All language subtitles for fire.at.sea.2016.720p.bluray.x264-bipolar[EtHD].fr

L'île de Lampedusa a une superficie de 20 km carrés,

elle se trouve à 70 miles de la côte africaine et 120 miles de la Sicile.

Au cours des 20 dernières années, 400.000 migrants ont débarqué à Lampedusa.

Dans la tentative de traverser le détroit de Sicile pour atteindre l'Europe

on estime que 15.000 personnes sont mortes.

Qu'y a-t-il, Dick?

Combien de personnes?

- Combien de personnes?
- 250.

Votre position.

Nous vous supplions, s'il vous plaît.

- Votre position!
- Au nom de Dieu!

Votre position.

Votre position.

S'il vous plaît, nous vous supplions.

Votre position.

Mon ami ... bonjour?

Et maintenant les nouvelles.

Bon dimanche à tous, nous voici à nouveau avec notre espace quotidien dédié à l’actualité.

Parmi les corps récupérés hier 60 miles au large de Lampedusa

étaient les corps de femmes et enfants.

Sur le bateau qui a coulé il y avait 250 personnes,

jusqu'à présent, 34 corps ont été récupérés,

les sauveteurs ont tiré 206 personnes de la mer.

Pauvres âmes.

Passons à d'autres nouvelles:

demain de 10h00 à 12h30

il y aura une interruption de courant dans les zones suivantes …

Voyons voir.

Il est parfait, sauf que je l'ai fait un peu zigzag.

Tu vises comme ça, tu mets ton autre œil comme ça

et tu vises, t’as vu?

Tu dois avoir de la passion, si tu n’as pas la passion ...

Tu dois bien le faire le lance-pierres.

Je ne le tenais pas bien.

Vise, montre-moi.

Maintenant, tire.

Tu vois la poignée, comme elle est bien faite?

J’en ai un sec,

mais il est d'un arbre de pin

et les pins sont résistants.

Olive?

L’olivier aussi, et les arbres que l'on trouve dans les jardins des gens.

Chaque fois que tu vois une branche en forme de poignée, tu la prends.

Celui-ci était un peu sec quand je l’ai pris, mais les pins sont résistants.

- Sûr. - Il est vraiment solide.

Pour casser cette poignée, ça prendrait la main de Dieu.

Tu vois? Tu dois viser correctement.

Disons que c'est un oiseau ...

On apporte deux torches,

si une s’éteint, on a l'autre.

Ici.

Il n'y a pas d'oiseaux ici.

Viens ici.

Je l'ai vu, il est là-bas.

Allez!

Impressionnant, Samuele! Tu l'as presque eu.

Vas chercher une pierre.

Non, tu vas chercher la pierre.

S'il vous plaît rapidement votre position.

- 32,1 ... - Et ensuite?

- En dessous. - D'accord, 80.52.

Nous avons des petits enfants, s'il vous plaît pouvez-vous nous aider?

Combien de personnes à bord?

Je pense à peu près 150 personnes.

Quel type de bateau?

Ils disent 130, 150.

La plupart d'entre eux sont des femmes et enfants.

Pouvez-vous nous aider? Nous coulons.

Nous coulons ... les mêmes coordonnées, nous ne bougerons pas.

Madame, s'il vous plaît, calmez-vous.

Nous vous ferons parvenir des sauveteurs, mais vous devez vous calmer.

Sauvegardez votre batterie, je vais vous rappeler.

Est-elle la mère?

Qui était la mère de la petite fille?

Celui qui est descendu avant.

Il devrait y avoir 13 femmes, huit garçons et six filles.

Ceux que nous avons débarqués n’ont pas de problèmes de santé particuliers,

certains ont la gale et c’est tout.

Il y a juste une avec la varicelle, il sera le dernier à monter à bord.

Répéter, il y a un cas de varicelle

qui sera le dernier à monter à bord.

Quelle est cette photo?

C'est dans un bar, à Las Palmas.

Et ça c’est où?

Ici, dans la cabine, avec les Coréens.

Est-ce qu'il tient une orange?

Il mangeait une orange avec la peau.

Dans votre cabine, ces photos étaient déjà là?

Non, nous les avons affichées.

Sympa.

