenir compte

des évaluations psychiatriques

et du témoignage
de la famille de ce garçon.

Et il y a matière à indulgence
dans cette affaire.

Je le condamne à cinq ans avec sursis.

C'est ridicule.

À la condition qu'il soit hospitalisé
dans un centre psychiatrique

approuvé par la cour.

Je n'ai jamais rien entendu
d'aussi ridicule de ma vie.

C'est censé être la justice.

Je tiens à préciser que,

à moins que David ne veuille aller
en prison,

il devra suivre un traitement
jusqu'à ce que ses médecins confirment

qu'il n'est plus un danger
pour lui-même ou autrui.

Par ailleurs,

il ne devra plus tenter de contacter
les membres de cette famille à l'avenir.

Qu'y a-t-il, Leonard ?
Tu veux en parler ?

Que se passe-t-il ?

- Il pleure.
- Vous n'arrivez pas à dormir ?

- Je dormais.
- Je vais vous donner une pilule.

- Non.
- Retournez vous coucher, alors.

Allez. Là.

Je vais vous donner quelque chose.

Calmez-vous. Ça va vous soulager.

Ouvrez la bouche. Allez. Avalez.

C'est bien. Brave garçon.

Tommy, tu as reçu des cadeaux.
Regardons ça.

COURRIER

- Elle est épaisse aujourd'hui.
- Il va falloir deux timbres.

Je m'en occuperai plus tard.

Je ne trouve jamais
le temps d'écrire des lettres.

Vous devriez.
C'est très important, vous savez.

Autrement, on peut devenir fou ici.

Les médecins disent que tu progresses.

Je veux sortir d'ici.

Tu crois que ton père et moi
n'en sommes pas conscients ?

Ils ne veulent pas garder les gens ici.
Ce ne sont pas leurs méthodes.

Ils m'ont même montré les chiffres.

Je veux m'en aller d'ici
et rentrer à la maison.

Est-ce que je suis parano ?

J'ai l'impression
que vous ne vous entendez pas très bien.

- Arthur et moi ?
- J'en ai parlé au médecin.

Bien sûr, on te fait parler
de ta famille et de ce genre de choses.

Faut bien parler de quelque chose.

C'est fréquent.

Les parents se déchirent
quand leur enfant va chez les zinzins.

- Ils s'en veulent mutuellement.
- Ce n'est pas ça.

Ça n'a rien à voir avec toi.

On est mariés depuis combien de temps ?
25 ans ?

Il y a des hauts et des bas.
Mais tu ne l'avais jamais remarqué.

Et après ?

Ne t'en fais pas. Pense plutôt à toi.

Du calme.

Vous. Venez, vous êtes
dans ce groupe aujourd'hui. On y va.

Don, allez. Damien.

Vous avez rendez-vous à 10 h
avec le Dr Miller.

Vous pouvez lui dire que j'étudie ?

D'accord, mais c'est la 4e semaine
que vous manquez votre rendez-vous.

David.

David.

Que ferais-tu si je mourais ?

Je mourrais.

Je mourrais aussi.

Je ne veux jamais cesser d'être avec toi.

Votre relation a pris trop d'ampleur.

Jade et toi n'allez plus vous voir.

Il essaie de nous séparer.
C'est ce qu'il cherche à faire.

Sors de ma maison.

Jade, Jade !

Non !

Reste avec moi ! Jade, non !

Il y a assez de timbres ?

Oui, c'est suffisamment affranchi.

- Il y a du courrier pour moi ?
- Non.

D'accord. Merci.

- Du courrier pour moi ?
- Non.

John.

- Donnez ça au docteur Miller.
- Bien.

Bob, aujourd'hui, on va faire
une thérapie du miroir.

Venez devant le miroir.

Détendez-vous et calmez-vous.
Ça va bien se passer.

- Qui voyez-vous dans le miroir ?
- Moi.

C'est très bien.
Dites-moi, qui est "moi" ?

Je ne m'en souviens pas.

Réfléchissez bien. Regardez le miroir
et dites-moi qui est "moi".

Comment vous appelez-vous ?

- Bob.
- Très bien, Bob. C'est très bien.

Maintenant, Bob, touchez-vous le menton.

Bien. Qui touchez-vous ?

- C'est moi que je touche.
- Très bien.

