All language subtitles for Au Service De La France S02E07

[musique intrigante]

Pourquoi avez-vous sauté ?

Eh bien... parce que
vous me l'avez demandé !

Pourquoi vous l'ai-je demandé ?

Pour me mettre à l'épreuve, je suppose.

Quelle épreuve ?

J'ai sauté car j'ai confiance en vous,

j'ai foi en l'Union soviétique
et en le KGB qui la sert partout...

J'ai foi en la cause communiste
qui transcende

les frontières et est l'avenir de l'homme.

Je veux service cette cause
et je suis prêt à mourir pour elle.

Est-ce que vous acceptez
ma candidature au KGB ?

[musique mystérieuse]

[gémissements]
[petit rire]

[musique rythmée]

[il chantonne]

[musique douce]

René...

[il chantonne "Nous, les amoureux"]

[Jean-Claude Pascal, "Nous, les amoureux"]

♪ Nous, les amoureux ♪

♪ Il paraît que c'est l'enfer ♪

♪ Qui nous guette ♪

[il chantonne]

Qu'est-ce que vous foutez, Moulinier ?

Je... ben... je fais un petit peu de tri.

Vous jetez vos dossiers Afrique ?

Inutile de garder des dossiers
sur des colonies qui n'en sont plus,

- ça encombre.
- Ça encombre ?

Ils n'existent plus, ces pays ?
Ils ont été rayés de la carte ?

Engloutis ?
Parce qu'ils ont changé de noms,

ils n'ont plus besoin de la France ?

- Ils ont voulu l'indépendance.
- [Moïse] Et ?

Je pensais
qu'ils étaient donc indépendants.

Si vos enfants vous disent
"je veux ma chambre à moi",

vous jetez votre livret de famille ?
Vous les abandonnez ?

Vous n'avez plus de liens avec eux ?
Ils encombrent ?

- Non...
- [Moïse] Bon.

Alors ramassez-moi tout ça
et reprenez les choses en main.

La France ne va pas lâcher ses frères
d'Afrique parce qu'ils ont voulu

des élections.

Bien.

À propos d'élections, je vous rappelle
qu'un de vos nouveaux États

n'a toujours pas de président.

- Les élections sont dans 15 jours.
- [Moïse] C'est ça.

Il nous reste 15 jours
pour décider qui ils vont élire.

Vous ne comptiez pas
les laisser choisir seuls.

Les élections,
c'est un peu le principe, non ?

C'est l'Afrique, Moulinier.
C'est votre zone, non ?

Si on ne tient pas ces gens, ils ne
tiennent pas 15 jours sans s'entretuer.

Les Soviétiques n'attendent que ça
pour leur mettre le grappin dessus.

On dirait que vous débarquez de la Lune.

- Mais pas du tout...
- Reprenez-vous.

Trouvez un président et faites-le élire.

Et ma filature ?

- Ça attendra.
- Ça peut pas attendre.

Je pense
que c'est une cible de catégorie A.

Ma priorité, c'est ce président.

Alors, au travail.

Et mettez un complet correct.
Vous n'êtes pas au cirque.

[air d'opéra russe fort]

Attendez ! Attendez,
je veux travailler pour vous !

Je veux servir l'Union soviétique !

Je... je veux lutter
contre l'oppression capitaliste !

Mais arrêtez ! Arrêtez cette musique !

Salamaleikoum, tout le monde !

Qui a un clope pour moi ?

Tenez, mon colonel.

[sonnerie]

Ah, midi ! Qui vient déjeuner avec moi ?

[musique folklorique]

Ah, Moquard !

Qu'est-ce que vous faites ?

Ben c'est-à-dire... j'ai été chercher
du couscous au bouiboui du coin.

C'est un Marocain. C'est pas trop mauvais.

Heureusement, c'est pas comme
les Tunisiens avec la harissa.

Jésus, Marie, Joseph.