Nous avons dormi dans nos vêtements, avec des chaussettes en laine.

- Tu étais toujours sur le bateau? - Toujours.

Un an sans rentrer à la maison?

Six, sept mois à bord.

- Même un an? - Non, jamais un an.

- Six, sept mois. - Toujours à la mer?

Toujours en mer, seulement le ciel et la mer,

toujours à bord.

Et là-dessous étaient ...

Le beau temps et le mauvais, nous étions toujours à bord.

Combien dans une cabine?

- Trois personnes. - Maximum trois?

Lits en dessous et au-dessus?

Lits superposés.

C’était une vie difficile, ce n’était pas une belle vie.

Pourquoi c’était difficile?

Nous étions toujours à bord, le ciel et la mer.

On allait jamais à terre.

Arrête!

Mattias, arrête!

Allez, arrête-toi!

Arrête toi un peu!

Regarde.

Le cœur.

Le premier est une fille, comme vous.

Tu comprends?

Fille.

Comment dites-vous?

Fille, femme ... Comment le dites-vous?

Compris? Très bien.

Voyons maintenant le second.

Ceci est la tête du deuxième.

Second ... tête.

Le médiateur culturel est en route afin qu’on puisse mieux communiquer.

Dans toute cette confusion, nous devons trouver ...

nous avons besoin de trouver l'autre sexe.

Comment fait-on ça? Il y a un peu de confusion.

Les jambes et les bras sont entrelacés.

Seigneur...

Nous allons suivre la colonne vertébrale, de sorte qu’on ne peut pas se tromper.

Voici la tête.

La colonne vertébrale...

Ils sont étroitement liés,

les jambes d'une avec les jambes de l'autre.

Comment je fais pour les distinguer?

Peu à peu on y arrivera.

Le placenta est antérieur.

Ceci est tout le placenta.

Le liquide amniotique est limité parce qu'elle a souffert, pauvre âme,

donc la grossesse souffre aussi.

Mais c’est bon,

toutes choses considérées,

après tout ce qu'elle a vécu, sauvé du bateau et ainsi de suite ...

Regardez, vous voyez le profil?

La nuque du cou, le front, et ça c’est le profil.

- Nous les détruisons. - Oui, nous les détruisons.

Détruit!

Genial.

Regarde.

Tout est cassé.

Ca ne colle pas. Ca ne colle pas, attends.

On l’enroule autour.

- Ici, enroule-le. - Je vais le faire comme ça.

Maintenant ici.

- Tout est bon. - Allons-y.

11.

12.

Lentement, il n'y a pas d'urgence.

13.

14.

15.

16.

17.

56.

57.

58.

59.

60.

61.

Ce lot est de la Côte-d'Ivoire.

Un autre!

Regardez son écharpe!

Un autre.

Quelle odeur de carburant diesel.

- Ils sont trempés de diesel. - Trempés.

Si j’allume mon briquet, je vais partir en flammes.

Il est trempé de carburant diesel?

Si je feuillette mon briquet, je vais attraper le feu.

Vous pouvez encore le sentir avec le masque.

Juste un peu de cheveux. Juste un tout petit peu.

C'est très bien.

D'accord.

Merci.

Voilà ... Les devoirs d’anglais sont faits.

Je lis ceci, celui-ci et celui-là.

Écoute le tonnerre.

Tu ne peux pas aller dehors, le temps est mauvais.

Quand grand-père est allé à la pêche

et le temps était bon,

Je lui apportais du pain.

J'avais ton âge, Samuele.

Et ils sont allés à la mer.

Tu as pris du pain pour lui.

Grand-père descendrait du bateau et je lui remettrais le pain.

Ils partiraient toute la journée, le soir

ils reviendraient, ils avaient peur de sortir la nuit

ils allaient seulement pendant la journée.

Pourquoi?

Parce que les navires de la marine passeraient durant la nuit,

c’était un temps de guerre.

Encore du tonnerre.

Écoute le tonnerre!

Les navires tiraient des roquettes

et en mer, c’était comme ...

C’était comme s’il y avait un incendie en mer.

Incendie en mer?

La mer devenait rouge.

Temps de guerre.

Assez, tu les as tous tués.

Regarde!

Je l’ai eu.