Allons plus loin.

Rappelez-vous
ce que vous avez vu dans le miroir.

Car ce que vous avez vu était réel.
C'était vous dans le miroir, Bob.

C'était bien vous.

Jade !

Ils veulent me rendre dingue !

Ils veulent me faire croire
que je suis fou. Je dois partir d'ici.

Écoute, le médecin a dit...

Ne les écoutez pas. Écoutez-moi !

Laisse-moi te dire ce qu'il a dit.

- Écoutez-moi !
- Tu ne comprends pas.

C'est vous qui ne comprenez pas !
Parce que vous ne m'écoutez pas !

Vous les écoutez, eux.
Vous écoutez les avocats.

Pour une fois dans votre vie, écoutez-moi.

Écoutez votre fils.

Ils sont en train de me tuer.

Je suis en train de mourir.

Dégage, Leonard ! Allez, laisse-nous !

Regardez-le.
Vous voulez l'emmener à la maison ?

C'est ça que vous allez ramener.

Vous devez me faire sortir d'ici !

Écoutez, je m'accroche jour après jour.

Vous ne savez pas ce qu'est un jour ici,
et ça fait près de deux ans que j'y suis.

Vous devez me faire sortir d'ici.

On doit faire quelque chose pour lui.
Il le faut.

Allô ?

Margaret, on vient d'arriver.
C'est pour ça que je suis essoufflée.

Oui, il va bien. Il va s'en remettre.

Non, mais, tu sais,
il va falloir s'adapter.

Je veux qu'il soit heureux ici.

Arthur a été splendide.
Il a convaincu les médecins.

Non, on n'a pas à se soucier d'eux,

Dieu merci, mais il est encore en sursis.

Il ne peut ni voyager
ni avoir un permis de conduire.

Non. On ne va pas
remettre en cause leurs conditions.

Il ne quittera pas Chicago, voilà tout.

Ne t'inquiète pas.

Détends-toi ce week-end.

Lundi matin,
une nouvelle vie commence pour toi.

À la fin de la semaine,
tu te seras fait de nouveaux amis.

Tu vas voir, ça va t'aider.

À quoi faire ?

Ça va t'aider à oublier.

Enfin, pas oublier...

Je sais qu'il y a des choses
dont tu voudras te souvenir.

Je ne l'ai vue qu'une fois.

Vous étiez sur ton vélo
et elle m'a fait signe.

Je me souviendrai de cette image
toute ma vie.

Mais c'est fini, David.

Ils sont repartis dans l'Est,
quelque part à New York.

Bref...

C'est du passé.

Personne ne peut te l'enlever.

Mais tu ne peux pas le revivre.

Je l'aime.

David...

Tu es amoureux d'une fille
qui n'existe plus.

Qu'en sais-tu ?

Tout ce temps, elle ne t'a jamais appelé,

jamais écrit.

Bien sûr que non.
Ces connards ont pris mes lettres.

Elle ne saurait pas quoi penser.
Elle doit croire que je la hais.

Pour l'amour du ciel, oublie-la.

Non, je ne peux pas.

Personne ne pense pouvoir oublier
son premier amour.

Mais on y arrive.

Je le dis en connaissance de cause.

Ta mère et moi...

On va se séparer.

Dans six semaines.

On y pensait depuis un certain temps,
mais on ne voulait pas

que tu penses que tu n'aurais plus
de foyer à ton retour de l'hôpital.

Elle s'appelle Barbara Sherwood.
Tu ne l'as jamais rencontrée.

Je l'aime, David.

Je vais te dire quelque chose.

Te voir amoureux
m'a rappelé comment c'était.

Ce qu'on ressent.

Ça m'a tout rappelé.

Je ne pensais pas pouvoir y croire
une seconde fois.

Mais j'y crois.

Ça peut t'arriver à toi aussi.

Ce gamin n'a jamais été puni.

Je savais qu'en l'envoyant ici,
en vacances,

le juge n'avait rien compris à ce gamin !

Pourquoi ne m'a-t-on pas prévenu
de sa libération ? Avant que ça n'arrive !

On m'avait assuré
que ma famille serait protégée.

Qui a décidé de ça ? Vous ?

- Être confiné ici était sa punition.
- Vous plaisantez ?

Il a suffisamment mûri pour...