Posez votre truc.

- Je vous emmène déjeuner.
- Oui...

C'est gentil, mais j'ai rendez-vous
avec sidi Jacky tout de suite.

Il vous a trouvé un bureau, Jacktar ?

Non.

Ah, Jacktar !

Vous avez pas trouvé un bureau à Moquard ?

Non.

Vous savez, il faudra bien
qu'il rentre chez lui, il a une famille.

Oh, là, là ! La famille, un jour on l'a,
un jour, on l'a plus.

La patrie, c'est une valeur plus sûre.

Dites à Schmidt de lui trouver
une fonction chez nous.

- Mais...
- Bon, oubliez Schmidt.

Moquard, vous êtes nommé responsable
administratif titulaire catégorie C

en détachement spécial. On fêtera ça.

Mais d'abord, allons déjeuner.
Vous venez avec nous, Jacktar ?

Désolé, Moulinier et Calot ont besoin
de moi pour une mission de recrutement.

Allons-y, je meurs de faim.

Yallah !

Vas-y, le contrarie pas
ou il te laissera jamais repartir.

Et faut pas que tu restes, j'ai personne
à Alger pour tenir la boutique.

Alors, Moquard, c'est pour aujourd'hui
ou pour demain ?

Oui, c'est...

Fais-le pour la France.

Fais-le pour moi.

Je fais quoi, avec le couscous,
maintenant ? Je vais le manger quand ?

Peut-être tout à l'heure, je sais pas.

[la musique d'opéra continue]

[la musique s'arrête]

[soupirs de soulagement]

[une porte s'ouvre]

Je vous reconnais ! Vous m'avez sauvé
des sbires de Mercaillon.

Merci.

[Mullerovitch] Ostanovki !

Pourquoi vous me faites ça ?

Le KGB est assez puissant
pour vous sauver de tout.

Même du KGB.

Ah.

[la musique reprend]

Oh, non !

Non, arrêtez !

En tant que président de la République,

je m'engage à promouvoir
les libertés individuelles.

Qu'elles soient religieuses,
politiques, ethniques...

Merci ! Merci, monsieur.

[candidat] En tant que leader élu,

je vais reprendre mon pays en main :

création d'une police politique,

contrôle par l'État des organes
de presse et de radiodiffusion,

installation de tribunaux d'exception,
d'un couvre-feu,

de camps de rééducation
pour la jeunesse et la vieillesse...

Suivant !

Euh... pourquoi ?

Ben oui, pourquoi ?

Là, on a du potentiel, au moins.

Suivant !

[candidat] Mes frères africains...

Stop.

C'est pas possible... Ça va se voir.

[candidat] Je connais

le pays, j'y suis né, ma famille
exploite 7 000 hectares de terres.

J'ai supervisé l'exploitation pétrolière
pendant 15 ans.

On ne doute pas de vos compétences
mais les gens ont des a priori.

[Jacquard] Je regrette,

vous êtes en avance sur votre temps.

Suivant !

Mes chers compatriotes, mes chers amis,

j'ai tant chanté ce pays bas
où dorment mes ancêtres

sous les palmiers, les alizées,

J'en connais les moindres racines,

la savane, le ciel immense,

j'en connais les hommes, fiers,

[musique douce]
les enfants gais et les mères sublimes.

[candidat]
...des mots pour apaiser les hommes.

[rires]

Merci, ça va aller.

Qui a écrit ça ?

- C'est moi.
- [Moulinier] C'est beau.

C'est magnifique. C'est l'Afrique !

Vous avez autre chose à nous dire ?

[candidat] Oui.

Je crois en la fraternité des peuples,
si on les guide, bien sûr, dans la paix...

Merci. Merci, monsieur.

Merci... Merci, monsieur.

Pour moi, le militaire.

C'est le meilleur.

Le moins mauvais.

Je souscris. Poigne, charisme, autorité.

Vous n'y êtes pas du tout !