T’as le lance-pierres?

Il est chez Tante Maria.

Je veux dédicacer une chanson à mon fils Nello,

“Incendie en mer”,

si vous pouvez la passer

parce qu'il fait toujours mauvais et ils ne peuvent pas partir à la pêche,

Personne ne peut gagner sa vie avec ce temps terrible.

En espérant que le temps s'améliore.

Merci, Pippo, salut.

"Mon petit âne", une autre chanson sicilienne.

Et on continue avec l’émission.

Nous avons une autre requête: Maria dédicace à son fils Nello,

dans l'espoir que le temps s’améliore

pour qu'il puisse sortir avec son bateau pour travailler,

la chanson “Incendie en mer“.

Je voudrais me joindre à elle et la dédicacer à tous les pêcheurs.

Donc, sur demande, “Incendie en mer”.

D, C, E, Z, K.

Le dernier?

R, E, V, S, Z.

- La deuxième ligne aussi? - Non.

Voyons voir l'autre.

Maintenant, lisez la première ligne.

Tu ne peux pas la voir?

Pas comme ça, si je fais comme ça, peut-être,

mais comme je ne peux pas la voir.

D'accord.

Regarde ici.

C’est mieux ou pire?

- Tu regardes toujours les lignes?
- Oui, la première lettre.

Je ne peux pas la voir, c’est pire.

- Celle-ci?
- D.

Quand tu chasses avec le lance-pierres ...

- Tu fermes un oeil?
- Celui-ci.

- C’est à dire, tu fermes le paresseux.
- Oui.

Voilà pourquoi tu ne l’as pas remarqué.

Je ferme celui-ci comme ça.

Tu ne l’as jamais remarqué parce que tu fermes ton œil gauche.

- Tu fermes jamais le bon?
- Non.

Parce que t’es habitué.

Mon garçon,
nous avons un problème avec cet œil:

c'est un œil paresseux.

Tu sais ce qu'est un œil paresseux?

C’est un œil qui ne fonctionne pas, il est paresseux.

Donc, ton cerveau ne reçoit pas

les images de l'oeil gauche,

donc on doit le forcer

à utiliser l'oeil gauche,

par conséquent,
pour une période plus ou moins brève

on mettra un bandeau sur le bon œil.

- Quel genre de bandeau?
- Une bandeau adhésif pour les yeux.

- Sur la pupille?
- Au dessus de l’œil.

Sur celui qui est malade ou sur celui-ci?

Sur le bon,

Comme ça, nous allons forcer ton cerveau

à utiliser l’œil paresseux et le faire fonctionner.

C’est un peu difficile,
je ne sais pas comment l'utiliser.

On doit s’y habituer lentement.

Ceci est mon témoignage.

Nous ne pouvions plus rester au Nigeria.

Beaucoup étaient en train de mourir, la plupart ont été bombardés.

Nous avons été bombardés, et nous avons fui du Nigeria,

nous avons couru au désert,

nous sommes allés au désert du Sahara et nombreux sont morts.

Dans le désert du Sahara beaucoup mourraient.

Ils violaient et tuaient beaucoup de gens et nous ne pouvions pas rester.

Nous avons fui vers la Libye.

Et la Libye était une ville de l’Etat islamique

et la Libye n’était un lieu pour rester.

Nous avons pleuré sur nos genoux,

"Que ferons-nous?"

Les montagnes ne pouvaient pas nous cacher,

les gens ne pouvaient pas nous cacher

et nous avons couru vers la mer.

Sur le chemin sur la mer,

trop de passagers sont morts.

Ils ont été perdus dans la mer.

Un bateau transportait 90 passagers.

Seulement 30 ont été sauvés et le reste sont morts.

Aujourd'hui, nous sommes vivants.

La mer n’est pas un endroit à passer.

La mer n’est pas une route.

Oh, mais aujourd'hui, nous sommes vivants.

Il est risqué dans la vie de ne pas prendre de risque,

parce que la vie elle-même est un risque.

Nous avons passé plusieurs semaines dans le désert du Sahara.

Beaucoup mourraient de faim,

beaucoup buvaient leur pisse.

Tous, pour survivre,

nous avons bu notre pisse pour survivre

parce que ce fut le voyage de la vie.