"Mûri" ? Quelle connerie !
Il a brûlé ma maison.

Il a essayé de nous brûler,
ma famille et moi.

Calmez-vous donc.

Qu'est-ce qui vous ferait plaisir ?

Qu'on le mette en prison
pour le reste de sa vie ?

Viens, Keith.

Je vais vous dire...

S'il s'approche de ma famille ou de moi,
je le tue !

Tu sais que je n'aime pas les surprises,
mais tu n'arrêtes pas de me surprendre.

J'ai eu beaucoup de visites.

Sammy dort sur le divan.

Il est retourné à l'école ce matin.

Il est bien, cet appartement.

C'est un "nouveau moi".

- Je m'assieds où ?
- Tu crois que tu devrais ?

Dites-le-moi, si vous voulez que je parte.

Tu fais encore ça ?

Donner aux gens la permission
de dire ce qu'ils pensent ?

Qu'est-ce qui t'amène à New York ?

Vous.

Je voulais vous revoir.
Ça faisait longtemps.

Deux ans.

Hugh avait prédit
que tu me trouverais et me contacterais.

J'étais pourtant la plus dure à trouver.

Bon sang, il y voit clair, parfois.

Une fois que...

qu'on n'a plus eu de portes à claquer,
les disputes n'ont plus cessé.

- Vous n'avez pas fini.
- Je vais payer. C'était très bon.

De quoi parlait-on ?

- De votre divorce.
- Ah, mon divorce

Mon heureux divorce.

À présent, Hugh vit dans le New Jersey
avec sa copine du moment.

Ils viennent souvent me voir
à l'appartement.

Hugh pense
qu'on devrait tous être bons amis.

Elle s'assied dans un coin et me dévisage.
Elle me déteste, évidemment.

Elle croit
que je lui ai fait vivre un enfer.

Tu crois que je devrais aller au mariage ?

Ils se marient quand ?

Qui sait ? Une lueur dans son regard
me dit qu'elle pense au mariage.

Ça soulagerait tout le monde.

Mes enfants auraient
une belle-mère dévouée.

Elle leur passe la pommade.
Keith et Ingrid sont copains.

- Elle s'appelle comment ?
- Ingrid Ochester. Citoyenne de Jupiter.

Elle roule en van et croit qu'il y a
une explication astrologique à tout.

Elle vit dans les étoiles.

Tu veux toujours être astronome ?

Je suis sûre qu'elle a raison.

Ça existe, le destin.

Je suis content que vous écriviez
à nouveau. C'est génial.

Vous avez une copie de l'histoire
que vous avez écrite sur moi ?

J'aimerais la lire.

Elle ne parle pas que de toi.
Elle parle aussi de Jade et de moi.

Elle parle de la fois
où je vous ai vus faire l'amour.

Vous nous avez vus ?

J'avais entendu du bruit.

Je croyais que c'étaient des cambrioleurs.

Comme je descendais l'escalier,
je vous ai vus,

tous les deux, dans la lueur du feu.

J'étais éblouie.
Je ne pouvais plus bouger.

Vous ne saviez pas
que je vous avais vus ?

Non.

Tout a changé, cette nuit-là.

Tout ce que...

je pensais de l'amour.

Et de mon mariage.

Je suis navré.

Je ne sais pas ce que je raconte.

Ça fait du bien.

Viens t'asseoir à côté de moi.

Je ne veux pas rester assise seule.

Je crois que, cette nuit-là,

celle où je t'ai vu avec Jade

et où j'ai fait l'amour à mon mari...

C'est à toi que je faisais l'amour.

Tu savais qu'ils ont cru
que nous étions amants, toi et moi ?

Ah oui ?

On aurait peut-être dû leur donner raison.

Ça fait du bien d'être ici.

Vous m'avez manqué.
Ça faisait longtemps.

La seule chose que je regrette...

Les seules choses que je regrette
sont celles que je n'ai pas faites.

Au final, c'est ce que l'on pleure :
les chemins qu'on n'a pas empruntés.

Les personnes qu'on n'a pas touchées.

Je devrais être en colère.

Je sais que c'est dur à comprendre,

mais je ne peux faire l'amour qu'à Jade.

C'est ce que je ressens.

Je ferais mieux d'y aller.

- Où loges-tu ?
- Je ne sais pas.