Ça marche pas comme ça, l'Afrique,
vous savez pas ce que c'est.

Je sais ce que c'est qu'une zone
bien gérée.

On comprend, il manque de finesse.

Mais quand le fond est solide,
la forme se corrige.

On lui écrira ses discours,
on lui fera faire un costume.

Vous nous donnerez des adresses.

C'est lui qu'il faut prendre.

- Lui ?
- Vous plaisantez ?

Il est intelligent, cultivé...

Raffiné ! Il a du cœur.

Quel rapport avec l'Afrique ?

- C'est ma zone, c'est moi qui décide.
- Ah non !

Vous avez voulu une réunion tripartite,
on prend une décision tripartite.

Ça a été, votre journée, Maurice ?

J'ai mangé des paupiettes.

Y avait un peu de gras, mais elles étaient

presque aussi bonnes que les vôtres.

Moquard aussi a bien aimé.
Surtout la farce.

Pourtant, il ne mange pas de cochon.

- C'est un Juif ?
- Non.

Un Arabe.

Je lui ai juré
que c'était de la farce de veau.

Il a nettoyé son assiette !

- Vous auriez vu ça !
- C'est pas bien.

Qu'est-ce qui n'est pas bien ?

Un fonctionnaire,
ça ne côtoie pas des indigènes.

Celui-là est très sympathique.
Je l'inviterai, vous verrez.

Il vous parlera de l'Algérie,
vous lui parlerez de la Sarthe.

C'est excellent !

Merci.

- Un petit verre de vin ?
- Maurice...

Vous pensez que je mens ?

Hein ? Vous pensez que je mens.

[Mullerovitch] Pas du tout.

Cette machine, là, c'est...
un détecteur de mensonges, non ?

Qui a besoin de détecter les menteurs
alors que tout le monde ment ?

C'est stupide.

Le KGB a mis au point
un détecteur de vérité.

Ah...

Toute personne disant la vérité

est immédiatement repérée par ce bijou

de haute technologie soviétique.

C'est très malin, ça.

N'est-ce pas ?

Quel est votre nom ?

André Merlaux.

[décharge]

Vous voyez, c'est efficace.

Oui, c'est efficace, oui.

Je dois mentir ou dire la vérité ?

- Qui pose les questions dans la pièce ?
- C'est vous.

[décharge]

Eh oui.

Notre journal national
s'appelle la Pravda.

Ça signifie "la vérité"
et nous y tenons beaucoup.

Oui, j'ai l'impression.

53 %.

Oh... il faut un score élevé

pour que ce soit une victoire
démocratique, mais pas trop,

pour que ça ne fasse pas
élections truquées.

Il nous faudrait quelque chose
autour de 85.

C'est pas un peu beaucoup, 85 % ?

La dernière fois, on a mis 78,
y a eu des contestations,

des émeutes, tout un cirque.
85, c'est bien.

Même un petit peu plus.

86,56.

Si on établit une moyenne
entre le seuil d'instabilité

que vous établissez à 78 %

et le plein des voix
qui nous donnerait 100 %,

pondérée par un coefficient de popularité
qu'on peut estimer à 3,

corrigée d'une marge d'erreur de 0,5 %,
on arrive à 86,56.

C'est parfait, 86,56 % des voix.

Ça donne un président aimé, bien élu,

et une petite partie du peuple
qui s'est tournée vers un autre candidat.

Une vraie belle démocratie.

Je préviens le poète qu'il est retenu.

Le poète ? Vous n'êtes pas sérieux.

- On était d'accord.
- Visiblement, non.

C'est le militaire qu'il faut,
c'est évident.

Un excité de la machette qui va mettre
le feu à ma zone ? Certainement pas.

Ce sera le poète.

Mais enfin, Moulinier, c'est un illuminé !

Dites quelque chose.

Vous êtes sous influence ?

Non, pas du tout, non.