Nous étions dans le désert, l'eau terminée.

Nous avons commencé à boire notre pisse.

Nous avons dit: «Dieu,
ne nous laisse pas mourir dans le désert."

Et nous sommes arrivés en Libye

et les Libyens n’ont pas eu pitié de nous.

Ils ne voulaient pas nous sauver parce que nous sommes Africains.

Et ils nous ont enfermés dans leurs prisons.

Beaucoup sont allés en prison pour un an.

Beaucoup sont allés en prison pour six ans,

beaucoup sont morts en prison.

La prison en Libye était terrible.

Pas de nourriture dans la prison.

Chaque jour des coups, pas d'eau

et beaucoup d'entre nous se sont échappés.

Et aujourd'hui, nous sommes ici, Dieu nous a sauvé.

Sans risque nous sommes entrés en mer.

Si nous ne pouvons pas mourir en prison libyenne,

nous ne pouvons pas mourir dans la mer.

Et nous sommes allés en mer et nous ne sommes pas morts.

Avec cette houle ...

J’ai tout vomi.

Tu as déjà vomi quant tu es en mer?

Tu as déjà vomi en mer,

quand t’étais enfant?

Je n’ai pas vomi, mais j’ai été malade.

- Jamais vomi? - Non.

Je deviens malade et je vomis aussi.

T’es encore jeune, Samuele.

T'es encore jeune.

Tu dois commencer à aller sur le ponton.

Quand il y a une houle.

Au lieu de jouer avec ton lance-pierres,

vas au ponton pour renforcer ton estomac.

D'accord.

Pour que tu puisses aller en mer sans aucun problème.

Avec ton estomac habitué.

Etre sur terre ou en mer sera le même.

Il y en avait 840 sur ce bateau.

C’était ceux en première classe,

ils étaient à l'extérieur,
ils ont payé 1500 $.

Ensuite, il y avait ceux de deuxième classe,

ici, au milieu, ils ont payé 1000,

et puis, je ne savais pas,

dans la cale, il y avait un si grand nombre,

ils ont payé 800 $, ils étaient la troisième classe.

Quand je les ai à terre

il n'y avait pas de fin.

Interminable.

Des centaines de femmes et d'enfants

étaient en mauvais état, en particulier dans la cale,

ils avaient été en mer pendant sept jours.

Ils étaient déshydratés,

malnouris,

épuisés.

J’en ai apporté 68 à la salle d'urgence,

ils étaient en mauvais état.

Ceci est un jeune garçon tout couvert de brûlures,

il est très jeune, 14, 15 au plus.

Nous en voyons beaucoup,

ce sont des brûlures chimiques,
du carburant.

Ils les ont mis sur des bateaux en caoutchouc dangereux

et pendant le voyage, ils doivent remplir des bidons de carburant.

Le carburant se déverse sur le sol

et se mélange avec l'eau de mer, puis leurs vêtements deviennent trempés

et ce mélange est dangereux, il provoque des brûlures graves

qui nous donnent du mal

et nous donner beaucoup de travail

et qui laissent malheureusement des marques,

qui peuvent êtres fatales.

Voilà.

Il est du devoir de chaque être humain, si vous êtes un être humain,

d’aider ces gens.

Quand on réussit, on est heureux.

On est heureux

on pourrait les aider.

Parfois, malheureusement,
ce n’est pas possible.

Donc, je dois assister à des choses terribles:

des cadavres, des enfants ...

A ces occasions,

Je suis obligé de faire la chose que je déteste le plus:

l'examen de cadavres.

J’en ai fait beaucoup, peut-être trop.

Beaucoup de mes collègues disent,

"Vous avez vu tant de ...

Vous êtes habitués. "

Ce n'est pas vrai.

Comment pouvez-vous vous habituer à voir des enfants morts, des femmes enceintes,

des femmes qui ont donné naissance sur des bateaux qui coulent,

cordons ombilicaux toujours attachés.

Vous les mettez dans des sacs, des cercueils,

vous devez prélever des échantillons,

vous devez couper un doigt ou une côte,

vous devez couper l'oreille d’un enfant.

Même après la mort, un autre affront.

Mais il doit être fait, donc je le fais.