Il est tard et tu ne connais pas la ville.

J'ai vu un endroit
près de la gare routière, l'Ivanhoé.

Mon Dieu,
tu ne connais vraiment pas la ville.

Ce quartier est dangereux
à cette heure de la nuit.

Tu ferais mieux de rester ici.

Dors sur le divan.
Mes enfants le font tout le temps.

Tu partiras demain matin
et tu prendras le petit déjeuner ailleurs.

ADRESSES

Appelle-moi demain, David.

Et par pitié,
ne reviens pas sans prévenir.

Hugh et Ingrid viennent
habituellement le samedi.

Jade
212 Briarly - Burlington, Vermont

David ? Tu m'as entendue ?

À quelle heure est le prochain bus
pour Burlington dans le Vermont ?

14 h 30 ? Merci.

Taxi !

Taxi !

- Attention où vous allez !
- Oh, mon Dieu !

Hugh ! Que s'est-il passé ?

Je pense qu'il est mort.

Que lui est-il arrivé ?

Aidez-moi, s'il vous plaît.

Non !

Les passagers pour Burlington !

Hugh a été renversé par une voiture.

Cet après-midi.

Il...

Il est mort.

Tué. Déclaré mort
à son arrivée à l'hôpital.

Il ne s'est rendu compte de rien.

C'est Sammy ?

Qui est-ce ?

Ingrid, voici David. Notre ami David.

C'est Ingrid Ochester, l'amie de Hugh.

Que fait-il ici ?

David était en ville
et il est venu me voir.

Je ne comprends pas.
Elle t'a dit ? Mon père est mort.

Je veux te parler, Keith.

On était bons amis.

Ça n'a rien à voir avec toi,
alors ne t'impose pas.

De toute façon, tu te fiches de mon père.

C'est faux.

J'aimais ton père. Il m'a sauvé la vie.

Tu es venu ici chercher ma sœur.

Eh bien, ma sœur ne veut pas te voir.
Elle te déteste.

Tu peux arrêter de la chercher.
Tu comprends ? Jade te déteste.

Tais-toi, Keith !

Reste. Tu n'es pas obligé de repartir.

- Trouve un hôtel.
- Ça n'a plus d'importance.

Non. N'écoute pas Keith.

Va dans cet hôtel, l'Ivanhoé.
Je le dirai à Jade.

Le plus étrange,
c'est que je n'ai rien vu.

Pour l'amour du ciel,
Hugh était comme ça.

Il était fichtrement arrogant. Il devait
tout faire à sa manière, même aux feux.

C'est idiot. Désolée, mais je le sais.

Ce n'est pas juste.

Ann, je veux juste comprendre
ce qui s'est passé.

Tu as répété ça tout après-midi.

Navrée, mais elle m'énerve tellement
que j'en perdrais mes moyens.

- Pouvez-vous les donner à Jade ?
- Elle essaie de...

- Elle ne veut peut-être plus me voir.
- Comment ça ?

Assurez-vous qu'elle les reçoive.

- On m'a empêché de les lui envoyer.
- David...

Alors ?

Il n'est pas là-bas.

Il n'est nulle part.

Dans son mot, il disait rentrer dimanche.

Il a des ennuis. Je suis terrifiée.

Moi aussi.

J'allais prendre le bus.
Mais je voulais te parler.

Je peux entrer ?

J'ai su ce qui s'est passé avec Keith.
Ce qu'il t'a dit.

Ce n'était pas juste.

Il dit que tu me détestes. C'est vrai ?

C'est vrai ?

Je ne te déteste pas.

Tu ne devrais pas être ici.

Tu es en sursis.

Je ne veux pas
que tu aies des ennuis à cause de moi.

Il fallait que je te revoie.

Tu n'as pas changé.

Je t'aime.

Je ne le mérite pas.

Je ne t'ai jamais écrit.
Je n'ai jamais appelé ta famille.

Je n'aurais probablement pas reçu
tes lettres, de toute façon.

J'ai reçu les tiennes.

Ann me les a données.

Je les ai toutes lues.

J'ai eu l'impression
d'avoir détruit ta vie.

On en parlera une autre fois.

Je ne peux pas le faire maintenant.

Il n'y aura pas d'autre fois.

C'était une relation
qui n'arrive qu'une fois dans la vie.