On n'a qu'à voter.

Quoi ? C'est une méthode comme une autre
pour choisir quelqu'un.

Bon, ce sera le poète,
c'est mon dernier mot.

À demain, messieurs.

Vous pouvez pas partir comme ça !

Et vous, vous dites rien.

Il est sous influence.

- Ismaël !
- Oh...

- Félicitations !
- Merci, Roger. Merci.

Je ne vais pas trahir votre confiance.

Je le sais, je le sais, Ismaël.

Je vais rentrer chez moi,

me préparer à la noble mission
que vous m'avez confiée.

J'ai un petit service à vous demander.

Oui ?

Vous qui écrivez si bien... Si !

Merci, Roger...

Vous pourriez m'aider
à rédiger quelques mots ?

Bien sûr.

[on frappe]

Roger ?

[rires]

Tu n'aurais pas dû.

Je vais vite les mettre dans l'eau.

Assieds-toi !

Il est magnifique.

Tu veux un verre d'Ambassadeur ?

Tout ce que tu voudras.

Tchin.

[musique romantique]

Tire le rideau, tu veux bien ?

- Laisse-moi faire.
- Retourne-toi, s'il te plaît.

...la demande même de Monsieur Gromiko,
pour condamner l'accord

conclu à Tananarive
entre certains leaders congolais...

[perroquet]
Vous rentrez à quelle heure, André ?

La paix !

[perroquet] André, les patins !

Alors il demande d'abord que la Belgique
soit condamnée par les Nations unies

comme pays agresseur.
Chacun imagine l'importance

que revêt le résultat de ce scrutin
dans nos départements...

André, ne faites pas de bêtise !

Ainsi la toute jeune République,
à l'image de ses voisines,

s'est donné un président, Ismaël Boussa,

a été élu avec 86% des voix.

On avait dit 86,56.

Aucune rigueur. Même ça,
ils sont pas foutus de le faire.

L'Afrique ne serait pas l'Afrique
si tout ne finissait pas

par des chants et des danses.

Ça pour danser, y a du monde.

[musique africaine]

Quel pays a gagné seul
la Seconde Guerre mondiale ?

L'Union soviétique.

[décharge]

Quel pays a libéré les travailleurs
de l'oppression et de la pauvreté ?

L'Union soviétique.

[décharge]

Ce détecteur de vérité est infaillible.

Voulez-vous entrer au KGB, Merlaux ?

Oui.

[décharge]

[opéra en fond]

J'ai une surprise pour toi.

Tu m'offres une réclame sur une voiture ?

Non ! Elle est charmante...

Non, je crois que je vais la commander
pour t'emmener en vacances.

Tiens, écoute ça.

"La Floride vous offre
les joies du grand air

dans un cabriolet grand tourisme nerveux
et racé comme un pur-sang."

Ce serait épatant
sur les petites routes de Provence.

Ou même d'Italie, si ça te fait plaisir.

Je pourrais t'emmener jusqu'à Rome.

Ben qu'est-ce que t'en dis ?

On va pas partir ensemble, Roger.

Mais pourquoi ?

Parce qu'on se reverra plus.

C'était très agréable.

Et je suis très contente de t'avoir connu

mais je viens juste de quitter mon mari,
c'est pas pour en prendre un nouveau.

Je suis libre et je tiens à le rester.

"Femme lumière, femme soleil,
Je chante ta beauté.

Je chante ta peau douce.
J'écoute ta voix chaude.

Et j'enchante tes hanches.

À l'ombre de tes cheveux,
je m'endors en rêvant.

Gazelle céleste, lionne enflammée,

le ciel immense sur la savane claire

est trop étroit pour toi.

Mais mon cœur, lui,
grandit pour t'aimer à l'infini."

C'est toi qui as écrit ça ?

Euh... oui. Pour toi.

C'est mignon.

[musique mélancolique]

Que faites-vous, Moulinier ?
Vous ne profitez pas de votre succès ?