Tout cela vous laisse tellement en colère,

il vous laisse avec le vide dans votre intestin, un trou.

Il vous fait penser, rêver à leur sujet,

ce sont les cauchemars que je revis

souvent...

Souvent.

Après la Somalie.

Libye, après la Libye, le Soudan.

Après le Soudan d'autres pays.

On annule le jeu, personne ne joue.

- Libye.
- Libye!

Pas de Somalie, pas de Soudan.

Somalie, dehors. Soudan, dehors.

Allez, la Syrie!

Allez, l'Erythrée!

Syrie! Syrie!

Allo?

Tante Maria!

Tout va bien.

Oui.

L’épouse Maria

pour son mari Giacomino

avec beaucoup, beaucoup ...

d'amour.

"Les amours du conducteur de chariot”, oui.

Oui.

Je la passe maintenant.

Salutations à Oncle Giacomino.

Au revoir, Tante Maria.

Nous avons une autre chanson dédicacée.

L’épouse Maria pour son mari Giacomino

dédicace avec beaucoup, beaucoup d'amour

"Les amours du conducteur de chariot".

Allez, tu peux le faire.

Je ne pouvais pas trouver le D.

D? Il doit être là, Samuele.

Ici.

- Je ne vois pas, mes lunettes.
- Enlève-les.

Parce que c’est écrit petit.

“Delighted”.

Ca commence par D et E ...

- C’est ici, ne tourne pas.
- Attends!

- Tu as trouvé le D? - Oui.

Penses-tu que ceci est un D?

Non bien sûr que non.

Regarde, c’est à la page 213.

213.

Trouvé?

- Heureux.
- Heureux, parfait.

Content, pas exactement heureux, mais ...

Content.

"Déprimé"?

Déprimé, malheureux.

Mais tu dois le lire, allez.

“Impatient”.

- Impatient.
- Bien.

Et puis?

"Jaloux".

Jaloux.

"Choqué".

- Qu’est ce que ça peut signifier?
- Choqué?

Effrayé.

Choqué.

Je suis choqué par votre préparation,

nous sommes tous choqués par la préparation de classe », vrai?

"Stressé".

Stressé.

Allez, rame.

Ne frappe pas mon bateau.

Ne t’en fais pas, je vais passer maintenant, viens.

Allez, continue à ramer en avant, allez.

Ou bien tu ne seras jamais un marin, rame!

A Lampedusa, nous sommes tous des marins.

Rame, rame.

En avant.

- Allez, Samuele, rangée.
- Comme ça?

Rame. La proue face aux bateaux.

Par ici?

- La proue vers moi.
- Comme ça?

Non, pas comme ça!

Tourne le bateau!

Tourne avec celui-ci.

- Continue à tourner avec celui-ci. - Celui-là?

Amène la proue de cette façon, rame vers en avant.

Rame en avant, rame.

Où t’as mis la rame?

Continue, Samuele.

Je vais rester coincé dans les bateaux de patrouille.

Tu seras coincé au milieu,

attrape la corde!

Accroche-toi à la corde.

Attends!

Attends.

Je vais te jeter une ligne et vous sortez.

Tiens bon, ou tu seras écrasé par les bateaux.

Tu vois bien?

Ouais, bien, mais un petit peu mal aussi,

juste un tout petit peu mal.

Un tout petit peu mal.

Maintenant, ça va beaucoup mieux, au début, je pouvais à peine voir du tout,

mais maintenant je peux voir un peu moins mal.

Tu devrais les porter à l'école.

Mais je les porte à l'école.

Regarde ce vent!

Oui, il y a une tempête qui s’approche.

30 noeuds.

Combien, 30 nœuds?
Wow.

Tu pensais que c’était moins?

Un tout petit peu moins.

- Alors, qu'est-ce qui ne va pas?
- Je me sens comme...

J'ai du mal à respirer,

Je suis aussi allergique aux acariens

et parfois je ne peux pas respirer.

Mais pas toujours.

- Un petit peu.
- Parfois.

- Depuis combien de temps tu as ce problème?
- Depuis un bout de temps.

Un mois, deux mois, un an, deux ans?

Peut-être un an.

Est-ce qu'il arrive en été ou en hiver?