Je le sais.

Et c'est arrivé alors que nous étions
trop jeunes pour y faire face.

C'est ça qui est terrible.

Jade.

J'ai dû dire au revoir à mon père.

Je ne pensais pas pouvoir le faire.

- Ça va aller.
- Où vas-tu ?

À l'école.

C'est à Burlington.

Dans le Vermont.

Mon bus part dans une heure.

Ne pars pas.

Reste.

J'ignore quand on se reverra.

Je ne peux pas.

Je dois vraiment y aller.

Au revoir, David.

Tu dois m'oublier.

Retourne à Chicago.

Prends soin de toi, je t'en prie.

Dis-moi au revoir, s'il te plaît.

Je t'en prie...

Non. Non.

Jade ! Ne pars pas !

- Non, David ! Non !
- Reste avec moi.

Peu importe ce qui peut m'arriver.
Tout ce qui compte, c'est toi.

- Je t'en prie, non !
- Mais je ne peux pas t'oublier.

- Ce n'est pas fini !
- Ça ne marchera pas.

Ça ne marchera pas. Tout est fini.

Regarde-moi. Jade, ce n'est pas fini !

- Non !
- Je sais que tu m'aimes encore.

Regarde-moi.

David, regarde-moi. Tu as raison.

Tu as raison.

Je t'aime.

David, c'est Keith.

Je suis à la réception.
Tu peux descendre un instant ?

Dis à Jade de venir avec toi.

Ingrid.

C'était lui.

- Vous étiez là.
- Quoi ?

Vous étiez là. Je vous ai touché.

Quoi ?

Tu croyais que c'était une coïncidence ?

De quoi tu parles ?

Il était en ville
quand ton père a été tué.

- Je sais.
- Tu crois que c'est une coïncidence.

- Jade, il était là.
- Ingrid l'a vu.

Elle l'a vu. Ce connard était là.
C'est pour ça que papa a couru...

- Papa est mort à cause de lui.
- Non.

Il a tué ton père.

David ?

J'étais là.

C'était un accident.

- Écoute-moi. Je vais t'expliquer.
- Ne la touche pas.

C'était un accident.

Espèce de salopard !
Je vais te tuer !

Laisse-moi t'expliquer !
Je n'ai rien fait.

Sale connard ! Je vais te tuer !
Tu as tué mon père.

Keith ! Ce n'est pas sa faute.

Écartez-vous. Police !

Séparez-les !

Lâchez-moi !

Cet enfoiré a brûlé ma maison.
Il est en sursis.

Lâchez-moi, putain !

Jade ! Jade !

Ne lui faites pas de mal !

- Il s'enfuit !
- Jade !

Jade !

- Allez, monte dans la voiture.
- Jade !

La vie continue. On change.

Mais ça fait mal.

- Ça fait tellement mal.
- Ma chérie.

Tout est arrivé si vite pour toi.

Mais tu as toute la vie
pour le comprendre.

Mais il m'aimait.

Il m'aime.

Personne ne m'aimera jamais comme ça.

Il y aura toujours quelqu'un qui t'aime.
Tu verras.

Pas comme ça.

Pas comme David.

Pas comme David.

Je ne peux pas beaucoup t'aider.

Je le voudrais, pourtant.

Mais tu mérites...

Quoi ?

Tout.

Tout ce que tu veux.

Tu dois le trouver toi-même.

Mon amour

Tu es toute ma vie

Tu es tout ce qui compte

Mon premier amour

Je ne respire que pour toi

Je n'avance que pour toi

Et moi

Moi

Je veux partager

Tout mon amour avec toi

Je ne veux personne d'autre

Car tes yeux

Tes yeux, tes yeux

Me montrent tout ton amour

Oh, oui

Tu seras toujours

Mon amour infini

Deux cœurs

Deux cœurs qui battent à l'unisson

Notre vie vient de commencer

Pour toujours

Je te serrerai dans mes bras

Je ne peux résister à ton charme

Et mon amour

Oh, mon amour

Je sacrifierai tout pour toi

Je suis sûr

Que tu sais que ça m'est égal

Oh, tu sais que ça m'est égal

Car toi

Tu es toute ma vie

Oh, je sais

Je sais

Que j'ai trouvé en toi

Mon amour infini