Votre candidat Ismaël Boussa
a été assassiné.

Le militaire, Ousmane Gorgui,
a finalement pris le pouvoir.

Bien joué, Moulinier. Désigner un fantoche
pour le faire dégommer par l'autre,

c'est un joli coup.

Je me suis dit qu'ainsi, on ne pourrait
pas soupçonner la France d'ingérence.

Très habile.
Vous avez les félicitations du Général.

[Jacquard] Bravo, Moulinier.

Joli coup !

[Moulinier] Merci.

[Moïse]
Vous pouvez donc reprendre votre filature.

Finalement, je suis pas sûr
que ça vaille le coup de continuer.

Vous m'aviez dit qu'elle était aussi
dangereuse qu'une bombe à retardement.

Elle avait un comportement suspect
pour une femme.

Pas de marmots, pas de commissions,

des retours à pas d'heure le soir
et pas de mari, surtout.

Mais la réalité, c'est qu'elle a quitté
le sien, rien d'autre à chercher.

Pourquoi l'a-t-elle quitté ?

Apparemment, c'était un vieux bonhomme
assez bourgeois, pépère,

qui l'ennuie prodigieusement.

Vous l'avez vu, le vieux bonhomme ?

Non, mais c'est comme ça
qu'elle parle de lui.

Et comment le vieux bonhomme
a-t-il pris l'affaire ?

Comme un cocu : mal.

Cocu ?

Elle a un amant ?

- Plus maintenant.
- Ah.

Vous avez son identité ?

Un homme de passage, une passade.
Rien de bien utile pour nous.

Quelqu'un de très, très bien, pourtant.

Enfin vous voyez, rien de costaud.

Bon.

Donnez-moi le dossier, alors.

Elles sont bien, ces photos,
pour des photos de filature.

[Moulinier]
J'ai acheté un bon téléobjectif.

Bon boulot.
Content de vous retrouver en forme.

[Jacquard] Eh, Moulinier !

Moulinier !

Quoi ?

Pourquoi vous faites cette tête ?

Ça vous a fait mal au cœur
de sacrifier votre poète, c'est ça ?

C'est vous qui l'avez éliminé, c'est ça ?

Avec Calot ?

Ah non.

Pour tout vous avouer, on y a pensé,

mais on n'a pas eu le temps.
On a cru que c'était vous.

C'était pas vous ?

Ah si, si. Si, si, c'était moi.

Je sais pas ce qu'il a, avec ce poète.

C'était peut-être son ami.

Son ami ?

Vous avez bien un ami indigène,
vous, non ?

Remarquez,
j'y connais pas grand-chose en amis.

Vous avez obtenu une note de 47 sur 120.

Et c'est... c'est comment ?

C'est excellent.

Ah bon ?

Donc je suis admis au KGB ?

Vous êtes admis à être testé.

Je comprends.

Et en quoi consiste ce test ?

Une simple formalité.

Vous allez tuer
un de vos anciens collègues.

Elle était belle,

lumineuse,

imprévisible, fantasque, coquine...

Une mère de famille exemplaire.

Dévouée à sa famille, à ses enfants.

Et au lit...

un feu d'artifice !

Une épouse sérieuse, pieuse.

Qui tenait notre intérieur comme personne.

Je ne comprends pas.

On était bien.

Elle aussi, elle était bien, ça se voyait.

Vous auriez vu ses yeux pendant l'amour...

Vous auriez vu ses yeux
pendant la messe...

Je lui disais :

"Je t'aime comme un fou, Irène."

Elle s'appelle Irène, votre poule ?

Ça n'est pas ma poule.

C'est une femme que j'aurais pu épouser.

Moi aussi, elle s'appelle Irène, ma femme.

- Ah bon ?
- Hum.

C'est drôle.

Mêmes prénoms, femmes différentes.

[musique cocasse]