N’importe quand, quelques fois fois.

N'importe quand.

Pourquoi ton visage est plein d’écritures?

À l'école.

- Avec un stylo?
- Oui.

- Et ton oeil?
- J'ai un oeil paresseux.

Quand mes yeux ont été examinés

J'ai eu un dixième, maintenant j'ai cinq dixièmes.

- Depuis combien de temps tu le portes?

- Un mois.
- Tu as récupéré déjà pas mal.

- D'un dixième à cinq dixièmes.
- Ça marche.

Mais c’est pas encore réglé, je dois arriver à neuf dixièmes.

- Tu y arriveras.
- Si je le porte toujours.

Tu as eu ce problème ce matin?

Non, pas ce matin.

Maintenant, je vais vous examiner.

- Maintenant, un peu.
- Un petit peu.

Juste un peu.

Tu te sens comme vous si tu ne pouvais pas respirer ou ça te parait lour,

tu as l’impression de ne pas pouvoir faire rentrer l'air?

Je ne peux pas faire rentrer l'air.

C'est tout.

Je peux t’examiner maintenant et on verra?

Pour qu’on puisse voir ce qu’il en est,
soulève ta chemise ...

- Et vous allez le comprendre?
- Bien sûr.

C’est pour ça qu’on est là.

Enlève-le pour que je puisse mieux entendre.

Enlève tes lunettes.

Tu es blanc, tu n’as pas été à la plage?

- Pas encore.
- Il fait froid.

Bon, voilà…

prends une grande respiration.

Quand je te dis, quand je te touche avec.

Doucement.

Voyons voir, respire.

Respire.

Plus léger que cela, allez vas-y.

Encore.

Arrête, maintenant on va écouter ton cœur.

Non, respire normalement.

Respire normalement.

Quand tu marches beaucoup tu deviens fatigué?

Quand je marche beaucoup et je transpire, oui, je suis fatigué parce que je transpire.

Très bien, alors nous pourrions ...

Est-ce l'anxiété, pouvez-vous dire?

Oui, vous êtes un peu inquiet, pas trop mal.

Et les allergies, je souffre d'allergies aussi.

Oui, disons que pour le moment le problème est pas d'allergies,

le problème est que vous êtes un peu inquiet,

vous êtes un peu tendu.

Que voulez-vous dire?

Vous êtes inquiet, vous avez quelque chose, mais en fait il n'y a rien de mal.

Mais je ne peux pas respirer.

C'est parce que...

On ne peut pas faire quelque chose?

Je vais commander un examen cardiaque,

Je vais leur demander de faire un électrocardiogramme,

pour obtenir une image complète.

- Tu es fatigué?
- Non, juste un peu de ...

Il est complètement déshydraté.

Il ne survivra peut être pas, mets-le sur perfusion.

Il doit être hydraté immédiatement.

Déshabillez-le, mettez-lui des vêtements secs.

J’ai besoin combinaisons blanches sèches,

nous devons tous les déshabiller.

Tu vois, ils ont tous des trucs mouillés sur eux.

Merde.

Venez ici, ils l'ont battu.

D'où êtes-vous?
Syrie? Côte d'Ivoire?

Syrie? Côte d'Ivoire?
D'où êtes-vous?

Mali, Syrie?

Ca va, prenez sa photo.

La photo est déjà faite.

Emmenez-le à l'intérieur.

Donnez-lui une chaise, laissez-le s’asseoir.

Ca va ici?

Erythrée?

Nigeria.

Libye.

Tchad.

Niger.

40 cadavres.

Je vais leur demander de me aider à les soulever.

Dans le bateau il y a deux niveaux: l'un est la coté supérieure, et la dessous.

Dans le dessous, il fait très chaud.

Il n'y a pas d'air.

Il fait très chaud.

De ce fait, plus de gens ...

A toutes les sections, je confirme: il y a 15 cadavres de plus.

Masques, les gars, masques, hein!

Ce sac là-bas, dans le bateau de sauvetage.

Le noir, oui.

Tu peux le faire?
Un deux trois.

Tous les hommes noirs sont à bord?

Laisse-moi avoir une belle journée
et donne-moi un peu de santé.

Traduction: Susan Adler & Benjamin